ŒUVRES COMPLÈTES DE CICÉRON AVEC LA TRADUCTION EN FRANÇAIS PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE M. NISARD DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE; INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR - TOME CINQUIÈME - PARIS - CHEZ FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET Cie. LIBRAIRES - IMPRIMERIE DE L'INSTITUT DE FRANCE - RUE JACOB, 56 - M DCCC LXIX
LETTRES FAMILIERES
LIVRE XIV - LIBER QVARTVS DECIMVS: AD TERENTIAM VXOREM
LETTRES FAMILIERES
LIVRE XIV
LIBER QVARTVS DECIMVS: AD TERENTIAM VXOREM
Scr. Dyrrhachi a. D. Vi K. Dec. A. 696 (48). TVLLIVS TERENTIAE SVAE, TVLLIOLAE SVAE, CICERONI SVO S. D. Et litteris multorum et sermone omnium perfertur ad me incredibilem tuam virtutem et fortitudinem esse teque nec animi neque corporis laboribus defetigari. Me miserum! te ista virtute, fide, probitate, humanitate in tantas aerumnas propter me incidisse, Tulliolamque nostram, ex quo patre tantas voluptates capiebat, ex eo tantos percipere luctus! nam quid ego de Cicerone dicam? Qui cum primum sapere coepit, acerbissimos dolores miseriasque percepit. Quae si, tu ut scribis, 'fato facta' putarem, ferrem paulo facilius ; sed omnia sunt mea culpa commissa, qui ab iis me amari putabam qui invidebant, eos non sequebar qui petebant. Quod si nostris consiliis usi essemus neque apud nos, tantum valuisset sermo aut stultorum amicorum aut improborum, beatissimi viveremus. Nunc quoniam sperare nos amici iubent, dabo operam ne mea valetudo tuo labori desit. Res quanta sit intellego quantoque fuerit facilius manere domi quam redire ; sed tamen si omnis tr. Pl. Habemus, si Lentulum tam studiosum quam videtur, si vero etiam Pompeium et Caesarem, non est desperandum. De familia quo modo placuisse scribis amicis faciemus. De loco nunc quidem iam abiit pestilentia, sed quam diu fuit me non attigit. Plancius, homo officiosissimus, me cupit esse secum et adhuc retinet. Ego volebam loco magis deserto esse in Epiro, quo neque Piso veniret nec milites, sed adhuc Plancius me retinet ; sperat posse fieri ut mecum in Italiam decedat. Quem ego diem si videro et si in vestrum complexum venero ac si et vos et me ipsum reciperaro, satis magnum mihi fructum videbor percepisse et vestrae pietatis et meae. Pisonis humanitas, virtus, amor in omnis nos tantus est, ut nihil supra possit. Utinam ea res ei voluptati sit ! gloriae quidem video fore. De Quinto fratre nihil ego te accusavi, sed vos, cum praesertim tam pauci sitis, volui esse quam coniunctissimos. Quibus me voluisti agere gratias egi et me a te certiorem factum esse scripsi. Quod ad me, mea Terentia, scribis te vicum vendituram, quid, obsecro te, me miserum! quid futurum est? Et si nos premet eadem fortuna, quid puero misero fiet? Non queo reliqua scribere ; tanta vis lacrimarum est ; neque te in eundem fletum adducam ; tantum scribo : si erunt in officio amici, pecunia non dent ; si non erunt, tu efficere tua pecunia non poteris. Per fortunas miseras nostras, vide ne puerum perditum perdamus ; cui si aliquid erit ne egeat, mediocri virtute opus est et mediocri fortuna ut cetera consequatur. Fac valeas et ad me tabellarios mittas, ut sciam quid agatur et vos quid agatis. Mihi omnino iam brevis exspectatio est, Tulliolae et Ciceroni salutem dic. Valete. D. A. D. Vi K. Decembr. Dyrrhachi. Dyrrhachium veni, quod et libera civitas est et in me officiosa et proxima Italiae ; sed si offendet me loci celebritas, alio me conferam, ad te scribam. |
79. — CIC. A SA TERENTIA, A SA TULLIE, A SON SON CICÉRON. Thessalonique et Dyrrhachium, 26 novembre. F. XIV, 1. A chaque instant, je vois par mes lettres et par ce qui se dit autour de moi, que votre force et votre courage sont vraiment incroyables. Ni les peines du cœur, ni les fatigues du corps, rien ne peut vous abattre. Que je suis malheureux, moi qui ai précipité dans de si grands maux tant de vertu, de foi, d'honneur, de bonté! moi qui ai changé en tant de larmes ces vives joies que notre chère Tullie goûtait près de son père! Et que dire, hélas! de notre pauvre petit Cicéron, qui n'a commencé à sentir la vie que pour éprouver ce que la douleur et la misère ont de plus cruel ! Si je pouvais, comme vous le dites, n'accuser que les destins, je serais moins à plaindre. Mais ce sont mes fautes qui ont tout fait. J'avais des envieux, et j'ai cru à leur affection ; je me suis éloigné de ceux qui m'ouvraient les bras. — Ah ! si je n'avais écouté que moi, si je ne m'étais pas laissé entraîner par des amis ou insensés ou perfides, je serais encore le plus heureux des hommes. Aujourd'hui pourtant qu'on veut que j'espère, je tricherai de recueillir assez de force pour ne pas tromper vos efforts. Je comprends la difficulté de la position. Je comprends qu'il était plus aisé de ne pas sortir de Rome que d'y rentrer. Mais si tous les tribuns du peuple sont pour nous, si Lentulus est aussi dévoué qu'il le témoigne, si enfin Pompée et César entrent dans nos intérêts, il ne faut pas désespérer. — Il faudra suivre le conseil de nos amis, pour nos esclaves. La contagion qui régnait ici a passé. Je n'en ai éprouvé aucune atteinte. Plancius, qui est le plus serviable des hommes, ne veut pas que je le quitte et me retient encore. Je voulais aller chercher en Épire une retraite plus solitaire, à l'abri des visites d'Hispon et de ses soldats. Mais, je le répète, Plancius me retient ; il se flatte de retourner avec moi en Italie. Si cet heureux jour arrive, s'il m'est donné d'être rendu à vos embrassements, de me retrouver ce que j'étais, au milieu des miens, je ne veux pas d'autre prix de votre tendresse et de la mienne. La bonté de Pison, son courage, son dévouement pour nous tous, sont vraiment incomparables : que ce soit sa joie d'être ainsi ! ce sera du moins sa gloire. Ce que je vous ai dit au sujet de Quintus n'était pas un reproche; j'ai voulu seulement vous faire entendre que moins on est nombreux, plus on doit se serrer. - J'ai adresse des remerciements aux personnes que vous m'avez indiquées, et je n'ai pas manqué de vous en faire honneur. Vous voulez donc vendre une terre; mais, je vous le demande (malheureux que je suis!), qu'allons-nous devenir? Si la fortune continue de nous accabler, quel avenir pour notre malheureux enfant? je m'arrête; l'abondance de mes larmes m'y force, et je ne veux pas faire couler les vôtres. Je me borne à une réflexion. Si mes amis font leur devoir, l'argent ne manquera point ; sinon, vous ne pouvez rien par vous seule. Au nom de tant d'infortunes, ne consommons pas la ruine de cet entant : qu'il soit seulement au-dessus du besoin. Pour peu qu'il ait de talent et de bonheur, il fera le reste. — Soignez votre santé, et envoyez-moi des exprès pour que je sache ce qui se passe et où vous en êtes. Ce n'est pas que mon attente soit bien grande. Bonne santé à tous. — Je suis venu à Dyrrhachium, parce que c'est une ville libre qui m'est dévouée et qui touche à l'Italie. Si le mouvement qui y règne me déplaît, j'irai ailleurs : je vous écrirai. |
Scr. Thessalonicae a. D. Iii Noti. Oct. A. 696 (58). TVLLIVS S. D. TERENTIAE SVAE ET TVLLIOLAE ET CICERONI SVIS. Noli putare me ad quemquam longiores epistulas scribere, nisi si quis ad me plura scripsit, cui puto rescribi oportere ; nec enim habeo quid scribam nec hoc tempore quicquam difficilius facio ; ad te vero et ad nostram Tulliolam non queo sine plurimis lacrimis scribere ; vos enim video esse miserrimas, quas ego beatissimas semper esse volui, idque praestare debui et, nisi tam timidi fuissemus, praestitissem. Pisonem nostrum merito eius amo plurimum. Eum, ut potui, per litteras cohortatus sum gratiasque egi, ut debui. In novis tr. Pl. Intellego spem te habere. Id erit firmum, si Pompei voluntas erit ; sed Crassum tamen metuo. A te quidem omnia fieri fortissime et amantissime video nec miror, sed maereo casum eius modi ut tantis tuis miseriis meae miseriae subleventur. Nam ad me P. Valerius, homo officiosus, scripsit, id quod ego maximo cum fletu legi, quem ad modum a Vestae ad tabulam Valeriam ducta esses. Hem, mea lux, meum desiderium, unde omnes opem petere solebant! te nunc, mea Terentia, sic vexari, sic iacere in lacrimis et sordibus, idque fieri mea culpa, qui ceteros servavi, ut nos periremus! quod de domo scribis, hoc est de area, ego vero tum denique mihi videbor restitutus, si illa nobis erit restituta. Verum haec non sunt in nostra manu ; illud doleo, quae impensa facienda est, in eius partem te miseram et despoliatam venire. Quod si conficitur negotium, omnia consequemur ; sin eadem nos fortuna premet, etiamne reliquias tuas misera proicies? Obsecro te, mea vita, quod ad sumptum attinet, sine alios, qui possunt si modo volunt, sustinere et valetudinem istam infirmam, si me amas, noli vexare. Nam mihi ante oculos dies noctesque versaris ; omnis labores te excipere video ; timeo ut sustineas. Sed video in te esse omnia. Qua re, ut id quod speras et quod agis consequamur, servi valetudini. Ego ad quos scribam nescio, nisi ad eos qui ad me scribunt, aut ad eos de quibus ad me vos aliquid scribitis. Longius, quoniam ita vobis placet, non discedam ; sed velim quam saepissime litteras mittatis, praesertim si quid est firmius quod speremus. Valete, mea desideria, valete. D. A. D. Iii Non. Oct. Thessalonica. |
76 — A TÉRENTIA, TIULIE ET CICÉRON. Thessalonique, 5 oct. F. XIV, 2. Ne croyez pas,Térentia, que j'écrive de plus longues lettres à d'autres qu'a vous à moins qu'en m'écrivant on n'entre dans des détails auxquels il faille une réponse circonstanciée. Je n'ai rien à vous mander, et rien ne me coûte plus aujourd'hui que d'écrire; de plus quand je m'entretiens avec vous et ma chère petite Tullie, ce n'est jamais que les larmes aux yeux. Je vous vois si malheureuses, vous dont le bonheur a toujours fait le premier de mes voeux vous que mon devoir était de rendre heureuses et qui seriez heureuses en effet sans ma lâcheté. — J'ai bien raison de tant aimer Pison. Je l'ai 84 encouragé de mon mieux. Je vois que vous attendez beaucoup des nouveaux tribuns du peuple; ce sera avec raison, pour peu que Pompée s'en mêle. Mais Crassus m'inspire des craintes. Dans toutes vos actions, que d'énergie et de tendresse! Je ne m'en étonne point. Mais je gémis de voir que mes maux ne puissent être adoucis qu'au prix de tant de souffrances. Car je sais par P. Valerius,qui est l'obligeance même (Je n'ai pu en lire le récit sans fondre en larmes), je sais ce qui s'est passé dans le trajet du temple de Vesta à la table Valérienne. Eh quoi ! chère Térentia, lumière de mes yeux, charme de ma vie, dont chacun recherchait l'appui; vous en butte aujourd'hui à de pareilles indignités! vous réduite à ce degré d'abaissement et de misères ! et tout cela, par ma faute a moi, à moi qui ai tant sauvé de têtes,et n'ai pu conjurer notre ruine à tous! — Quant a ma maison, ou pour mieux dire, à l'emplacement de ma maison, je ne me croirai rétabli que si elle m'est rendue. Mais nous n'en sommes pas là. Je me désole en songeant aux dépenses qu'il faut faire, et à la part que vous y voulez prendre, vous si pauvre et si dépouillée. Enfin,si on obtient le principal, le reste suivra. Mais si la fortune continue de m'accabler, voulez-vous donc, infortunée! jeter aux vents le peu qui vous reste? Quant aux besoins d'argent, je vous en conjure, ma chère âme, laissez-y pourvoir ceux qui le peuvent, pour peu qu'ils le veuillent bien; et puis, si vous m'aimez, cessez de tourmenter votre santé, déjà si languissante. Le jour, la nuit, vous êtes devant mes yeux. Je vous vois, ne reculant devant aucune fatigue, et je crains que vos forces ne suffisent pas à de pareils efforts; mais je vois aussi que tout repose sur vous. Ainsi, dans l'intérêt même de nos espérances et de vos démarches, veillez à votre santé. Je ne sais à qui je dois écrire, sans doute à ceux qui m'ont écrit eux-mêmes, ou encore à ceux dont vous me parlez dans vos lettres. Vous le voulez, je ne m'éloignerai pas davantage; mais je vous le demande à mon tour, multipliez vos lettres, surtout si nos chances se fortifient. Bonne santé, bonne santé à vous tous après qui je soupire tant. |
Scr. Dyrrhachi pr. K. Dec. A. 696 (58). TVLLIVS S. D. TERENTIAE SVAE ET TVLLIAE ET CICERONI Accepi ab Aristocrito tris epistulas, quas ego lacrimis prope delevi ; conficior enim maerore, mea Terentia, nec meae me miseriae magis excruciant quam tuae vestraeque ; ego autem hoc miserior sum quam tu, quae es miserrima, quod ipsa calamitas communis est utriusque nostrum, sed culpa mea propria est. Meum fuit officium vel legatione vitare periculum vel diligentia et copiis resistere vel cadere fortiter. Hoc miserius, turpius, indignius nobis nihil fuit. Qua re cum dolore conficior tum etiam pudore ; pudet enim me uxori meae optimae, suavissimis liberis virtutem et diligentiam non praestitisse. Nam mi ante oculos dies noctesque versatur squalor vester et maeror et infirmitas valetudinis tuae, spes autem salutis pertenuis ostenditur. Inimici sunt multi, invidi paene omnes ; eicere nos magnum fuit, excludere facile est. Sed tamen quam diu vos eritis in spe, non deficiam, ne omnia mea culpa cecidisse videantur. Ut tuto sim, quod laboras, id mihi nunc facillimum est, a quem etiam inimici volunt vivere in tantis miseriis ; ego tamen faciam quae praecipis. Amicis quibus voluisti egi gratias et eas litteras Dexippo dedi meque de eorum officio scripsi a te certiorem esse factum. Pisonem nostrum mirifico esse studio in nos et officio et ego perspicio et omnes praedicant. Di faxint ut tali genero mihi praesenti tecum simul et cum liberis nostris frui liceat! nunc spes reliqua est in novis tr. Pl. Et in primis quidem diebus ; nam si inveterarit, actum est. Ea re ad te statim Aristocritum misi ut ad me continuo initia rerum et rationem totius negoti posses scribere ; etsi Dexippo quoque ita imperavi, statim ut recurreret, et ad fratrem misi ut crebro tabellarios mitteret. Nam ego eo nomine sum Dyrrhachi hoc tempore, ut quam celerrime quid agatur audiam, et sum tuto ; civitas enim haec semper a me defensa est. Cum inimici nostri venire dicentur, tum in Epirum ibo. Quod scribis te, si velim, ad me venturam, ego vero, cum sciam magnam partem istius oneris abs te sustineri, te istic esse volo. Si perficitis quod agitis, me ad vos venire oportet ; sin autem sed nihil opus est reliqua scribere. Ex primis aut summum secundis litteris tuis constituere poterimus quid nobis faciendum sit tu modo ad me velim omnia diligentissime perscribas ; etsi magis iam rem quam litteras debeo exspectare. Cura ut valeas et ita tibi persuadeas, mihi te carius nihil esse nec umquam fuisse. Vale, mea Terentia ; quam ego videre videor itaque debilitor lacrimis. Vale. Pr. K. Dec. |
81. — A TERENTIA, TULLIE ET CICERON, Dyrrachium, 30 novembre. F. XIV, 3. J'ai reçu trois lettres par Aristocrite; en les lisant, je les ai presque effacées par mes larmes. Le chagrin me tue, ma chère Térentia, et je souffre moins encore de mes maux que des vôtres et de ceux de nos enfants. Vous êtes bien malheureuse, mais je suis plus malheureux que vous. Car si la peine est pour nous deux, la faute est à moi seul. Il fallait ou me soustraire au danger par une mission, ou engager hardiment la lutte avec toutes mes forces, ou enfin tomber avec courage. Il n'y a rien de plus misérable, de plus facile et de plus indigne que ma conduite. Aussi la honte me fera-t-elle mourir autant que la douleur. Je rougis d'avoir failli à tout ce que je devais de prudence et de fermeté à la meilleure des femmes, à des enfants adorés. La nuit et le jour, j'ai devant les yeux le tableau de votre dégradation, de vos chagrins, de votre santé languissante, et c'est à peine si j'entrevois dans le lointain la plus faible lueur. J'ai beaucoup d'ennemis, et des envieux partout. Le difficile était de me chasser; ce n'est rien que de m'empêcher de revenir. Toutefois, tant que vous conserverez de l'espoir, je résisterai. Il ne sera pas dit que tout aura manqué, toujours par ma faute. — Ma sûreté, qui vous préoccupe, est maintenant hors d'atteinte. Mes ennemis eux-mêmes protégeraient une vie qu'ils savent abreuvée de douleurs. Néanmoins, je me conformerai a vos avis. J'ai remercié nos amis. Les lettres ont été remises par Dexippe : je leur ai dit que c'était par vous que je savais leurs bons offices. Pison est d'un zèle, d'une activité admirables; je le vois, et tout le monde me le dit. Fassent les dieux qu'un jour, rendu à tant d'affection, je puisse près de vous et au milieu de nos chers enfants, jouir du bonheur de posséder un pareil gendre ! On espère dans les nouveaux tribuns du peuple; oui, s'ils se prononcent des les premiers jours. Pour peu qu'on tarde, adieu toute espérance ! — Je vous renvoie Aristocrite sans perdre un moment, afin que vous m'écriviez par lui en toute hâte comment les choses se présentent au début et dans leur ensemble. Dexippe a également l'ordre de revenir sur-le-champ. Enfin, j'ai fait dire à mon frère de multiplier ses courriers. Je suis venu à Dyrrhachium, pour être plus à portée de savoir ce qui se passe, et j'y suis en sûreté. Cette ville m'a toujours eu pour défenseur. Je n'en partirai pour l'Épire que quand mes ennemis approcheront. — Vous viendrez me joindre, dites-vous, si tel est mon vœu. Non. Restez à Rome, ou la plus grande partie des affaires roule sur vous. Si le succès couronne vos efforts, c'est moi qui irai vous joindre. Si, au contraire... je n'achève pas. Votre première lettre, la seconde au moins, me dira ce que je dois faire. Écrivez-moi toujours exactement. Ce n'est pas que j'attende aujourd'hui les lettres avec autant d'impatience que les événements. Ayez bien soin de votre santé, et soyez persuadée que pour moi il n'est rien, il n'y eut jamais rien au monde de plus cher que 89 vous. Adieu, adieu, chère Térentia. Je m'imagine vous voir en ce moment, et cette illusion m'attendrit aux larmes. Adieu. |
Scr. Brundisi pr. K. Mart a. 696 (58). TVLLIVS S. D. TERENTIAE ET TVLLIAE ET CICERONI SVIS. Ego minus saepe do ad vos litteras quam possum, propterea quod cum omnia mihi tempora sunt misera, tum vero, cum aut scribo ad vos aut vestras lego, conficior lacrimis sic ut ferre non possim. Quod utinam minus vitae cupidi fuissemus! certe nihil aut non multum in vita mali vidissemus. Quod si nos ad aliquam alicuius commodi aliquando reciperandi spem fortuna reservavit, minus est erratum a nobis ; si haec mala fixa sunt, ego vero te quam primum, mea vita, cupio videre et in tuo complexu emori, quoniam neque dii, quos tu castissime coluisti, neque homines, quibus ego semper servivi, nobis gratiam rettulerunt. Nos Brundisi apud M. Laenium Flaccum dies xiii fuimus, virum optimum, qui periculum fortunarum et capitis sui prae mea salute neglexit neque legis improbissimae poena deductus est quo minus hospiti et amicitiae ius officiumque praestaret. Huic utinam aliquando gratiam referre possimus! habebimus quidem semper. Brundisio profecti sumus a. D. Ii K. Mai. ; per Macedoniam Cyzicum petebamus. O me perditum, o adflictum! quid nunc rogem te ut venias, mulierem aegram et corpore et animo confectam? Non rogem? Sine te igitur sim? Opinor, sic agam : si est spes nostri reditus, eam confirmes et rem adiuves ; sin, ut ego metuo, transactum est, quoquo modo potes ad me fac venias. Unum hoc scito : si te habebo, non mihi videbor plane perisse. Sed quid Tulliola mea fiet? Iam id vos videte ; mihi deest consilium. Sed certe, quoquo modo se res habebit, illius misellae et matrimonio et famae serviendum est. Quid? Cicero meus quid aget? Iste vero sit in sinu semper et complexu meo. Non queo plura iam scribere ; impedit maeror. Tu quid egeris nescio ; utrum aliquid teneas an, quod metuo, plane sis spoliata. Pisonem, ut scribis, spero fore semper nostrum. De familia liberata nihil est quod te moveat. Primum tuis ita promissum est, . Te facturam esse, ut quisque esset meritus ; est autem in 10 officio adhuc Orpheus, praeterea magno opere nemo ; ceterorum servorum ea causa est ut, si res a nobis abisset, liberti nostri essent, si obtinere potuissent; sin ad nos pertinerent, servirent praeterquam oppido pauci. Sed haec minora sunt. Tu quod me hortaris ut animo sim magno et spem habeam reciperandae salutis, id velim sit eius modi ut recte sperare possimus. Nunc miser quando tuas iam litteras accipiam? Quis ad me perferet? Quas ego exspectassem Brundisi, si esset licitum per nautas, qui tempestatem praetermittere noluerunt. Quod reliquum est, sustenta te, mea Terentia, ut potes honestissime. Viximus, floruimus ; non vitium nostrum sed virtus nostra nos adflixit ; peccatum est nullum, nisi quod non una animam cum ornamentis amisimus. Sed si hoc fuit liberis nostris gratius nos vivere, cetera, quamquam ferenda non sunt, feramus. Atque ego, qui te confirmo, ipse me non possum. Clodium Philhetaerum, quod valetudine oculorum impediebatur, hominem fidelem, remisi. Sallustius officio vincit omnis. Pescennius est perbenevolus nobis ; quem semper spero tui fore observantem. Sicca dixerat se mecum fore sed Brundisio discessit. Cura, quod potes, ut valeas et sic existimes, me vehementius tua miseria quam mea commoveri. Mea Terentia, fidissima atque optima uxor, et mea carissima filiola et spes reliqua nostra, Cicero, valete. Pr. K. Mai. Brundisio. |
59. — A TERENTIA, A SON FILS ET A SA FILLE. Brindes, 30 avril. F. XIV 4. Je vous écris le moins possible. Pour moi, la douleur est de tous les moments. Mais quand je vous écris, quand je lis vos lettres, je fonds en larmes, et je n'y tiens plus. Ah ! que n'ai-je eu moins d'attachement à la vie! Je ne saurais pas aujourd'hui, ou je saurais bien peu ce que c'est que le malheur. Mais enfin si le sort veut que je retrouve un jour quelque chose de ce que j'ai perdu, ma faute sera moins regrettable. Si, au contraire, il ne doit pas y avoir de terme à mes maux, je n'ai plus qu'un vœu a former, c'est de vous voir accourir auprès de moi, vous l'amour de ma vie, et de mourir dans vos bras, puisque ni les dieux que vous honoriez si pieusement, ni les hommes auxquels j'avais dévoué mes jours, ne nous en tiennent aucun compte. — J'ai passé treize jours à Brindes chez M. Lénius Fiaccus, homme excellent, qui n'a pas craint d'exposer pour moi sa fortune et sa tête. Les peines portées par une loi de haine ne l'ont pas empêché de me rendre tous les devoirs d'un hôte et d'un ami. Fassent les dieux que je puisse lui en témoigner ma gratitude ! mon cœur du moins en gardera éternellement le souvenir. — Je quitte Brindes cinq jours avant les kalendes de mai. Je me rends à Cyzique par la Macédoine. Que je suis malheureux ! comme tout m'accable ! Irai-je maintenant vous prier de venir, vous femme et malade, vous épuisée par toutes les peines du corps et de l'âme? Ou bien faudra-t-il me priver de vous? Voici, je crois le parti à prendre. S'il y a pour moi quelque espoir de rappel, employez tous vos soins pour changer cet espoir en certitude. Si, comme je le crains, c'en est fait de nos espérances, venez! à quelque prix que ce soit, venez ! et soyez sûre que si je vous vois je ne me croirai pas tout à fait perdu! Mais que deviendra, notre chère petite Tullie? Songez-}y, vous. Moi, je suis incapable de vous donner un conseil. Seulement, de quelque manière que les choses tournent, n'oublions pas ce qu'exigent pour cette pauvre enfant son titre d'épouse et son honneur. Et mon pauvre Cicéron, ou est-il ! ah! qu'il vienne sur mon sein ; que je le presse dans mes bras ! qu'il y reste toujours! Je ne saurais poursuivre. La douleur me suffoque. Et vous, que devenez-vous? quelles sont vos ressources? avez-vous tout perdu?— J'espère avec vous que Pison nous restera fidèle. Cette affaire d'esclaves affranchis n'a rien qui doive vous tourmenter. D'abord vous aviez promis aux vôtres d'agir envers eux selon leur mérite. Orphée est encore à son poste. C'est à peu près le seul. A l'égard des autres, dans le cas où nos affaires iraient tout a fait mal, on ne leur refuserait pas sans doute d'être nos affranchis. Autrement ils continueraient de nous appartenir et de nous servir, à l'exception d'un bien petit nombre. Mais tout cela est d'une importance secondaire. -— Vous m'exhortez à élever mon âme et à prendre confiance dans l'avenir. Je le veux bien; mais donnez-moi donc des motifs d'espérer, Hélas ! à présent quand recevrai-je de vos lettres? qui me les portera? Je les aurais attendues à Brindes, si les marins l'eussent permis; mais ils ont craint dé manquer la saison. Que vous dirai-je, ma chère Térentia? Prenez de vous le plus de soin possible. Nous avons vécu avec honneur. Nous avons eu notre beau moment. Notre vertu nous a nui plus que nos fautes. Notre unique tort est de n'avoir pas quitté la vie en perdant ce qui la rendait honorable; mais si pour nos enfants il vaut mieux que je vive encore quelque insupportables 70 que soient mes maux, je saurai les supporter. Hélas ! je vous adresse des consolations, et je ne puis m'en donner à moi-même. — Clodius Philétérus est un homme fidèle que je vous renvoie parce qu'il est incommodé d'un mal d'yeux. Sallustius est d'un zèle qui n'a pas d'égal. Pescennius m'est très affectionné, et j'espère qu'il sera plein d'attention pour vous; Sicca devait me suivre, mais il m'a quitté à Brindes. Veillez autant que possible a voire santé, et songez toujours que je suis bien plus touché de vos peines que des miennes. Chère Térentia, la meilleure et la plus dévouée des femmes; et toi, bien-aimée Tullie ; et toi, toute mon espérance, ô mon cher Cicéron, bonne santé! |
Scr. Athenis a. D. xvii K. Novemb. A. 704 (50). TVLLIVS S. D. TERENTIAE SVAE. Si tu et Tullia, lux nostra, valetis, ego et suavissimus Cicero valemus. Pr. Idus Oct. Athenas venimus, cum sane adversis ventis usi essemus tardeque et incommode navigassemus. De nave exeuntibus nobis Acastus cum litteris praesto fuit uno et vicesimo die sane strenue. Accepi tuas litteras, quibus intellexi te vereri ne superiores mihi redditae non essent. Omnes sunt redditae diligentissimeque a te perscripta sunt omnia, idque mihi gratissimum fuit. Neque sum admiratus hanc epistulam, quam Acastus attulit, brevem fuisse ; iam enim me ipsum exspectas sive nos ipsos, qui quidem quam primum ad vos venire cupimus, etsi in quam rem p. Veniamus intellego. Cognovi enim ex multorum amicorum litteris, quas attulit Acastus, ad arma rem spectare, ut mihi, cum venero, dissimulare non liceat quid sentiam. Sed quoniam subeunda fortuna est, eo citius dabimus operam ut veniamus, quo facilius de tota re deliberemus. Tu velim, quod commodo valetudinis tuae fiat, quam longissime poteris obviam nobis prodeas. De hereditate Preciana (quae quidem mihi magno dolori est valde enim illum amavi) sed hoc velim cures, si auctio ante meum adventum fiet, ut Pomponius aut, si is minus poterit, Camillus nostrum negotium curet; nos cum salvi venerimus, reliqua per nos agemus ; sin tu iam Roma profecta eris, tamen curabis ut hoc ita fiat. Nos, si dii adiuvabunt, circiter Idus Nov. In Italia speramus fore. Vos, mea suavissima et optatissima Terentia, si nos amatis, curate ut valeatis. Vale. Athenis a. D. xvii K. Novemb. |
288. — A SA CHÈRE TERENTIA. Athènes, 18 d'octobre. F. XIV, 5. Si vous vous portez bien vous et Tullie, mes amours, nous nous portons bien aussi, moi et mon bien-aimé Cicéron. Nous sommes arrivés à Athènes la veille des ides d'octobre, après avoir eu des vents tout à fait contraires, et une navigation aussi lente que pénible. Acaste s'est trouvé là juste à notre débarquement. Il avait fait fa route en 21 jours. C'est aller rondement. Il m'a remis une lettre de vous où vous témoignez la crainte que les précédentes ne me soient point parvenues. Je les ai reçues toutes exactement, et j'y trouve tous les détails que je pouvais désirer. Je vous en remercie mille fois. La brièveté de celle que m'a remise Acaste ne m'a pas surpris. Vous m'attendiez ou plutôt vous nous attendiez, et nous ne sommes pas moins impatients de vous revoir, bien que je n'ignore pas en quel état nous allons trouver la république. Les lettres dont plusieurs de mes amis ont chargé Acaste pour moi, sont toutes à la guerre. Il me sera impossible d'imposer silence à mes sentiments, lorsque je serai à Rome. Mais on ne peut échapper à son sort ; et c'est une raison de plus pour moi de me hâter : je pourrai mieux sur les lieux envisager l'ensemble de la situation. Venez au-devant de nous aussi loin que votre santé vous le permettra ; c'est un plaisir que vous nous ferez .— Voici ce que je vous recommande pour l'héritage do Précius, héritage dont je suis bien éloigné de me réjouir ; car j'aimais tendrement le défunt- Si l'adjudication se fait avant mon retour, priez Pomponius, ou, en cas d'empêchement de sa part, priez Camille d'y paraître pour nous. Une fois arrivé à bon port, je me charge du reste. Si vous êtes déjà partie de Rome, ne laissez pas d'y envoyer des instructions dans ce sens. J'espère avec l'aide des Dieux, être en Italie vers les ides de novembre. Vous, ma chère et tant désirée Térentia, vous ma Tullie, faites, si je vous suis cher, que je vous retrouve en santé. |
Scr. Dyrrhachi Id. Quint. A. 706 (48). SVIS S. D. Nec saepe est cui litteras demus nec rem habemus ullam quam scribere velimus. Ex tuis litteris, quas proxime accepi, cognovi praedium nullum venire potuisse. Qua re videatis velim quo modo satis fiat ei, cui scitis me satis fieri velle. Quod nostra tibi gratias agit, id ego non miror te mereri ut ea tibi merito tuo gratias agere possit. Pollicem, si adhuc non est profectus, quam primum fac extrudas. Cura ut valeas. Idib. Quint.
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399. — A TÉRENTIA. Du camp de Pompée, juillet. F. XIV, 6. Il se présente rarement des occasions pour vous écrire, et je n'ai rien d'ailleurs qui puisse faire le sujet d'une lettre. Je vois par votre dernière lettre que vous n'avez réussi à rendre aucune de vos terres. Avisez donc de votre mieux, je vous prie, avec nos amis, au moyen d'en finir avec cette dette, dont vous savez que je veux absolument me libérer. Que notre très chère vous témoigne de la reconnaissance, quoi d'étonnant? Elle vous doit beaucoup : il est tout simple qu'elle le sente et l'exprime. Est-ce que Pollex n'est pas encore parti? débarrassez-vous-en donc au plus vite. Ayez bien soin de votre santé. |
Scr. In portu Caidano nave conscensa vii ld. Iun. A. 705 (49). TVLLIVS TERENTIAE SVAE S. P. Omnis molestias et sollicitudines quibus et te miserrimam habui, id quod mihi molestissimum est, et Tulliolam, quae nobis nostra vita dulcior est, deposui et eieci. Quid causae autem fuerit postridie intellexi quam a vobis discessi. χολὴν ἄκρατον noctu eieci ; statim ita sum levatus, ut mihi deus aliquis medicinam fecisse videatur ; cui quidem tu deo, quem ad modum soles, pie et caste satis facies [id est Apollini et Aesculapio]. Navem spero nos valde bonam habere. In eam simul atque conscendi, haec scripsi. Deinde conscribam ad nostros familiaris multas epistulas, quibus te et Tulliolam nostram diligentissime commendabo. Cohortarer vos quo animo fortiores essetis, nisi vos fortiores cognossem quam quemquam virum. Et tamen eius modi spero negotia esse, ut et vos istic commodissime sperem esse et me aliquando cum similibus nostri rem p. Defensuros. Tu primum valetudinem tuam velim cures ; deinde, si tibi videbitur, villis iis utere quae longissime aberunt a militibus. Fundo Arpinati bene poteris uti cum familia urbana, si annona carior fuerit. Cicero bellissimus tibi salutem plurimam dicit. Etiam atque etiam vale. D. Vii. Idus Iun. |
391. — A TÉRENTIA. Du port de Calète, 11 juin. F. XIV, 7. Je suis enfin parvenu à me débarrasser de ce malaise et de ces inquiétudes qui, à mon grand chagrin, vous ont rendu si malheureuses, vous et notre chère petite Tullie, que j'aime plus que moi-même. J'en ai reconnu la cause le lendemain de mon départ. J'ai dans la nuit vomi de la bile toute pure, et à l'instant je me suis senti soulagé, comme si un dieu m'eût lui-même apporté le remède. Vous aurez soin, en femme pieuse et fervente, d'en rendre grâce aux dieux, c'est-à-dire, d'offrir un sacrifice à Apollon et à Esculape. Je crois que nous avons un navire excellent; à peine embarqué, je vous écris à vous d'abord, puis je ferai quelques lettres de recommandation à vos intimes pour vous et notre chère enfant. Je vous exhorterais l'une et l'autre au courage, si je ne connaissais votre courage plus que viril à toutes deux. D'ailleurs les choses tourneront, j'espère, de manière à vous rendre votre séjour là-bas aussi agréable que possible, et à me mettre moi-même un jour en position de servir la république avec les hommes qui me ressemblent. Je vous recommande votre santé avant tout. En second lieu, si vous le trouvez bon, fixez de préférence votre séjour dans celles de nos propriétés qui seront le plus loin des gens de guerre. Vous seriez, par exemple, très bien à Arpinum avec toute votre maison de la ville, surtout si les vivres devenaient trop chers à Rome. Cicéron, qui est plus charmant que jamais, vous fait mille tendresses. Adieu, adieu. Le 3 des ides de juin. |
Scr. Brundisi a. D. Iv Non. Iun. A. 707 (47). TVLLIVS TERENTIAE SVAE S. Si vales, bene est, ego valeo. Valetudinem tuam velim cures diligentissime. Nam mihi et scriptum et nuntiatum est te in febrim subito incidisse. Quod celeriter me fecisti is de Caesaris litteris certiorem, fecisti mihi gratum. Item posthac, si quid opus erit, si quid acciderit novi, facies ut sciam. Cura ut valeas. Vale. D. Iiii Non. Iun. |
396. — A TERENTIA. Du camp de Pompée, juin. F. XIV, 8. Je vous conjure d'avoir bien soin de votre santé. On m'écrit et on vient de me dire que vous aviez été subitement saisie d'un accès de fièvre. Je vous sais un gré infini de la célérité que vous avez mise à me faire part des lettres de César. Si vous aviez besoin de quelque chose, ou s'il arrivait quelque incident nouveau, faites que je le sache. Ne négligez rien pour votre santé. Adieu. |
Scr. Brundisi a. 706 (48) a. D. xvi K. Ian. TVLLIVS TERENTIAE SVAE S. P. Ad ceteras meas miserias accessit dolor et de Dolabellae valetudine et de Tulliae. Omnino de omnibus rebus nec quid consili capiam nec quid faciam scio. Tu velim tuam et Tulliae valetudinem cures. Vale. |
405. — A TÉRENTIA. Brindes, décembre. F. XIV, 9. Ce n'était pas donc assez de toutes mes misères! il faut encore que j'aie le tourment de savoir Dolabella et Tullle malades. Je ne sais que décider ni que faire. Ayez, je vous en conjure, tous les soins possibles de votre santé et de celle de Tullie. Adieu. |
Scr. Bntndisi vii Id. Quint a. 707 (47). TVLLIVS S. D. TERENTIAE 5VAE. Quid fieri placeret scripsi ad Pomponium serius quam oportuit. Cum eo si locuta eris, intelleges quid fieri velim ; apertius scribi, quoniam ad illum scripseram, necesse non fuit. De ea re et de ceteris rebus quam primum velim nobis litteras mittas. Valetudinem tuam cura diligenter. Vale. Vii Idus Quintilis. |
424. — A TÉRENTIA. Brindes, 9 juillet. F. XIV, 10. J’ai écrit mes intentions à Pomponius, mais un peu plus tard qu'il ne fallait. Lorsque vous le. verrez, vous saurez ce qu'il l'aut faire. Il n'est pas ncessaire que je vous en écrive plus ouvertement, puisque je me suis expliqué avec lui. Donnez-moi le plus tôt possible des nouvelles de cela et du reste. Prenez grand soin de votre santé. Adieu. Le 7 des ides de juillet. |
Scr. Brundisi xvii K. Quint a. 707 (47). TVLLIVS S. D. TERENTIAE SVAE. S. V. B. E. V. Tullia nostra venit ad me pr. Idus Iun. Cuius summa virtute et singulari humanitate graviore etiam sum dolore adfectus nostra factum esse neglegentia ut longe alia in fortuna esset atque eius pietas ac dignitas postulabat. Nobis erat in animo Ciceronem ad Caesarem mittere et cum eo Cn. Sallustium. Si profectus erit, faciam te certiorem. Valetudinem tuam cura diligenter. Vale. xvii K. Quintilis. |
419. — A TERENTIA. Brindes,15 juin. F. XIV, 11. Notre Tullie m'est arrivée la veille des ides de juin. En voyant tant de vertu et de bonté, je me suis reproché plus amèrement encore la triste fortune fine je lui ai faite dans mon aveuglement, et que méritent si peu sa tendresse et son beau caractère, .le songe à envoyer Cicéron à César, et avec Cicéron Cn. Sallustius. S'il part, vous le saurez. Prenez grand soin de votre santé. Adieu. Le 17 des kalendes de juillet. |
Scr. Brundisii. iiii Non. Novemb. A. 706 (48). TVLLIVS TERENTIAE SVAE S. D. Quod nos in Italiam salvos venisse gaudes, perpetuo gaudeas velim ; sed perturbati dolore animi magnisque iniuriis metuo ne id consili ceperimus, quod non facile explicare possimus. Qua re quantum potes adiuva ; quid autem possis mihi in mentem non venit. In viam quod te des hoc tempore nihil est. Et longum est iter et non tutum, et non video quid prodesse possis, si veneris. Vale. D. Pr. Non. Nov. Brundisio. |
401. — A TÉRENTIA. Brindes, 4 novembre. F. XIV, 12. Vous vous réjouissez de me savoir en Italie; veuillent les dieux que vous vous en réjouissiez toujours! mais dans le trouble affreux de mes esprits, au milieu d'assauts si cruels, je dois trembler d'une résolution dont la justification sera difficile. Soyez-moi en aide en tout ce que vous pourrez. Mais en quoi pourriez-vous me servir? je le cherche en vain. Ne pensez pas à vous mettre en route par cette saison. Rien ne l'exige. Puis la distance est longue, et les chemins ne sont pas sûrs. Je vous répète que je ne vois pas ce que votre présence ici pourrait faire. Adieu. — De Brindes, la veille des nones de novembre. |
Scr. Brundisi vi Id. Quint. A. 707 (47). TVLLIVS S. D. TERENTIAE SVAE. Quod scripsi ad te proximis litteris de nuntio remittendo, quae sit istius vis hoc tempore et quae concitatio multitudinis ignoro. Si metuendus iratus est, quiesces ; tamen ab illo fortasse nascetur. Totum iudicabis quale sit et, quod in miserrimis rebus minime miserum putabis, id facies. Vale. Vi Id. Quintilis. |
425. — A TERENTIUS. Brindes, 10 juillet. F. XIV, 13. Si je vous ai priée, dans ma dernière lettre, de me renvoyer le courrier, c'est que j'ignorais les violences de cet homme et l'agitation de la multitude. Si ses fureurs vous donnent lieu de craindre, ne m'écrivez pas. Peut-être nous fera-t-il lui-même beau jeu. Jugez l'ensemble des choses. Nous sommes dans un détestable temps. Prenez le moins détestable parti. Adieu. Le 6 des ides de juillet. |
Scr. Menturnis viii K. Febr. A. 705 (49). TVLLIVS TERENTIAE ET PATER TVLLIAE, DVABVS ANIMIS SVIS, ET CICERO MATRI OPTIMAE, SVAVISSIMAE SORORI S. R D. Si vos valetis, nos valemus. Vestrum iam consilium est non solum meum quid sit vobis faciendum. Si ille Romam modeste venturus est, recte in praesentia domi esse potestis in homo amens diripiendam urbem daturus est, vereor ut Dolabella ipse satis nobis prodesse possit. Etiam illud metuo ne iam intercludamur, ut cum velitis exire non liceat. Reliquum est, quod ipsae optime considerabitis, vestri similes feminae sintne Romae ; si enim non sunt, videndum est ut honeste vos esse possitis. Quo modo quidem nunc se res habet, modo ut haec nobis loca tenere liceat, bellissime vel mecum vel in nostris praediis esse poteritis. Etiam illud verendum est ne brevi tempore fames in urbe sit. His de rebus velim cum Pomponio, cum Camillo, cum quibus vobis videbitur, consideretis, ad summam animo forti sitis. Labienus rem meliorem fecit ; adiuvat etiam Piso, quod ab urbe discedit et sceleris condemnat generum suum. Vos, meae carissimae animae, quam saepissime ad me scribite et vos quid agatis et quid istic agatur. Quintus pater et filius et Rufus vobis s. D. Valete. VIII K. [Quint.] Menturnis. |
311 TULLIUS A TERENTIUS ET TULLIOLA, SES DEUX CHÈRES ÂMES : CICÉRON A LA MEILLEURE DES MÈRES ET A LA PLUS AIMÉE DE SES SŒURS. Minturnes, Janvier. F. XIV, 14. Si votre santé est bonne, la nôtre l'est aussi. C'est à vous tout autant qu'à moi à voir quel parti vous devez prendre. S'il arrive à Rome avec des idées de modération, vous ferez bien de ne pas quitter notre foyer. Mais si le furieux livre la ville au pillage, je crains que Dolabella même n'ait pas le crédit de vous protéger. Je tremble, de plus, que les communications ne soient interceptées, et que déjà vous n'ayez plus la faculté départir. Il faut d'abord vous assurer, et vous le ferez parfaitement, s'il se trouve ou non à Rome es femmes de votre rang, et, s'il ne s'en trouve pas, examinez si vous pouvez rester vous-même avec bienséance. Dans l'état où en sont les choses, en supposant que je garde mes positions, vous seriez à merveille, soit avec moi, soit dans nos terres. Il y a aussi à craindre que sous peu la ville ne soit affamée. Réfléchissez sur tout cela, je vous prie, avec Pomponius, avec Camille, avec qui vous jugerez à propos. Enfin et c'est le principal, ayez du courage. L'arrivée de Labiénus rend notre situation meilleure. Pison aussi nous a donné de la force, en quittant la ville, et en se prononçant contre son coupable gendre. Vous, mes chères âmes, écrivez-moi le plus souvent possible ; dites-moi comment vous êtes et ce qui se passe autour de vous. Quintus, son fils et Rufus vous font mille compliments. Portez-vous bien. Le 8 des kalendes, à Minturnes. |
Scr. Brundisi xii K. Quint. A. 707 (47). TVLLIVS S. D. TERENTIAE Si vales, bene est. Constitueramus, ut ad te antea scripseram, obviam Ciceronem Caesari mittere, sed mutavimus consilium, quia de illius adventu nihil audiebamus. De ceteris rebus, etsi nihil erat novi, tamen quid velimus et quid hoc tempore putemus opus esse ex Sicca poteris cognoscere. Tulliam adhuc mecum teneo. Valetudinem tuam cura diligenter. Vale. xii K. Quintilis. |
421. — A TÉRENTIA. Brindes, 20 juin. F. XIV, 15. J'étais décidé, comme je vous l'avais écrit, à envoyer Cicéron au devant de César; mais j'ai changé d'avis, ne sachant quand il doit arriver. Rien de nouveau, du reste; mais Sicca vous dira mes intentions, et ce que je crois nécessaire dans les circonstances. Je garde encore Tullie auprès de moi. Ayez soin de votre santé. Adieu. Le 12 des kalendes de juillet. |
Scr. Brundisi pr. Non. Ian. A. 707 (47). TVLLIVS TERENTIAE SVAE S. D. S. V. B. E. V. Etsi eius modi tempora nostra sunt ut nihil habeam quod aut a te litterarum exspectem aut ipse ad te scribam, tamen nescio quo modo et ipse vestras litteras exspecto et scribo ad vos, cum habeo qui ferat. Volumnia debuit in ' te officiosior esse quam fuit, et id ipsum quod fecit potuit diligentius facere et cautius. Quamquam alia sunt quae magis curemus magisque doleamus quae me ita conficiunt, ut ii voluerunt qui me de mea sententia detruserunt. Cura ut valeas. Pr. Non. Ian. |
409. — A TÉRENTIA. 31 décembre. F. XIV, 16. Dans la situation où nous sommes, il n'y a aucun motif pour que vous m'écriviez, ni pour que je vous écrive. Il arrive pourtant, je ne sais comment, que je m'attends toujours à recevoir de vos nouvelles, et que je ne puis me défendre de vous donner des miennes quand une occasion se présente. Je croyais à plus de dévouement pour vous de la part de Volumnia. Comment n'a-t-elle pas mis au moins plus de soin, plus de précaution dans le peu qu'elle a fait ? Mais j’ai bien d'autres sujets de préoccupation et de douleur. Je suis bourrelé, et ceux qui m'ont entraîné hors de ma voie doivent être contents. Voyez bien soin de votre santé. La veille des kalendes de janvier. |
Scr. Brundisi a. 706 (48) circ. xii K. Ian. TVLLIVS TERENTIAE SVAE S. D. S. V. H. E. V. Si quid haberem quod ad te scriberem, facerem id et pluribus verbis et saepius. Nunc quae sint negotia vides ; ego autem quo modo sim adfectus ex Lepta et Trebatio poteris cognoscere. Tu fac ut tuam et Tulliae valetudinem cures. Vale. |
407. — A TERENTIA. Brindes, décembre. F. XIV, 17. Si j'avais quelque chose à vous mander, mes lettres seraient et plus longues et moins rares. Vous voyez quel est l'état des affaires. Lepta et Trébatius pourront vous dire comment je les envisage. Ne négligez rien, je vous en conjure, pour votre santé et celle de Tullie. Adieu. |
Scr. Formi; ix K. Febr. A. 706 (49). TVLLIVS TERENTIAE SVAE ET PATER SVAVISSIMAE FILIAE, CICERO MATRI ET SORORI S. D. P. Considerandum vobis etiam atque etiam, animae meae, diligenter puto quid faciatis, Romaene sitis an mecum an aliquo tuto loco ; id non solum meum consilium est sed etiam vestrum. Mihi veniunt in mentem haec, Romae vos esse tuto posse per Dolabellam, eamque rem posse nobis adiumento esse, si quae vis aut si quae rapinae fieri coeperint. Sed rursus illud me movet, quod video omnis bonos abesse Roma et eos mulieres suas secum habere. Haec autem regio, in qua ego sum, nostrorum est cum oppidorum tum etiam praediorum, ut et multum esse mecum et, cum abieritis, commode et in nostris esse possitis. Mihi plane non satis constat adhuc utrum sit melius. Vos videte quid aliae faciant isto loco feminae et ne, cum velitis, exire non liceat. Id velim, diligenter etiam atque etiam vobiscum et cum amicis consideretis. Domus ut propugnacula et praesidium habeat Philotimo dicetis ; et velim tabellarios instituatis certos, ut cotidie aliquas a vobis litteras accipiam ; maxime autem date operam ut valeatis, si nos vultis valere. Viiii K. Formiis. |
317 TULLIUS A SA CHÈRES TERENTIA ET A SON AIMABLE TULLIUS ; CICÉRON A SA MÈRE ET A SA SOEUR. Formies, janvier. F. XIV, 18. Réfléchissez bien, mes chères âmes, sur le parti que vous avez à prendre, et qu'il ne faut pas arrêter à la légère. Ce n'est pas moins votre affaire que la mienne. Resterez-vous à Rome? Viendrez-vous avec moi en quelque lieu sûr? Voici là-dessus mes idées. Ayant Dolabella pour vous, vous n'auriez rien à craindre à Rome, et même, si on se portait à des excès, si on en venait a piller, votre présence sur les lieux pourrait nous être d'un grand secours. Mais une réflexion me frappe : c'est que tous les gens de bien sont hors de Rome et qu'ils ont emmené leurs femmes avec eux. De plus, il y a dans le pays ou je suis, tant de villes qui nous sont dévouées, tant de terres à nous, que vous pourriez me voir souvent et me quitter toujours à votre aise sans cesser d'être sur un territoire à nous. Je ne saurais dire quel est le meilleur de ces deux partis. Voyez ce que font les autres femmes du même rang, et prenez garde, si vous attendez trop, de ne pouvoir plus à volonté sortir de Rome. Tout cela mérite que vous y réfléchissiez mûrement entre vous et avec nos amis. Dites à Philotime de mettre notre maison en état de défense, et d'y tenir suffisamment de monde. Puis, tâchez d'avoir des messagers sûrs pour m’apporter tous les jours de vos nouvelles. Enfin si ma santé vous touche, ayez grand soin de la vôtre. |
Scr. Brundisi iv K. Dec. A. 706 (48). TVLLIVS TEREM'IAE SVAE S. D. In maximis meis doloribus excruciat me valetudo Tulliae nostrae, de qua nihil est quod ad te plura scribam ; tibi enim aeque magnae curae esse certo scio. Quod me propius vultis accedere, video ita esse faciendum et iam ante fecissem, sed me multa impediverunt, quae ne nunc quidem expedita sunt. Sed a Pomponio exspecto litteras ; quas ad me quam primum perferendas cures velim. Da operam ut valeas. |
403. — A TÉRENTIA. Brindes, novembre. F. XIV, 19. Au milieu de mes tourments, c'est la santé de Tullie qui fait mon plus cruel supplice. Je n'ai rien à vous en dire. Vous en êtes aussi préoccupée que moi. Oui, vous avez raison : il faut que je me rapproche. Je l'aurais déjà fait; mais il y a eu des obstacles, et il y en a encore. — J'attends une lettre d'Atticus. Veillez, je vous prie, à ce qu'on ne perde pas un instant pour me l'envoyer. Je vous recommande votre santé. |
Scr. De Venusino K. Oct. A. 707 (47). TVLLIVS S. D. TERENTIAE SVAE. In Tusculanum nos venturos putamus aut Nonis aut postridie. Ibi ut sint omnia parata (plures enim fortasse nobiscum erunt et, ut, arbitror, diutius ibi commorabimur) ; labrum si in balineo non est, ut sit, item cetera quae sunt ad victum et ad valetudinem necessaria. Vale. K. Oct. De Venusino. |
435. — A TÉRENTIA. Vénusium, 1 octobre. F. XIV, 20. Je serai je pense, à Tusculum le jour des nones ou le lendemain. Veillez à ce que tout soit prêt pour me recevoir. Peut-être amènerai-je avec moi des amis, et vraisemblablement nous y ferons quelque séjour. S'il n'y a pas de cuve dans le bain, qu'on en mette une. Enfin qu'il ne manque rien de ce qui est nécessaire pour bien vivre et se bien porter. Adieu. Aux kalendes d'octobre. De Vénusium. |
Scr. Brundisi pauli post a. D. Iii Non. Iun. A. 707 (47). TVLLIVS TERENTIAE SVAE S. D. S. V. H. E. V. Da operam ut convalescas, quod opus erit, ut res tempusque postulat, provideas atque administres et ad me de omnibus rebus quam saepissime litteras mittas . Vale. |
400. — A TÉRENTIA. Brindes, juillet. F. XIV, 21. Tâchez donc de vous remettre, je vous en conjure. Décidez et ordonnez de tout, selon le besoin, l'occasion et les circonstances ; et écrivez-moi le plus souvent possible. Adieu. |
Scr. Brundisi K. Sept. A. 707 (47). TVLLIVS S. D. TERENTIAE SVAE. S. V. B. E. V. Nos cotidie tabellarios nostros exspectamus. Qui si venerint, fortasse erimus certiores quid nobis faciendum sit, faciemusque te statim certiorem. Valetudinem tuam cura diligenter. Vale. K. Septemb |
434. — A TÉRENTIA. Brindes, 1 septembre. F. XIV, 22. J'attends de jour en jour nos messagers. S'ils arrivaient, peut-être saurais-je le parti que je dois prendre; je vous en ferais part à l'instant. Je vous recommande votre santé. Adieu. Aux kalendes de septembre. |
Scr. Brundisi prid. Id. Sext. A. 707 (47). TVLLIVS TERENTIAE SVAE S. D. S. V. B. E. V. Redditae mihi tandem sunt a Caesare litterae satis liberales, et ipse opinione celerius venturus esse dicitur. Cui utrum obviam procedam an hic eum exspectem cum constituero, faciam te certiorem. Tabellarios mihi velim quam primum remittas. Valetudinem tuam cura diligenter. Vale. D. Pr. Id. Sext.. |
429. — A TÉRENTIA. Brindes, 12 août. F. XIV, 23 . Enfin j'ai reçu une lettre de César. Elle est bien. Il parait qu'il arrivera plus tôt qu'on ne pensait. Irai-je à sa rencontre? ou l'attendrai-je ici? Quand ma résolution sera prise, vous le saurez. Renvoyez-moi mes courriers sur-le-champ, je vous prie. Je vous recommande votre santé. Adieu. La veille des ides d'août. |
Scr. Brundisi iii Id. Sext. A. 707 (47). 15 TVLLIVS TERENTIAE SVAE S. D. S. V. B. E. V. Nos neque de Caesaris adventu neque de litteris, quas Philotimus habere dicitur, quicquam adhuc certi habemus. Si quid erit certi, faciam te statim certiorem. Valetudinem tuam fac ut cures. Vale. iii Idus Sextilis |
428. — A TÉRENTIA. Brindes, 11 août. F. XIV, 24. Point de nouvelles encore, ni de l'arrivée de César, ni des lettres dont on dit que Philotime est chargé. Aussitôt qu'il y aura quelque chose, je vous en ferai part. Ayez bien soin de votre santé. Adieu. Le 3 des ides d'août. |