Le temps des Généraux : Marius |
100 : Saturninus |
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100 - 63 Procès contre Rabirius |
CICERON :M. Tullius Cicero fut avocat, homme politique, écrivain. Durant les dernières années de sa vie, aigri par son divorce et par sa mise à l'écart de la vie politique, Cicéron va se consacrer à la rédaction d'ouvrages théoriques sur l'art oratoire et sur la philosophie. Au fil de ses lectures, Cicéron choisit son bien où il le trouve ; il est en philosophie, un représentant de l'éclectisme. |
En 63, Rabirius est accusé d'avoir assassiné Saturninus. Cicéron le défend. |
Saturninus, pars I par M. Horatius Piscinus http://www.societasviaromana.yucom.be/Collegium_Historicum/saturninus1.htm J'ai essayé, dans la mesure de mes modestes possibilités, de donner une traduction de cet excellent essai, sur les rapports entre l'année 100 et l'année 63 cad entre Saturninus et Rabirius. Saturninus et Rabirius Cet essai porte sur le meurtre d'Appuleius Saturninus et sur le procès de Rabirius pour un crime commis environ 37 ans plus tôt. C'est une histoire captivante, les péripéties sont connues. Marius; l’accusateur : le tribun Titus Labienus; le juge : Jules César; le défenseur : le consul Cicéron; l’opposant à la condamnation : le préteur Q. Caelius Metellus Celer; son épouse Clodia; son amant Catulle; son frère P. Clodius Pulcher, et tout cela quelques mois avant la conjuration de Catilina. Une histoire de famille Dans une histoire il y a un commencement et une fin. Ici, c’est l’histoire d'une vendetta. Une vendetta non entre deux factions politiques rivales, comme on l’a souvent dépeint mais une vendetta entre familles qui durait depuis des générations. Commençons par les deux premiers antagonistes. La
guerre contre Jugurtha 103 : Lois frumentaire, judiciaire et agraire de Saturninus En 103 le tribun de la plèbe Appuleius Saturninus fait passer une série de mesures : une réduction drastique du prix de la ration mensuelle de blé, l’établissement de nouveaux tribunaux permanents pour juger des cas de maiestas (ces tribunaux élargissent la définition du sens de "trahison") et une distribution de terres en Afrique du Nord pour les vétérans de Marius lors de sa campagne de Numidie. De son côté, son collègue, le tribun du peuple G. Servilius Glaucia, présente une loi qui rend aux chevaliers le droit de siéger comme jurés dans les tribunaux permanents. 102
: Attaques contre Saturninus et Glaucia, victoires militaires de Marius 101 : Procès contre Saturninus et Glaucia Le comble de l’atteinte à la fierté de Métellus c’est que Marius récompense son armée uniquement avec des terres. L’année suivante, on intente un procès contre Saturninus et Glaucia à propos les dépenses liées à cette distribution. Comme ils sont sénateurs ils doivent se présenter devant un tribunal spécial installé à l’origine par Tibérius Gracchus et qui est composé entièrement de chevaliers. Pourquoi a-t-on créé un tel tribunal? Cela provient du fait que le sénat avait le monopole sur le choix des jurés et qu’on ne pouvait faire confiance à leur impartialité quand ils jugeaient des confrères. Après l’assassinat des Gracques par le sénat, on enlève aux chevaliers leurs privilèges sur de tels tribunaux. Et, dans ce cas-ci, un des inculpés est Glaucia, celui-là même qui a rétabli les privilèges des chevaliers. C’est un atout pour la défense. Saturninus et Glaucia sont acquittés en 101. 100 : Marius consul, Saturninus tribun, Glaucia préteur : loi agraire. Exil de Metellus En 100 Saturninus est réélu tribun de la plèbe, quant à Glaucia il est alorst élu préteur tandis que Marius en est à son sixième consulat. Saturninus propose une nouvelle loi agraire pour distribuer des terres aux vétérans de Marius qui ont combattu contre les Cimbres en Gaule cisalpine, pour établir des colonies en Sicile, en Macédoine et en Achaïe pour les latins et pour accorder le droit de cité aux Italiens qui ont envoyé des troupes lors des guerres contre les Germains. A l’époque les légions romaines sont dans leur majorité composées de troupes italiennes et non de citoyens romains. Saturninus se propose de corriger cette anomalie. Marius comme consul soutient les mesures de Saturninus. En tant que partie prenante, les sénateurs doivent jurer de confirmer la mesure prise par les comices. Un seul sénateur refuse : QCM Numidius. Numidius par son refus est forcé de s’exiler suivi par son fils qui reçoit le surnom de Pius pour la dévotion à son père. Emeutes à Rome Lors des élections de l'année suivante Saturninus est réélu tribun de la plèbe pour 99. Glaucia pose sa candidature au consulat mais le sénat rejette sa candidature. C’est l’émeute. Saturninus fait assassiner G. Memmius, le candidat du sénat pour le consulat. Résultat : pas d’élection pour le consulat. Le sénat entreprend des démarches contre Saturninus. Saturninus et Glaucia s’emparent du Capitole. Digression sur le Capitole Petite digression. Le Capitole est en fait seulement le sommet méridional où se trouve le temple de Jupiter; le sommet au nord est l'Arx (ou la citadelle) : c’est là que se trouve également l'Auguraculum. L'Arx est l’endroit où Titus Tatius avait sa demeure, emplacement plus tard transformé par Camille en temple de Junon Moneta. L'Arx est également l'endroit où se trouve l’étendard, vexillum russi coloris, drapeau qui aura son importance dans la suite de l'histoire. L’ensemble des deux sommets avec la colline qui les sépare s’appelle le Mons Saturnus. C’est seulement plus tard que la colline entière sera appelée le Capitole. Après l'affaire de Manlius, on a interdit aux patriciens de construire sur le Capitole, mais les riches plébéiens, membres des nobiles, ont leurs maisons sur le Capitoline/Saturnus. Au cours de tous ces événements, la maison de Saturninus est brûlée par le sénat. Son emplacement est inconnu. Mais il est probable, qu’avec son cognomen, que la maison de Saturninus se trouvait sur le Mons Saturninus et que comme elle appartenait à un tribun elle représentait un endroit sacro-saint en vertu de la loi. Dire donc que Saturninus et Glaucia "se sont emparés du Capitole" comme le sénat plus tard les en a accusés est probablement inexact. Il est probable que les partisans de la plèbe les ont recueillis dans le sanctuaire de la maison de leur tribun de la plèbe qui se trouvait justement sur le Capitole. Senatusconsultum ultimum Le sénat alors lance un senatusconsultum ultimum : c’est seulement la seconde fois qu’il le fait. La première fois c’est en 122 contre Tibérius Gracchus et ses partisans pour empêcher une nouvelle loi des Gracques, la Lex Sempronia de provocatione qui prévoit que des citoyens ne peuvent pas être jugés dans un procès exigeant la peine de mort sans le consentement des comices et qu’on ne peut exécuter un citoyen sans le consentement des comices : c’est la garantie du droit de provocatio. On considère la création du senatusconsultum ultimum en 122 comme une manoeuvre politique du Sénat et on n’est pas encore sûr de sa légalité quand on le propose de nouveau en 100 contre Saturninus. Le senatusconsultum ultimum ordonne au consul de rétablir l'ordre dans la ville par tous les moyens possibles. Or le consul Caius Marius est l'allié de Saturninus. Marius réprime l’émeute Marius fait entrer ses troupes dans Rome. Théoriquement elles sont là pour mater les émeutes et pour s’emparer de Saturninus mais c’est aussi un rappel au sénat que c'est à ses vétérans qu’on a promis des terres et que ses légionnaires attendent leur dû. Il y a quelques divergences sur le rôle de Marius dans cette affaire. L'interprétation générale est que Marius, après avoir été l’allié de Saturninus pendant longtemps, lui retire son appui à cause des ses excès qui mènent à ce que Cicéron appellera plus tard "la dictature des tribuns". Cette interprétation est peu fondée. A cette époque les tribuns et les comices sont la véritable autorité politique à Rome, les comices sont à l’apogée de leur pouvoir. Le sénat n’est qu’un comité consultatif et n'a aucune autorité pour édicter un senatusconsultum ultimum. La véritable puissance se trouve dans l'armée de Marius qui est certainement du côté de Saturninus. Marius lui-même tient son pouvoir de l'appui des populares dans le comices et le commandement des légions est voté par les comices. Que Marius se soit rangé du côté du Sénat, que des tribuns aient essayé d'usurper la puissance du sénat et que la constitution ait accordé le pouvoir au sénat de publier un senatusconsultum ultimum c’est un mythe qui a pris naissance après Sylla. Mort de Saturninus et de Glaucia Le plus vraisemblable c’est que Saturninus et Glaucia sont venus voir Marius; selon la tradition ils se sont livrés à lui. Assurés de la protection de Marius, Saturninus et Glaucia écrivent au sénat pour négocier un compromis pour permettre l’élection des consuls. Le sénat les enferme et ensuite assassine Saturninus et Glaucia. Il y a différentes versions sur leur mort. Cicéron prétend dans un procès ultérieur qu’ils ont été tués par un esclave du nom de Scaeva. Une autre version prétend que Marius les enferme dans une cellule et que le sénat arrache le toit et les lapide. Après le sénat s’en prend aux partisans de Saturninus et en tue un grand nombre. Problème
récurrent : les lois agraires Rapport entre Saturninus et Rabirius Comment tout ceci s’est-il transformé vendetta entre familles? J’y répondrai dans la seconde partie qui parle du procès du sénateur Rabirius pour le meurtre de Saturninus. Mais en résumé : les deux préteurs en 63 au moment du procès sont QCM Celer, le neveu grand de QCM Numidius, et C. Jules César, né l'année de la mort de Saturninus, neveu de Marius et beau-fils de Cinna. C’est une histoire d’intrigue politique et de violence avec un fond de sexe.
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a,
prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par ac, conj. : et, et aussi acclamatio, ionis, f. : les cris (à l'adresse de qqn), l'acclamation ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de agnosco, is, ere, novi, nitum : percevoir, reconnaître aliquis, a, id : quelqu'un, quelque chose antea, adv. : auparavant arbitror, aris, ari, atus sum : 1. être témoin de 2. penser, juger (arbitro, as, are : archaïque) arguo, is, ere, ui, utum : montrer, prouver, dénoncer arma, orum, n. : les armes at, conj. : mais aut, conj. : ou, ou bien autem, conj. : or, cependant, quant à - C, = Caius, ii, m. : abréviation. capio, is, ere, cepi, captum : prendre causa, ae, f. : la cause, le motif; l'affaire judiciaire, le procès; + Gén. : pour civis, is, m. : le citoyen clamor, oris, m. : la clameur, le cri clarissimus, a, um : superlatif de clarus, a, um : célèbre, illustre commoveo, es, ere, movi, motum : 1. pousser, déplacer 2. agiter 3. émouvoir (commotus, a, um : en mouvement, ému, agité) concedo, is, ere, cessi, cessum : 1. s'en aller, se retirer 2. abandonner, concéder, admettre, renoncer à, pardonner confessio, ionis, f. : l'aveu, la confession, la reconnaissance confiteor, eris, eri, fessus sum : avouer consolor, aris, ari : rassurer, réconforter, consoler consul, is, m. : le consul contineo, es, ere, tinui, tentum : contenir, maintenir contra, adv : au contraire, en face ; prép+acc : contre copiosissime, adv. : avec beaucoup d'éloquence credo, is, ere, didi, ditum : I. 1. confier en prêt 2. tenir pour vrai 3. croire II. avoir confiance, se fier crimen, inis, n. : l'accusation, le chef d'accusation, le grief, la faute, le crime cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que de, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de defendo, is, ere, fendi, fensum : défendre, soutenir dico, is, ere, dixi, dictum : dire, appeler doceo, es, ere, cui, ctum : enseigner (+ 2 acc.) ego, mei : je eo, is, ire, ivi, itum : aller et, conj. : et. adv. aussi etiam, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus eum, ACC M SING. de is, ea, id : il, lui, elle, celui-ci... exspecto, as, are, avi, atum : attendre facinus, oris, n. : 1. l'action, l'acte 2. le forfait, le crime facio, is, ere, feci, factum : faire facultas, atis, f. : la faculté, la facilité falsus, a, um : faux gravior, ioris : comparatif de gravis, e : lourd hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci hic, adv. : ici homo, minis, m. : l'homme, l'humain Hortensius, i, m. : Hortensius hostis, is, m. : l'ennemi iam, adv. : déjà, à l'instant id, NOM-ACC N. SING. de is, ea, is : il, elle, le, la, .... imperitus, a, um : ignorant de in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre index, icis, m : l'indicateur, le dénonciateur; l'index, l'indication; l'index, le catalogue indico, as, are : montrer inquam, v. : dis-je integer, gra, grum : non touché, sain et sauf ; de integro : de nouveau; ex integro : de fonds en comble; integrum est mihi : j'ai les mains libres inter, prép. : + Acc. : parmi, entre interficio, is, ere, feci, fectum : tuer intersum, es, esse, fui : participer à (interest : il importe, il y a une différence entre) iste, a, um : ce, celui-ci (péjoratif) iure, inv. : à bon droit L, abrév. : Lucius Labienus, i, m. : Labienus laus, laudis, f. : la louange, la gloire, l'honneur levior, oris : comparatif de levis, e : léger libenter, adv. : volontiers, avec plaisir maior, oris : comparatif de magnus. plus grand. maiores, um : les ancêtres) manus, us, f. : la main, la petite troupe minus, adv. : moins mors, mortis, f. : la mort multus, a, um : en grand nombre (surtout au pl. : nombreux) necesse, adj. inv. : inévitable, inéluctable, nécessaire nefas, inv. : criminel, sacrilège nihil, indéfini : rien nisi, conj. : si... ne... pas ; excepté non, neg. : ne...pas numquam, inv. : ne... jamais nunc, adv. : maintenant occido, is, ere, occidi, occisum : I. 1. tomber à terre 2. succomber, périr 3. se coucher II. couper, mettre en morceaux, tuer patruus, i, m. : l'oncle paucitas, atis, f. : le petit nombre perturbo, as, are : bouleverser, troubler, inquiéter populus, i, m. : le peuple possum, potes, posse, potui : pouvoir praedico, as, are : dire publiquement, proclamer pulcherrimus, a, um : très beau puto, as, are : 1. élaguer, émonder, apurer 2. supputer 3. estimer, penser, croire 4. supposer Q, abr. pour Quintus quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien quanto, adv. : combien ?, avec tanto = autant que qui, 1. n N.M.S ou N.M.PL. du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. Faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi quid, 1. Interrogatif neutre de quis : quelle chose?, que?, quoi?. 2. eh quoi! 3. pourquoi? 4. après si, nisi, ne num = aliquid quidam, quaedam, quoddam/quiddam : un certain, quelqu'un, quelque chose quin, inv. : pourquoi ne... pas ?, bien plus, construction des verbe de doute négatifs (non dubito quin) quod, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel? quoniam, conj. : puisque Rabirius, i, m. : Rabirius Romanus, a, um : Romain (Romanus, i, m. : le Romain) Saturninus, i, m. : Saturninus scelus, eris, n. : le crime sed, conj. : mais si, conj. : si sileo, es, ere , ui, -: se taire sine, prép. : + Abl. : sans stultitia, ae, f. : la sottise sum, es, esse, fui : être sumo, is, ere, sumpsi, sumptum : 1. prendre, se saisir de 2. choisir 3. s'arroger, s'attribuer 4. admettre suscipio, is, ere, cepi, ceptum : 1. prendre par-dessous, soutenir, soulever, engendrer, accueillir 2. prendre sur soi, assumer, subir telum, i, n. : le trait (javelot ou flèche) testimonium, i, n. : le témoignage, la preuve testis, is, m. : le témoin tuus, a, um : ton ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que utinam, inv. : pourvu que... !, si seulement... ! valeo, es, ere, ui, itum : avoir de la valeur, être fort vere, adv. : vraiment, conformément à la vérité, justement vero, inv. : mais vester, tra, trum : votre vox, vocis, f. : 1. la voix 2. le son de la voix 3. l'accent 4. le son 5. , la parole, le mot |
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