Autre traduction - Traduction Genaille sur le site de Ugo Bratelli
DIOGENE DE LAERTE.
LIVRE X.
EPICURE.
Ἐπίκουρος Ἡροδότῳ χαίρειν. [35] « Τοῖς μὴ δυναμένοις, ὦ Ἡρόδοτε, ἕκαστα τῶν περὶ φύσεως ἀναγεγραμμένων ἡμῖν ἐξακριβοῦν μηδὲ τὰς μείζους τῶν συντεταγμένων βίβλους διαθρεῖν ἐπιτομὴν τῆς ὅλης πραγματείας εἰς τὸ κατασχεῖν τῶν ὁλοσχερωτάτων γε δοξῶν τὴν μνήμην ἱκανῶς αὐτὸς παρεσκεύασα, ἵνα παρ' ἑκάστους τῶν καιρῶν ἐν τοῖς κυριωτάτοις βοηθεῖν αὑτοῖς δύνωνται, καθ' ὅσον ἂν ἐφάπτωνται τῆς περὶ φύσεως θεωρίας. Καὶ τοὺς προβεβηκότας δὲ ἱκανῶς ἐν τῇ τῶν ὅλων ἐπιβλέψει τὸν τύπον τῆς ὅλης πραγματείας τὸν κατεστοιχειωμένον δεῖ μνημονεύειν· τῆς γὰρ ἀθρόας ἐπιβολῆς πυκνὸν δεόμεθα, τῆς δὲ κατὰ μέρος οὐχ ὁμοίως. [36] « Βαδιστέον μὲν οὖν καὶ ἐπ' ἐκεῖνα συνεχῶς, ἐν <δὲ> τῇ μνήμῃ τὸ τοσοῦτο ποιητέον ἀφ' οὗ ἥ τε κυριωτάτη ἐπιβολὴ ἐπὶ τὰ πράγματα ἔσται καὶ δὴ καὶ τὸ κατὰ μέρος ἀκρίβωμα πᾶν ἐξευρήσεται, τῶν ὁλοσχερωτάτων τύπων εὖ περιειλημμένων καὶ μνημονευομένων· ἐπεὶ καὶ τοῦ τετελεσιουργημένου τοῦτο κυριώτατον τοῦ παντὸς ἀκριβώματος γίνεται, τὸ ταῖς ἐπιβολαῖς ὀξέως δύνασθαι χρῆσθαι, ἑκάστων πρὸς ἁπλᾶ στοιχειώματα καὶ φωνὰς συναγομένων. Οὐ γὰρ οἷόν τε τὸ πύκνωμα τῆς συνεχοῦς τῶν ὅλων περιοδείας εἰδέναι μὴ δυνάμενον διὰ βραχεῶν φωνῶν ἅπαν ἐμπεριλαβεῖν ἐν αὑτῷ τὸ καὶ κατὰ μέρος ἂν ἐξακριβωθέν. [37] « Ὅθεν δὴ πᾶσι χρησίμης οὔσης τοῖς ᾠκειωμένοις φυσιολογίᾳ τῆς τοιαύτης ὁδοῦ, παρεγγυῶν τὸ συνεχὲς ἐνέργημα ἐν φυσιολογίᾳ καὶ τοιούτῳ μάλιστα ἐγγαληνίζων τῷ βίῳ ἐποίησά σοι καὶ τοιαύτην τινὰ ἐπιτομὴν καὶ στοιχείωσιν τῶν ὅλων δοξῶν.
« Πρῶτον μὲν οὖν τὰ ὑποτεταγμένα τοῖς φθόγγοις, ὦ
Ἡρόδοτε, δεῖ εἰληφέναι, ὅπως ἂν τὰ δοξαζόμενα ἢ ζητούμενα ἢ ἀπορούμενα ἔχωμεν
εἰς ταῦτα ἀναγαγόντες ἐπικρίνειν, καὶ μὴ ἄκριτα πάντα ἡμῖν ᾖ εἰς ἄπειρον
ἀποδεικνύουσιν ἢ κενοὺς φθόγγους ἔχωμεν. "Ἔτι τε κατὰ τὰς αἰσθήσεις δεῖ πάντα τηρεῖν καὶ ἁπλῶς τὰς παρούσας ἐπιβολὰς εἴτε διανοίας εἴθ' ὅτου δήποτε τῶν κριτηρίων, ὁμοίως δὲ καὶ τὰ ὑπάρχοντα πάθη, ὅπως ἂν καὶ τὸ προσμένον καὶ τὸ ἄδηλον ἔχωμεν οἷς σημειωσόμεθα. « Ταῦτα δεῖ διαλαβόντας συνορᾶν ἤδη περὶ τῶν ἀδήλων· πρῶτον μὲν ὅτι οὐθὲν γίνεται ἐκ τοῦ μὴ ὄντος. Πᾶν γὰρ ἐκ παντὸς ἐγίνετ' ἂν σπερμάτων γε οὐθὲν προσδεόμενον. [39] Καὶ εἰ ἐφθείρετο δὲ τὸ ἀφανιζόμενον εἰς τὸ μὴ ὄν, πάντα ἂν ἀπωλώλει τὰ πράγματα, οὐκ ὄντων εἰς ἃ διελύετο. Καὶ μὴν καὶ τὸ πᾶν ἀεὶ τοιοῦτον ἦν οἷον νῦν ἐστι, καὶ ἀεὶ τοιοῦτον ἔσται. Οὐθὲν γάρ ἐστιν εἰς ὃ μεταβάλλει. Παρὰ γὰρ τὸ πᾶν οὐθέν ἐστιν ὃ ἂν εἰσελθὸν εἰς αὐτὸ τὴν μεταβολὴν ποιήσαιτο. « Ἀλλὰ μὴν καὶ τοῦτο καὶ ἐν τῇ Μεγάλῃ ἐπιτομῇ φησι κατ' ἀρχὴν καὶ ἐν τῇ αʹ Περὶ φύσεως τὸ πᾶν ἐστι <σώματα καὶ κενόν>· σώματα μὲν γὰρ ὡς ἔστιν, αὐτὴ ἡ αἴσθησις ἐπὶ πάντων μαρτυρεῖ, καθ' ἣν ἀναγκαῖον τὸ ἄδηλον τῷ λογισμῷ τεκμαίρεσθαι, ὥσπερ προεῖπον τὸ πρόσθεν. [40] Εἰ <δὲ> μὴ ἦν ὃ κενὸν καὶ χώραν καὶ ἀναφῆ φύσιν ὀνομάζομεν, οὐκ ἂν εἶχε τὰ σώματα ὅπου ἦν οὐδὲ δι' οὗ ἐκινεῖτο, καθάπερ φαίνεται κινούμενα. Παρὰ δὲ ταῦτα οὐθὲν οὐδ' ἐπινοηθῆναι δύναται οὔτε περιληπτικῶς οὔτε ἀναλόγως τοῖς περιληπτοῖς ὡς καθ' ὅλας φύσεις λαμβανόμενα καὶ μὴ ὡς τὰ τούτων συμπτώματα ἢ συμβεβηκότα λεγόμενα. « Καὶ μὴν καὶ τῶν τοῦτο καὶ ἐν τῇ πρώτῃ Περὶ φύσεως καὶ τῇ ιδʹ καὶ ιεʹ καὶ τῇ Μεγάλῃ ἐπιτομῇ σωμάτων τὰ μέν ἐστι συγκρίσεις, τὰ δ' ἐξ ὧν αἱ συγκρίσεις πεποίηνται· [41] ταῦτα δέ ἐστιν ἄτομα καὶ ἀμετάβλητα, εἴπερ μὴ μέλλει πάντα εἰς τὸ μὴ ὂν φθαρήσεσθαι, ἀλλ' ἰσχύοντα ὑπομένειν ἐν ταῖς διαλύσεσι τῶν συγκρίσεων, πλήρη τὴν φύσιν ὄντα, οὐκ ἔχοντα ὅπῃ ἢ ὅπως διαλυθήσεται. Ὥστε τὰς ἀρχὰς ἀτόμους ἀναγκαῖον εἶναι σωμάτων φύσεις. « Ἀλλὰ μὴν καὶ τὸ πᾶν ἄπειρόν ἐστι. Τὸ γὰρ πεπερασμένον ἄκρον ἔχει· τὸ δὲ ἄκρον παρ' ἕτερόν τι θεωρεῖται. Ὥστε οὐκ ἔχον ἄκρον πέρας οὐκ ἔχει· πέρας δὲ οὐκ ἔχον ἄπειρον ἂν εἴη καὶ οὐ πεπερασμένον. « Καὶ μὴν καὶ τῷ πλήθει τῶν σωμάτων ἄπειρόν ἐστι τὸ πᾶν καὶ τῷ μεγέθει τοῦ κενοῦ. [42] Εἴ τε γὰρ ἦν τὸ κενὸν ἄπειρον τὰ δὲ σώματα ὡρισμένα, οὐθαμοῦ ἂν ἔμενε τὰ σώματα, ἀλλ' ἐφέρετο κατὰ τὸ ἄπειρον κενὸν διεσπαρμένα, οὐκ ἔχοντα τὰ ὑπερείδοντα καὶ στέλλοντα κατὰ τὰς ἀνακοπάς· εἴ τε τὸ κενὸν ἦν ὡρισμένον, οὐκ ἂν εἶχε τὰ ἄπειρα σώματα ὅπου ἐνέστη.
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ÉPICURE A HÉRODOTE, SALUT.
Beaucoup de personnes, cher Hérodote, ne peuvent ni approfondir tout ce que j'ai écrit sur la nature, ni étudier les plus considérables de mes ouvrages; j'ai fait pour elles un abrégé de toute ma doctrine, afin qu'elles puissent aisément s'en graver les points fondamentaux dans la mémoire, et qu'en toutes circonstances elles aient à leur disposition les principes les plus incontestables lorsqu'elles voudront s'appliquera l'élude de la nature. Quant a ceux qui déjà se sont avancés assez loin dans la contemplation de l'univers, il leur est également nécessaire d'avoir présent à la mémoire un tableau résumé de toute la doctrine; car les notions d'ensemble nous sont plus indispensables que les connaissances particulières. On doit donc s'attacher de préférence aux premières et déposer dans sa mémoire des principes sur lesquels on puisse s'appuyer pour arriver à une perception exacte des choses et a des connaissances certaines sur les objets particuliers; on a atteint ce but, lorsqu'on a embrassé les conceptions et pour ainsi dire les types les plus essentiels et qu'on se les est gravés dans l'esprit, — car cette connaissance claire et précise de l'ensemble des choses facilite nécessairement les perceptions particulières, - lorsqu'on a ramené ces conceptions à des éléments et à des termes simples; en effet, une synthèse véritable, comprenant tout le cercle des phénomènes de l'univers, doit pouvoir résumer en elle-même et en peu de mots tous les faits particuliers précédemment étudiés. Cette méthode étant utile même à ceux 265 qui sont déjà familiarisés avec les lois de l'univers, je leur recommande — tout eu poursuivant sans relâche l'étude de la nature, qui contribue plus qu'aucune autre au calme et au bonheur de la vie—, de faire un résumé, un sommaire de leurs opinions (10). Il faut d'abord, cher Hérodote, déterminer exactement la notion comprise sous chaque mot, afin de pouvoir y rapporter, comme à un critérium, les conceptions qui émanent de nous-mêmes, les recherches ultérieures, les difficultés; autrement les jugements n'ont aucune base ; on remonte à l'infini de démonstration (11) en démonstration, ou bien on se paye de vains mots. En effet, il est de toute nécessité que, dans chaque mol on perçoive directement, et sans le secours d'aucune démonstration, la notion fondamentale qu'il exprime (12), si l'on veut avoir une base à laquelle on rapporte les recherches, les difficultés, les jugements personnels (13), quel que soit d'ailleurs 266 le critérium qu'on adopte, soit qu'on prenne pour règle les données des sens ou en général la perception actuelle, soit qu'on en tienne à l'idée elle-même (14) ou à tout autre critérium. Il faut aussi noter avec soin les impressions que nous éprouvons en présence des objets, afin de nous y reporter dans les circonstances où il est nécessaire de suspendre le jugement, ou bien lorsqu'il s'agit de choses dont l'évidence n'est pas immédiatement perçue. Ces bases une fois posées, on peut passer à l'étude des choses dont l'évidence n'est pas immédiates. Et d'abord on doit admettre que rien ne vient du non-être; car autrement tout viendrait de tout, sans qu'il y eut aucun besoin de germes. Si, d'un autre côté, ce qui distrait a nos yeux était détruit absolument et passait au non-être, toutes choses seraient anéanties, puisqu'il ne resterait aucuns éléments dans lesquels elles se seraient résolues. Il est certain que l'univers a toujours été et sera toujours tel qu'il est actuellement; car il n'y a rien en quoi II puisse se transformer, puisqu'en dehors de l'univers il n'y a rien qui puisse pénétrer en lui et y produire quelque changement. [ II établit les mêmes principes au commencement du Grand Abrégé et dans le premier livre du traité de la Nature (15). ] Il n'y a point de place pour le non-être dans l'univers (16); car les sens nous attestent partout et toujours que les corps sont réellement, et le témoignage des sens doit être, comme je l'ai dit plus haut, la règle de nos raisonnements sur ce qui n'est pas immédiatement perçu. D'ailleurs, si ce que nous appelons vide, espace, nature intangible, n'avait pas une existence réelle, il n'y aurait pas quelque chose où les corps pussent être contenus, à travers quoi ils pussent se mouvoir comme nous les voyons se mouvoir en réalité. Ajoutons a cela qu'on ne peut concevoir ni en vertu de la perception, ni en vertu d'une analogie fondée sur la perception, aucune qualité générale , propre a tous les êtres, qui ne soit ou un attribut, ou un accident du corps, ou du vide. 267 [Mêmes principes dans let livres un. quatorze et quinze du traité de la Nature, et dans le Grand Abrégé. ] Parmi les corps, les uns sont des composés, les autres sont les éléments des composés. Ces derniers sont insécables et à l'abri de toute transformation; — autrement tout se résoudrait dans le non-être. — Ils persistent par leur force propre au milieu de la dissolution des complexes, étant absolument pleins, et, a ce titre, n'offrant aucune prise a la destruction. Il faut donc nécessairement que les principes des choses soient des éléments corporels insécables. L'univers est infini ; car ce qui est fini a une extrémité, et qui dit extrémité dit relation (17); par suite, ce qui n'a pas d'extrémité n'a pas de fin, et ce qui n'a pas de fin est infini et non fini. L'univers est infini, et sous le rapport de la quantité des corps, et sous celui de l'étendue du vide; car si le vide était infini, les corps étant finis, les corps ne pourraient demeurer en aucun lieu ; ils seraient transportés, disséminés a travers le vide infini, faute de pouvoir s'affermir, se contenir l'un l'autre par des chocs mutuels. Si d'un autre côté le vide était fini, les corps étant infinis, ceux-ci ne pourraient y être contenus.
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« Πρός τε τούτοις τὰ ἄτομα τῶν σωμάτων καὶ μεστά, ἐξ ὧν καὶ αἱ συγκρίσεις γίνονται καὶ εἰς ἃ διαλύονται, ἀπερίληπτά ἐστι ταῖς διαφοραῖς τῶν σχημάτων· οὐ γὰρ δυνατὸν γενέσθαι τὰς τοσαύτας διαφορὰς ἐκ τῶν αὐτῶν σχημάτων περιειλημμένων. Καὶ καθ' ἑκάστην δὲ σχημάτισιν ἁπλῶς ἄπειροί εἰσιν αἱ ὅμοιαι, ταῖς δὲ διαφοραῖς οὐχ ἁπλῶς ἄπειροι ἀλλὰ μόνον ἀπερίληπτοι, οὐδὲ γάρ φησιν ἐνδοτέρω εἰς ἄπειρον τὴν τομὴν τυγχάνειν. [43] Λέγει δέ, ἐπειδὴ αἱ ποιότητες μεταβάλλονται, εἰ μέλλει τις μὴ καὶ τοῖς μεγέθεσιν ἁπλῶς εἰς ἄπειρον αὐτὰς ἐκβάλλειν. « Κινοῦνταί τε συνεχῶς αἱ ἄτομοι φησὶ δὲ ἐνδοτέρω καὶ ἰσοταχῶς αὐτὰς κινεῖσθαι τοῦ κενοῦ τὴν εἶξιν ὁμοίαν παρεχομένου καὶ τῇ κουφοτάτῃ καὶ τῇ βαρυτάτῃ. Τὸν αἰῶνα, καὶ αἱ μὲν εἰς μακρὰν ἀπ' ἀλλήλων διιστάμεναι, αἱ δὲ αὖ τὸν παλμὸν ἴσχουσιν ὅταν τύχωσι τῇ περιπλοκῇ κεκλειμέναι ἢ στεγαζόμεναι παρὰ τῶν πλεκτικῶν. [44] « Ἥ τε γὰρ τοῦ κενοῦ φύσις ἡ διορίζουσα ἑκάστην αὐτὴν τοῦτο παρασκευάζει, τὴν ὑπέρεισιν οὐχ οἵα τε οὖσα ποιεῖσθαι· ἥ τε στερεότης ἡ ὑπάρχουσα αὐταῖς κατὰ τὴν σύγκρουσιν τὸν ἀποπαλμὸν ποιεῖ, ἐφ' ὁπόσον ἂν ἡ περιπλοκὴ τὴν ἀποκατάστασιν ἐκ τῆς συγκρούσεως διδῷ. Ἀρχὴ δὲ τούτων οὐκ ἔστιν, ἀιδίων τῶν ἀτόμων οὐσῶν καὶ τοῦ κενοῦ. Φησὶ δ' ἐνδοτέρω μηδὲ ποιότητά τινα περὶ τὰς ἀτόμους εἶναι πλὴν σχήματος καὶ μεγέθους καὶ βάρους· τὸ δὲ χρῶμα παρὰ τὴν θέσιν τῶν ἀτόμων ἀλλάττεσθαι ἐν ταῖς Δώδεκα στοιχειώσεσί φησι. Πᾶν τε μέγεθος μὴ εἶναι περὶ αὐτάς· οὐδέποτε γοῦν ἄτομος ὤφθη αἰσθήσει. [45] « Ἡ τοσαύτη δὴ φωνὴ τούτων πάντων μνημονευομένων τὸν ἱκανὸν τύπον ὑποβάλλει <ταῖς περὶ> τῆς τῶν ὄντων φύσεως ἐπινοίαις. « Ἀλλὰ μὴν καὶ κόσμοι ἄπειροί εἰσιν, οἵ θ' ὅμοιοι τούτῳ καὶ ἀνόμοιοι. Αἵ τε γὰρ ἄτομοι ἄπειροι οὖσαι, ὡς ἄρτι ἀπεδείχθη, φέρονται καὶ πορρωτάτω. Οὐ γὰρ κατανήλωνται αἱ τοιαῦται ἄτομοι ἐξ ὧν ἂν γένοιτο κόσμος ἢ ὑφ' ὧν ἂν ποιηθείη, οὔτ' εἰς ἕνα οὔτ' εἰς πεπερασμένους, οὔθ' ὅσοι τοιοῦτοι οὔθ' ὅσοι διάφοροι τούτοις. Ὥστε οὐδὲν τὸ ἐμποδοστατῆσόν ἐστι πρὸς τὴν ἀπειρίαν τῶν κόσμων. [46] « Καὶ μὴν καὶ τύποι ὁμοιοσχήμονες τοῖς στερεμνίοις εἰσί, λεπτότησιν ἀπέχοντες μακρὰν τῶν φαινομένων. Οὔτε γὰρ ἀποστάσεις ἀδυνατοῦσιν ἐν τῷ περιέχοντι γίνεσθαι τοιαῦται οὔτ' ἐπιτηδειότητες τῆς κατεργασίας τῶν κοιλωμάτων καὶ λεπτοτήτων γίνεσθαι, οὔτε ἀπόρροιαι τὴν ἑξῆς θέσιν καὶ βάσιν διατηροῦσαι ἥνπερ καὶ ἐν τοῖς στερεμνίοις εἶχον· τούτους δὲ τοὺς τύπους εἴδωλα προσαγορεύομεν. Καὶ μὴν καὶ ἡ διὰ τοῦ κενοῦ φορὰ κατὰ μηδεμίαν ἀπάντησιν τῶν ἀντικοψόντων γινομένη πᾶν μῆκος περιληπτὸν ἐν ἀπερινοήτῳ χρόνῳ συντελεῖ. Βράδους γὰρ καὶ τάχους ἀντικοπὴ καὶ οὐκ ἀντικοπὴ ὁμοίωμα λαμβάνει. [47] « Οὐ μὴν οὐδ' ἅμα κατὰ τοὺς διὰ λόγου θεωρητοὺς χρόνους αὐτὸ τὸ φερόμενον σῶμα ἐπὶ τοὺς πλείους τόπους ἀφικνεῖταιἀδιανόητον γάρ-καὶ τοῦτο συναφικνούμενον ἐν αἰσθητῷ χρόνῳ ὅθεν δήποθεν τοῦ ἀπείρου οὐκ ἐξ οὗ ἂν περιλάβωμεν τὴν φορὰν τόπου ἔσται ἀφιστάμενον· ἀντικοπῇ γὰρ ὅμοιον ἔσται, κἂν μέχρι τοσούτου τὸ τάχος τῆς φορᾶς μὴ ἀντικοπὲν καταλίπωμεν. Χρήσιμον δὴ καὶ τοῦτο κατασχεῖν τὸ στοιχεῖον. Εἶθ' ὅτι τὰ εἴδωλα ταῖς λεπτότησιν ἀνυπερβλήτοις κέχρηται οὐθὲν ἀντιμαρτυρεῖ τῶν φαινομένων· ὅθεν καὶ τάχη ἀνυπέρβλητα ἔχει, πάντα πόρον σύμμετρον ἔχοντα πρὸς τῷ <τῷ> ἀπείρῳ αὐτῶν μηθὲν ἀντικόπτειν ἢ ὀλίγα ἀντικόπτειν, πολλαῖς δὲ καὶ ἀπείροις εὐθὺς ἀντικόπτειν τι. [48] « Πρός τε τούτοις, ὅτι ἡ γένεσις τῶν εἰδώλων ἅμα νοήματι συμβαίνει. Καὶ γὰρ ῥεῦσις ἀπὸ τῶν σωμάτων τοῦ ἐπιπολῆς συνεχής, οὐκ ἐπίδηλος τῇ μειώσει διὰ τὴν ἀνταναπλήρωσιν, σῴζουσα τὴν ἐπὶ τοῦ στερεμνίου θέσιν καὶ τάξιν τῶν ἀτόμων ἐπὶ πολὺν χρόνον, εἰ καὶ ἐνίοτε συγχεομένη ὑπάρχει, καὶ συστάσεις ἐν τῷ περιέχοντι ὀξεῖαι διὰ τὸ μὴ δεῖν κατὰ βάθος τὸ συμπλήρωμα γίνεσθαι, καὶ ἄλλοι δὲ τρόποι τινὲς γεννητικοὶ τῶν τοιούτων φύσεών εἰσιν. Οὐθὲν γὰρ τούτων ἀντιμαρτυρεῖ<ται> ταῖς αἰσθήσεσιν, ἂν βλέπῃ τίς τινα τρόπον τὰς ἐναργείας ἵνα καὶ τὰς συμπαθείας ἀπὸ τῶν ἔξωθεν πρὸς ἡμᾶς ἀνοίσει. [49] « Δεῖ δὲ καὶ νομίζειν ἐπεισιόντος τινὸς ἀπὸ τῶν ἔξωθεν τὰς μορφὰς ὁρᾶν ἡμᾶς καὶ διανοεῖσθαι· οὐ γὰρ ἂν ἐναποσφραγίσαιτο τὰ ἔξω τὴν ἑαυτῶν φύσιν τοῦ τε χρώματος καὶ τῆς μορφῆς διὰ τοῦ ἀέρος τοῦ μεταξὺ ἡμῶν τε κἀκείνων, οὐδὲ διὰ τῶν ἀκτίνων ἢ ὡνδήποτε ῥευμάτων ἀφ' ἡμῶν πρὸς ἐκεῖνα παραγινομένων, οὕτως ὡς τύπων τινῶν ἐπεισιόντων ἡμῖν ἀπὸ τῶν πραγμάτων ὁμοχρόων τε καὶ ὁμοιομόρφων κατὰ τὸ ἐναρμόττον μέγεθος εἰς τὴν ὄψιν ἢ τὴν διάνοιαν, ὠκέως ταῖς φοραῖς χρωμένων, [50] εἶτα διὰ ταύτην τὴν αἰτίαν τοῦ ἑνὸς καὶ συνεχοῦς τὴν φαντασίαν ἀποδιδόντων καὶ τὴν συμπάθειαν ἀπὸ τοῦ ὑποκειμένου σῳζόντων κατὰ τὸν ἐκεῖθεν σύμμετρον ἐπερεισμὸν ἐκ τῆς κατὰ βάθος ἐν τῷ στερεμνίῳ τῶν ἀτόμων πάλσεως. Καὶ ἣν ἂν λάβωμεν φαντασίαν ἐπιβλητικῶς τῇ διανοίᾳ ἢ τοῖς αἰσθητηρίοις εἴτε μορφῆς εἴτε συμβεβηκότων, μορφή ἐστιν αὕτη τοῦ στερεμνίου, γινομένη κατὰ τὸ ἑξῆς πύκνωμα ἢ ἐγκατάλειμμα τοῦ εἰδώλου· τὸ δὲ ψεῦδος καὶ τὸ διημαρτημένον ἐν τῷ προσδοξαζομένῳ ἀεί ἐστιν <ἐπὶ τοῦ προσμένοντος> ἐπιμαρτυρηθήσεσθαι ἢ μὴ ἀντιμαρτυρηθήσεσθαι, εἶτ' οὐκ ἐπιμαρτυρουμένου <ἢ ἀντιμαρτυρουμένου> κατά τινα κίνησιν ἐν ἡμῖν αὐτοῖς συνημμένην τῇ φανταστικῇ ἐπιβολῇ, διάληψιν δὲ ἔχουσαν, καθ' ἣν τὸ ψεῦδος γίνεται. [51] « Ἥ τε γὰρ ὁμοιότης τῶν φαντασμῶν οἱονεὶ ἐν εἰκόνι λαμβανομένων ἢ καθ' ὕπνους γινομένων ἢ κατ' ἄλλας τινὰς ἐπιβολὰς τῆς διανοίας ἢ τῶν λοιπῶν κριτηρίων οὐκ ἄν ποτε ὑπῆρχε τοῖς οὖσί τε καὶ ἀληθέσι προσαγορευομένοις εἰ μὴ ἦν τινα καὶ τοιαῦτα προσβαλλόμενα· τὸ δὲ διημαρτημένον οὐκ ἂν ὑπῆρχεν εἰ μὴ ἐλαμβάνομεν καὶ ἄλλην τινὰ κίνησιν ἐν ἡμῖν αὐτοῖς συνημμένην μὲν <τῇ φανταστικῇ ἐπιβολῇ,> διάληψιν δὲ ἔχουσαν· κατὰ δὲ ταύτην [τὴν συνημμένην τῇ φανταστικῇ ἐπιβολῇ, διάληψιν δὲ ἔχουσαν], ἐὰν μὲν μὴ ἐπιμαρτυρηθῇ ἢ ἀντιμαρτυρηθῇ, τὸ ψεῦδος γίνεται· ἐὰν δὲ ἐπιμαρτυρηθῇ ἢ μὴ ἀντιμαρτυρηθῇ, τὸ ἀληθές. [52] « Καὶ ταύτην οὖν σφόδρα γε δεῖ τὴν δόξαν κατέχειν, ἵνα μήτε τὰ κριτήρια ἀναιρῆται τὰ κατὰ τὰς ἐναργείας μήτε τὸ διημαρτημένον ὁμοίως βεβαιούμενον πάντα συνταράττῃ.
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De plus, les atomes qui forment les corps, ces éléments pleins dont viennent et dans lesquels se résolvent les complexes, affectent une incalculable variété de formes ; car les différences si nombreuses que présentent les corps ne peuvent pas résulter de l'agrégation des mêmes formes. Chaque variété de formes comprend une infinité d'atomes; mais il n'y a pas une infinité de variétés ; seulement le nombre en est incalculable. [Il ajoute plus bas que la divisibilité à l'infini est impossible, car, dit-il, il n'y a que les qualités (18) qui changent, — à moins que de division en division on ne veuille aller absolument jusqu'à l'infinie petitesse (19) ] Les atomes sont dans un mouvement continuel. [Il dit plus loin qu'ils se meuvent avec une égale vitesse de toute éternité, le vide n'offrant pas plus de résistance aux plus légers qu'aux plus lourds (20).] Parmi les atomes, ceux-ci sont séparés par de grandes distances; ceux-là sont rapprochés dans la formation d'agrégats, ou enveloppés par d'autres qui s'agrègent; mais, dans ce dernier cas, ils n'en conservent pas moins leur mouvement propre, grâce à la nature du vide qui les sépare les uns des autres, et ne leur offre aucune résistance. La solidité qu'ils possèdent dit qu'en s'entrechoquant ils réagissent les uns sur les autres, Jusqu'à ce qu'enfin ces chocs répétés amènent la dissolution de l'agrégat. A tout cela il n'y a point de cause extérieure, les atomes et le vide étant les seules causes. [Il dit plus bas que les atomes n'ont aucune qualité propre, excepté la forme, l'étendue et la pesanteur. Quant à la couleur, il dit, au douzième livre des Principes, qu'elle varie selon la position des atomes. Du reste, il n'attribue pas aux atomes toute espèce de dimension.] Jamais, il est vrai, aucun atome n'a été perçu par les sens; mais si l'on retient tout ce que j'en dis ici, le mot seul offrira à la pensée une image suffisante de la nature des choses. Il y a une infinité de mondes, soit qu'ils ressemblent à celui-ci, soit qu'ils en diffèrent ; car les atomes étant en nombre infini, comme je l'ai établi plus haut, se portent nécessairement à des distances immenses; et d'ailleurs, celle multitude infinie d'atomes dont se forme le monde ou par lesquels il est produit, ne pourrait être absorbée tout entière par un seul monde, ni même par des mondes en nombre fini, qu'on les suppose semblables au nôtre ou différente. Il n'y a donc rien qui s'oppose à l'infinité des mondes. De plus, il existe des images, semblables pour la forme aux corps solides que nous voyons, mais qui en diffèrent beaucoup par la ténuité de leur substance. En effet, il n'est pas impossible qu'il y ait dans l'espace des espèces de sécrétions de ce genre, une aptitude à former des surfaces sans profondeur et d'une extrême ténuité, ou bien que des solides II émane des particules qui conservent la continuité, la disposition et le mouvement qu'elles avalent dans le corps. Je donne le nom 269 d'images à ces représentations. Lorsque leur mouvement a travers le vide a lieu sans obstacle et sans choc, elles franchissent dans un temps insaisissable à la pensée toute étendue concevable ; car c'est le choc ou l'absence de choc qui produisent la rapidité ou la lenteur du mouvement. Toutefois, un corps en mouvement ne se trouve pas, dans un temps saisissable à la pensée, en plusieurs lieux à là fois; cela ne saurait se concevoir (21) ; de quelque point de l'infini qu'il arrive dans un temps appréciable, et quel que soit le lieu de sa course où nous saisissons son mouvement, il a déjà quitté ce lieu au moment de la pensée. Car ce mouvement que nous avons admis jusqu'ici ne rencontrer aucun obstacle à sa vitesse, est absolument dans les mêmes conditions que celui dont la rapidité est ralentie par le choc. Il est utile aussi de retenir ce principe, à savoir que les Images ont une ténuité incomparable, — ce qui, du reste, n'est nullement contredit par les apparences sensibles; — d'où il suit que leur vitesse est aussi incomparable ; car elles trouvent partout un passage facile, et de plus leur infinie petitesse fait qu'elles n'éprouvent aucun choc ou n'en éprouvent que fort peu, tandis qu'une multitude infinie d'éléments rencontre bientôt quelque obstacle. Il ne faut pas oublier non plus que la production des images est simultanée a la pensée, car de la surface des corps s'écoulent continuellement des Images de ce genre, d'une manière Insensible cependant, parce qu'elles sont immédiatement remplacées. Elles conservent longtemps la même disposition et le même arrangement que les atomes dans le solide, quoique pourtant leur forme puisse quelquefois être altérée. La production directe des Images dans l'espace est également instantanée (22), parce que ces images ne sont que des surfaces légères et sans profondeur. Du reste, on verra clairement qu'il n'y a rien là qui soit contredit par les données sensibles, si l'on fait attention au mode d'exercice des sens, et si on veut expliquer les rapports qui 270 s'établissent entre les objets extérieurs et nous-mêmes. Ainsi, Il faut admettre que quelque chose passe des objets extérieurs en nous pour produire la vue et la connaissance des formes. Car il est difficile de concevoir que les objets externes puissent nous donner par l'Intermédiaire de l'air qui est entre eux et nous, ou au moyen de rayons, d'émissions quelconques allant de nous à eux, une empreinte de leur forme et de leur couleur; ce phénomène, au contraire, s'explique parfaitement si l'on admet que certains simulacres de même couleur, de même forme et d'une grandeur proportionnelle passent de ces objets à nous et arrivent ainsi à la vue et à l'intelligence. Ces simulacres sont animés d'une grande vitesse, et comme d'un autre coté l'objet solide formant une masse compacte et renfermant une grande quantité d'atomes, émet toujours la même quantité de particules, la vision est continue, et il ne se produit en nous qu'une seule représentation qui conserve toujours le même rapport avec l'objet. Toute conception , toute perception sensible, qu'elle porte sur la forme ou sur d'autres attributs, n'est que la forme même du solide perçue directement, soit en vertu d'une sorte de condensation actuelle et continue de l'image, soit par suite des traces qu'elle a laissées en nous. L'erreur, les faux jugements tiennent toujours a ce qu'on suppose qu'une Idée préconçue sera confirmée ou ne sera pas démentie par l'évidence ; ensuite, lorsqu'elle n'est pas confirmée, nous formons notre jugement en vertu d'une sorte d'initiative de la pensée, liée, il est vrai, à la perception et à la représentation directe, mais à laquelle se joint une conception à nous propre, de laquelle résulte l'erreur. En effet, les représentations que l'intelligence réfléchit comme un miroir, soit qu'on les perçoive dans le songe, soit qu'on les embrasse par un acte personnel de la pensée ou par quelque autre faculté judiciaire, ne ressembleraient pas aux objets qu'on appelle réels et vrais, s'il n'y avait pas des objets de ce genre perçus directement ; et, d'un autre coté, l'erreur ne serait pas possible s'il n'y avait pas un acte personnel, une sorte d'initiative de l'Intelligence, liée, Il est vrai, a la représentation directe, mais allant au delà de cette représentation. Celte conception, liée a la perception directe que produit la représentation, mais allant au delà, grâce a un acte propre de la pensée individuelle, produit l'erreur lorsque l'évidence ne la confirme pas ou la contredit; lorsque l'évidence la confirme ou ne la contredit 271 pas, elle donne la vérité. Il faut retenir soigneusement ces principes afin de ne point rejeter l'autorité des facultés qui perçoivent directement la vérité, et pour ne pas jeter d'un autre côté le trouble dans l'intelligence en accordant au faux la même confiance qu'au vrai.
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« Ἀλλὰ μὴν καὶ τὸ ἀκούειν γίνεται ῥεύματός τινος φερομένου ἀπὸ τοῦ φωνοῦντος ἢ ἠχοῦντος ἢ ψοφοῦντος ἢ ὁπωσδήποτε ἀκουστικὸν πάθος παρασκευάζοντος. Τὸ δὲ ῥεῦμα τοῦτο εἰς ὁμοιομερεῖς ὄγκους διασπείρεται, ἅμα τινὰ διασῴζοντος συμπάθειαν πρὸς ἀλλήλους καὶ ἑνότητα ἰδιότροπον, διατείνουσαν πρὸς τὸ ἀποστεῖλαν καὶ τὴν ἐπαίσθησιν τὴν ἐπ' ἐκείνου ὡς τὰ πολλὰ ποιοῦσαν, εἰ δὲ μή γε τὸ ἔξωθεν μόνον ἔνδηλον παρασκευάζουσαν. [53] ἄνευ γὰρ ἀναφερομένης τινὸς ἐκεῖθεν συμπαθείας οὐκ ἂν γένοιτο ἡ τοιαύτη ἐπαίσθησις. Οὐκ αὐτὸν οὖν δεῖ νομίζειν τὸν ἀέρα ὑπὸ τῆς προϊεμένης φωνῆς ἢ καὶ τῶν ὁμογενῶν σχηματίζεσθαιπολλὴν γὰρ ἔνδειαν ἕξει τοῦτο πάσχων ὑπ' ἐκείνης, -ἀλλ' εὐθὺς τὴν γινομένην πληγὴν ἐν ἡμῖν, ὅταν φωνὴν ἀφίωμεν, τοιαύτην ἔκθλιψιν ὄγκων τινῶν ῥεύματος πνευματώδους ἀποτελεστικῶν ποιεῖσθαι, ἢ τὸ πάθος τὸ ἀκουστικὸν ἡμῖν παρασκευάζει. « Καὶ μὴν καὶ τὴν ὀσμὴν νομιστέον ὥσπερ καὶ τὴν ἀκοὴν οὐκ ἄν ποτε οὐθὲν πάθος ἐργάσασθαι, εἰ μὴ ὄγκοι τινὲς ἦσαν ἀπὸ τοῦ πράγματος ἀποφερόμενοι σύμμετροι πρὸς τὸ τοῦτο τὸ αἰσθητήριον κινεῖν, οἱ μὲν τοῖοι τεταραγμένως καὶ ἀλλοτρίως, οἱ δὲ τοῖοι ἀταράχως καὶ οἰκείως ἔχοντες. [54] « Καὶ μὴν καὶ τὰς ἀτόμους νομιστέον μηδεμίαν ποιότητα τῶν φαινομένων προσφέρεσθαι πλὴν σχήματος καὶ βάρους καὶ μεγέθους καὶ ὅσα ἐξ ἀνάγκης σχήματος συμφυῆ ἐστι. Ποιότης γὰρ πᾶσα μεταβάλλει· αἱ δὲ ἄτομοι οὐδὲν μεταβάλλουσιν, ἐπειδήπερ δεῖ τι ὑπομένειν ἐν ταῖς διαλύσεσι τῶν συγκρίσεων στερεὸν καὶ ἀδιάλυτον, ὃ τὰς μεταβολὰς οὐκ εἰς τὸ μὴ ὂν ποιήσεται οὐδ' ἐκ τοῦ μὴ ὄντος, ἀλλὰ κατὰ μεταθέσεις ἐν πολλοῖς, τινῶν δὲ καὶ προσόδους καὶ ἀφόδους. Ὅθεν ἀναγκαῖον τὰ [μὴ] μετατιθέμενα ἄφθαρτα εἶναι καὶ τὴν τοῦ μεταβάλλοντος φύσιν οὐκ ἔχοντα, ὄγκους δὲ καὶ σχηματισμοὺς ἰδίους· ταῦτα γὰρ καὶ ἀναγκαῖον ὑπομένειν. [55] « Καὶ γὰρ ἐν τοῖς παρ' ἡμῖν μετασχηματιζόμενοις κατὰ τὴν περιαίρεσιν τὸ σχῆμα ἐνυπάρχον λαμβάνεται, αἱ δὲ ποιότητες οὐκ ἐνυπάρχουσαι ἐν τῷ μεταβάλλοντι, ὥσπερ ἐκεῖνο καταλείπεται, ἀλλ' ἐξ ὅλου τοῦ σώματος ἀπολλύμεναι. Ἱκανὰ οὖν τὰ ὑπολειπόμενα ταῦτα τὰς τῶν συγκρίσεων διαφορὰς ποιεῖν, ἐπειδήπερ ὑπολείπεσθαί γέ τινα ἀναγκαῖον καὶ <μὴ> εἰς τὸ μὴ ὂν φθείρεσθαι. « Ἀλλὰ μὴν οὐδὲ δεῖ νομίζειν πᾶν μέγεθος ἐν ταῖς ἀτόμοις ὑπάρχειν, ἵνα μὴ τὰ φαινόμενα ἀντιμαρτυρῇ· παραλλαγὰς δέ τινας μεγεθῶν νομιστέον εἶναι. [56] Βέλτιον γὰρ καὶ τούτου προσόντος τὰ κατὰ τὰ πάθη καὶ τὰς αἰσθήσεις γινόμενα ἀποδοθήσεται. Πᾶν δὲ μέγεθος ὑπάρχειν οὔτε χρήσιμόν ἐστι πρὸς τὰς τῶν ποιοτήτων διαφοράς, ἀφῖχθαί τε ἅμ' ἔδει καὶ πρὸς ἡμᾶς ὁρατὰς ἀτόμους· ὃ οὐ θεωρεῖται γινόμενον οὔθ' ὅπως ἂν γένοιτο ὁρατὴ ἄτομος ἔστιν ἐπινοῆσαι. « Πρὸς δὲ τούτοις οὐ δεῖ νομίζειν ἐν τῷ ὡρισμένῳ σώματι ἀπείρους ὄγκους εἶναι οὐδ' ὁπηλίκους οὖν. Ὥστε οὐ μόνον τὴν εἰς ἄπειρον τομὴν ἐπὶ τοὔλαττον ἀναιρετέον, ἵνα μὴ πάντα ἀσθενῆ ποιῶμεν κἀν ταῖς περιλήψεσι τῶν ἀθρόων εἰς τὸ μὴ ὂν ἀναγκαζώμεθα τὰ ὄντα θλίβοντες καταναλίσκειν, ἀλλὰ καὶ τὴν μετάβασιν μὴ νομιστέον γίνεσθαι ἐν τοῖς ὡρισμένοις εἰς ἄπειρον μηδ' <ἐπὶ> τοὔλαττον. [57] « Οὔτε γὰρ ὅπως, ἐπειδὰν ἅπαξ τις εἴπῃ ὅτι ἄπειροι ὄγκοι ἔν τινι ὑπάρχουσιν ἢ ὁπηλίκοι οὖν, ἔστι νοῆσαι, πῶς τ' ἂν ἔτι τοῦτο πεπερασμένον εἴη τὸ μέγεθος. Πηλίκοι γάρ τινες δῆλον ὡς οἱ ἄπειροί εἰσιν ὄγκοι· καὶ οὗτοι ὁπηλίκοι ἄν ποτε ὦσιν, ἄπειρον ἂν ἦν καὶ τὸ μέγεθος. Ἄκρον τε ἔχοντος τοῦ πεπερασμένου διαληπτόν, εἰ μὴ καὶ καθ' ἑαυτὸ θεωρητόν, οὐκ ἔστι μὴ οὐ καὶ τὸ ἑξῆς τούτου τοιοῦτον νοεῖν καὶ οὕτω κατὰ τὸ ἑξῆς εἰς τοὔμπροσθεν βαδίζοντα εἰς τὸ ἄπειρον ὑπάρχειν κατὰ <τὸ> τοιοῦτον ἀφικνεῖσθαι τῇ ἐννοίᾳ. [58] « Τό τε ἐλάχιστον τὸ ἐν τῇ αἰσθήσει δεῖ κατανοεῖν ὅτι οὔτε τοιοῦτόν ἐστιν οἷον τὸ τὰς μεταβάσεις ἔχον οὔτε πάντῃ πάντως ἀνόμοιον, ἀλλ' ἔχον μέν τινα κοινότητα τῶν μεταβατῶν, διάληψιν δὲ μερῶν οὐκ ἔχον· ἀλλ' ὅταν διὰ τὴν τῆς κοινότητος προσεμφέρειαν οἰηθῶμεν διαλήψεσθαί τι αὐτοῦ, τὸ μὲν ἐπιτάδε, τὸ δὲ ἐπέκεινα, τὸ ἴσον ἡμῖν δεῖ προσπίπτειν. Ἑξῆς τε θεωροῦμεν ταῦτα ἀπὸ τοῦ πρώτου καταρχόμενοι καὶ οὐκ ἐν τῷ αὐτῷ, οὐδὲ μέρεσι μερῶν ἁπτόμενα, ἀλλ' ἢ ἐν τῇ ἰδιότητι τῇ ἑαυτῶν τὰ μεγέθη καταμετροῦντα, τὰ πλείω πλεῖον καὶ τὰ ἐλάττω ἔλαττον. [59] « Ταύτῃ τῇ ἀναλογίᾳ νομιστέον καὶ τὸ ἐν τῇ ἀτόμῳ ἐλάχιστον κεχρῆσθαι· μικρότητι γὰρ ἐκεῖνο δῆλον ὡς διαφέρει τοῦ κατὰ τὴν αἴσθησιν θεωρουμένου, ἀναλογίᾳ δὲ τῇ αὐτῇ κέχρηται. Ἐπείπερ καὶ ὅτι μέγεθος ἔχει ἡ ἄτομος κατὰ τὴν ἐνταῦθα ἀναλογίαν κατηγορήσαμεν, μικρόν τι μόνον μακρὰν ἐκβαλόντες. Ἔτι τε τὰ ἐλάχιστα καὶ ἀμιγῆ πέρατα δεῖ νομίζειν τῶν μηκῶν τὸ καταμέτρημα ἐξ αὑτῶν πρώτων τοῖς μείζοσι καὶ ἐλάττοσι παρασκευάζοντα τῇ διὰ λόγου θεωρίᾳ ἐπὶ τῶν ἀοράτων. Ἡ γὰρ κοινότης ἡ ὑπάρχουσα αὐτοῖς πρὸς τὰ ἀμετάβολα ἱκανὴ τὸ μέχρι τούτου συντελέσαι· συμφόρησιν δὲ ἐκ τούτων κίνησιν ἐχόντων οὐχ οἷόν τε γενέσθαι. [60] «Καὶ μὴν καὶ τοῦ ἀπείρου ὡς μὲν ἀνωτάτω καὶ κατωτάτω οὐ δεῖ κατηγορεῖν τὸ ἄνω ἢ κάτω. Εἰς μέντοι τὸ ὑπὲρ κεφαλῆς, ὅθεν ἂν στῶμεν, εἰς ἄπειρον ἄγειν ὄν, μηδέποτε φανεῖσθαι τοῦτο ἡμῖν, ἢ τὸ ὑποκάτω τοῦ νοηθέντος εἰς ἄπειρον ἅμα ἄνω τε εἶναι καὶ κάτω πρὸς τὸ αὐτό· τοῦτο γὰρ ἀδύνατον διανοηθῆναι. Ὥστε ἔστι μίαν λαβεῖν φορὰν τὴν ἄνω νοουμένην εἰς ἄπειρον καὶ μίαν τὴν κάτω, ἂν καὶ μυριάκις πρὸς τοὺς πόδας τῶν ἐπάνω τὸ παρ' ἡμῶν φερόμενον <εἰς> τοὺς ὑπὲρ κεφαλῆς ἡμῶν τόπους ἀφικνῆται ἢ ἐπὶ τὴν κεφαλὴν τῶν ὑποκάτω τὸ παρ' ἡμῶν κάτω φερόμενον· ἡ γὰρ ὅλη φορὰ οὐθὲν ἧττον ἑκατέρα ἑκατέρᾳ ἀντικειμένη ἐπ' ἄπειρον νοεῖται. [61] « Καὶ μὴν καὶ ἰσοταχεῖς ἀναγκαῖον τὰς ἀτόμους εἶναι, ὅταν διὰ τοῦ κενοῦ εἰσφέρωνται μηθενὸς ἀντικόπτοντος. Οὔτε γὰρ τὰ βαρέα θᾶττον οἰσθήσεται τῶν μικρῶν καὶ κούφων, ὅταν γε δὴ μηδὲν ἀπαντᾷ αὐτοῖς· οὔτε τὰ μικρὰ τῶν μεγάλων, πάντα πόρον σύμμετρον ἔχοντα, ὅταν μηθὲν μηδὲ ἐκείνοις ἀντικόπτῃ· οὔθ' ἡ ἄνω οὔθ' ἡ εἰς τὸ πλάγιον διὰ τῶν κρούσεων φορά, οὔθ' ἡ κάτω διὰ τῶν ἰδίων βαρῶν. Ἐφ' ὁπόσον γὰρ ἂν κατίσχῃ ἑκάτερον, ἐπὶ τοσοῦτον ἅμα νοήματι τὴν φορὰν σχήσει, ἕως <ἂν> ἀντικόψῃ ἢ ἔξωθεν ἢ ἐκ τοῦ ἰδίου βάρους πρὸς τὴν τοῦ πλήξαντος δύναμιν. [62] « Ἀλλὰ μὴν καὶ κατὰ τὰς συγκρίσεις θάττων ἑτέρα ἑτέρας <φο>ρηθήσεται τῶν ἀτόμων ἰσοταχῶν οὐσῶν, τῷ ἐφ' ἕνα τόπον φέρεσθαι τὰς ἐν τοῖς ἀθροίσμασιν ἀτόμους καὶ κατὰ τὸν ἐλάχιστον συνεχῆ χρόνον, εἰ <καὶ> μὴ ἐφ' ἕνα κατὰ τοὺς λόγῳ θεωρητοὺς χρόνους· ἀλλὰ πυκνὸν ἀντικόπτουσιν, ἕως ἂν ὑπὸ τὴν αἴσθησιν τὸ συνεχὲς τῆς φορᾶς γίνηται. Τὸ γὰρ προσδοξαζόμενον περὶ τοῦ ἀοράτου, ὡς ἄρα καὶ οἱ διὰ λόγου θεωρητοὶ χρόνοι τὸ συνεχὲς τῆς φορᾶς ἕξουσιν, οὐκ ἀληθές ἐστιν ἐπὶ τῶν τοιούτων· ἐπεὶ τό γε θεωρούμενον πᾶν ἢ κατ' ἐπιβολὴν λαμβανόμενον τῇ διανοίᾳ ἀληθές ἐστιν.
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L'audition est produite par une sorte de courant émanant de l'objet qui parle, ou qui produit un son, un bruit, en un mot qui excite d'une manière quelconque les sensations de l'ouïe. Ce courant se subdivise en plusieurs parties, semblables entre elles, et qui, conservant non-seulement un certain rapport les unes avec les autres, mais même une sorte d'identité particulière avec l'objet dont elles émanent, nous mettent le plus souvent en communication de sentiments avec cet objet, ou du moins nous font connaître l'existence de quelque chose d'extérieur. Si ces courants ne portaient pas avec eux quelque chose de la manière d'être de l'objet, cette communication de sentiments serait impossible. Il ne faut donc pas croire que c'est l'air qui reçoit une certaine forme sons l'action de la voix ou de tout autre son ; car il est de toute impossibilité que la voix agisse ainsi sur l'air. Mais la percussion produite en nous lorsqu'il y a émission de voix donne lieu à un dégagement de certaines particules (23) qui constituent un courant semblable a un souille léger, et de là résulte pour nous la sensation acoustique. On doit admettre qu'il en est de l'odorat comme de l'ouïe : Il n'y aurait aucune sensation d'odeur s'il n'émanait des objets certaines particules capables de faire impression sur l'odorat, les unes mal appropriées à l'organe et qui y portent le désordre, les autres appropriées et qui agissent sans trouble. On doit admettre aussi que les atomes ne possèdent aucune des qualités des objets sensibles, à l'exception de la forme, de la pesanteur, de l'étendue, et de tout ce qui est nécessairement inhérent à la forme. En effet, toute qualité est variable; mais les atomes sont nécessairement invariables ; car II faut bien que dans la dissolution des complexes il y ait quelque chose qui persiste, solide et indestructible, de telle sorte que 272 le changement n'ait pas lieu de l'être au non-être, ni du non-être à l'être, mais qu'il résulte ou d'un simple déplacement des parties, ce qui est le plus ordinaire, ou de l'adjonction, de retranchement de certaines particules. Il suit de la que ce qui n'admet pas en soi de transformation est impérissable, ne participe en rien a la nature de ce qui change, en un mot, a des dimensions et des formes invariablement déterminées. Ce qui prouve qu'il en est ainsi, c'est que, même dans les transformations qui ont lieu sous nos yeux par suite du retranchement de certaines parties, nous pouvons reconnaître la forme de ces parties constitutives, tandis que les qualités qui ne sont pat constitutives (24) ne persistent pas comme la forme, mais périssent dans la dissolution de l'ensemble. Les attributs que nous avons indiqués (25) suffisent pour expliquer toutes les différences des complexes; car il faut nécessairement laisser subsister quelque chose d'indestructible pour que tout ne se résolve pat dans le non-être. Du reste, on ne doit pas croire qu'il y ait des atomes de toute grandeur, si l'on ne veut se mettre en contradiction avec les phénomènes. Mais il faut admettre qu'il y en a de grandeurs différentes, car, cela étant. Il est bien plus facile de rendre compte des impressions et des sensations. Toutefois, je le répète. Il n'est pas nécessaire, pour expliquer les différences des qualités, d'attribuer aux atomes toute espèce de dimensions. Ne t'imagine pas non plus que l'atome puisse devenir visible pour nous (26), car d'abord on ne voit pas que cela ait lieu, et ensuite on ne peut pas même concevoir comment l'atome deviendralt visible. En outre, Il ne faut pas croire que dans un corps uni II y ait des particules de toute espèce et en nombre Infini. Par conséquent, on doit non-seulement rejeter la divisibilité à l'infini en parcelles de plus en plus petites, pour ne pas réduire toutes choses à rien et n'être pas forcé d'admettre que, dans une masse composée d'une foule d'éléments, l'être puisse se ramener au non-être» mais on ne peut pas même sup- 273 poser qu'un objet uni soit susceptible de transformations a l'infini, pas même de transformations en objets plus petits; car une fois qu'on a dit que dans un objet il y a des particules de toute espèce et en nombre infini, il n'y a plus absolument aucun moyen de concevoir que cet objet puisse avoir une grandeur finie. En effet, il est évident que ces particules, infinies en nombre, ont une dimension quelconque (27), et, quelle que soit d'ailleurs cette dimension, les objets qui eu sont composés auront une grandeur infinie, tout en présentant des formes déterminées et des limites perçues par les sens. On conçoit facilement, sans qu'il soit nécessaire d'étudier directement celte dernière question, que telle serait la conséquence de la supposition que nous combattons; et ainsi, de conséquence en conséquence, on arriverait a concevoir chaque objet comme infini. Il faut admettre aussi que la plus petite particule perceptible aux sens n'est ni absolument semblable aux objets susceptibles de transformation, ni absolument différente. Elle a quelques caractères communs avec les objets qui se transforment; mais elle en diffère en ce qu'elle ne laisse pas apercevoir en elle de parties distinctes. Lors donc que nous voulons, en vertu de ces caractères communs et de cette similitude, nous former une idée de la plus petite particule sensible, en prenant pour termes de comparaison les objets qui changent. Il faut qu'entre ces divers objets nous saisissions quelque caractère commun; ainsi nous les examinons successivement, du premier au dernier, non pas en eux-mêmes, ni en tant que composés de parties Juxtaposées, mais seulement en tant qu'étendus; en d'autres termes, nous considérons les grandeurs en elles-mêmes et d'une manière abstraite, en tant qu'elles mesurent, les plus grandes une plus grande étendue, les plus petites une étendue moindre. Cette analogie s'applique à l'atome en tant que nous le considérons comme ayant la plus petite dimension possible. Évidemment il diffère par la petitesse de tous les objets sensibles; mais cette analogie lui est applicable ; en un mot, nous établissons par cette comparaison que l'atome a réellement une étendue, mais nous excluons toute dimension considérable pour ne lui accorder que de petites proportions (28). 274 Il faut admettre aussi, en prenant pour guide le raisonnement qui nous découvre les choses invisibles aux sens, que les grandeurs les plus petites, celles qui ne sont pas composées et forment la limite extrême de l'étendue sensible, sont la mesure première des autres grandeurs qui ne sont dites plus grandes ou plus petites que par leur rapport avec celles-là; car les rapports qu'elles soutiennent avec les particules non sujettes à transformation, suffisent pour leur donner ce caractère de mesure première ; mais elles ne peuvent pas, comme les atomes, s'agréger et former des complexes en vertu d'un mouvement propre.
[60] De plus, il ne faut pas dire, à propos de
l'infini, que tel point en est le plus haut ou le plus bas, car le haut et le
bas y doivent être reportés à l'infini. Nous savons en effet que si, voulant
déterminer l'infini, nous concevons un point au-dessus de notre tête, ce point,
quel qu'il soit, ne nous paraîtra jamais avoir le caractère en question;
autrement, ce qui serait situé au-dessous du point conçu comme la limite de
l'infini, serait en même temps, et par rapport à ce même point, haut et bas ; ce
qu'il est Impossible de concevoir. De plus, tous les atomes sont nécessairement animés de la même vitesse, lorsqu'ils se meuvent à travers le vide où aucun choc ne les entrave. Car pourquoi les atomes lourds auraient-ils un mouvement plus rapide que les atomes petits et légers, puisque de part et d'autre ils ne rencontrent aucun obstacle? Pourquoi les petits auraient-ils une vitesse supérieure aux grands, les uns et les autres trouvant partout un passage facile, du moment où aucun choc n'entrave leur mouvement? Mouvement de bas en haut, mouvement horizontal de va-et-vient en vertu de la percussion réciproque des atomes, mouvement en bas, en vertu de leur propre poids, tout sera égal, car dans quelque sens que l'atome se porte, il doit avoir un mouvement aussi rapide que la pensée, jusqu'au moment où il est répercuté, en vertu d'une cause extérieure ou de son propre poids, par le choc d'un objet résistant. Même dans les composés, un atome ne se meut pas plus rapidement qu'un autre; en effet, si l'on n'envisage que le mouvement continu de l'atome, qui s'accomplit dans un instant Indivisible, le plus court possible, tous ont un mouvement également rapide (29). Toutefois, l'atome n'a pas dans un temps 276 perceptible à l'intelligence, un mouvement continu dans une même direction, mais bien une série de mouvements oscillatoires desquels résulte en dernière analyse un mouvement continu perceptible aux sens. Si donc on supposait, en vertu du raisonnement sur les invisibles (30) que dans des intervalles de temps accessibles à la pensée les atomes ont un mouvement continu, on se tromperait, car ce qui est conçu par la pensée est vrai, tout aussi bien que ce qui est directement perçu (31).
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[63] « Μετὰ δὲ ταῦτα δεῖ συνορᾶν ἀναφέροντα ἐπὶ τὰς αἰσθήσεις καὶ τὰ πάθη - οὕτω γὰρ ἡ βεβαιοτάτη πίστις ἔσται - ὅτι ἡ ψυχὴ σῶμά ἐστι λεπτομερὲς παρ' ὅλον τὸ ἄθροισμα παρεσπαρμένον, προσεμφερέστατον δὲ πνεύματι θερμοῦ τινα κρᾶσιν ἔχοντι καὶ πῇ μὲν τούτῳ προσεμφερές, πῇ δὲ τούτῳ· ἔστι δὲ τὸ <τρίτον> μέρος πολλὴν παραλλαγὴν εἰληφὸς τῇ λεπτομερείᾳ καὶ αὐτῶν τούτων, συμπαθὲς δὲ τούτῳ μᾶλλον καὶ τῷ λοιπῷ ἀθροίσματι· τοῦτο δὲ πᾶν αἱ δυνάμεις τῆς ψυχῆς δηλοῦσι καὶ τὰ πάθη καὶ αἱ εὐκινησίαι καὶ αἱ διανοήσεις καὶ ὧν στερόμενοι θνῄσκομεν. Καὶ μὴν καὶ ὅτι ἔχει ἡ ψυχὴ τῆς αἰσθήσεως τὴν πλείστην αἰτίαν δεῖ [64] κατέχειν· οὐ μὴν εἰλήφει ἂν ταύτην, εἰ μὴ ὑπὸ τοῦ λοιποῦ ἀθροίσματος ἐστεγάζετό πως. Τὸ δὲ λοιπὸν ἄθροισμα παρασκευάσαν ἐκείνῃ τὴν αἰτίαν ταύτην μετείληφε καὶ αὐτὸ τοιούτου συμπτώματος παρ' ἐκείνης, οὐ μέντοι πάντων ὧν ἐκείνη κέκτηται· διὸ ἀπαλλαγείσης τῆς ψυχῆς οὐκ ἔχει τὴν αἴσθησιν. Οὐ γὰρ αὐτὸ ἐν ἑαυτῷ ταύτην ἐκέκτητο τὴν δύναμιν, ἀλλ' ἕτερον ἅμα συγγεγενημένον αὐτῷ παρεσκεύαζεν, ὃ διὰ τῆς συντελεσθείσης περὶ αὐτὸ δυνάμεως κατὰ τὴν κίνησιν σύμπτωμα αἰσθητικὸν εὐθὺς ἀποτελοῦν ἑαυτῷ ἀπεδίδου κατὰ τὴν ὁμούρησιν καὶ συμπάθειαν καὶ ἐκείνῳ, καθάπερ εἶπον. [65] « Διὸ δὴ καὶ ἐνυπάρχουσα ἡ ψυχὴ οὐδέποτε ἄλλου τινὸς μέρους ἀπηλλαγμένου ἀναισθητεῖ· ἀλλ' ἃ ἂν καὶ ταύτης ξυναπόληται τοῦ στεγάζοντος λυθέντος εἶθ' ὅλου εἴτε καὶ μέρους τινός, ἐάνπερ διαμένῃ, ἕξει τὴν αἴσθησιν. Τὸ δὲ λοιπὸν ἄθροισμα διαμένον καὶ ὅλον καὶ κατὰ μέρος οὐκ ἔχει τὴν αἴσθησιν ἐκείνου ἀπηλλαγμένου, ὅσον ποτέ ἐστι τὸ συντεῖνον τῶν ἀτόμων πλῆθος εἰς τὴν τῆς ψυχῆς φύσιν. Καὶ μὴν καὶ διαλυομένου τοῦ ὅλου ἀθροίσματος ἡ ψυχὴ διασπείρεται καὶ οὐκέτι ἔχει τὰς αὐτὰς δυνάμεις οὐδὲ κινεῖται, ὥστε οὐδ' αἴσθησιν κέκτηται. [66] « Οὐ γὰρ οἷόν τε νοεῖν αὐτὸ αἰσθανόμενον μὴ ἐν τούτῳ τῷ συστήματι καὶ ταῖς κινήσεσι ταύταις χρώμενον, ὅταν τὰ στεγάζοντα καὶ περιέχοντα μὴ τοιαῦτα ᾖ, ἐν οἷς νῦν οὖσα ἔχει ταύτας τὰς κινήσεις. « Λέγει ἐν ἄλλοις καὶ ἐξ ἀτόμων αὐτὴν συγκεῖσθαι λειοτάτων καὶ στρογγυλωτάτων, πολλῷ τινι διαφερουσῶν τῶν τοῦ πυρός· καὶ τὸ μέν τι ἄλογον αὐτῆς, ὃ τῷ λοιπῷ παρεσπάρθαι σώματι· τὸ δὲ λογικὸν ἐν τῷ θώρακι, ὡς δῆλον ἔκ τε τῶν φόβων καὶ τῆς χαρᾶς. « Ὕπνον τε γίνεσθαι τῶν τῆς ψυχῆς μερῶν τῶν παρ' ὅλην τὴν σύγκρισιν παρεσπαρμένων ἐγκατεχομένων ἢ διαφορουμένων, εἶτα συμπιπτόντων τοῖς ἐπερεισμοῖς. Τό τε σπέρμα ἀφ' ὅλων τῶν σωμάτων φέρεσθαι. [67] « Ἀλλὰ μὴν καὶ τόδε γε δεῖ προσκατανοεῖν, ὅ τι τὸ ἀσώματον λέγομεν κατὰ τὴν πλείστην ὁμιλίαν τοῦ ὀνόματος ἐπὶ τοῦ καθ' ἑαυτὸ νοηθέντος ἄν· καθ' ἑαυτὸ δὲ οὐκ ἔστι νοῆσαι τὸ ἀσώματον πλὴν τοῦ κενοῦ. Τὸ δὲ κενὸν οὔτε ποιῆσαι οὔτε παθεῖν δύναται, ἀλλὰ κίνησιν μόνον δι' ἑαυτοῦ τοῖς σώμασι παρέχεται. Ὥστε οἱ λέγοντες ἀσώματον εἶναι τὴν ψυχὴν ματαιίζουσιν. Οὐθὲν γὰρ ἂν ἐδύνατο ποιεῖν οὔτε πάσχειν, εἰ ἦν τοιαύτη· νῦν δ' ἐναργῶς ἀμφότερα ταῦτα διαλαμβάνεται περὶ τὴν ψυχὴν τὰ συμπτώματα. [68] « Ταῦτα οὖν πάντα τὰ διαλογίσματα <τὰ> περὶ ψυχῆς ἀνάγων τις ἐπὶ τὰ πάθη καὶ τὰς αἰσθήσεις, μνημονεύων τῶν ἐν ἀρχῇ ῥηθέντων, ἱκανῶς κατόψεται τοῖς τύποις ἐμπεριειλημμένα εἰς τὸ κατὰ μέρος ἀπὸ τούτων ἐξακριβοῦσθαι βεβαίως. « Ἀλλὰ μὴν καὶ τὰ σχήματα καὶ τὰ χρώματα καὶ τὰ μεγέθη καὶ τὰ βάρη καὶ ὅσα ἄλλα κατηγορεῖται σώματος ὡσανεὶ συμβεβηκότα ἢ πᾶσιν ἢ τοῖς ὁρατοῖς καὶ κατὰ τὴν αἴσθησιν αὐτὴν γνωστά, οὔθ' ὡς καθ' ἑαυτάς εἰσι φύσεις δοξαστέον - [69] οὐ γὰρ δυνατὸν ἐπινοῆσαι τοῦτο - οὔτε ὅλως ὡς οὐκ εἰσίν, οὔθ' ὡς ἕτερ' ἄττα προσυπάρχοντα τούτῳ ἀσώματα, οὔθ' ὡς μόρια τούτου ἀλλ' ὡς τὸ ὅλον σῶμα καθόλου μὲν <ἐκ> τούτων πάντων τὴν ἑαυτοῦ φύσιν ἔχον ἀίδιον, οὐχ οἷον δὲ εἶναι συμπεφορημένον - ὥσπερ ὅταν ἐξ αὐτῶν τῶν ὄγκων μεῖζον ἄθροισμα συστῇ ἤτοι τῶν πρώτων ἢ τῶν τοῦ ὅλου μεγεθῶν τοῦδέ τινος ἐλαττόνων, - ἀλλὰ μόνον, ὡς λέγω, ἐκ τούτων ἁπάντων τὴν ἑαυτοῦ φύσιν ἔχον ἀίδιον. Καὶ ἐπιβολὰς μὲν ἔχοντα ἰδίας πάντα ταῦτά ἐστι καὶ διαλήψεις, συμπαρακολουθοῦντος δὲ τοῦ ἀθρόου καὶ οὐθαμῇ ἀποσχιζομένου, ἀλλὰ κατὰ τὴν ἀθρόαν ἔννοιαν τοῦ σώματος κατηγορίαν εἰληφότος. [70] « Καὶ μὴν καὶ τοῖς σώμασι συμπίπτει πολλάκις καὶ οὐκ ἀίδιον παρακολουθεῖν οὔτ' ἐν τοῖς ἀοράτοις καὶ οὔτε ἀσώματα. Ὥστε δὴ κατὰ τὴν πλείστην φορὰν τούτῳ τῷ ὀνόματι χρώμενοι φανερὰ ποιοῦμεν τὰ συμπτώματα οὔτε τὴν τοῦ ὅλου φύσιν ἔχειν, ὃ συλλαβόντες κατὰ τὸ ἀθρόον σῶμα προσαγορεύομεν, οὔτε τὴν τῶν ἀίδιον παρακολουθούντων ὧν ἄνευ σῶμα οὐ δυνατὸν νοεῖσθαι. Κατ' ἐπιβολὰς δ' ἄν τινας παρακολουθοῦντος τοῦ ἀθρόου ἕκαστα [71] προσαγορευθείη, ἀλλ' ὅτε δήποτε ἕκαστα συμβαίνοντα θεωρεῖται, οὐκ ἀίδιον τῶν συμπτωμάτων παρακολουθούντων. Καὶ οὐκ ἐξελατέον ἐκ τοῦ ὄντος ταύτην τὴν ἐνάργειαν, ὅτι οὐκ ἔχει τὴν τοῦ ὅλου φύσιν ᾧ συμβαίνει ὃ δὴ καὶ σῶμα προσαγορεύομεν, οὐδὲ τὴν τῶν ἀίδιον παρακολουθούντων, οὐδ' αὖ καθ' αὑτὰ νομιστέον-οὐδὲ γὰρ τοῦτο διανοητὸν οὔτ' ἐπὶ τούτων οὔτ' ἐπὶ τῶν ἀίδιον συμβεβηκότων-, ἀλλ', ὅπερ καὶ φαίνεται, συμπτώματα πάντα <κατὰ> τὰ σώματα νομιστέον, καὶ οὐκ ἀίδιον παρακολουθοῦντα οὐδ' αὖ φύσεως καθ' ἑαυτὰ τάγμα ἔχοντα, ἀλλ' ὃν τρόπον αὐτὴ ἡ αἴσθησις τὴν ἰδιότητα ποιεῖ, θεωρεῖται. [72] « Καὶ μὴν καὶ τόδε γε δεῖ προσκατανοῆσαι σφοδρῶς· τὸν γὰρ δὴ χρόνον οὐ ζητητέον ὥσπερ καὶ τὰ λοιπά, ὅσα ἐν ὑποκειμένῳ ζητοῦμεν ἀνάγοντες ἐπὶ τὰς βλεπομένας παρ' ἡμῖν αὐτοῖς προλήψεις, ἀλλ' αὐτὸ τὸ ἐνάργημα, καθ' ὃ τὸν πολὺν ἢ ὀλίγον χρόνον ἀναφωνοῦμεν, συγγενικῶς τοῦτο περιφέροντες, ἀναλογιστέον. Καὶ οὔτε διαλέκτους ὡς βελτίους μεταληπτέον, ἀλλ' αὐταῖς ταῖς ὑπαρχούσαις κατ' αὐτοῦ χρηστέον, οὔτε ἄλλο τι κατ' αὐτοῦ κατηγορητέον ὡς τὴν αὐτὴν οὐσίαν ἔχοντος τῷ ἰδιώματι τούτῳκαὶ γὰρ τοῦτο ποιοῦσί τινες-, ἀλλὰ μόνον ᾧ συμπλέκομεν τὸ ἴδιον τοῦτο καὶ παραμετροῦμεν, μάλιστα ἐπιλογιστέον. [73] Καὶ γὰρ τοῦτο οὐκ ἀποδείξεως προσδεῖται ἀλλ' ἐπιλογισμοῦ, ὅτι ταῖς ἡμέραις καὶ ταῖς νυξὶ συμπλέκομεν καὶ τοῖς τούτων μέρεσιν, ὡσαύτως δὲ καὶ τοῖς πάθεσι καὶ ταῖς ἀπαθείαις, καὶ κινήσεσι καὶ στάσεσιν, ἴδιόν τι σύμπτωμα περὶ ταῦτα πάλιν αὐτὸ τοῦτο ἐννοοῦντες, καθ' ὃ χρόνον ὀνομάζομεν. Φησὶ δὲ τοῦτο καὶ ἐν τῇ δευτέρᾳ Περὶ φύσεως καὶ ἐν τῇ Μεγάλῃ ἐπιτομῇ. « Ἐπί τε τοῖς προειρημένοις τοὺς κόσμους δεῖ καὶ πᾶσαν σύγκρισιν πεπερασμένην τὸ ὁμοειδὲς τοῖς θεωρουμένοις πυκνῶς ἔχουσαν νομίζειν γεγονέναι ἀπὸ τοῦ ἀπείρου, πάντων τούτων ἐκ συστροφῶν ἰδίων ἀποκεκριμένων καὶ μειζόνων καὶ ἐλαττόνων· καὶ πάλιν διαλύεσθαι πάντα, τὰ μὲν θᾶττον, τὰ δὲ βραδύτερον, καὶ τὰ μὲν ὑπὸ τῶν τοιῶνδε, τὰ δὲ ὑπὸ τῶν τοιῶνδε τοῦτο πάσχοντα. Δῆλον οὖν ὡς καὶ φθαρτούς φησι τοὺς κόσμους, μεταβαλλόντων τῶν μερῶν. Καὶ ἐν ἄλλοις τὴν γῆν τῷ ἀέρι ἐποχεῖσθαι. [74] « Ἔτι δὲ καὶ τοὺς κόσμους οὔτε ἐξ ἀνάγκης δεῖ νομίζειν ἕνα σχηματισμὸν ἔχοντας * * ἀλλὰ καὶ διαφόρους αὐτοὺς ἐν τῇ ιβʹ Περὶ <φύσεως> αὐτός φησιν· οὓς μὲν γὰρ σφαιροειδεῖς, καὶ ᾠοειδεῖς ἄλλους, καὶ ἀλλοιοσχήμονας ἑτέρους· οὐ μέντοι πᾶν σχῆμα ἔχειν. Οὐδὲ ζῷα εἶναι ἀποκριθέντα ἀπὸ τοῦ ἀπείρου. Οὐδὲ γὰρ ἂν ἀποδείξειεν οὐδεὶς ὡς <ἐν> μὲν τῷ τοιούτῳ καὶ οὐκ ἂν ἐμπεριελήφθη τὰ τοιαῦτα σπέρματα, ἐξ ὧν ζῷά τε καὶ φυτὰ καὶ τὰ λοιπὰ πάντα <τὰ> θεωρούμενα συνίσταται, ἐν δὲ τῷ τοιούτῳ οὐκ ἂν ἐδυνήθη. Ὡσαύτως δὲ καὶ ἐντραφῆναι. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον καὶ ἐπὶ γῆς νομιστέον. [75] « Ἀλλὰ μὴν ὑποληπτέον καὶ τὴν φύσιν πολλὰ καὶ παντοῖα ὑπὸ αὐτῶν τῶν πραγμάτων διδαχθῆναί τε καὶ ἀναγκασθῆναι· τὸν δὲ λογισμὸν τὰ ὑπὸ ταύτης παρεγγυηθέντα ὕστερον ἐπακριβοῦν καὶ προσεξευρίσκειν ἐν μὲν τισὶ θᾶττον, ἐν δὲ τισὶ βραδύτερον καὶ ἐν μὲν τισὶ περιόδοις καὶ χρόνοις [ἀπὸ τῶν ἀπὸ τοῦ ἀπείρου] <μείζους λαμβάνειν ἐπιδόσεις>, ἐν δὲ τισὶ καὶ ἐλάττους. « Ὅθεν καὶ τὰ ὀνόματα ἐξ ἀρχῆς μὴ θέσει γενέσθαι, ἀλλ' αὐτὰς τὰς φύσεις τῶν ἀνθρώπων καθ' ἕκαστα ἔθνη ἴδια πάσχουσας πάθη καὶ ἴδια λαμβανούσας φαντάσματα ἰδίως τὸν ἀέρα ἐκπέμπειν στελλόμενον ὑφ' ἑκάστων τῶν παθῶν καὶ τῶν φαντασμάτων, ὡς ἄν ποτε καὶ ἡ παρὰ τοὺς τόπους τῶν ἐθνῶν διαφορὰ ᾖ· [76] ὕστερον δὲ κοινῶς καθ' ἕκαστα ἔθνη τὰ ἴδια τεθῆναι πρὸς τὸ τὰς δηλώσεις ἧττον ἀμφιβόλους γενέσθαι ἀλλήλοις καὶ συντομωτέρως δηλουμένας· τινὰ δὲ καὶ οὐ συνορώμενα πράγματα εἰσφέροντας τοὺς συνειδότας παρεγγυῆσαί τινας φθόγγους τοὺς ἀναγκασθέντας ἀναφωνῆσαι, τοὺς δὲ τῷ λογισμῷ ἑλομένους κατὰ τὴν πλείστην αἰτίαν οὕτως ἑρμηνεῦσαι. « Καὶ μὴν ἐν τοῖς μετεώροις φορὰν καὶ τροπὴν καὶ ἔκλειψιν καὶ ἀνατολὴν καὶ δύσιν καὶ τὰ σύστοιχα τούτοις μήτε λειτουργοῦντός τινος νομίζειν δεῖ γενέσθαι καὶ διατάττοντος ἢ διατάξοντος καὶ ἅμα τὴν πᾶσαν μακαριότητα ἔχοντος μετὰ ἀφθαρσίας [77] (οὐ γὰρ συμφωνοῦσιν πραγματεῖαι καὶ φροντίδες καὶ ὀργαὶ καὶ χάριτες μακαριότητι, ἀλλ' ἐν ἀσθενείᾳ καὶ φόβῳ καὶ προσδεήσει τῶν πλησίον ταῦτα γίνεται), μήτε αὖ πῦρ ἅμα ὄντα συνεστραμμένον τὴν μακαριότητα κεκτημένα κατὰ βούλησιν τὰς κινήσεις ταύτας λαμβάνειν· ἀλλὰ πᾶν τὸ σέμνωμα τηρεῖν, κατὰ πάντα ὀνόματα φερόμενα ἐπὶ τὰς τοιαύτας ἐννοίας, ἵνα μηδ' ὑπεναντίαι ἐξ αὐτῶν <γένωνται> τῷ σεμνώματι δόξαι· εἰ δὲ μή, τὸν μέγιστον τάραχον ἐν ταῖς ψυχαῖς αὐτὴ ἡ ὑπεναντιότης παρασκευάσει. Ὅθεν δὴ κατὰ τὰς ἐξ ἀρχῆς ἐναπολήψεις τῶν συστροφῶν τούτων ἐν τῇ τοῦ κόσμου γενέσει δεῖ δοξάζειν καὶ τὴν ἀνάγκην ταύτην καὶ περίοδον συντελεῖσθαι. [78] « Καὶ μὴν καὶ <τὸ> τὴν ὑπὲρ τῶν κυριωτάτων αἰτίαν ἐξακριβῶσαι φυσιολογίας ἔργον εἶναι δεῖ νομίζειν, καὶ τὸ μακάριον ἐν τῇ περὶ μετεώρων γνώσει ἐνταῦθα πεπτωκέναι καὶ ἐν τῷ τίνες φύσεις αἱ θεωρούμεναι κατὰ τὰ μετέωρα ταυτί, καὶ ὅσα συγγενῆ πρὸς τὴν εἰς τοῦτο ἀκρίβειαν. « Ἔτι τε οὐ τὸ πλεοναχῶς ἐν τοῖς τοιούτοις εἶναι καὶ τὸ ἐνδεχόμενον καὶ ἄλλως πως ἔχειν, ἀλλ' ἁπλῶς μὴ εἶναι ἐν ἀφθάρτῳ καὶ μακαρίᾳ φύσει τῶν διάκρισιν ὑποβαλλόντων ἢ τάραχον μηθέν· καὶ τοῦτο καταλαβεῖν τῇ διανοίᾳ ἔστιν ἁπλῶς εἶναι. [79] « Τὸ δ' ἐν τῇ ἱστορίᾳ πεπτωκός, τῆς δύσεως καὶ ἀνατολῆς καὶ τροπῆς καὶ ἐκλείψεως καὶ ὅσα συγγενῆ τούτοις μηθὲν ἔτι πρὸς τὸ μακάριον τῆς γνώσεως συντείνειν, ἀλλ' ὁμοίως τοὺς φόβους ἔχειν τοὺς ταῦτα κατειδότας, τίνες δ' αἱ φύσεις ἀγνοοῦντας καὶ τίνες αἱ κυριώταται αἰτίαι, καὶ εἰ μὴ προσῄδεισαν ταῦτα· τάχα δὲ καὶ πλείους, ὅταν τὸ θάμβος ἐκ τῆς τούτων προσκατανοήσεως μὴ δύνηται τὴν λύσιν λαμβάνειν καὶ τὴν περὶ τῶν κυριωτάτων οἰκονομίαν. « Διὸ δὴ κἂν πλείους αἰτίας εὑρίσκωμεν τροπῶν καὶ δύσεων καὶ ἀνατολῶν καὶ ἐκλείψεων καὶ τῶν τοιουτοτρόπων, ὥσπερ καὶ ἐν τοῖς κατὰ μέρος γινομένοις ἦν, [80] οὐ δεῖ νομίζειν τὴν ὑπὲρ τούτων χρείαν ἀκρίβειαν μὴ ἀπειληφέναι ὅση πρὸς τὸ ἀτάραχον καὶ μακάριον ἡμῶν συντείνει. Ὥστε παραθεωροῦντας ποσαχῶς παρ' ἡμῖν τὸ ὅμοιον γίνεται, αἰτιολογητέον ὑπέρ τε τῶν μετεώρων καὶ παντὸς τοῦ ἀδήλου, καταφρονοῦντας τῶν οὔτε <τὸ> μοναχῶς ἔχον ἢ γινόμενον γνωριζόντων οὔτε τὸ πλεοναχῶς συμβαῖνον, τὴν ἐκ τῶν ἀποστημάτων φαντασίαν παριδόντων, ἔτι τε ἀγνοούντων καὶ ἐν ποίοις οὐκ ἔστιν ἀταρακτῆσαι <καὶ ἐν ποίοις ὁμοίως ἀταρακτῆσαι>. Ἂν οὖν οἰώμεθα καὶ ὡδί πως ἐνδεχόμενον αὐτὸ γίνεσθαι [καὶ ἐν ποίοις ὁμοίως ἀταρακτῆσαι], αὐτὸ τὸ ὅτι πλεοναχῶς γίνεται γνωρίζοντες, ὥσπερ κἂν ὅτι ὡδί πως γίνεται εἴδωμεν, ἀταρακτήσομεν. [81] « Ἐπὶ δὲ τούτοις ὅλως ἅπασιν ἐκεῖνο δεῖ κατανοεῖν, ὅτι τάραχος ὁ κυριώτατος ταῖς ἀνθρωπίναις ψυχαῖς γίνεται ἐν τῷ ταῦτα μακάριά τε δοξάζειν <εἶναι> καὶ ἄφθαρτα, καὶ ὑπεναντίας ἔχειν τούτοις βουλήσεις ἅμα καὶ πράξεις καὶ αἰτίας, καὶ ἐν τῷ αἰώνιόν τι δεινὸν ἀεὶ προσδοκᾶν ἢ ὑποπτεύειν κατὰ τοὺς μύθους εἴ τε καὶ αὐτὴν τὴν ἀναισθησίαν τὴν ἐν τῷ τεθνάναι φοβουμένους ὥσπερ οὖσαν κατ' αὐτούς, καὶ ἐν τῷ μὴ δόξαις ταῦτα πάσχειν ἀλλ' ἀλόγῳ γέ τινι παραστάσει, ὅθεν μὴ ὁρίζοντας τὸ δεινὸν τὴν ἴσην ἢ καὶ ἐπιτεταμένην ταραχὴν λαμβάνειν τῷ εἰ καὶ ἐδόξαζον ταῦτα· [82] ἡ δὲ ἀταραξία τὸ τούτων πάντων ἀπολελύσθαι καὶ συνεχῆ μνήμην ἔχειν τῶν ὅλων καὶ κυριωτάτων. « Ὅθεν τοῖς πάθεσι προσεκτέον τοῖς παροῦσι καὶ ταῖς αἰσθήσεσι, κατὰ μὲν τὸ κοινὸν ταῖς κοιναῖς, κατὰ δὲ τὸ ἴδιον ταῖς ἰδίαις, καὶ πάσῃ τῇ παρούσῃ καθ' ἕκαστον τῶν κριτηρίων ἐναργείᾳ. Ἂν γὰρ τούτοις προσέχωμεν, τὸ ὅθεν ὁ τάραχος καὶ ὁ φόβος ἐγίνετο ἐξαιτιολογήσομεν ὀρθῶς καὶ ἀπολύσομεν, ὑπέρ τε μετεώρων αἰτιολογοῦντες καὶ τῶν λοιπῶν τῶν ἀεὶ παρεμπιπτόντων, ὅσα φοβεῖ τοὺς λοιποὺς ἐσχάτως. « Ταῦτά σοι, ὦ Ἡρόδοτε, ἔστι κεφαλαιωδέστατα ὑπὲρ τῆς τῶν ὅλων φύσεως ἐπιτετμημένα. [83] Ὥστ' ἂν γένοιτο οὗτος ὁ λόγος δυνατὸς κατασχεθῆναι μετ' ἀκριβείας, οἶμαι, ἐὰν μὴ καὶ πρὸς ἅπαντα βαδίσῃ τις τῶν κατὰ μέρος ἀκριβωμάτων, ἀσύμβλητον αὐτὸν πρὸς τοὺς λοιποὺς ἀνθρώπους ἁδρότητα λήψεσθαι. Καὶ γὰρ καὶ καθαρὰ ἀφ' ἑαυτοῦ ποιήσει πολλὰ τῶν κατὰ μέρος ἐξακριβουμένων κατὰ τὴν ὅλην πραγματείαν ἡμῖν, καὶ αὐτὰ ταῦτα ἐν μνήμῃ τιθέμενα συνεχῶς βοηθήσει. « Τοιαῦτα γάρ ἐστιν, ὥστε καὶ τοὺς κατὰ μέρος ἤδη ἐξακριβοῦντας ἱκανῶς ἢ καὶ τελείως, εἰς τὰς τοιαύτας ἀναλύοντας ἐπιβολάς, τὰς πλείστας τῶν περιοδειῶν ὑπὲρ τῆς ὅλης φύσεως ποιεῖσθαι· ὅσοι δὲ μὴ παντελῶς αὐτῶν τῶν ἀποτελουμένων εἰσίν, ἐκ τούτων καὶ κατὰ τὸν ἄνευ φθόγγων τρόπον τὴν ἅμα νοήματι περίοδον τῶν κυριωτάτων πρὸς γαληνισμὸν ποιοῦνται. » Καὶ ἥδε μέν ἐστιν αὐτῷ ἐπιστολὴ περὶ τῶν φυσικῶν. Περὶ δὲ τῶν μετεώρων ἥδε.
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Revenons maintenant à l'étude des affections et des sensations (32); ce sera le meilleur moyen de prouver que l'âme est une substance corporelle, composée de particules extrêmement déliées, répandue dans tous les membres du corps et offrant une grande analogie avec une sorte de souffle mêlé de chaleur, semblable enfin tantôt à l'un, tantôt à l'autre de ces deux principes (33). Il existe en elle une partie spéciale, douée d'une extrême mobilité par suite de la ténuité plus grande des principes qui la composent et par cela même en rapport de sympathie plus immédiat avec le reste du corps. C'est ce que démontrent suffisamment les facultés de l'âme, les passions, la mobilité de sa nature, les pensées, en un mot tout ce dont la privation est pour nous la mort. On doit admettre que c'est dans l'âme surtout qu'est le principe de la sensation. Toutefois, elle ne posséderait pas ce pouvoir si elle n'était enveloppée par le reste du corps qui le lui communique et le reçoit d'elle à son tour, mais seulement dans certaine mesure; car il y a certaines affections de l'âme dont il n'est pas capable. C'est pour cela que, l'âme évanouie, le corps ne possède plus la 277 sensation ; car ce n'est point là une faculté qui lui soit propre à lui-même; mais, d'un autre côté, elle ne peut se manifester dans l'âme que par l'intermédiaire du corps : l'âme, réfléchissant les manifestations accomplies dans la substance qui l'environne , réalise en elle-même, en vertu d'un pouvoir qui lui est propre, des affections sensibles, et les communique ensuite au corps en vertu des liens réciproques de sympathie qui l'unissent à lui. C'est pour cela aussi que la destruction d'une partie du corps n'entraîne pas pour l'âme, tant qu'elle réside dans le corps, la cessation de tout sentiment, pourvu que les sens conservent quelque énergie — quoique cependant la dissolution de l'enveloppe corporelle, ou même d'une de ses parties, puisse quelquefois amener la destruction de l'âme. — Le reste du corps, au contraire, même lorsqu'il persiste, ou en entier ou en partie, perd tout sentiment par la dispersion de cet agrégat d'atomes, quel qu'il soit, qui forme l'âme. Lorsque tout l'assemblage du corps se dissout, l'âme se dissipe; elle cesse d'avoir les facultés qui lui étaient auparavant inhérentes, en particulier le pouvoir moteur; de sorte que le sentiment péril également pour elle ; car il est impossible de concevoir qu'elle sente encore, du moment où elle n'est plus dans les mêmes conditions d'existence et ne possède plus les mêmes mouvements relativement au mémo système organique; du moment enfin où elle ne réside plus dans l'enveloppe, dans le milieu où elle possède actuellement ces mouvements. [Il exprime les mêmes idées dans d'autres outrages, et ajouté que l'âme est composée des atomes les plus légers et les plus ronds, atomes tout à fait différents de ceux du feu. Il distingue en elle ta partie irrationnelle, répandue dans tout le corps, et la partie rationnelle, qui a pour siège la poitrine, comme le prouvent la crainte et la joie. Le sommeil, dit-il, se produit lorsque les parties de l'âme, disséminées dans tout l'ensemble du corps, se concentrent, ou bien lorsqu'elles se dispersent et s'échappent par les ouvertures du corps (34) ; car de tous les corps émanent des particules (35).] 278 Le mot incorporel te prend dans sa véritable acception pour exprimer ce qui en soi est conçu comme tel ; or, rien ne peut être conçu en soi comme incorporel, que le vide ; mais le vide ne peut être ni passif ni actif; Il est seulement la condition et le lieu du mouvement ; donc ceux qui prétendent que l'âme est incorporelle prononcent des mots vides de sens; car, si elle avait ce caractère, elle ne pourrait ni produire, ni recevoir aucune action, et nous voyons clairement au contraire qu'elle a cette double faculté. Qu'on applique donc tous ces raisonnements aux affections et aux sensations, en se rappelant les Idées que nous avons posées en commençant, et on verra clairement que ces principes généraux renferment une solution exacte de tous les cas particuliers. Quant aux formes, aux couleurs, aux grandeurs, à la pesanteur et aux autres qualités que l'on considère comme des attributs, soit de tous les corps, soit seulement des corps visibles et perçus par la sensation, voici sous quel point de vue on doit les considérer s ce ne sont pas des substances particulières, ayant une existence propre ; car cela ne peut se concevoir; on ne peut pas dire davantage qu'elles n'ont aucune réalité; ce ne sont pas non plus des substances incorporelles inhérentes au corps, ni des parties du corps; mais elles constituent par leur ensemble la substance éternelle et l'essence du corps tout entier. Il ne faut pas croire cependant que le corps en soit composé comme un agrégat est formé de particules de moindre dimension, atomes ou grandeurs quelconques plus petites que le composé lui-même ; elles constituent seulement par leur réunion, je le répète, la substance éternelle du corps. A chacun de ces attributs répondent des idées et des perceptions particulières; mais Ils ne peuvent être perçus indépendamment du sujet tout entier; l'ensemble de toutes ces perceptions forme l'idée de corps. Les corps possèdent souvent aussi d'autres attributs qui ne leur sont pas éternellement inhérents, mais qui ne peuvent pas non plus être rangés parmi les choses Invisibles et incorporelles. Ainsi, Il suffit d'exprimer l'idée générale du mouvement de translation pour faire concevoir a l'instant certaines qualités distinctes et de ces ensembles qui, pris dans leur totalité reçoivent le nom de corps, et des attributs nécessaires et éternels sans lesquels le corps ne peut être conçu. Certaines perceptions répondent à ces attributs; mais cependant ils ne peuvent être connus abstractivement et indépen- 279 damment d'un sujet ; bien plus, comme ce ne sont pas des attributs nécessairement inhérents à l'idée de corps, on ne peut le percevoir qu'au moment où ils apparaissent. Ce sont des réalités, cependant, et il ne faudrait point leur refuser l'être et l'existence par cela seul qu'ils n'ont ni le caractère des ensembles auxquels nous donnons le nom de corps, ni celui des attributs éternels. On se tromperait également en supposant qu'ils ont une existence propre et indépendante; car cela n'est vrai ni pour eux, ni pour les attributs éternels. Ce sont, on le voit clairement, des accidents du corps, accidents qui ne font pas nécessairement partie de sa nature; qui ne peuvent pas non plus être considérés comme des substances indépendantes, mais à chacun desquels la sensation donne le caractère particulier sous lequel il nous apparaît. Une autre question importante est celle du temps. Ici on ne peut plus appliquer le mode d'investigation auquel nous soumettons les autres objets, que nous étudions dans un sujet donné, et que nous rapportons aux prénotions qui sont en nous-mêmes. Il nous faut saisir, par analogie et en parcourant le cercle des choses comprises sous celle dénomination générale de temps, il faut saisir, dis-je, le caractère essentiel qui fait que nous disons que le temps est long ou qu'il est court. Il n'est pas nécessaire pour cela de chercher de nouvelles dénominations comme préférables a celles qui sont usitées; contentons-nous de celles par lesquelles le temps est ordinairement désigné. Il ne faut pas non plus, comme certains philosophes, affirmer du temps quelque attribut particulier, car cela ferait supposer que son essence est la même que celle de cet attribut II suffit de rechercher de quoi on compose et avec quoi on mesure cette nature particulière qui est le temps. Pour cela il n'y a pas besoin de démonstration ; une simple exposition suffit : il est évident en effet que nous le composons des jours, des nuits et de leurs parties ; la passion et l'impassibilité, le mouvement et le repos sont également compris dans le temps; enfin il est évident qu'à propos de ces divers états nous concevons une propriété particulière a laquelle nous donnons le nom de temps. [Il expose les mêmes principes dans le second titre du traité de la Nature et dans le Grand Abrégé.] C'est de l'infini qu'ont été tirés les mondes et tous les agrégats finis qui présentent de nombreuses analogies avec ceux que nous observons sous nos yeux. Chacun de ces objets, grands 280 et petits, a été séparé de l'infini par un mouvement à lui propre. D'un autre côté tous ces corps seront successivement détruits, les uns plus vite, les autres moins, ceux-ci sous l'influence de telle cause, ceux-là par l'action de telle autre. [Il est évident d'après cela qu'il regarde les mondes comme périssables, puisqu'il admet que leurs parties se transforment. — Il dit aussi ailleurs que la terre repose suspendue sur l'air (36)] Il ne faut pas croire que les mondes aient nécessairement une forme identique. — [Il dit en effet, dans le douzième livre sur le Monde, que les mondes diffèrent entre eux : ceux-ci sont sphériques, ceux-là elliptiques; d'autres affectent d'autres formes (37).] — Cependant il n'y a pas des mondes de toutes les formes possibles. Gardons-nous aussi de croire que les animaux ont été tirés de l'infini; car il n'est personne qui puisse démontrer que les germes dont sont nés les animaux, les plantes et tous les autres objets que nous contemplons ont été apportés de l'extérieur dans tel monde donné, et que ce même monde n'aurait pas pu les produire lui-même. Cette remarque s'applique en particulier à la terre. De plus, il faut admettre que l'expérience et la nécessité des choses vinrent souvent en aide à la nature. Le raisonnement perfectionna les données naturelles et y ajouta de nouvelles découvertes, ici plus vite, là plus lentement; tantôt à travers des périodes de temps prises sur l'infini, tantôt dans des intervalles plus courts (38). Ainsi, à l'origine, ce ne fut point en vertu de conventions que l'on donna les noms aux choses; mais les hommes dont les idées, les passions variaient de nation à nation , formèrent spontanément ces noms, en émettant les sons divers produits par chaque passion, par chaque idée, suivant 281 la différence des lieux et des peuples. Plus tard on établit d'une manière uniforme dans chaque nation des termes particuliers destinés à rendre les relations plus faciles et le langage plus court. Des hommes instruits introduisirent la notion des choses non sensibles, et y approprièrent des mots lorsqu'ils furent dans la nécessité d'énoncer leurs pensées ; ensuite les autres hommes, guidés surtout par le raisonnement, interprétèrent ces mots dans le même sens. Quant aux phénomènes célestes, comme le mouvement et le cours des astres, les éclipses, le lever et le coucher, et tous les phénomènes du même genre; il faut se garder de les croire produits par un être particulier qui ait réglé ou qui doive régler pour l'avenir Tordre du monde, être immortel et parfaitement heureux. Car les soucis et les soins, la bienveillance et la colère, bien loin d'être conciliables avec la félicité, sont au contraire la conséquence de la faiblesse, de la crainte et du besoin qu'on a d'autrui. Il ne faut pas croire non plus (39) que ces globes de feu qui roulent dans l'espace jouissent d'un bonheur parfait et se donnent eux-mêmes avec réflexion et sagesse les mouvements qu'ils possèdent ; mais il faut respecter les notions accréditées à ce sujet, pourvu cependant qu'elles ne contredisent en rien le respect dû à la vérité; car rien n'est plus propre à troubler l'âme que cette lutte de notions et de principes contradictoires. Il faut donc admettre que du mouvement premier imprimé à ces corps célestes lors de l'organisation du monde, dérive une sorte de nécessité qui règle aujourd'hui leur cours. Sachons bien que c'est à la physiologie qu'il appartient de déterminer les causes des phénomènes les plus élevés, et que la félicité consiste surtout dans la science des choses célestes et de leur nature ; dans la connaissance des phénomènes analogues qui peuvent servir à comprendre ceux-là. Ces phénomènes célestes admettent plusieurs explications; ils n'ont pas une raison d'être nécessaire, et on peut en rendre compte de diverses manières; en un mot, ils ne se rapportent point — la seule réflexion le prouve — à des natures impérissables et bienheureuses qui n'admettent aucune division, aucun trouble. Quant à la connaissance théorique du coucher et du lever des astres, 282 du mouvement du soleil entre les tropiques, des éclipses et de-tous les phénomènes analogues, elle est parfaitement inutile pour le bonheur. Bien plus, ceux qui, possédant cette science, ignorent la nature, les causes les plus probables des phénomènes , ne sont pas plus à l'abri de la crainte que s'ils étaient dans une complète ignorance; ils éprouvent même déplus vives terreurs ; car le trouble que jettent en eux ces connaissances ne peut trouver aucune issue, et n'est pas dissipé par une perception claire des raisons de ces phénomènes. Pour nous, nous trouvons plusieurs explications du mouvement du soleil, du coucher et du lever des astres, des éclipses et des phénomènes analogues, tout aussi bien que des phénomènes plus particuliers. Et qu'on n'aille pas croire que ce mode d'explication n'est pas suffisant pour procurer le bonheur et la tranquillité. Con¬tentons-nous d'examiner comment s'accomplissent sous nos yeux les phénomènes analogues, et appliquons ces observations aux choses célestes et à tout ce qui n'est pas directement connu ; méprisons ceux qui ne savent pas distinguer les faits susceptibles de diverses explications de ceux qui ne peuvent être et s'expliquer que d'une seule manière ; dédaignons ces hommes qui ne savent pas, au moyen des différentes images qui résultent de la distance, rendre compte des diverses apparences -des choses, qui ignorent en un mot quels sont les objets qui ne peuvent exciter en nous aucun trouble. Si donc nous savons que tel phénomène peut s'accomplir de la même manière que tel autre phénomène donné qui ne nous inspire aucune crainte, si nous savons d'un autre côté qu'il peut avoir lieu de plusieurs manières différentes, nous ne serons pas plus troublés à sa vue que si nous en connaissions la cause véritable. Il faut songer aussi que ce qui contribue le plus à troubler l'esprit des hommes, c'est la persuasion où ils sont que les astres sont des êtres impérissables et parfaitement heureux, et que leurs propres pensées, leurs actions sont en contradiction avec la volonté de ces êtres supérieurs. Ils redoutent, abusés par des fables, une éternité de maux ; ils craignent l'insensibilité de la mort, comme si cela pouvait les intéresser. Que dis-je ? Ce ne sont pas même des croyances, mais l'irréflexion et l'aveuglement qui les gouvernent en toutes choses ; de telle sorte que, ne calculant pas leurs craintes, ils sont troublés tout autant, plus même, que s'ils avaient réellement foi dans ces vains fantômes. L'ataraxie consiste à s'affranchir de toutes ces chimères, et à garderie souvenir de tous les principes que nous 283 avons établis, surtout des plus essentiels. Ainsi il faut faire une attention scrupuleuse aux phénomènes présents et aux sensations, à celles qui sont générales pour les choses générales, aux sensations particulières dans les cas particuliers; en un mot, il faut tenir compte de l'évidence immédiate que nous fournit chacune des facultés judiciaires. Moyennant cela nous reconnaîtrons aisément quelles sont les causes qui produisaient en nous le trouble et la crainte, et nous nous en affranchirons; nous ramènerons à leurs causes les phénomènes célestes, ainsi que tous les autres phénomènes qui se présentent à chaque pas et inspirent au vulgaire d'inexprimables terreurs. Voilà, cher Hérodote, l'abrégé que j'ai fait pour toi de ce qu'il y a de plus important dans la science de la nature. J'ai la ferme conviction que celui qui se laissera diriger par ces principes et les gardera fidèlement, même sans descendre à une étude approfondie des détails, aura sur les autres hommes une supériorité incomparable de caractère. Il découvrira personnellement un grand nombre de vérités que j'ai moi-même exposées dans l'ensemble de mes traités, et ces vérités, déposées dans sa mémoire lui seront d'un secours constant. Au moyen de ces principes, ceux qui sont déjà descendus aux détails et en ont fait une étude suffisante , ou même approfondie, pourront, en ramenant toutes leurs connaissances particulières à ces données générales, parcourir avec sécurité presque tout le cercle des connaissances naturelles; ceux au contraire qui ne sont point encore arrivés à la perfection , ou qui n'ont pas pu recevoir de vive voix mon enseignement, pourront parcourir par la pensée l'ensemble des notions essentielles, et en tirer parti pour la tranquillité et le bonheur de la vie. Telle est la lettre sur la physique. Voici maintenant celle sur les phénomènes célestes :
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(10) Je lis : « Ὅθεν δὴ πᾶσι χρησίμης οὔσης τοῖς ᾠκειωμένοις φυσιολογίᾳ τῆς τοιαύτης ὁδοῦ, παρεγγυῶν τὸ συνεχὲς ἐνέργημα ἐν φυσιολογίᾳ, τὸ τούτων μάλιστα ἐγγαληνίζων τῷ βίῳ ποιήσασθαι, καὶ... κ. τ. λ.. — Cette leçon est confirmée par l'ancienne traduction latine d'Ambrosius. (11) Je lis avec les manuscrits ἀποδεικνύουσιν. (12) Dans la doctrine d'Épicure, lorsque nous avons perçu un objet, l'Idée de cet objet se grave dans l'esprit, et comme elle a pour base la sensation qui est la règle suprême de nos jugements, elle devient elle-même un critérium. Celle conception, conforme aux perceptions antérieures et à l'évidence des sens, est appelée par Epicure idée première, notion fondamentale. En tant qu'elle sert de base aux jugements que nous portons ultérieurement sur les choses, clic est une prénotion; ainsi l'Idée générale d'homme est une prénotion ; car c'est en vertu de celte idée, préexistant au jugement actuel , que nous déclarons que tel objet, conforme à l'idée, est un homme. Les mots expriment exactement ces prénotions; car ils n'ont point été formés arbitrairement ; l'homme, sous l'empire d'une Idée, émet nécessairement tel son de voix qui en est la représentation exacte. C'est pour cela qu'Épicure recommande si fréquemment de déterminer le sens des mots. (13) Par jugement personnel il faut entendre une conjecture, une Induction ; ainsi lorsque apercevant à distance un objet je déclare que c'est une tour ou un cheval, c'est la un jugement personnel qui, pour avoir quelque valeur, doit être confirmé par l'expérience. (14) Épicure distingue partout et avec raison, la perception de la conception; la première s'Impose a nous, elle est impersonnelle, la conception s'appuie il est vrai sur la perception, mais II y entre toujours quelque élément personnel, et de là l'erreur. (15) Remarque de Diogène. (16) Manuscrits : Τὸ πᾶν ἐστι. Σώματα μὲν γάρ ὡς... κ. τ. λ. (17) II faut ajouter pour compléter le rationnement : l'univers ne soutient de relation avec rien, puisqu'il est la totalité des choses; Il n'a donc pas d'extrémité. (18) II faut sous-entendre : « Mais les atomes ne chantent pas; car s'ils changeaient, Ils seraient divisibles. » Je rétablis pour toute cette phrase le lexte des manuscrits : Τὴν νομὴν τυγχάνειν. Λέγει δὲ... κ. τ. λ. (19) II établit plus bas que les atomes ne sont pas infiniment petits, dans le sens absolu du mot. (20) Je lis avec les manuscrits de la Bibl. royale, τὴν εἵξιν. (21) Je rétablis ainsi le texte, avec le secours des manuscrits : ἀδιανόητον γάρ· καὶ τ. σ. ε. α. χ. ὅθεν δή ποτε τοῦ ἀπείρου, ἐξ οὗ ἄν π. (22) II ne s'agit pas Ici des images qui émanent des corps, mais bien de celles qui se forment spontanément. (23) Le texte reçu n'est susceptible d'aucun sens. Un des manuscrits de la Bibliothèque royale donne une autre leçon : Ταιαύτην ἐκληθὴν ὄγνων τινων. Le moi ἐκληθήν doit être une corruption de quelque autre accusatif, par exemple ἐκροὴν ou ἐκβολήν. (24) Elles résultent seulement de la disposition des parties et ne constituent pas le sujet à titre d'éléments. (25) Forme, pesanteur, étendue. (26) Ici encore II faut, pour avoir un sens raisonnable, rétablir le texte des manuscrits : Ἀφῖχθαί τε ἀμέλει καὶ πρὸς ὁρατὰς ἀτόμους. (27) Manuscrits : Πηλίκοι γάρ τινες δῆλον ὡς ἀπειροί εἰσιν ὄγκοι. (28) Voici tout le raisonnement complété : Nous ne pouvons nous former une idée de l'atome que par analogie, et l'analogie nous démontre qu'il n'est pas infiniment petit. En effet, comparons-le aux plus petites particules sensibles et tâchons d'abord de nous former une idée de ces dernières : pour cela il nous faut prendre un terme de comparaison dans les objets complexes et composés de parties. Faisant abstraction de tous les caractères autres que l'étendue, nous voyons que ces objets ont une dimension, les uns plus grande, les autres moindre, mesurant une étendue plus ou moins grande. La plus petite particule sensible aura donc une dimension ; elle mesurera la plus petite étendue sensible, c'est-à-dire qu'elle ne sera pas infiniment petite. Appliquant cette analogies l'atome, on arrive à le concevoir comme mesurant la plus petite étendue possible, mais non comme n'ayant aucune étendue, ce que voulait prouver Épicure. (29) Les atomes ont tous un mouvement de va-et-vient, un mouvement oscillatoire ; si l'on ne considère que le mouvement dans une seule direction, avant qu'il y ail retour de l'atome à la position première, ce mouvement s'accomplit dans le temps le plus court possible; et par conséquent la durée de ce mouvement élémentaire est la même pour tous. Mais cela n'est plus applicable au mouvement des atomes clans un temps plus long, c'est-a-dire dans un temps que nous puissions concevoir et mesurer avec l'intelligence; car alors il n'y a plus mouvement dans un seul sens, mais mouvement de va-et-vient, chocs fréquents, desquels résulte le mouvement continu de l'atome. Il faut donc considérer trois moments dans le mouvement des atomes qui forment les corps : 1° dans le temps le plus court possible, un mouvement dans une seule direction, mouvement également rapide pour tous les atomes; 2° dans un temps plus long, accessible a la raison, une série de mouvements de va-et-vient ; 3° dans un temps sensible, un mouvement continu résultant de ces mouvements oscillatoires que la raison seule peut concevoir. Nous construisons ainsi cette phrase, à l'aide des manuscrits de la Bibliothèque royale : Ἀλλὰ μὴν καὶ κατὰ τὰς συγκρίσεις οὐ θάττων ἑτέρα ἑτέρας ῥηθήσεται, τῶν ἀτόμων ἰσοταχῶν οὐσῶν, τῷ ἐφ' ἕνα τόπον φέρεσθαι τὰς ἐν τοῖς ἀθροίσμασιν ἀτόμους καὶ κατὰ τὸν ἐλάχιστον συνεχῆ χρόνον, εἰ μὴ ἐφ' ἕνα κατὰ τοὺς λόγῳ θεωρητοὺς χρόνους· ἀλλὰ πυκνὸν ἀντικόπτουσιν, ἕως ἂν ὑπὸ τὴν... κ. τ. λ. (30) Sur les choses qui ne sont pas directement perçues par les sens. (31) Il faut ajouter, pour compléter le raisonnement : Et la pensée conçoit qu'il doit y avoir non un seul mouvement continu, mais une série de mouvements. (32) Je rétablis le texte des manuscrits : Δεῖ συνορᾷν ἀναφέροντα ἐπὶ τὰς... (33) Souffle et chaleur. (34) Je lis avec les manuscrits de la Bibliothèque royale : Συμπιπτόντων τοῖς πορίμοις. Schneider avait soupçonné cette correction. (35) Il faut ajouter, pour compléter le sens : Et l'âme étant un corps (ce qu'il démontre immédiatement après), il doit en émaner des particules. (36) Je rétablis le texte des manuscrits, qui est fort intelligible : Δῆλον οὖν ὡς καὶ φθαρτούς φησι τοὺς κόσμους, μεταβαλλόντων τῶν μερῶν. Καὶ ἐν ἄλλοις τὴν γῆν τῷ ἀέρι ἐποχεῖσθαι. C'est là une des nombreuses remarques que Diogène a semées au milieu du texte d'Épicure. (37) Manuscrit : Ἀλλὰ καὶ διαφόρους αὐτοὺς ἐν τῇ ιβʹ περὶ αὐτοῦ φησιν· οὓς μὲν γὰρ σφαιροειδεῖς, καὶ ᾠοειδεῖς ἄλλους, καὶ ἀλλοιοσχήμονας ἑτέρους· (38) Manuscrits de la Bibliothèque royale : Καὶ έν μέν τισι περιόδοις καὶ χρόνοις ἀπὸ τῶν ἀπὸ τοῦ ἀπειρου. (39) Manuscrit : Μήτε αὖ πυρὶ ἅμα ὄντα συνεστραμμένα, τὴν μακαριότητα κεκτημένα καταβούλησιν, τὰς... |