Cicéron, Fragments

CICÉRON

ŒUVRES COMPLÈTES DE CICÉRON AVEC LA TRADUCTION EN FRANÇAIS PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE M. NISARD DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE; INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR - TOME QUATRIÈME - PARIS - CHEZ FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET Cie. LIBRAIRES - IMPRIMERIE DE L'INSTITUT DE FRANCE - RUE JACOB, 56 - M DCCC LXIX

Fragments Des Ouvrages En Prose Et En Vers

5ème partie. FRAGMENTS D'OUVRAGES INCONNUS.

6ème partie. FRAGMENTS DES LETTRES DE CICÉRON.

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Fragments Des Ouvrages En Prose Et En Vers

 

 

 

ŒUVRES

COMPLÈTES



DE CICÉRON,


AVEC LA TRADUCTION EN FRANÇAIS,

PUBLIÉES

SOUS LA DIRECTION DE M. NISARD,

DE L'ACADÉMIE

INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
 

TOME QUATRIEME






PARIS,


CHEZ FIRMIN DIDOT FRERES, FILS ET Cie, LIBRAIRES,
IMPRIMEURS DE L'INSTITUT DE FRANCE

RUE JACOB,  .

M DCCC LXIV

CINQUIÈME PARTIE.

 

FRAGMENTS D'OUVRAGES INCONNUS.

 

Outre ces fragments des ouvrages en prose de Cicéron, Orelli en donne plusieurs autres qu'il divise en sept parties et qu'il intitule : 1° Fragmenta librorum incertorum; ici, il indique par conjecture à quels ouvrages appartiennent ces fragments; 2° e Rhetoricis;ex Orationibus;e Philosophicis, Varia; 6° Fragmenta quibus singulœ voces notantur libris non nominatis; 7° Tituli operum dubiœ fidei. La presque totalité de ces fragments consiste en citations indirectes de prases, de pensées de Cicéron, faites par des critiques, des grammairiens , des Pères de l'Église, etc., etc., lesquels citaient Cicéron de mémoire, s'inquiétant moins d'en reproduire fidèlement le texte que d'en donner simplement la pensée. La prédilection pour son auteur a donc entraîné Orelli un peu trop loin, et nous ne saurions, sans imprudence, introduire dans les œuvres de Cicéron des phrases ou des lambeaux de phrases que l'Orateur romain eût répudiées, et qui pourraient un jour servir d'autorités à des latinistes inexpérimentés. Nous supprimons donc tous ces fragments: on les trouvera dans les grammairiens que nous avons 625 déjà cités tant de fois. D'autres plus importants sont épars dans les auteurs qui font partie de cette collection, où le lecteur attentif saura les remarquer d'autant mieux que les citations de cette espèce y sont toujours précédées ou suivies du nom même de Cicéron.

SIXIÈME PARTIE.

FRAGMENTS DES LETTRES DE CICÉRON.

Outre la vaste correspondance qu'il nous a laissée, Cicéron avait écrit une multitude de lettres dont il existait aussi un recueil, mais dont il ne nous reste que des lambeaux. Elles étaient adressées à M. Titinius, personnage qui n'est pas le même que M. Titinius ou Titinnius, chevalier romain, nommé par Cicéron dans son discours Pro Cluentio, ch. 56 ; à Cornélius Népos, l'historien, ami intime de Cicéron, et qui, au rapport d'Aulu-Gelle, XV, 28, avait écrit une vie de l'illustre orateur; à C. César; celles-là sont les plus regrettables; au jeune César, ou Octave, qui plus tard fut Auguste ; à C. Pansa, et à Hirtius, probablement au sujet de la guerre contre Antoine, où ces deux généraux périrent; à M. Brutus: la collection, composée d'abord de huit livres, se réduit à neuf lettres de Brutus et à seize de Cicéron, dont quelques-unes sont incomplètes; à Marcus, son fils; à Licinius Calvus, qui avait d'abord été l'ennemi de Cicéron, mais qui dans la suite se réconcilia avec lui; à Q. Axius, sénateur presque inconnu et cité en passant par Cicéron (Ad Att. III, 15; IV, 15; V, 2l, qui cependant lui avait adressé plusieurs lettres ; à Caton ; à Cérellia qui voulait lire la première les traités de Cicéron (Ad Att. XIII, 21 ), et avec laquelle il paraît avoir usé d'une grande liberté dans sa correspondance ; à L. Plancus, un de ces généraux de César que Cicéron essaya vainement d'attacher au parti du sénat, et qui trahirent la république pour devenir favoris d'Octave ; enfin à nombre de personnages inconnus.

Nous ne donnons ici que la moindre partie de ces fragments, la plupart n'étant que des exemples de grammaire cités par Nonius aux livres II, III, IV, V, VI; et principalement au livre IV; par Quintilien, V, 10; VIII, 3; IX, 3; III, 8; VIII, 6; IX, 34 ; et par Priscien, VIII, p. 792, 838; X, p. 896; IX, p. 873. D'antres, plus étendus, mais que nous supprimons également, seront lus avec plus d'intérêt à leur véritable place, c'est-à-dire dans les auteurs mêmes qui les ont cités ; dans Suétone, de Clar. rhet. c. 2; dans César, c. 35, 9; dans Aulu-Gelle, I, 22; dans Macrobe, Saturn. II, 1 ; dans Ammien Marcellin, XXI, 16.

 

FRAGMENTA EPISTOLARUM.

AD C. CAESAREM EPIST. LIB. I.

1. Balbum quanti faciam, quamque ei me totum dicaverim, ex ipso scies. Nonius, iv, 139.

LIB. II.

2. Sed ego, quae monimenti ratio sit, nomine ipso admoneor. Ad memoriam magis spectare debet posteritatis, quam ad praesentis temporia gratiam. Id. i, 136.

LIB. III.

3. Amici nonnulli a te contemni, ac despici, ac pro nihilo haberi senatum velint. Id., v, 57.

EX LIB. INCERTO.

4. Jam amplitudinem gloriamque tuam magno mihi ornamento fore existimo, quod me levas cura. Id. iv, 279.

AD CAES. JUNIOREM EPIST. LIB. I.

1. Pridie nonas febr., quum ad te litteras mane dedissem, descendi ad forum togatus, quum reliqui consulares sagati vellent descendere. Id. xiv, 10.

2 Et aut ad consules, aut ad te, aut ad Brutum adissent, his fraudi ne esset, quod cum Antonio fuissent. Id. iv, 9.

3. Erat opinio bona de Planco, bona de Lepido. Id. iv, 329.

4. Ex ceteris autem generibus tunc pecunia expedietur, quum legionibus victricibus erunt.quae spopondimus, persolvenda. Id. iv, 165.

5. In singulas tegulas impositis sexcentis, sexcenties confici posse. Id. iv, 93.

6. Quod mini et Philippe vacationem das, bis gaudeo. Nain et prœteritis ignoscis, et concedis futura. Id. v, 56.

LIB. II.

7. Quum constet, Cœsarem Lupercis id vectigal dedisse, qui ante poterat id conslare? Id. iv, 99.

8. Scriptum erat equestre praelium valde secundum; quin potius adversum? Id. iv, 416.

9. Antonius demens ante lucem paludatus... Id..xiv., 11.

AD C. PANSAM , EPIST. LIB. I.

1. De Antiocho fecisti humaniter; quem quidem ego semper dilexi, meque ab eo diligi sensi. Id. xi, 1.

LIB. III.

1. Nos Ventidianis rumoribus concalfecimus. Id.,ii, 182.

AD HIRTIUM EPIST. LIB. IX.

1. Dices, Quid.quaeso, istuc intererat? Nescio, nisi tamen erat mhii verendum saepius ne qui casus perimeret superiora. Id., vi, 9.

EX LIB. INCERTO.

2. Quum enim nobilitas sit nihil aliud, quam cognita virtus, quis in eo, quem veterascentem videat ad gloriam, generis antiquitatem desideret? Id., v, 63.

AD M BRUTUM LIB. VIII.

1. Et quod te tantum amat, ut vel me audeat provocare.... Id., xii, 34.

2. Sic igitur facies, et me aut amabis, aut. quo contentus sum, diliges. Id., iv, 78 ; v, 3.

AD M. FILIUM LIB. I.

1. Quare eflfice, et elabora, ut excelleas. Priscianus, viii, p. 838; x. ,p. 896.

EX LIB. INCERTO.

2. Philosophie quidem prœcepta noscenda, vivendum autem civiliter. Laclantius, iv, 14.

AD CATONEM EPISTOLA.

1. Nec idcirco mibi desiderandam esse dignitatem meam, quod eam multi impugnarint, sed eo magis recolendam, quod plures desiderarint. Nonius, v, 68.

LETTRES A C. CÉSAR.

LIVRE I.

1. Vous saurez par Balbus lui-même combien je l'estime et combien je lui suis dévoué. (Nonius, iv, 139.)

LIVRE II.

2. Mais, par ce nom même de monument, je suis averti de l'idée que je m'en dois faire. Un monument a pour but moins le plaisir des contemporains que l'instruction de la postérité. (ld., i, 136.)

LIVRE III.

3. Quelques uns de vos amis veulent que vous regardiez le sénat avec hauteur, avec mépris, et comme s'il n'était pas. (Id., v, 57.)

LIVRE INCERTAIN.

4. Je vois déjà que votre grandeur et votre gloire me couvriront d'un éclat immense, puisque vous me délivrez d'inquiétude. (Id., iv, 279.)

AU JEUNE CÉSAR.

LIVRE I.

1. La veille des nones de février, après avoir écrit le matin, je descendis au forum en toge, lorsque les autres consulaires voulaient y paraître en habit de guerre. (Id., xiv, 10.)

626 2.... Que ceux qui seraient venus trouver les consuls, ou vous, ou Brutus, n'auraient rien à craindre pour avoir été avec Antoine. (Id., iv, 9.)

3. On avait une opinion favorable de Plancus et de Lépidus. (Id., iv, 329.)

4. On se procurera de l'argent par d'autres moyens, lorsqu'il s'agira de payer aux légions victorieuses ce que nous leur avons promis. (Id., iv, 165.)

5. De l'imposition de six cents sesterces par toit, on pourra retirer six millions. (Id., iv, 93.)

6. La dispense que vous nous accordez à Philippe et à moi, me réjouit doublement : elle est le pardon du passé et la sécurité pour l'avenir. (ib  v, 56.)

LIVRE II.

7. S'il est constant que les Luperques tiennent ce revenu de César, pouvait-on en parler avant lui?(Id., iv, 99.)

8. On avait écrit que ce combat de cavalerie avait été heureux ; que ne disait-on funeste? (Id., iv, 416.)

9. Antoine, hors de lui-même, revêtu de l'habit de guerre avant le jour. (Id., xiv, 11.)

A C. PANSA.

LIVRE I.

1. Vous avez été bon pour Antiochus; je l'ai toujours aimé, et lui ai toujours connu de l'amitié pour moi. (Id., xi, 1.)

LIVRE III.

1. On nous a étourdis des bruits sur Ventidius. Id., ii,172)

A HIRTIUS.

LIVRE IX.

1. Eh ! que nous importait? direz-vous. Je ne sais; mais j'ai dû craindre souvent que quelque événement ne nous fît perdre le fruit du passé. (Id., iv, 9.)

LIVRE INCERTAIN.

2. Puisque la noblesse n'est autre chose que la vertu reconnue, exigera-t-on l'ancienneté de la famille dans celui qui est déjà vieux pour la gloire? (Id., v, 63.)

A M. BRUTUS.

LIVRE VIII.

1. Et comme il vous aime au point d'oser me défier en amitié pour vous. (Id., xii, 34.)

2. En agissant ainsi, vous m'aimerez; et ce qui me charmera encore, vous me distinguerez. (Id., iv, 78.)

A MARCUS, SON FILS

LIVRE I.

1. Faites donc tous les efforts possibles pour vous distinguer. (Priscien, viii, 17.)

LIVRE INCERTAIN.

2. Il faut connaître les préceptes de la philosophie, mais vivre comme il convient à un citoyen. (Lactance, iv,14.)

A CATON.

1. Si je dois m'intéresser à ma dignité, ce n'est point parce que tant de gens l'ont attaquée; mais je dois en prendre soin, parce qu'un plus grand nombre d'amis s'y sont intéressés. (Nonius, v, 68).