1
DORIS ET GALATÉE (01)
1.
DORIS. Le bel amoureux, Galatée, que ce berger de Sicile (02)
qu'on dit raffoler de toi !
GALATÉE. Trêve aux plaisanteries, Doris. Quel qu'il soit, il est fils de
Neptune.
DORIS. Que fait cela ? Fût-il fils de Jupiter lui-même, avec son air sauvage,
son corps velu, et, ce qui met le comble à sa laideur, avec son œil unique,
crois-tu que sa naissance pourrait changer sa figure ?
GALATÉE. Ce corps velu, comme tu dis, cet air sauvage, n'ont rien de
repoussant. Ce sont des traits de beauté mâle. Quant à son œil, il sied bien
à son front, et il n'en voit pas moins clair que s'il en avait deux.
DORIS. Il semble, Galatée, que tu n'aies pas un amoureux, mais un amant dans
Polyphème, à entendre l'éloge que tu fais de lui.
2.
GALATÉE. Ce n'est pas mon amant, et je ne puis souffrir vos reproches
injurieux. On voit bien que vous ne parlez ainsi que par jalousie, parce qu'un
jour, en faisant paître ses troupeaux, et nous ayant aperçues du haut d'un
rocher, folâtrant sur la plage, au pied de l’Etna, à l'endroit où le rivage
s'allonge entre la mer et la montagne, il ne vous regarda pas, mais me trouva la
plus belle, après avoir fixé son oeil sur moi seule. Voilà ce qui vous
chagrine. C'est une preuve que je suis plus jolie que vous, et plus digne d'être
aimée. Vous, l'on vous a dédaignées.
DORIS. Si un berger qui n'y voit pas t'a trouvée jolie, tu crois que j'en serai
jalouse ! Que peut-il trouver d'aimable en toi ? Ta blancheur peut-être ?
Accoutumé, je crois, à ne voir que du fromage et du lait, il ne trouve beau
que ce qui leur ressemble.
3.
Mais veux-tu savoir quelle est ta beauté ? Monte sur un rocher, un jour de
calme, penche-toi vers la mer, regarde-toi, et tu verras que tu n'as d'attrait
qu'un teint fort blanc. Or, on n'aime la blancheur que relevée par un peu de
rougeur.
GALATÉE. Eh bien ! La blancheur sans mélange de mon teint ne m'empêche pas
d'avoir un amoureux, tandis que pas une de vous ne trouve de berger, de matelot,
ni de batelier qui lui rende hommage. D'ailleurs Polyphème est musicien.
4.
DORIS. Ne parlons pas de cela, Galatée. Nous l'avons entendu chanter, lorsque,
dernièrement, il venait te faire la cour. Ô bonne Vénus ! On eût cru
entendre braire un âne ! Et puis quelle lyre ! un crâne de cerf dépouillé de
ses chairs. Les cornes servaient de branches. Il les avait jointes entre elles
et y avait attaché des cordes, sans les tendre avec des chevilles. Il modulait
je ne sais quel air faux et discordant, criant de son côté, tandis que la lyre
jouait du sien, si bien que nous ne pouvions nous empêcher de rire, en
entendant ce concert amoureux. Echo, toute bavarde qu'elle est, ne voulait pas répondre
à ses mugissements. Elle avait honte de paraître imiter ce chant rude et
ridicule.
5.
Lui cependant tenait entre ses bras, comme un joujou, un petit ours, aussi velu
que son maître. Ô Galatée, qui ne t'envierait un tel soupirant ?
GALATÉE. Eh bien ! Doris, montre-nous le tien, pour voir s'il est plus beau,
s'il chante plus juste, s'il sait mieux jouer de la lyre !
DORIS. Je n'ai pas d'amoureux, et je ne me vante pas d'être aimable, mais un
amant comme ton Cyclope, qui sent le bouc, qui, dit-on, mange de la chair crue,
qui dévore les étrangers débarquant dans son île, tu peux le garder et le
payer de retour.
2. LE
CYCLOPE ET NEPTUNE
1.
LE CYCLOPE. Ô mon père ! Quel traitement m'a fait subir l'hôte abominable,
qui, après m'avoir enivré, m'a aveuglé, en m'attaquant pendant mon sommeil !
NEPTUNE. Qui donc a osé te traiter ainsi, Polyphème ?
LE CYCLOPE. Un homme, qui d'abord s'est appelé Personne, et qui, en s'enfuyant,
déjà hors de la portée d'un trait, m'a dit s'appeler Ulysse.
NEPTUNE. Je sais qui tu veux dire. C'est le roi d'Ithaque. Il revenait par mer
d'Ilion. Mais comment t’a-t-il fait cela ? Il est pourtant bien brave.
LE CYCLOPE. Je surpris dans mon antre, en ramenant mes troupeaux du pâturage,
plusieurs hommes qui, sans doute, leur dressaient quelque embûche. Je bouche
aussitôt l'entrée de ma caverne avec l'énorme pierre qui lui sert de porte,
j'allume du feu avec un arbre que j'avais apporté de la montagne, et je m'aperçois
que mes étrangers cherchaient à se cacher. J'en saisis quelques-uns et, comme
c'est tout simple avec des voleurs, je les mange. Alors ce scélérat de
Personne ou d'Ulysse me verse et me donne à boire je ne sais quelle drogue,
douce et d'agréable odeur, mais des plus dangereuses et des mieux faites pour
troubler les sens. Sitôt, en effet, que je l'eus bue, il me sembla que tout
tournait, que ma caverne s'en allait sens dessus dessous. En un mot, je n'avais
plus ma raison. Enfin, je me sentis enchaîné par le sommeil. Cependant l'autre
aiguise un pieu, le fait rougir au feu, et me crève l'œil pendant que je
dormais, et depuis ce temps-là, Neptune, je n'y vois plus.
3.
NEPTUNE. Tu dormais donc bien profondément, mon fils, pour ne t'être pas réveillé
en sursaut, tandis qu'on t'aveuglait ? Mais comment Ulysse s'est-il enfui ? Je
suis bien sûr qu'il n'a pu déranger la pierre de ta porte.
LE CYCLOPE. C'est moi qui l'avais ôtée, pour mieux le saisir au passage. Assis
à l'entrée, je lui donnais la chasse en étendant les mains, je ne laissais
passer que mes brebis qui allaient au pâturage et je recommandais au bélier
tout ce qu'il devait faire à ma place.
4.
NEPTUNE. Je comprends : ils se sont évadés sous tes brebis, sans que tu t'en
doutes. Mais il fallait appeler les autres cyclopes à ton aide.
LE CYCLOPE. Je l'ai fait, mon père, et ils sont accourus, mais, lorsqu'ils
m'ont demandé le nom du traître, et que je leur ai dit Personne, ils m'ont cru
fou, et ils sont partis. Le scélérat m'avait abusé sur son nom, mais ce qui
m'a fait le plus de peine, c’est qu'en me reprochant mon malheur, il m'a dit :
"Va, Neptune, ton père lui-même ne te guérira pas."
NEPTUNE. Sois tranquille, mon fils, je te vengerai de lui. Il saura que, si je
ne puis guérir ceux qui sont privés de la vue, il est en mon pouvoir de sauver
ou de perdre ceux qui naviguent, et il navigue encore.
3. ALPHÉE
ET NEPTUNE
1.
NEPTUNE. Qu'est-ce donc, Alphée ? Seul de tous les fleuves, tu descends dans la
mer sans te mêler à l'onde salée, ainsi que font les autres. Tu ne t'arrêtes
pas à y répandre tes eaux, mais tu traverses la mer sans te confondre avec
elle, et tu conserves à ton cours sa douceur, sa pureté et sa transparence. Il
semble que tu plonges dans l'abîme comme une mouette ou un goéland, pour aller
reparaître ailleurs.
ALPHÉE. C'est l'œuvre de l'amour, Neptune. Ne m'en fais pas de reproche. Toi
aussi, tu as quelquefois aimé.
NEPTUNE. Est-ce d'une femme, Alphée, ou d'une nymphe que tu es épris, ou de
quelqu'une des Néréides ?
ALPHÉE. Non, Neptune, c'est d'une fontaine.
NEPTUNE. Et en quelle contrée de la terre coule-t-elle ?
ALPHÉE. Dans une île, en Sicile. On la nomme Aréthuse (04).
2.
NEPTUNE. Je la connais, Alphée, cette Aréthuse. Elle n'est pas sans charmes.
Elle est limpide, émane d'une source pure, et son eau brille au-dessus des
cailloux, qui lui donnent un éclat argentin.
ALPHÉE. Que tu connais bien cette fontaine, Neptune ! Je me rends vite auprès
d'elle.
NEPTUNE. Va donc et sois heureux dans tes amours. Mais dis-moi, où as-tu vu Aréthuse
? Tu es Arcadien, et elle est de Syracuse !
ALPHÉE. Je suis pressé et tu me retardes, Neptune, par des questions
insignifiantes.
NEPTUNE. C'est vrai, va vite auprès de ta bien-aimée. Quand tu seras sorti du
sein de la mer, mêle-toi à cette fontaine, et d'un commun accord, coulez tous
deux d'un seul et même cours.
4
MÉNÉLAS ET PROTÉE (05)
1.
MÉNÉLAS. Que tu te changes en eau, Protée, je veux bien le croire, tu es un
dieu marin. En arbre même, cela passe encore. Il y a plus. Que tu te
transformes en lion, cela n'est pas tout à fait hors de créance, mais que tu
deviennes du feu, toi, un habitant de la mer, voilà qui est étonnant, et dont
je doute.
PROTÉE. N'en sois pas étonné, Ménélas. Il en est ainsi.
MÉNÉLAS. Oui, je l'ai vu moi-même. Mais il me semble, entre nous, que tu uses
de prestige en cette affaire, que tu fascines les yeux des regardants, sans
devenir réellement ce que tu parais être (06).
2. PROTÉE. Et quelle fascination peut-il y avoir dans des choses si manifestes
! N'as-tu pas vu de tes yeux bien ouverts en quelles formes je me suis changé ?
Si tu n'y crois pas, s'il te semble que ce soit une pure illusion, un vain fantôme
qui apparaît à tes regards, approche la main de moi, mon brave, lorsque je
suis changé en feu. Tu verras si je n'en ai que l'apparence ou si j'ai bien
alors le pouvoir de brûler.
MÉNÉLAS. L'expérience, Protée, n'est pas très sûre.
PROTÉE. Tu n'as donc jamais vu de polypes, Ménélas, et tu ne connais pas les
propriétés de ce poisson (07)
!
MÉNÉLAS. Si vraiment, j'ai vu des polypes, mais je serais charmé d'apprendre
de toi quelles en sont les propriétés.
3.
PROTÉE.À quelque rocher qu'ils viennent attacher la cavité de leurs pattes ou
se coller avec leurs bras, ils se rendent semblables à lui, quittent leur
couleur naturelle pour prendre celle du rocher, et trompent ainsi les pêcheurs
par une ressemblance qui les assimile entièrement à la pierre.
MÉNÉLAS. On dit cela : mais ce que tu fais est bien plus incroyable, Protée.
PROTÉE. Je ne sais, Ménélas, qui tu croiras, si tu n’en crois pas tes yeux.
MÉNÉLAS. Oui, je l'ai vu et revu, mais c'est un prodige inconcevable qu'un même
être soit à la fois du feu et de l'eau.
5
PANOPE ET GALÉNÉ (08)
1.
PANOPE. Hier, as-tu vu, Galéné, ce que la Discorde a fait au repas, en
Thessalie, parce qu'on ne l'avait pas invitée à ce banquet ?
GALÉNÉ. Je n'étais pas de votre banquet. Neptune m'avait ordonné, Panope, de
veiller, pendant ce temps, à ce que la mer fût tranquille. Qu'a donc fait la
Discorde, qui n'avait pas été invitée !
PANOPE. Thétis et Pélée se retiraient dans la chambre nuptiale, conduits par
Amphitrite et Neptune. Alors la Discorde, sans être vue, et profitant de ce que
les uns buvaient, les autres causaient avec bruit ou bien écoutaient la lyre
d'Apollon et les chants de Mars, jette au milieu de la salle une pomme
magnifique, toute d'or, chère Galéné, et sur laquelle était écrit : "A
la plus belle !" La pomme roule, comme à dessein, vers l'endroit où étaient
couchées Juron, Vénus et Minerve.
Mercure la ramasse et lit l'inscription. Nous autres Néréides, nous gardons le
silence. Que faire à côté de si grandes déesses ? Elles, au contraire, réclament,
chacune, la pomme, prétendant y avoir droit, et, si Jupiter ne les eût séparées,
l'affaire en serait venue aux coups. Alors le dieu : "Je ne veux pas,
dit-il, décider entre vous (elles avaient voulu, en effet, le prendre pour
arbitre), mais descendez sur le mont Ida, auprès du fils de Priam. C'est un bon
juge en fait de beauté, un vrai connaisseur, et il ne vous jugera pas mal.
GALÉNÉ. Qu'ont fait alors les déesses, Panope ?
PANOPE. Elles se rendent aujourd'hui, je crois, au mont Ida, et quelqu'un
viendra sans doute avant peu nous annoncer quelle est la préférée.
GALÉNÉ. Je te le dis d'avance, aucune autre ne sera victorieuse, puisque Vénus
combat ou bien le juge n'y verra pas clair.
6 TRITON,
AMYONÉ ET NEPTUNE
1.
TRITON. Près de Lerne, il vient chaque jour, Neptune, une jeune fille puiser de
l'eau ; elle est ravissante ; je ne crois pas avoir jamais vu de si charmante
enfant (09).
NEPTUNE. Est-elle de condition libre, Triton, ou bien est-ce une esclave chargée
de porter l'eau ?
TRITON. Non pas. C’est une des cinquante filles de Danaüs. Elle s'appelle
Amymoné. Je me suis informé de sa naissance et de son nom. Ce Danaüs est dur
envers ses filles, il les oblige à de rudes travaux, il les envoie puiser de
l'eau, et les instruit à n'être point paresseuses.
NEPTUNE. Fait-elle donc ainsi toute seule la longue route d'Argon à Lerne ?
TRITON. Toute seule. Argos, vous le savez, est un pays sec, où il faut sans
cesse apporter de l'eau.
NEPTUNE. Triton, je me suis senti vivement ému par ce que tu m'as dit de cette
jeune fille. Rendons-nous auprès d'elle.
TRITON. Allons ! Voici d'ailleurs l'instant où elle vient puiser l'eau, et
peut-être est-elle déjà à la moitié du chemin qui conduit à Lerne.
NEPTUNE. Attelle donc mon char ou plutôt, comme il serait trop long de placer
mes chevaux sous le joug et de mettre mon char en état, fais-moi venir un des
dauphins les plus légers. Je monterai dessus et j'arriverai plus vite.
TRITON. Voici le plus rapide des dauphins.
NEPTUNE. Fort bien. Partons. Toi, Triton, nage à mes côtés. Quand nous serons
arrivés à Lerne, je me mettrai quelque part en embuscade, et toi tu feras le
guet. Lorsque tu la verras venir...
TRITON. La voici !
3. NEPTUNE. Belle et jolie fille, Triton ! Il faut l'enlever.
AMYONÉ. Hé, l'homme ! Le ravisseur ! Où m'entraînes-tu ? Tu es un voleur de
gens, envoyé sans doute par mon oncle Egyptus. Je vais appeler mon père.
TRITON. Tais-toi, Amymoné, c'est Neptune !
AMYONÉ. Que parles-tu de Neptune ? Hé, l'homme, pourquoi me faire violence et
m'entraîner vers la mer ? Je vais me noyer, malheureuse, au milieu des flots.
NEPTUNE. Ne craignez rien, il ne vous sera fait aucun mal. Je vais faire jaillir
ici une source qui portera votre nom, en frappant de mon trident ce rocher où
se brise la marée (10).
Vous serez heureuse, et seule de vos sœurs, vous ne serez pas condamnée à
verser de l'eau après votre mort.
7
NOTUS ET ZÉPHYR
1.
NOTUS. Cette génisse, Zéphyr, que Mercure conduit en Egypte, Jupiter l'a donc
déflorée dans un amoureux transport (11)
?
ZÉPHYR. Oui, Notus. Mais ce n'était pas une génisse alors, c'était la fille
du fleuve Inachus. Aujourd'hui Junon lui a donné cette forme, jalouse de voir
Jupiter épris pour elle d'un violent amour.
NOTUS. Et l'aime-t-il encore, à présent qu'elle est génisse ?
ZÉPHYR. Certainement. Et voilà pourquoi il l'envoie en Egypte. Il nous ordonne
de ne pas soulever les flots qu'elle n'ait fait le trajet, car elle doit, en
arrivant, accoucher d'un fils dont elle est déjà grosse. Ce fils et sa mère
deviendront ensuite des dieux.
NOTUS. Une génisse au rang des dieux (12)
?
ZÉPHYR. Mais oui, Notus. Elle présidera même à la navigation, d'après ce
que m'a dit Mercure. Elle sera notre souveraine et enverra chacun de nous où
elle voudra ou bien nous empêchera de souffler.
NOTUS. Il faut lui faire notre cour, Zéphyr, puisqu'elle doit être notre
souveraine.
ZÉPHYR. Oui, par Jupiter ! nous obtiendrons par là ses bonnes grâces... Mais
voilà son trajet achevé, elle prend terre. Vois-tu ? elle ne marche plus sur
quatre pieds. Mercure la fait tenir debout et la change de nouveau en une femme
charmante.
NOTUS. C'est inconcevable, Zéphyr ! Elle n'a plus ni cornes, ni queue, ni pied
fourchu, c'est une aimable jeune fille. Mais qu'arrive-t-il donc à Mercure ? il
n'est plus le même. Ce n'est plus un jeune homme. Il a pris une figure de chien
(13).
ZÉPHYR. Pas d'indiscrétion. Il sait mieux que nous ce qu'il a à faire.
8
NEPTUNE ET LES DAUPHINS
1.
NEPTUNE. C'est très bien, dauphins, d'aimer ainsi les hommes ! Dernièrement
vous avez reçu et porté jusqu'à l'Isthme le jeune fils d'Ino (14),
tombé avec sa mère du haut des roches Scironides (15),
et toi, tu as aujourd’hui soutenu sur les flots le chantre de Méthymne (16),
tu l'as transporté comme il était, avec ses habits de chanteur et sa lyre,
jusqu'au Ténare (17).
Tu lui es venu en aide quand il allait périr victime des matelots.
NEPTUNE. Ne soyez pas surpris, Neptune, que les dauphins soient bons envers les
hommes, puisque nous-mêmes nous sommes des hommes changés en poissons.
NEPTUNE. Aussi ne suis-je pas content de Bacchus qui, après vous avoir vaincus
dans un combat naval, vous a métamorphosés de la sorte, lorsqu'il eût suffi
de vous avoir soumis, comme il en avait soumis d'autres. Mais apprends-moi,
dauphin, comment s'est passée l'aventure d'Arion (18).
2.
NEPTUNE. Périandre, je crois, aimait à l'entendre, et souvent l'appelait auprès
de lui, à cause de son habileté. Enrichi par les bienfaits du tyran, le
musicien désira retourner par mer à Méthymne, sa patrie, afin d'y montrer sa
richesse. Il monte sur un vaisseau appartenant à des brigands, laisse voir
qu'il emporte avec lui beaucoup d'or et d'argent, si bien qu'arrivés an milieu
de la mer Egée, les matelots conspirent contre lui. Alors Arion (j’entendis
tout cela en nageant près du vaisseau) : "Puisque vous l'avez résolu,
dit-il, laissez-moi prendre mes habits de chanteur, chanter mon hymne funèbre
et me précipiter moi-même dans la mer." Les matelots le lui permettent.
Il prend ses habits de chanteur, fait entendre un air des plus attendrissants et
se précipite dans les flots, sans aucun espoir de salut. C'est alors que je le
soulève sur mon dos, et que je le porte en nageant jusqu'au Ténare.
NEPTUNE. Je te fais compliment de ton amour pour la musique, et tu as dignement
payé Arion du plaisir que tu as eu à l'entendre.
9
NEPTUNE, AMPHITRITE ET LES NÉRÉIDES
1.
NEPTUNE. Que le détroit où cette jeune fille (19)
est tombée s'appelle désormais Hellespont, et vous, Néréides, prenez son
corps et portez-le en Troade, pour qu'il y soit enseveli par les habitants.
AMPHITRITE. Permets plutôt, Neptune, qu'elle ait pour tombe la mer à laquelle
elle donne son nom. Nous sommes touchée des maux que lui a fait souffrir sa marâtre.
NEPTUNE. Cela ne se peut, Amphitrite. Il ne serait pas convenable qu'elle demeurât
ainsi couchée à l'aventure sur le sable. Il faut, comme je l'ai dit, qu'elle
soit ensevelie en Troade on dans la Chersonèse (20).
Et puis ce sera pour elle une assez grande consolation de voir bientôt Ino (21),
souffrant ce qu'elle a souffert, poursuivie par Athamas, et forcée de se jeter
dans la mer, du haut des rochers que le Cithéron étend jusqu'aux flots, en
tenant son fils entre ses bras.
AMPHITRITE. Mais il faudra aussi sauver cette Ino, en considération de Bacchus
dont elle a été la nourrice.
NEPTUNE. (22)
Sauver une femme si méchante ? Cependant il ne faut pas, Amphitrite, désobliger
Bacchus.
UNE NÉRÉIDE. Mais comment Hellé est-elle tombée de son bélier, tandis que
son frère Phryxus poursuit sans danger sa route ?
NEPTUNE. C'est tout simple. Il est jeune et capable de résister à la rapidité
des mouvements. Celle-ci, peu accoutumée au galop de cette étrange monture, et
s'étant mise à regarder l'abîme béant au-dessous d’elle, fut troublée et
saisie d'effroi. La rapidité de la course lui donna le vertige, elle lâcha les
cornes du bélier, auxquelles elle s'était tenue jusque-là, et tomba dans les
flots.
LA NÉRÉIDE. Néphélé, sa mère, n'aurait-elle pas dû lui prêter secours
dans sa chute ?
NEPTUNE. C'est vrai, mais le destin est plus puissant que Néphélé.
10 IRIS
ET NEPTUNE
1.
IRIS. Cette île errante (23),
Neptune, qui, détachée de la Sicile, nage encore cachée sous les eaux,
Jupiter ordonne que tu la fixes sur-le-champ. Il veut que tu la fasses monter à
la surface des flots et qu'elle apparaisse visible (24),
au milieu de la mer Egée et arrêtée sur une base inébranlable. Il en a
besoin.
NEPTUNE. Il va être obéi. Mais à quoi lui servira-t-elle, Iris, quand,
devenue visible, elle cessera d'être flottante ?
IRIS. Latone (25)
doit y venir accoucher. Elle commence à ressentir avec force les douleurs de
l'enfantement.
NEPTUNE. Eh quoi ! Le ciel n'est-il pas un bon endroit pour accoucher ? Ou bien,
à défaut du ciel, n'a-t-on pas toute la terre pour recevoir les enfants de
Latone ?
IRIS. Non vraiment, Neptune. Junon, par un serment terrible, a fait promettre à
la Terre de ne donner aucun asile à Latone en travail, mais cette île n'est
pas comprise dans le serment, puisqu'elle n'a pas encore paru.
NEPTUNE. J’entends. Ile, arrête-toi ! Sors une seconde fois de l'abîme ! Ne
sois plus emportée par les vagues ! Demeure immobile, et reçois, île
bienheureuse, les deux enfants de mon frère, les plus beaux des dieux! Et vous,
Tritons, transportez-y Latone. Que le calme règne de toutes parts. Quant au
serpent qui la poursuit et l'effraye, les petits enfants, nés à peine,
l'attaqueront et vengeront leur mère. Va, Iris, annonce à Jupiter que tout est
prêt. Délos est fixée. Que Latone y vienne et mette au jour ses enfants.
11 LE
XANTHE ET LA MER (26)
1.
LE XANTHE. Ô Mer, reçois-moi. Je suis dans un état pitoyable. Eteins le feu
qui me brûle !
LA MER. Qu'est-ce donc, Xanthe, qui t'a ainsi brûlé ?
LE XANTHE. C'est Vulcain ! Me voilà presque en charbon, malheureux que je suis
! Je grille !
LA MER. Mais pourquoi t'a-t-il mis tout en feu ?
LE XANTHE.À cause du fils de Thétis. Comme il massacrait les Phrygiens, je
voulus le fléchir par mes prières, mais loin de calmer sa fureur, il
encombrait mon courant de cadavres. J'eus alors pitié de ces misérables, je m'élançai
pour le submerger et pour l'obliger, par crainte, à laisser les hommes en
repos.
Alors Vulcain, qui par hasard était près de nous, rassemble tout le feu, je
crois, qu'il avait dans ses forges, tout celui de l'Etna, tout le feu du monde
enfin, et vient fondre sur moi. Il entraîne à l'instant mes peupliers et mes
tamarins, rôtit mes malheureux poissons et mes anguilles, et me fait bouillir
au point d'être presque tout à fait desséché. Tu vois en quel état m'a mis
cette brûlure.
LA MER. Oui, pauvre Xanthe, te voilà tout trouble et tout bouillant. Trouble
par le sang des cadavres, bouillant par les feux dont tu parles. Mais aussi
pourquoi t'élancer contre un de mes enfants, sans respect pour le fils d'une
des Néréides ?
LE XANTHE. Eh ! ne devais-je pas avoir pitié de mes voisins les Phrygiens ?
LA MER. Et Vulcain ne devait-il pas avoir pitié d'Achille, le fils de Thétis ?
12
DORIS ET THÉTIS
1.
DORIS. Pourquoi pleures-tu, Thétis ?
THÉTIS. Ah ! Doris, je viens de voir une charmante fille (27)
enfermée par surprise dans un coffre avec son petit enfant nouveau-né (28).
Le père a ordonné à des matelots de prendre le coffre, puis, quand ils
seraient à une grande distance de la terre, de le lancer à la mer, afin que
cette infortunée pérît avec son fils.
DORIS. Et pourquoi cela, ma sœur ? Raconte-moi cette aventure. Tu parais la
savoir parfaitement.
THÉTIS. Acrisius, père de cette charmante enfant, la gardait séquestrée dans
une chambre d'airain. Alors, est-ce vrai ou non, on le dit du moins, Jupiter,
changé en or, pénétra auprès d'elle à travers le toit, et celle-ci, ayant
reçu dans son sein le dieu qui tombait sous forme de pluie, devint enceinte. Le
père, vieillard cruel et jaloux, s'en étant aperçu, fut saisi de fureur, et
croyant qu'elle avait eu commerce avec quelque amant, la fit mettre dans le
coffre, à peine accouchée.
DORIS. Et que faisait-elle, Thétis, lorsqu'on l'enfermait ainsi ?
THÉTIS. Elle ne disait rien pour elle, Doris, et elle se soumettait à cette
sentence, mais elle suppliait d'épargner son enfant, montrant, tout en larmes,
à son grand-père, ce pauvre petit, d'une beauté ravissante, qui, sans se
douter de son malheur, souriait en regardant la mer. Mes yeux se remplissent de
larmes à ce souvenir.
DORIS. Et tu me fais pleurer aussi. Mais sont-ils déjà morts ?
THÉTIS. Non. Le coffre flotte encore autour de Sériphe (29),
et ils y sont demeurés vivants.
DORIS. Que ne les sauvons-nous, en les faisant tomber dans les filets des pêcheurs
de Sériphe ? Ils les retireront et les sauveront par ce moyen.
THÉTIS. Tu as raison, agissons ainsi. Il ne faut pas abandonner cette infortunée
ni son charmant enfant.
13
NEPTUNE ET L'ÉNIPÉE
1.
L'ÉNIPÉE. Ce n'est pas bien, Neptune, car il faut que je te parle franc. Tu
m'enlèves ma maîtresse, en prenant ma ressemblance, et tu as ses premières
faveurs, mais c'est à moi qu'elle croyait céder, et voilà pourquoi elle se prêtait
à tes caresses.
NEPTUNE. Pourquoi aussi, Énipée (30),
faire le dédaigneux et l'insouciant avec une fille aussi belle ? Elle vient
chaque jour auprès de toi, toute mourante d'amour, et toi, tu la méprises et
sembles prendre plaisir à ses peines. Elle se promène, rêveuse, sur tes
bords, elle entre parfois dans tes eaux et s'y baigne, elle souhaite de t'avoir
entre ses bras, et tu n'as pour elle que des rigueurs...
L'ÉNIPÉE. Eh bien ! fallait-il, pour cela, la ravir à ma tendresse, déguiser
Neptune en Enipée, et tromper la naïveté crédule de Tyro ?
NEPTUNE. Ta jalousie vient un peu tard, Énipée, après tes premiers dédains.
D'ailleurs le malheur de Tyro n'est pas bien grand, c'est à toi qu'elle a cru
accorder ses faveurs.
L'ÉNIPÉE. Pas du tout, puisqu'en la quittant, tu as dit que tu étais Neptune,
ce qui lui a causé beaucoup de peine. C'est donc un vol que tu m'as fait, en
jouissant d'un bien qui était à moi, en t'enveloppant de flots d'azur, qui
vous ont entourés tous les deux, et en jouant mon rôle auprès de la jeune
fille.
NEPTUNE. Mais tu ne la voulais pas, Énipée !
14 TRITON
ET LES NÉRÉIDES, IPHIANASSE ET DORIS (31)
1.
TRITON. Ce monstre marin, Néréides, que vous aviez envoyé pour dévorer
Andromède, la fille de Céphée, n'a pas fait le moindre mal à cette jeune
fille, comme vous le croyiez, et c'est lui qui est mort.
UNE NÉRÉIDE. Et qui l'a tué, Triton? Est-ce Céphée, qui, après avoir placé
sa fille comme un appât, s'est caché pour le tuer et l'a guetté avec une
troupe nombreuse ?
TRITON. Nullement. Mais vous connaissez, je crois, Persée, ce fils de Danaé,
que son grand-père maternel a fait enfermer dans un coffre et lancer avec sa mère
au milieu des flots. C'est vous qui l'avez sauvé, Iphianasse (32),
par pitié pour ces malheureux.
IPHIANASSE. Oui, je le connais. Ce doit être à présent un jeune homme aussi
brave que beau.
TRITON. C'est lui qui a tué le monstre.
IPHIANASSE. Et pourquoi cela, Triton ? Il ne devait pas nous récompenser ainsi
de lui avoir sauvé la vie.
TRITON. Je vais vous dire le fait, tout comme il s'est passé. Il était en
marche contre les Gorgones, pour les combattre, suivant l'ordre du roi (33),
et déjà il était arrivé en Libye.
IPHIANASSE. Tout seul, Triton, ou bien avec des compagnons qu'il avait emmenés
avec lui ? C'est que la route n'est pas facile...
TRITON. Il était en l'air. Minerve lui avait donné des ailes. Parvenu au lieu
où séjournaient les Gorgones, il les trouva, je crois, endormies. Alors, il
trancha la tête de Méduse, et s'envola (34).
IPHIANASSE. Mais comment a-t-il fait pour la regarder ? On ne peut soutenir la
vue des Gorgones, et quiconque les voit ne peut plus, après, voir autre chose.
TRITON. Minerve lui mit un bouclier devant les yeux. Voici du moins ce que j'ai
entendu Persée raconter à Andromède et ensuite à Céphée. Minerve donc lui
fit voir sur ce bouclier, bien poli, ainsi que dans un miroir, la figure de Méduse,
et lui, saisissant de la main gauche la chevelure qu'il voyait reflétée, et
tenant de la main droite son cimeterre, coupa la tête et prit son vol, avant
que les sœurs se fussent réveillées.
3. Mais lorsque, arrivé près du rivage éthiopien, il allait descendre à
terre, il aperçoit Andromède exposée sur un rocher battu des flots. Grands
dieux ! qu'elle était belle, attachée ainsi, les cheveux épars, demi-nue, le
sein découvert ! Persée saisi de pitié à la vue d'un tel malheur, lui
demande la cause de son supplice. Bientôt il est épris d'amour, et comme il
faut d'abord sauver la jeune fille, il prend la résolution de lui venir en
aide. Dès que paraît le monstre affreux qui devait dévorer Andromède, le
jeune homme s'élève dans les airs, armé de son épée, et fond sur lui en lui
présentant la tête de la Gorgone. Le monstre est pétrifié. Il expire, et
toute la partie de son corps placée devant Méduse est changée en rocher. Persée
détache les liens de la jeune fille, lui présente la main pour l'aider à
descendre, sur la pointe du pied, de ce rocher qui était fort glissant, et
maintenant il se marie dans le palais de Céphée. Puis il emmènera sa femme à
Argos. C'est ainsi qu'Andromède, au lieu de la mort, a trouvé un parti qui
n'est pas à dédaigner.
IPHIANASSE. Je ne suis pas fâchée de ce dénouement En effet, cette jeune
fille nous avait-elle offensées, parce que sa mère avait été trop fière et
s'était vantée d'être plus belle que nous ?
DORIS. Non, mais le supplice de la fille eût torturé le cœur de la mère.
IPHIANASSE. Ne songeons plus, Doris, aux propos insolents qu'a pu tenir une
barbare. Elle a été assez punie en tremblant sur le sort de sa fille. Réjouissons-nous
plutôt de cet hymen.
15 ZÉPHYR
ET NOTUS
1.
ZÉPHYR. Non, jamais pompe plus magnifique ne s'est offerte à mes yeux sur la
mer, depuis que je vis et que je souffle ! Et toi, ne l'as-tu pas vue, Notus ?
NOTUS. De quelle pompe veux-tu parler, Zéphyr ? Et quels étaient ceux qui la
composaient ?
ZÉPHYR. Tu as perdu le plus agréable coup d'oeil, un spectacle tel que tu n'en
verras jamais sans doute de pareil.
NOTUS. J'avais affaire le long de la mer Érythrée, et je soufflais dans cette
partie de l'Inde qui est voisine de la mer, de sorte que je n'ai pu voir ce dont
tu parles.
ZÉPHYR. Tu connais Agénor de Sidon ?
NOTUS. Oui, le père d'Europe. Eh bien ?
ZÉPHYR. C'est justement d'Europe que je veux te parler.
NOTUS. Ne veux-tu pas me dire que Jupiter aime depuis longtemps cette belle ? ce
n'est pas d'hier que je le sais.
ZÉPHYR. Puisque tu connais cet amour, apprends quelle en a été la suite.
Europe se promenait en jouant au bord de la mer, accompagnée des jeunes filles
de son âge, quand Jupiter, sous la forme d'un taureau, vint se jouer avec
elles. Il était d'une beauté parfaite, d'une blancheur irréprochable, ses
cornes d'une courbure gracieuse, le regard plein de tendresse. Il bondissait sur
le rivage et mugissait avec tant de douceur qu'Europe se hasarda à monter sur
son dos.À cet instant Jupiter, prenant sa course, s'élance vers la mer,
emportant avec lui la jeune fille, et se jette à la nage. Europe effrayée se
tient de la main gauche aux cornes du taureau pour ne pas glisser, et de l'autre
retient son voile où s'engouffre le vent (35).
3.
NOTUS. Le charmant spectacle, Zéphyr, la jolie scène d'amour de voir Jupiter
fendant l'onde et portant son amante !
ZÉPHYR. Le reste, Notus, est plus charmant encore (36).
Les flots s'abaissèrent au même instant, et la surface de la mer devint calme
et unie. Nous retenions tous notre souffle, et suivions, comme simples
spectateurs. Les Amours, glissant légèrement au-dessus de l'onde, qu'ils
effleuraient parfois du bout des pieds, portaient des flambeaux allumés et
chantaient les hymnes des époux. Les Néréides, sortant des flots, arrivaient
montées sur des dauphins, applaudissant, presque toutes demi-nues. Les Tritons
et tous les autres habitants des mers, dont l'aspect n'a rien de hideux,
dansaient autour de la jeune fille. Neptune, monté sur son char, ayant à ses côtés
Amphitrite, conduisait cette troupe, le visage rayonnant de joie, et frayait la
route à son frère qui fendait les flots. Enfin arrivait Vénus qui, portée
par deux Tritons, et couchée dans sa conque, jetait des fleurs de toute espèce
sur la jeune épouse.
4.
On a marché dans cet ordre, depuis la Phénicie jusqu'en Crète. Arrivé à
cette île, le taureau a disparu. Jupiter, prenant la main d'Europe, l'a
conduite vers un antre du Dictée, rougissante et baissant les yeux. Elle savait
dès lors pourquoi le dieu l'y conduisait. Puis chacun de nous s'est élancé,
de côté et d'autre, pour soulever les flots de la mer.
NOTUS. Heureux Zéphyr, qui as vu un pareil spectacle ! Moi, pendant ce temps-là,
je voyais des griffons, des éléphants et des hommes noirs (37).
(01)
L'idée de ce dialogue, est prise de la VIe Idylle
de Théocrite, intitulée les Bucoliastes,
et de la XIe qui a pour titre le Cyclope.
Cf. Ovide, Métam., XIII.
(02)
Polyphème.
(03)
Voy. le IXe chant de l'Odyssée
et le Cyclope d'Euripide. Cf. Virgile, Én., livre III, épisode dAchéménide ; Ovide, Métam., liv. XIV.
(04) Voy.
Virgile, Églogue X, v. 4 ; Ovide, Métam.,
V, v. 513 ; Sénèque, Questions
naturelles, III, 26.
(05) Ceux
qui ont lu le IVe chant de l'Odyssée
voient aisément pourquoi Protée a Ménélas pour interlocuteur.
(06) Cf
Virgile, Géorg., épisode d'Aristée.
(07)
Voy. Pline, Hist. Nat., IX, XXIX.
(08) Cf
le vingtième Dialogue des dieux, et
Catulle l'Epithalame de Pélée et de Thétis.
(09) Amymoné,
l’une des Danaïdes, fut aimée de Neptune dont elle eut Nauplius.
(10) Voy.
le Dict. de Jacobi au mot Amymoné.
(11)
Sur Io, voy. le Prométhée d'Eschyle.
(12) Sous
le nom d'Isis.
(13) Anubis,
divinité égyptienne, que l’on confond avec Mercure. Cf. Ovide, Métam.,
IV, v. 689.
(14) Mélicerte.
Voy. le Dict. de Jacobi. Cf. Ovide, Métam.,
IV, v. 520.
(15)
Elles étaient situées sur le rivage occidental de l’Attique, entre Nisée et
Cromium, à peu de distance de l'isthme de Corinthe.
(16) Ville
de l’île de Lesbos, patrie d'Arion.
(17) Aujourd'hui
le cap Matapan.
(18)
Voy. pour cette légende, Hérodote, livre I, chap. XXIV ; Élien, Des
animaux, livre XII, XLV ; Ovide, Fast.
III, v. 80 et suivants.
(19)
Hellé, fille d'Athamas et de Néphélé, soeur de Phryxus. Voy. le mot Argonautes
dans le Dict. de Jacobi.
(20)
La Crimée actuelle.
(21)
Voy. Ino dans le Dict. de
Jacobi.
(22)
Les textes varient dans ce passage. L'édition de C. Jacobitz et celle de
Tauchnitz attribuent la première partie des paroles de Neptune à Amphitrite
Nous avons préféré le mouvement du dialogue suivi par Lehmann.
(23)
Délos, qui d'abord s’appelait Ortygie, du mot ὄρτυξ,
caille, parce que les cailles y abondaient. Lucien est le seul auteur qui
suppose qu'elle se soit détachée de la Sicile.
(24)
Jeu de mots δῆλος,
en grec, veut dire apparent, visible.
(25)
Fille de Saturne et de Phébé, mère d'Apollon et de Diane.
(26)
Critique d'Homère, Iliade, XXI.
(27)
Danaé, fille d'Acrésius. Cf. la charmante élégie de Simonide :
῞Οτε λάρνακι
δαιδαλέῃ
etc., t. XV, p. 71 de la Collection des poètes grecs de Boissonade, et Horace, ode XVI du livre III.
(28)
Persée.
(29)
Une des Cyclades, dans la mer Égée. Les Romains y exilaient leurs criminels.
Aujourd'hui Serpho.
(30)
Sur le fleuve Énipée et la nymphe Tyro, voy. le Dict.
de Jacobi. Le sujet de ce dialogue est tiré de l'Odyssée,
chant XI, v. 254 et suivants. Salmonée fut le fruit des amours de Neptune et de
Tyro. Sophocle avait fait une tragédie intitulée Tyro, dont cette aventure était probablement le sujet. Il n'en
reste qu'un fragment cité par Élien, Des
animaux. XI, chap. XVIII. On peut en lire la traduction dans le Théâtre
complet de Sophocle, traduit en vers par Théodore Guiard, p. 588.
(31)
Cf. Ovide, Métam. IV.
(32)
Une des Néréides. Vol. le dialogue XII.
(33)
Polydecte, roi de Séliphe.
(34)
Cf. Philopatris, § 8.
(35)
Cf. avec le gracieux tableau d'Ovide, Métam.,
fin du IIème livre; Horace, Ode XXVII
du liv. III.
(36)
Comparez avec la fin du IVème livre de Télémaque.
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