Aristote : Morale à Eudème

ARISTOTE

 

MORALE A EUDEME

LIVRE SEPT : THEORIE DE L'AMITIE

CHAPITRE I

chapitre II

 

 

 

MORALE A EUDEME

 

 

 

 

 

LIVRE VIl.

THEORIE DE L'AMITIE.

CHAPITRE PREMIER.

De l'amitié. De son importance sociale. — Théories diverses sur l'amitié : l'amitié se forme du semblable au semblable; elle se forme du contraire au contraire. Citation d'Empédocle. Insuffisance de ces théories. — Citation d'Heraclite. — Théories qui fondent l'amitié sur l'intérêt, et qui la révoquent en doute. 

[1235 18]  1 Περὶ φιλίας, τί ἐστι καὶ ποῖόν τι, καὶ τίς ὁ φίλος, καὶ πότερον ἡ φιλία μοναχῶς λέγεται ἢ πλεοναχῶς, καὶ εἰ πλεοναχῶς, πόσα ἐστίν, ἔτι δὲ πῶς χρηστέον τῷ φίλῳ καὶ τί τὸ δίκαιον τὸ φιλικόν, ἐπισκεπτέον οὐθενὸς ἧττον τῶν περὶ τὰ ἤθη καλῶν καὶ αἱρετῶν. 2 Τῆς τε γὰρ πολιτικῆς ἔργον εἶναι δοκεῖ μάλιστα ποιῆσαι φιλίαν, καὶ τὴν ἀρετὴν διὰ τοῦτό φασιν εἶναι χρήσιμον· οὐ γὰρ ἐνδέχεσθαι φίλους ἑαυτοῖς εἶναι τοὺς ἀδικουμένους ὑπ´ ἀλλήλων. 3 τι τὸ δίκαιον καὶ τὸ ἄδικον περὶ τοὺς φίλους εἶναι μάλιστα πάντες φαμέν, καὶ ὁ αὐτὸς δοκεῖ ἀνὴρ εἶναι καὶ ἀγαθὸς καὶ φίλος, καὶ φιλία ἠθική τις εἶναι ἕξις, καὶ ἐάν τις βούληται ποιῆσαι ὥστε μὴ ἀδικεῖν, ἀλλ´ εἰς φίλους ποιῆσαι· οἱ γὰρ ἀληθινοὶ φίλοι οὐκ ἀδικοῦσιν. 4 λλὰ μὴν καὶ ἐὰν δίκαιοι ὦσιν, οὐκ ἀδικήσουσιν· ἢ ταὐτὸν ἄρα ἢ ἐγγύς τι ἡ δικαιοσύνη καὶ ἡ φιλία. 5 Πρὸς δὲ τούτοις τῶν μεγίστων ἀγαθῶν τὸν φίλον εἶναι ὑπολαμβάνομεν, τὴν δὲ ἀφιλίαν καὶ τὴν ἐρημίαν δεινότατον, ὅτι ὁ βίος ἅπας καὶ ἡ ἑκούσιος ὁμιλία μετὰ τούτων· μετ´ οἰκείων γὰρ ἢ μετὰ συγγενῶν [1235a] ἢ μεθ´ ἑταίρων συνδιημερεύομεν, ἢ τέκνων ἢ γονέων ἢ γυναικός. 6 Καὶ τὰ ἴδια δίκαια τὰ πρὸς τοὺς φίλους ἐστὶν ἐφ´ ἡμῖν μόνον, τὰ δὲ πρὸς τοὺς ἄλλους νενομοθέτηται, καὶ οὐκ ἐφ´ ἡμῖν.

7 πορεῖται δὲ πολλὰ περὶ τῆς φιλίας, πρῶτον μὲν ὡς οἱ ἔξωθεν παραλαμβάνοντες καὶ ἐπὶ πλέον λέγοντες· δοκεῖ γὰρ τοῖς μὲν τὸ ὅμοιον τῷ ὁμοίῳ εἶναι φίλον, ὅθεν εἴρηται

"ς αἰεὶ τὸν ὅμοιον ἄγει θεὸς ὡς τὸν ὅμοιον·"

"Καὶ γὰρ κολοιὸς παρὰ κολοιόν·"

"γνω δὲ φώρ τε φῶρα, καὶ λύκος λύκον."

8 Οἱ δὲ φυσιολόγοι καὶ τὴν ὅλην φύσιν διακοσμοῦσιν ἀρχὴν λαβόντες τὸ τὸ ὅμοιον ἰέναι πρὸς τὸ ὅμοιον, διὸ Ἐμπεδοκλῆς καὶ τὴν κύν´ ἔφη καθῆσθαι ἐπὶ τῆς κεραμῖδος διὰ τὸ ἔχειν πλεῖστον ὅμοιον. 9 Οἳ μὲν οὖν οὕτω τὸ φίλον λέγουσιν· οἳ δὲ τὸ ἐναντίον τῷ ἐναντίῳ φασὶν εἶναι φίλον. Τὸ μὲν γὰρ ἐρώμενον καὶ ἐπιθυμητὸν πᾶσιν εἶναι φίλον, ἐπιθυμεῖ δὲ οὐ τὸ ξηρὸν τοῦ ξηροῦ, ἀλλ´ ὑγροῦ, ὅθεν εἴρηται

"ρᾷ μὲν ὄμβρου γαῖα"

καὶ τὸ

"Μεταβολὴ πάντων γλυκύ."

δὲ μεταβολὴ εἰς τοὐναντίον. Τὸ δ´ ὅμοιον ἐχθρὸν τῷ ὁμοίῳ· καὶ γὰρ

"Κεραμεὺς κεραμεῖ κοτέει",

καὶ τὰ ἀπὸ τῶν αὐτῶν τρεφόμενα πολέμια ἀλλήλοις ζῷα. 10 Αὗται μὲν οὖν αἱ ὑπολήψεις τοσοῦτον διεστᾶσιν. Αἳ μὲν γὰρ τὸ ὅμοιον φίλον, τὸ δ´ ἐναντίον πολέμιον,

"Τῷ πλέονι δ´ αἰεὶ πολέμιον καθίσταται

τοὔλασσον, ἐχθρᾶς θ´ ἡμέρας κατάρχεται",

ἔτι δὲ καὶ οἱ τόποι κεχωρισμένοι τῶν ἐναντίων, ἡ δὲ φιλία δοκεῖ συνάγειν· 11 οἳ δὲ τὰ ἐναντία φίλα, καὶ Ἡράκλειτος ἐπιτιμᾷ τῷ ποιήσαντι

"ς ἔρις ἔκ τε θεῶν καὶ ἀνθρώπων ἀπόλοιτο,"

οὐ γὰρ ἂν εἶναι ἁρμονίαν μὴ ὄντος ὀξέος καὶ βαρέος, οὐδὲ τὰ ζῷα ἄνευ θήλεως καὶ ἄρρενος ἐναντίων ὄντων.

12 Δύο μὲν αὗται δόξαι περὶ φιλίας εἰσί, λίαν τε καθόλου 〈καὶ〉 κεχωρισμέναι τοσοῦτον· ἄλλαι δὲ ἤδη ἐγγυτέρω καὶ οἰκεῖαι τῶν φαινομένων. Τοῖς μὲν γὰρ οὐκ ἐνδέχεσθαι δοκεῖ τοὺς φαύλους εἶναι φίλους, ἀλλὰ μόνον τοὺς ἀγαθούς· τοῖς δ´ ἄτοπον εἰ μὴ φιλοῦσιν αἱ μητέρες τὰ τέκνα 13  (φαίνεται δὲ καὶ ἐν τοῖς θηρίοις ἐνοῦσα φιλία· προαποθνήσκειν γοῦν αἱροῦνται τῶν τέκνων)· 14 τοῖς δὲ τὸ χρήσιμον δοκεῖ φίλον εἶναι μόνον. Σημεῖον δ´ ὅτι καὶ διώκουσι ταῦτα πάντες, τὰ δὲ ἄχρηστα καὶ αὐτοὶ αὑτῶν ἀποβάλλουσιν· ὥσπερ Σωκράτης ὁ γέρων ἔλεγε τὸν πτύελον καὶ τὰς τρίχας καὶ τοὺς ὄνυχας παραβάλλων, καὶ τὰ μόρια ὅτι ῥιπτοῦμεν τὰ ἄχρηστα, καὶ τέλος  [1236] τὸ σῶμα, ὅταν ἀποθάνῃ· ἄχρηστος γὰρ ὁ νεκρός. Οἷς δὲ χρήσιμον, φυλάττουσιν, ὥσπερ ἐν Αἰγύπτῳ. — 15 Ταῦτα δὴ πάντα δοκεῖ μὲν ὑπεναντία ἀλλήλοις εἶναι. Τό τε γὰρ 〈ὅμοιον〉 ἄχρηστον τῷ ὁμοίῳ, καὶ ἐναντιότης ὁμοιότητος ἀπέχει πλεῖστον, καὶ τὸ ἐναντίον ἀχρηστότατον τῷ ἐναντίῳ· φθαρτικὸν γὰρ τοῦ ἐναντίου τὸ ἐναντίον. — 16 τι δοκεῖ τοῖς μὲν ῥᾴδιον τὸ κτήσασθαι φίλον· τοῖς δὲ σπανιώτατον γνῶναι, καὶ οὐκ ἐνδέχεσθαι ἄνευ ἀτυχίας (τοῖς γὰρ εὖ πράττουσι βούλονται πάντες δοκεῖν φίλοι εἶναι)·  17 οἳ δ´ οὐδὲ τοῖς συνδιαμένουσιν ἐν ταῖς ἀτυχίαις ἀξιοῦσι πιστεύειν, ὡς ἐξαπατῶντας καὶ προσποιουμένους, ἵνα κτήσωνται διὰ τῆς τῶν ἀτυχούντων ὁμιλίας πάλιν εὐτυχούντων φιλίαν.

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1 [1235 18] Il faut maintenant étudier l'amitié, en analysant sa nature et ses espèces, et montrer ce qu'est le véritable ami. Ensuite, il faut examiner si le mot d'amitié peut avoir un ou plusieurs sens ; et dans le cas où il en aurait plusieurs, nous demander combien il en a. Nous devrons rechercher aussi comment il faut se conduire en amitié, et quelle est la justice qui doit régner entre les amis. C'est un sujet qui mérite notre intérêt, autant qu'aucune des vertus les plus belles et les plus désirables dont on puisse traiter en morale. 2 L'objet principal de la politique en effet paraît être de créer l'affection et l'amitié entre les membres de la cité ; et c'est à ce point de vue qu'on a pu vanter souvent l'utilité de la vertu ; car on ne saurait être longtemps amis, quand on se nuit mutuellement les uns aux autres. 3 De plus, le juste et l'injuste, tout le monde en convient, s'exercent surtout entre amis ; c'est une seule et même chose, à nos yeux, d'être homme de bien et d'aimer. L'amitié n'est qu'une certaine disposition morale ; et si l'on voulait faire que les hommes se conduisissent de manière à ne jamais se nuire entre eux, il semble qu'on n'aurait qu'à en faire des amis, puisque les vrais amis ne se font jamais de tort réciproque, 4 J'ajoute que, si les hommes étaient justes, ils ne feraient jamais de mal ; et par suite, on peut dire que la justice et l'amitié sont quelque chose ou d'identique ou du moins de très-voisin. 5 On peut remarquer encore qu'un ami nous semble le plus précieux des biens dans la vie.; et que la privation d'amis, et l'isolement sont la plus terrible chose, parce que la vie tout entière et toutes les liaisons volontaires ne sont possibles qu'avec des amis. Toute notre existence en effet se passe chaque jour, soit avec des connaissances, soit avec des proches, [1235a] soit avec des camarades, soit avec nos enfants, nos parents et notre femme. 6 Mais les rapports spéciaux et les droits mutuels qui s'établissent entre amis, ne dépendent que de nous seuls, tandis que tous nos autres rapports avec autrui ont été réglés par les lois générales de la cité, et ne dépendent pas de nous.

7 On agite beaucoup de questions sur l'amitié ; et d'abord, il y a des gens qui, ne la considérant que sous un point de vue tout extérieur, lui donnent beaucoup trop d'étendue. Les uns prétendent que le semblable est l'ami du semblable ; et de là, les proverbes bien connus :

« Et ce qui se ressemble, un Dieu toujours rassemble. »

Ou bien : « Le geai va trouver le geai » ; ou bien encore : « Le loup connaît le loup ; le voleur, le voleur. » 8 Les naturalistes de leur côté essayent même d'expliquer le système entier de la nature, en supposant cet unique principe que le semblable tend vers le semblable. Et voilà pourquoi Empédocle prétendait, en parlant d'une chienne qui allait se coucher habituellement sur une image de chienne en terre cuite, qu'elle était attirée là parce que cette image lui ressemblait beaucoup. 9 Mais si l'on explique ainsi l'amitié, d'autres disent, à un point de vue tout opposé, que c'est le contraire qui est ami du contraire. Tout ce que le cœur adore et désire excite l'affection et l'amitié dans tout le monde. Ce n'est pas le sec qu'aime et désire le sec; c'est l'humide. Et de là ce vers :

« La terre aime la pluie.... ; »

Et cet autre vers :

« Le changement toujours est ce qui plaît le mieux. »

C'est que le changement a lieu du contraire au contraire. D'autre part, ajoute-t-op, le semblable est toujours l'ennemi du semblable ; car si l'on en croit le poète :

« Sans cesse le potier déteste le potier. »

Et les animaux, quand ils sont à se nourrir des mêmes aliments, se combattent presque toujours. 10 On le voit : toutes ces explications de l'amitié sont fort éloignées les unes des autres, les uns trouvant que c'est le semblable qui est ami, et que le contraire est ennemi :

« Oui constamment, le moins est l'ennemi du plus ;
« Et chaque jour accroît la haine des vaincus. »

Les lieux même où se trouvent les contraires sont séparés, tandis que l'amitié semble rapprocher et réunir les êtres. 11 D'autres explications opposées soutiennent que les contraires seuls sont amis ; et Héraclite blâmait le poète d'avoir dit :

« Ah ! cesse la discorde et des Dieux et des hommes. »

Pour défendre cette opinion, on ajoute qu'il ne saurait y avoir d'harmonie en musique, s'il n'y a pas de grave et d'aigu, pas plus qu'il n'y aurait d'animaux sans le mâle et la femelle, qui pourtant sont des contraires.

12 Voilà donc déjà deux systèmes sur l'amitié. On aperçoit sans peine qu'ils sont bien généraux, et qu'ils sont bien éloignés entr'eux. Biais il y en a d'autres qui sont plus rapprochés des faits et qui les expliquent parfaitement. Ainsi, d'une part on prétend que les méchants ne peuvent pas être amis et que les bons seuls peuvent l'être; d'autre part, on soutient le contraire, parce qu'on déclare absurde et monstrueux de supposer que les mères puissent ne pas aimer leurs enfants. 13 L'affection et l'amour semblent se trouver même dans les bêtes, et l'on en voit souvent qui bravent la mort pour défendre leurs petits. 14. Il est encore d'autres théories qui prétendent fonder l'amitié sur l'intérêt ; et la preuve, dit-on, c'est que tous les hommes poursuivent leur utilité propre, tandis qu'ils rejettent loin d'eux toutes les choses qui leur sont inutiles. C'est ainsi que le vieux Socrate disait en crachant sa salive, ou en se faisant couper les cheveux et les ongles, que nous quittons chaque jour toutes ces parties, de notre corps [1236] jusqu'à ce qu'enfin nous quittions le corps lui-même. Quand il vient à mourir, le cadavre ne sert plus à rien ; et on ne le garde que quand il peut être encore de quelque utilité, comme en Egypte. 15 Ces dernières opinions du reste paraissent assez opposées aux précédentes. Le semblable est inutile au semblable ; et rien n'est plus loin de se ressembler que les contraires. Le contraire est ce qu'il y a de plus inutile à son contraire, puisque le contraire détruit son contraire infailliblement 16 De plus, on trouve tantôt que posséder un ami est la chose la plus facile du monde ; tantôt, on prétend qu'il n'est rien de plus rare que de bien connaître ses amis, et qu'on ne saurait les éprouver sans l'adversité ; car alors que vous êtes dans la prospérité tout le monde veut paraître votre ami. 17 Enfin, il y a des gens qui vont jusqu'à penser qu'on ne peut pas même se confier aux amis qui vous restent dans le malheur, parce que, disent-ils, même alors ils trompent et dissimulent, et qu'ils ne voient, en restant fidèles à l'infortune, qu'un moyen de profiter de l'affection, lorsque plus tard le bonheur reviendra.

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 Ch. 1. Morale à Nicomaque, livre VIII, ch. 1; Grande Morale, livre II, ch. 13.

§ 1. Comment il faut se conduire en amitié. Et surtout comment il faut rompre avec ses amis, quand on est forcé malheureusement par un devoir moral de se séparer d'eux.

§ 2. L'affection et l'amitié. Le texte n'a que ce dernier mot, qui peut sembler un peu fort, si on le prend dans son sens étroit. Peut-être faudrait-il dire d'une manière plus générale! ; l'amour entre les citoyens». Il faut se rappeler quelle haute importance Aristote donne à la politique dans la Morale à Nicomaque, livre I, ch. 1, § 9.

Longtemps amis. Ou plus généralement : « unis ».

§ 3. Surtout entre amis. Le mot d'ami est encore ici bien fort. Il faudrait dire plutôt : « entre les membres d'une même cité».

On n'aurait qu'a en faire des amis. C'est là le but où vise toute société vraiment digne de ce nom ; mais il en est bien peu qui paissent l'atteindre.

§ 4. D'identique ou du moins de très-voisin. Très-nobles sentiments, qni de plus sont admirablement vrais.

§ 5. On peut remarquer encore. Même observation. Seulement dans l''antiquité, cette philanthropie sociale ne s'appliquait qu'aux hommes libres; et comme elle excluait les esclaves, elle ne comprenait qu'une très-petite partie de la société.

§ 6. Qui s'établissent entre amis. C'est-à-dire: «entre des cœurs qui s'aiment à quelque titre que ce soit.»

§ 7. Les proverbes bien connus. Les deux premiers sont cités dans la Grande Morale, livre II, di. 13, § 2.

§ 8. Les naturalistes. Ce terme a en grec un sens beaucoup plus éten-du qu'en français; il désigne tous ceux qui étudient et tentent d'expliquer la nature. Je l'ai préféré a celui de « physiologistes, » qui est dans l'original.

Empédocle. Cette remarque d'Empédocle est citée également dans la Grande Morale, loc. laud.; mais avec une légère variante.

§ 9. D'autres disent. Ces autres philosophes, qu'on ne uommc pas ici, sont Héraclite et son école. Voir la Morale à Nicomaque, livre VIII, ch. 1, § 6.

La terre aime la pluie. Vers d'Euripide, id., ibid., et Grande Morale livre II, ch. 13, § 39.

Cet autre vers. Ce vers est d'Euripide, Oreste, ν. 334, édition de Firmin Didot. Il est encore cité dans la Morale à Nicomaque, litre VIII, ch. 13, § 9.

Le poète. C'est Hésiode, les Œuvres et les Jours, v. 35. Voir la Morale à Nicomaque, livre VIII, ch. 1, § 6.

Et les animaux. L'observation est très-vraie. Mais on peut trouver qu'elle est singulièrement amenée.

§ 10. Oui constamment.... Ces deux vers sont d'Euripide, Les Phéniciennes, v. 539, édiL de Firmin Didot.

§11. Héraclite blâmait le poète. Le poète est Homère, Iliade, chant XVIII, v. 107.

Qui pourtant sont des contraires. Les explications sont évidemment insuffisantes et superficielles. Si le mâle et la femelle sont contraires sous le rapport dn sexe, ils sont identiques sons le rappport de l'espèce.

§ 12. Biens généraux. La même critique se retrouve dans la Morale à Nicomaque, livre VIII, ch. 1, § 7; et Anatole y conclut qu'il ne faut étudier l'amour qne dans l'homme, sans prétendre à une explication universelle des choses.

Et qui les expliquent parfaitement. L'éloge est fort exagéré, si on l'applique aux théories qui vont suivre et qui n'ont rien que de très-incomplet.

—- Et que le» bons seuls peuvent l'être. C'est le proverbe latin : Nulla nisi inter bonos amicilta, que j'ai rappelé également dans la Morale à Nicomaque, Livre VIII, ch. 4, § 7.

On soutient le contraire. Le teste n'est pas aussi précis; j'ai dû le paraphraser pour le rendre plus clair.

§ 13. Même dans les bêtes. Ce rapprochement est faux, puis qu'il n'y a de vraie famille dans aucune espèce d'animaux.

§ 14. Fonder l'amitié sur l'intérêt. Ce sont des théories très-sérieuses quoique très-fausses.

Le vieux Socrate. Cette expression a été déjà employée plus haut, livre I, ch. 5. § 15.

Comme en Egypte. Où l'on embaumait le corps de ses parents et où leur momie, dit-on, pomait servir de gage. On ne voit pas bien d'ailleurs en quoi celte citation des paroles de Socrate se rapporte à la présente discussion.

§ 15. De plus inutile. Ce serait plutôt ; «t de plus dangereux» , d'après ce qui suit.

§ 16. On trouve tantôt... Il eût été bon d'indiquer les philosophes qui ont soutenu cette opinion.

Lorsque vous êtes dans la prospérité. On connaît les vers d'Ovide qui expriment la même pensée.

§ 17. Aux amis qui vous restent dans le malheur. C'est là une maxime digne de Larochefoucault.

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