retour à l'entrée du site - Ménandre, le comique raffiné (bcs)
MÉNANDRE
Anthologie
Liste des pièces - Les Papyrus de Ménandre
SOMMAIRE
- Sentence
Fragments de pièces identifiées
- Le Dépôt
- Hydrie
- Le Héros
- Thaïs
Fragments de comédies anonymes
II. Citations d'autres auteurs
III. « Monosticha »
Un jeune et riche citadin, Sostrate, est amoureux de la fille d'un paysan pauvre, Cnémon. Celui-ci est un intraitable misanthrope, l'égal de l'Alceste de Molière : il déteste ni plus ni moins l'humanité entière, en particulier les riches nantis de la cité. Sostrate tente plusieurs fois d'obtenir par la ruse la main de la jeune fille, avec l'aide de son esclave, Pyrrhias, et de son ami, le parasite Chéréas, en vain. La situation paraît bloquée lorsque soudain Cnémon, à la suite d'une maladresse, fait tomber son seau dans un puits. Refusant toute aide, il veut récupérer l'objet seul, mais lui-même tombe à son tour dans le puits. Sostrate le sauve d'une mort certaine et Cnémon, qui reconnaît ses torts passés, fait du jeune homme son héritier. Désormais le mariage devient possible. Tout se termine dans la liesse générale, au point que l'on voit Cnémon, pendant la cérémonie du mariage, se dérider sous la pression des invités.
Chéréas Mais que me chantes-tu là ? Tu as vu une fille De bonne famille en train d'orner les nymphes De notre voisinage, et voici que d'un coup Tu t'es amourachée...
Sostrate Oui, c'est cela : d'un coup !
Chéréas Quelle célérité ! Avais-tu, en sortant, Décidé de tomber amoureux sur-le-champ ?
Sostrate Moque-toi, Chéréas ! Ma souffrance est réelle.
Chéréas Je n'en doute pas.
Sostrate C'est la raison pour laquelle Je suis à cet endroit pour avoir ton soutien. En tant qu'ami, toi seul pourras mener à bien Ce que j'ai entrepris.
Chéréas Voila comment je fais Dans un semblable cas. Un ami a besoin De mes soins diligents pour un motif galant ? Aussitôt je ravis la donzelle et la mène À bon port ! Je suis tout consumé, tout en délire, Rien ne peut m'arrêter quoi qu'on vienne me dire. Je ne la connais pas ? Ah ! que cela ne tienne, Je la veux sans délai ! De fait, la lenteur Accroît la passion ; qu'on s'active, et dans l'heure, C'est fini ! Qu'on m'évoque une fille à marier, Je me sens transformé, je vais me renseigner Sur ses parents, ses biens et son tempérament.
Pyrrhias Ah ! laissez-moi passer ! Allons ! écartez-vous : Apprenez que je suis poursuivi par un fou !
Sostrate Mais que se passe-t-il, mon pauvre et jeune ami ?
Pyrrhias On veut me lapider ! Oui, on cherche à m'occire !
Sostrate Que dis-tu ? Où vas-tu ? Je crois que tu délires !
Pyrrhias Est-ce fini ! Est-il parti ?
Sostrate Oui, en effet !
Pyrrhias Je croyais bien qu'il était encore après moi.
Sostrate Mais dis-moi la raison d'un pareil désarroi.
Pyrrhias Partons, je t'en supplie !
Sostrate Où ?
Pyrrhias Le plus loin d'ici ! C'est un satyre, un fou, un malade ce type ! À force de courir longtemps sur le sentier, J'aurais pu esquinter mes pauvres doigts de pied.
Sostrate (à Chéréas) Il a dû se montrer fort peu accommodant En arrivant ici.
Chéréas Oui.
Pyrrhias Non, assurément ! De cet individu, il faut qu'on se méfie. J'ai du mal à parler, je suis trop essoufflé ! J'ai donc frappé à la porte de son logis Et puis j'ai dit ceci : « Je voudrais voir le maître. » Une vieillarde, alors, pas très bien dans sa tête Me l'a montré d'ici en pleine effervescence, Car il se fatiguait à ramasser des poires, À moins que ce ne fût du bois pour sa potence. Je suis allé au champ et me suis approché. Je me suis cependant quelque peu distancié (Je suis bien élevé) ; puis je l'ai salué. Alors je lui ai dit : « Je suis venu, grand-père, Pour régler une affaire. » Alors il prit la mouche : « Mais ça ne va pas bien ! Tu foules mon terrain ! » Aussitôt il saisit une motte de terre Et la jette sur moi !
Sostrate Qu'il moisisse aux Enfers !
Pyrrhias À peine ai-je fermé les yeux et je lui dis : « Que les dieux... » Mais il prend une branche aussitôt Et me tape dessus tout en hurlant ces mots : « Qu'est-ce que tu me veux-tu avec tous tes récits ? Le chemin communal, qu'en fais-tu, mon joli ? »
Chéréas Ce paysan est fou !
Pyrrhias Je me suis vite enfui ! Pendant un long moment l'homme m'a poursuivi Aux alentours avant de descendre en un bois : C'est là qu'il m'a lancé des cailloux, de la terre Et des poires aussi ! Ce vieillard est dément ! De grâce, enfuyez-vous !
Sostrate Tu n'es pas téméraire !
Pyrrhias N'avez-vous pas compris ? C'est une brute austère. Je vous dis que tout crus il vient pour nous manger !
Chéréas Il se peut qu'aujourd'hui nous l'ayons dérangé. Il est plus prudent de reporter la visite. Oui, attendons plus tard pour notre réussite.
Pyrrhias Je crois qu'il n'y a rien, non rien, de plus hargneux Qu'un paysan très vieux, rustaud et laborieux. J'irai demain très tôt lui rendre une visite. Je m'en irai tout seul ; je sais où il habite. En attendant, rentre chez toi; tout ira bien !
Sostrate Il a trouvé le bon tuyau pour me laisser. C'est vrai que pour m'aider il n'était pas pressé. Il n'a donc pas voulu m'accompagner. Et toi, (à Pyrrhias) Pauvre idiot, que les dieux te fassent expier.
Tous les hommes, je crois, qu'il soient veinards ou pas, Connaissent tôt ou tard un retour de bâton. Pour le veinard, sa vie est douce et sans tracas, Et le reste dès lors qu'il supporte sa chance Sans tomber dans le mal. Mais lorsqu'il en est là, Victime de l'appât du gain, l'homme s'avance Sur le chemin du pire ! Et pour les pauvres gens, S'ils ne font rien de mal dans la gêne où ils sont, S'ils daignent consentir à leur condition, Il arrive un beau jour où, devenus confiants, Ils croient pouvoir gagner un lot plus séduisant. Pourquoi je parle ainsi ? Certes, tu es nanti ; Cependant méfie-toi ! Ne nous accable pas, Nous les petites gens, d'un injuste mépris. Sache devant autrui montrer que tu mérites De garder dignement ce bonheur accompli.
Gorgias, Myrrhiné, je viens vous faire part De ma décision : elle est irrévocable, Il vous faut l'accepter. J'avais l'illusion De vivre en autarcie. Or j'ai vu que la mort Peut être un grand souci. J'ai saisi mon erreur. À ses côtés on a toujours besoin d'un cœur Qui vous prête main forte. Oui, j'ai vu à quel point Les hommes sont garants de leurs petits besoins, Sans se préoccuper de ceux de leurs prochains. Je ne puis l'accepter ! Ce Gorgias s'est montré À mon égard comme un homme fort honorable. À celui qui pourtant lui refusait sa porte, Qui ne lui adressait jamais de mots aimables, À quelqu'un de la sorte, il a sauvé la vie. Or un autre aurait dit : « Puisqu'il est interdit De franchir ta clôture, eh bien, je reste ici ! N'attends aucun secours, toi qui te fous de nous ! » Désormais, mon garçon, si je meurs en ce jour, - Peut-être ? – à moins que je puisse en réchapper, Tu deviendras mon fils car je vais t'adopter. Tout ce que j'ai sera en ta possession. Ma fille, elle est à toi : donne-lui un mari ! Car moi, je t'avoue, si par hasard je guéris, Jamais je ne saurais lui dénicher le bon. Tous, j'en suis convaincu, oui, tous me déplairont ! Ah ! ma fille, aide-moi ; il faut que je m'étende. Un homme plein d'honneur se doit de parler peu. Mais mon garçon, il faut encor que tu m'entendes. Oui, un mot sur ma façon de me comporter... (lacunes) ...Si les hommes étaient un peu plus généreux, Prisons et tribunaux n'auraient droit de cité, Nulle guerre ici-bas ne pourrait éclater, Et d'un modeste bien on saurait profiter...
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Pompéi, masques de jeune homme et de jeune fille
Déméas et Nicératos, deux amis, sont en voyage. C'est à ce moment que la maîtresse du premier, courtisane originaire de Samos, met au monde son fils qui, comme c'est l'usage, est aussitôt abandonné. Au même moment, la fille de Nicératos accouche d'un garçon, né de ses amours avec le fils de Déméas, Moschion. Celui-ci désire alors épouser la femme qu'il aime. Les deux pères revenus, ils annoncent qu'ils vont marier leurs enfants respectifs. Tout se passe donc à merveille si ce n'est que Moschion se tait sur l'enfant qui est né pendant leur absence. Les deux tourtereaux décident d'un commun accord de ne rien avouer à leurs pères avant que le mariage ne soit célébré. Sur l'enfant qui se présente, ils font croire qu'il est celui de la Samienne et de Déméas. Après maints quiproquos qui vont mettre la puce à l'oreille à Déméas (voir ci-dessous), Moschion dira la vérité sur l'enfant, les deux pères se mettront enfin d'accord, et la pièce finira dans la bonne humeur générale et le mariage des amants.
Dès que je fus entré chez moi, plein de vigueur, En vue de préparer les fêtes d'Hyménée, En deux mots j'expliquai à tous mes serviteurs De briquer la maison, d'enfourner les gâteaux, De disposer enfin la divine corbeille. Bref, tout semblait alors se passer à merveille : Bien sûr, un tel labeur nous bousculait un peu. On était tous pressés et, sur un édredon, Quelque part dans un coin, on avait déposé Le bambin qui hurlait. Les servantes criaient : « De l'huile et du charbon, de l'eau, de la farine. » Et moi, je leur rendais service à ma façon. Voilà donc, c'est ainsi que j'entrai dans l'office. J'avais beaucoup à prendre et j'y restais longtemps. Or, du premier étage une femme apparut : Elle entra dans la pièce à côté de l'office. Cette femme n'était plus très jeune aujourd'hui, Mais elle avait été de Moschion la nourrice. Elle fut ma servante avant d'être affranchie. Elle vit le bébé dont nul ne s'occupait : Ne sachant pas du tout que j'étais à côté. La femme s'exprima en toute liberté, Parlant avec ces mots qui sont communément Susurrés aux enfants : « Où elle est la maman, Mon bébé, mon trésor ? » Alors elle l'embrassa Et le prit dans ses bras. Quand elle l'eut calmé, Elle lui dit tout bas : « Pauvrette ! Quand Moschion Était un nouveau-né, j'aimais le pouponner ! Maintenant qu'à son tour elle a un tout-petit, C'est vraiment autre chose... » (Lacune de trois vers) On vit entrer bientôt Une jeune servante et la vieille lui dit : « Veux-tu baigner l'enfant, fainéante ! » Misère De ne pas le soigner quand on marie son père ! » Mais l'autre la prévient : « Il faut que tu arrêtes De parler aussi fort : en ces lieux est le maître. » Puis la servante, sur un autre ton, lui dit : « Ta maîtresse t'appelle, il faut sortir d'ici ! (Tout bas) Il n'a rien entendu ! Ouf ! nous avons eu chaud ! » Mais avant de partir je ne sais où encore... (Lacune) La nourrice lança : « Je parle beaucoup trop ! »
Déméas Par Zeus, le père ayant eut vent de tous ces faits Va être furieux : c'est un homme, en effet, Inflexible, implacable, avare de surcroît. J'aurais dû éprouver quelques menus soupçons ! Il veut ma mort ! Mazette ! Il crie comme un démon. Dire qu'il brûlerait ce pauvre nourrisson ! Quoi ! voir mon petit-fils réduit en tas de cendres ? La porte claque ! Il n'est pas homme, ce me semble ! Non ! C'est un ouragan !
Nicératos Chrysis est contre moi : Jamais rien ne fut pire ! Elle a persuadé Ma femme de se taire. Elle tient le bébé D'une main ferme. Il ne faut pas qu'elle s'étonne Si je la tue aussi !
Déméas Tu veux tuer la femme ?
Nicératos Oui, puisqu'elle sait tout de cet horrible drame !
Déméas Non !
Nicératos rentre dans sa maison
Déméas Il bout de colère. Et comme il a bondi Dans sa maison. Je crois que jamais je n'ai vu Quelqu'un dans cet état. Mieux vaut tout expliquer. Par Apollon, la porte a de nouveau claqué !
Chrysis Ah ! pauvre que je suis ! Voyons, que vais-je faire ! Mais où dois-je m'enfuir ? Il va prendre l'enfant !
Déméas Chrysis ! Viens par ici !
Chrysis Qui m'interpelle ainsi !
Déméas Entre ici, presse-toi !
Nicératos Où vas-tu comme ça !
Déméas Je dois m'engager dans un combat singulier.
Nicératos Enlève-toi de là ! (à Déméas) Va vite t'éloigner ! Je vais prendre l'enfant. Après j'écouterai Des femmes les propos.
Déméas Ce fou va me cogner.
Nicératos Bien sûr, je vais le faire ! (Il le frappe)
Déméas Allez ouste, aux Enfers ! Eh ! Chrysis, sauve-toi ! Il est plus fort que moi !
Nicératos Cette fois, c'est toi qui m'a touché le premier, Je puis en témoigner, mais n'ai point le bébé !
Déméas C'est sûr, il m'appartient.
Nicératos Ce bébé est le mien !
Déméas C'est l'horreur intégrale ! Au secours, mes voisins !
Nicératos Tu peux crier : je vais vous tuer un à un !
Déméas Je vais t'en empêcher. Sois un peu raisonnable !
Nicératos Tu vas commettre là un acte impardonnable. Tu savais tout du drame.
Déméas Apprends la vérité Et laisse-la !
Nicératos Ton fils m'a vertement roulé Dans la farine...
Déméas Impossible, il doit se marier Avec ta fille ! Ami, allons nous promener. Dis, Nicératos, as-tu entendu parler De Zeus qui, une fois qu'il fut changé en or, S'écoula par le toit pour séduire une fille Enfermée dans sa chambre ?
Nicératos Et quel est le rapport ?
Déméas Attendons-nous à tout ! Il coule bien ton toit ?
Nicératos Beaucoup, mais je te dis : quel est donc le rapport ?
Déméas Zeus se transforme en eau, tantôt il devient or. Zeus est alors coupable.
Nicératos Ah ! Encore une fable !
Déméas Que non ! Zeus a trouvé que ta fille était belle.
Nicératos Le saligaud !
Déméas Non, la chose est surnaturelle. Et d'ailleurs, plein de gens sont des divinités, Et ils sont parmi nous. Pourquoi les redouter ? Androclès l'usurier qui brasse tant d'argent, Il te semble immortel ? Tout juste, c'est un dieu. Fais brûler de l'encens ! Le mariage sera : C'est le vœu du Destin.
Nicératos Arrangeons cette affaire !
Déméas Tu es intelligent, bien que tu fus naguère Pétri par la colère. Allez, rentre chez toi, Car il faut maintenant que tout se passe au mieux !
Nicératos Assurément, tu es un homme merveilleux.
Je suis ton papa, c'est moi qui t'ai recueilli ; Oui, je t'ai éduqué quand tu étais petit. Si ta vie, jusque-là, fut pleine d'agrément, C'est grâce à moi que tu le dois assurément ! Cette vie d'autrefois peut rendre tolérable Le chagrin dont je suis aujourd'hui responsable. Allons ! sois un bon fils ! Je fus déraisonnable ! Mais hélas, tout ne fut que méprise et folie. Toutefois j'ai gardé, même si j'ai failli, Mon amour paternel. C'est pourquoi, dans mon cœur, Je cachais ce secret, cette funeste erreur. Si j'ai fait une faute une fois dans ma vie, N'oublie pas pour autant ce que tu as vécu Pour l'unique profit d'un moment de folie.
Non, la naissance ne donne pas la noblesse : Celui qui considère un homme de sagesse Comme un être bien né, et fait du vicieux Un bâtard sans pareil, est bien judicieux.
Le hasard est divin et le salut provient D'action invisibles.
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FRAGMENTS DE PIÈCES IDENTIFIÉES
Paris, Jardin du Luxembourg, « L'Acteur grec », par Bourgeois
Le mieux chez un esclave est de servir son maître.
Cité par Stobée
C'est sûr, il est fort difficile aux pauvres gens De trouver un parent ; personne n'est pressé De rencontrer celui qui vit dans le besoin :
Cité par Stobée
Les sages l'ont voulu : un homme clairvoyant Peut compter de tous temps sur un dieu fort ancien, Et ce dieu, c'est l'Esprit.
Cité par Justin
Celui qui n'a connu ni honte ni peur même, Se révèle souvent d'une impudence extrême.
Cité par Stobée
Le pauvre est réservé dans ce qu'il entreprend, Car il craint, en effet, que pour lui le mépris N'apparaisse flagrant.
Cité par Stobée
Facile pour les gens éclatants de santé De dire à leurs amis, quand ils sont alités, Ce qu'il faut avaler.
Cité par Moret
Le courroux de l'amant est de courte durée.
Cité par Donatus
ou Les Crétois
Je suis un être humain, je sais avec éclat Les troubles du destin : rien ne dure ici-bas. Cité par Stobée
En amitié, il ne faut pas de négligence.
Cité par Stobée
Je m'en vais t'assommer, ô Sophroné, sinon Que je meure aussitôt de la pire des morts. Quoi ! tu veux me donner des conseils ? Hein ! pardon, A moi ? Donc selon toi, vieille peau, j'aurais tort De reprendre ma fille avec empressement ? Je ne dois pas broncher, attendre calmement Que son gentil mari se gave de la dot. Pour décrire mon bien, des paroles idiotes ! Tu veux m'embobiner, n'est-ce point ton dessein ? Je vais faire très vite ! Et si tu continues, Tu vas crier plus fort. Ah ! cette Sophroné, Toujours à me juger ! Mais as-tu vu l'étang Là-bas ? Tu le connais, je vais t'y emmener Cette nuit toute entière, te jeter là-dedans Et attendre ta mort. Oui, je vais t'obliger À te soumettre à moi, à ne plus me gruger.
Papyrus du Caire
Pourquoi se fatiguer à veiller au mariage Des femmes ? En effet, celles dont on eut soin De l'éducation ont fait plus de ravages Dans leurs foyers que celles qui n'en avaient point.
Papyrus du Caire
Tout homme normal doit redouter le malheur. Mais être humilié, telle est la pire horreur !
Cité par Stobée
Les aléas du sort peuvent ôter à l'homme Ses biens ; et s'il survit par un heureux hasard, Il lui reste un soutien, et il se nomme l'Art.
Cité par Stobée
Ne vous comportez pas ainsi et soyez sages : Évitez le mariage. Moi, je me suis marié : aussi je vous demande La plus grande prudence.
Cité par Athénée
Le hasard, bien qu'il soit invisible, a toujours Pour cible notre vie. Selon sa volonté, Tandis que nous dormons, il apporte malheur Ou bien félicité.
Cité par Stobée
La richesse est un voile étouffant les misères.
Cité par Stobée
Tout homme qui n'attend que l'assouvissement De ses propres désirs se condamne à l'affront Et de la vérité et des événements.
Cité par Justin
Oui, à ma connaissance, un soldat est celui Qui ne garde sa vie qu'au prix de lourds ennuis ; Par contre, de périr il a toutes les chances.
Cité par Justin
La richesse n'est qu'un éblouissant manteau Qui cache les défauts.
Cité par Stobée
Ce vieillard qui traînait son nez partout, eh bien, C'est l'oncle paternel. C'est la mal incarné, Le pire assurément de tout le genre humain. Ce malandrin n'a ni ami ni parents, non ! Les horreurs que l'on voit dans la vie, il s'en fout ! Ce qu'il désire avoir, je le résume : tout ! C'est son obsession ! Bref il est solitaire ; Il n'a pour le servir qu'une vieille grand-mère.
Papyrus Bodmer
L'imprudence aboutit toujours à des grands maux.
Cité par Stobée
Quoi ! la prospérité ? Travail et volonté !
Cité par Stobée
Très dur assurément d'effacer en un jour Une lubie ancienne.
Cité par Stobée
Un caractère honnête est au-dessus des lois.
Cité par Stobée
Pour qu'on puisse fermer les yeux sur une injure, Il faut que celle-ci ait été bien légère Et que le temps laissé permette le faire.
Cité par Stobée
Ah ! beauté de la loi ! Toutefois, c'est passer De l'équité à l'injure que d'en user Avec sévérité.
Cité par Stobée
Je crois que la naissance est de peu d'importance. Le bâtard est celui qui vit dans l'infamie. Seul compte, selon moi, une honnête existence.
Cité par Stobée
Les malheurs non issus de notre intempérance, Mais que l'âpre Destin veut nous faire éprouver, Un homme sage doit savoir les supporter Avec calme et vaillance.
Cité par Stobée
Je n'aime pas qu'un dieu erre sur les chemins Ou s'introduise au fond de nos pauvres chaumières. Non, qu'il reste chez lui et qu'il prenne grand soin À protéger tous ceux qui l'aiment, le vénèrent.
Cité par Justin
Jamais un homme intègre en un jour s'enrichit.
Cité par Stobée
Commettre l'adultère est chose téméraire Et son titre suppose ou la vie ou la mort !
Cité par Stobée
Hélas, trois fois hélas ! comme il se perd celui Qui se marie et qui, en outre, devient père ! Quoi ! se mettre en ménage et n'avoir rien prévu ! Quoi ! n'avoir jamais mis de l'argent de côté, De quoi se prémunir contre l'adversité ; N'avoir rien préparé pour couvrir ses besoins. Un tel homme n'a plus qu'à survivre caché, Et qu'à se lamenter. Sa vie est un hiver. Vivre ainsi en commun, partager la misère Et jamais la douceur ! Voyez mon expérience : Que mon malheur soit la leçon par excellence.
Cité par Stobée
Tu parais étonné par mon rude chagrin. Ne t'ai-je pas appris, Lamias, que je me suis Contraint à épouser une riche héritière ? Ne te l'ai-je point dit ? Elle a cette chaumière, Et ces champs. Or la clause absolue de ces biens, C'était le mariage !
Cité par Stobée
Supprimons de la vie toute raison d'ennuis : Car il est court le temps qui nous est imparti !
Cité par Stobée
Décidément, Éros est un dieu bien puissant : Pour lui, on ose parjurer ce qui fut un moment Juré au nom des dieux.
Cité par Stobée
Affligeant d'être pauvre et dépourvu de force.
Cité par Stobée
D'un timide j'ai très bonne opinion.
Cité par Stobée
Dans le malheur un homme est forcément crédule : Il croit alors trouver auprès de ses voisins De fructueux conseils, sans savoir que ceux-ci Ne voient que leurs desseins.
Cité par Stobée
Celui pour qui les dieux ont un peu de tendresse Meurt en pleine jeunesse.
Cité par Plutarque
Je ne crois pas celui qui dit que la prudence Est le seul bien possible : En effet, le hasard, pour moi, n'est point nuisible.
Cité par Stobée
Dites la vérité, gage de sûreté.
Cité par Stobée
De tous les animaux des terres ou des mers, La femme est bien le pire.
Cité par Stobée
Enrichissez-vous donc ! Tout sera recouvert : Votre basse origine et vos actes pervers.
Cité par Stobée
Fortune, chose étrange, en fait, inexplicable ! Cité par Stobée
Heureux celui qui meurt très tôt, Parménion, Sans regret, du moment qu'il s'est bien épanché Du feu et du soleil. Il peut vivre cent ans, Il n'aura jamais plus la même vision Qu'à ses vingt ans. Si vous partez rapidement D'ici-bas, vous saurez profiter, sans nul doute, Des plus merveilleuses provisions de route, Sans encombres, de quoi faire un excellent gîte. Si vous persistez à vivre coûte que coûte, Vous arrivez à terme, épuisé, démuni, Plein d'ennemis ; de plus, la vieillesse vous ronge. On ne meurt pas heureux quand la vie se prolonge.
Cité par Stobée
La fortune ? Un mystère ! Oui, rien ne nous l'explique, Pas même la raison. De quel côté aller ? Nul ne peut affirmer : « Je ne subirais point Des heures fatidiques. »
Cité par Stobée
Oui, son père était pauvre, mais lui fut sans conteste Bien éduqué. De fait, ce jeune homme rougit De posséder les biens paternels, si modestes. Il est reconnaissant ! Cet arbrisseau produit Les fruits éblouissants de ses soins attentifs.
Cité par Théon
Ne combats pas les dieux, évite leur fureur ; Laisse-toi dominer par la nécessité.
Cité par Stobée
Un homme dont la vie n'est qu'un rude esclavage Est dur pour l'entourage.
Cité par Stobée
Qu'il est triste de voir un vieil homme amoureux : Chercher une aventure interdite par l'âge Me semble le destin le plus calamiteux.
Cité par Stobée
Un homme qui désire avoir la belle vie Et ne profite pas cependant des bienfaits Octroyés par les dieux est un sombre abruti ! Oui, bien sûr, si les dieux lui sont indifférents, Et qu'il est accablé de chagrins, de malheurs, Ce n'est plus de sa faute, il est vrai, c'est la leur !
Cité par Stobée
Souvent la vérité se présente, absolue, Alors que jusque là on ne l'attendait plus.
Cité par Stobée
Ô maître, sur la terre, il y a trois manières Qui domptent le réel : soit la loi soit l'usage Soit la nécessité.
Cité par Stobée
Éros : en ce bas monde aucune autre puissance ! Même le ciel lui doit complète obéissance.
Cité par Stobée
Il serait plus normal et plus juste vraiment, Qu'à un être bien né s'ajoute un corps parfait, Enfin qu'un homme libre ait de doux sentiments.
Cité par Stobée
Solitude ! Ah ! la belle condition Pour celui qui refuse une vie déréglée ; C'est vrai, je vous avoue ma satisfaction De me voir entouré de tout ce qui me plaît. Il suffit d'un champ pour être nourri au mieux. Car des clients n'attirent que les envieux. Certes, dans la cité, tout paraît bel et bon, Mais bien vite pourtant les charmes se défont.
Cité par Stobée
C'est le tempérament qui est persuasif, Ce n'est pas le propos.
Cité par Stobée
Oui, le raisonnement, belle chose, mon père ! Par le raisonnement, on règle ses affaires. C'est par lui qu'on devient un magistrat modèle, Un grand législateur, un général aussi, Un homme généreux dévoué à autrui.
Cité par Stobée
Un lien solide existe entre vie et souffrance ; La douleur s'insinue même dans l'opulence ; Même sous les lauriers de gloire elle survient. Et pour les indigents c'est un rude gardien Qui vous retient toujours sans nulle complaisance.
Cité par Plutarque
Je croyais fermement que les gens fortunés N'étaient point endettés, ne criaient pas la nuit ; Non, franchement, je ne croyais pas qu'ils tournaient Et se retournaient dans leur lit, rongés d'ennuis ; Je croyais qu'ils étaient exemptés d'insomnies, Laissant aux miséreux les tortueuses nuits. Quelle déception, Phanias ! Vous, les heureux, Vous subissez aussi des crises inouïes.
Cité par Stobée
La Loi doit sévir, et, pour ne point la subir, En la redoutant, rendez-la vous familière ! Vous ne subirez pas, de ce fait, sa colère. Cité par Ammonius
Quoi ! Il a observé la loi ? C'est tout alors ? Il ne l'a qu'observée ! Dans ce cas, c'est trop fort ! Seule la Loi écrite est pleinement contente ! Celui qui se comporte ainsi doit redouter Le bourreau plus encor que la légalité.
Cité par Ammonius
Prenez garde à la Loi et vous serez indemne.
Cité par Ammonius
Je n'écoute pas ceux dont la main est tendue Pour recevoir de l'or. Par leur comportement, Je sens bien que le mal les a vite vaincus.
Cité par Strabon
Si les pauvres gens sont venus nous visiter, C'est parce qu'ils sont mus par la divinité.
Cité par Strabon
Les pauvres gens, dit-on, sont un présent des dieux.
Cité par Strabon
Ne baissons pas les bras quand l'ennui nous étreint. Quand un tourment survient, il peut en naître un bien.
Cité par Stobée
Ô Nuit ! divinité, plus que toutes les autres, Imprégnée par Cypris, toi à qui l'on s'adresse Tant de fois, qui entends les amants en détresse, As-tu vu dans ton ombre amant plus effondré ?
Papyrus Oxyrhynchos
Symilos Je t'avoue que je suis contre le mariage.
Agatoboukos Car de lui tu ne vois que le mauvais côté Et les inconvénients ; or tu ne considères Jamais ce que pourraient être ses avantages. Tu prétends que la femme est une dépensière. L'économie n'est point le fort du mariage, J'en conviens. Mais celui qui prête ce serment Sera comblé de biens, il aura des enfants. Quand tu seras souffrant, ton épouse saura Te soigner avec zèle. Et malgré tes revers, Elle sera fidèle. À l'instant de la mort, Elle se chargera de fermer tes paupières ; Elle s'occupera des rites funéraires Avec un grand sérieux. Voilà des arguments Qui devraient tempérer ton appréhension. Vue de cette manière, un mariage est bon. Mais si tu ne fais que poser dans la balance Le fardeau des chagrins, sans jamais faire cas Des points avantageux, l'hymen te semblera La pire des démences.
Cité par Stobée
Un cheval irascible, un fruit au goût infâme : J'ai défini la femme !
Cité par Apostolius
Quel gâchis ! La nature était pour lui si bonne, Et voici que l'argent vient débaucher notre homme !
Cité par Stobée
Quand on aime on devient un être bien meilleur.
Cité par Stobée
Ô Zeus, dieu vénéré, terrible est l'espérance !
Cité par Stobée
Un pauvre, ô Gorgias, est objet de mépris Même s'il parle juste, Car on pense toujours qu'il recherche un profit.
Cité par Stobée
Un homme de sang-froid supporte l'injustice Avec quelque vaillance. Or la colère prouve une âme en déchéance.
Cité par Stobée
Il est un don précieux que la fortune donne : On ressemble un peu plus à l'image d'un homme.
Cité par Stobée
Mon seul dieu est celui qui me donne à manger.
Cité par Athénée
Je ne saurai prétendre admirer ce cadavre Orné et parfumé, car au bûcher le feu Viendra le consumer et le réduire, en fait, Au même tas cendré qu'un type miséreux.
Cité par Stobée
J'exècre l'apparence : elle ressemble aux dieux Joliment plaqués d'or, alors que par-dessous, Ce n'est qu'un bois rugueux.
Scholie d'Hermogène
Je n'aurai jamais cru avoir de la fortune. L'esprit est chaviré d'une joie sidérante : La chose est étonnante !
Cité par Stobée
Surtout ne pas lancer : « Ça n'arrivera pas ! »
Cité par Stobée
Je célèbre celui qui a l'intelligence En plus des dons du corps. En effet, grâce à elle, Il gérera ses biens, ne plaçant la dépense Quand lorsqu'il y a lieu. Car user des richesses N'est pas donné à tous : souvent c'est un motif De honte et de bassesse.
Cité par Stobée
Une femme doit rester chez elle : c'est ainsi ! C'est la prostituée qui quitte son logis. Or la rue est au chien, pas à la femme honnête.
Cité par Stobée
Quand on l'a perpétré, on n'envisage pas L'ampleur de son forfait ! Ce n'est que bien après Que les sombres remords viennent nous étouffer.
Cité par Stobée
Les gens qui sont de détestable compagnie Peuvent influencer les hommes sains d'esprit.
Cité par Saint Paul Épitre aux Corinthiens
Muse, apprête tes chants ! Il faut qu'en ce théâtre On voit ce personnage : une femme acariâtre, Mais dotée toutefois d'une grâce parfaite Et d'un joli babil ; une femme crachant Quelquefois son venin sur ceux qui la fréquentent, Qui les jette dehors ; une femme exigeante N'aimant personne ; en fait, une femme n'ouvrant Son clapet que pour la joie de vociférer.
Cité par Plutarque
Il suffit de bien peu pour trouver le malheur.
Le courage permet à l'esclave de vivre.
Cité par Stobée
Celui pour qui agir est une chose vile Ne devrait pas manger. Par de telles manières Je crois que cette vie sur terre est inutile. Il ne mérite pas les repas qu'il savoure.
Cité par Athénée
La navigation la meilleure est à voiles : Sinon il faudra bien vous résoudre à des rames.
Cité par Stobée
Quelques couplets jaillis d'une simple chanson Et vous voici pris par l'amour, la passion.
Cité par Stobée
Promettre de ne faire aucun acte mauvais, Belle entrée dans ce monde !
Cité par Stobée
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Les recherches des spécialistes du XIXe siècle nous ont permis d'établir une liste de quatre vingt-douze pièces de Ménandre sur les cent huit dénombrées par la Souda.
L'Accusateur
Glykéra
Les Adelphes
Le Grincheux
L'Amante
L'Héritière
L'Andrienne
Le Héros
L'Androgyne ou les Crétois
L'Homme inquiet
Les Aphrodisies
L'Homme qui se punit
L'Apparition
L'homme superstitieux
Les Arbitres
L'Homme triste
L'Arréphore ou la Joueuse de flûte
Hydrie
La Bague
Les Imbriens
La Bandelette
La Femme incendiée
La Béotienne
Les Joueuses de cottabe
Le Bouclier
Les Jumelles
Le Bouquet
Le Législateur
Les Buveuses de ciguë
La Leucadienne
Le Calomniateur
Les Locriens
La Canéphore
Les Lutteurs
La Carienne
Le Misogyne
Le Carthaginois
La Nourrice
La Caution
L'Olynthienne
Chalcéis
Le Palefrenier
Le Cithariste
La Concubine
La Cnidienne
La Parole rétractée ou la Messénienne
Le Cocher
La Pâtissière
La Colère
Le Patron du navire
Le Collier
Le Paysan
Les Compagnons
Les Pêcheurs
Les Consanguins
La Périnthienne
Les Convives
Phanium
Les Cousins
Les Pilotes
La Cruche
Le Poignard
Dardanos
Le Prêtre de Cybèle
Le Dépôt
La Prêtresse
Les Deux fils du même père
Le Réseau
La Devineresse
Le Sacrifice avant la noce
La Double tromperie
La Samienne
L'Enfant supposé
Les Sicyoniens
L'Éphésien
Les Soldats
L'Esclave
Thaïs
L'Eunuque
La Thessalienne
Le Faux Héraclès
Thrasyléon
La Femme battue
Le Trésor
La Femme tondue
Trophonios
Les Fêtes d'Héphaïstos
Les Vendus
Le Flatteur La Veuve
Voici la liste complète et précise de tous les papyrus découverts plus ou moins récemment et qui ont permis de révéler les pièces de Ménandre.
— L'Apparition : P. Petr. Graec. 388 (IVe s.) ; P. Oxy. 2825 (ler s.).
— Les Arbitres : P. Petr. Graec. 388 (IVe s.) ; P. Caire 43227 (Ve s. ) ; P. Oxy. 2829 (IIIe-IVe s.) ; P. Oxy. 1236 (IVe s.) ; P. Berlin 21142 (IIIe s.).
— Le Bouclier : P. Bodmer XXVI et P. Cologne 904 (IIIe-IVe s.) ; P. S. I. 126 (Ve s.).
— Les Buveuses de ciguë : P. Ross. Georg. 10 (IIe s.).
— Le Carthaginois : P. Oxy. 2654 et P. Cologne 5031 (Ier s.).
— Le Cithariste : P. Berlin 9767 (Ier s. av. J.-C.) ; P. Turner 5 (IIe-IIIe s.).
— La Double Tromperie : P. Oxy. (IIIe-IVe s.).
— Le Flatteur : P. Oxy. 2655 + 409 (IIe s.) ; P. Oxy. 1237 (IIIe s.).
— Le Grincheux : P. Bodmer IV (IIIe-IVe s.) ; P. Bodl. Gr. class. g. 50 (P) (IIIe-IVe s.) ; P. Oxy. 2467 ((IIIe s.) ; P. Berlin 21199 (IVe-Ve s.) ; P. Oslo 168 (IIIe s. av. J.-C.).
— Le Héros : P. Caire 43227 (Ve s.).
— Hydrie : P. Heidelberg G. 406 + P. Rylands 16 (a) et P. Hibeh 5 (IIIe s. av. J.-C.) ; P. Pétrie 4 (1) (IIIe s. av. J.-C.).
— Le Misanthrope : P. IFAO 89 (IIIe s.) ; P. Oxy. 3368 (IIIe s.) ; P. Oxy. 3369 (IIIe s.) ; P. Oxy. 3370 (IIIe s.) ; P. Oxy. 2567 ((IIIe s.) ; P. Oxy. 2656 (IVe s.) ; P. Berlin 13932 (Ve s.) ; P. Berlin 13281 ((IIIe s.) ; P. Oxy.1013 (Ve-VIe s.) ; P. Oxy. 1605 ((IIIe s.).
— Le Misogyne : P. S. I. 99 (IIIe s.).
— Le Paysan : P. Genève 155 (Ve-VIe s.) ; P. Berlin 21106 (Ier s. av. J.-C.) ; P. S. I. 100 (IVe s.) ; P. British Mus. 2823 A (IVe s.).
— La Périnthienne : P. Oxy. 855 (IIIe s.).
— La Devineresse : P. S. I. 1280 (IIe s.).
— La Samienne : P. Bodmer XXV et P. Barcelone 45 (IIIe-IVe s.); P. Oxy. 2943 (IIIe s.) ; P. Caire 43227 (Ve s.) ; P. Oxy. 2831 (IIe s.).
— Les Sicyoniens : P. Sorb. 73, 2272 et 2273 (IIIe s. av. J.-C.) ; P. Oxy. 1238 et 3217 (ler s.).
— La Tondue : P. Caire 43227 (Ve s.) ; P. Heidelberg 219 (IIe s.) ; P. Oxy. 2830 ((IIIe s.) ; P. Leipzig 613 ((IIIe s.) ; P. Oxy. 211 (ler-IIe s.).
Papyrus contenant des vers du Misanthrope de Ménandre
Boston, Museum of Fine Arts
L'Antiquité nous a légué un grand nombre de portraits de Ménandre, la plupart ornant les villas des riches Romains cultivés, notamment à Pompéi. C'est la preuve la plus criante de sa popularité littéraire. À titre de comparaison, de l'autre grand comique athénien, Aristophane, nous n'avons que bien peu de représentations, et encore sujettes à caution.
J'ai sélectionné huit bustes différents du poète, les deux plus remarquables, incontestablement, et les plus réalistes, étant ceux conservés à Boston et à Ottawa. Tous ces portraits sont des répliques plus ou moins réussies de la célèbre statue érigée à Athènes, en 291 av. J.- C., à peine un an après la mort du poète, œuvre de Céphisodote et Timarchos, les deux fils de Praxitèle.
Boston, Museum of Fine Arts
Philadelphie, University Museum
Musée de Corfou
Rome, Musée des Thermes
Ottawa, Ontario Museum
Rome, Villa Albani
Collection privée
Musée Ashmoléen
Il existe aussi quelques mosaïques représentant Ménandre. Les deux plus belles, reproduites ci-dessous, sont des découvertes récentes. La première, exhumée à Thuburbo Majus, en Tunisie, datable de la fin du IIe siècle apr. J.- C., montre un charmant décor végétal entourant, au centre, un tableau carré où figure le dramaturge grec.
La seconde mosaïque, trouvée à Antioche, montre le poète conversant avec sa maîtresse, la courtisane Glykéra, dans une scène de banquet.
Quant à la fresque représentant Ménandre, elle décore l'entrée d'une villa de Pompéi, que l'on l'habitude d'appeler, depuis sa découverte, « Villa de Ménandre ».
Tunis, Musée du Bardo
Pompéi, Villa de Ménandre
Musée d'Antioche