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 Sénèque

Hercule furieux.

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Le comble : la descente aux enfers

[60] Viso labantem Cerbero uidi diem;
Pauidumque solem : me quoque inuasit tremor,
Et terna monstri colla deuicti intuens,
Timui imperasse. Leuia sed nimium queror :
Caelo timendum est, regna ne summa occupet,
65 Qui uicit ima. Sceptra praeripiet patri :
Nec in astra lenta ueniet, ut Bacchus, uia;
Iter ruina quaeret, et uacuo uolet
Regnare mundo. Robore experto tumet,
Et posse caelum uiribus uinci suis
 
[70] Didicit ferendo : subdidit mundo caput,
Nec flexit humeros molis immensae labor,
Mediusque colle sedit Herculeo polus;
Immota ceruix sidera et caelum tulit,
Et me prementem. Quaerit ad superos uiam :
75 Perge ira, perge, et magna meditantem opprime;
Congredere; manibus ipsa iam lacera tuis.
Quid tanta mandas odia? discedant ferae :
Ipse imperando fessus Eurystheus uacet.
Titanas ausos rumpere imperium Iouis
[80] Emitte : Siculi uerticis laxa specum.
Tellus gigante Doris excusso tremens
Supposita monstri colla terrifici leuet.
Sublimis alias luna concipiat feras.
Sed uicit ista. Quaeris Alcidae parem?
85 Nemo est, nisi ipse : bella iam secum gerat.
Adsint ab imo Tartari fundo excitae
Eumenides : ignem flammeae spargant comae;
Viperea saeuae uerbera incutiant manus,
[90] Humana temne. Iam Styga et manes ferox
Fugisse credis? hic tibi ostendam inferos.
Reuocabo, in alta conditam caligine
Ultra nocentum exsilia, discordem deam,
Quam munit ingens montis oppositi specus.
95 Educam, et imo Ditis e regno extraham
Quidquid relictum est. Veniat inuisum Scelus,
Suumque lambens sanguinem impietas ferox,
Errorque, et in se semper armatus furor.
Hoc, hoc ministro noster utatur dolor.
I nunc, superbe, caelitum sedes pete;

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[60] A cet aspect le jour a pâli, le soleil a reculé d'horreur; et moi-même, saisie d'effroi en voyant la triple tête du monstre captif, j'ai frémi de l'ordre que j'avais donné. Craintes frivoles! c'est le ciel même qui est menacé. Le vainqueur de l'enfer ne peut-il envahir l'Olympe? Il ravira le sceptre à son père. Pour s'élever jusqu'aux astres, il dédaignera la voie lente qu'a suivie Bacchus; il voudra y monter d'assaut, en marchant sur des ruines, et faire du monde une solitude, afin d'y régner sûrement. Le superbe a senti sa force; et pourtant le ciel a compris qu'il pouvait s'en rendre maître. [70] Toute cette masse immense n'a pu le faire plier: ses épaules ont soutenu, sans fléchir sous un tel fardeau, le pôle avec les étoiles et le firmament, et moi-même qui pressais la charge de mon poids. Oui, c'est au ciel que tend son ambition. Eh bien, poursuis, ma colère. Préviens ses attentats. La lutte est corps à corps. Déchire-le de tes propres mains. Plus de mandataires de ma vengeance! plus de monstres! Laissons là Eurysthée, désormais à bout de ses exigences. Déchaînons contre Hercule ces Titans qui osèrent bien attaquer la puissance suprême ! [80] Ouvrons la caverne de l'Etna ! Que le géant qui ébranle la terre de Doris relève sa tête effroyable! Que la lune lance de nouveaux monstres sur la terre! mais quoi! il les a tous vaincus! Quel adversaire opposer à Hercule , si ce n'est Hercule lui-même? Qu'il se fasse donc la guerre; qu'échappées des gouffres du Tartare, les Euménides accourent, agitant sur lui leur chevelure enflammée; qu'elles le flagellent sans relâche de leurs cruelles vipères. Va maintenant, superbe! Porte tes prétentions jusqu'au ciel; [90] regarde la terre en pitié. Tu t'applaudis d'avoir échappé au Styx, à la colère des mânes : ici tu vas retrouver les enfers. Du fond des abîmes, de la nuit j'appellerai la déesse de la discorde : à ma voix elle sortira de la caverne qui la recèle par de là le lieu d'exil des coupables. J'évoquerai l'arrière-ban des enfers, le Crime odieux, le parricide barbare, ivre de son propre sang, l'Erreur, la Fureur, toujours armée contre elle-même. La Fureur! C'est elle surtout qui servira ma vengeance.

j'ai vu le jour défaillir à l'aspect de Cerbère, et le soleil trembler; moi-même j'en ai pâli, et, à la vue des trois têtes de ce monstre vaincu, je me suis repentie de l'ordre que j'avais donné. Mais ce sont là de faibles sujets de plainte : il faut craindre pour le ciel même. Vainqueur des divinités infernales, il pourrait triompher aussi de celles d'en haut. Il ravira le sceptre à son père : au lieu de s'élever lentement jusqu'au ciel, comme Bacchus, il voudra s'en ouvrir la route à travers des ruines, et régner seul dans l'univers après en avoir chassé tous les dieux. C'est l'épreuve de sa force qui lui donne cet excès d'audace; en portant le ciel, il s'est reconnu assez fort pour le vaincre. Sa tête s'est tenue ferme sous le monde, et ses épaules. n'ont point fléchi sous cet immense fardeau. Le firmament tout entier, avec tous ses astres et moi-même qui le pressais de tout mon poids, a reposé sur Hercule sans l'ébranler. Maintenant il cherche à envahir le ciel. Poursuis, ma colère ! poursuis ; frappe-le au milieu de ces vastes projets. Dresse-toi en bataille contre lui; déchire-le de tes propres mains. Pourquoi chercher ailleurs l'instrument d'une haine si forte? Laisse là tous les monstres; laisse là Eurysthée, il n'a plus de force pour commander. Déchaîne contre ton ennemi les Titans, qui osèrent attaquer Jupiter lui-même ; lâche le prisonnier que presse le volcan de Sicile; que le géant monstrueux soulève sa tête effroyable, enchaînée sous le poids de la terre de Doris ; que la lune, du haut des cieux, laisse tomber de nouveaux monstres qu'elle aura conçus.
Mais tous ces fléaux, il les a surmontés : veux-tu trouver un rival à Hercule? il n'en peut avoir d'autre que lui-même : qu'il se fasse donc la guerre à lui-même. Il faut appeler du fond des enfers les terribles Euménides; qu'elles viennent en agitant leur chevelure de flammes, et en brandissant dans leurs mains cruelles leurs fouets de serpents enlacés.
Va maintenant, superbe; porte jusqu'au ciel tes voeux hardis, et méprise la terre. Tu crois avoir échappé au Styx, et à la puissance des divinités infernales? sur la terre même tu vas retrouver l'enfer. Je ramènerai sur toi la Discorde affreuse des lieux profonds et ténébreux qu'elle habite au dessous du Tartare, sous l'épaisseur d'une montagne énorme qui l'enferme dans ses flancs; avec elle, je susciterai ce qui reste encore de monstres dans le royaume de Pluton. Viennent donc le Crime odieux, l'Impiété farouche, qui lèche son propre sang, l'Égarement, et la Fureur toujours armée contre elle-même.
La Fureur ! oui, c'est elle qui sera le ministre de mon ressentiment.

COMMENTAIRE

Iter ruina quaeret (v. 67). Cette expression, belle encore aujourd'hui, devait être neuve au temps de Sénèque; elle se retrouve dans la Pharsale de Lucain, portrait de César, liv. 1 :.
.... Gaudensque viam fecisse ruina.

Et moi-même qui le pressais de tout mon poids. Junon ne veut pas dire qu'elle était dans le ciel au moment où Hercule le portait sur ses épaules, mais qu'elle y était avec tout le poids de sa haine, de sa colère, de sa volonté de peser. Il lui fallait sans doute un point d'appui ; et comme elle n'en trouvait pas hors du ciel, il lui fallait nécessairement le prendre en elle-même et dans sa volonté.

Que la lune...... laisse tomber de nouveaux monstres. Notre auteur adopte ici, poétiquement sans doute, la doctrine des pythagoriciens qui supposaient la lune habitée comme notre terre, et peuplée des mêmes êtres. Rien d'étonnant alors que le lion de Némée en fût tombé. Voyez ACHILL. TACE, sur Aratus, et Pic DE LA MIRANDOLE, contre les astrologues. Némésien, Louanges d'Hercule, v. 119, dit que le taureau de l'île de Crète était aussi tombé de la lune :
... Taurus medio nam sidere lunæ
Progenitus Dictrae Jovis possederat arva.

Sous l'épaisseur d'une montagne énorme. Cette montagne énorme était sous l'Erèbe, ulterius Erebo. Voyez plus bas, V. 1221 ; Orphée dit des Euménides :
.......... „Upò keæyesin oÞkÛ' ¦xousai
…AntrÄ ¤n kerñenti parŒ Stugòw ßeròn ìdvr.

Le Styx, suivant Hésiode, Théogonie, v. 778 :
Nñsfin te yeÇn klutŒ dÅmata n‹ei
Makr»si p¡trúsi kathref¡.

Ces deux passages prouvent que les anciens ne regardaient pas le Tartare comme le fond des enfers, et expliquent celui de notre auteur.

LES POMMES D'OR

http://grenier2clio.free.fr/grec/htrav11.htm

Héraclès avait accompli ses Dix Travaux en l'espace de huit ans et un mois; mais Eurysthée, qui n'avait compté ni le second ni le cinquième, lui en infligea deux autres. Le Onzième des Travaux consistait à rapporter les fruits d'or d'un pommier , cadeau de la Gaia à Héra. Elle l'avait planté dans son jardin divin qui se trouvait sur les pentes du mont Atlas, là où les chevaux du char du Soleil, hors d'haleine achèvent leur randonnée et où les troupeaux d'Atlas ( mille moutons et mille vaches) se promènaient paisiblement dans les pâturages. Lorsqu'un jour Héra s'aperçut que les filles d'Atlas, les Hespérides, à qui elle avait confié la garde de l'arbre, volaient les pommes, elle plaça Ladon, le dragon vigilant, autour du pommier pour en interdire l'approche.
Bien que les pommes fussent la propriété d'Héra, Atlas en était fier, comme un jardinier de ses beaux fruits, et Thémis l'avertit: " un jour bientôt, Titan, ton arbre sera dépouillé de son or par un fils de Zeus. " Atlas, qui n'avait pas encore été condamné à porter le globe terrestre sur ses épaules, construisit des murs solides autour du jardin et chassa tous les étrangers de son territoire.
Héraclès, ignorant dans quel endroit se trouvait le jardin des Hespérides, traversa l'Illyrie jusqu'au fleuve Pô, patrie du dieu marin, Nérée, l'Oracle. Quand enfin Héraclès arriva sur le Pô, les nymphes du fleuve, filles de Zeus et de Thémis, le conduisirent à Nérée qui était endormi. Héraclès se saisit du vénérable dieu de la mer et, s'agrippant à lui malgré ses multiples métamorphoses, le contraignit à lui dévoiler le moyen de prendre les pommes d'or.
Nérée avait conseillé à Héraclès de ne pas cueillir lui-même les pommes mais d'utiliser Atlas pour le faire à sa place et de le soulager pendant ce temps de son formidable fardeau, donc, en arrivant au jardin des Hespérides, il demanda à Atlas de lui rendre ce petit service.Atlas aurait fait vraiment n'importe quoi en échange d'une heure de répit, mais il redoutait Ladon qu'Héraclès alors tua d'une flèche tirée par-dessus le mur du jardin. Héraclès s'était donc baissé pour recevoir le poids du globe terrestre sur les épaules et Atlas était parti; il s'en revenait à présent avec trois pommes cueillies par ses filles. Il trouvait que la liberté était bien agréable et il décida de porter lui-même les pommes à Eurysthée, à condition qu'Héraclès porte la terre pendant quelques mois encore. Héraclès fit semblant d'accepter, mais comme il avait été prévenu par Nérée de n'accepter aucune proposition de ce genre, il pria Atlas de reprendre le globe pendant un instant, afin de mettre un coussinet sur sa tête. Atlas, facilement trompé, posa les pommes sur le sol et reprit son fardeau, Héraclès alors les ramassa et s'éloigna en lui faisant un petit salut ironique.
A quelques mois de là, Héraclès apporta les pommes à Eurysthée qui les lui rendit; il les offrit alors à Athéna qui les restitua aux nymphes, car il était illicite que la propriété d'Héra leur fût enlevée. Héraclès, ayant soif, après avoir accompli ce labeur frappa la terre de son pied et fit jaillir un ruisseau qui, par la suite, devait sauver la vie des Argonautes lorsqu'ils furent pris par la soif dans le désert de Libye. Entre-temps Héra, pleurant Ladon, le plaça au milieu des étoiles où il figure la constellation du Dragon.

 

VOCABULAIRE

ab, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de
adsum, es, esse, adfui : être présent, assister, aider
Alcides, ae : Alcide ou Hercule
alius, a, ud : autre, un autre
altum, i, n. : haute mer, le large
altus, a, um : haut, profond, grand (métaph.)
armatus, a, um : en armes, armé
astrum, i, n. : l'astre, l'étoile
audeo, es, ere, ausus sum : - tr. et intr. - 1 - avoir envie, désirer. - 2 - oser, risquer, entreprendre, tenter, aller de l’avant, se hasarder, avoir de l'audace.
Bacchus, i, m. : Bacchus
bellum, i, n. : la guerre
caeles, itis : céleste (caelites, um, m. : les habitants du ciel, les dieux)
caelum, i, n. : 1. le ciseau, le burin. 2. : - a - le ciel, la voûte des cieux. - b - le ciel, la demeure des dieux. - c - le climat, l'espace, l'air, l'atmosphère. - d - le ciel, les nues, le comble du bonheur, le faîte de la gloire. - e - la voûte, le dôme.
caligo, inis, f. : le nuage
caput, itis, n. :1. la tête 2. l'extrémité 3. la personne 4. la vie, l'existence 5. la capitale
Cerberus, i, m. : Cerbère
ceruix, icis, f. (svt au pl.) : la nuque, l'encolure
collis, is, m. : la colline
collum, i, n. : le cou
coma, ae, f. : la chevelure, les cheveux
concipio, is, ere, cepi, ceptum : faire naître, produire
condo, is, ere, didi, ditum : cacher, enfermer, enterrer (condere urbem : fonder une ville)
congredior, eris, i, essus sum : 1. aller trouver quelqu'un, aborder qqn., avoir une entrevue 2. combattre, se mesurer avec
credo, is, ere, didi, ditum : I. 1. confier en prêt 2. tenir pour vrai 3. croire II. avoir confiance, se fier
dea, ae, f. : la déesse
deuinco, is, ere, uici, uictum : vaincre complètement, soumettre
dies, ei, m. et f. : le jour
Dis, Ditis, m. : Dis, ou Pluton (dieu des enfers)
discedo, is, ere, cessi, cessum : 1 - se séparer, se partager, se diviser. - 2 - s’éloigner de, quitter, s’écarter de, se retirer de; battre en retraite. - 3 - se séparer de qqn, rompre avec qqn, divorcer. - 4 - sortir (d'un combat, d'un jugement...); se tirer d'affaire.
disco, is, ere, didici : tr. - apprendre (une leçon, une nouvelle). - abs. - s'instruire, faire des études, étudier.
discors, ordis : - 1 - en désaccord, en mésintelligence, en guerre. - 2 - différent, distinct, double. - 3 - discordant.
dolor, oris, m. : 1 - la douleur (physique), la souffrance. - 2 - la douleur morale, la peine, le tourment, le chagrin, l'affliction;la colère, le ressentiment. - 3 - l'émotion, la sensibilité (de l'orateur).
Doris, idis, f. : Doris
e, prép. : + Abl. : hors de, de
educo, is, ere : 1 - tirer de, retirer. - 2 - faire sortir, jeter dehors, mettre dehors. - 3 - citer en justice. - 4 - enfanter, produire. - 5 - élever, nourrir. - 6 - élever, exhausser. - 7 - vider (une coupe), épuiser. - 8 - passer, employer (le temps).
ego, mei : je
emitto, is, ere, misi, missum : envoyer, laisser échapper, assécher, publier
eo, is, ire, iui, itum : aller
error, oris, m. :1 - action de s'égarer, écart, détour, circuit. - 2 - méprise, erreur, illusion, aveuglement, préjugé. - 3 - fausses croyances, idolatrie. - 4 - erreur, faute; faute de grammaire. - 5 - fureur, délire, égarement. - 6 - ruse, piège. - 7 - incertitude.
et, conj. : et. adv. aussi
Eumenides, um, f. : les Euménides, les Furies
Eurystheus, i, m. : Eurysthée
excio, is, ire, iui, itum : attirer hors de, appeler, convoquer; faire sortir, tirer
excutio, is, ere, cussi, cussum : faire sortir violemment en secouant, secouer, arracher, dépouiller; scruter, examiner
experior, iris, iri, expertus sum : éprouver, essayer (expertus, a, um : éprouvé, qui a fait ses preuves)
exsilium, ii; n. : l'exil
extraho, is, ere, traxi, tractum : extraire, retirer, ôter
fera, ae, f. : la bête sauvage
fero, fers, ferre, tuli, latum : porter, supporter, rapporter
ferox, ocis : - 1 - indomptable, fougueux, rétif. - 2 - orgueilleux, arrogant, insolent, hautain. - 3 - fier, hardi, intrépide, courageux, audacieux, brave. - 4 - sauvage, violent, farouche, cruel, brutal, féroce.
fessus, a, um : fatigué
flammeus, a, um : de flamme, brillant (flammeum, i, n. : le voile de jeunes mariées)
flecto, is, ere, flexi, flexum : courber (flexum mare : une crique)
fugio, is, ere, fugi : s'enfuir, fuir
fundus, i, m. : le domaine, le bien, la propriété
furor, oris, m. : 1 - la folie furieuse, le délire, l'aveuglement, la frénésie. - 2 - le délire prophétique, l'enthousiasme, l'inspiration. - 3 - l'amour violent, la passion furieuse, le transport. - 4 - la fureur, la rage, la colère, la furie, l'emportement. - 5 - les projets furieux, la révolte, la sédition, le tumulte. - 6 - le désir effréné.
gero, is, ere, gessi, gestum : tr. - 1 - porter, qqf. transporter. - 2 - produire, enfanter. - 3 - au fig. porter, contenir, avoir en soi, entretenir (un sentiment). - 4 - faire (une action); exécuter, administrer, gouverner, gérer, conduire, exercer; au passif : avoir lieu. - 5 - passer (le temps). - 6 - avec ou sans se : se conduire, se comporter; jouer le rôle de, agir en.
gigas, antis : le géant (Gigas, antis : Géant)
Herculeus, a, um : d'Hercule
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
hic, adv. : ici
humanus, a, um : humain
humerus, i, m. : l'épaule
iam, adv. : déjà, à l'instant
ignis, is, m. : le feu
immensus, a, um : immense
immotus, a, um : 1. sans mouvement, immobile 2. ferme, inébranlable
imperium, ii, n. : 1 - le commandement, l'ordre, l'injonction, l'autorité. - 2 - le droit de commander, l'autorité suprême, la puissance, la domination, la souveraineté, l'hégémonie, la suprématie, la prééminence. - 3 - le pouvoir dans l'Etat : le commandement militaire. - 4 - le pouvoir monarchique, la royauté, l'empire. - 5 - l'empire, l'Etat. - 6 - l'ordonnance (du médecin).
impero, as, are : commander, ordonner, enjoindre
impietas, atis, f. : l' impiété, le manquement aux devoirs (envers la divinité, la patrie, les parents).
imus, a, um : le plus profond de, le fond de
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
incutio, is, ere, cussi, cussum : inspirer, frapper, cogner
inferus, a, um : que est au-dessous de, inférieur (inferi : les enfers)
ingens, entis : immense, énorme
intueor, eris, eri, itus sum : - regarder attentivement, regarder vers, jeter les yeux sur, observer, considérer. - 2 - au fig. considérer, envisager, faire attention à, songer à, étudier. - 3 - regarder, être tourné vers (en parl. d'un lieu).
inuado, is, ere, uasi, uasum : 1. faire invasion, se jeter sur 2. assaillir, attaquer 3. saisir
inuisus, a, um : 1. odieux, haï 2. sans être vu
ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même
ira, ae, f. : 1 - la colère, le courroux, l'indignation, la fureur, le ressentiment, la vengeance, l' inimitié. - 2 - la fureur, la violence, l' impétuosité (des vents, de la guerre...) - 3 - le différend, la dispute, la querelle, la brouille. - 4 - l'outrage, l'injure.
iste, a, um : ce, celui-ci (péjoratif)
iter, itineris, n. : le chemin, la route
Iuppiter, Iouis, m. : Jupiter
labo, as, are : chanceler, vaciller, glisser, couler
labor, oris, m. : la peine, la souffrance, le travail pénible
lacero, as, are : 1. mettre en morceaux, déchirer 2. railler 3. faire mal, faire souffrir
lambo, is, ere : lécher
laxo, as, are : relâcher
lentus, a, um : - 1 - souple, flexible, pliant, malléable. - 2 - visqueux, qui tient fortement, tenace. - 3 - long, qui traîne en longueur, tenace. - 4 - lent, tardif, paresseux, mou, apathique, indolent. - 5 - impassible, flegmatique, insensible.
leuis, e : 1 - léger, peu pesant. - 2 - léger, alerte, rapide. - 3 - léger, faible, de peu d’importance, peu important. - 4 - doux, facile à supporter. - 5 - léger, frivole, futile, inconstant, sans poids, sans valeur, sans autorité.
leuo, as, are : 1. alléger, soulager, diminuer 2. réconforter 3. soulever, élever en l'air
luna, ae, f. : la lune
magnus, a, um : grand
mando, as, are : 1 - charger de, charger d'une commission; enjoindre. - 2 - assigner, donner, confier. - 3 - faire dire, ordonner.
manes, ium, m. : les mânes, les esprits des morts
manus, us, f. : la main, la petite troupe
meditor, aris, ari : 1 - méditer, réfléchir à, penser à. - 2 - préparer, machiner. - 3 - étudier, travailler (qqch); s'exercer, se préparer. - 4 - pratiquer, faire.
medius, a, um : qui est au milieu, en son milieu (medium, i, n. : le milieu)
minister, tri, m. : le serviteur
moles, is, f. : la masse, la digue, le poids, la charge; l'effort, la difficulté
mons, montis, m. : le mont, la montagne
monstrum, i, n. : tout ce qui sort de la nature, le monstre, la monstruosité
mundus, i, m. : le monde, le firmament; les objets de toilettes, les ornements, les instruments (mundus, a, um : propre)
munio, is, ire, iui, itum : fortifier, construire, abriter, protéger (munitus, a, um : défendu, fortifié, protégé)
ne, 1. adv. : ... quidem : pas même, ne (défense) ; 2. conj. + subj. : que (verbes de crainte et d'empêchement), pour que ne pas, de ne pas (verbes de volonté) 3. adv. d'affirmation : assurément 4. interrogatif : est-ce que, si
nec, adv. : et...ne...pas
nemo, neminis : personne, nul... ne, personne
nimium, adv. : trop
nisi, conj. : si... ne... pas ; excepté
nocens, entis : nuisible, coupable
noceo, es, ere, nocui, nocitum : - intr. avec dat. - 1 - nuire, faire du mal, causer du tort, être funeste, être malfaisant. - 2 - qqf. tr. commettre (une mauvaise action).
noster, tra, trum : adj. notre, nos pronom : le nôtre, les nôtres
nunc, adv. : maintenant
occupo, as, are : se saisir de, envahir, remplir, devancer, couper (la parole)
odium, i, n. : 1 - la haine, l'aversion, l'antipathie, le ressentiment. - 2 - l'antipathie naturelle (entre les choses), la répugnance. - 3 - le désagrément, l'ennui. - 4 - l'objet de haine, l'objet d'aversion; l'homme haïssable.
oppono, is, ere, posui, positum : placer devant, opposer
opprimo, is, ere, pressi, pressum : tr. - 1 - presser, comprimer, serrer. - 2 - écraser, étouffer, accabler, charger, abattre, opprimer, réduire, anéantir, détruire (au pr. et au fig.). - 3 - tomber, s'abattre, s'écrouler. - 4 - prendre au dépourvu, surprendre, assaillir. - 5 - renfermer, cacher, dissimuler.
ostendo, is, ere, tendi, tentum : 1 - étendre devant, exposer. - 2 - présenter, montrer, faire voir, exhiber, mettre en évidence, manifester, annoncer, exposer, dire, signifier.
par, aris : semblable, pareil (par, paris, m. : le couple, la paire)
pater, tris, m. : le père, le magistrat
pauidus, a, um : - 1 - qui a peur, pris de panique, craintif, timide, peureux, effrayé. - 2 - qui exprime la crainte, qui inspire l'effroi, effrayant.
pergo, is, ere, perrexi, perrectum : 1. diriger, poursuivre 2.. continuer de, persister à 3.. aller plus loin, continuer
peto, is, ere, i(u)i, itum : 1. chercher à atteindre, attaquer, 2. chercher à obtenir, rechercher, briguer, demander
polus, i, m. : - a - le pôle (du monde). - b - l'étoile polaire. - c - le ciel. - d - le globe, le monde. 2 - Polus, i, m. : Polus (acteur grec).
possum, potes, posse, potui : pouvoir
praeripio, is, ere, ripui, reptum : - tr. - 1 - enlever en face, ravir, arracher, dérober, soustraire. - 2 - enlever avant le temps, enlever prématurément. - 3 - saisir le premier, se hâter de prendre, enlever par anticipation, devancer, prévenir. - 4 - faire avec précipitation, presser, hâter.
premo, is, ere, pressi, pressum : presser, accabler, écraser
quaero, is, ere, si(u)i, situm : - tr. - 1 - chercher, faire des recherches, se mettre en quête, désirer, vouloir. - 2 - obtenir en cherchant, procurer (à soi ou aux autres), amasser, acquérir, gagner. - 3 - chercher une chose qui manque, désirer. - 4 - avoir besoin de, demander, réclamer, exiger (avec suj. de ch.). - 5 - chercher à savoir (par la réflexion ou par la discussion), poser une question, traiter une question, se livrer à des recherches. - 6 - chercher à savoir (en interrogeant), s'enquérir, s'informer, demander, questionner. - 7 - faire une enquête, rechercher (judiciairement), instruire (une affaire); avoir recours à la question.
queror, eris, i, questus sum : - tr. - se plaindre de, déplorer, pleurer sur, gémir sur (qqch, aliquid, de aliqua re), faire entendre des plaintes, se plaindre en justice
qui, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
qui, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quis, 1. pronom interrogatif N. M. S. 2. pronom indéfini = quelqu'un 3. après si, nisi, ne, num = aliquis 4. = quibus
quisquis, quidquid ou quicquid : quiconque
quoque, adv. : aussi
regno, as, are : régner
regnum, i, n. : le pouvoir royal, le trône, le royaume
relinquo, is, ere, reliqui, relictum : - tr. - 1 - laisser en s'en allant, ne pas emmener, ne pas emporter, ne pas garder, déposer. - 2 - laisser en arrière, dépasser, distancer. - 3 - quitter, abandonner, délaisser, s'éloigner de, se séparer de. - 4 - laisser de reste, réserver, maintenir. - 5 - laisser (dans un certain état), laisser inachevé, quitter (un travail), ne pas modifier. - 6 - laisser là, renoncer à, faire remise de, négliger, omettre, passer sous silence. - 7 - livrer, abandonner à; permettre, accorder, souffrir.
reuoco, as, are : rappeler, faire revenir, faire replier (une armée), ramener, rapporter, revenir, écarter, détourner de, revenir sur, rétracter
robur, oris, n. :1. le rouvre 2. le bois de chêne 3. la dureté, la solidité 4. la vigueur, l'élite
ruina, ae, f. : la chute, l'écroulement, l'effondrement, la catastrophe, la ruine
rumpo, rupi, ruptum, ere : briser, faire éclater, enfoncer ; enfreindre
saeuus, a, um : - 1 - emporté, féroce, furieux, qui est en fureur, cruel, inhumain, barbare, inflexible, redoutable. - 2 - terrible à la guerre, belliqueux, vaillant. - 3 - violent, terrible (en parl. des choses).
sanguis, inis, m. : le sang, la vigueur
scelus, eris, n. : le crime, l'attentat, les intentions criminelles, le malheur, le méfait, le scélérat
sceptrum, i, n. : le sceptre
se, pron. réfl. : se, soi
secum, = cum se : avec soi
sed, conj. : mais
sedeo, es, ere, sedi, sessum : 1. être assis 2. siéger 3. séjourner, demeurer
sedes, is, f. : 1 - le siège (pour s'asseoir). - 2 - la demeure, la résidence, l'habitation, le gite, l'asile. - 3 - la place occupée par un objet, l'emplacement, la position, l'assiette, le fondement. - 4 - le siège, le fondement, l'anus.
semper, adv. : toujours
Siculus, a, um : de Sicile, Sicilien (Siculi, orum : les Sicules, les Siciliens)
sidus, eris, n. :- 1 - la constellation, l'étoile, l'astre, le signe céleste; la planète. - 2 - la saison, le temps, l'époque (de l'année). - 2 - le climat, la contrée, le pays. - 3 - au plur. les astres de la nuit, les astres, le ciel, la nuit. - 4 - l'influence maligne des astres. - 5 - le soleil. - 6 - le jour. - 7 - la tempête, l'ouragan. - 8 - l'éclat, la beauté.
sol, solis, m. : le soleil
spargo, is, ere, sparsi, sum : 1. jeter çà et là, répandre 2. disperser, disséminer 3. parsemer, joncher
specus, us, m. : la grotte, la caverne, l'antre
Styx, igis, f. : le Styx (fleuve des enfers)
subdo, is, ere, didi, ditum : 1. mettre sous, placer sous 2. soumettre, assujettir 3. mettre en remplacement
sublimis, e : suspendu en l'air, élevé, grand, sublime
sum, es, esse, fui : être
summus, a, um : superlatif de magnus. très grand, extrême
superbe, adv. : orgueilleusement, avec arrogance
superus, a, um : qui est au dessus ; Superi : les dieux; supera, orum : les corps supérieurs, célestes
suppono, is, ere, posui, positum : 1. mettre en dessous, soumettre 2. mettre à la place de ; mettre à la place faussement, substituer
suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur
tantus, a, um : si grand ; -... ut : si grand... que
Tartara, orum, n. : le Tartare
tellus, uris, f. : la terre, le sol, le terrain, le pays
temno, is, ere, tempsi, - mépriser, dédaigner
terni, ae, a : trois
terrificus, a, um : terrifiant, effrayant
timeo, es, ere, timui : craindre, avoir peur, redouter, appréhender, ne pas oser, être dans la crainte.
Titan, anis, m. : le Titan
tremens, entis : tremblant
tremo, is, ere, ui, - : trembler, être agité
tremor, oris, m. : le tremblement
tu, tui : tu, te, toi
tumeo, es, ere : - intr. - 1 - être gonflé, être enflé. - 2 - être rempli de, être plein de; être transporté (de colère), être en colère. - 3 - être gonflé (bouffi, rempli) d'orgueil. - 4 - fermenter, couver, être en fermentation, être menaçant, être imminent. - 5 - être emphatique, être boursouflé (en parl. du style).
tuus, a, um : ton
ultra, adv. : au delà, plus loin ; prép. + acc. : plus loin que, plus que
ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
utor, eris, i, usus sum : 1 - se servir de, jouir de, profiter de, recourir à. - 2 - emprunter, avoir l'usufruit de. - 3 - être en rapport avec, être en contact avec. - 4 - pratiquer, faire preuve de.
vaco, as, are : 1. être vide, libre, inoccupé, sans, exempt 2. être inoccupé, oisif 3. le temps ne manque pas
vacuus, a, um : vide de ( + abl, avec ou sans ab), exempt de (+ abl. avec ou sans ab), libre, ouvert à. - vacuum esse : être disponible.
venio, is, ire, veni, ventum : venir
verbera, um, n. : (sing. verber, eris usité surtout au gén. et à l'abl. sing.) : - 1 - la verge, la baguette, le bâton, le fouet, la lanière (tout instrument pour frapper les condamnés, les esclaves...). - 2 - le fouet (pour conduire les chevaux). - 3 - la courroie d'une fronde. - 4 - le câble d'une baliste. - 5 - la bastonnade, les coups de fouet, le coup de verges. - 6 - le coup porté. - 7 - le coup de rame. - 8 - le battement (des ailes). - 9 - le coup, le choc, le heurt.
vertex, icis, f. : 1. le tourbillon 2. le sommet, la tête 3. le plus haut degré
via, ae, f. : la route, le chemin, le voyage
video, es, ere, vidi, visum : voir (videor, eris, eri, visus sum : paraître, sembler)
vinco, is, ere, vici, victum : vaincre
vipereus, a, um : de vipère
vires, ium, f. : les forces
volo, vis, velle : vouloir