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table des matières de DIOGENE LAERCE

Diogène Laërce

 

 

LIVRE VII

 

DENYS

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

Hérille        Cléanthe

 

Le texte est parfois écrit en marron clair, ce qui signifie un emprunt à la traduction de Zevort. 
Le texte en bleu concerne les citations.

 

 

 

 

ΔΙΟΝΥΣΙΟΣ

Διονύσιος δ' ὁ Μεταθέμενος τέλος εἶπε τὴν ἡδονὴν διὰ περίστασιν ὀφθαλμίας· ἀλγήσας γὰρ ἐπιπόνως ὤκνησεν εἰπεῖν τὸν πόνον ἀδιάφορον.

Ἦν δὲ παῖς μὲν Θεοφάντου, πόλεως δ' Ἡρακλείας. Ἤκουσε δέ, καθά φησι Διοκλῆς, πρῶτον μὲν Ἡρακλείδου τοῦ πολίτου, ἔπειτ' Ἀλεξίνου καὶ Μενεδήμου, τελευταῖον δὲ Ζήνωνος.

[167] Καὶ κατ' ἀρχὰς μὲν φιλογράμματος ὢν παντοδαποῖς ἐπεχείρει ποιήμασιν, ἔπειτα δὲ καὶ Ἄρατον ἀπεδέχετο, ζηλῶν αὐτόν. Ἀποστὰς δὲ τοῦ Ζήνωνος πρὸς τοὺς Κυρηναϊκοὺς ἀπετράπη καὶ εἴς τε τὰ χαμαιτυπεῖα εἰσῄει καὶ τἄλλ' ἀπαρακαλύπτως ἡδυπάθει. Βιοὺς δὲ πρὸς τὰ ὀγδοήκοντ' ἀσιτίᾳ κατέστρεψε.

Βιβλία δ' αὐτοῦ φέρεται τάδε·

Περὶ ἀπαθείας βʹ,
Περὶ ἀσκήσεως βʹ,
Περὶ ἡδονῆς δʹ,
Περὶ πλούτου καὶ χάριτος καὶ τιμωρίας,
Περὶ ἀνθρώπων χρήσεως,
Περὶ εὐτυχίας,
Περὶ ἀρχαίων βασιλέων,
Περὶ τῶν ἐπαινουμένων,
Περὶ βαρβαρικῶν ἐθῶν.

Καὶ οὗτοι μὲν οἱ διενεχθέντες. Διεδέξατο δὲ τὸν Ζήνωνα Κλεάνθης, περὶ οὗ λεκτέον.

DENYS.

 

Denys, surnommé le Transfuge, établissait la volupté pour fin. Le goût pour ce système lui vint d'un accident aux yeux, mais si violent, que, n'en pouvant souffrir l'excès, il se dépouilla du préjugé que la douleur est indifférente.

Il était fils de Théophante et natif de la ville d'Héraclée. Dioclès dit qu'il fut premièrement disciple d'Héraclide son concitoyen, ensuite d'Alexinus, puis de Ménédème, et en dernier lieu de Zénon.

[167] Il eut d'abord beaucoup d'amour pour les lettres, et s'appliqua à toutes sortes d'ouvrages de poésie, jusque là qu'étant devenu partisan d'Ara tus, il tâcha de l'imiter. Il renonça ensuite à Zénon, et se tourna du côté des philosophes cyrénaïques, dont il prit tellement les sentiments, qu'il entrait publiquement dans les lieux de débauche, et se vautrait, sous les yeux d'un chacun, dans le sein des voluptés. Étant octogénaire, il mourut à force de se passer de nourriture.

On lui attribue les ouvrages suivants :

deux livres de l'Apathie,
deux de l'Exercice,
quatre de la Volupté.

Les autres ont pour titres :

de la Richesse,
des Agréments,
de la Douleur,
de l'Usage des hommes,
du Bonheur,
des anciens Rois,
des Choses qu'on loue,
des Mœurs étrangères.

Tels sont ceux qui ont fait classe à part, en s'éloignant des opinions des stoïciens. Zénon eut pour successeur Cléanthe, de qui nous avons maintenant à parler.