LIVRE II (3 Anaxagore) - LIVRE II (5 Socrate)
Autre traduction - Traduction Genaille sur le site de Ugo Bratelli
DIOGENE DE LAERTE.
LIVRE II.
CHAPITRE IV.
ARCHÉLAÜS.
ΑΡΧΕΛΑΟΣ
[16] Ἀρχέλαος Ἀθηναῖος ἢ Μιλήσιος, πατρὸς Ἀπολλοδώρου, ὡς δέ τινες, Μίδωνος, μαθητὴς Ἀναξαγόρου, διδάσκαλος Σωκράτους. Οὗτος πρῶτος ἐκ τῆς Ἰωνίας τὴν φυσικὴν φιλοσοφίαν μετήγαγεν Ἀθήναζε, καὶ ἐκλήθη φυσικός, παρὸ καὶ ἔληξεν ἐν αὐτῷ ἡ φυσικὴ φιλοσοφία, Σωκράτους τὴν ἠθικὴν εἰσαγαγόντος. Ἔοικεν δὲ καὶ οὗτος ἅψασθαι τῆς ἠθικῆς. Καὶ γὰρ περὶ νόμων πεφιλοσόφηκε καὶ καλῶν καὶ δικαίων· παρ' οὗ λαβὼν Σωκράτης τῷ αὐξῆσαι εἰς τὸ <ἄκρον> εὑρεῖν ὑπελήφθη.
Ἔλεγε δὲ δύο αἰτίας εἶναι γενέσεως,
θερμὸν καὶ ψυχρόν. Καὶ τὰ ζῷα ἀπὸ τῆς ἰλύος γεννηθῆναι· καὶ τὸ
δίκαιον εἶναι καὶ τὸ αἰσχρὸν οὐ φύσει ἀλλὰ νόμῳ.
[17] Ὁ δὲ λόγος αὐτῷ οὕτως
ἔχει. Τηκόμενόν φησι τὸ ὕδωρ ὑπὸ τοῦ θερμοῦ, καθὸ μὲν εἰς τὸ <μέσον
διὰ τὸ> πυρῶδες συνίσταται, ποιεῖν γῆν· καθὸ δὲ περιρρεῖ, ἀέρα
γεννᾶν. Ὅθεν ἡ μὲν ὑπὸ τοῦ ἀέρος, ὁ δὲ ὑπὸ τῆς τοῦ πυρὸς περιφορᾶς
κρατεῖται. Γεννᾶσθαι δέ φησι τὰ ζῷα ἐκ θερμῆς τῆς γῆς καὶ ἰλὺν
παραπλησίαν γάλακτι οἷον τροφὴν ἀνιείσης· οὕτω δὴ καὶ τοὺς ἀνθρώπους
ποιῆσαι. Πρῶτος δὲ εἶπε φωνῆς γένεσιν τὴν τοῦ ἀέρος πλῆξιν. Τὴν δὲ
θάλατταν ἐν τοῖς κοίλοις διὰ τῆς γῆς ἠθουμένην συνεστάναι. Μέγιστον
τῶν ἄστρων τὸν ἥλιον, καὶ τὸ πᾶν ἄπειρον. |
70 [16] Archélaüs, d’Athènes ou de Milet, fils d’Apollodore, ou, selon d’autres, de Myson, fut disciple d’Anaxagore et maître de Socrate. Le premier il apporta de l’Ionie à Athènes la philosophie physique (1), ce qui lui valut le surnom de Physicien. Une autre raison de ce surnom, c’est que cette branche de la philosophie finit avec lui, Socrate ayant fondé la morale. Archélaüs paraît cependant avoir abordé aussi la morale ; car il a traité des lois, des biens et du juste. Socrate fut en cela son disciple; mais ayant étendu cette science, il passa pour en être l’inventeur. Archélaüs assignait deux causes à la production des êtres, le froid et le chaud. Il disait aussi que les animaux ont été formés du limon de la terre ; que le juste et l’injuste résultent non pas de la nature, mais de la loi. [17] Voici, du reste, l’ensemble de son système : l’eau étant soumise à l’action de la chaleur, une partie se dessèche, se condense et forme la terre ; une autre partie s’évapore et produit l’air. C’est pour cela que la terre est embrassée par l’air et soumise à son action. L’air lui-même subit l’action du feu qui l’embrasse dans son mouvement circulaire. La terre, une fois échauffée, a produit les animaux, auxquels elle fournissait d’abord pour nourriture un limon semblable au lait; les hommes ont été formés de la même manière. Archélaüs est le premier qui ait dit que la 71 voix est produite par la percussion de l’air (2). Il enseignait aussi que les eaux de la mer se sont infiltrées à travers la terre, en ont rempli les diverses cavités et s’y sont condensées ; que le soleil est le plus grand des astres et que l’univers est infini. Il y a eu trois autres Archélaüs : un géographe qui a décrit les contrées parcourues par Alexandre; un poète qui a écrit sur les objets à double nature, et un rhéteur, auteur de préceptes sur l’éloquence. |
(1) C’est Anaxagore qui a le premier introduit la philosophie ionienne à Athènes. (2) Cette opinion avait déjà été émise par Anaxagore. Voy. Théophraste, traité de la Sensation, § 59. (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14) (15) (16) (17) (18) (19). (20) (21) (22) (23) (24) (25à. (26) (27) (28) (29) (30) (31) Plut., Vit. Sol, xxix. Cf. Diog. Laert., I, 59. (32) Lucien, Anach., xxii, xxiii. (33) Republ., Il, III. Voyez le commentaire de Bossuet sur ces passages, dans ses Maximes et Réflexions sur la comédie, ch. xiv. (34) Plutarch., De gloria Atheniensium, v; De aud. poet., i. Voy. la traduction du passage de Gorgias dans l’Histoire de la critique chez les Grecs de M. Egger, ch. II, § ii, p. 78. (35) Republ., II, 111.— 5. Epist. II, i, 163. —6. Iliog Laert., V, 92. (36) Poet., xxiv. (37) Donat., de Com, et Trag. Cf. Bentley, Respons.ad C. Boyle, xi. (38) Ad Pison., 275. Cf. Sid. Apollon., IX, 232 (39) Plut., De audiend. poet.,xiv; Clem. Alex.,Strom., V. Cf Bentley, ibid. M. Letronne ne croit pas davantage à l’authenticité du vers, fort insignifiant, que cite, sous le nom de Thespis, un papyrus du Musée royal dont il a donné l’explication dans le Journal des Savants, n° de juin 1838, p. 324. (40). Suid., v. Θέσπις; J. Poll., VII, 12.
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