CICÉRON
ŒUVRES COMPLÈTES DE CICÉRON AVEC LA TRADUCTION EN FRANÇAIS PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE M. NISARD DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE; INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR - TOME QUATRIÈME - PARIS - CHEZ FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET Cie. LIBRAIRES - IMPRIMERIE DE L'INSTITUT DE FRANCE - RUE JACOB, - M DCCC LXIX
TOME IV.
ΝOTES SUR LE TRAITÉ DE LA DIVINATION.
Oeuvre numérisée et mise en page par Patrick Hoffman
ŒUVRES
COMPLÈTES
DE CICÉRON,
AVEC LA TRADUCTION EN FRANÇAIS,
PUBLIÉES
SOUS LA DIRECTION DE M. NISARD,
DE L'ACADÉMIE
INSPECTEUR GÉNÉRAL DE
L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
TOME QUATRIEME
PARIS,
CHEZ FIRMIN DIDOT FRERES, FILS ET Cie, LIBRAIRES,
IMPRIMEURS DE L'INSTITUT DE FRANCE
RUE JACOB, .
M DCCC LXIV
ΝOTES SUR LE TRAITÉ DE LA DIVINATION.
LIVRE PREMIER.
i. Ut Plato interpretatur, a furore duxerunt. La divination était appelée en grec μαντική, de μανία, fureur; μάντις signifiait devin. C'est l'étymologie donnée par Platon dans le Phèdre.
Chaldœi, non ex actis, sed ex gentis vocabulo. Du temps de Cicéron, on appelait Chaldéens ceux dont le métier était de prédire l'avenir par l'astrologie judiciaire.
Aut Dodonœo, aut Hammonis oraculo. L'oracle de Dodone, ville de la Chaonie, dans l'Épire, se rendait dans le temple de Jupiter, auprès de la ville. Il passait pour le plus ancien de tous les oracles ; et la fable dit que de deux colombes qui y rendaient des oracles, l'une s'envola à Delphes dans la Phocide, où était le temple d'Apollon ; et l'autre au temple de Jupiter Ammon en Libye. Régnier Desmarais.
II. Nihil publice sine auspiciis nec domi. Voyez Tite Live, vi,41. « Auspiciis hanc urbem conditam esse ; auspiciis bello ac pace, domi militiaeque omnia geri, quis est qui ignoret? »
Quumque magna vis videretur... in aruspicum disciplina. Le mot latin aruspex, aruspicis, est composé du mot ancien haruga ou aruga, qui signifiait une victime, et de l'ancien verbe spicio, qui signifie je regarde. Ainsi aruspice veut dire proprement inspecteur et observateur des victimes. Régn. Desm.
Furoris divinationem Sibyllinis maxime versibus. Quand Cicéron parle de la Sibylle, il entend toujours la Sibylle Erythrée, ainsi appelée parce qu'elle était d'Erythrée , ville d'Ionie, dans l'Asie Mineure. Voyez Aulu-Gelle, i, 19. Regn. Desm. — Les livres de la Sibylle furent d'abord confiés à des duumvirs (Denys d'Halicarnasse, iv, 62). Ils le furent en 387 à des décemvirs ( Tit. Liv. νι, 37), Il parait que, sous la dictature de Sylla, des quindécemvirs furent chargés de les consulter (Servius, ad Aen. vi, 73). (Note empruntée à M. J. V. Le Clerc.)
Octaviano bello, Cornelii Culleoli. Guerre civile de 666, sous le consulat de Cn. Octavius et de L. Cornélius Cinna. Voyez le Brutus, c. 47 ; le Traité de Natura Deorum, ii, 5; etc.
Cœciliœ, Balearici filiœ. Cécilia, fille de Métellus le Baléarique. Au chap. 46, Cicéron en parle encore, et dit : Caeciliam Metelli. Ce Métellus, fils de celui qu'on nommait Macédonien, fut consul avec T. Flamminus en 630, et reçut le surnom de Balearicus après ses victoires sur les peuples des îles Baléares. Voyez Florus, iii, 8.
III. Colophonius Xenophanes, unus, qui deos esse. Xénophane était contemporain de Pythagore, et il s'établit vers 536 à Élea ou Vélia, dans la Grande Grèce. Sa maxime était : ἓν τὸ ὂν καὶ πᾶν, l'être est un, tout est un. Il attaqua le premier avec force les fables du polythéisme, qui souillaient et défiguraient l'idée de la Divinité. Voyez Clément d'Alexandrie, p. 714 sqq.
Dicœarchus peripateticus. Dicéarque était de Messine, et il avait été disciple d'Aristote.
Cratippusque, familiaris noster. Cratippe était de Mitylène, dans l'île de Lesbos, et il enseigna la philosophie au fils de Cicéron.
Babylonius Diogenes... Antipater Posidonius 253 Diogène était Stoïcien, de la ville de Séleucie ; mais il fut nommé Babylonien, parce que Babylone, dont Séleucie était voisine, était beaucoup plus connue que celte ville. Antipater était aussi Stoïcien, de Tarse en Cilicie. Posidonius, autre Stoïcien, était d'Apamée en Syrie ; mais il fut appelé Rhodien, parce qu'il enseigna longtemps la philosophie à Rhodes. Cicéron parle très-souvent de ce philosophe. Régn. Desm.
Discipulus Antipatrri, degeneravit Panœtius. Panétius, Stoïcien très-célèbre, né à Rhodes, fut précepteur de Scipion l'Africain.
Nos, ut in reliquis rebus faciamus. Cicéron était de la nouvelle Académie, qui, débutant par le doute, examinait sur toute question le pour et le contre, et n'aboutissait pour le mieux qu'à la vraisemblance. Voyez Académ., ii,33.
V. Quum, ambulandi causa, in Lycœum. Cicéron, dans sa maison de Tusculum, avait deux endroits différents où il s'allait promener : l'un élevé et découvert qu'il appelait son Lycée, où d'ordinaire il se promenait le matin; et l'autre, plus bas et planté d'arbres, destiné pour les promenades d'après-midi, et qu'il appelait l'Académie. Regn. Des. Voyez Tusculanes, ii, 3.
VI. Aut vaticinatïonum. Sous le terme de vaticinations , Cicéron comprend tout ce qui était prédit par les oracles ou par les esprits, qu'on croyait possédés d'une espèce de fureur divine. Régn. Desm.
VII. Atque etiam ventos prœmonstrat. Pronostics empruntés d'Aratus, et traduits par Cicéron. Virgile les a reproduits dans les Géorgiques, i, 356 sqq.
Voici la traduction de Delille :
« Au premier sifflement des vents tumultueux,
Tantôt, au haut des monts, d'un bruit impétueux
On entend les éclats; tantôt les mers profondes
Soulèvent en grondant et balancent leurs ondes ;
Tantôt court sur la plage un long rugissement,
Et les noires forêts murmurent sourdement. »
VIII. Prognostica tua referta sunt. Cicéron avait traduit en latin les Pronostics d'Aratus; voilà pourquoi son frère lui dit Prognostica tua.
Cana fulix itidem fugiens. Vers d'Aratus, traduits par Cicéron, et plus tard imités par Virgile. Voici la traduction de Delille :
« Que je plains les nochers, lorsqu'aux prochains rivages
Les plongeons effrayés, avec des cris sauvages,
Volent du sein de Fonde; ou quand l'oiseau des mers
Parcourt en se jouant les rivages déserts;
Ou lorsque le héron, les ailes étendues,
De ses marais s'élance, et se perd dans les nues!
Seule, errant à pas lents sur l'aride rivage,
La corneille enrouée appelle aussi l'orage. »
IX. Vos quoque signa videtis. Mêmes observations que pour les vers précédents. Il faut étendre ces observations aux deux citations suivantes.
X. Quum Summanus in fatstigio Jovis. Quelques-uns pensent que ce Summanus n'est autre chose que Pluton, ainsi appelé comme souverain des âmes. Régn. Desm.
XI. Quos in secundo consulatus Urania. Cicéron avait composé, sur les événements arrivés pendant son consulat, trois livres en vers, dont il ne reste que quelques fragments ; le plus considérable est celui-ci, qu'il rappelle encore dans une lettre à son frère, ιι, 9 : « Quod me admones de nos ira Urania » Il supposait que la muse Uranie lui adressait tout ce discours ; c'est ce qu'il ne faut point perdre de vue en lisant les vers de Cicéron. (Note empruntée à M. J. V. Le Clerc.)
Quum tumulos Albano in mente nivales. Les nouveaux consuls allaient sacrifier à Jupiter Latial, sur le mont d'Albe, dans le temps des fériés latines. On peut voir, sur ces fériés, Denys d'Halicarnasse, Antiq. rom.9 iv, 154, et les Lettres à Atticus, i, 3.
XII. Lydius ediderat Tyrrhenœ gentis aruspex. Les Étruriens venaient d'une colonie de Lydiens, qui sortirent de Lydie sous le règne du roi Atys, et qui s'établirent en Toscane. Régn. Desm.
Sancta Jovis species claros spectaret in ortus. ,On voit dans le second livre de la Divination, c 20, et dans l'historien Dion, xxxvii, 34, que sous le consulat de Torquatus et de Cotta, deux ans avant celui de Cicéron, on avait commandé une colonne de marbre, pour y mettre une nouvelle statue de Jupiter, qui eût le visage tourné vers l'orient et vers les lieux où le peuple et le sénat avaient coutume de s'assembler. Mais la colonne n'ayant pu être achevée que sous le consulat de Cicéron, la statue de Jupiter ne fut pas plutôt placée sur cette colonne, que la conjuration de Catilina vint à être découverte. Il dit la même chose dans la harangue qu'il fit au peuple (in Cat. m, 8), après que Catilina fut sorti de Rome. Régn. Desm.
XIII. Quatuor tali jacti casu venereum. Les dés des anciens étaient marqués comme les nôtres ; mais ils jouaient avec quatre dés; et lorsqu'on amenait quatre six, cela s'appelait le point de Vénus. Voyez Casaubon, ad Suet. Aug. c. 71. Régn. Desm.
Ut eam factam a Scopa diceres. Scopas, fameux statuaire qui travailla au monument qu'Artémise lit ériger à Mausole. Voyez Pline, xxxvi, 5.
XV. Quod autem scriptum habetis, aut tripudium fieri. Cicéron appelle auspice forcé celui qui se prenait par le moyen des poulets qu'on tenait dans une espèce de cage; à la différence des auspices, qui se prenaient quelquefois lorsqu'un oiseau libre venait à laisser tomber quelque chose de son bec. Le mot latin dont on se servait en général pour exprimer l'auspice était tripudium, qui, selon Cicéron, au second livre de la Divination, c. 34, se disait auparavant terripanium, d'où ensuite on fit terripudium, et enfin tripudium. Et lorsqu'en prenant les auspices par les poulets sacrés, il leur était tombé du bec quelque chose de la pâte qu'on avait mise devant eux, cela s'appelait tripudium solistimum, ce qui était regardé comme le meilleur augure qu'on pût avoir. On est obligé de conserver en français la plupart de ces expressions augurales, parce que notre langue n'a point de mots pour exprimer des choses qui ne sont d'aucun usage parmi nous. Régn. Desm.
XVI. Ut P. Claudius, Appii Cœci filius. Dans la première guerre punique. C'est ce Claudius qui fit jeter à l'eau les poulets sacrés. Voyez le traité de Natura Deorum, ii,3.
M. Crasso quid acciderit videmus. Lorsque Crassus partit de Rome pour aller contre les Partîtes, C. Atéius, tribun du peuple, s'opposa à son départ et fit de grandes imprécations contre lui. Crassus n'ayant pas laissé d'aller à celte expédition, fut vaincu peu de temps après par les Parthes. Régn. Desm.
XVII. Eo Romulus regiones direxit. Partager et diviser les régions était en usage parmi les augures, quand ils voulaient prendre les auspices par le vol des oiseaux. Alors, avec leur bâton augurai, ils partageaient tout l'horizon en quatre parties, quelquefois en huit, et quelquefois en seize, pour montrer de quel endroit viendraient les auspices. Régn. Desm.
Quum situs esset in curia Saliorum. Les Saliens, prêtres de Mars, institués par Numa. Voyez Valère Maxime, i, 8, 11.
Cotem illam etn ovaculam. Tite Live ne parle que du 254 caillou : « Cotem quoque eodem loco sitam fuisse memorant, ut esset ad posteras miraculi ejus monumentum. » Il ajoute qu'on éleva au même endroit une statue d'Atlius, la tète voilée. — Supraque impositum puteal. On appelait puteal un autel creux en forme de puits, entouré d'une margelle, et qu'on plaçait ordinairement sur un terrain frappé de la foudre.
Ut apud te scriptum est de Tïb. Graccho. Cicéron renvoie à son traité de la Nature des Dieux, u, 4. Plu-tarque donne du (ait une explication un peu différente.
XVIII. Ut Bacis Bœotius, ut Epimenides Cres. Ce Bacis s'appelait Pisistrate, et on lui donna le nom de Bacis, on Bacchis, parce qu'il avait quelquefois des transports de fureur, et que c'était alors qu'il prédisait. — Pour Épiménide, on dit qu'ayant été envoyé par Agésarque son père pour garder ses troupeaux, il se retira dans un antre où il dormit 75 ans, ce qui donna lieu au proverbe grec dont parle Lucien dans son Timon : « Un sommeil plus long que celui d'Epiménide. » Diogène Laërce dit que ce fat à la persuasion d'Epiménide que les Athéniens érigèrent un autel au Dieu inconnu. Régn. Desm.
Ipse paucis post diebus est mortuus. Voyez Pline, vii, 36.
XX. Quœ Antiphontis interpretatione explicata. Cet Antiphon était d'Athènes, et vivait vers le temps de Platon. Il se mêlait d'expliquer les songes, et Lucien dans son Histoire véritable,9 parlant d'un temple de l'île des songes, dit qu'Antiphon, l'interprète des songes, était le devin et le prophète du temple. Régn. Desm.
Ut scriptum apud Philistum est. Phîlistus, selon quelques-uns, était de Naucratis, en Egypte ; et, selon quelques autres, il était de Syracuse.
Qui Galeotœ tum in Sicilia nominabanlur. Ces Galéotes étaient certains devins de Sicile, ainsi nommés parce qu'ils prétendaient venir d'un Galéotès, fils d'Apollon. Régn. Desm. Victorius, Etienne de Byzance, Élien parlent de ces Galéotes.
Apud Annium vestalis illa. C'est la vestale llia, mère de Romulus.
XXI. Numerii Fabii Plctoris graecis annalibus. Ce Numérius fut le second des Fabiens qu'on surnomma Pictor. Le premier, qui s'appelait Quintus Fabius, fut appelé Pictor parce qu'il avait peint le temple de la Santé à Rome. Régn. Desm. — Il y eut trois historiens célèbres de ce nom : Quintus, Numérius, Servius. Ils sont nommés par Tite-Live, Aulu-Gelle, Macrobe, Orose, Nonius.
ΧΧΙII. Ex Dinonis Persicis libris. On peut voir sur ces livres de Dinon, Athénée et Diogène de Laërce.
Ad mortem proficiscens Calanus Indus. Ce brachmane, attaqué d'une violente colique à l'âge de 83 ans, résolut, dit-on, de mourir publiquement sur un bûcher. Alexandre, pour l'honorer, fit assister à ce spectacle toute son armée en bataille. Régn. Desm.
XXIV. Hannibalem Cœlius scribit. Voyez sur Célius le témoignage de Cicéron, dans le 2e livre des Lois, c. ι ; le Brutus, 36 ; l'Orateur, 69.
In fano Junonis Laciniœ. Ce temple était dans la Grande-Grèce, sur le promontoire Lacinium, qui est appelé maintenant il Capo delle colonne. Voyez Tite Live, xxiv, 3.
Apud Agathoclem scriptum. On connaît deux historiens du nom d'Agathocle, l'un de Babylone, l'autre de Samos; Vossius croit qu'il s'agit ici du Babylonien.
XXV. Tertia te Phthiœ tempestas lœta. Vers d'Homère, Iliade, ix, 353. C'est Achille qui parle aux députés d*Agamemnon :
Ἤματί κεν τριτάτῳ Φθίην ἐρίβωλον ἱκοίμην. Platon, en mettant ce vers dans la bouche de Socrate, change ἱκοίμην en ἵκοιο. Voyez le Criton.
XXVI. Omnes hoc historici. Cette aventure est aussi racontée par Tite Live, ii, 36; Valère Maxime, i, 7,4; Lactance, ii, 7. Tite Live appelle cet homme Tib. Atiinius.
XXVIII. C. Marium cum fascibus. Marius et Cicéron étaient d'Arpinum, petite ville voisine d'Atina, dans le Latium. — In monumentum suum. On appelait monument de Marius un temple que Marius avait fait bâtir à Jupiter. Valère Maxime, ι, 7,5.
XXIX. Socrates in Platonis Politia. Le passage cité est au commencement du ixe livre de la République.
XXXI. Sed quid oculis rabere. Ces vers sont probablement de Pacuvius, dans sa tragédie d'Hercule ; c'est Cassandre qui parle. D'autres les croient tirés de la Cassandre d'Ennius. Régn. Desm.
ΧΧΧII. Quod, te inspectante, factum est. Cicéron combattait sous les ordres de Sylla, dans la guerre Sociale.
Discessit, ut ait Philistus. Philistus eut part à la faveur de Denys le tyran, qui, dans la suite, l'exila. Le fils le rappela, et lui donna le commandement d'une année de mer ; mais Philistus ayant été défait dans la bataille qu'il donna, il fut pris et tué par les ennemis, selon quelques-uns, et, selon d'autres, il se tua lui-même. Régn. Desm.
XXXIV. Ut ait Callisthenes. Voyez Xénophon, Hellen., vi, 4, 7 ; Diodore de Sicile, xv, p. 368.
Eodem tempore apud Lebadiam. Lébadée, petite ville de la Béotie, auprès de laquelle Trophonius, célèbre architecte, bâtit à Jupiter un temple sous terre, qui fut appelé l'antre de Trophonius, et où l'on prétendait qu'il rendait des oracles. Régn. Desm.
Illud in quo inerant sortes. Ces réponses étaient sur des espèces de dés ou de petits billets qu'on jetait dans une urne, et qui, étant ensuite tirés par un enfant, convenaient quelquefois aux questions qui avaient été faites. Ce roi des Molosses, en Épire, s'appelait Néoptolème, et fut père d'Olympias, mère d'Alexandre. Régn. Desm.
Ampsaneti in Hirpinis, et in Asia Plutonia. Le pays des Hirpins est appelé aujourd'hui par les Italiens il Principato d'Oltra, et l'on y voit un antre qu'on appelle Bocca di Lupo. —Plutonia, dans la Grande-Phrygie, était auprès de la ville d'Hiéropolis, maintenant détruite; et on l'appelait Plutonia, à cause d'une ouverture profonde qu'on disait être un soupirail des enfers. Régn. Desm.
XXXVII. Flexamina tanquam lymphata. Vers de Pacuvius, comme nous l'apprend Varron, de Ling. lat. , vi, 5.
Ego providebo rem istam. Tzetzès, Chil. xv, rapporte le vers grec : « Ἔμοι μελήσει ταῦτα, καὶ λευκαῖς κόραις. Ces vierges blanches sont Minerve et Diane.
Aristoteles quidem eos etiam. Problem., sect 30.
XL. Amphilochus et Mopsus, Argivorum reges. Voyez sur ces rois argiens Lind. Isogius, et Valésius ad Ammian. Marcell. xiv, 8.
Amphiaraus et Tiresias, non humiles. Amphiaraus, père d*Amphiloque et fils de Linus et d'Hypemmestre, sachant qu'il serait tué au siège de Thèbes, se cacha quelque temps pour n'y pas aller ; mais ayant été découvert par sa femme, il y suivit Polynice, et y fut tué. Pour Tirésias, 255 on dit qu'ayant rencontré sur la montagne de Cithéron deux serpents accouplés, il tua la femelle, et qu'aussitôt il devint femme; mais que sept ans après, ayant encore rencontré deux autres serpents accouplés, et tué aussi la femelle, il redevint homme. Dans la suite, ayant été pris arbitre entre Jupiter et Junon, et ayant jugé contre Junon, elle le rendit aveugle ; et Jupiter, pour le dédommager de la perte de ses yeux, lui donna le don de la divination. Régn. Desm.
Apud inferos Homerus ait. Odyssée K, 494 : Τῷ καὶ τεθνειῶτι νόον πόρε Περσεφόνεια, Οἴῳ πεπνύσθαι
Marcios quosdam fratres. Voyez Tite Live, xxv, 12; Pline, Hist. Nat., vii, 33 ; Servius, ad Aen., vi, 70 ; Symmach., iv, ep. 34.
Rempublicam religionum auctoritate rexerunt. « A Rome, on avait fait de la prêtrise une charge civile; les dignités d'augure, de grand pontife, étaient des magistratures; ceux qui en étaient revêtus étaient membres du sénat, et par conséquent n'avaient pas des intérêts différents de ceux de ce corps. Bien loin de se servir de la superstition pour opprimer la république, ils remployaient utilement à la soutenir. « Dans notre ville, dit Cicéron, les rois et les magistrats qui leur ont succédé ont toujours eu un double caractère, et ont gouverné l'État sous les auspices de la religion. » Montesquieu.
In Gallia druidœ sunt. Voyez sur les druides, César, de Bell. Gall., vi, 13.
Etruria autem de caelo tacta. Voyez Pline, Hist. Nat., il, 52 sqq.
XLIV. Veientem quemdam ad nos hominem nobilem profugisse. Le commencement de cette aventure est raconté autrement par Tite Live, v, 15. Plutarque, dans ta vie de Camille, et Valère Maxime, ι, 6, rapportent la même version que Tite Live. — Admirabitis.... Albanœ aquœ.... deductio. Voyez Tite Live, vi 15.
XLV. Prœrogativam etiam majores. La prérogative dans les comices se disait en parlant de celle des tribus qui était dans le rang de donner la première son suffrage.
XLVII. Addubilato Satutis augurio. Sur l'augure du salut voyez Tacite, Annal, xii, 23; Dion, XXXVII, p. 40 : « τό οἰώνισμα τὸ τῆς ὑγιείας ὠνομασμένον τὰ πάνυ ποιῆσαι. »
Tum Pisidam, tum Soranum augurem. On l'appelait le Pisidien, comme imitateur des habitants de la province de Pisiidie, qui s'attachaient fort à l'observation des auspices ; et l'augure de Sora, comme imitateur de ceux de la ville de Sora, qui y étaient aussi extrêmement adonnés. Sora était une colonie latine, près d'Arpinum sur le Liris. Régn. Desm.
Quo apud te in Mario est. Voyez sur le poème de Marius la note ι du premier livre des Lois. — Hic Jovis altissoni subito. Ce passage a été imité par Voltaire dans les vers suivants :
... Cet oiseau qui porte le tonnerre,
Blessé par un serpent élancé de la terre,
Il s'envole, il entraine au séjour azuré
L'ennemi tortueux dont il est entouré.
Le sang tombe des airs. Il déchire, il dévore
Le reptile acharné qui le combat encore;
Il le perce, il le tient dans ses ongles vainqueurs;
Par cent coups redoublés il venge ses douleurs.
Le monstre, en expirant, se débat, se replie;
Il exhale en poisons les restes de sa vie ;
Et l'aigle tout sanglant, fier et victorieux,
Le rejette en fureur, et plane au haut des cieux
XLIX. Auguria non divini impetus, sed rationis humanœ. Voyez Maxime de Tyr, Dissert. xix, 5; saint Augustin , de Divin. dœm., 4.
Idem primus defectionem solis. Hérodote, i, 74, 103.
L. Phrygiis cantibus incitantur. Voyez sur les prêtres de Cybèle, qui entraient dans l'ivresse aux premiers sons de la flûte phrygienne, Sénèque, Epist. 108; Lucrèce, ii. 620.
LIII. Illud est, quod scribit Herodotus. Hérodote, ι, 85; Aulu-Gelle, v, ,. 9
LVI. Id quod alio loco ostendetur. Probablement Cicéron avait ici en vue le traité du Destin, qu'il a composé après celui-ci, et dont il ne nous reste qu'une partie.
LIVRE SECOND.
I. Cato noster in horum librorum numero. Nous n'avons plus cet éloge de Caton ; Cicéron en parle dans les Lettres à Atticus, xii, 4; l'Orateur, c. 10.
V. Est quidam Grœcus vulgaris. C'est un vers d'Euripide : Μάντις γ' ἄριστος, ὅστις εἰκάζει καλῶς. »
Si quis M. Marcellum, illum. Marcellus, petit-fils de celui qui prit Syracuse et fut cinq fois consul. Il périt dans un naufrage l'an de Rome 605, se rendant en ambassade auprès de Massinissa.
VI. In umbram terrœ, quœ est meta noctis. Ces expressions singulières, quœ est meta noctis, n'ont pas été traduites par Régnier Desmarais. Nous ne pouvons en deviner le sens qu'à l'aide de ce passage de Pline sur les éclipses de lune, ii, 10 : Figuram autem umbrœ similem metœ ac turbini inverso. Pline écrit sans doute d'après les mêmes auteurs grecs ; mais il dit plus expressément ce qu'il veut dire. (Note empruntée à M. J. V. Le Clerc)
VIII. Si tripudium solistimum pulli fecissent.Voyez une note sur le xve chapitre du livre premier.
X. Hoc sentit Homerus quum querentem Jovem. Iliade, xvi, 433 : « Jupiter, qui prévoit les suites de ce combat, est ému de compassion. Voici donc, dit-il à Junon, le moment où, suivant l'ordre des destins, Sarpédon, qui participe à mes amours plus qu'aucun autre mortel, va périr par les mains de Patrocle !... Le père des Dieux et des hommes ne s'oppose point au coure des destins. Il fait distiller des cieux une sanglante rosée, en témoignage de sa douleur, et pour honorer ce fils qui va lui être ravi par la main de Patrocle, loin des lieux où il reçut le jour. »
Quod fore paratum est. Cette pensée est exprimée très-souvent par les anciens. Voici peut-être la forme la plus nette qui lui ait jamais été donnée : « Δούλοι βασιλέων εἰσίν; ὁ δὲ βασιλεύς θεῶν· ὁ θεὸς ἀνάγκης. » « Les esclaves sont en la puissance des rois, les rois sous l'empire de Dieu, Dieu sous celui du destin. » Maxime de Philémon conservée par Stobée, Serm. ix, p. 383.
Totum omnino fatum etiam Atellanio vertu. On donnait ce nom d'Atellanes à de petites pièces comiques» dont les premières étaient venues d'Atella, entre Naples et Capoue. (Tit. Liv., vu, 2). On les appelait aussi exodia (Juvénal, iii, 175; vi, 71 ); c'étaient des pièces d'intermèdes. Régn. Desm.
Quod est ante pedes. Ce vers est tiré d'une tragédie d'Iphigénie. Voyez Cicéron, de Republ. i, 18. Nous en . trouvons une traduction dans les fables de la Fontaine :
Tandis qu'à peineàk tes pieds tu peux voir,
Penses-tu lire au-dessus de ta
tête?
XIV. Puleium aridum florescere. Voyez à ce sujet 256 Pline, Hist.. Nat. xx, 14. Le pouliot est une plante aromatique, qui croit dans tous les climats, et qu'on emploie surtout pour la guérison des rhumes.
XVII. An, quum in Aequimelium misimus. Equimélium, marché où avait été autrefois la maison de Spurius Mélius, qui fut rasée, après qu'il eut été tué par Servilius Ahala, comme aspirant à la tyrannie. Voyez Tite Live, xxxviii, 28. Régn. Desm.
Tanquam inter duos lucos. Les deux bois sacrés, entre lesquels Romulus avait ouvert un asile à tout venant, qui se trouvaient au pied et sur les flancs de la montagne du Capitole. Lorsque les bois eurent disparu, ce lieu conserva toujours son ancien nom.
XXIII. Tages quidam dicitur in œgro Tarquiniensi. Ovide a recueilli cette fable dans les Métamorphoses, xv, 553 sqq :
Haud aliter stupuit, quam quum Tyrrhenus arator
Fatalem glebam mediis
conspexit in arvis,
Sponte sua primum, nulloque agitante moveri;
Sumere mox
hominis terraeque amittere formam,
Oraque venturis aperire recentia fatis.
lndigenœ dixere Tagem; qui primus Etruscara
Edocuit gentem casus aperire
futores.
Festus nous présente Tagès comme un demi-dieu, fils de Génius et petit-fils de Jupiter. Ce demi-dieu, selon lui, apprit dès son enfance la science des aruspices aux douze peuples de l'Étrurie.
XXIV. An tu, inquit, carunculœ vitulinœ. Suivant Plutarque, περὶ φυγῆς, Annibal fit cette réponse au roi Antiochus; ce qui s'accorde mieux avec l'histoire. Valère Maxime, iii, 7,6, a copié Cicéron. Régn. Desm.
XXVIII. Eumque errorem, quem tibi rei novitas. M. Le Clerc cite, ici les vers suivants de Lucrèce, i, 147, sqq. qui ont beaucoup de ressemblance avec la phrase de Cicéron :
«Hunc igitur terrorem animi tenebrasque necesse est
Non radii solis nec
lucida tela diei
Discutlant, sed naturae species ratloque. »
XXIX. Sic apud Homerum loquitur Agamemnon. Iliade, u, 299. Ce n'est pas Agamemnon, c'est Ulysse qui parle. Ovide, Metamor. xii, 11, reproduit ce prodige et roracle de Calchas.
XXXIII. Jure igitur alter populi judicio. Voyez le traité de la Nature des Dieux, ii, 3. « On punissait quelquefois un général de n'avoir pas suivi les présages; et cela même était un nouvel effet de la politique des Romains. On voulait (aire voir au peuple que les mauvais succès, les villes prises, les batailles perdues, n'étaient point l'effet d'une mauvaise constitution de l'État, ou de la faiblesse de la république, mais de l'impiété d'un citoyen contre lequel les dieux étaient irrités... On allait même quelquefois jusqu'à purifier les armées et les flottes; après quoi chacun reprenait courage. » Montesquieu.
XXXIV. Necesse est aliquid ex ore cadere. On donnait aux oiseaux sacrés, à ce que nous apprend Festus, une bouillie mêlée d'eau, de farine, de miel, d'œufs et de fromage, que l'on nommait puis, et dont il fallait bien que quelque morceau tombât et fournit l'auspice.
XXXV. Fulmen sinistrum, auspicium optimum prœter quam ad comitia. Voyez Denys d'Halicarnasse, Ant. Rom., ii, 5; Pline, ii, 54. « Cicéron nous apprend que la foudre tombée du côté gauche étaitd 'un bon augure, excepté dans les assemblées du peuple. Les règles de l'art cessaient dans cette occasion, les magistrats y jugeaient à leur fantaisie de la bonté des auspices, et ces auspices étaient une bride avec laquelle ils menaient le peuple. » Montesquieu.
XXXV. Aut de pomœrii jure. On appelait poemarium un espace libre de terrain proche des murailles de Rome, hors de la ville et au dedans, qu'il fallait respecter, où il était défendu de bâtir, et où les augures prenaient leurs auspices.
XXXVI. Ex acuminibus quidem, quod totum auspicium militare est. On a expliqué de bien des manières différentes ces auspices ex acuminibus, dont Cicéron a déjà parlé, de Nat. Deor. ii, 3. Gessner, dans son Trésor, approuve l'opinion de Lacerda, ad Virgil. Aeneid. vi, 199, et il entend par-là les auspices qu'on tirait du bec des oiseaux. M. Adams d'Edimbourg s'en tient à cette explication dans ses Antiquités Romaines, et il faut avouer qu'elle semble favorisée ici par la suite même des idées, et surtout par ces mots, Ubi ergo avium divinatio? Wyttenbach, comme on le voit par les extraits de ses leçons, que M. Creuzer a publiés à la suite de son édition de la Nature des Dieux, rapportait ces auspices à la flamme qui s'élevait eu pointe sur l'autel, et il renvoyait au vers 1261 des Phéniciennes d'Euripide. L'opinion qui paraît avoir jusqu'ici réuni le plus de suffrages est indiquée déjà par Turnèbe, Adversar., xxiii, 12 : Auspicium id captabantur ex acuminibus pilorum, hastarum, aliorumque telorum, si splendide emicarent,si non retusa, non hebetia, si horrorem qucedam videntibus incuterent, etc. On trouve des exemples de ce genre d'auspices dans Denys d'Halicarnasse, liv. v; dans Tite Ltve, xxii, 1; XLIII, 13, etc. Arnobe en bit un reproche aux païens, advers. gentes, liv. ιι, p. 91 ; ce qui porterait à croire que l'usage de prévoir l'avenir par cet éclat ou cette flamme à la pointe des armes, abandonné du temps de Cicéron, s'était renouvelé. Hottinger voit dans cet auspice quelque rapport avec les phénomènes de l'électricité. C'est aussi la pensée de M. Bernardi (Républ. ii, 225). Il ajoute qu'il fallait cependant qu'on excitât ces feux à volonté, puisque c'était un auspice militaire que les soldats prenaient avant d'aller au combat. (Note empruntée à M. J. V. Le Clerc.)
Ne juge auspicium obveniat. L'auspice conjoint, suivant Festus, avait lieu quum junctum jumentum stercus fecisset.
XXXVII. Trogmorum tetrarchiam eripuisset. Ces Trogmes étaient un peuple de Galicie.
XXXIX. At Homericus Ajax apud Achillem. Iliade, IX, 236 : « Ζεὺς δέ σφιν Κρονίδης ἐνδέζια σήματα φαίνων Ἀστράπτει. » Ce n'est pas Ajax, c'est Ulysse qui parle.
XL. Cauneas, clamitabat. Passage qui a servi de texte à beaucoup de grammairiens, traitant de la prononciation grecque et latine.
XLI. Idem propemodum quod micare. Voyez les traités de Finibus, ii, 16 ; de Officiis, iii, 23. C'est un jeu qui est encore fort en usage à Rome parmi le peuple, giuocare, ο fare alla mora. De deux hommes qui y veulent jouer, l'un, tenant derrière lui la main fermée, élève tout d'un coup un doigt, ou deux, ou trois, ou quatre, ou toute une main, comme il lui plaît; et l'autre, dans le même temps, doit, pour gagner, deviner combien celui contre qui il joue a de doigts étendus ou repliés. Le jour, les témoins prononcent. La nuit, les deux joueurs sont obligés de s'en rapporter à leur bonne foi. (Note empruntée à M. J. V. Le Clerc.)
Conditas sortes, quœ hodie fortunœ monitu.Les plus célèbres entre les sorts, étaient à Préneste, à Antium, deux petites villes d'Italie. A Préneste était la fortune, et h Antium les fortunes. Les fortunes d'Antium avaient cela de remarquable que c'étaient des statues qui se remuaient d'elles-mêmes, selon le témoignage de Macrobe (Saturnal., i, 23), et dont les mouvements différents, ou servaient de 257 réponse, ou marquaient si l'on pouvait consulter les sorts. Un passage de Cicéron au second livre de la Divination, où il dit que l'on consultait les sorts de Préneste par le consentement de la fortune, peut faire croire que cette fortune savait aussi remuer la tête, ou donner quelque autre signe de ses volontés. » Fontenelle, Histoire des Oracles, ch. 18.
XLII. Ea triangula illi et quadrata nommant. On appelle ainsi la position de deux corps célestes éloignés fun de l'autre d'un tiers ou d'un quart du zodiaque. On peut consulter à ce sujet Sextus Empiricus, adv. Mathem., v, 39; Manitius, ii, p. 37, 38 ; Censorinus, de Die natali, 8.
XLIII. Procles et Eurysthenes, Lacedemoniorum reges. Voyez Hérodote, liv. iii, 52.
XLIV. Apud Troglodytas ut scribitur. Troglodytes, peuple de l'Afrique, voisin de l'Ethiopie, et qui vivait dans des cavernes.
XLVII. Quorum prœdicta quotidie videat re et eventis refelli. On peut comparer à ce langage de Cicéron celui de Favorinus, tel que nous le retrouvons dans les Nuits Attiques Aulu-Gelle, qui avait entendu à Rome ce de¬nier philosophe combattre les Chaldéens. C'est le sujet du 1er chap. du quatorzième livre.
L. Et quidem, cur sic opinetur. Ennius met ces vers dans la bouche de Télamon ; et rien ne prouve qu'il partageait l'opinion exprimée par un de ses personnages.
LIV. Quorum interpres nuper. Suétone, dans la Vie de Jules César, c. 79, dit qu'un peu avant sa mort il couru un bruit que L. Cotta, un des gardes des livres de la Sibylle, devait demander en plein sénat le titre de roi pour César, parce qu'il était écrit dans ces livres que les Parthes ne pouvaient être vaincus que par un roi. Régn. Desm. De là dans la tragédie de la Mort de César, act. i, se 3 :
Un bruit trop confirmé se répand sur la terre
Qu'en vain Rome aux Persans
ose faire la guerre ;
Qu'un roi seul peut les vaincre et leur donner la loi
:
César va l'entreprendre, et César n'est pas roi.
Hoc si est in libris. Aulu Gelle parlant de ces livres, i, 19, dit qu'une vieille femme ayant un jour proposé à Tarquin le Superbe d'acheter neuf livres qu'elle lui présenta, et Tarquin Payant rebutée sur le prix qu'elle en voulait, elle en jeta trois au feu devant lui. Tarquin lui ayant demandé ensuite ce qu'elle voulait des six autres, efle les lui fit encore le même prix; sur quoi Tarquin fayant de nouveau rebutée, elle jeta encore trois autres livres au feu. Alors Tarquin lui demanda ce qu'elle voulait des trois qui restaient : Autant que de tous les neuf, répondit-elle; et la fermeté de cette femme ayant fait juger à Tarquin qu'il fallait que ces livres fussent d'une extrême importance, il lui en donna le prix exigé. Ces trois livres, qui firent gardés depuis très-soigneusement dans tous les temps de la république, étaient ce qu'on appelle les Livres de la Sibylle. Régn. Desm.
Ex primo versu cujusque sententiœ. Le sens est ici fort douteux, et les critiques ne s'accordent pas sur la manière de lire le texte.
LVI. Crœsus Halym penetrans. « Κροῖσος Ἅλυν διαβὰς μεγάλην ἀρχὴν καταλύσει... Voyez Hérodote, ι, 53, et la satire que fit Enomaus de cet oracle. Elle est conser-ée par Eusèbe, et traduite par Fontenelle, Histoire des Oracles, c. 7.
LVI. Hœc vero ne Epicurum quidem. Épicure, qui était, suivant les Stoïciens, hebes et rudis.
LVII. Idest quasi cum Philippo facere. Voyez le chapitre x de l'Histoire des oracles. Il commence par ce mot de Démosthène.
LXIV. Ille vero nimis etiam obscurus Euphorion. Euphorion de Chalcis était un poète célèbre, contemporain du grand Antiochus. Ses poésies amoureuses, ou pour mieux dire lascives, dont il nous reste quelques-unes, lui avaient trouvé beaucoup de partisans parmi les gens voluptueux. Ce fut pour cela sans doute que Tibère en faisait ses délices, au rapport de Suétone. Bouhier, — Heraclite fut surnommé le ténébreux, σκοτεινός.
At ille uno verbo, Testudo. Il est impossible de rendre en français le double sens de cette énigme. Comme nous n'avons pas de mot qui signifie à la fois lyre et tortue, on ne peut traduire non plus cette expression originale, inanima, animali sono. Régn. Desm.
LXVI. Draco is, quem mater Olympias. Justin ne parle point du dragon d'Olympias; il dit seulement, xii, 10 : « Per quielem regi monstrata in remedia veneni herba est, qua in potu accepta, etc. »
LXVIIII. Quam quum aut in foro magistratus. Cicéron pouvait s'étonner de voir encore les formes républicaines, et la liberté qui sembla renaître un moment après la tyrannie de César.
LXIX. Ex quodam genere somniorum intelligi posse. Voyez Hippocrate, περὶ ἐνυπνίων, ch. 14 et suiv.
LXXII. Explodatur hœc quoque somniorum divinatio pariter cum ceteris. Il est curieux de rapprocher de ce passage et de tout ce second livre, ce que dit Cicéron dans le traité des Lois (liv. ii, c. 137) à Atticus : « Il y a dans votre collège, entre Marcellus et Appius, deux excellents augures, une grande contestation ; car leurs livres me sont tombés dans les mains. L'un veut que vos auspices aient été inventés pour l'utilité de l'État ; l'autre, que votre science puisse effectivement deviner. Sur ce point, je vous prie, que pensez-vous? CICERON. — Moi ! je pense qu'il y a une divination, μαντική, comme disent les Grecs, et que c'est réellement une partie de cette science que l'art d'observer les oiseaux et tous nos autres signes. Si nous accordons que les Dieux suprêmes existent, que leur esprit régit le monde, que leur bonté veille sur le genre humain, qu'elle peut nous manifester les signes de l'avenir, je ne vois pas pourquoi je nierais la divination. Or tout ce que j'ai supposé existe; la conséquence est nécessaire Mais il n'y a nul doute que cette science, que l'art des augures, ne se soient évanouis par vétusté et par négligence. Je ne m'accorde donc ni avec Marcellus, qui nie qu'une telle science ait jamais existé dans notre collège ; ni avec Appius, qui croit qu'elle existe encore. » La différence des temps ne suffirait pas pour expliquer cette diversité de langage. On voit d'un côté le politique, qui veut mener longtemps les affaires de l'État, et qui prétend relever par la raison les anciennes coutumes de Rome, engageant une lutte contre l'esprit d'innovation et de dissolution qui de toutes parts menaçait l'État; de l'autre, le philosophe, qui a vu le mal déborder malgré lui, et qui le croit irrémédiable, exerçant librement sa raison élevée, et qui échappe au paganisme.