PRÉFACE.
Ce
deuxième volume contient la moitié des Historiens, depuis les plus anciens
jusqu'à ceux du siècle d'Auguste inclusivement. Il s'ouvre par sept ou huit
pages d'Hérodote et se clôt sur quelques fragments de Memnon d'Hèraclée
conservés par Photius. Nous donnons plus de cinquante pages de textes
absolument omis par les Bénédictins ou découverts depuis eux (01),
et ces textes sont pour la plupart d'un grand intérêt. Dans l'avertissement
placé en tête du tome premier, nous avions cru marquer nettement, et une fois
pour toutes, le caractère de la publication que nous a confiée la Société de
l'Histoire de France. Ce que nous en disions ne paraît pas avoir été bien
compris. Nous devons donc tâcher de nous mieux expliquer. L'oeuvre que nous
avons entreprise est un simple recueil de textes avec traduction française. À
l'exemple de Dom Bouquet, nous y joignons quelques notes succinctes un peu plus
nombreuses pourtant et plus étendues que les siennes, dates, rapprochements
utiles, quelques variantes choisies, spécialement celles qui portent sur les
noms propres. Nous n'avons pas à discuter les diverses leçons (02),
encore moins les points controversés de nos origines nationales : ce serait
changer entièrement la nature de l'oeuvre et méconnaître les intentions de la
Société; ce serait d'ailleurs donner à cette publication de trop larges
proportions. Ce que nous avons à faire, ce que nous croyons avoir fait aussi
bien que cela a été en notre pouvoir, ce que nous nous proposons de faire
jusqu'au bout, c'est de réunir et de préparer « avec tout le soin possible
des matériaux pour les études historiques, » c'est de former en quelques
volumes, si le mot n'est pas trop ambitieux, une sorte de Bibliothèque grecque
de la Gaule. Le principal mérite d'un pareil ouvrage est d'être exact et
complet. N'omettre aucun des textes connus, quelles qu'en soient la source et la
valeur, les donner tous dans l'ordre chronologique, tels qu'ils ont été
établis par les plus récents et les meilleurs travaux de la critique; y
joindre une version d'une fidélité scrupuleuse, tel est le programme que nous
avons dû nous tracer. Nous essayons de nous y conformer de tout point. Nos
efforts, naturellement, s'appliquent surtout à la traduction. Le caractère
spécial de ce recueil exige qu'on en écarte tout ce qui ne serait
qu'élégance arbitraire, tout ce qui en un mot ne vise qu'à rendre une lecture
agréable et facile. Il faut que cette traduction tienne lieu du texte à ceux
qui ne le peuvent consulter, qu'elle dispense même le plus souvent d'un
commentaire : elle doit donc être un calque rigoureusement exact de chaque
original, mieux que cela encore, car elle en doit reproduire la physionomie, le
style.
Cette exactitude, nous croyons devoir l'observer au moins autant dans la
transcription des noms propres que dans tous les autres détails. Il nous semble
que, en traduisant un texte grec, appeler Carthage la ville que tous les Grecs
ont nommée Cârchèdôn, c'est commettre tout ensemble aine infidélité et une
erreur historique, c'est faire parfois un véritable anachronisme, c'est enfin
tromper le lecteur français, qui peut se figurer que toute l'antiquité a
désigné par la même dénomination la grande rivale de Rome.
Ce que nous disons des noms de villes est également vrai de tous les noms
géographiques, et nous n'avons hésité pour aucun d'eux. Cependant cette
transcription littérale, cette simple copie a paru singulière; de bons esprits
l'ont blâmée. Mais quand nous leur avons demandé ce qu'il fallait faire, ils
n'ont pu nous donner une réponse satisfaisante. Car l'usage vulgaire ne peut
plus contenter les vrais savants : il ne saurait être question d'y revenir.
Jamais, en effet, on n'a mieux compris qu'aujourd'hui la valeur de ces détails,
leur importance historique. Aussi n'a-t-on pu nous donner une règle; nous
marquer des limites. C'est qu'en vérité il n'y en a guère d'autres que celles
que nous avons posées : en dehors de la copie exacte, tout est caprice et
préjugé. Ce qu'on nous a proposé de mieux, c'est de laisser à ces noms grecs
leur forme originale, en mettant à côté l'équivalent moderne. Ce procédé a
été suivi pour les noms latins; et pour ceux-ci, M. Ernest Desjardins, dans sa
Géographie historique et administrative de la Gaule; l'a adopté sans
hésitation et partout. Mais si l'on peut, ainsi que l'a fait l'auteur de ce
savant ouvrage, introduire sans trop de difficulté dans une phrase française
les Menapii, les Morini, les Meldi, etc., comment y faire
figurer- les
On ne pouvait mieux dire, et un pareil suffrage est le meilleur des encouragements.
E. C.
Versailles, août 1879.
TOME.
I - (Dans cette table, nous reproduisons, en les complétant, les indications
bibliographiques placées en note à la première page de chaque auteur.)
I. Les Petits Géographes. 1° Geograph. vet. Scriptt. minores, édit.
Hudson, 1698-.1712. 4 vol. in-8°. - C'est l'édition dont s'est servi D.
Bouquet. - 2° Geographi Græci minores e codicibus recognovit Car. Müller,
2 vol. Bibl. gr. A. F. Didot.
II. 1° Strabonis Geographica; édit. de Casaubon, Paris, 1620, in-fol. ; .celle dont s'est servi D. Bouquet, et dont nous avons donné la pagination. 2° Strabonis Geographica, edente Car. Müllero, 2 vol. Bibi. gr. A. F. Didot.(V. dans le 2e vol., en tête de l'Index variae lectionis, la liste des mss. et des éditt. consultés par l'éditeur.)
III..Ptolémée. 1°, Édit. de Leyde, 1618, in-fol:, texte reproduit par D. Bouquet avec les variantes de quelques mss. - 2° Édit. de Leipsig, 1843, 3 vol. in-18, Collection Tauchnitz. - 3° Géographie de Ptolémée, reproduction photographique du ms. grec du monastère de Vatopédi au mont Athos, par Pierre Sewastianoff, avec introduction historique , etc., par Vict. Langlois , Paris, F. Didot, 1867, in-f°. - 4° Fragment attribué à Ptolémée, publié à Oxford, 1712, in-8°, texte reproduit par D. Bouquet.
IV. Étienne de Byzance.- Outre l'édition de D. Bouquet qui résume les précédentes, nous avons eu sous les yeux celle d'Aug. Meineke, Berlin, 1849, in-8°, 1er vol. - C'est le texte que nous avons adopté.
V. Chrestomathies de Strabon, édit. Carl. Müller dans les Geogr. graec. minores de la Bibl. gr. A. F. Didot, d'après le ms. unique d'Heidelberg, et les fragments qui se trouvent dans un ms. de la Bibliothèque nationale de Paris.
VI. Lexici Geographici Fragmenta, publiés par Fr. Lenormant, Philolog., t: XXV, p. 147 et suiv. ; ann. 1867, 1 et 11.
Tome II.
I. Hérodote.- Le texte que nous donnons est à peu de chose près celui de l'édition de Leipsig, Collect. Tauchnitz, 3 vol. in-4°; nous nous sommes servi également de l'édition de Gall, 2 vol. in-8°, et de l'édit. Guill. Dindorf, Bib., gr. A. F. Didot.
II. Thucydide, texte d'Ambr. Firm. Didot, 2e édit., et l'édition de la Biblioth. grecque. III. Xénophon. Texte de la Bibliothèque grecque Didot.
IV. Éphore. Texte de l'édit. C. Müller dans les Historicorum Graecorum Fragmenta de la Bibl. gr. Didot.
V et VI. Aristoxène de Tarente et Antigone de Caryste; textes de la même collection.
VII. Apollodore. Bibliothèque : 1° Édit. Commelin, 1599; 2° Édit. Heyne, avec les var. de plusieurs mss. 2 vol. in-4°, Goetting. 1782; 3° Édit, de Leipsig, Collect. Teubner.
VIII.. Polybe. 1° Édit. Casaubon, celle dont s'est servi, D. Bouquet; nous en donnons la pagination. - 2° Édit. Schweighæuser, 1789-1795, 8 vol. in-8°, avec les var. de plusieurs mss. : Codex Bavar. Catal., impr. CXCVII; Augustanus; Regius (Bibi. nat. de Paris) A, n° 1648, B (recentiss.), n° 1649; C, n° 1796 ; Vaticanas, n° 424 ; Florentinus (il y en a deux, l'un qui appartient à la biblioth. des Bénédictins de Sainte-Marie de Florence, l'autre qui est une copie du premier : de là chez-Schweigh. une désignation unique pour les deux mss. de Florence) ; Codex Urbinas à la Vaticane, n° 402. - 3° Édit. L. Dindorf, Bibl..Didot. -4° Édit. L. Dindorf, collection Teubner. C'est d'après ces deux dernières éditions que nous donnons les fragments, y compris ceux qui ont été découverts par Ang. Mai, Rome, 1828 et ann. suiv., ln-4°.
IX. Posidonius. 1° Texte de la Bibi. gr. Didot : historiae. Grec. Fragmenta, éd. Carl. Müller. - 2° Editt. d'Athénée.
X. Timagène ap. Amm. Marcellin. 1° Édit. d'Henri de Valois, Paris, J. Camusat, 1636, in-4°, d'après un ms. de la Bibl. du Roi (Nationale),un autre du Vatican (anciennement du monastère de Fulde) et toutes les éditt. antérieures. - 2° Ammiani Macellini rerum gestarum libr. quae supersunt Fr. Eyssenhardt recensuit. Berolini, 1874 , in-8°. - 3° Amm. Marcellini, etc.; recensuit notisque selectis instruxit V. Gardthausen. Lips. 1874, 12. - Gardthausen s'appuie surtout sur l'autorité du Vaticanes. (V. Conjectanea Ammianea, codice adhibito Vaticano, scripsit V. Gardthausen, Phil. dr. Kiliae 1869.)
XI. Diodore de Sicile. 1° Édition de Rhodomannus, Hanov., 1604, 2 vol. in-fol., celle qu'a suivie D. Bouquet; nous en donnons comme lui la pagination. - 2° Édit. L. Dindorf, Leipsig, 1828, in-8°, avec les variantes. - 3° Édit. L. Dindorf et C. Müller, Bibi. Didot. - 4° Édit. L. Dindorf, Collect. Teubner; 1866-1867, in-8°.
Manuscrits dont s'est servi Dindorf: A. Coislinianus CXLIX, Liv. I-V;-XI-XV; B. Mutinensis, Liv. I-V: C. Vaticanus CXXX, XIIe siècle; D. Vindobonensis I, LXXIX, Liv. I-V, XIe siècle; E. Parisinus Regius (Bibi. nat.) , Liv. I-V; F. Claromontanus I, Liv. I-V (fin du XIIe siècle) ; G. Claromontanus II, Liv. I-V (ces deux derniers ont servi à Henr. Estienne pour son édition de Paris 1559) ; M. Venetus; Liv. I-V; N. Vindobonensis II , LXXXI, commencement du L I et L V; UV. Leçons d'Orsini Q. Lec. et marg. d'H. Estienne. - Extraits de Fulv. Orsini, tirés du Recueil' des Ambassades, Anvers, 1583. - Extraits publiés par David Hoeschel, 1603, August. Vindelicorum. - Extraits de Valois, du Recueil des Vertus et des Vices de Constantin Porphyrogénète, publiés d'après un ms. de Peirese. - Extraits du Vatican, publiés par Ang.. Mai, Rome, 1828 et ann. suiv.,-in-4°.
XII. Denys d'Halicarnasse. 1 ° Édit. d'Hudson, Oxford, 1704, 2 vol. in-fol. - 2° Archaologiæ Romanae pars hactenus desiderata, ab Angelo Maio restituta, Graece, Francofurti, 1817.- 3° K. L. Struve. Notes sur les fragments publiés par Ang. Mai, Kônigsberg,. 1820, in-8°. - 4° .Notre texte est à peu près celui d'Adolph. Kiessling, édit.-Teubner, Leipsig, 1867.
XIII. Nicolas de Damas. Texte. des Histoirae. Græc. Fragmenta de Carl. Müller, édit. Didot. Pour les extraits du Recueil des Coutumes extraordinaires dans Stobée, édit. de Meineke, Leipsig, 1855, Collect. Teubner.
XIV. Parthénius de Nicée. 1° Texte de Hirschig dans les Erotici Scriptores. de la Bibl. A. F. Didot. - 2°. Variantes et Correct. de L. Legrand, dans l'édit. donnée par Heyne, Goetting. 1798.
XV. Memnon d'Héraclée. Texte de C. Müller dans les Fragmenta Histor. Graec. de la Bibi. Didot. - Nous avons eu également sous les yeux diverses éditions de Photius, notamment celle d'Hœschel et celle dont s'est servi D. Bouquet, Rouen, 1653.
LES HISTORIENS
HÉRODOTE D'HALICARNASSE (05)
Histoires.
LIVRE I
LES phocéens
CLXIII.
... Οἱ δὲ Φωκαιέες οὗτοι ναυτιλίῃσι μακρῇσι πρῶτοι ῾Ελλήνων ἐχρήσαντο
· καὶ τὸν τε ᾿Αδρίην καὶ τὴν Τυρσηνίην καὶ τὴν ᾿Ιβηρίην καὶ τὸν Ταρτησσὸν οὗτοι εἰσὶ οἱ καταδέξαντες·
Ἐναυτίλλοντο δὲ οὐ στρογγύλῃσι νηυσὶ ἀλλὰ πεντηκοντέροισι.
Ἀπικόμενοι δὲ ἐς τὸν Ταρτησσὸν προσφιλέες ἐγένοντο τῷ βασιλέι τῶν Ταρτησσίων, τῷ οὔνομα μὲν ἦν ᾿Αργανθώνιος
· ἐτυράννευσε δὲ Ταρτησσοῦ ὀγδώκοντα ἔτεα, ἐβίωσε δὲ πάντα εἴκοσι καὶ ἑκατόν.
Τούτῳ δὴ τῷ ἀνδρὶ προσφιλέες οἱ Φωκαιέες οὕτω δή τι ἐγένοντο, ὡς τὰ μὲν πρῶτα σφέας ἐκλιπόντας ᾿Ιωνίην, ἐκέλευε τῆς ἑωυτοῦ χώρης οἰκῆσαι ὅκου βούλονται· μετὰ δέ, ὡς τοῦτό οὐκ ἔπειθε τοὺς Φωκαιέας, ὁ δὲ πυθόμενος τὸν Μῆδον παρ' αὐτῶν ὡς αὔξοιτο, ἐδίδου σφι χρήματα τεῖχος περιβαλέσθαι τὴν πόλιν
· ἐδίδου δὲ ἀφειδέως · καὶ γὰρ καὶ ἡ περίοδος τοῦ τείχεος οὐκ ὀλίγοι στάδιοι εἰσί
· τοῦτο δὲ πᾶν λίθων μεγάλων καὶ εὖ συναρμοσμένων.
CLXIII.
Ces Phôcaeens (d’Ionie) sont les premiers des Hellènes qui aient pratiqué
la navigation de long cours; et l'Adrias et la Tyrrènie et l'Ibérie et
Tartéssos; ce sont eux aussi qui en ont montré le chemin. Or ils naviguaient,
non sur des vaisseaux ronds, mais sur des navires à cinquante rames. Arrivés
à Tartessos, ils devinrent les amis du roi des Tartessies , dont le nom était
Arganthônios : ce prince régna à Tartessos quatre-vingts ans, et en vécut en
tout cent vingt. Les Phôcaeens devinrent si fort ses amis que d'abord il les
invitait à quitter l’Ionie, pour habiter dans son pays; en tel lieu qu'ils
voudraient et qu'ensuite, n'ayant pu les y décider mais ayant appris que le
Mède s’agrandissait à leurs dépens, il leur donna de l'argent pour entourer
la ville d'un mur, et il leur en donna sans l'épargner; car l'enceinte de ce
mur ne comprend pas peu de stades, et il est tout en grandes pierres bien
jointes.
CLXIV.
Τὸ μὲν δὴ τεῖχος τοῖσι Φωκαιεῦσι τρόπῳ τοιῶδε ἐξεποιήθη.
Ὁ δὲ ῞Αρπαγος ὡς ἐπήλασε τὴν στρατιήν, ἐπολιόρκεε αὐτούς, προισχόμενος ἔπεα ὥς οἱ καταχρᾷ εἰ βούλονται Φωκαιέες προμαχεῶνα ἕνα μοῦνον τοῦ τείχεος ἐρεῖψαι καὶ οἴκημα ἓν κατιρῶσαι.
Οἱ δὲ Φωκαιέες περιημεκτέοντες τῇ
δουλοσύνῃ ἔφασαν θέλειν βουλεύσασθαι ἡμέρην μίαν καὶ ἔπειτα
ὑποκρινέεσθαι · ἐν ᾧ δὲ βουλεύονται αὐτοί, ἀπαγαγεῖν ἐκεῖνον ἐκέλευον τὴν στρατιὴν ἀπὸ τοῦ τείχεος.
Ὁ δ' ῞Αρπαγος ἔφη εἰδέναι μὲν εὖ τὰ ἐκεῖνοι μέλλοιεν ποιέειν, ὅμως δὲ σφι παριέναι βουλεύσασθαι.
Ἐν ᾧ ὦν ὁ ῞Αρπαγος ἀπὸ τοῦ τείχεος ἀπήγαγε τὴν στρατιήν, οἱ Φωκαιέες ἐν τούτῳ κατασπάσαντες τὰς πεντηκοντέρους, ἐσθέμενοι τέκνα καὶ γυναῖκας καὶ ἔπιπλα πάντα, πρὸς δὲ καὶ τὰ ἀγάλματα τὰ ἐν τῶν ἱρῶν καὶ τὰ ἄλλα ἀναθήματα, χωρὶς ὅ τι χαλκὸς ἢ λίθος ἢ γραφὴ ἦν, τὰ δὲ ἄλλα πάντα ἐσθέντες καὶ αὐτοὶ εἰσβάντες ἔπλεον ἐπὶ Χίου.
Τὴν δὲ Φωκαίην ἐρημωθεῖσαν ἀνδρῶν ἔσχον οἱ Πέρσαι.
CLXIV.
C'est par ce moyen que les Phôcaeens firent leur mur. Quand Harpagos eut mené
contre eux son armée, il les assiégea tout en leur faisant dire qu'il se
tiendrait pour satisfait si les Phôcaeens voulaient abattre un seul des
créneaux de leur mur, et consacrer une maison au roi (06).
Les. Phôcæens qui répugnaient à la servitude, dirent qu'ils désiraient
avoir un jour pour délibérer, et qu'ensuite ils répondraient ; mais ils lui
démandèrent d'éloigner, pendant qu'ils délibéreraient, son armée de leur
mur. Harpagos leur dit qu'il savait bien ce qu'ils allaient faire, que cependant
il leur permettait de délibérer. Pendant donc que Harpagos éloignait son
armée du mur, les Phôcæens ayant mis à la mer leurs vaisseaux à cinquante
rames, après y avoir embarqué leurs enfants, leurs femmes, tous leurs meubles
et en outre les statues tirées des temples et les autres offrandes, hormis ce
qui était airain, pierre ou peinture murale: ayant donc placé dans leurs
vaisseaux tous les autres objets et y étant montés eux-mêmes, ils firent
voile. vers Chios. Ainsi Phôcæa était déserte quand elle fut occupée par
les Perses.
CLXV. Οἱ δὲ Φωκαιέες, ἐπείτε σφι Χῖοι τὰς νήσους τὰς Οἰνούσσας καλεομένας οὐκ ἐβούλοντο ὠνευμένοισι πωλέειν, δειμαίνοντες, μὴ αἳ μὲν ἐμπόριον γένωνται, ἡ δὲ αὐτῶν νῆσος ἀποκληισθῇ τούτου εἵνεκα, πρὸς ταῦτα οἱ Φωκαίες ἐστέλλοντο ἐς
Κύρνον · ἐν γὰρ τῇ Κύρνῳ εἴκοσι ἔτεσι πρότερον τούτων ἐκ θεοπροπίου* ἀνεστήσαντο πόλιν, τῇ οὔνομα ἦν ᾿Αλαλίη.
᾿Αργανθώνιος δὲ τηνικαῦτα ἤδη τετελευτήκεε.
Στελλόμενοι δὲ ἐπὶ τὴν Κύρνον, πρῶτα καταπλεύσαντες ἐς τὴν Φωκαίην κατεφόνευσαν τῶν Περσέων τὴν φυλακήν, ἣ ἐφρούρεε παραδεξαμένη παρὰ ῾Αρπάγου τὴν πόλιν.
Μετὰ δέ, ὡς τοῦτο σφι ἐξέργαστο, ἐποιήσαντο ἰσχυρὰς κατάρας τῷ ὑπολειπομένῳ ἑωυτῶν τοῦ στόλου.
Πρὸς δὲ ταύτῃσι καὶ μύδρον σιδήρεον κατεπόντωσαν καὶ ὤμοσαν μὴ πρὶν ἐς Φωκαίην ἥξειν πρὶν ἢ τὸν μύδρον τοῦτον ἀναφανῆναι.
Στελλομένων δὲ αὐτῶν ἐπὶ τὴν Κύρνον, ὑπερημίσεας τῶν ἀστῶν ἔλαβε πόθος τε καὶ οἶκτος τῆς πόλιος καὶ τῶν ἠθέων τῆς χώρης, ψευδόρκιοι δὲ γενόμενοι ἀπέπλεον ὀπίσω ἐς τὴν Φωκαίην
. οἳ δὲ αὐτῶν τὸ ὅρκιον ἐφύλασσον, ἀερθέντες ἐκ τῶν Οἰνουσσέων ἔπλεον.
CLXV.
Les Phôcæens., comme ceux de Chios ne voulaient pas leur vendre à prix
d'argent les îles appelées Oenusses (07); dans la crainte qu'elles ne devinssent
un marché, et que leur île ne fût ainsi fermée au commerce; par cette
raison les Phôcæens partirent pour Cyrnos (08) car
vingt ans auparavant, ils avaient, sur la foi d'un oracle,
bâti à Cyrnos une ville qui eut nom Alalie (09). Or, à cette époque,
Arganthônios était déjà mort. Partant donc pour Cyrnos, ils voguèrent
d'abord vers Phôcæa où ils massacrèrent la garnison des Perses qui gardait
la ville qu'elle avait reçue d'Harpagon. Et ensuite, après ce coup de main,
ils firent de violentes imprécations contre quiconque déserterait leur flotte; en outre, ils jetèrent dans la mer une masse de fer et jurèrent
qu'ils ne reviendraient pas à Phôcæa avant que cette masse ne reparût sur
l'eau. Or, tandis qu'ils partaient pour Cyrnos, plus de la moitié des
citoyens furent pris de regret et de tendre affection pour leur ville et pour
leurs habitudes du pays : faussant leur serment, ils firent volte-face et
revinrent à Phôcæa. Les autres gardèrent leur serment, et levant l'ancre aux
Oenusses, voguèrent en avant.
CLXVI. Ἐπεί
τε δὲ ἐς τὴν Κύρνον ἀπίκοντο, οἴκεον κοινῇ μετὰ τῶν πρότερον ἀπικομένων ἐπ' ἔτεα πέντε, καὶ ἱρὰ ἐνιδρύσαντο.
Καὶ ἦγον γὰρ δὴ καὶ ἔφερον τοὺς περιοίκους ἅπαντας
· στρατεύονται ὦν ἐπ' αὐτοὺς κοινῷ λόγω χρησάμενοι Τυρσηνοὶ καὶ Καρχηδόνιοι, νηυσὶ ἑκάτεροι ἑξήκόντα.
Οἱ δὲ Φωκαιέες πληρώσαντες καὶ αὐτοὶ τὰ πλοῖα, ἐόντα ἀριθμὸν ἑξήκοντα, ἀντίαζον ἐς τὸ Σαρδόνιον καλεόμενον πέλαγος.
Συμμισγόντων δὲ τῇ ναυμαχίῃ Καδμείη τις νίκη τοῖσι Φωκαιεῦσι
ἐγένετο · αἱ μὲν γὰρ τεσσεράκοντά σφι νέες διεφθάρησαν, αἱ δὲ εἴκοσι αἱ περιεοῦσαι ἦσαν
ἄχρηστοι · ἀπεστράφατο γὰρ τοὺς ἐμβόλους.
Καταπλώσαντες δὲ ἐς τὴν ᾿Αλαλίην, ἀνέλαβον τὰ τέκνα καὶ τὰς γυναῖκας καὶ τὴν ἄλλην κτῆσιν ὅσην οἷαι τε ἐγίνοντο αἱ νέες σφι ἄγειν
· καὶ ἔπειτα ἀφέντες τὴν Κύρνον, ἔπλεον ἐς ῾Ρήγιον.
CLXVI. Quand ils furent, arrivés à Cyrnos, ils
habitèrent en commun avec ceux qui y étaient arrivés les premiers, durant
cinq années, et s'y construisirent des temples: Et déjà ils pillaient et
rançonnaient tous les habitants d'alentour, lorsque, mettant en oeuvre une
pensée commune, marchèrent contre eux les Tyrsènes (10) et les Carchèdonies
(11),
les uns et les autres avec soixante navires. Les Phôcæens eux-mêmes ayant
équipé aussi des vaisseaux au nombre de soixante, allèrent à leur
rencontre sur la mer appelée Sardonie. Alors s'engagea une bataille navale où
une victoire Cadmée (12) échût aux Phôcæens, car quarante de leurs vaisseaux y périrent,
et les vingt restants étaient hors de service; car ils avaient eu leurs éperons faussés. Revenus à Malle, ils reprirent leurs enfants, leurs femmes
et de leurs autres biens autant que leurs vaisseaux en purent emporter; puis ayant quitté Cyrnos, ils firent
voile pour Règium.
CLXVII.
Τῶν δὲ διαφθαρεισέων νεῶν τοὺς ἄνδρας οἱ τε Καρχηδόνιοι καὶ οἱ Τυρσηνοὶ, ἔλαχόν τε
αὐτέων πολλῷ πλείους, καὶ τούτους ἐξαγαγόντες
κατέλευσαν. Μετὰ δὲ ᾿Αγυλλαίοισι πάντα τὰ παριόντα τὸν χῶρον, ἐν τῶ οἱ Φωκαιέες καταλευσθέντες ἐκέατο, ἐγίνετο διάστροφα καὶ ἔμπηρα καὶ ἀπόπληκτα, ὁμοίως πρόβατα καὶ ὑποζύγια καὶ ἄνθρωποι.
Οἱ δὲ ᾿Αγυλλαῖοι ἐς Δελφοὺς ἔπεμπον βουλόμενοι ἀκέσασθαι τὴν ἁμαρτάδα.
Ἡ δὲ Πυθίη σφέας ἐκέλευσε ποιέειν τὰ καὶ νῦν οἱ ᾿Αγυλλαῖοι ἔτι
ἐπιτελέουσι. Καὶ γὰρ ἐναγίζουσί σφι μεγάλως, καὶ ἀγῶνα γυμνικὸν καὶ ἱππικὸν ἐπιστᾶσι.
Καὶ οὗτοι μὲν τῶν Φωκαιέων τοιούτῳ μόρῳ διεχρήσαντο, οἱ δὲ αὐτῶν ἐς τὸ ῾Ρήγιον καταφυγόντες, ἐνθεῦτεν ὁρμώμενοι, ἐκτήσαντο πόλιν γῆς τῆς Οἰνωτπίης ταύτην ἥτις νῦν ῾Υέλη καλέεται·
Ἔκτισαν δὲ ταύτην πρὸς ἀνδρὸς Ποσειδωνιήτεω μαθόντες, ὡς τὸν Κύρνον σφι ἡ Πυθίη ἔχρησε κτίσαι ἥρων ἐόντα, ἀλλ' οὐ τὴν νῆσον...
CLXVII. Des hommes qui montaient. les vaisseaux perdus les Carchèdonies et les Tyrsènes
en prirent la meilleure part, et les ayant menés à terre, ils les
lapidèrent. Dès lors les Agyllaees (13) virent tout ce qui passait
par le lieu
où étaient tombés les Phôcæens lapidés, devenir estropié, mutilé,
hébété, tout pareillement, hommes, troupeaux (14),
bêtes de somme (15). Les
Agyllæes envoyèrent donc à Delphes, voulant réparer leur faute. La Pythie
leur ordonna de faire ce qu'ils font encore aujourd'hui ; et, en effet, les
Agyllæes pratiquent en l'honneur de ces morts de grandes expiations et
célèbrent pour eux des jeux. gymniques et équestres. Tel fut le
destin qu'éprouvèrent ceux-là d'entre les Phôcæens quant aux autres qui
s'étaient réfugiés à Règium, ils partirent de là ,et bâtirent sur
la terre d'Oenôtrie la ville qui aujourd'hui s'appelle Hyélè (16) ; ils la
bâtirent quand ils eurent appris d'un homme de Posidônie (17) que Cyrnos, dans
l'oracle de la Pythie, était un héros à qui il fallait élever un monument,
et non l'île qu'il fallait habiter.
LOIS DES vénètes
CXCVI.
... Νόμοι δὲ αὐτοῖσι ὧδε κατεστᾶσι, ὁ μὲν σοφώτατος ὅδε κατὰ γνώμην τὴν ἡμετέρην, τῷ καὶ ᾿Ιλλυριῶν ᾿Ενετοὺς πυνθάνομαι χρᾶσθαι.
Κατὰ κώμας ἑκάστας ἅπαξ τοῦ ἔτεος ἑκάστου ἐποιέετο
τάδε · ὡς ἂν αἱ παρθένοι γενοίατο γάμων ὡραῖαι, ταύτας ὅκως συναγάγοιεν πάσας, ἐς ἓν χωρίον ἐσάγεσκον ἁλέας, πέριξ δὲ αὐτὰς ἵστατο ὅμιλος ἀνδρῶν
· ἀνιστὰς δὲ κατὰ μίαν ἑκάστην κῆρυξ πωλέεσκε, πρῶτα μὲν τὴν εὐειδεστάτην ἐκ
πασέων · μετὰ δέ, ὅκως αὕτη εὑροῦσα πολλὸν χρυσίον πρηθείη, ἄλλην ἂν ἐκήρυσσε ἣ μετ' ἐκείνην ἔσκε εὐειδεστάτη· ἐπωλέοντο δὲ ἐπὶ συνοικήσι.
Ὅσοι μὲν δὴ ἔσκον εὐδαίμονες τῶν Βαβυλωνίων ἐπίγαμοι, ὑπερβάλλοντες ἀλλήλους ἐξωνέοντο τὰς
καλλιστευούσας · ὅσοι δὲ τοῦ δήμου ἔσκον ἐπίγαμοι, οὗτοι δὲ εἴδεος μὲν οὐδὲν ἐδέοντο χρηστοῦ, οἳ δ' ἂν χρήματά τε καὶ αἰσχίονας παρθένους ἐλάμβανον.
Ὡς γὰρ δὴ διεξέλθοι ὁ κῆρυξ πωλέων τὰς εὐειδεστάτας τῶν παρθένων ἀνίστη ἂν τὴν ἀμορφεστάτην, ἢ εἴ τις αὐτέων ἔμπηρος εἴη, καὶ ταύτην ἂν ἐκήρυσσε, ὅστις θέλοι ἐλάχιστον χρυσίον λαβὼν συνοικέειν αὐτῇ, ἐς ὃ τῷ τὸ ἐλάχιστον ὑπισταμένῳ προσέκειτο.
Τὸ δὲ ἂν χρυσίον ἐγίνετο ἀπὸ τῶν εὐειδέων παρθένων καὶ οὕτω αἱ εὔμορφοι τὰς ἀμόρφους καὶ ἐμπήρους ἐξεδίδοσαν....
CXCVI. Les lois chez eux (les Assyriens) sont ainsi faites : la plus
sage à mon avis est celle-ci, en usage aussi, à ce que j'apprends, chez les
Énétes de l'Illyrie. Dans chaque canton, une fois chaque année, voici ce qui se faisait: à mesure que les
jeunes filles devenaient mûres pour le.
mariage, on les réunissait toutes, puis on les conduisait en masse dans un même
lieu, et autour d'elles se tenaient une foule
d'hommes. Alors un crieur public les faisait lever pour les mettre en vente
l'une après l'autre, premièrement la plus belle de toutes; et ensuite, quand
celle-ci ayant trouvé une grosse somme d'or, était livrée à ce prix, il en
criait une autre qui était la plus belle après la première. Elles étaient
vendues ainsi pour cohabiter avec l'acquéreur. Tout ce qu'il y avait
parmi les Babylônies (18) de riches à marier, se surpassaient les uns
les
autres pour acheter les plus belles. Quant aux gens du peuple qui étaient à
marier, ceux-là ne demandaient pas les avantages de la figure, mais avec de
l'argent ils prenaient les plus laides. Car le crieur, après avoir achevé
de vendre les plus belles de ces jeunes filles, faisait lever les plus mal
faites, ou celles qui avaient quelque défaut physique, et il criait chacune à
son tour, demandant qui la voulait prendre, avec le moins d'argent, pour
cohabiter avec elle; jusqu'à ce qu'elle eût été adjugée à qui avait
accepté la moindre somme. On faisait de l'argent avec les jeunes filles
d'une belle figure, et ainsi c'était grâce aux mieux faites que
s'établissaient celles qui étaient laides ou qui avaient quelque défaut.
LIVRE II.
LE DANUBE
XXXIII.
.... ῎Ιστρος τε γὰρ ποταμὸς ἀρξάμενος ἐκ Κελτῶν καὶ Πυρήνης πόλιος, ῥέει μέσην σχίζων τὴν
Εὐρώπην · οἱ δὲ Κελτοὶ εἰσὶ ἔξω ῾Ηρακλείων
Στηλέων
· ὁμουρέουσι δὲ Κυνησίοισι, οἳ ἔσχατοι πρὸς δυσμέων οἰκέουσι τῶν ἐν τῇ Εὐρώπῃ
κατοικημένων...
XXXIII L'Ister part du pays des Celtes et de la ville de Pyrènè; il coule à travers l'Europe qu'il coupe par le milieu :
or les Celtes sont en dehors des Colonnes d'Héraclès (19) et
limitrophes des
Cynèsies, qui sont à l'Occident le dernier des peuples habitant en Europe ...
LIVRE IV.
XLIX....
Ἐκ δὲ τῆς κατύπερθε χώρης ᾿Ομβρικῶν, Κάρπις ποταμὸς, καὶ ἄλλος ῎Αλπις ποταμὸς, πρὸς βορέην ῥέοντες
ἄνεμον καὶ οὗτοι ἐκδιδοῦσι ἐς αὐτόν.
Ῥέει γὰρ δὴ διὰ πάσης τῆς Εὐρώπης ὁ ῎Ιστρος, ἀρξάμενος ἐκ Κελτῶν, οἳ ἔσχατοι πρὸς ἡλίου δυσμέων μετὰ Κύνητας οἰκέουσι τῶν ἐν τῇ
Εὐρώπη...
XLIX. Sortis du pays qui est au-dessus des Ombriques, le fleuve Carpis et un autre,
le fleuve Alpis, coulent vers
le vent de Borée (20) et se jettent l'un et l'autre
dans l'Ister. Car l'Ister
coule à travers toute l'Europe, après avoir pris sa source chez les
Celtes qui, avec les Cynètes, sont à l'Occident, les derniers des peuples
habitant en Europe...
les Sigynnes et d'autres
LIVRE V.
ΙΧ.
.. (Δύναμαι πυθέσθαι)
... κατήκειν δὲ τούτων (τῶν Σιγυννῶν) τοὺς οὔρους ἀγχοῦ ᾿Ενετῶν τῶν ἐν τῷ ᾿Αδρίῃ.
Εἶναι δὲ Μήδων σφέας ἀποίκους λέγουσι.
Ὅκως δὲ οὗτοι Μήδων ἄποικοι γεγόνασι, ἐγὼ μὲν οὐκ ἔχω ἐπιφράσασθαι
· γένοιτο δ' ἂν πᾶν ἐν τῷ μακρῷ χρόνῳ. Σιγύννας δ' ὦν καλέουσι
Λίγυες οἱ ἄνω ὑπὲρ Μασσαλίης οἰκέοντες τοὺς καπήλους
· Κύπριοι δὲ τὰ δόρατα.
IX.... (J'ai pu apprendre) ... que les limites de ce peuple (les
Sigynnes) vont jusqu'au pays des Énétes de l'Adrias : ils se disent une
colonie des Mèdes ; mais comment peuvent-ils être une colonie des Mèdes,
c'est ce que je ne puis comprendre :
cependant tout peut arriver avec le temps. D'autre part les Ligyes habitant les hauteurs au-dessus de Massalie, appellent Sigynnes les petits marchands;
ce nom chez les Cypriotes veut dire pique (21).
LIVRE VII
LXXII.
... Λίγυες δὲ καὶ Ματιηνοὶ καὶ Μαριανδυνοί τε καὶ Σύριοι τὴν αὐτὴν ἔχοντες Παφλαγόσι ἐστρατεύοντο.
LXXII... Les Ligyes, les Matiènes, les Mariandynes et les Syres servaient dans l'armée (de Xerxès) suivant le
même
ordre que les Paphlagons.
CLXV.
... ἐξελασθεὶς ἐξ ῾Ιμέρης Τήριλλος ὁ Κρινίππου τύραννος ἐὼν ῾Ιμέρης, ἐπῆγε ὑπ' αὐτὸν τὸν χρόνον τοῦτον Φοινίκων καὶ Λιβύων καὶ ᾿Ιβήρων καὶ Λιγύων καὶ ᾿Ελισύκων καὶ Σαρδονίων καὶ Κυρνίων τριήκοντα μυριάδας καὶ στρατηγὸν αὐτῶν ᾿Αμίλκαν τὸν ῎Αννωνος, Καρχηδονίων ἐόντα βασιλέα...
CLXV ... chassé d'Himère, Tèrille, fils de Crinippe, qui était tyran d'Himère, introduisit dans le pays, vers le même temps
(22),
une armée de Phoenices, de Libyes, d'Ibères, de Ligyes, d'Èlisycés, de
Sardonies et de Cyrnies - trente myriades d'hommes - avec leur général Amilcas, fils
d'Annon, alors roi des Carchèdonies.
HISTOIRE DE THUCYDIDE (23)
LIVRE I
XIII.
....Φωκαῆς τε Μασσαλίαν οἰκίζοντες Καρχηδονίους ἐνίκων ναυμαχοῦντες·
CHAPITRE XIII. Les Phôcæens, quand ils fondaient Massalie, vainquirent
les Carchèdonies (24) dans une bataille navale (25).
Scholie.
Les Phôcæens, quand ils fondaient Massalie] ... Les Phôcæens qui étaient Iôns, étant attaqués par les Perses, quittèrent l'Iônie et firent voile vers l'Afrique, vers la partie appelée jadis Carchèdon (26). Mais les villes qui se fondent trouvent toujours des adversaires dans leurs voisines. Or Massalie est une ville de l'Afrique.
LIVRE VI
ΙΙ.
... Σικανοὶ δὲ μετ' αὐτοὺς (Κύκλωπας καὶ
Λαιστρυγόνας) πρῶτοι φαίνονται ἐνοικισάμενοι, ὡς μὲν αὐτοί φασι, καὶ πρότεροι διὰ τὸ αὐτόχθονες εἶναι, ὡς δὲ ἡ ἀλήθεια εὑρίσκεται, ῎Ιβηρες ὄντες καὶ ἀπὸ τοῦ Σικανοῦ ποταμοῦ τοῦ ἐν ᾿Ιβηρίᾳ ὑπὸ Λιγύων ἀναστάντες....
II. Les Sicanes après eux (les Cyclôpes et les Læstrigons) paraissent
s'y être fixés les premiers (en Sicile) ; c'est du moins ce qu'ils disent ;
ils prétendent même y avoir devancé tous les autres, parce qu'ils sont
autochtones : mais la vérité est que ce sont des Ibères et qu'ils furent
chassés par les Ligyes des bords du fleuve Sicane qui est en Ibèrie (27).
ÉPHORE (28)
HISTOIRES (29)
LIVRE IV, L'EUROPE.
Les lieux situés vers l'apèliôte (vent d'est) et ceux qui sont près du levant sont habités par les. Indes (Indiens) ; dans ceux qui sont vers le notos et le midi sont les demeures des Æthiopes. Du côté du zéphyr et du couchant le pays est possédé par les Celtes ; vers borée et les ours (30) habitent les Scythes. Chacune de ces parties n'est point égale aux autres : celle des Scythes et celle des Æthiopes sont plus grandes ; celles des Indes et des Celtes sont moindres : de ces régions les premières comme les secondes sont entre elles à peu près de pareille étendue. Car les Indes sont entré le levant d'été, et le levant d'hiver; les Celtes occupent le pays à partir du couchant d'été jusqu'au couchant d'hiver, et cet intervalle-ci est égal. à celui-là et à peu près à l'opposite. La contrée habitée par les Scythes occupe l'espace compris dans le cours du soleil ; elle fait face au peuple des Æthiopes lequel parait s'étendre depuis le levant d'hiver jusqu'aux lieux où le coucher du. soleil prend le moins de temps (31).
ARISTOXÈNE DE TARENTE (32).
Cinq cent quatorze ans environ se comptent depuis les événements de Troie jusqu'à Xénophane le physicien, aux temps d'Anacréon et de Polycrate, à l'époque où les villes d'Iônie étant assiégées et détruites par le Mède Harpagos, les Phôcaeens qui avaient fui devant ces désastres, fondèrent Massalie. Pythagore fut contemporain de tous ces événements.
ANTIGONE DE CARYSTE (33).
Histoires incroyables.
LIVRE XXI, CHAP. CLXXXIX.
Les Hénétes qui habitent dans les environs de l'Adrias, au rapport de Théopompe, envoient, vers le temps des semailles, des présents aux geais ; ces présents sont des gâteaux et des galettes. Ceux qui les apportent se retirent après les avoir déposés. Or, ces oiseaux demeurent rassemblés en foule sur les limites du Pays. Deux ou trois d'entre eux. volent vers cette proie, et l'ayant reconnue, reprennent leur vol pour s'en retourner comme feraient des envoyés ou des éclaireurs. Si la foule [des geais goûtent à ces présents, ces oiseaux n'entrent pas dans le pays des Hénétes, et ceux-ci savent qu'ils auront la. paix; si ces oiseaux n'y goûtent pas, c'est, dans leur opinion, comme si des ennemis faisaient invasion sur leur territoire].
APOLLODORE (34)
BIBLIOTHÈQUE
LIVRE I, CH. IX.
24 Les Argonautes passaient déjà devant le fleuve Éridan, lorsque Zeus, irrité du meurtre d'Apsyrte, leur envoie une violente tempête et les égare. Et tandis qu'ils passent devant les îles Apsyrtides le navire parle, il leur dit que la colère de Zeus ne cessera pas, qu'ils ne soient allés en Âusonie, pour être purifiés par Circée du meurtre d'Apsyrte. Et eux ayant passé devant les pays des Ligyes et des Celtes, et traversé la mer de Sardone, ils longent les bords de la Tyrrhènie et arrivent à l’Eæa.
HISTOIRES
LIVRE PREMIER.
VI. ῎Ετος μὲν οὖν ἐνειστήκει μετὰ μὲν τὴν ἐν Αἰγὸς ποταμοῖς ναυμαχίαν ἐννεακαιδέκατον, πρὸ δὲ τῆς ἐν Λεύκτροις μάχης ἑκκαιδέκατον
· ἐν ᾧ Λακεδαιμόνιοι μὲν τὴν ἐπ' ᾿Ανταλκίδου λεγομένην εἰρήνην πρὸς βασιλέα τῶν Περσῶν ἐκύρωσαν καὶ πρεσβύτερος Διονύσιος τῇ περὶ τὸν ᾿Ελλέπορον ποταμὸν μάχῃ νενικηκὼς τοὺς κατὰ τὴν ᾿Ιταλίαν ῞Ελληνας ἐπολιόρκει ῾Ρήγιον
· Γαλάται δὲ κατὰ κράτος ἑλόντες αὐτὴν τὴν ῾Ρώμην κατεῖχον πλὴν τοῦ Καπετωλίου.
Πρὸς οὓς ποιησάμενοι ῾Ρωμαῖοι σπονδὰς καὶ διαλύσεις εὐδοκουμένας Γαλάταις καὶ γενόμενοι πάλιν ἀνελπίστως τῆς πατρίδος ἐγκρατεῖς καὶ λαβόντες οἷον ἀρχὴν τῆς συναυξήσεως ἐπολέμουν ἐν τοῖς ἑξῆς χρόνοις πρὸς τοὺς ἀστυγείτονας.
Γενόμενοι δὲ
ἐγκρατεῖς ἁπάντων τῶν Λατίνων, διά τε τὴν ἀνδρείαν καὶ τὴν ἐν ταῖς μάχαις ἐπιτυχίαν μετὰ ταῦτα ἐπολέμουν Τυρρηνοῖς, ἔπειτα Κελτοῖς, ἑξῆς δὲ Σαυνίταις τοῖς πρός τε τὰς ἀνατολὰς καὶ τὰς ἄρκτους συντερμονοῦσι τῇ τῶν Λατίνων χώρᾳ.
Μετὰ δέ τινα χρόνον, Ταραντίνων διὰ τὴν εἰς τοὺς πρεσβευτὰς ῾Ρωμαίων ἀσέλγειαν καὶ τὸν διὰ ταῦτα φόβον ἐπισπασαμένων Πύρρον, τῷ πρότερον ἔτει τῆς τῶν Γαλατῶν ἐφόδου, τῶν τε περὶ Δελφοὺς φθαρέντων, καὶ περαιωθέντων εἰς τὴν ᾿Ασίαν
·
῾Ρωμαῖοι, Τυρρηνοὺς μὲν καὶ Σαυνίτας ὑφ' αὑτοὺς πεποιημένοι, τοὺς δὲ κατὰ τὴν ᾿Ιταλίαν Κελτοὺς πολλαῖς μάχαις ἤδη νενικηκότες, τότε πρῶτον ἐπὶ τὰ λοιπὰ μέρη τῆς ᾿Ιταλίας ὥρμησαν, οὐχ ὡς ὑπὲρ ὀθνείων, ἐπὶ δὲ τὸ πλεῖον ὡς ὑπὲρ ἰδίων ἤδη καὶ καθηκόντων σφίσι πολεμήσοντες, ἀθληταὶ γεγονότες ἀληθινοὶ τῶν κατὰ τὸν πόλεμον ἔργων ἐκ τῶν πρὸς τοὺς Σαυνίτας καὶ Κελτοὺς ἀγώνων.
Ὑποστάντες δὲ γενναίως τὸν πόλεμον τοῦτον, καὶ τὸ τελευταῖον τάς τε δυνάμεις καὶ Πύρρον ἐκβαλόντες ἐκ τῆς ᾿Ιταλίας, αὖθις ἐπολέμουν καὶ κατεστρέφοντο τοὺς κοινωνήσαντας Πύρρῳ τῶν πραγμάτων.
Γενόμενοι δὲ παραδόξως ἁπάντων ἐγκρατεῖς καὶ ποιησάμενοι τοὺς τὴν ᾿Ιταλίαν οἰκοῦντας ὑφ' αὑτοὺς, πλὴν Κελτῶν, μετὰ ταῦτα πολιορκεῖν ἐνεχείρησαν τοὺς τότε κατέχοντας τὸ ῾Ρήγιον ῾Ρωμαίους.
VI. C'était la dix-neuvième année après la bataille navale d'Ægôs-Potames,
la seizième avant la bataille de Leuctres, celle où les Lacédaemoniens
conclurent avec le roi des Perses la paix dite d'Antalcidas et où Dionysios
(Denys) l'ancien ayant vaincu, dans la bataille livrée près du fleuve
Ellépôre (35) les Hellènes d'Italie, assiégeait
Règium. Les Galates (36) occupaient, après
l'avoir prise de vive force, Rome entière à l'exception du Capitole. Les
Romains ayant fait avec eux un traité, un marché tout au gré des Galates (37),
redevenus ainsi contre tout. espoir maîtres de leur patrie, prirent de là, en
quelque sorte, le point de départ de leur agrandissement, et dans les temps qui
suivirent firent la guerre à leurs voisins. Devenus les maîtres de tous les
Latins grâce à leur courage et à leur bonheur dans les combats, ils firent
après cela la guerre aux Tyrrhènes, puis aux Celtes, ensuite aux Saunites (38)
qui du côté du levant et du côté des ourses confinent au pays des Latins.
Quelque temps après les Tarantins (39), à cause
de leur insolence envers des ambassadeurs de Rome, et de la crainte qui était
la conséquence de leur conduite, attirèrent Pyrrhos, l'année d'avant
l'invasion des Galates qui furent défaits près de Delphes (40)
et qui passèrent en Asie. Les Romains, qui avaient soumis les Tyrrhènes et les
Saunites qui avaient vaincu déjà dans plusieurs batailles les Celtes de
l'Italie, se portèrent alors pour la première fois vers les autres parties de
l'Italie; et c'était comme s'il s'agissait pour eux non de terres étrangères,
mais en grande partie de domaines à eux propres et déjà leur appartenant;
qu'ils allaient y faire la guerre. Ils étaient devenus de véritables athlètes
dans les choses de la guerre par suite de leurs luttes contre les Sâunites et
les Celtes. Ayant donc bravement soutenu cette guerre, et finalement rejeté
Pyrrhos et ses troupes hors de l'Italie, ils recommencèrent la guerre et
soumirent les peuples qui avaient pris fait et cause pour Pyrrhos. Après
s'être, contre toute attente, rendus maîtres de tous ces peuples, et avoir
soumis ceux qui habitaient l'Italie, à l'exception des Celtes, ils entreprirent
après cela d'assiéger ceux des Romains qui alors occupaient Règium.
XIII.
...Λέγειν
ὥρα περὶ τῶν προκειμένων, ἐπὶ βραχὺ καὶ κεφαλαιωδῶς προεκθεμένους τὰς ἐν τῇ
Προκατασκευῇ πράξεις.
Ὧν εἰσι πρῶται κατὰ τὴν τάξιν, αἱ γενόμεναι ῾Ρωμαίοις καὶ Καρχηδονίοις ἐν τῷ περὶ Σικελίας πολέμῳ.
Ταύταις συνεχὴς ὁ Λιβυκὸς
πόλεμος · ᾧ συνάπτει τὰ κατ' ᾿Ιβηρίαν ᾿Αμίλκᾳ, μετὰ δὲ τοῦτον, ᾿Ασδρούβᾳ πραχθέντα καὶ Καρχηδονίοις.
Ἐν
οἷς ἐγένετο κατὰ τὸν αὐτὸν καιρὸν ἡ πρώτη ῾Ρωμαίων διάβασις εἰς τὴν ᾿Ιλλυρίδα καὶ ταῦτα τὰ μέρη τῆς Εὐρώπης
· ἐπὶ δὲ τοῖς προειρημένοις οἱ πρὸς τοὺς ἐν ᾿Ιταλίᾳ Κελτοὺς ἀγῶνες.
Τούτοις δὲ κατὰ τὸν αὐτὸν καιρὸν, παρὰ τοῖς ῞Ελλησιν ὁ Κλεομενικὸς καλούμενος ἐνηργεῖτο πόλεμος...
XIII........ Il est temps de traiter notre sujet après avoir exposé en bref et
d'une façon sommaire les faits appartenant au Préambule. De ces faits les
premiers dans l'ordre des temps sont ceux qui se rapportent aux Romains et aux
Carchèdonies (41) durant la guerre de Sicélie,
ils se continuent parla guerre libyque, à laquelle se rattache ce qui a été
fait en Ibèrie par Amilcas et ensuite par Asdrubas et les Carchèdonies. C'est
en ces temps qu'eut heu le premier passage des Romains en Illyride et dans ces
régions de l'Europe. Aux événements susdits s'ajoutent les combats contre les
Celtes en Italie. Dans le même temps se faisait chez les Hellènes la guerre
appelée guerre de Cléoméne.
XVII.
(Cas., p. 16). ...Οἱ δὲ Καρχηδόνιοι, θεωροῦντες τὸν μὲν ῾Ιέρωνα πολέμιον αὑτοῖς γεγονότα, τοὺς δὲ ῾Ρωμαίους ὁλοσχερέστερον ἐμπλεκομένους εἰς τὰ κατὰ τὴν Σικελίαν, ὑπέλαβον βαρυτέρας προσδεῖσθαι παρασκευῆς, δι' ἧς ἀντοφθαλμεῖν δυνήσονται τοῖς πολεμίοις, καὶ συνέχειν τὰ κατὰ τὴν Σικελίαν.
Διὸ καὶ ξενολογήσαντες ἐκ τῆς
ἀντιπέρα χώρας, πολλοὺς μὲν Λιγυστίνους καὶ Κελτούς, ἔτι δὲ πλείους τούτων ῎Ιβηρας, ἅπαντας εἰς τὴν Σικελίαν ἀπέστειλαν...
XVII. ...Les Carchedonies qui voyaient Hiéron devenu leur ennemi et les Romains
engagés plus complètement dans leurs affaires de la Sicélie (42),
jugèrent qu'ils avaient besoin de préparatifs plus importants pour pouvoir
faire face à leurs ennemis et garder ce qu'ils avaient dans la Sicélie. Ayant
donc enrôlé dans les pays d'outre-mer un bon nombre d'étrangers, des
Ligystins (43), des Celtes, et plus encore
d'Ibères, ils les envoyèrent tous en Sicélie.
LXXVII.
(Cas., p. 77). ῾Ο δὲ Μάθως αὐτὸς μὲν ἐπὶ τῆς τῶν ῾Ιππακριτῶν πολιορκίας ἐπέμενεν
· τοῖς δὲ περὶ τὸν Αὐτάριτον, τὸν τῶν Γαλατῶν ἡγεμόνα, καὶ Σπένδιον ἔχεσθαι τῶν ὑπεναντίων συνεβούλευε
· τὰ μὲν πεδία φεύγοντας, διὰ τὸ πλῆθος τῶν παρὰ τοῖς ὑπεναντίοις ἱππέων καὶ θηρίων, ταῖς δ' ὑπωρείαις ἀντιπαράγοντας καὶ συνεπιτιθεμένους κατὰ τὰς ὑποπιπτούσας ἀεὶ δυσχερείας.
Ἅμα δὲ ταῖς ἐπινοίαις ταύταις καὶ πρὸς τοὺς Νομάδας καὶ τοὺς Λίβυας ἐξέπεμπε, δεόμενος βοηθεῖν σφίσι καὶ μὴ καταπροΐεσθαι τοὺς ὑπὲρ τῆς ἐλευθερίας καιρούς.
Ὁ δὲ Σπένδιος, προσλαβὼν ἐκ τοῦ Τύνητος ἀφ' ἑκάστου τῶν γενῶν τοὺς πάντας εἰς ἑξακισχιλίους, προῆγε, ταῖς ὑπωρείαις ἀντιπαράγων τοῖς Καρχηδονίοις
· ἔχων, ἅμα τοῖς προειρημένοις, καὶ τοὺς μετ' Αὐταρίτου Γαλάτας, ὄντας εἰς δισχιλίους.
Τὸ γὰρ λοιπὸν μέρος αὐτῶν τοῦ κατ' ἀρχὰς συστήματος ηὐτομολήκει πρὸς τοὺς ῾Ρωμαίους ἐν ταῖς περὶ τὸν ῎Ερυκα στρατοπεδείαις.
Τοῦ δ' ᾿Αμίλκου παρεμβεβληκότος ἔν τινι πεδίῳ πανταχόθεν ὄρεσι περιεχομένῳ, συνέβη τὰς παρὰ τῶν Νομάδων καὶ Λιβύων βοηθείας εἰς τὸν καιρὸν τοῦτον συνάψαι τοῖς περὶ τὸν Σπένδιον.
Γενομένης δὲ τοῖς Καρχηδονίοις τῆς μὲν τῶν Λιβύων ἐπιστρατοπεδείας αἰφνιδίου καὶ κατὰ πρόσωπον, τῆς δὲ τῶν Νομάδων ἀπ' οὐρᾶς, τῆς δὲ περὶ τὸν Σπένδιον ἐκ πλαγίου, μεγάλην αὐτοῖς ἀπορίαν
συνέβη περιστῆναι, καὶ δυσέκφευκτον.
LXXVII. Mathôs était occupé en personne au siège des Hippacrites (44)
; il conseillait à Autaritè, le chef des Galates, et à Spendios de se tenir
près des Carchèdonies, en évitant toutefois les plaines à cause de la
multitude de cavaliers et de bêtes (45), dont
disposaient leurs adversaires, en menant du même pas qu'eux leurs troupes par
le bas des montagnes, et en les attaquant dans toutes les difficultés qui
surgiraient devant eux. Avec ces idées-là-il envoie vers les Nomades (46)
et les Libyes (47) ; il les prie de fournir des
secours, de ne pas laisser échapper l'occasion de recouvrer, leur liberté.
Spendios ayant pris à Tynète (48) des hommes de
chacune des nations qui s'y trouvaient, environ six mille en tout, alla en
avant, les menant par le bas des monts, et du même pas que les Carchèdonies ;
il avait, outre les troupes susdites, les Galates d'Autarite qui pouvaient faire
deux mille hommes; car le reste de ce corps, ainsi composé à l'origine, avait
passé aux Romains pendant qu'ils étaient campés sur l'Eryx. Amilcas s'étant
jeté dans une plaine de toutes parts entourée de montagnes, il arriva que les
renforts des Nomades et des Libyes firent juste à ce moment-là leur jonction
avec Spendios. Ainsi les Carchèdonies ayant tout d'un coup en face le camp des
Libyes, celui des Nomades en queue, et celui de Spendios en flanc, il arriva
qu’ils se trouvèrent dans un grand embarras dont il leur était bien
difficile de sortir.
LXXXVIII.
(Cas., p. 78.) Κατὰ δὲ τὸν καιρὸν τοῦτον Ναραύας, ὃς ἦν μὲν Νομὰς τῶν ἐνδοξοτάτων εἷς, ἦν δὲ καὶ πλήρης ὁρμῆς πολεμικῆς
· οὗτος ἀεὶ μὲν οἰκείως διέκειτο πρὸς τοὺς Καρχηδονίους, πατρικὴν ἔχων σύστασιν
· τότε δὲ μᾶλλον παρωρμήθη διὰ τὴν ᾿Αμίλκου τοῦ στρατηγοῦ καταξίωσιν...
Γενομένων δὲ τῶν ὁμολογιῶν, ὁ μὲν Ναραύας ἧκε, τοὺς ὑφ' αὑτὸν τεταγμένους ἔχων Νομάδας, ὄντας εἰς δισχιλίους.
Ὁ δ' ᾿Αμίλκας, προσγενομένης αὐτῷ τῆς χειρὸς ταύτης παρετάξατο τοῖς πολεμίοις.
Οἱ δὲ περὶ τὸν Σπένδιον, συνάψαντες ἐπὶ ταὐτὸ τοῖς Λίβυσι, καὶ καταβάντες εἰς τὸ πεδίον, συνέβαλλον τοῖς Καρχηδονίοις.
Γενομένης δὲ μάχης ἰσχυρᾶς, ἐνίκων οἱ περὶ τὸν ᾿Αμίλκαν, καλῶς μὲν τῶν θηρίων ἀγωνισαμένων, ἐπιφανεστάτην δὲ τοῦ Ναραύα παρασχομένου χρείαν.
(Cas., p. 79.) Ὁ μὲν οὖν Αὐτάριτος καὶ Σπένδιος διέφυγον, τῶν δὲ λοιπῶν ἔπεσον μὲν εἰς μυρίους, ἑάλωσαν δὲ
εἰς τετρακισχιλίους. Ἐπιτελεσθέντος δὲ τοῦ κατορθώματος, ᾿Αμίλκας τοῖς μὲν βουλομένοις τῶν αἰχμαλώτων μεθ' ἑαυτοῦ συστρατεύειν ἐξουσίαν ἔδωκε, καὶ καθώπλιζε τοῖς ἀπὸ τῶν πολεμίων σκύλοις
· τοὺς δὲ μὴ βουλομένους ἁθροίσας παρεκάλει, φάσκων, ἕως μὲν τοῦ νῦν συγγνώμην αὐτοῖς ἔχειν τῶν
ἡμαρτημένων · διὸ καὶ συγχωρεῖν τρέπεσθαι κατὰ τὰς ἰδίας ὁρμὰς
; οὗ ποτ' ἂν ἕκαστος αὐτῶν προαιρῆται....
LXXVIII. Au même moment, Naravas (49) un Nomade
des plus considérés, était rempli d'une ardeur guerrière. Il avait toujours
été. dans des dispositions amicales à l'égard des Carchèdonies, ayant avec
eux, les mêmes relations que son père mais alors il était plus que jamais
porté vers eux, à cause du mérite d'Amilcas, leur général ..... Des
conventions ayant été faites, Naravas revint ; il avait avec lui les Nomades
sous ses ordres, au nombre de près de deux mille. Amilcas, quand cette troupe
se fut jointe à lui, fit avec les siens face à l'ennemi. De son côté
Spendios, s'étant réuni aux Libyes, descendit dans la plaine et en vint aux
mains avec les Carchèdonies. Grande fut la bataille, et, Amilcas fut vainqueur;
les bêtes ayant bien lutté, et Naravas ayant donné une preuve éclatante du
service qu'il pouvait faire. Autarite et Spendios s'échappèrent ; des autres
il y en eut environ dix mille par terre et quatre mille faits prisonniers. Cet
exploit achevé, Amilcas permit à ceux des prisonniers qui le voudraient de
faire la guerre avec lui et il les arma avec les dépouilles enlevées à
l'ennemi. Quant à ceux qui ne voulurent pas, il les réunit, et leur fit ses
recommandations ; il leur dit que leurs torts jusqu'à ce moment leur étaient
pardonnés, qu'il leur était permis en conséquence de s'en aller chacun selon
son désir et ses préférences....
CARTHAGE : MERCENAIRES GAULOIS
LXXIX.
... Μάθως δὲ καὶ Σπένδιος, ἅμα δὲ τούτοις Αὐτάριτος ὁ Γαλάτης ὑπιδόμενοι τὴν ᾿Αμίλκου φιλανθρωπίαν εἰς τοὺς αἰχμαλώτους, καὶ φοβηθέντες, μὴ τῷ τοιούτῳ τρόπῳ ψυχαγωγηθέντες ὁρμήσωσι πρὸς τὴν ὑποδεικνυμένην ἀσφάλειαν οἵ τε Λίβυες καὶ τὸ τῶν
μισθοφόρων πλῆθος, ἐβουλεύοντο πῶς ἂν, καινοτομήσαντές τι τῶν πρὸς ἀσέβειαν, εἰς τέλος ἀποθηριώσειαν τὰ πλήθη πρὸς τοὺς Καρχηδονίους.
(Cas., p.80.) Ἔδοξεν οὖν αὐτοῖς συναθροῖσαι τοὺς πολλούς
· γενομένου δὲ τούτου γραμματοφόρον εἰσήγαγον, ὡς ἀπεσταλμένον ὑπὸ τῶν ἐκ τῆς
Σαρδόνος αἱρετιστῶν. Ἡ δ' ἐπιστολὴ διεσάφει, τόν τε Γέσκωνα καὶ τοὺς μετ' αὐτοῦ πάντας, οὓς παρεσπόνδησαν ἐν τῷ Τύνητι,
... φυλάττειν ἐπιμελῶς
· ὡς πραττόντων τινῶν ἐκ τοῦ στρατοπέδου τοῖς Καρχηδονίοις ὑπὲρ τῆς τούτων σωτηρίας.
Λαβόμενος δὲ τῆς ἀφορμῆς ταύτης ὁ Σπένδιος, πρῶτον μὲν παρεκάλει, μὴ πιστεύειν τὴν ὑπὸ τοῦ στρατηγοῦ τοῦ τῶν Καρχηδονίων
γεγενημένῃ
φιλανθρωπίᾳ πρὸς τοὺς
αἰχμαλώτους. Οὐ γὰρ σῶσαι προαιρούμενον αὐτὸν ταῦτα βεβουλεῦσθαι περὶ τῶν ἁλόντων, ἀλλὰ διὰ τῆς ἐκείνων ἀφέσεως ἡμῶν ἐγκρατῆ γενέσθαι σπουδάζοντα
· πρὸς τὸ, μὴ τινὰς, ἀλλὰ πάντας ἡμᾶς ἅμα τιμωρήσασθαι, πιστεύσαντας αὐτῷ.
Πρὸς δὲ τούτοις φυλάττεσθαι παρῄνει μὴ, προέμενοι τοὺς περὶ τὸν Γέσκωνα, καταφρονηθῶσι μὲν ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν, μεγάλα δὲ βλάψωσι τὰς ἰδίας πράξεις, ἄνδρα τοιοῦτον καὶ στρατηγὸν ἀγαθὸν ἐάσαντες διαφυγεῖν, ὃν εἰκὸς ἐχθρὸν αὐτοῖς ἔσεσθαι φοβερώτατον.
Ἔτι δὲ ταῦτα λέγοντος αὐτοῦ παρῆν ἄλλος γραμματοφόρος, ὡς ἀπὸ τῶν ἐκ τοῦ Τύνητος ἀπεσταλμένος, παραπλήσια τοῖς ἐκ τῆς Σαρδόνος διασαφῶν.
LXXIX. ... Cependant Mathôs, Spendios et avec eux le Galate Autarite, tenant
pour suspecte l'humanité d'Amilcas envers ses prisonniers, et craignant que,
séduits par ces façons d'agir, les Libyes et la foule des mercenaires ne se
portassent là où on leur faisait entrevoir toute sûreté pour eux,
délibérèrent comment, par l'invention de quelqu'un de ces forfaits d'un
caractère impie, ils viendraient à bout de faire de ces multitudes des bandes
de bêtes féroces envers les Carchèdonies. Ils s'arrêtèrent à l'idée de
rassembler la foule de leurs soldats, et quand ce fut fait, ils introduisirent
dans cette réunion un messager censé envoyé de Sardone (50)
par ceux de leur parti. La lettre déclarait qu'ils eussent à garder avec soin
Gescon (51) et tous ceux de sa suite, envers qui
ils avaient, à Tynète,.... violé les traités ; qu'il y avait dans le camp
des gens qui agissaient avec les Carchèdonies pour les sauver. Prenant ces
révélations pour point de départ Spendios engagea d'abord cette foule à ne
pas se fier à l'humanité qu'avait montrée le général des Carchèdonies
envers les prisonniers. Ce n'était pas dans l'intention de les sauver qu'il
avait pris cette détermination au sujet des captifs : « en les renvoyant, il
cherche à se rendre maître de nous, car il veut se venger non pas sur
quelques-uns, mais sur nous tous qui nous serons fiés à lui ». En outre, il
leur conseillait de prendre garde qu'en rendant la liberté à Gescon, ils ne
devinssent un objet de mépris pour leurs ennemis, qu'ils ne fissent grand tort
à leurs propres affaires en laissant échapper un pareil homme, un bon
général qui naturellement serait pour eux un ennemi redoutable. Il en était
encore là de son discours lorsqu'il arriva un autre messager censé envoyé par
ceux de Tynète, donnant des avis semblables à ceux de la Sardone.
LXXX.
Ἐφ' ὃν Αὐτάριτος ὁ Γαλάτης ἐπιβαλὼν, μίαν, ἔφη, σωτηρίαν εἶναι τοῖς ἑαυτῶν πράγμασι, τὸ πάσας ἀπογνῶναι τὰς ἐν Καρχηδονίοις
ἐλπίδας. Ἕως δ' ἂν ἀντέχηταί τις τῆς ἐκείνων φιλανθρωπίας, οὐ δυνατὸν αὐτοῖς ἀληθινὸν γενέσθαι τὸν τοιοῦτον σύμμαχον.
Διόπερ ἠξίου τούτοις πιστεύειν, τούτοις ἀκούειν, τοῖς τοιούτοις προσέχειν τὸν νοῦν, οἵτινες ἂν ἀεί τι τῶν ἀπεχθεστάτων καὶ πικροτάτων εἰσαγγέλλωσι κατὰ
Καρχηδονίων · τοὺς δ' ἐναντία τούτοις λέγοντας, προδότας καὶ πολεμίους ἡγεῖσθαι παρῄνει.
Ταῦτα δ' εἰπὼν
[παρᾑνει καὶ],
συνεβούλευε τόν τε Γέσκωνα καὶ τοὺς μετ' αὐτοῦ συλληφθέντας, καὶ τοὺς ὕστερον γενομένους αἰχμαλώτους τῶν Καρχηδονίων αἰκισαμένους ἀποκτεῖναι.
Πρακτικώτατος δ' ἦν οὗτος ἐν ταῖς συμβουλίαις διὰ τὸ πολλοὺς τὴν φωνὴν αὐτοῦ συνιέναι
· πάλαι γὰρ στρατευόμενος ᾔδει διαλέγεσθαι
Φοινικιστί · ταύτῃ (Cas., p. 81.) δέ πως οἱ πλεῖστοι συνεσαίνοντο τῇ διαλέκτῳ διὰ τὸ μῆκος τῆς προγεγενημένης στρατείας.
Διόπερ ἐπαινέσαντος αὐτὸν ὁμοθυμαδὸν τοῦ πλήθους, οὗτος μὲν εὐδοκιμῶν ἀνεχώρησεν....
LXXX. Sur ce point, le Galate Autarite intervenant dit qu'il n'y avait pour eux
qu'un moyen de salut, c'était de renoncer à tout espoir dans les
Carchèdoniès : du moment. que quelqu'un comptait sur leur humanité, il
n'était pas possible d'avoir en un pareil homme un allié véritable. Aussi les
priait-il de se fier, de prêter l'oreille, d'accorder leur attention à
ceux-là seuls qui leur auraient toujours fait entendre quelque parole des plus
haineuses, des plus arrières contre les Carchèdonies. Ceux qui tenaient un
langage contraire, il conseillait de les regarder comme des traîtres, des
ennemis. Ayant ainsi parlé, il les engageait, il leur conseillait relativement
à Gescon, à ceux qui avaient été pris avec lui, aux Carchèdonies. qui
depuis avaient été faits prisonniers, de les faire mourir dans les supplices.
Cet homme exerçait une très grande action dans les conseils, parce que sa
parole était comprise du grand nombre. Vivant depuis longtemps dans les camps,
il savait parler le phénicien et la plupart des soldats étaient familiarisés
avec cette langue, grâce à la durée de la guerre précédente. Aussi,
accompagné des éloges unanimes de cette multitude, Autarite se retira-t-il
couvert de gloire.
LXXXIV.
(Cas., p. 85.) ... Τέλος δ' ἐπιστρατοπεδεύσας αὐτοῖς
(ὁ ᾿Αμίλκας) ἀνυπονοήτως ἐν τόποις ἀφυέσι μὲν πρὸς τὴν ἐκείνων
( τῶν βαρβάρων) χρείαν, εὐφυέσι δὲ πρὸς τὴν ἑαυτοῦ δύναμιν, εἰς τοῦτ' ἤγαγε περιστάσεως ὥστε μήτε διακινδυνεύειν τολμῶντας μήτ' ἀποδρᾶναι δυναμένους διὰ τὸ τάφρῳ καὶ χάρακι περιειλῆφθαι πανταχόθεν, τέλος ὑπὸ τῆς λιμοῦ συναγομένους, ἐσθίειν ἀλλήλων ἀναγκασθῆναι
· τοῦ δαιμονίου τὴν οἰκείαν ἀμοιβὴν αὐτοῖς ἐπιφέροντος, τῇ πρὸς τοὺς πέλας ἀσεβείᾳ καὶ παρανομίᾳ.
πρὸς μὲν γὰρ τὸν κίνδυνον οὐκ ἐτόλμων ἐξιέναι, προδήλου τῆς ἥττης καὶ τῆς τιμωρίας τοῖς ἁλισκομένοις ὑπαρχούσης
· περὶ δὲ διαλύσεως οὐδ' ὑπενόουν ποιεῖσθαι μνήμην, συνειδότες σφίσι τὰ πεπραγμένα.
Προσανέχοντες δ' ἀεὶ ταῖς ἐκ τοῦ Τύνητος βοηθείαις, διὰ τὰς τῶν ἡγουμένων ἐπαγγελίας, πᾶν ὑπέμενον ποιεῖν κατὰ σφῶν αὐτῶν.
LXXXIV. ...Enfin ayant inopinément établi son camp dans un lieu aussi
désavantageux pour eux (les Barbares) qu'il présentait d'avantages pour son
armée, Amilcas les réduisit à une situation telle que, n'osant courir le
risque d'une bataille, et ne pouvant fuir, cernés de toutes parts comme ils
l'étaient par le fossé et les retranchements, poussés par la famine, ils
finirent par être forcés de se manger les uns les autres. La fortune leur
infligeait cette légitime compensation pour leur impiété et leur
méconnaissance de toute loi à l'égard d'autrui. Sortir pour aller au-devant
du danger, ils ne l'osaient pas, voyant clairement d'avance et leur défaite et
les châtiments réservés aux prisonniers. Quant à un accommodement, il ne
leur vint pas même à l'esprit d'en parler, parce qu'ils avaient la conscience
de leurs actes. Toujours dans l'attente des secours de Tynèté, que leur
promettaient leurs chefs, ils avaient du courage pour tout faire contre
eux-mêmes.
LXXXV.
Ἐπεὶ δὲ κατεχρήσαντο μὲν ἀσεβῶς τοὺς αἰχμαλώτους, τροφῇ ταύτῃ χρώμενοι, κατεχρήσαντο δὲ τὰ δουλικὰ τῶν σωμάτων, ἐβοήθει δ' ἐκ τοῦ Τύνητος οὐδείς,
(Cas., p. 86.) τότε προδήλου τῆς αἰκίας διὰ τὴν περικάκησιν ἐκ τῶν πολλῶν τοῖς ἡγεμόσιν ὑπαρχούσης, ἔκριναν οἱ περὶ τὸν Αὐτάριτον καὶ Ζάρζαν καὶ Σπένδιον ἐγχειρίζειν ἑαυτοὺς τοῖς πολεμίοις, καὶ διαλαλεῖν περὶ διαλύσεως ᾿Αμίλκᾳ.
Πέμψαντες οὖν κήρυκα, καὶ λαβόντες συγχώρημα περὶ πρεσβείας, ἧκον, ὄντες δέκα πρὸς τοὺς Καρχηδονίους.
Πρὸς οὓς ᾿Αμίλκας ὁμολογίας ἐποιήσατο
τοιαύτας · ἐξεῖναι Καρχηδονίοις ἐκλέξασθαι τῶν πολεμίων οὓς ἂν αὐτοὶ βούλωνται
δέκα · τοὺς δὲ λοιποὺς ἀφιέναι μετὰ χιτῶνος.
Γενομένων δὲ τούτων, εὐθέως ᾿Αμίλκας ἔφη τοὺς παρόντας ἐκλέγεσθαι κατὰ τὰς ὁμολογίας.
Τῶν μὲν οὖν περὶ τὸν Αὐτάριτον καὶ Σπένδιον καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἐπιφανεστάτων ἡγεμόνων τοῦτον τὸν τρόπον ἐκυρίευσαν οἱ Καρχηδόνιοι...
LXXXV. Quand ils eurent avec cette impiété épuisé les prisonniers qu'ils
employaient à leur nourriture, épuisé aussi les corps de leurs esclaves,
comme il ne leur venait de Tynète aucun secours alors il devint évident pour
les chefs que la multitude sous le poids de ses maux allait se porter à des
excès envers eux, et Autarite, Zarcas et Spendios décidèrent de se mettre
entre les mains des ennemis et d'entrer en pourparler avec Amilcas au sujet d'un
accommodement. Ils lui dépêchèrent donc un héraut, et ayant reçu la
permission d'envoyer une députation, ils vinrent au nombre de dix vers les
Carchèdonies. Amilcas leur fit les conditions que voici : Il est permis aux
Carchèdonies de choisir parmi les rebelles ceux qu'ils voudront au nombre de
dix, et de renvoyer les autres avec une seule tunique. Ces mesures prises,
Amilcas déclare aussitôt qu'il choisit les députés présents aux termes des
conventions. Autarite, Spendios et les autres chefs les plus illustres
tombèrent de cette manière entre les mains des Carchèdonies (52)...
LXXXVI.
.... Ἧκον ἐπὶ τὸν Τύνητα
(᾿Αμίλκας καὶ ᾿Αννίβας μετὰ Ναραύα) καὶ πολιορκεῖν ἐνεχείρησαν τοὺς περὶ τὸν Μάθω.
Κατὰ μὲν οὖν τὴν ἀπὸ Καρχηδόνος πλευρὰν προσεστρατοπέδευσεν ᾿Αννίβας, κατὰ δὲ τὴν ἀπέναντι ταύτης ᾿Αμίλκας.
Μετὰ δὲ ταῦτα προσαγαγόντες
πρὸς τὰ τείχη τοὺς περὶ τὸν Σπένδιον αἰχμαλώτους ἐσταύρωσαν ἐπιφανῶς...
LXXXVI. ...Alors marchèrent sur Tynète (Amilcas et Annibas avec Naravas), et
ils entreprirent d'y assiéger Mathôs. Annibas campa du côté de Carchèdone,
Amilcas du côté opposé. Ensuite ayant amené sous les murs Spendios et les
autres prisonniers, ils les crucifièrent de façon qu'on les pût bien voir...
LIVRE II.
V.
(Cas., p. 93.)
Οἱ δὲ
(᾿Ιλλυριοὶ) ἐξαποσταλέντες τὴν μὲν πρώτην ἐπιβολὴν ἔσχον ἐπὶ τὴν ᾿Ηλείαν καὶ τὴν
Μεσσηνίαν · ταύτας γὰρ ἀεὶ τὰς χώρας ᾿Ιλλυριοὶ πορθοῦντες διετέλουν.
Διὰ γὰρ τὸ μῆκος τῆς παραλίας καὶ διὰ τὸ μεσογαίους εἶναι τὰς δυναστευούσας ἐν αὐταῖς πόλεις, μακραὶ καὶ βραδεῖαι λίαν ἐγίνοντο τοῖς προειρημένοις αἱ παραβοήθειαι πρὸς τὰς ἀποβάσεις τῶν ᾿Ιλλυριῶν
· ὅθεν ἀδεῶς ἐπέτρεχον καὶ κατέσυρον ἀεὶ ταύτας τὰς χώρας.
Οὐ μὴν ἀλλὰ τότε γενόμενοι τῆς ᾿Ηπείρου κατὰ Φοινίκην προσέσχον ἐπισιτισμοῦ χάριν.
Συμμίξαντες δὲ τῶν Γαλατῶν τισιν, οἳ μισθοφοροῦντες παρὰ τοῖς ᾿Ηπειρώταις διέτριβον ἐν τῇ Φοινίκῃ, τὸ πλῆθος ὄντες εἰς ὀκτακοσίους
· καὶ κοινολογηθέντες τούτοις περὶ προδοσίας τῆς πόλεως ἐξέβησαν, συγκαταθεμένων σφίσι τῶν προειρημένων, καὶ τῆς πόλεως ἐξ ἐφόδου καὶ τῶν ἐν αὐτῇ κύριοι κατέστησαν, συνεργησάντων ἔσωθεν αὐτοῖς τῶν Γαλατῶν....
V. Ceux (les Illyries (53) qui furent envoyés (par
la reine Teuta) dirigèrent leur première attaque contre l'Èlie (54)
et la Messènie. Ces contrées, en effet, ne cessaient jamais d'être ravagées
par les Illyries ; car en raison de la longueur des côtes, et de la situation
des principales villes au milieu des terres, les peuples susdits n'avaient que
des secours lointains et trop tardifs à opposer aux descentes de ces Illyries
qui ainsi parcouraient sans crainte ces contrées, et y faisaient de continuels
ravages. Se trouvant alors près de Phoenicè en Épire, ils y abordèrent pour
y prendre des vivres. Ils se mirent en rapport avec quelques-uns des Galates à
la solde des Épirôtes, lesquels, au nombre d'environ huit cents, tenaient
garnison dans Phoenicè ; étant entrés en pourparler pour la livraison de la
ville, ils débarquèrent quand les choses susdites eurent été arrangées
entre eux, et se rendirent d'emblée maîtres de la ville et de ses habitants,
grâce aux Galates qui du dedans agirent de concert avec eux.....
Perfidie des Gaulois
VII.
(Cas., p. 95.)
... Πρῶτον γὰρ τίς οὐκ ἂν τὴν κοινὴν περὶ Γαλατῶν φήμην ὑπιδόμενος
εὐλαβήθη τούτοις ἐγχειρίσαι πόλιν εὐδαίμονα καὶ πολλὰς ἀφορμὰς ἔχουσαν εἰς
παρασπόνδησιν ; δεύτερον τίς οὐκ ἂν ἐφυλάξατο τὴν αὐτοῦ τοῦ συστήματος ἐκείνου
προαίρεσιν ; οἵ γε τὴν μὲν ἀρχὴν ἐξέπεσον ἐκ τῆς ἰδίας, συνδραμόντων ἐπ' αὐτοὺς τῶν ὁμοεθνῶν, διὰ τὸ παρασπονδῆσαι τοὺς αὑτῶν οἰκείους καὶ
συγγενεῖς · ὑποδεξαμένων γε μὴν αὐτοὺς Καρχηδονίων διὰ τὸ κατεπείγεσθαι πολέμῳ, τὸ μὲν πρῶτον, γενομένης τινὸς ἀντιρρήσεως τοῖς στρατιώταις πρὸς τοὺς στρατηγοὺς ὑπὲρ ὀψωνίων, ἐξ αὐτῆς ἐπεβάλοντο διαρπάζειν τὴν τῶν ᾿Ακραγαντίνων πόλιν, φυλακῆς χάριν εἰσαχθέντες εἰς αὐτήν, ὄντες τότε πλείους τῶν
τρισχιλίων · μετὰ δὲ ταῦτα παρεισαγαγόντων αὐτοὺς πάλιν εἰς ῎Ερυκα τῆς αὐτῆς χρείας ἕνεκεν, πολιορκούντων τὴν πόλιν ῾Ρωμαίων, ἐπεχείρησαν μὲν καὶ τὴν πόλιν καὶ τοὺς συμπολιορκουμένους
προδοῦναι · τῆς δὲ πράξεως ταύτης ἀποτυχόντες ηὐτομόλησαν πρὸς τοὺς
πολεμίους · παρ' οἷς πιστευθέντες πάλιν ἐσύλησαν τὸ τῆς ᾿Αφροδίτης τῆς ᾿Ερυκίνης ἱερόν.
Διὸ σαφῶς ἐπεγνωκότες ῾Ρωμαῖοι τὴν ἀσέβειαν αὐτῶν, ἅμα τῷ διαλύσασθαι τὸν πρὸς Καρχηδονίους πόλεμον οὐδὲν ἐποιήσαντο προυργιαίτερον τοῦ παροπλίσαντας
(Cas., p. 96.) αὐτοὺς ἐμβαλεῖν εἰς πλοῖα καὶ τῆς ᾿Ιταλίας πάσης ἐξορίστους καταστῆσαι.
Οὓς ᾿Ηπειρῶται τῆς δημοκρατίας καὶ τῶν νόμων φύλακας ποιησάμενοι, καὶ τὴν εὐδαιμονεστάτην πόλιν ἐγχειρίσαντες, πῶς οὐκ ἂν εἰκότως φανείησαν αὐτοὶ τῶν συμπτωμάτων αὑτοῖς αἴτιοι
γεγονότες ;
VII......... Qui donc, tenant en suspicion les Galates d'après leur commune
renommée, n'aurait pris ses mesures pour ne pas leur mettre entre les mains une
ville opulente avec les mille occasions qu'on y trouve de violer sa foi ? En
second lieu, qui ne se serait mis en garde contre les desseins d'un corps de
troupes comme celui-là ? Des gens qui, dans le principe, avaient été chassés
de leur propre pays par leurs compatriotes unis contre eux, pour manquement à
leur foi à l'égard de leurs proches et de leurs parents ! Accueillis par les
Carchèdonies que pressait la guerre, une première fois quand une dispute
s'éleva entre les soldats et les généraux au sujet des vivres, ils étaient
partis de là pour piller la ville des Acragantins; où ils avaient été
introduits ; étant alors plus de trois mille, afin de la défendre. Après
cela, conduits dans Éryx pour y faire le même service pendant le siège de
cette ville par les Romains, ils avaient entrepris de la livrer, elle et ceux
qui y étaient assiégés avec eux. Ayant échoué dans cette affaire, ils
avaient passé à l'ennemi. Là, abusant de la confiance qu'on avait en eux, ils
avaient encore pillé le temple d'Aphrodite Érycine (55).
Aussi ayant reconnu clairement leur impiété, les Romains, la guerre avec les
Carchèdonies terminée, n'avaient rien eu de plus pressé que de les désarmer,
de les jeter sur des navires et de les mettre hors des frontières de toute
l'Italie. Et voilà les hommes que les Epirôtes avaient pris pour gardiens de
leur démocratie et de leur, lois, à qui ils avaient confié leur plus opulente
ville ! Comment n'aurait-on pas raison de voir en eux les auteurs de leurs
propres malheurs ?
ΧΙΙΙ.
(Cas., p. 101.) Αὐτόθεν μὲν οὖν ἐπιτάττειν ἢ πολεμεῖν οὐκ
ἐτόλμων (οἱ ῾Ρωμαῖοι) τοῖς Καρχηδονίοις διὰ τὸ τὸν ἀπὸ τῶν Κελτῶν φόβον ἐπικρέμασθαι τοῖς σφετέροις πράγμασιν καὶ μόνον οὐ καθ' ἑκάστην ἡμέραν προσδοκᾶν τὴν ἔφοδον αὐτῶν.
Καταψήσαντες δὲ καὶ πραΰναντες τὸν ᾿Ασδρούβαν, οὕτως ἔκριναν ἐγχειρεῖν τοῖς Κελτοῖς καὶ διακινδυνεύειν πρὸς αὐτούς, οὐδέποτ' ἂν ὑπολαμβάνοντες οὐχ οἷον δυναστεῦσαι τῶν κατὰ τὴν ᾿Ιταλίαν, ἀλλ' οὐδ' ἀσφαλῶς οἰκῆσαι τὴν ἑαυτῶν πατρίδα, τούτους ἔχοντες ἐφέδρους τοὺς ἄνδρας.
Διόπερ ἅμα τῷ διαπρεσβευσάμενοι πρὸς τὸν ᾿Ασδρούβαν ποιήσασθαι συνθήκας, ἐν αἷς τὴν μὲν ἄλλην ᾿Ιβηρίαν παρεσιώπων, τὸν δὲ καλούμενον ῎Ιβηρα ποταμὸν οὐκ ἔδει Καρχηδονίους ἐπὶ πολέμῳ διαβαίνειν, εὐθέως ἐξήνεγκαν
(Cas., p. 102.) τὸν πρὸς τοὺς κατὰ τὴν ᾿Ιταλίαν Κελτοὺς πόλεμον.
XIII. ... Faire des sommations ou déclarer la guerre aux Carchèdonies, les
Romains ne l'osaient à cause de la terreur que les Celtes tenaient suspendue
sur eux-mêmes, et des attaques auxquelles presque chaque jour ils s'attendaient
de leur part. Ils résolurent donc de flatter d'abord, de caresser Asdrubas pour
tourner leurs efforts contre les Celtes et se jeter en ces hasards, ne croyant
pas pouvoir jamais, je ne dis pas être les maîtres en Italie, mais habiter
sans danger leur propre patrie, avec ces hommes-là établis auprès d'eux. En
même temps donc qu'une ambassade envoyée par eux fit avec Asdrubas un traité
dans lequel le reste de l'Ibérie étant passé sous silence, il était interdit
aux Carchèdonies de traverser en armes le fleuve appelé Ibère, ils portèrent
directement la guerre chez les Celtes de l'Italie.
La celtique d'Italie
XIV.
Ὑπὲρ ὧν δοκεῖ μοι χρήσιμον εἶναι κεφαλαιώδη μὲν ποιήσασθαι τὴν ἐξήγησιν, ἵνα τὸ τῆς
Προκατασκευῆς οἰκεῖον συσσώσωμεν κατὰ τὴν ἐξ ἀρχῆς πρόθεσιν, ἀναδραμεῖν δὲ τοῖς χρόνοις ἐπὶ τὴν ἀρχήν, ἐξ ὅτου κατέσχον οἱ προειρημένοι τὴν
χώραν · ἡγοῦμαι γὰρ τὴν περὶ αὐτῶν ἱστορίαν οὐ μόνον ἀξίαν εἶναι γνώσεως καὶ μνήμης, ἀλλὰ καὶ τελέως ἀναγκαίαν, χάριν τοῦ μαθεῖν τίσι μετὰ ταῦτα πιστεύσας ἀνδράσι καὶ τόποις ᾿Αννίβας ἐπεβάλετο καταλύειν τὴν ῾Ρωμαίων δυναστείαν.
Πρῶτον δὲ περὶ τῆς χώρας ῥητέον, ποία τίς ἐστιν καὶ πῶς κεῖται πρὸς τὴν ἄλλην ᾿Ιταλίαν.
Οὕτως γὰρ ἔσται καὶ τὰ περὶ τὰς πράξεις διαφέροντα κατανοεῖν
βελτίονα, ὑπογραφέντων τῶν περί τε τοὺς τόπους καὶ τὴν χώραν ἰδιωμάτων.
Τῆς δὴ συμπάσης ᾿Ιταλίας τῷ σχήματι τριγωνοειδοῦς ὑπαρχούσης, τὴν μὲν μίαν ὁρίζει πλευρὰν αὐτῆς τὴν πρὸς τὰς ἀνατολὰς κεκλιμένην ὅ τ' ᾿Ιόνιος πόρος καὶ κατὰ τὸ συνεχὲς ὁ κατὰ τὸν ᾿Αδρίαν κόλπος, τὴν δὲ πρὸς μεσημβρίαν καὶ δυσμὰς τετραμμένην τὸ Σικελικὸν καὶ Τυρρηνικὸν πέλαγος.
Αὗται δ' αἱ πλευραὶ συμπίπτουσαι πρὸς ἀλλήλας κορυφὴν ποιοῦσι τοῦ τριγώνου, τὸ προκείμενον ἀκρωτήριον τῆς ᾿Ιταλίας εἰς τὴν μεσημβρίαν, ὃ προσαγορεύεται μὲν Κόκυνθος, διαιρεῖ δὲ τὸν ᾿Ιόνιον πόρον καὶ τὸ Σικελικὸν πέλαγος.
Τὴν δὲ λοιπὴν τὴν παρά τε τὰς Ἄρκτους καὶ τὴν μεσόγαιαν παρατείνουσαν ὁρίζει κατὰ τὸ συνεχὲς ἡ τῶν ῎Αλπεων παρώρεια, λαμβάνουσα τὴν μὲν ἀρχὴν ἀπὸ Μασσαλίας καὶ τῶν ὑπὲρ τὸ Σαρδῷον πέλαγος τόπων, παρήκουσα δὲ συνεχῶς μέχρι πρὸς τὸν τοῦ
παντὸς ᾿Αδρίου μυχόν, πλὴν βραχέος, ὃ προκαταλήγουσα λείπει τοῦ μὴ συνάπτειν αὐτῷ.
Παρὰ δὲ τὴν προειρημένην παρώρειαν, ἣν δεῖ νοεῖν
ὡς ἂν
εἰ βάσιν τοῦ τριγώνου, παρὰ ταύτην ἀπὸ μεσημβρίας ὑπόκειται πεδία τῆς συμπάσης ᾿Ιταλίας τελευταῖα πρὸς τὰς
Ἄρκτους, ὑπὲρ ὧν ὁ νῦν δὴ λόγος, ἀρετῇ καὶ μεγέθει διαφέροντα τῶν κατὰ τὴν Εὐρώπην, ὅσα πέπτωκεν ὑπὸ τὴν ἡμετέραν ἱστορίαν.
Ἔστι δὲ τὸ μὲν ὅλον εἶδος καὶ τῆς ταῦτα τὰ πεδία περιγραφούσης γραμμῆς τριγωνοειδές.
Τούτου δὲ τοῦ σχήματος τὴν μὲν κορυφὴν ἥ τε τῶν ᾿Απεννίνων καλουμένων ὀρῶν καὶ τῶν ᾿Αλπίνων σύμπτωσις οὐ μακρὰν ἀπὸ τοῦ Σαρδῴου πελάγους ὑπὲρ Μασσαλίας, ἀποτελεῖ.
Τῶν δὲ πλευρῶν παρὰ μὲν
(Cas., p. 103.) τὴν ἀπὸ τῶν Ἄρκτων, ὡς ἐπάνω προεῖπον, τὰς ῎Αλπεις αὐτὰς ἐπὶ δισχιλίους καὶ διακοσίους σταδίους παρήκειν συμβαίνει,
παρὰ δὲ τὴν ἀπὸ μεσημβρίας τὸν ᾿Απεννῖνον ἐπὶ τρισχιλίους ἑξακοσίους.
Βάσεώς γε μὴν τάξιν λαμβάνει τοῦ παντὸς σχήματος ἡ παραλία τοῦ κατὰ τὸν ᾿Αδρίαν
κόλπου · τὸ δὲ μέγεθος τῆς βάσεώς ἐστιν ἀπὸ πόλεως Σήνης ἕως ἐπὶ τὸν μυχὸν ὑπὲρ τοὺς δισχιλίους σταδίους καὶ πεντακοσίους,
ὥστε τὴν πᾶσαν περίμετρον τῶν προειρημένων πεδίων μὴ πολὺ λείπειν
τῶν μυρίων σταδίων.
XIV. De ces peuples il me paraît utile de faire une description qui sera toute
sommaire, pour conserver à cet Avant-propos son propre caractère suivant le
plan indiqué dès le principe, et de remonter dans le temps à l'époque où
les peuples susdits commencèrent de posséder cette contrée. Je pense que
cette histoire non seulement mérite d'être connue et retenue, mais qu'elle est
tout à fait nécessaire à qui désire savoir en quels hommes, en quels pays
Annibas avait mis sa confiance pour entreprendre de détruire l'empire des
Romains. Mais il faut d'abord parler de ces contrées, en décrire la nature et
la situation par rapport au reste de l'Italie. Ainsi l'on se mettra mieux dans
l'esprit les principaux détails des faits, quand on aura une description exacte
des lieux, de tout le pays, de ce qu'ils ont de particulier (56).
L'Italie, dans son ensemble, est de forme triangulaire. Un des côtés, - celui
qui est incliné au levant, - est déterminé par le pertuis ionien et, à la
suite, par le golfe de l'Adrias celui qui est tourné vers le midi et le
couchant, par les mers sicélique (57) et
tyrrhènique (58). Ces côtés en se rencontrant
forment le sommet du triangle, la pointe de l'Italie qui se projette au midi,
qui est appelée Cocynthos et sépare le pertuis ionien et la mer Sicélique. Le
côté restant, qui s'étend en face des Ourses (59)
et de l'intérieur des terres, est déterminé sans interruption par la chaîne
des Alpes, laquelle, prenant naissance à Massalie et aux lieux situés
au-dessus de la mer de Sardô (60), va sans
interruption jusqu'au fond de l'Adrias, à l'exception d'un court espace où
elle cesse avant de l'atteindre. Le long de la chaîne susdite qu'il fait
considérer comme la base du triangle, le long de celte ligne, du côté du
midi, sont situées les plaines qui marquent la fin de toute l'Italie vers les
Ourses, plaines dont il est ici question, et qui par leur fécondité et leur
étendue l'emportent sur toutes celles de l'Europe qui sont venues, à notre
connaissance. La forme générale de la ligne qui les circonscrit est aussi
celle d'un triangle. De cette figure le sommet est marqué par la rencontre des
monts dits Apennins et Alpes, non loin de la mer de Sardô, au-dessus de
Massalie. De ses côtés celui qui est vers les Ourses, comme je l'ai dit
ci-dessus, se trouve bordé par les Alpes sur une longueur de deux mille deux
cents stades, et le côté du midi par l'Apennin qui en a environ trois mille
six cents. Pour la base de la figure entière, ce qui en tient lieu c'est le
littoral du golfe de l'Adrias. La longueur de cette base, de la ville de Sènè
jusqu'au fond du golfe, dépasse deux mille cinq cents stades, de façon que
tout le périmètre des plaines susdites n'est guère moindre de dix mille
stades.
l'Italie du Nord
XV. Περί γε μὴν τῆς ἀρετῆς οὐδ' εἰπεῖν ῥᾴδιον. Σίτου τε γὰρ τοσαύτην ἀφθονίαν ὑπάρχειν συμβαίνει κατὰ τοὺς τόπους, ὥστ' ἐν τοῖς καθ' ἡμᾶς καιροῖς πολλάκις τεττάρων ὀβολῶν εἶναι τῶν πυρῶν τὸν Σικελικὸν μέδιμνον, τῶν δὲ κριθῶν δυοῖν, τοῦ δ' οἴνου τὸν μετρητὴν ἰσόκριθον. Ἐλύμου γε μὴν καὶ κέγχρου τελέως ὑπερβάλλουσα δαψίλεια γίνεται παρ' αὐτοῖς. Τὸ δὲ τῶν βαλάνων πλῆθος τὸ γινόμενον ἐκ τῶν κατὰ διάστημα δρυμῶν ἐν τοῖς πεδίοις ἐκ τούτων ἄν τις μάλιστα τεκμήραιτο · πλείστων γὰρ ὑϊκῶν ἱερείων κοπτομένων ἐν ᾿Ιταλίᾳ διά τε τὰς εἰς τοὺς ἰδίους βίους καὶ τὰς εἰς τὰ στρατόπεδα παραθέσεις, τὴν ὁλοσχερεστάτην χορηγίαν ἐκ τούτων συμβαίνει τῶν πεδίων αὐτοῖς ὑπάρχειν. Περὶ δὲ τῆς κατὰ μέρος εὐωνίας καὶ δαψιλείας τῶν πρὸς τὴν τροφὴν ἀνηκόντων οὕτως ἄν τις ἀκριβέστατα κατανοήσειεν · ποιοῦνται γὰρ τὰς καταλύσεις οἱ διοδεύοντες τὴν χώραν ἐν τοῖς πανδοκείοις, οὐ συμφωνοῦντες περὶ τῶν κατὰ μέρος ἐπιτηδείων, ἀλλ' ἐρωτῶντες πόσου τὸν ἄνδρα δέχεται. Ὡς μὲν οὖν ἐπὶ τὸ πολὺ παρίενται τοὺς καταλύτας οἱ πανδοκεῖς, ὡς ἱκανὰ πάντ' ἔχειν τὰ πρὸς τὴν χρείαν, ἡμιασσαρίου · τοῦτο δ' ἔστι τέταρτον μέρος ὀβολοῦ· σπανίως δὲ τοῦθ' ὑπερβαίνουσι. Τό γε μὴν πλῆθος τῶν ἀνδρῶν, καὶ τὸ μέγεθος καὶ κάλλος τῶν σωμάτων, ἔτι δὲ τὴν ἐν τοῖς πολέμοις τόλμαν, ἐξ αὐτῶν τῶν πράξεων σαφῶς ἔσται καταμαθεῖν.
Alpes et Apennins
Τῶν δ' ῎Αλπεων ἑκατέρας τῆς πλευρᾶς,
τῆς ἐπὶ τὸν ῾Ροδανὸν ποταμὸν καὶ τῆς ἐπὶ τὰ προειρημένα πεδία νευούσης, τοὺς βουνώδεις καὶ γεώδεις τόπους κατοικοῦσι, τοὺς μὲν ἐπὶ τὸν ῾Ροδανὸν καὶ τὰς
Ἄρκτους ἐστραμμένους Γαλάται Τρανσαλπῖνοι προσαγορευόμενοι, τοὺς δ' ἐπὶ τὰ πεδία Ταυρίσκοι καὶ ῎Αγωνες καὶ πλείω γένη βαρβάρων ἕτερα.
Τρανσαλπῖνοί γε μὴν οὐ διὰ τὴν τοῦ γένους, ἀλλὰ διὰ τὴν τοῦ τόπου διαφορὰν
(Cas., p. 104.) προσαγορεύονται, τὸ γὰρ τρὰνς ἐξερμηνευόμενόν ἐστι πέραν
· διὸ τοὺς ἐπέκεινα τῶν ῎Αλπεων Τρανσαλπίνους καλοῦσι.
Τὰ δ' ἄκρα διά τε τὴν τραχύτητα καὶ τὸ πλῆθος τῆς ἐπιμενούσης ἀεὶ χιόνος ἀοίκητα τελέως ἐστίν.
XV. Quant à leur fécondité, il n'est pas facile d'en donner une idée.
L'abondance du blé y est telle parfois que de notre temps le médimne
sicélique de froment a souvent valu quatre oboles, celui d'orge deux, et que le
métrète de vin a été du même prix que l'orge. Les récoltes de panic et de
millet y atteignent des proportions que rien n'égale. La quantité de glands
donnée par les chênaies espacées dans ces plaines, on peut se la figurer par
ce fait : on immole en Italie un très grand nombre de porcs soit pour la
subsistance des particuliers, soit pour l'approvisionnement des camps, et c'est
à ces plaines qu'appartient la presque totalité de cette fourniture (61).
Quant au bon marché et à l'abondance des denrées alimentaires en particulier,
voici qui peut en donner une idée très exacte : ceux qui traversent cette
contrée règlent leur séjour dans les auberges non à des conditions
particulières pour chacune des choses à leur usage, mais en demandant à quel
prix on y reçoit le voyageur. Or, le plus souvent les aubergistes lui donnent
l'hospitalité en s'engageant à fournir à tous ses besoins pour un sémisse
(c'est le quart d'une obole), et rarement ils dépassent ce prix. La population
du pays, la grandeur et la beauté physique des habitants, leur audace à la
guerre se feront assez connaître par leurs actes mêmes. De chaque côté des
Alpes, du côté qui penche vers le Rhodan et du côté des plaines ci-devant
décrites, les régions dés collines et celles des vallées sont habitées, sur
le versant du Rhodan et des Ourses, par !es Galates, nommés Transalpins; sur le
versant des plaines, par les Taurisques et les Agôns et plusieurs autres
nations barbares. Les Transalpins sont ainsi nommés à cause d'une différence,
non de race, mais de lieu, car le mot trans se traduit par au delà, et
c'est pour cela que les peuples delà les Alpes s'appellent Transalpins. Les
sommets, en raison de l'âpreté du. sol et de la quantité des neiges qui y
séjournent sans cesse, sont tout à fait inhabités.
Les Apennins
XVI.
Τὸν δ' ᾿Απεννῖνον ἀπὸ μὲν τῆς ἀρχῆς τῆς ὑπὲρ Μασσαλίαν καὶ τῆς πρὸς τὰς ῎Αλπεις συμπτώσεως Λιγυστῖνοι κατοικοῦσιν, καὶ τὴν ἐπὶ τὸ Τυρρηνικὸν πέλαγος αὐτοῦ πλευρὰν κεκλιμένην καὶ τὴν ἐπὶ τὰ πεδία,
παρὰ θάλατταν μὲν μέχρι πόλεως Πίσης, ἣ πρώτη κεῖται τῆς Τυρρηνίας ὡς πρὸς τὰς δυσμάς, κατὰ δὲ τὴν μεσόγαιον ἕως τῆς ᾿Αρρητίνων χώρας.
Ἑξῆς δὲ
Τυρρηνοί · τούτοις δὲ συνεχεῖς ἑκάτερον τὸ κλίμα νέμονται τῶν προειρημένων ὀρῶν ῎Ομβροι.
Λοιπὸν ὁ μὲν ᾿Απεννῖνος, ἀπέχων τῆς κατὰ τὸν ᾿Αδρίαν θαλάττης σταδίους
ὡς ἂν
εἰ πεντακοσίους ἀπολείπει τὰ πεδία δεξιὸς ἀπονεύων, καὶ διὰ μέσης τῆς λοιπῆς ᾿Ιταλίας διήκων εἰς τὸ Σικελικὸν κατατείνει πέλαγος.
Τὸ δ' ἀπολειπόμενον μέρος πεδινὸν τῆς πλευρᾶς ἐπὶ θάλατταν καὶ πόλιν καθήκει Σήνην.
Ὁ δὲ Πάδος ποταμός, ὑπὸ δὲ τῶν ποιητῶν ᾿Ηριδανὸς θρυλούμενος, ἔχει μὲν τὰς πηγὰς ἀπὸ τῶν ῎Αλπεων ὡς πρὸς τὴν κορυφὴν μᾶλλον τοῦ προειρημένου σχήματος, καταφέρεται δ' εἰς τὰ πεδία, ποιούμενος τὴν ῥύσιν ὡς ἐπὶ μεσημβρίαν.
Ἀφικόμενος δ' εἰς τοὺς ἐπιπέδους τόπους, ἐκκλίνας
τῷ ῥεύματι πρὸς ἕω φέρεται δι' αὐτῶν · ποιεῖ δὲ τὴν ἐκβολὴν δυσὶ στόμασιν εἰς τοὺς κατὰ τὸν ᾿Αδρίαν
κόλπους · τὸ δὲ πλεῖον ἀποτέμνεται μέρος τῆς πεδιάδος χώρας εἰς τὰς ῎Αλπεις καὶ τὸν ᾿Αδριατικὸν μυχόν.
Ἄγει δὲ πλῆθος ὕδατος οὐδενὸς ἔλαττον τῶν κατὰ τὴν ᾿Ιταλίαν ποταμῶν, διὰ τὸ τὰς ῥύσεις τὰς ἐπὶ τὰ πεδία νευούσας ἀπό τε τῶν ῎Αλπεων καὶ τῶν ᾿Απεννίνων ὀρῶν εἰς τοῦτον ἐμπίπτειν ἁπάσας καὶ πανταχόθεν.
Μεγίστῳ δὲ καὶ καλλίστῳ ῥεύματι φέρεται περὶ κυνὸς ἐπιτολήν, αὐξόμενος ὑπὸ τοῦ πλήθους τῶν ἀνατηκομένων χιόνων ἐν τοῖς προειρημένοις ὄρεσιν.
Ἀναπλεῖται δ' ἐκ θαλάττης κατὰ τὸ στόμα τὸ καλούμενον ῎Ολανα σχεδὸν ἐπὶ δισχιλίους σταδίους.
Τὴν μὲν γὰρ πρώτην ἐκ τῶν πηγῶν ἔχει ῥύσιν ἁπλῆν, σχίζεται δ' εἰς δύο μέρη κατὰ τοὺς προσαγορευομένους
Τριγαβόλους · τούτων δὲ τὸ μὲν ἕτερον στόμα προσονομάζεται Παδόα, τὸ δ' ἕτερον ῎Ολανα.
Κεῖται δ' ἐπὶ τούτῳ λιμήν, οὐδενὸς τῶν κατὰ τὸν ᾿Αδρίαν ἥττω παρεχόμενος ἀσφάλειαν τοῖς ἐν αὐτῷ καθορμιζομένοις.
(Cas., p. 105.) Παρά γε μὴν τοῖς ἐγχωρίοις ὁ ποταμὸς προσαγορεύεται Βόδεγκος.
Τἄλλα δὲ τὰ περὶ τὸν ποταμὸν τοῦτον ἱστορούμενα παρὰ τοῖς ῞Ελλησι, λέγω δὴ τὰ περὶ Φαέθοντα καὶ τὴν ἐκείνου πτῶσιν, ἔτι δὲ τὰ δάκρυα τῶν αἰγείρων καὶ τοὺς μελανείμονας τοὺς περὶ τὸν ποταμὸν οἰκοῦντας, οὕς φασι τὰς ἐσθῆτας εἰσέτι νῦν φορεῖν τοιαύτας ἀπὸ τοῦ κατὰ Φαέθοντα πένθους,
καὶ πᾶσαν δὴ τὴν τραγικὴν καὶ ταύτῃ προσεοικυῖαν ὕλην, ἐπὶ μὲν τοῦ παρόντος ὑπερθησόμεθα, διὰ τὸ μὴ λίαν καθήκειν τῷ τῆς
Προκατασκευῆς γένει τὴν περὶ τῶν τοιούτων ἀκριβολογίαν.
Μεταλαβόντες δὲ καιρὸν ἁρμόττοντα ποιησόμεθα τὴν καθήκουσαν μνήμην, καὶ μάλιστα διὰ τὴν Τιμαίου περὶ τοὺς προειρημένους τόπους ἄγνοιαν.
XVI. L'Apennin, dès sa naissance au-dessus de Massalie et sa rencontre avec les
Alpes, est habité par les Ligystins du côté qui incline vers la mer
Tyrrhènique comme du côté des plaines, le long du rivage, d'une part,
jusqu'à la ville de Pise, la première qui est située en Tyrrhènie au
couchant, et dans l’intérieur des terres, d'autre part, jusqu'au pays des
Arrètins. A la suite viennent les Tyrrhènes; puis, attenant à ces peuples et
occupant l'un et l'autre versant des montagnes susdites, les Ombres (62).
Du reste, l'Apennin, à la distance d'environ cinq cents stades de là mer de
l'Adrias, abandonne les plaines en inclinant à droite, et courant au travers du
reste de l'Italie, il aboutit à la mer Sicélique. La partie des plaines que
laisse de ce côté cette chaîne va jusqu'à la mer et à la ville de Sènè.
Le fleuve du Pade, célébré par les poètes sous le nom d'Éridan, a ses
sources dans les Alpes, vers la figure ci-devant décrite, plus près du sommet.
Il se précipite vers les plaines, dirigeant son cours vers le midi. Mais,
arrivé vers ces régions des plaines, il court au travers après un détour à
l'est, et se décharge par deux bouches dans les golfes de l'Adrias. Des deux
parties de la région des plaines que coupe le fleuve, la plus considérable est
du côté des Alpes et du fond de l'Adriatique (63).
Le Pade, par la masse d'eau qu'il roule, ne le cède à aucun des fleuves de
l'Italie ; car les courants qui des Alpes et des Apennins descendent dans les
plaines, tombent tous et de toutes parts dans son lit. Mais son cours a toute sa
largeur et toute sa beauté vers le lever du Chien (64),
alors qu'il est grossi par la masse des neiges qui fondent dans les montagnes
dont nous avons parlé (65). On le remonte depuis
la mer par l'embouchure appelée Holana à peu près jusqu'à deux mille stades.
A partir de ses sources son cours est simple d'abord ; mais chez les peuples
nommés Trigaboles, il se divise en deux parties avec des embouchures distinctes
appelées, l'une Padoa, l'autre Holana (66). Sur
cette dernière est situé un port qui ne le cède à aucun de ceux de l'Adrias
pour la sûreté qu'on trouve en son mouillage. Pour les gens du pays ce fleuve,
se nomme Bodencos. Quant aux autres histoires que font les Hellènes au sujet de
ce fleuve (67), je veux dire Phaëton et sa chute,
les larmes des peupliers, les noirs vêtements des riverains qui, dit-on,
portent encore aujourd'hui sous des habits de ce genre le deuil de Phaéton,
quant à toute cette matière tragique et à tout ce qui y ressemble, pour le
moment nous passerons par-dessus ; un exposé exact de pareils détails ne
convient pas beaucoup au caractère de cet Avant-propos. Saisissant par la suite
le moment propice, nous en ferons mention comme il convient; surtout à cause de
l'ignorance de Timée à l'égard des lieux dont nous avons parlé (68).
Tyrrhènes et Celtes
XVII. Πλὴν ταῦτά γε τὰ πεδία τὸ παλαιὸν ἐνέμοντο Τυρρηνοί, καθ' οὓς χρόνους καὶ τὰ Φλέγραιά ποτε καλούμενα τὰ περὶ Καπύην καὶ
Νώλην · ἃ δὴ καὶ, διὰ τὸ πολλοῖς ἐμποδὼν εἶναι καὶ γνωρίζεσθαι, μεγάλην ἐπ' ἀρετῇ δόξαν εἴληφεν.
Διὸ καὶ τοὺς ἱστοροῦντας τὰς Τυρρηνῶν δυναστείας οὐ χρὴ ποιεῖσθαι τὴν ἀναφορὰν ἐπὶ τὴν νῦν κατεχομένην ὑπ' αὐτῶν χώραν, ἀλλ' ἐπὶ τὰ προειρημένα πεδία καὶ τὰς ἐκ τούτων τῶν τόπων ἀφορμάς.
Οἷς ἐπιμιγνύμενοι κατὰ τὴν παράθεσιν Κελτοὶ καὶ περὶ τὸ κάλλος τῆς χώρας ὀφθαλμιάσαντες, ἐκ μικρᾶς προφάσεως μεγάλῃ στρατιᾷ παραδόξως ἐπελθόντες ἐξέβαλον ἐκ τῆς περὶ τὸν Πάδον χώρας Τυρρηνοὺς καὶ κατέσχον αὐτοὶ τὰ πεδία.
Τὰ μὲν οὖν πρῶτα καὶ περὶ τὰς ἀνατολὰς τοῦ Πάδου κείμενα Λάοι καὶ Λεβέκιοι, μετὰ δὲ τούτους ῎Ινσοβρες κατῴκησαν, ὃ μέγιστον ἔθνος ἦν
αὐτῶν · ἑξῆς δὲ τούτοις παρὰ τὸν ποταμὸν Γονομάνοι.
Τὰ δὲ πρὸς τὸν ᾿Αδρίαν ἤδη προσήκοντα γένος ἄλλο πάνυ παλαιὸν
διακατέσχεν · προσαγορεύονται δ' Οὐένετοι, τοῖς μὲν ἔθεσι καὶ τῷ κόσμῳ
βραχὺ διαφέροντες Κελτῶν, γλώττῃ δ' ἀλλοίᾳ χρώμενοι.
Περὶ ὧν οἱ τραγῳδιογράφοι πολύν τινα πεποίηνται λόγον καὶ πολλὴν διατέθεινται τερατείαν.
Τὰ δὲ πέραν τοῦ Πάδου τὰ περὶ τὸν ᾿Απεννῖνον πρῶτοι μὲν ῎Αναρες, μετὰ δὲ τούτους Βοῖοι
κατῴκησαν · ἑξῆς δὲ τούτων ὡς πρὸς τὸν ᾿Αδρίαν
Λίγγωνες, τὰ δὲ τελευταῖα πρὸς θαλάττῃ
(Cas., p. 106.) Σήνωνες. Τὰ μὲν οὖν ἐπιφανέστατα τῶν κατασχόντων τοὺς προειρημένους τόπους ἐθνῶν ταῦθ' ὑπῆρχεν.
ᾬκουν δὲ κατὰ κώμας ἀτειχίστους, τῆς λοιπῆς κατασκευῆς ἄμοιροι καθεστῶτες.
Διὰ γὰρ τὸ στιβαδοκοιτεῖν καὶ
κρεωφαγεῖν, ἔτι δὲ μηδὲν ἄλλο πλὴν τὰ πολεμικὰ καὶ τὰ κατὰ
γεωργίαν, ἀσκεῖν ἁπλοῦς εἶχον τοὺς βίους, οὔτ' ἐπιστήμης ἄλλης οὔτε τέχνης παρ' αὐτοῖς τὸ παράπαν γινωσκομένης.
Ὕπαρξίς γε μὴν ἑκάστοις ἦν θρέμματα καὶ χρυσὸς διὰ τὸ μόνα ταῦτα κατὰ τὰς περιστάσεις ῥᾳδίως δύνασθαι πανταχῇ περιαγαγεῖν καὶ μεθιστάναι κατὰ τὰς αὑτῶν προαιρέσεις.
Περὶ δὲ τὰς ἑταιρείας μεγίστην σπουδὴν ἐποιοῦντο διὰ τὸ καὶ φοβερώτατον καὶ δυνατώτατον εἶναι παρ' αὐτοῖς τοῦτον ὃς ἂν πλείστους ἔχειν δοκῇ τοὺς θεραπεύοντας καὶ συμπεριφερομένους αὐτῷ.
XVII.
Cependant les Tyrrhènes occupaient ces plaines anciennement, dans les temps où
ils possédaient celles qu'on appelle Phlégraees, aux alentours de Capyè et de
Nôlè (69), lesquelles, pour être à proximité
de plusieurs peuples qui les font connaître, ont acquis une grande.
renommée de fertilité. Aussi ceux qui font l'histoire des états souverains
des Tyrrhènes ne doivent-ils pas faire attention (seulement) au pays
aujourd'hui possédé par eux, mais aux plaines que nous avons dites, et aux
ressources qu'ils tiraient de ces lieux. En rapport avec ces peuples près
desquels ils demeuraient, les yeux attirés par la beauté du pays, les Celtes,
sur un léger prétexte, y firent invasion à l'improviste avec une grande
armée, chassèrent. les Tyrrhènes des contrées circumpadanes et occupèrent
eux-mêmes ces plaines. Les premières donc, celles qui sont situées aux
environs des lieux d'où sort le Pade, furent habitées par les Laës et les
Lébécies, et derrière eux, par les Insobres (70),
le plus grand de ces peuples; tout de suite après, le long du fleuve venaient
les Gonomans (71). Les contrées qui se rapprochent
de l'Adrias étaient occupées par une autre nation tout à fait ancienne, les
Vénétes, comme on les nomme, différant peu des Celtes par les coutumes et le
vêtement, mais parlant une autre langue. Les faiseurs de tragédies ont fait
sur ces peuples maints récits avec maints détails merveilleux. Les contrées
transpadanes, celles qui avoisinent l'Apennin, eurent d'abord pour habitants les
Ananes; et puis les Boïes, à la suite desquels et près de l'Adrias viennent
les Lingons, et enfin, près de la mer, les Sènons. Les plus illustres des
peuples qui occupèrent les lieux susdits sont ceux-là. Ils habitaient des
bourgades isolées sans murailles, dans un état dépourvu de toute autre
commodité. Couchant sur un lit (de foin ou de paille), mangeant de la chair,
n'exerçant d'autre métier que la guerre et l'agriculture, toute autre science,
tout autre art leur était inconnu. L'avoir de chacun consistait en bétail et
en or, parce que ce sont les seules choses qu'ils pouvaient, suivant les
circonstances, emmener partout et déplacer à leur volonté. Ils donnaient la
plus grande attention à leurs compagnies parce que chez eux celui-là est le
plus redoutable et le plus puissant qui passe pour avoir le plus d'hommes
empressés à le servir et à lui faire cortège (72).
Gaulois et Romains
XVIII. Τὰς μὲν οὖν ἀρχὰς οὐ μόνον τῆς χώρας ἐπεκράτουν, ἀλλὰ καὶ τῶν σύνεγγυς πολλοὺς ὑπηκόους ἐπεποίηντο
; τῇ τόλμῃ καταπεπληγμένοι. Μετὰ δέ τινα χρόνον μάχῃ νικήσαντες ῾Ρωμαίους καὶ τοὺς μετὰ τούτων παραταξαμένους, ἑπόμενοι τοῖς φεύγουσι, τρισὶ τῆς μάχης ἡμέραις ὕστερον κατέσχον αὐτὴν τὴν ῾Ρώμην πλὴν τοῦ Καπετωλίου.
Γενομένου δ' ἀντισπάσματος, καὶ τῶν Οὐενέτων ἐμβαλόντων εἰς τὴν χώραν αὐτῶν, τότε μὲν ποιησάμενοι συνθήκας πρὸς ῾Ρωμαίους καὶ τὴν πόλιν ἀποδόντες, ἐπανῆλθον εἰς τὴν οἰκείαν.
Μετὰ δὲ ταῦτα τοῖς ἐμφυλίοις συνείχοντο
πολέμοις, ἔνιοι δὲ καὶ τῶν τὰς ῎Αλπεις κατοικούντων ὁρμὰς ἐποιοῦντο, καὶ συνηθροίζοντο πολλάκις ἐπ' αὐτούς, θεωροῦντες ἐκ παραθέσεως τὴν παραγεγενημένην αὐτοῖς εὐδαιμονίαν.
Ἐν ᾧ καιρῷ ῾Ρωμαῖοι τήν τε σφετέραν δύναμιν ἀνέλαβον καὶ τὰ κατὰ τοὺς Λατίνους αὖθις πράγματα συνεστήσαντο.
Παραγενομένων δὲ πάλιν τῶν Κελτῶν εἰς ῎Αλβαν στρατεύματι μεγάλῳ μετὰ τὴν τῆς πόλεως κατάληψιν ἔτει τριακοστῷ, τότε μὲν οὐκ ἐτόλμησαν ἀντεξαγαγεῖν ῾Ρωμαῖοι τὰ στρατόπεδα, διὰ τὸ παραδόξου γενομένης τῆς ἐφόδου, προκαταληφθῆναι καὶ μὴ καταταχῆσαι τὰς τῶν συμμάχων ἁθροίσαντας δυνάμεις.
Αὖθις δ' ἐξ ἐπιβολῆς ἑτέρας ἔτει δωδεκάτῳ μετὰ μεγάλης
(Cas., p. 107.) στρατιᾶς ἐπιπορευομένων, προαισθόμενοι καὶ συναγείραντες τοὺς συμμάχους, μετὰ πολλῆς προθυμίας ἀπήντων, σπεύδοντες συμβαλεῖν καὶ διακινδυνεῦσαι περὶ τῶν ὅλων.
Οἱ δὲ Γαλάται καταπλαγέντες τὴν ἔφοδον αὐτῶν καὶ διαστασιάσαντες πρὸς σφᾶς, νυκτὸς ἐπιγενομένης φυγῇ παραπλησίαν ἐποιήσαντο τὴν ἀποχώρησιν εἰς τὴν οἰκείαν.
Ἀπὸ δὲ τούτου τοῦ φόβου τριακαίδεκα μὲν ἔτη τὴν ἡσυχίαν ἔσχον, μετὰ δὲ ταῦτα συνορῶντες αὐξανομένην τὴν ῾Ρωμαίων δύναμιν, εἰρήνην ἐποιήσαντο καὶ συνθήκας.
XVIII. Dans les commencements, non seulement ils furent maîtres du pays, mais
ils soumirent plusieurs peuples de leur voisinage, effrayés de leur audace.
Quelque temps après, ayant vaincu dans une bataille les Romains et ceux qui
s'étaient mis avec eux, ils poursuivirent les fuyards, et trois jours après la
bataille, ils s'emparèrent de Rome elle-même, à l'exception du Capitole. Mais
une diversion eut lieu; les Vénétes s'étaient jetés sur leur pays; ils
firent alors un accommodement avec les Romains, et leur ayant rendu leur ville,
ils retournèrent dans leurs foyers. Après cela, ils se trouvèrent engagés
dans des guerres civiles, et quelques-uns des peuples habitant les Alpes se
coalisèrent souvent pour les attaquer, en considérant par comparaison
l'opulence qui régnait chez eux. A cette époque les Romains recouvrèrent leur
puissance et réglèrent de nouveau leurs rapports avec les Latins. Les Celtes
s'étant derechef avancés jusqu'à Albe avec une grande armée (73),
trente ans après la prise de la ville, les Romains n'osèrent pas envoyer des
troupes à leur rencontre, parce qu'ils avaient été surpris par cette invasion
faite à l'improviste et n'avaient pu réunir et mettre en ligne, les forces de
leurs alliés. Mais douze ans après (74) cette
seconde irruption, ces peuples étant revenus avec une grande armée, les
Romains, prévenus, réunirent leurs alliés et, marchèrent à leur rencontre
tout pleins d'ardeur; pressés d'en venir aux mains et de risquer le tout pour
le tout. Les Galates, effrayés de ce mouvement en avant et divisés entre eux,
firent, la nuit venue, une retraite assez semblable à une fuite et rentrèrent
chez eux. Par suite de cette crainte, ils restèrent treize ans en repos ; puis,
voyant grandir la puissance des Romains, ils firent avec eux la paix et des
traités.
Celtes et Romains
ΧΙΧ.
Ἐν αἷς ἔτη τριάκοντα μείναντες ἐμπεδῶς, αὖθις γενομένου κινήματος ἐκ τῶν Τρανσαλπίνων, δείσαντες μὴ πόλεμος αὐτοῖς ἐγερθῇ βαρύς, ἀπὸ μὲν αὑτῶν ἔτρεψαν τὰς ὁρμὰς τῶν ἐξανισταμένων, δωροφοροῦντες καὶ προτιθέμενοι τὴν συγγένειαν, ἐπὶ δὲ ῾Ρωμαίους παρώξυναν καὶ μετέσχον αὐτοῖς τῆς στρατείας.
Ἐν ᾗ τὴν ἔφοδον ποιησάμενοι διὰ Τυρρηνίας, ὁμοῦ συστρατευσαμένων σφίσι Τυρρηνῶν, καὶ περιβαλόμενοι λείας πλῆθος, ἐκ μὲν τῆς ῾Ρωμαίων ἐπαρχίας ἀσφαλῶς ἐπανῆλθον.
εἰς δὲ τὴν οἰκείαν ἀφικόμενοι, καὶ στασιάσαντες περὶ τὴν τῶν εἰλημμένων πλεονεξίαν, τῆς τε λείας καὶ τῆς αὑτῶν δυνάμεως τὸ πλεῖστον μέρος διέφθειραν.
Τοῦτο δὲ σύνηθές ἐστι Γαλάταις πράττειν, ἐπειδὰν σφετερίσωνταί τι τῶν πέλας, καὶ μάλιστα διὰ τὰς ἀλόγους οἰνοφλυγίας καὶ πλησμονάς.
Μετὰ δὲ ταῦτα πάλιν ἔτει τετάρτῳ συμφρονήσαντες ἅμα Σαυνῖται καὶ Γαλάται παρετάξαντο ῾Ρωμαίοις ἐν τῇ Καμερτίων χώρᾳ καὶ πολλοὺς αὐτῶν ἐν τῷ κινδύνῳ διέφθειραν.
Ἐν ᾧ καιρῷ προσφιλονικήσαντες πρὸς τὸ γεγονὸς ἐλάττωμ' αὐτοῖς ῾Ρωμαῖοι μετ' ὀλίγας ἡμέρας ἐξῆλθον, καὶ συμβαλόντες πᾶσι τοῖς στρατοπέδοις ἐν τῇ τῶν Σεντινατῶν χώρᾳ πρὸς τοὺς προειρημένους τοὺς μὲν πλείστους ἀπέκτειναν, τοὺς δὲ λοιποὺς ἠνάγκασαν προτροπάδην ἑκάστους εἰς τὴν οἰκείαν
διαφυγεῖν. Διαγενομένων δὲ πάλιν ἐτῶν δέκα, παρεγένοντο Γαλάται μετὰ μεγάλης στρατιᾶς, πολιορκήσοντες τὴν ᾿Αρρητίνων πόλιν.
῾Ρωμαῖοι δὲ παραβοηθήσαντες καὶ συμβαλόντες πρὸ τῆς πόλεως ἡττήθησαν.
Ἐν δὲ τῇ μάχῃ ταύτῃ Λευκίου τοῦ στρατηγοῦ
(Cas., p. 108.) τελευτήσαντος, Μάνιον ἐπικατέστησαν τὸν Κόριον.
Οὗ πρεσβευτὰς ἐκπέμψαντος εἰς Γαλατίαν ὑπὲρ τῶν αἰχμαλώτων, παρασπονδήσαντες ἐπανείλοντο τοὺς πρέσβεις.
Τῶν δὲ ῾Ρωμαίων ὑπὸ
τῶν θυμῶν ἐκ χειρὸς ἐπιστρατευσαμένων, ἀπαντήσαντες συνέβαλλον οἱ Σήνωνες καλούμενοι Γαλάται.
῾Ρωμαῖοι δ' ἐκ παρατάξεως κρατήσαντες αὐτῶν τοὺς μὲν πλείστους ἀπέκτειναν, τοὺς δὲ λοιποὺς ἐξέβαλον, τῆς δὲ χώρας ἐγένοντο πάσης ἐγκρατεῖς.
Εἰς ἣν καὶ πρώτην τῆς Γαλατίας ἀποικίαν ἔστειλαν τὴν Σήνην προσαγορευομένην πόλιν, ὁμώνυμον οὖσαν τοῖς πρότερον αὐτὴν κατοικοῦσι Γαλάταις,
ὑπὲρ ἧς ἀρτίως διεσαφήσαμεν, φάσκοντες αὐτὴν παρὰ τὸν ᾿Αδρίαν ἐπὶ τῷ πέρατι κεῖσθαι τῶν περὶ τὸν Πάδον πεδίων.
XIX. Ils les observèrent fidèlement durant trente années, mais un nouveau
mouvement des Transalpins leur fit craindre qu'une guerre, lourde pour eux,
n'éclatât; ils détournèrent donc l'irruption de ces peuples qui déjà se
levaient, en leur offrant des présents et en mettant en avant leur parenté ;
bien plus, ils les excitèrent contre les Romains et prirent part à leur
expédition. Ils firent leur invasion par la Tyrrhènie, ayant dans cette
expédition les Tyrrhènes avec eux, et, chargés d'un riche butin, ils
sortirent, sans avoir été inquiétés, des domaines de Rome. Revenus dans leur
pays, leur convoitise au sujet des dépouilles engendra des séditions, au
milieu desquelles se perdit la plus grande partie de leur butin et de leurs
forces. D'ailleurs les Galates ont accoutumé d'en user ainsi après s'être
approprié le bien d'autrui, surtout quand ils ont perdu la raison dans les
fumées du vin dont ils se sont gorgés. Quatre ans après ils recommencèrent :
Saunites (75) et Galates conjurés livrèrent
bataille aux Romains sur le territoire des Camerties (76),
et dans ce hardi coup de main ils en firent un grand carnage. Mais à l'heure
même, les Romains, d'autant plus animés à la lutte qu'ils avaient eu le
dessous, se mirent en campagne quelques jours après, et ayant avec toutes leurs
troupes engagé le combat sur le territoire des Sentinates (77)
contre les ennemis en question, ils en tuèrent le plus grand nombre, et
forcèrent les autres à s'enfuir en déroute chacun dans son pays. Après un
nouvel intervalle de dix ans, les Galates vinrent avec une grande armée pour
assiéger la ville des Arrètins. Les Romains, venus à son secours, engagèrent
la bataille sous ses murs et furent défaits. Leucius, leur général, étant
mort dans ce combat, ils mirent à sa place Manius Corius, lequel envoya en
Galatie au sujet des prisonniers de guerre des députés qui, contre le droit
des gens, y furent mis à mort. Les Romains en colère (78)
marchent contre eux sans désemparer ; les Galates appelés Sènôns viennent à
leur rencontre et engagent le combat : les Romains, vainqueurs en bataille
rangée, en tuèrent le plus grand nombre, chassèrent le reste et se rendirent
maîtres de tout le pays. C'est là qu'ils envoyèrent leur première colonie en
Galatie, dans la ville appelée Sènè, dont le nom est le même que celui des
Galates qui l'avaient précédemment habitée (79).
Nous avons donné au sujet de cette ville un renseignement clair et précis, en
disant qu'elle est située près de l'Adrias, à l'extrémité des plaines que
traverse le Pade.
LES TRANSALPINS EN ITALIE
ΧΧ.
Οἱ δὲ Βοῖοι θεωροῦντες ἐκπεπτωκότας τοὺς Σήνωνας, καὶ δείσαντες περὶ σφῶν καὶ τῆς χώρας μὴ πάθωσι τὸ παραπλήσιον ἐξεστράτευσαν πανδημεὶ παρακαλέσαντες Τυρρηνούς.
Ἀθροισθέντες δὲ περὶ τὴν ᾿Οάδμονα προσαγορευομένην λίμνην παρετάξαντο ῾Ρωμαίοις.
Ἐν δὲ τῇ μάχῃ ταύτῃ Τυρρηνῶν μὲν οἱ πλεῖστοι κατεκόπησαν, τῶν δὲ Βοίων τελέως ὀλίγοι διέφυγον.
Οὐ μὴν ἀλλὰ τῷ κατὰ πόδας ἐνιαυτῷ συμφρονήσαντες αὖθις οἱ προειρημένοι καὶ τοὺς ἄρτι τῶν νέων ἡβῶντας καθοπλίσαντες παρετάξαντο πρὸς ῾Ρωμαίους.
Ήττηθέντες δ' ὁλοσχερῶς τῇ μάχῃ μόλις εἶξαν ταῖς ψυχαῖς, καὶ διαπρεσβευσάμενοι περὶ σπονδῶν καὶ διαλύσεων, συνθήκας ἔθεντο πρὸς ῾Ρωμαίους.
Ταῦτα δὲ συνέβαινεν γίνεσθαι τῷ τρίτῳ πρότερον ἔτει τῆς Πύρρου διαβάσεως εἰς τὴν ᾿Ιταλίαν, πέμπτῳ δὲ τῆς Γαλατῶν περὶ Δελφοὺς διαφθορᾶς.
Ἐν γὰρ τούτοις ἡ τύχη τοῖς καιροῖς ὡσανεὶ λοιμικήν τινα πολέμου διάθεσιν ἐπέστησε πᾶσι Γαλάταις.
Ἐκ δὲ τῶν προειρημένων ἀγώνων δύο τὰ κάλλιστα συνεκύρησε ῾Ρωμαίοις
· τοῦ γὰρ κατακόπτεσθαι συνήθειαν ἐσχηκότες ὑπὸ Γαλατῶν οὐδὲν ἠδύναντο δεινότερον ἰδεῖν οὐδὲ προσδοκῆσαι τῶν αὐτοῖς ἤδη
πεπραγμένων · ἐξ ὧν πρός τε Πύρρον ἀθληταὶ τέλειοι γεγονότες τῶν κατὰ πόλεμον ἔργων συγκατέστησαν
τήν τε Γαλατῶν τόλμαν ἐν καιρῷ καταπληξάμενοι λοιπὸν ἀπερισπάστως τὸ μὲν πρῶτον πρὸς Πύρρον περὶ τῆς ᾿Ιταλίας ἐπολέμουν, μετὰ δὲ ταῦτα
(Cas., p. 109.) πρὸς Καρχηδονίους ὑπὲρ τῆς Σικελιωτῶν ἀρχῆς διηγωνίζοντο.
XX. Les Boïes, à la vue de l'échec subi par les Sènôns, craignant pour eux
et leur pays un sort semblable, se mirent en campagne tous en masse, après
avoir appelé à leur aide les Tyrrhènes. S'étant réunis près du lac appelé
Oadmon ils se rangèrent en face des Romains. Dans ce combat, la plupart des
Tyrrhènes furent taillés en pièces et bien peu des Boïes échappèrent (80).
Cependant, l'année suivante, les peuples susdits s'étant concertés de nouveau
et ayant armé leurs jeunes gens, même ceux qui venaient d'atteindre la
puberté, ils se rangèrent encore en face des Romains. Complètement défaits
dans ce combat, ils cédèrent à grand'peine à l'amour de la vie (81),
et ayant envoyé des ambassadeurs pour faire un traité et un accommodement, ils
conclurent un pacte avec les Romains. Ces événements s'accomplirent trois ans
avant l'arrivée de Pyrrhos en l'Italie (82) et
cinq ans après le désastre des Galates à Delphes. Car la fortune, en ces
temps-là, avait répandu, comme un mal pestilentiel, je ne sais quelle humeur
guerrière chez tous les Galates. Des luttes que nous avons dites il resta aux
Romains deux précieux avantages : ayant été d'habitude, battus par les
Galates, ils ne pouvaient rien voir ni rien attendre de plus terrible que ce qui
leur avait été déjà fait. Mais, par suite de ces épreuves, étant devenus
des athlètes consommés dans les oeuvres de la guerre, ils tinrent tête à
Pyrrhos, et après avoir abattu à temps l'audace des Galates, d'abord ils
achevèrent, sans en être distraits, la guerre contre Pyrrhos pour l'Italie, et
ensuite ils luttèrent contre les Carchèdonies pour l'empire de la Sicélie.
Cisalpine, Boïes et Romains
ΧΧΙ. Γαλάται δ' ἐκ τῶν προειρημένων ἐλαττωμάτων ἔτη μὲν πέντε καὶ τετταράκοντα τὴν ἡσυχίαν ἔσχον, εἰρήνην ἄγοντες πρὸς ῾Ρωμαίους.
Ἐπεὶ δ' οἱ μὲν αὐτόπται γεγονότες τῶν δεινῶν ἐκ τοῦ ζῆν ἐξεχώρησαν διὰ τὸν χρόνον, ἐπεγένοντο δὲ νέοι, θυμοῦ μὲν ἀλογίστου πλήρεις, ἄπειροι δὲ καὶ ἀόρατοι παντὸς κακοῦ καὶ πάσης περιστάσεως,
αὖθις ἤρξαντο τὰ καθεστῶτα κινεῖν, ὃ φύσιν ἔχει γίνεσθαι, καὶ τραχύνεσθαι μὲν ἐκ τῶν τυχόντων πρὸς ῾Ρωμαίους, ἐπισπᾶσθαι δὲ τοὺς ἐκ τῶν ῎Αλπεων Γαλάτας.
Τὸ μὲν οὖν πρῶτον χωρὶς τοῦ πλήθους δι' αὐτῶν τῶν ἡγουμένων ἐν ἀπορρήτοις ἐπράττετο τὰ προειρημένα.
Διὸ καὶ παραγενομένων τῶν Τρανσαλπίνων ἕως ᾿Αριμίνου μετὰ δυνάμεως, διαπιστήσαντα τὰ πλήθη τῶν Βοίων καὶ στασιάσαντα πρός τε τοὺς ἑαυτῶν προεστῶτας καὶ πρὸς τοὺς παραγεγονότας, ἀνεῖλον μὲν τοὺς ἰδίους βασιλεῖς ῎Ατιν καὶ Γάλατον, κατέκοψαν δ' ἀλλήλους, συμβαλόντες ἐκ παρατάξεων.
Ὅτε δὴ καὶ ῾Ρωμαῖοι κατάφοβοι γενόμενοι τὴν ἔφοδον ἐξῆλθον μετὰ
στρατοπέδου · συνέντες δὲ τὴν αὐθαίρετον καταφθορὰν τῶν Γαλατῶν, αὖθις ἀνεχώρησαν εἰς τὴν οἰκείαν.
Μετὰ δὲ τοῦτον τὸν φόβον ἔτει πέμπτῳ, Μάρκου Λεπέδου στρατηγοῦντος, κατεκληρούχησαν ἐν Γαλατίᾳ ῾Ρωμαῖοι τὴν Πικεντίνην προσαγορευομένην χώραν, ἐξ ἧς νικήσαντες ἐξέβαλον τοὺς Σήνωνας προσαγορευομένους Γαλάτας,
Γαΐου Φλαμινίου ταύτην τὴν δημαγωγίαν εἰσηγησαμένου καὶ πολιτείαν, ἣν δὴ καὶ ῾Ρωμαίοις ὡς ἔπος εἰπεῖν φατέον ἀρχηγὸν μὲν γενέσθαι τῆς ἐπὶ τὸ χεῖρον τοῦ δήμου διαστροφῆς, αἰτίαν δὲ καὶ τοῦ μετὰ ταῦτα πολέμου συστάντος αὐτοῖς πρὸς τοὺς προειρημένους.
Πολλοὶ μὲν γὰρ τῶν Γαλατῶν ὑπεδύοντο τὴν πρᾶξιν, μάλιστα δ' οἱ Βοῖοι, διὰ τὸ συντερμονεῖν τῇ τῶν ῾Ρωμαίων χώρᾳ, νομίσαντες οὐχ ὑπὲρ ἡγεμονίας ἔτι καὶ δυναστείας ῾Ρωμαίους τὸν πρὸς αὐτοὺς ποιήσασθαι πόλεμον, ἀλλ' ὑπὲρ ὁλοσχεροῦς ἐξαναστάσεως καὶ καταφθορᾶς.
XXI. Les Galates, par suite des pertes que nous avons dites, restèrent en repos
pendant quarante-cinq ans et gardèrent la paix avec les Romains. Mais après
que ceux qui avaient été les témoins de ces calamités furent, avec le temps,
sortis de la vie, et que des jeunes gens furent venus qui étaient pleins d'une
ardeur inconsidérée, et n'avaient ni éprouvé ni vu aucun de ces malheurs,
aucune de ces vicissitudes, ils recommencèrent d'ébranler l'ordre établi - ce
qui arrive naturellement -, de s'exaspérer sur les premiers prétextes venus
contré les Romains et d'attirer à eux les Galates des Alpes (83).
D'abord ce fut en dehors de la multitude et par les chefs eux-mêmes que se
faisaient dans le secret les menées en question. Aussi, quand les Transalpins
furent arrivés à Ariminum, avec une armée, les multitudes chez les Boïes, en
défiance d'abord, puis en pleine sédition contre leurs chefs et contre les
nouveaux venus, tuèrent leurs propres rois Atis et Galatos et se taillèrent en
pièces les unes les autres dans une bataille en règle. Alors les Romains,
ayant pris peur de cette invasion, entrèrent en campagne avec une armée. Mais,
informés de la défaite que les Galates s'étaient infligée à eux-mêmes, ils
se retirèrent dans leurs foyers. Cinq ans après cette alerte, sous le consulat
de M. Lépidus, les Romains partagèrent en lots dans la Galatie le pays appelé
Picentin, d'où, après leur victoire, ils avaient chassé les Galates appelés
Sènôns. Ce fut Gaius Flaminius qui introduisit ce procédé démagogique, et
ce régime politique qui, il faut bien le dire, fut pour les Romains en quelque
sorte le premier principe de la dépravation des mœurs publiques et la cause de
la guerre acharnée qu'ils eurent ensuite avec les nations dont nous parlons.
Plusieurs de ces peuples galates entrèrent dans la querelle, principalement les
Boïes parce qu'ils se trouvaient sur les limites des Romains, à la pensée que
les Romains ne leur faisaient plus la guerre pour l'hégémonie et la
domination, mais pour la ruine et la destruction totale de leur race (84).
COALITION DES GAULOIS
ΧΧΙΙ. Διόπερ εὐθέως τὰ μέγιστα τῶν ἐθνῶν, τό τε τῶν ᾿Ινσόμβρων καὶ Βοίων, συμφρονήσαντα διεπέμποντο πρὸς τοὺς κατὰ τὰς ῎Αλπεις καὶ περὶ τὸν ῾Ροδανὸν ποταμὸν κατοικοῦντας Γαλάτας, προσαγορευομένους δὲ διὰ τὸ μισθοῦ στρατεύειν
Γαισάτους · (Cas., p. 110.) ἡ γὰρ λέξις αὕτη τοῦτο σημαίνει κυρίως.
Ὧν τοῖς βασιλεῦσι Κογκολιτάνῳ καὶ ᾿Ανηροέστῳ παραυτίκα μὲν χρυσίου προτείναντες πλῆθος, εἰς τὸ μέλλον δ' ὑποδεικνύντες τὸ μέγεθος τῆς ῾Ρωμαίων εὐδαιμονίας καὶ τὸ πλῆθος τῶν ὑπαρξόντων αὐτοῖς ἀγαθῶν, ἐὰν κρατήσωσι, προετρέποντο καὶ παρώξυνον πρὸς τὴν ἐπὶ ῾Ρωμαίους στρατείαν.
Ῥᾳδίως δ' ἔπεισαν, ἅμα τοῖς προειρημένοις διδόντες μὲν τὰ πιστὰ περὶ τῆς αὑτῶν συμμαχίας, ἀναμιμνήσκοντες δὲ τῆς τῶν ἰδίων προγόνων πράξεως
αὐτούς · ἐν ᾗ 'κεῖνοι στρατεύσαντες οὐ μόνον ἐνίκησαν μαχόμενοι ῾Ρωμαίους, ἀλλὰ καὶ μετὰ τὴν μάχην ἐξ ἐφόδου κατέσχον αὐτὴν τὴν ῾Ρώμην·
γενόμενοι δὲ καὶ τῶν ὑπαρχόντων ἁπάντων ἐγκρατεῖς, καὶ τῆς πόλεως αὐτῆς ἑπτὰ μῆνας κυριεύσαντες, τέλος ἐθελοντὶ καὶ μετὰ χάριτος παραδόντες τὴν πόλιν, ἄθραυστοι καὶ ἀσινεῖς ἔχοντες τὴν ὠφέλειαν εἰς τὴν οἰκείαν ἐπανῆλθον.
Ὧν ἀκούοντες οἱ περὶ αὐτοὺς ἡγεμόνες οὕτω παρωρμήθησαν ἐπὶ τὴν στρατείαν, ὥστε μηδέποτε μήτε πλείους μήτ' ἐνδοξοτέρους μήτε μαχιμωτέρους ἄνδρας ἐξελθεῖν ἐκ τούτων τῶν τόπων τῆς Γαλατίας.
Κατὰ δὲ τοὺς καιροὺς τούτους ῾Ρωμαῖοι τὰ μὲν ἀκούοντες, τὰ δὲ καταμαντευόμενοι τὸ μέλλον, εἰς φόβους ἐνέπιπτον συνεχεῖς καὶ ταραχὰς ἐπὶ τοσοῦτον,
ὥστε ποτὲ μὲν στρατόπεδα καταγράφειν καὶ σίτου καὶ τῶν ἐπιτηδείων ποιεῖσθαι παρασκευάς, ποτὲ δὲ καὶ τὰς δυνάμεις ἐξάγειν ἐπὶ τοὺς ὅρους, ὡς ἤδη παρόντων εἰς τὴν χώραν τῶν πολεμίων, οὐδέπω κεκινηκότων ἐκ τῆς οἰκείας τῶν Κελτῶν.
Οὐκ ἐλάχιστα δὲ συνήργησεν καὶ Καρχηδονίοις τοῦτο τὸ κίνημα πρὸς τὸ κατασκευάσασθαι τὰ κατὰ τὴν ᾿Ιβηρίαν ἀσφαλῶς.
῾Ρωμαῖοι γάρ, ὡς καὶ πρόσθεν ἡμῖν εἴρηται, κρίνοντες ἀναγκαιότερα ταῦτα διὰ τὸ πρὸς ταῖς πλευραῖς αὐτῶν ὑπάρχειν παρορᾶν ἠναγκάζοντο τὰ κατὰ τὴν ᾿Ιβηρίαν, σπουδάζοντες πρότερον ἐν καλῷ θέσθαι τὰ κατὰ τοὺς Κελτούς.
Διόπερ ἀσφαλισάμενοι τὰ πρὸς τοὺς Καρχηδονίους διὰ τῶν πρὸς τὸν ᾿Ασδρούβαν ὁμολογιῶν,
(Cas., p. 111.) ὑπὲρ ὧν ἄρτι δεδηλώκαμεν, ἐνεχείρησαν ὁμοθυμαδὸν ἐν τούτοις τοῖς καιροῖς πρὸς τοὺς
κατ' αὐτοὺς πολεμίους, νομίζοντες συμφέρειν σφίσι τὸ διακριθῆναι πρὸς τούτους.
XXII. Aussi, sans tarder, les plus grands de ces peuples, les Insombres et les
Boïes, s'étant concertés, envoyèrent-ils chez les Galates habitant le long
des Alpes et du Rhodan et appelés, parce qu'ils faisaient la guerre pour un
salaire, Gaesates : - c'est le sens propre du mot (85).
A leurs rois Concolitan et Anèroeste on offrit tout de suite beaucoup d'or, et
on leur montra dans l'avenir la grande opulence de Rome, l'abondance des biens
qui seraient leur partage, s'ils étaient vainqueurs, pour les engager, pour les
exciter ainsi à faire la guerre aux Romains. On les persuada aisément en leur
donnant, outre ce qui a été dit, l'assurance qu'on serait avec eux dans les
combats, et en leur rappelant la conduite de leurs propres ancêtres. Ces braves
guerriers non seulement avaient combattu, vaincu les Romains, mais après le
combat, ils avaient de prime abord occupé Rome elle-même. Devenus maîtres de
tout ce qui s'y trouvait, ayant eu en leur pouvoir six mois durant la ville
elle-même, à la fin ils l'avaient rendue volontairement et de bonne grâce,
et, sans avoir éprouvé ni perte ni dommage, ils étaient revenus avec leur
gain dans leur patrie. En les entendant, les chefs qui les entouraient furent
pris d'une si belle passion pour cette guerre que jamais hommes plus nombreux,
plus illustres ni plus belliqueux ne sortirent de ces cantons de la Galatie.
Vers ces temps-là les Romains, et par ce qu'ils entendaient dire et par ce
qu'ils devinaient de l'avenir, étaient jetés en des craintes, en des alarmes
perpétuelles; et c'était au point que tantôt on enrôlait des soldats, on
faisait des magasins de blé et de toutes les provisions nécessaires; tantôt
on conduisait les troupes aux frontières, comme si les ennemis étaient déjà
dans le pays, alors que les Celtes n'avaient pas encore bougé de leurs foyers.
Ces mouvements n'aidèrent pas peu les Carchèdonies à arranger tranquillement
leurs affaires en Ibèrie. Les Romains, comme il a été dit ci-devant, jugeant
plus pressantes ces nécessités qui les tenaient aux flancs, étaient bien
forcés de négliger les affaires de l'Ibérie, occupés qu'ils étaient à
mettre auparavant en bon état leurs affaires chez les Celtes. Aussi, après
avoir assuré leur situation du côté des Carchèdonies par leurs conventions
avec Asdrubas, desquelles nous avons fait mention tout à l'heure (86),
travaillaient-ils en ce moment-là d'un commun accord à faire face à leurs
ennemis, dans la pensée qu'il leur importait d'en finir une bonne fois avec
eux.
Préparatifs des Romains
ΧΧΙΙΙ. Οἱ δὲ Γαισάται Γαλάται συστησάμενοι δύναμιν πολυτελῆ καὶ βαρεῖαν, ἧκον ὑπεράραντες τὰς ῎Αλπεις, εἰς τὸν Πάδον ποταμὸν, ἔτει μετὰ τὴν τῆς χώρας διάδοσιν ὀγδόῳ.
Τὸ μὲν οὖν τῶν ᾿Ινσόμβρων καὶ Βοίων γένος ἔμεινε γενναίως ἐν ταῖς ἐξ ἀρχῆς ἐπιβολαῖς, οἱ δ' Οὐένετοι καὶ Γονομάνοι, διαπρεσβευσαμένων ῾Ρωμαίων, τούτοις εἵλοντο συμμαχεῖν.
Διὸ καὶ μέρος τι τῆς δυνάμεως καταλιπεῖν ἠναγκάσθησαν οἱ βασιλεῖς τῶν Κελτῶν φυλακῆς χάριν τῆς χώρας πρὸς τὸν ἀπὸ τούτων φόβον.
Αὐτοὶ δ' ἐξάραντες παντὶ τῷ στρατεύματι κατατεθαρρηκότως ὥρμησαν, ποιούμενοι τὴν πορείαν ὡς ἐπὶ Τυρρηνίας, ἔχοντες πεζοὺς μὲν εἰς πεντακισμυρίους, ἱππεῖς δὲ καὶ συνωρίδας εἰς δισμυρίους.
῾Ρωμαῖοι δ' ὡς θᾶττον ἤκουσαν τοὺς Κελτοὺς ὑπερβεβληκέναι τὰς ῎Αλπεις, Λεύκιον μὲν Αἰμίλιον ὕπατον μετὰ δυνάμεως ἐξαπέστειλαν ὡς ἐπ' ᾿Αριμίνου, τηρήσοντα ταύτῃ τῶν ἐναντίων τὴν ἔφοδον, ἕνα δὲ τῶν ἑξαπελέκεων εἰς Τυρρηνίαν.
Ὁ μὲν γὰρ ἕτερος τῶν ὑπάτων Γάιος ᾿Ατίλιος προεξεληλυθὼς ἔτυχεν εἰς Σαρδόνα μετὰ τῶν στρατοπέδων
· οἱ δ' ἐν τῇ ῾Ρώμῃ πάντες περιδεεῖς ἦσαν, μέγαν καὶ φοβερὸν αὑτοῖς ὑπολαμβάνοντες ἐπιφέρεσθαι κίνδυνον.
Ἔπασχον δὲ τοῦτ' εἰκότως, ἔτι περὶ Γαλατῶν ἐγκαθημένου ταῖς ψυχαῖς αὐτῶν τοῦ παλαιοῦ φόβου.
Διὸ καὶ πρὸς ταύτην ἀναφέροντες τὴν ἔννοιαν τὰ μὲν συνήθροιζον, τὰ δὲ κατέγραφον στρατόπεδα, τοῖς δ' ἑτοίμοις εἶναι παρήγγελλον τῶν συμμάχων.
Καθόλου δὲ τοῖς ὑποτεταγμένοις ἀναφέρειν ἐπέταξαν ἀπογραφὰς τῶν ἐν ταῖς ἡλικίαις, σπουδάζοντες εἰδέναι τὸ σύμπαν πλῆθος τῆς ὑπαρχούσης αὐτοῖς δυνάμεως.
Μετὰ μὲν δὲ τῶν ὑπάτων ἐξεληλυθέναι τὸ πλεῖστον ἐσπούδαζον καὶ ἄριστον τῆς δυνάμεως.
Σίτου δὲ καὶ βελῶν καὶ τῆς ἄλλης ἐπιτηδειότητος πρὸς πόλεμον τηλικαύτην ἐποιήσαντο
παρασκευὴν ἡλίκην οὐδείς πω μνημονεύει πρότερον.
Συνηργεῖτο δ' αὐτοῖς πάντα καὶ πανταχόθεν ἑτοίμως.
Καταπεπληγμένοι γὰρ οἱ τὴν ᾿Ιταλίαν οἰκοῦντες τὴν τῶν Γαλατῶν ἔφοδον
(Cas., p. 112.) οὐκέτι ῾Ρωμαίοις ἡγοῦντο συμμαχεῖν οὐδὲ περὶ τῆς τούτων ἡγεμονίας γίνεσθαι τὸν πόλεμον, ἀλλὰ περὶ σφῶν ἐνόμιζον ἕκαστοι καὶ τῆς ἰδίας πόλεως καὶ χώρας ἐπιφέρεσθαι τὸν κίνδυνον.
Διόπερ ἑτοίμως τοῖς παραγγελλομένοις ὑπήκουον.
XXIII. Les Galates Gaesates, ayant à grands frais mis sur pied une grosse
armée, passèrent les Alpes et arrivèrent au Pade, huit ans après le partage
du pays (87). La nation des Insombres et celle des
Boïes s'en tinrent bravement au projet formé tout d'abord (88);
mais les Vénétes et les Gonomans, à qui les Romains avaient envoyé une
ambassade, préférèrent leur alliance. En conséquence, les rois des Celtes
furent forcés de laisser une partie de leurs forces à la garde du pays, à
cause des craintes qui leur venaient de ce côté. Puis eux-mêmes, avec le gros
de l'armée, ils partirent pleins de confiance, faisant route vers la
Tyrrhènie, et ayant environ cinquante mille hommes de pied, dix mille pour la
cavalerie et les chars. Les Romains n'eurent pas plus tôt appris que les Celtes
avaient passé les Alpes, qu'ils envoyèrent le consul Leucius Aemilius avec une
armée à Ariminum, pour observer de ce côté la marche des ennemis, et un des
magistrats à six haches (89) en Tyrrhènie. Car
l'autre consul Gaïus Atilius se trouvait déjà parti pour Sardone avec ses
légions. A Rome, tous étaient dans la consternation, en pensant qu'un grand et
effroyable danger approchait. Et ce sentiment était bien naturel, car sur leurs
esprits pesait encore la vieille frayeur que leur avaient causée les Galates.
Aussi, rapportant tout à cette idée, ils rassemblaient des soldats,
enrôlaient des légions ; à ceux qui étaient de leurs alliés (90)
ils enjoignaient d'être prêts ; à tous les peuples soumis, en général; ils
ordonnaient de dresser des rôles de leurs hommes d'après les âges : ils
avaient hâte de connaître le total des forces dont ils pouvaient disposer. On
s'empressait de mettre en campagne avec les consuls la plus grande et la
meilleure partie de ces forces ; de vivres, de traits, et des autres munitions
nécessaires à la guerre, on fit une telle provision que personne ne se
souvenait d'en avoir autant vu. Les Romains étaient secondés en tout et de
toutes parts et avec zèle. Car les habitants de l'Italie, frappés de terreur
par l'invasion des Galates, ne se disaient plus qu'ils combattaient pour Rome,
ni que cette guerre avait son empire pour objet, mais chacun d'eux, pensait que
c'étaient, eux-mêmes, leur propre ville et leur pays que menaçait le danger.
Aussi obéissaient-ils avec zèle aux ordres qu'on leur donnait.
ΧΧΙV. ῞Ινα δὲ συμφανὲς ἐπ' αὐτῶν γένηται τῶν ἔργων ἡλίκοις ᾿Αννίβας ἐτόλμησε πράγμασιν ἐπιθέσθαι
μετὰ δὲ ταῦτα καὶ πρὸς ἡλίκην δυναστείαν παραβόλως ἀντοφθαλμήσας ἐπὶ τοσοῦτο καθίκετο τῆς προθέσεως ὥστε τοῖς μεγίστοις συμπτώμασι περιβάλλειν ῾Ρωμαίους,
ῥητέον ἂν εἴη τὴν παρασκευὴν καὶ τὸ πλῆθος τῆς ὑπαρχούσης αὐτοῖς τότε δυνάμεως.
Μετὰ μὲν δὴ τῶν ὑπάτων ἐξεληλύθει τέτταρα στρατόπεδα ῾Ρωμαϊκά, πεντάκις μὲν χιλίους καὶ διακοσίους πεζούς, ἱππεῖς δὲ τριακοσίους ἔχον ἕκαστον.
Σύμμαχοι δὲ μεθ' ἑκατέρων ἦσαν οἱ συνάμφω πεζοὶ μὲν τρισμύριοι, δισχίλιοι δ' ἱππεῖς.
Τῶν δ' ἐκ τοῦ καιροῦ προσβοηθησάντων εἰς τὴν ῾Ρώμην Σαβίνων καὶ Τυρρηνῶν ἱππεῖς μὲν ἦσαν εἰς τετρακισχιλίους, πεζοὶ δὲ πλείους τῶν πεντακισμυρίων.
Tούτους μὲν ἁθροίσαντες ὡς ἐπὶ Τυρρηνίας προεκάθισαν, ἑξαπέλεκυν αὐτοῖς ἡγεμόνα συστήσαντες.
Οἱ δὲ τὸν ᾿Απεννῖνον κατοικοῦντες ῎Ομβροι καὶ Σαρσινάτοι συνήχθησαν εἰς δισμυρίους, μετὰ δὲ τούτων Οὐένετοι καὶ Γονομάνοι δισμύριοι.
Tούτους δ' ἔταξαν ἐπὶ τῶν ὅρων τῆς Γαλατίας,
ἵν' ἐμβαλόντες εἰς τὴν τῶν Βοίων χώραν ἀντιπερισπῶσι τοὺς ἐξεληλυθότας.
Tὰ μὲν οὖν προκαθήμενα στρατόπεδα τῆς χώρας ταῦτ' ἦν.
Ἐν δὲ τῇ ῾Ρώμῃ διέτριβον ἡτοιμασμένοι χάριν τῶν συμβαινόντων ἐν τοῖς πολέμοις, ἐφεδρείας ἔχοντες τάξιν, ῾Ρωμαίων μὲν αὐτῶν πεζοὶ δισμύριοι, μετὰ δὲ τούτων ἱππεῖς χίλιοι καὶ πεντακόσιοι, τῶν δὲ συμμάχων πεζοὶ μὲν τρισμύριοι, δισχίλιοι δ' ἱππεῖς.
Καταγραφαὶ δ' ἀνηνέχθησαν Λατίνων μὲν ὀκτακισμύριοι πεζοί, πεντακισχίλιοι δ' ἱππεῖς, Σαυνιτῶν δὲ πεζοὶ μὲν ἑπτακισμύριοι, μετὰ δὲ τούτων ἱππεῖς ἑπτακισχίλιοι,
καὶ μὴν ᾿Ιαπύγων καὶ Μεσσαπίων συνάμφω πεζῶν μὲν πέντε μυριάδες, ἱππεῖς δὲ μύριοι σὺν ἑξακισχιλίοις,
Λευκανῶν δὲ πεζοὶ (Cas., p. 113.) μὲν τρισμύριοι, τρισχίλιοι δ' ἱππεῖς, Μαρσῶν δὲ καὶ Μαρρουκίνων καὶ Φερεντάνων, ἔτι δ' Οὐεστίνων πεζοὶ μὲν δισμύριοι, τετρακισχίλιοι δ' ἱππεῖς.
Ἔτι γε μὴν καὶ ἐν Σικελίᾳ καὶ Τάραντι στρατόπεδα δύο παρεφήδρευεν, ὧν ἑκάτερον ἦν ἀνὰ τετρακισχιλίους καὶ διακοσίους πεζούς, ἱππεῖς δὲ διακοσίους.
῾Ρωμαίων δὲ καὶ Καμπανῶν ἡ πληθὺς πεζῶν μὲν εἰς εἴκοσι καὶ πέντε κατελέχθησαν μυριάδες, ἱππέων δ' ἐπὶ ταῖς δύο μυριάσιν ἐπῆσαν ἔτι τρεῖς χιλιάδες.
Ὣστ' εἶναι τὸ [κεφάλαιον τῶν μὲν προκαθημένων τῆς ῾Ρώμης δυνάμεων πεζοὶ μὲν ὑπὲρ πεντεκαίδεκα μυριάδες,
ἱππεῖς δὲ πρὸς ἑξακισχιλίους, τὸ δὲ σύμπαν πλῆθος τῶν δυναμένων ὅπλα βαστάζειν, αὐτῶν τε ῾Ρωμαίων καὶ τῶν συμμάχων, πεζῶν ὑπὲρ τὰς ἑβδομήκοντα μυριάδας, ἱππέων δ' εἰς ἑπτὰ μυριάδας.
Ἐφ' οὓς ᾿Αννίβας ἐλάττους ἔχων δισμυρίων ἐπέβαλεν εἰς τὴν ᾿Ιταλίαν...
XXIV. Afin de montrer clairement par les faits eux-mêmes à quel état de
choses Annibas osa s'attaquer après ces événements, sur quelle puissance
levant un oeil téméraire, il alla assez loin dans, l'exécution, de son projet
pour jeter les Romains dans les plus grands hasards; il faudrait dire quels
furent leurs armements et l'importance des forces qu'ils avaient alors. Avec les
consuls étaient entrées en campagne quatre légions romaines ayant chacune
cinq mille deux cents fantassins et trois cents. cavaliers. Lesalliés qui
étaient avec l'un et l'autre faisaient ensemble trente mille fantassins et deux
mille cavaliers. Des Sabins, et des Tyrrhènes qui en cette occasion vinrent au
secours de Rome, il y avait environ quatre mille cavaliers et plus de cinquante
mille fantassins. Ces dernières troupes réunies furent postées en avant du
côté de la Tyrrhènie, et l'on mit à leur tête un (commandant) à six
haches. Les Ombres et les Sarsinates, qui habitent l'Apennin, se rassemblèrent
au, nombre d'environ vingt mille, et avec eux des Vénètes et des Gonomans
vingt mille aussi. On les plaça sur les limites de la Galatie afin que, se
jetant sur le pays des Boïes, ils forçassent de revenir ceux qui en étaient
sortis. Telles étaient les troupes qui furent placées en avant du pays. Dans
Rome demeuraient toujours prêts pour toutes les éventualités de la guerre et
organisés en corps de réserve : Romains proprement dits, vingt mille
fantassins et avec eux mille cinq cents cavaliers; alliés, trente mille
fantassins, et deux mille cavaliers. Les rôles dressés présentaient, pour les
Latins, quatre-vingt mille fantassins et cinq mille cavaliers; pour les Saunites
(91), soixante-dix mille fantassins et avec eux
sept mille cavaliers ; pour les Japyges (92) et les
Messapies (93) ensemble, fantassins, cinq myriades,
cavaliers, seize mille; pour les Leucanes (94),
fantassins, trente mille, cavaliers, trois mille ; pour, les Marses et les
Marrucins, les Frentans et aussi les Vestins, fantassins, vingt mille,
cavaliers, trois mille. Il y eut en outre dans la Sicile et à Tarante deux
légions de réserve, comptant chacune plus de quatre mille deux cents
fantassins et deux cents cavaliers. La population des Romains et des Campanes (95)
figura sur les rôles pour vingt-cinq myriades environ de fantassins, et en plus
de deux myriades de cavaliers il y en eut encore trois chiliades (96).
Ainsi, en somme, les forces postées en avant pour la défense de Rome se
montaient à plus de quinze myriades de fantassins et à seize mille cavaliers
environ. Le total des hommes - Romains et alliés - en état de porter les armes
dépassait soixante-dix myriades de fantassins et environ sept myriades de
cavaliers. Et voilà les peuples qu'Annibal, avec moins de vingt mille soldats,
alla attaquer jusqu'en Italie...
ΧΧV. Οἱ δὲ Κελτοὶ κατάραντες εἰς τὴν Τυρρηνίαν ἐπεπορεύοντο τὴν χώραν, πορθοῦντες
ἀδεῶς · οὐδενὸς δ' αὐτοῖς ἀντιταττομένου, τέλος ἐπ' αὐτὴν ὥρμησαν τὴν ῾Ρώμην.
Ἤδη δ' αὐτῶν περὶ πόλιν ὄντων ἣ καλεῖται μὲν Κλούσιον, ἀπέχει δ' ἡμερῶν τριῶν ὁδὸν ἀπὸ τῆς ῾Ρώμης, προσαγγέλλεται διότι κατόπιν αὐτοῖς ἕπονται καὶ συνάπτουσιν αἱ προκαθήμεναι τῶν ῾Ρωμαίων ἐν τῇ Τυρρηνίᾳ δυνάμεις.
Οἱ δ' ἀκούσαντες ἐξ ὑποστροφῆς ἀπήντων, σπεύδοντες τούτοις συμβαλεῖν.
Ἐγγίσαντες δ' ἀλλήλοις ἤδη περὶ δυσμὰς ἡλίου, τότε μὲν ἐν συμμέτρῳ διαστήματι καταστρατοπεδεύσαντες ηὐλίσθησαν ἀμφότεροι.
Τῆς δὲ νυκτὸς ἐπιγενομένης πῦρ ἀνακαύσαντες οἱ Κελτοὶ τοὺς μὲν ἱππεῖς ἀπέλιπον, συντάξαντες ἅμα τῷ φωτὶ συμφανεῖς γενομένους τοῖς πολεμίοις ὑποχωρεῖν κατὰ τὸν αὐτὸν στίβον.
Αὐτοὶ δὲ λαθραίαν ποιησάμενοι τὴν ἀποχώρησιν ὡς ἐπὶ πόλιν Φαισόλαν, αὐτοῦ παρενέβαλον, πρόθεσιν ἔχοντες ἅμα μὲν ἐκδέχεσθαι τοὺς ἑαυτῶν ἱππεῖς, ἅμα δὲ παραδόξως ἐνοχλῆσαι τὴν τῶν ὑπεναντίων ἔφοδον.
Οἱ δὲ ῾Ρωμαῖοι τῆς ἡμέρας ἐπιγενομένης συνιδόντες τοὺς ἱππεῖς αὐτοὺς καὶ νομίσαντες τοὺς Κελτοὺς ἀποδεδρακέναι, κατὰ σπουδὴν ἠκολούθουν τοῖς ἱππεῦσιν κατὰ τὴν ἐκείνων ἀποχώρησιν.
(Cas., p. 114.) Ἅμα δὲ τῷ συνεγγίζειν τοῖς πολεμίοις διαναστάντων τῶν Κελτῶν, καὶ συμπεσόντων αὐτοῖς, ἦν ἀγὼν τὰς ἀρχὰς ἐξ ἀμφοῖν βίαιος.
Τέλος δὲ καθυπερεχόντων τῶν Κελτῶν τῇ τόλμῃ καὶ τῷ πλήθει, συνέβη διαφθαρῆναι μὲν τῶν ῾Ρωμαίων οὐκ ἐλάττους ἑξακισχιλίων, τοὺς δὲ λοιποὺς
φεύγειν · ὧν οἱ πλείους πρός τινα τόπον ἐρυμνὸν ἀποχωρήσαντες ἔμενον.
Οὓς τὸ μὲν πρῶτον οἱ Κελτοὶ πολιορκεῖν
ἐπεβάλοντο · κακῶς δ' ἀπαλλάττοντες ἐκ τῆς προγεγενημένης ἐν τῇ νυκτὶ πορείας καὶ κακοπαθείας καὶ ταλαιπωρίας ὥρμησαν πρὸς ἀνάπαυσιν καὶ θεραπείαν, φυλακὴν ἀπολιπόντες τῶν ἰδίων ἱππέων περὶ τὸν λόφον,
πρόθεσιν ἔχοντες κατὰ τὴν ἐπιοῦσαν πολιορκεῖν τοὺς συμπεφευγότας, ἐὰν μὴ παραδῶσιν ἑαυτοὺς ἑκουσίως.
XXV. Les Celtes (97) arrivés en Tyrrhènie
parcoururent le pays et le ravagèrent tout à leur aise. Comme personne ne leur
opposait de résistance, finalement ils marchèrent sur Rome même. Ils étaient
déjà près d'une ville qu'on appelle Clusium et qui est à trois journées de
Rome, quand on leur annonce que derrière eux viennent et vont les atteindre les
troupes postées en avant par les Romains dans la Tyrrhènie. A cette nouvelle,
ils font volte-face, et marchent à leur rencontre, empressés d'en venir aux
mains. Vers le coucher du soleil, les deux armées, se trouvant rapprochées,
s'établirent à une distance convenable l'une de l'autre pour bivouaquer. La
nuit venue, les Celtes, ayant allumé des feux, laissent leur cavalerie, avec
ordre de se montrer à l'ennemi dès le point du jour et de battre en retraite
par le même chemin. Pour eux, ayant fait retraite dans l'ombre jusqu'à la
ville de Fæsole (98), ils s'y postent avec le
dessein d'y attendre leur cavalerie, et de retarder par des embarras imprévus
la marche offensive de leurs adversaires. Les Romains, le jour venu, voyant la
cavalerie seule, et pensant que les Celtes s'étaient enfuis, se mettent avec
ardeur à suivre ces cavaliers dans leur retraite. Mais au moment où ils
approchent des ennemis, les Celtes se montrent et tombent sur eux. La lutte fut
d'abord violente des deux parts. Enfin les Celtes ayant l'avantage de l'audace
et du nombre, il arriva que les Romains n'eurent pas moins de six mille hommes
de tués, et que le reste s'enfuit. Mais ceux-ci, s'étant pour la plupart
retirés en un lieu bien défendu, y demeurèrent. D'abord, les Celtes se mirent
en tête de les y assiéger. Mais, mal remis de la marche qu'ils avaient faite
la nuit d'avant, des souffrances et des misères qu'ils avaient endurées, leur
désir était de se reposer et de se refaire : ils laissèrent donc autour de la
colline, pour la garder, une partie de leur cavalerie, ayant l'intention d'y
assiéger le lendemain ceux qui étaient réfugiés, au cas où ils ne se
rendraient pas eux-mêmes.
ΧΧVΙ. Κατὰ δὲ τὸν καιρὸν τοῦτον Λεύκιος Αἰμίλιος ὁ προκαθήμενος ἐπὶ τῶν κατὰ τὸν ᾿Αδρίαν τόπων, ἀκούσας τοὺς Κελτοὺς διὰ Τυρρηνίας ἐμβεβληκότας συνεγγίζειν τῇ ῾Ρώμῃ, παρῆν βοηθῶν κατὰ σπουδὴν εὐτυχῶς εἰς δέοντα καιρόν.
Καταστρατοπεδεύσαντος δ' αὐτοῦ σύνεγγυς τῶν πολεμίων, κατιδόντες τὰ πυρὰ καὶ νοήσαντες τὸ γεγονὸς οἱ συμπεφευγότες ἐπὶ τὸν λόφον, ταχέως ἀναθαρρήσαντες ἐξαπέστειλαν αὑτῶν τινας τῆς νυκτὸς ἀνόπλους διὰ τῆς ὕλης ἀναγγελοῦντας τῷ στρατηγῷ τὸ συμβεβηκός.
Ὁ δὲ διακούσας καὶ θεωρῶν οὐδὲ διαβούλιον αὑτῷ καταλειπόμενον ὑπὲρ τῶν ἐνεστώτων, τοῖς μὲν χιλιάρχοις ἅμα τῷ φωτὶ παρήγγειλε τοὺς πεζοὺς ἐξάγειν, αὐτὸς δὲ τοὺς ἱππεῖς ἀναλαβὼν καθηγεῖτο τῆς δυνάμεως, ποιούμενος τὴν πορείαν ἐπὶ τὸν προειρημένον βουνόν.
Οἱ δὲ τῶν Γαλατῶν ἡγεμόνες, ἀφορῶντες τὰ πυρὰ τῆς νυκτὸς καὶ συλλογιζόμενοι τὴν παρουσίαν τῶν πολεμίων συνήδρευον.
Οἷς ᾿Ανηροέστης ὁ βασιλεὺς γνώμην εἰσέφερε λέγων ὅτι δεῖ τοσαύτης λείας ἐγκρατεῖς γεγονότας -- ἦν γάρ, ὡς ἔοικε, καὶ τὸ τῶν σωμάτων καὶ θρεμμάτων πλῆθος, ἔτι δὲ τῆς ἀποσκευῆς ἧς εἶχον, ἀμύθητον
· διόπερ ἔφη δεῖν μὴ κινδυνεύειν ἔτι μηδὲ παραβάλλεσθαι τοῖς ὅλοις, ἀλλ' εἰς τὴν οἰκείαν ἀδεῶς
ἐπανάγειν · ταῦτα δ' ἀποσκευασαμένους καὶ γενομένους εὐζώνους αὖθις ἐγχειρεῖν ὁλοσχερῶς, ἐὰν δοκῇ, τοῖς ῾Ρωμαίων πράγμασιν.
Δόξαντος δὲ σφίσι κατὰ τὴν ᾿Ανηροέστου γνώμην χρήσασθαι τοῖς παροῦσιν, οὗτοι μὲν τῆς νυκτὸς ταῦτα βουλευσάμενοι, πρὸ φωτὸς ἀναζεύξαντες προῆγον παρὰ θάλατταν διὰ τῆς Τυρρηνῶν χώρας.
Ὁ δὲ Λεύκιος, ἀναλαβὼν ἐκ τοῦ βουνοῦ τὸ διασῳζόμενον τοῦ στρατοπέδου μέρος ἅμα ταῖς ἰδίαις δυνάμεσι, τὸ μὲν διακινδυνεύειν ἐκ παρατάξεως οὐδαμῶς ἔκρινε συμφέρειν, ἐπιτηρεῖν δὲ μᾶλλον καιροὺς καὶ τόπους εὐφυεῖς, ἑπόμενος, ἐάν πού τι βλάψαι τοὺς πολεμίους ἢ τῆς λείας ἀποσπάσαι δυνηθῇ.
XXVI. Pendant ce temps Leucius Aemilius, qui avait été posté en avant sur les
bords de l'Adrias, ayant appris que les Celtes s'étaient jetés à travers la
Tyrrhènie et qu'ils approchaient de Rome, avait volé au secours des siens, et
il était arrivé heureusement et juste au moment qu'il fallait. Comme il
établit son camp tout près des ennemis, les réfugiés de la colline virent
ses feux et comprirent ce qui était arrivé. Ayant donc vite repris courage,
ils envoyèrent cette nuit même quelques-uns d'entre eux sans armes, à travers
une forêt, annoncer au général (99) ce qui
s'était passé. A cette nouvelle, L. Æmilius, considérant que les
circonstances ne lui laissaient pas le temps de délibérer, ordonna aux
chiliarques (100) de faire sortir l'infanterie
dès le point du jour, et lui-même, ayant pris avec lui la cavalerie, se mit à
la tête de l'armée et s'achemina vers le tertre dont nous avons parlé.De leur
côté, les chefs des Galates, voyant les feux dans la nuit, et conjecturant que
les ennemis étaient proche, tenaient conseil.. Le roi Anèroèste leur exposa
son avis; il dit que, possesseurs d'un pareil butin,-- et en effet, tels
étaient, à ce qu'il paraît, le nombre des prisonniers, des bestiaux, la
quantité des bagages qu'ils avaient, qu'on ne le saurait dire. - il ne fallait
plus s'exposer aux dangers, ni mettre au jeu tout leur avoir, mais s'en
retourner tranquillement dans leurs foyers; puis, une fois débarrassés de
leurs bagages, et ainsi plus à l'aise, attaquer de nouveau, si bon leur
semblait, et avec toutes leurs forces la puissance des Romains. Comme il leur
parut bon de se conduire dans les circonstances présentes .'après l'avis
d'Anèroeste, après avoir pris cette résolution dans la nuit, ils
décampèrent avant le jour et tirèrent le long de la mer par le pays des
Tyrrhènes. Or, Leucius ayant pris sur le tertre la partie de la légion ainsi
sauvée, et l'ayant jointe à ses propres troupes, jugea que son intérêt
n'était pas de courir les hasards d'une bataille rangée, mais plutôt de
suivre les ennemis en observant les moments et les lieux propices où il
pourrait les incommoder ou leur arracher leur butin.
ΧΧVΙΙ. Κατὰ δὲ τοὺς καιροὺς τούτους ἐκ Σαρδόνος μετὰ τῶν στρατοπέδων Γάιος ᾿Ατίλιος ὕπατος εἰς Πίσας καταπεπλευκὼς προῆγε μετὰ τῆς δυνάμεως εἰς ῾Ρώμην, ἐναντίαν ποιούμενος τοῖς πολεμίοις τὴν πορείαν.
Ἤδη δὲ περὶ Τελαμῶνα τῆς Τυρρηνίας τῶν Κελτῶν ὑπαρχόντων, οἱ προνομεύοντες ἐξ αὐτῶν ἐμπεσόντες εἰς τοὺς παρὰ τοῦ Γαΐου προπορευομένους
ἑάλωσαν · καὶ τά τε προγεγονότα διεσάφουν ἀνακρινόμενοι τῷ στρατηγῷ καὶ τὴν παρουσίαν ἀμφοτέρων τῶν στρατοπέδων ἀνήγγελλον, σημαίνοντες διότι τελείως σύνεγγύς εἰσιν οἱ Κελτοὶ καὶ τούτων κατόπιν οἱ περὶ τὸν Λεύκιον.
Ὁ δὲ τὰ μὲν ξενισθεὶς ἐπὶ τοῖς προσπίπτουσι, τὰ δ' εὔελπις γενόμενος ἐπὶ τῷ δοκεῖν μέσους κατὰ πορείαν ἀπειληφέναι τοὺς Κελτούς, τοῖς μὲν χιλιάρχοις παρήγγειλε τάττειν τὰ στρατόπεδα, καὶ βάδην εἰς τοὔμπροσθεν προάγειν, καθ' ὅσον ἂν οἱ τόποι προσδέχωνται τὴν μετωπηδὸν ἔφοδον.
Αὐτὸς δὲ συνθεωρήσας εὐκαίρως λόφον κείμενον ὑπὲρ τὴν ὁδόν, ὑφ' ὃν ἔδει παραπορευθῆναι τοὺς Κελτούς, ἀναλαβὼν τοὺς ἱππεῖς, ὥρμησε σπεύδων προκαταλαβέσθαι τὴν ἀκρολοφίαν καὶ πρῶτος κατάρξαι τοῦ κινδύνου, πεπεισμένος τῆς ἐπιγραφῆς τῶν ἐκβαινόντων πλεῖστον οὕτω κληρονομήσειν.
Οἱ δὲ Κελτοὶ τὸ μὲν πρῶτον τὴν παρουσίαν τῶν περὶ τὸν ᾿Ατίλιον ἀγνοοῦντες, ἐκ δὲ τοῦ συμβαίνοντος ὑπολαμβάνοντες τοὺς περὶ τὸν Αἰμίλιον περιπεπορεῦσθαι τὴν νύκτα τοῖς ἱππεῦσι καὶ προκαταλαμβάνεσθαι τοὺς τόπους, εὐθέως ἐξαπέστελλον τοὺς παρ' αὑτῶν ἱππεῖς καί τινας τῶν εὐζώνων, ἀντιποιησομένους τῶν κατὰ τὸν βουνὸν τόπων.
Ταχὺ δὲ συνέντες τὴν τοῦ Γαΐου παρουσίαν ἔκ τινος τῶν ἀχθέντων αἰχμαλώτων, σπουδῇ παρενέβαλον τοὺς πεζούς, ποιούμενοι τὴν ἔκταξιν ἅμα πρὸς ἑκατέραν τὴν ἐπιφάνειαν, καὶ τὴν ἀπ' οὐρᾶς καὶ τὴν κατὰ
πρόσωπον · οὓς μὲν γὰρ ᾔδεσαν ἑπομένους αὑτοῖς, οὓς δὲ κατὰ τὸ στόμα προσεδόκων ἀπαντήσειν, ἔκ τε τῶν προσαγγελλομένων τεκμαιρόμενοι καὶ τῶν κατ' αὐτὸν τὸν καιρὸν συμβαινόντων.
XXVII. Vers le même temps (101), le consul
Gaïus Atilius, qui, ramenant de Sardone ses légions, avait débarqué à Pise,
tira avec son armée vers Rome, faisant route à l'inverse des ennemis. Déjà
les Celtes se trouvaient aux environs de Télamon en Tyrrhènie, lorsque leurs
fourrageurs tombèrent dans l'avant-garde de Gaïus et furent pris en réponse
aux questions du général, ils déclarèrent ce qui s'était passé, et firent
connaître la présence des deux armées, marquant bien que les Celtes étaient
tout à fait proche et que Leucius venait derrière eux. Le consul, tout ébahi
de ces incidents, mais ayant bon espoir parce qu'il croyait avoir surpris les
Celtes au milieu de leur route, donna ordre aux chiliarques (102)
de ranger les légions et de pousser en avant au pas ordinaire, par une marche
de front aussi étendue que le permettrait le terrain. Lui-même ayant remarqué
une colline qui fort à propos dominait la route, et sous laquelle devait passer
les Celtes, il prit avec lui sa cavalerie et partit en toute hâte pour en
occuper le sommet, et être le premier à engager la lutte, persuadé qu'il
aurait ainsi le meilleur lot dans l'inscription relative à ces événements.
Les Celtes, ignorant d'abord la présence d'Atilius, mais supposant, d'après ce
qui arrivait, que Aemilius avait avec sa cavalerie exploré les positions
pendant la nuit, pour les occuper avant eux, dépêchèrent tout de suite leur
cavalerie et quelques hommes armés à la légère, avec ordre de s'emparer dès
positions du monticule. Mais, promptement instruits de la présence de Gaïus
par un des prisonniers qu'on avait amenés, ils se hâtent de mettre en bataille
leur infanterie, en disposant leurs lignes de manière à faire front des deux
côtés à la fois, en queue et en tête : car s'ils savaient qu'ils étaient
suivis, ils s'attendaient bien aussi à ce qu'on viendrait à leur rencontre ;
ils faisaient cette conjecture d'après les renseignements qui leur étaient
donnés, et d'après ce qui se passait à l'instant même.
XXVIII.
Οἱ δὲ περὶ τὸν Αἰμίλιον ἀκηκοότες μὲν
(Cas., p. 116.) τὸν εἰς τὰς Πίσας κατάπλουν τῶν στρατοπέδων, οὔπω δὲ προσδοκῶντες αὐτὰ συνεγγίζειν, τότε σαφῶς ἐκ τοῦ περὶ τὸν λόφον ἀγῶνος ἔγνωσαν διότι τελέως ἐγγὺς εἶναι συμβαίνει τὰς οἰκείας αὐτῶν δυνάμεις.
Διὸ καὶ τοὺς μὲν ἱππεῖς παραυτίκα βοηθήσοντας ἐξαπέστελλον τοῖς ἐν τῷ λόφῳ διαγωνιζομένοις, αὐτοὶ δὲ κατὰ τὰς εἰθισμένας τάξεις διακοσμήσαντες τοὺς πεζοὺς προῆγον ἐπὶ τοὺς ὑπεναντίους.
Οἱ δὲ Κελτοὶ τοὺς μὲν ἐκ τῶν ῎Αλπεων Γαισάτους προσαγορευομένους ἔταξαν πρὸς τὴν ἀπ' οὐρᾶς ἐπιφάνειαν, ᾗ προσεδόκων τοὺς περὶ τὸν Αἰμίλιον, ἐπὶ δὲ τούτοις τοὺς ῎Ινσομβρας
· πρὸς δὲ τὴν κατὰ πρόσωπον τοὺς Ταυρίσκους καὶ τοὺς ἐπὶ τάδε τοῦ Πάδου κατοικοῦντας Βοίους παρενέβαλον, τὴν ἐναντίαν μὲν στάσιν ἔχοντας τοῖς προειρημένοις, βλέποντας δὲ πρὸς τὴν τῶν τοῦ Γαΐου στρατοπέδων ἔφοδον.
Τὰς δ' ἁμάξας καὶ συνωρίδας ἐκτὸς ἑκατέρου τοῦ κέρατος παρέστησαν, τὴν δὲ λείαν εἴς τι τῶν παρακειμένων ὀρῶν φυλακὴν περιστήσαντες ἥθροιζον.
Γενομένης δ' ἀμφιστόμου τῆς τῶν Κελτῶν δυνάμεως, οὐ μόνον καταπληκτικὴν, ἀλλὰ καὶ πρακτικὴν εἶναι συνέβαινε τὴν τάξιν.
Οἱ μὲν οὖν ῎Ινσομβρες καὶ Βοῖοι τὰς ἀναξυρίδας ἔχοντες καὶ τοὺς εὐπετεῖς τῶν σάγων περὶ αὑτοὺς ἐξέταξαν.
Οἱ δὲ Γαισάται διά τε τὴν φιλοδοξίαν καὶ τὸ θάρσος ταῦτ' ἀπορρίψαντες γυμνοὶ μετ' αὐτῶν τῶν ὅπλων πρῶτοι τῆς δυνάμεως κατέστησαν, ὑπολαβόντες οὕτως ἔσεσθαι πρακτικώτατοι, διὰ τό τινας τῶν τόπων βατώδεις ὄντας ἐμπλέκεσθαι τοῖς ἐφάμμασι καὶ παραποδίζειν τὴν τῶν ὅπλων χρείαν.
Τὸ μὲν οὖν πρῶτον αὐτὸς ὁ κατὰ τὸν λόφον ἐνειστήκει κίνδυνος, ἅπασιν ὢν σύνοπτος, ὡς ἂν ἅμα τοσούτου πλήθους ἱππέων ἀφ' ἑκάστου τῶν στρατοπέδων ἀναμὶξ ἀλλήλοις συμπεπτωκότος.
Ἐν δὲ τούτῳ τῷ καιρῷ συνέβη Γάιον μὲν τὸν ὕπατον παραβόλως ἀγωνιζόμενον ἐν χειρῶν νόμῳ τελευτῆσαι τὸν βίον, τὴν δὲ κεφαλὴν αὐτοῦ πρὸς τοὺς βασιλέας ἐπανενεχθῆναι τῶν
Κελτῶν · τοὺς δὲ τῶν ῾Ρωμαίων ἱππεῖς, κινδυνεύσαντας ἐρρωμένως τέλος ἐπικρατῆσαι τοῦ τόπου καὶ τῶν ὑπεναντίων.
(Cas., p. 117.) Μετὰ δὲ ταῦτα τῶν
πεζῶν στρατοπέδων ἤδη σύνεγγυς ὄντων ἀλλήλοις, ἴδιον ἦν καὶ θαυμαστὸν τὸ συμβαῖνον οὐ μόνον τοῖς ἐν αὐτῷ τῷ καιρῷ τότε παροῦσιν, ἀλλὰ καὶ τοῖς ποτε μετὰ ταῦτα δυναμένοις ὑπὸ τὴν ὄψιν λαμβάνειν ἐκ τῶν λεγομένων τὸ γεγονός.
XXVIII. Or Æmilius, qui avait bien appris le débarquement des légions à
Pise, mais qui ne s'attendait pas à ce qu'elles fussent déjà si proche,
reconnut alors clairement, d'après le combat engagé autour. de la colline, ce
qui se passait, c'est-à-dire que ces troupes amies étaient très rapprochées
de lui. Aussi envoya-t-il sur l'heure sa cavalerie au secours des hommes
engagés dans l'affaire de la colline. Quant à lui, ayant rangé son infanterie
dans l'ordre habituel, il s'avance vers ceux qui lui étaient opposés. Les
Celtes, de leur côté, rangent les Gaesates des Alpes, comme ils les appellent,
en face de la ligne de queue, là où ils attendaient Æmilius, et derrière
eux, les Insombres. En face de la ligne de front ils jettent les Taurisques et
les Boïes de la Cispadane, qui sont ainsi postés à l'inverse des précédents
et regardent du côté par où doivent s'avancer les légions de Gaïus (103).
Les chars et les attelages de guerre sont postés en dehors de chaque aile, et
le butin, entouré d'une garde, est rassemblé sur une des montagnes adjacentes.
L'armée des Celtes, avec sa double face, se trouvait offrir un ordre de
bataille non seulement redoutable, mais propre à l'action. Les Insombres et les
Boïes se mirent en bataille ayant sur eux leurs braies et des saies d'un usage
facile; mais les Gaesates, par point d'honneur, et par bravoure, ayant mis bas
tout cela, se placèrent aux premiers rangs, tout nus, avec leurs seules armes.
Ils se figuraient qu'ils seraient ainsi fort à l'aise pour agir, parce que, en
certains endroits, il y avait des buissons qui s'attachaient aux habits et
empêchaient l'usage des armes. D'abord le combat s'engagea seulement sur la
colline, visible pour tous en raison de la multitude si grande des cavaliers
qui, détachés de chacune des armées, s'étaient rencontrés en cette mêlée.
A ce moment il arriva que le consul Gaïus, trop téméraire en ce combat,
trouva la fin de sa vie dans cet échange de coups, et que sa tête fut portée
aux rois des Celtes. Mais la cavalerie des Romains, ayant vigoureusement mené
l'affaire, finit par rester maîtresse du terrain et victorieuse des ennemis.
Après cela, les troupes d'infanterie se trouvant rapprochées les unes des
autres, arriva quelque chose de singulier, d'étonnant non seulement pour ceux
qui en furent témoins, mais aussi pour ceux qui depuis peuvent par ce qu'on en
dit se remettre le fait sous les yeux.
ΧΧΙΧ.
Πρῶτον μὲν γὰρ ἐκ τριῶν στρατοπέδων τῆς μάχης συνισταμένης, δῆλον ὡς ξένην καὶ παρηλλαγμένην εἰκὸς καὶ τὴν ἐπιφάνειαν καὶ τὴν χρείαν φαίνεσθαι τοῦ συντεταγμένου.
Δεύτερον δὲ πῶς οὐκ ἂν ἀπορήσαι τις, καὶ νῦν, καὶ τότε παρ' αὐτὸν ὢν τὸν καιρὸν, πότερον οἱ Κελτοὶ τὴν ἐπισφαλεστάτην εἶχον χώραν, ἐξ ἀμφοῖν τοῖν μεροῖν ἅμα τῶν πολεμίων ἐπαγόντων αὐτοῖς,
ἢ τοὐναντίον τὴν ἐπιτευκτικωτάτην, ἅμα μὲν ἀγωνιζόμενοι πρὸς ἀμφοτέρους, ἅμα δὲ τὴν ἀφ' ἑκατέρων ἀσφάλειαν ἐκ τῶν ὄπισθεν αὑτοῖς παρασκευάζοντες, τὸ δὲ μέγιστον, ἀποκεκλειμένης πάσης τῆς εἰς τοὔπισθεν ἀναχωρήσεως καὶ τῆς ἐν τῷ λείπεσθαι
σωτηρίας ; ἡ γὰρ τῆς ἀμφιστόμου τάξεως ἰδιότης τοιαύτην ἔχει τὴν χρείαν.
Τούς γε μὴν ῾Ρωμαίους τὰ μὲν εὐθαρσεῖς ἐποίει τὸ μέσους καὶ πάντοθεν περιειληφέναι τοὺς πολεμίους, τὰ δὲ πάλιν ὁ κόσμος αὐτοὺς καὶ θόρυβος ἐξέπληττε τῆς τῶν Κελτῶν δυνάμεως.
Ἀναρίθμητον μὲν γὰρ ἦν τὸ τῶν βυκανητῶν καὶ σαλπιγκτῶν πλῆθος
· οἷς ἅμα τοῦ παντὸς στρατοπέδου συμπαιανίζοντος τηλικαύτην καὶ τοιαύτην συνέβαινε γίνεσθαι κραυγὴν ὥστε μὴ μόνον τὰς σάλπιγγας καὶ τὰς δυνάμεις, ἀλλὰ καὶ τοὺς παρακειμένους τόπους συνηχοῦντας ἐξ αὑτῶν δοκεῖν προΐεσθαι φωνήν.
Ἐκπληκτικὴ δ' ἦν καὶ τῶν γυμνῶν προεστώτων ἀνδρῶν ἥ τ' ἐπιφάνεια καὶ κίνησις, ὡς ἂν διαφερόντων ταῖς ἀκμαῖς καὶ τοῖς εἴδεσι.
Πάντες δ' οἱ τὰς πρώτας κατέχοντες σπείρας χρυσοῖς μανιάκαις καὶ περιχείροις ἦσαν κατακεκοσμημένοι.
Πρὸς ἃ βλέποντες οἱ ῾Ρωμαῖοι τὰ μὲν ἐξεπλήττοντο, τὰ δ' ὑπὸ τῆς τοῦ λυσιτελοῦς ἐλπίδος ἀγόμενοι διπλασίως παρωξύνοντο πρὸς τὸν
κίνδυνον.
XXIX. Car d'abord en ce combat où trois armées étaient engagées, évidemment
devaient sembler étranges, extraordinaires, l'aspect et les manoeuvres de cette
ordonnance. En second lieu, comment n'être pas embarrassé maintenant comme
alors, en présence des faits, pour dire si les Celtes étaient dans une
position dangereuse, tandis que des deux parts à la fois les ennemis marchaient
sur eux, ou si cette position n'était pas la meilleure pour réussir,
puisqu'ils combattaient en même temps des deux côtés, que de part et d'autre
aussi ils trouvaient leur sûreté dans les troupes.qu'ils avaient à dos, et,
ce qu'il y a de plus important, parce qu'ils se voyaient fermée toute retraite,
s'ils reculaient, et toute voie de salut, s'ils lâchaient pied (104)
? Le caractère propre de cet ordre à double face est de présenter un pareil
avantage. Certes, les Romains aussi gagnaient une grande confiance à voir leurs
ennemis cernés, enveloppés de toutes parts, mais en revanche, ils étaient
frappés de crainte par l'arrangement et les bruits confus de l'armée des
Celtes; innombrable, en effet, y était la foule des sonneurs de cors et de
trompettes ; et en même temps, toute l'armée entonnant son chant de guerre, il
en résultait une si grande, une si formidable clameur, que non seulement les
trompettes et les troupes, mais encore les lieux voisins résonnant de concert,
semblaient eux-mêmes pousser des cris. Et puis, c'était encore quelque chose
d'effrayant que l'aspect et les mouvements de ces hommes nus placés en-avant,
et si remarquables par leur vigoureuse jeunesse et la beauté de leurs traits.
Tous ceux qui formaient les premières lignes (105)
étaient parés de colliers et de bracelets d'or. A cette vue les Romains
étaient étonnés, mais, poussés ensuite par l'espoir du gain, ils étaient
doublement excités à courir au danger.
ΧΧΧ.
Πλὴν ἅμα τῷ τοὺς ἀκοντιστὰς προελθόντας ἐκ τῶν
ῥωμαϊκῶν στρατοπέδων κατὰ τὸν ἐθισμὸν εἰσακοντίζειν ἐνεργοῖς καὶ πυκνοῖς τοῖς βέλεσιν, τοῖς μὲν ὀπίσω τῶν Κελτῶν πολλὴν εὐχρηστίαν οἱ σάγοι μετὰ τῶν ἀναξυρίδων
παρεῖχον · τοῖς (Cas., p. 118.) δὲ γυμνοῖς προεστῶσι παρὰ τὴν προσδοκίαν τοῦ πράγματος συμβαίνοντος τἀναντία πολλὴν ἀπορίαν καὶ δυσχρηστίαν παρεῖχε τὸ γινόμενον.
Οὐ γὰρ δυναμένου τοῦ
γαλατικοῦ θυρεοῦ τὸν ἄνδρα περισκέπειν, ὅσῳ γυμνὰ καὶ μείζω τὰ σώματ' ἦν, τοσούτῳ συνέβαινε μᾶλλον τὰ βέλη πίπτειν ἔνδον.
Τέλος δ' οὐ δυνάμενοι μὲν ἀμύνασθαι τοὺς εἰσακοντίζοντας διὰ τὴν ἀπόστασιν καὶ τὸ πλῆθος τῶν πιπτόντων βελῶν, περικακοῦντες δὲ καὶ δυσχρηστούμενοι τοῖς παροῦσιν, οἱ μὲν εἰς τοὺς πολεμίους ὑπὸ τοῦ θυμοῦ καὶ τῆς ἀλογιστίας εἰκῇ προπίπτοντες καὶ διδόντες σφᾶς αὐτοὺς ἑκουσίως ἀπέθνησκον
· οἱ δ' εἰς τοὺς φίλους ἀναχωροῦντες ἐπὶ πόδα καὶ προδήλως ἀποδειλιῶντες διέστρεφον τοὺς κατόπιν.
Τὸ μὲν οὖν τῶν Γαισάτων φρόνημα παρὰ τοῖς ἀκοντισταῖς τούτῳ τῷ τρόπῳ κατελύθη.
Τὸ δὲ τῶν ᾿Ινσόμβρων καὶ Βοίων, ἔτι δὲ Ταυρίσκων πλῆθος, ἅμα τῷ τοὺς ῾Ρωμαίους δεξαμένους τοὺς ἑαυτῶν ἀκοντιστὰς προσβάλλειν σφίσι τὰς σπείρας, συμπεσὸν τοῖς πολεμίοις ἐκ χειρὸς ἐποίει μάχην ἐχυράν.
Διακοπτόμενοι γὰρ ἔμενον ἐπ' ἴσον ταῖς ψυχαῖς, αὐτῷ τούτῳ καὶ καθόλου καὶ κατ' ἄνδρα λειπόμενοι, ταῖς τῶν ὅπλων κατασκευαῖς.
Οἱ μὲν οὖν θυρεοὶ πρὸς ἀσφάλειαν, αἱ δὲ μάχαιραι πρὸς πρᾶξιν μεγάλην διαφορὰν
ἔχειν, ... τὴν δὲ γαλατικὴν καταφορὰν ἔχειν μόνον.
Ἐπεὶ δ' ἐξ
ὑπερδεξίου καὶ κατὰ κέρας οἱ τῶν ῾Ρωμαίων ἱππεῖς ἐμβαλόντες, ἀπὸ τοῦ λόφου προσέφερον τὰς χεῖρας ἐρρωμένως, τόθ' οἱ μὲν πεζοὶ τῶν Κελτῶν ἐν αὐτῷ τῷ τῆς παρατάξεως τόπῳ κατεκόπησαν, οἱ δ' ἱππεῖς πρὸς φυγὴν ὥρμησαν.
XXX. Mais dès que les soldats armés du javelot sortant, selon la coutume, des
légions romaines (106), lancèrent leurs traits
sûrs et pressés, braies et saies permettaient à ceux des Celtes qui étaient
par derrière d'agir tout à leur aise ; mais, au contraire, pour ceux qui se
tenaient en avant tout nus, l'affaire allant au rebours de leur attente; ce qui
arrivait leur créait un grand embarras, une complète impuissance d'agir. Car
le bouclier galatique ne pouvant assez couvrir son homme, plus ces corps nus
étaient grands, plus, conséquemment, il tombait sur eux de traits. A la fin,
ne pouvant se défendre à cause de la distance et de la multitude des traits
qui tombaient sur eux, dans l'excès de leurs maux, dans leur impuissance de
sortir de cette situation, les uns par colère et sans raison, tombant au hasard
sur les ennemis et se livrant eux-mêmes, mouraient volontairement; les autres
se retirant à reculons vers leurs amis, et montrant bien qu'ils avaient peur,
rompaient les rangs derrière eux. Ainsi la fierté des Gæsates s'évanouit
cette fois devant les gens de trait. Mais la multitude des Insombres, des Boïes
et des Taurisques, au moment où les Romains, ayant recueilli leurs gens de
trait, lançaient sur eux leurs manipules, tombant sur les ennemis, commença
corps à corps une rude bataille. Bien que couverts de blessures, ils n'en
restaient pas moins fermes de coeur, inférieurs, tous en général et chaque
homme en particulier, sur un seul point, la nature de leurs armes. Les boucliers
des Romains [étaient en effet excellents] pour les garantir, et leurs épées,
dans l'action, pour les coups d'estoc.............. le sabre des Galates
n'était propre qu'à frapper de taille. Or, quand la cavalerie des Romains, se
jetant des hauteurs sur une de leurs ailes, quitta la colline pour en venir aux
mains à grande forcé, alors l'infanterie des Celtes se fit hacher au lieu
même où elle avait été rangée. Mais la cavalerie prit le galop pour
s'enfuir.
ΧΧΧΙ. ᾿Απέθανον μὲν οὖν τῶν Κελτῶν εἰς τετρακισμυρίους, ἑάλωσαν δ' οὐκ ἐλάττους μυρίων, ἐν οἷς καὶ τῶν βασιλέων Κογκολιτάνος.
Ὁ δ' ἕτερος αὐτῶν ᾿Ανηρόεστος εἴς τινα τόπον συμφυγὼν μετ' ὀλίγων προσήνεγκε τὰς χεῖρας αὑτῷ καὶ τοῖς ἀναγκαίοις.
Ὁ δὲ στρατηγὸς τῶν ῾Ρωμαίων τὰ μὲν σκῦλα συναθροίσας εἰς τὴν ῾Ρώμην ἀπέστειλε, τὴν δὲ λείαν ἀπέδωκε τοῖς προσήκουσιν.
Αὐτὸς δ' ἀναλαβὼν τὰ στρατόπεδα καὶ διελθὼν παρ' αὐτὴν τὴν Λιγυστικὴν εἰς τὴν τῶν Βοίων ἐνέβαλε χώραν.
Πληρώσας δὲ τὰς ὁρμὰς τῶν στρατοπέδων τῆς ὠφελείας, ἐν ὀλίγαις ἡμέραις ἧκεν μετὰ τῶν δυνάμεων εἰς τὴν ῾Ρώμην.
(Cas., p. 119.) Καὶ τὸ μὲν Καπετώλιον ἐκόσμησε ταῖς τε σημείαις καὶ τοῖς μανιάκαις
· τοῦτο δ' ἔστι χρυσοῦν ψέλιον, ὃ φοροῦσι περὶ τὸν τράχηλον οἱ Γαλάται
· τοῖς δὲ λοιποῖς σκύλοις καὶ τοῖς αἰχμαλώτοις πρὸς τὴν εἴσοδον ἐχρήσατο τὴν ἑαυτοῦ καὶ πρὸς τὴν τοῦ θριάμβου διακόσμησιν.
῾Η μὲν οὖν βαρυτάτη τῶν Κελτῶν ἔφοδος οὕτω καὶ τούτῳ τῷ τρόπῳ διεφθάρη, πᾶσι μὲν ᾿Ιταλιώταις, μάλιστα δὲ ῾Ρωμαίοις, μέγαν καὶ φοβερὸν ἐπικρεμάσασα κίνδυνον.
Ἀπὸ δὲ τοῦ κατορθώματος τούτου κατελπίσαντες ῾Ρωμαῖοι δυνήσεσθαι τοὺς Κελτοὺς ἐκ τῶν τόπων τῶν περὶ τὸν Πάδον ὁλοσχερῶς ἐκβαλεῖν, τούς τε μετὰ ταῦτα κατασταθέντας ὑπάτους Κόϊντον Φόλουιον καὶ Τίτον
Μάλλιον ἀμφοτέρους καὶ τὰς δυνάμεις μετὰ παρασκευῆς μεγάλης ἐξαπέστειλαν ἐπὶ τοὺς Κελτούς.
Οὗτοι δὲ τοὺς μὲν Βοίους ἐξ ἐφόδου καταπληξάμενοι συνηνάγκασαν εἰς τὴν ῾Ρωμαίων ἑαυτοὺς δοῦναι πίστιν, τὸν δὲ λοιπὸν χρόνον τῆς στρατείας,
ἐπιγενομένων ὄμβρων ἐξαισίων, ἔτι δὲ λοιμικῆς διαθέσεως ἐμπεσούσης αὐτοῖς, εἰς τέλος ἄπρακτον εἶχον.
XXXI. Du côté des Celtes il y eut environ quarante mille hommes tués et pas
moins de dix mille prisonniers : de ce nombre était Concolitan, un de leurs
rois. L'autre, Anèroëste, s'étant réfugié en un certain lieu avec
quelques-uns de ses hommes, se donna la mort après l'avoir donnée à ses
fidèles. Le général des Romains, ayant ramassé les dépouilles, les envoya
à Rome, et rendit le butin aux ayants droit. Pour lui, il prit avec lui les
deux armées et se jeta en passant le long de la Ligystique même, sur le
territoire des Boïes. Puis, ayant rassasié de profits les appétits de ses
soldats, il revint en quelques jours à Rome avec ses troupes. Il orna le
Capitole des enseignes et des maniaques pris à l'ennemi; - les maniaques (107)
sont les torsades d'or que portent au cou les Galates.- Quant au reste des
dépouilles et des prisonniers de guerre, il s'en servit pour son entrée à
Rome et pour l'ornement de son triomphe. C'est ainsi, c'est de cette façon que
fut mise à néant cette puissante invasion des Celtes, qui avait suspendu sur
tous les Italiôtes et principalement sur les Romains un grand et terrible
danger. Après ce succès, les Romains, espérant pouvoir chasser totalement les
Celtes des contrées qui avoisinent le Pade, réunirent les deux consuls créés
ensuite, Quintus Fulvius et Titus Mallius, et leurs armées avec un grand
appareil de guerre, et les envoyèrent contre les Celtes (108).
Dès leur arrivée, les Boïes, effrayés, furent forcés de s'en remettre à la
discrétion des Romains. Mais durant le reste de la campagne, des pluies
énormes étant survenues, une maladie pestilentielle étant tombée sur les
Romains, les consuls arrivèrent au terme sans avoir rien fait.
ΧΧΧΙΙ.
Μετὰ δὲ τούτους κατασταθέντες Πόπλιος Φούριος καὶ Γάιος Φλαμίνιος αὖθις ἐνέβαλον εἰς τὴν Κελτικὴν διὰ τῆς τῶν ᾿Αναμάρων χώρας, οἷς συμβαίνει μὴ μακρὰν ἀπὸ
Μασσαλίας ἔχειν τὴν οἴκησιν. Οὓς εἰς τὴν φιλίαν προσαγαγόμενοι διέβησαν εἰς τὴν τῶν ᾿Ινσόμβρων γῆν κατὰ τὰς συρροίας τοῦ τ' ᾿Αδόα καὶ Πάδου ποταμοῦ.
Λαβόντες δὲ πληγὰς περί τε τὴν διάβασιν καὶ περὶ τὴν στρατοπεδείαν, παραυτίκα μὲν ἔμειναν, μετὰ δὲ ταῦτα σπεισάμενοι καθ' ὁμολογίαν ἀνέλυσαν ἐκ τῶν τόπων.
Περιελθόντες δὲ πλείους ἡμέρας, καὶ διελθόντες τὸν Κλούσιον ποταμὸν, ἦλθον εἰς τὴν τῶν Γονομάνων χώραν, καὶ προσλαβόντες τούτους, ὄντας συμμάχους, ἐνέβαλον πάλιν ἀπὸ τῶν κατὰ τὰς ῎Αλπεις τόπων εἰς τὰ τῶν ᾿Ινσόμβρων πεδία καὶ τήν τε γῆν ἐδῄουν καὶ τὰς κατοικίας αὐτῶν ἐξεπόρθουν.
Οἱ δὲ τῶν ᾿Ινσόμβρων προεστῶτες, θεωροῦντες ἀμετάθετον οὖσαν τὴν ἐπιβολὴν τῶν ῾Ρωμαίων, ἔκριναν τῆς τύχης λαβεῖν πεῖραν καὶ διακινδυνεῦσαι πρὸς αὐτοὺς ὁλοσχερῶς.
Συναθροίσαντες οὖν ἁπάσας
ἐπὶ ταὐτὸν, καὶ τὰς χρυσᾶς σημείας τὰς ἀκινήτους λεγομένας καθελόντες ἐκ τοῦ τῆς ᾿Αθηνᾶς ἱεροῦ, καὶ τἄλλα
(Cas., p. 120.) παρασκευασάμενοι δεόντως, μετὰ ταῦτα τεθαρρηκότως καὶ καταπληκτικῶς ἀντεστρατοπέδευσαν τοῖς πολεμίοις, ὄντες τὸ πλῆθος εἰς πέντε μυριάδας.
Οἱ δὲ ῾Ρωμαῖοι τὰ μὲν ὁρῶντες σφᾶς ἐλάττους ὄντας παρὰ πολὺ τῶν ἐναντίων, ἐβούλοντο συγχρῆσθαι ταῖς τῶν συμμαχούντων αὐτοῖς Κελτῶν
δυνάμεσι · τὰ δὲ συλλογισάμενοι τήν τε Γαλατικὴν ἀθεσίαν καὶ διότι πρὸς ὁμοφύλους τῶν προσλαμβανομένων μέλλουσι ποιεῖσθαι τὸν κίνδυνον, εὐλαβοῦντο τοιούτοις ἀνδράσιν τοιούτου καιροῦ καὶ πράγματος κοινωνεῖν.
Τέλος δ' οὖν αὐτοὶ μὲν ὑπέμειναν ἐντὸς τοῦ ποταμοῦ, τοὺς δὲ τῶν Κελτῶν σφίσι συνόντας διαβιβάσαντες εἰς τὸ πέραν ἀνέσπασαν τὰς ἐπὶ τοῦ ῥείθρου γεφύρας,
ἅμα μὲν ἀσφαλιζόμενοι τὰ πρὸς ἐκείνους, ἅμα δὲ μίαν ἑαυτοῖς ἀπολείποντες ἐλπίδα τῆς σωτηρίας τὴν ἐν τῷ νικᾶν, διὰ τὸ κατόπιν αὐτοῖς ἄβατον ὄντα παρακεῖσθαι τὸν προειρημένον ποταμόν.
Πράξαντες δὲ ταῦτα πρὸς τῷ διακινδυνεύειν ἦσαν.
XXXII. Ceux qui furent créés après ceux-là (109),
Poplius Furius et Gaïus Flaminius, se jetèrent de nouveau sur la Celtique par
le pays des Anamares (110), lesquels se trouvent
avoir leurs demeures non loin de Massalie. Les ayant attirés dans leur amitié,
ils passèrent sur le territoire des Insombres, vers le confluent de l'Adoas et
du Pade. Maltraités dans la traversée [du fleuve] et jusque dans leurs
campements, ils restèrent là pour le moment, mais ensuite, ayant fait un
traité, ils purent, aux termes de la convention, sortir de cette contrée.
Puis, après des allées et venues de plusieurs jours, ils passèrent le fleuve
Clusium et entrèrent dans le pays des Gonomans. Les ayant pris avec eux parce
qu'ils étaient leurs alliés, ils se jetèrent de nouveau dés régions
subalpines dans les plaines des Insombres, brûlèrent le pays et ravagèrent
les habitations. Les chefs des Insombres, voyant bien que les intentions des
Romains ne changeaient pas, décidèrent de tenter la fortune et de risquer le
tout pour le tout. Ayant donc rassemblé en un même endroit toutes leurs
enseignes, même les enseignes d'or, dites les Immobiles, qu'ils enlevèrent du
temple d'Athéna; ayant fait tous les autres préparatifs nécessaires, ils
vinrent après cela, hardis et terribles, camper en face de leurs ennemis, au
nombre d'environ cinq myriades. Alors les Romains, d'un côté se voyant de
beaucoup inférieurs en nombre, voulaient se servir des troupes des Celtes qui
étaient leurs alliés; de l'autre, réfléchissant à l'inconstance des Galates
et à cette particularité, qu'ils allaient entrer en lutte avec des peuples de
la même race que leurs auxiliaires, ils n'avaient garde d'agir en commun avec
de pareils hommes dans un pareil moment, dans une affaire de cette importance.
Finalement, ils demeurèrent eux-mêmes sur la rive citérieure, et ayant fait
passer de l'autre côté les Celtes de leur parti, ils retirèrent les ponts qui
étaient sur la rivière, se mettant tout à la fois en garde contre leurs
alliés, et ne se laissant à eux-mêmes qu'une espérance de salut, la
victoire. Car derrière eux s'étendait le fleuve dont nous avons parlé et qui
n'était pas guéable. Cela fait, ils étaient prêts à commencer la
lutte.
ΧΧΧΙΙΙ. Δοκοῦσι δ' ἐμφρόνως κεχρῆσθαι τῇ μάχῃ ταύτῃ ῾Ρωμαῖοι, τῶν χιλιάρχων ὑποδειξάντων ὡς δεῖ ποιεῖσθαι τὸν ἀγῶνα κοινῇ καὶ κατ' ἰδίαν ἑκάστους.
Συνεωρακότες γὰρ ἐκ τῶν προγεγονότων κινδύνων ὅτι τοῖς τε θυμοῖς κατὰ τὴν πρώτην ἔφοδον, ἕως ἂν ἀκέραιον ᾖ, φοβερώτατόν ἐστι πᾶν τὸ Γαλατικὸν φῦλον,
αἵ τε μάχαιραι ταῖς κατασκευαῖς, καθάπερ εἴρηται πρότερον, μίαν ἔχουσι τὴν πρώτην καταφορὰν καιρίαν, ἀπὸ δὲ ταύτης εὐθέως ἀποξυστροῦνται, καμπτόμεναι κατὰ μῆκος καὶ κατὰ πλάτος ἐπὶ τοσοῦτον ὥστ' ἐὰν μὴ δῷ τις ἀναστροφὴν τοῖς χρωμένοις, ἐρείσαντας πρὸς τὴν γῆν ἀπευθῦναι τῷ ποδί, τελέως ἄπρακτον εἶναι τὴν δευτέραν πληγὴν
αὐτῶν · ἀναδόντες οὖν οἱ χιλίαρχοι τὰ τῶν τριαρίων δόρατα τῶν κατόπιν ἐφεστώτων ταῖς πρώταις σπείραις, καὶ παραγγείλαντες ἐκ μεταλήψεως τοῖς ξίφεσι χρῆσθαι, συνέβαλον ἐκ παρατάξεως κατὰ πρόσωπον τοῖς Κελτοῖς.
Ἅμα δὲ τῷ πρὸς τὰ δόρατα ταῖς πρώταις καταφοραῖς χρωμένων τῶν Γαλατῶν, ἀχρειωθῆναι τὰς μαχαίρας, συνδραμόντες εἰς τὰς χεῖρας, τοὺς μὲν Κελτοὺς ἀπράκτους ἐποίησαν, ἀφελόμενοι τὴν ἐκ διάρσεως αὐτῶν μάχην
(Cas., p. 121.) , ὅπερ ἴδιόν ἐστι Γαλατικῆς χρείας, διὰ τὸ μηδαμῶς κέντημα τὸ ξίφος
ἔχειν · αὐτοὶ δ' οὐκ ἐκ καταφορᾶς, ἀλλ' ἐκ διαλήψεως ὀρθαῖς χρώμενοι ταῖς μαχαίραις, πρακτικοῦ τοῦ κεντήματος περὶ αὐτὰς ὑπάρχοντος, τύπτοντες εἰς τὰ στέρνα καὶ τὰ πρόσωπα καὶ πληγὴν ἐπὶ πληγῇ φέροντες, διέφθειραν τοὺς πλείστους τῶν παραταξαμένων διὰ τὴν τῶν χιλιάρχων πρόνοιαν.
Ὁ μὲν γὰρ στρατηγὸς Φλαμίνιος οὐκ ὀρθῶς δοκεῖ κεχρῆσθαι τῷ προειρημένῳ κινδύνῳ.
Παρ' αὐτὴν γὰρ τὴν ὀφρὺν τοῦ ποταμοῦ ποιησάμενος τὴν ἔκταξιν διέφθειρε τὸ τῆς ῾Ρωμαϊκῆς μάχης ἴδιον, οὐχ ὑπολειπόμενος τόπον πρὸς τὴν ἐπὶ πόδα ταῖς σπείραις ἀναχώρησιν.
Εἰ γὰρ συνέβη βραχὺ μόνον πιεσθῆναι τῇ χώρᾳ τοὺς ἄνδρας κατὰ τὴν μάχην, ῥίπτειν ἂν εἰς τὸν ποταμὸν αὑτοὺς ἔδει διὰ τὴν ἀστοχίαν τοῦ προεστῶτος.
Οὐ μὴν ἀλλά γε πολλῷ νικήσαντες ταῖς σφετέραις ἀρεταῖς, καθάπερ εἶπον, καὶ παμπληθοῦς μὲν λείας, οὐκ ὀλίγων δὲ σκύλων κρατήσαντες ἐπανῆλθον εἰς τὴν ῾Ρώμην.
XXXIII. On estime qu'en ce combat les Romains firent preuve de bon sens, grâce
aux chiliarques qui leur montrèrent comment devaient manoeuvrer les troupes en
général et chaque homme en particulier. Ayant bien vu, d'après les
précédentes batailles, que c'était par sa fougue dans la première attaque et
avant d'avoir souffert que la race des Galates était redoutable ; que leurs
épées, comme il a été dit auparavant, en raison de leur fabrication, ne
portaient qu'un seul bon coup de taille, après lequel elles étaient
émoussées, courbées comme des strigiles, dans le sens de la longueur et de la
largeur, au point que si l'on ne donnait pas à ceux qui s'en servaient le
loisir de les redresser avec le pied contre la terre, un second coup de ces
sabres était absolument sans effet, les chiliarques firent distribuer aux
premiers manipules les piques des triaires qui sont placés derrière eux, en
commandant à ceux-ci de prendre à la place leurs épées, et ils coururent sus
aux Celtes en bon ordre et de front. Mais au moment que les Galates, portant
leurs premiers coups de taille contre les piques, eurent mis leurs sabres hors
de service, les Romains, engageant la lutte de plus près, réduisirent les
Celtes à l'inaction : ils leur ôtaient en effet le moyen de combattre en
levant leur arme, ce qui est pour les Galates la propre façon de manier des
épées entièrement dépourvues de pointe. Eux, au contraire, n'usant pas de la
taille, mais de l'estoc, et dans le maniement de leurs sabres, tenant droit
devant eux la pointe par où ces armes ont leur effet, frappant à la poitrine
et au visage, et portant coup sur coup, tuèrent la plus grande partie de leurs
adversaires, et cela, grâce à la prévoyance de leurs chiliarques. Car
Flaminius, leur général, ne paraît pas, dans l'engagement ci-devant raconté,
s'être conduit selon les règles. Et en effet, en développant ses lignes sur
la berge d'une rivière, il altérait, en ce qui lui est propre ; la façon de
combattre des Romains, n'ayant point laissé d'espace aux cohortes pour se
replier pas à pas. Or, s'il fût arrivé à ses hommes, d'être seulement un
peu refoulés sur leur terrain durant le combat, il leur aurait fallu se jeter
dans la rivière, à cause de la maladresse de leur chef. Cependant, ayant,
comme je l'ai dit, remporté, grâce à leurs propres qualités, une grande
victoire, et s'étant rendus maîtres d'un très riche butin et de dépouilles
qui n'étaient pas minces, ils s'en revinrent à Rome.
ΧΧΧΙV. Τῷ δ' ἑξῆς ἔτει, διαπρεσβευσαμένων τῶν Κελτῶν ὑπὲρ εἰρήνης καὶ πᾶν ποιήσειν ὑπισχνουμένων, ἔσπευσαν οἱ κατασταθέντες ὕπατοι Μάρκος Κλαύδιος καὶ Γνάιος Κορνήλιος τοῦ μὴ συγχωρηθῆναι τὴν εἰρήνην αὐτοῖς.
Οἱ δ' ἀποτυχόντες καὶ κρίναντες ἐξελέγξαι τὰς τελευταίας ἐλπίδας, αὖθις ὥρμησαν ἐπὶ τὸ μισθοῦσθαι τῶν περὶ τὸν ῾Ροδανὸν Γαισάτων Γαλατῶν εἰς
τρισμυρίους · οὓς παραλαβόντες εἶχον ἐν ἑτοίμῳ καὶ προσεδόκων τὴν τῶν πολεμίων ἔφοδον.
Οἱ δὲ τῶν ῾Ρωμαίων στρατηγοὶ τῆς ὥρας ἐπιγενομένης, ἀναλαβόντες τὰς δυνάμεις ἦγον εἰς τὴν τῶν ᾿Ινσόμβρων χώραν.
Παραγενόμενοι δὲ καὶ
στρατοπεδεύσαντες περὶ πόλιν ᾿Αχέρρας, ἣ μεταξὺ κεῖται τοῦ Πάδου καὶ τῶν ᾿Αλπεινῶν ὀρῶν, ἐπολιόρκουν ταύτην.
Οἱ δ' ῎Ινσομβρες, βοηθεῖν μὲν οὐ δυνάμενοι, διὰ τὸ προκαταληφθῆναι τοὺς εὐφυεῖς τόπους, σπεύδοντες δὲ λῦσαι τὴν πολιορκίαν τῶν ᾿Αχερρῶν, μέρος τι τῆς δυνάμεως διαβιβάσαντες τὸν Πάδον εἰς τὴν τῶν
Ἄνδρων χώραν ἐπολιόρκουν τὸ προσαγορευόμενον Κλαστίδιον.
Προσπεσόντος δὲ τοῦ συμβαίνοντος τοῖς στρατηγοῖς,
ἀναλαβὼν τοὺς ἱππεῖς Μάρκος Κλαύδιος καί τινας τῶν πεζικῶν ἠπείγετο, σπεύδων βοηθῆσαι τοῖς πολιορκουμένοις.
Οἱ δὲ Κελτοὶ πυθόμενοι τὴν παρουσίαν τῶν ὑπεναντίων, λύσαντες τὴν πολιορκίαν ὑπήντων καὶ παρετάξαντο.
(Cas., p. 122.) Τῶν δὲ ῾Ρωμαίων αὐτοῖς τοῖς ἱππεῦσιν ἐξ ἐφόδου τολμηρῶς σφίσι προσπεσόντων, τὰς μὲν ἀρχὰς
ἀντεῖχον · μετὰ δὲ ταῦτα περιισταμένων καὶ κατὰ νώτου καὶ κατὰ κέρας, δυσχρηστούμενοι τῇ μάχῃ, τέλος ἐτράπησαν ὑπ' αὐτῶν τῶν ἱππέων.
Καὶ πολλοὶ μὲν εἰς τὸν ποταμὸν ἐμπεσόντες ὑπὸ τοῦ ῥεύματος διεφθάρησαν, οἱ δὲ πλείους ὑπὸ τῶν πολεμίων κατεκόπησαν.
Ἔλαβον δὲ καὶ τὰς ᾿Αχέρρας οἱ ῾Ρωμαῖοι σίτου γεμούσας, ἐκχωρησάντων εἰς τὸ Μεδιόλανον τῶν Γαλατῶν, ὅσπερ ἐστὶ κυριώτατος τόπος τῆς τῶν ᾿Ινσόμβρων χώρας.
Οἷς ἐκ ποδὸς ἐπακολουθήσαντος τοῦ Γναΐου, καὶ προσβαλόντος ἄφνω πρὸς τὸ Μεδιόλανον, τὸ μὲν πρῶτον ἡσυχίαν
ἔσχον · ἀπολυομένου δ' αὐτοῦ πάλιν εἰς τὰς ᾿Αχέρρας, ἐπεξελθόντες καὶ τῆς οὐραγίας ἁψάμενοι θρασέως, πολλοὺς μὲν νεκροὺς ἐποίησαν, μέρος δέ τι καὶ φυγεῖν αὐτῶν ἠνάγκασαν,
ἕως ὁ Γνάιος ἀνακαλεσάμενος τοὺς ἐκ τῆς πρωτοπορείας παρώρμησε στῆναι καὶ συμβαλεῖν τοῖς πολεμίοις.
Οἱ μὲν οὖν ῾Ρωμαῖοι, πειθαρχήσαντες τῷ στρατηγῷ, διεμάχοντο πρὸς τοὺς ἐπικειμένους εὐρώστως.
Οἱ δὲ Κελτοὶ, διὰ τὸ παρὸν εὐτύχημα μείναντες ἐπὶ ποσὸν εὐθαρσῶς, μετ' οὐ πολὺ τραπέντες ἔφευγον εἰς τὰς παρωρείας.
Ο δὲ Γνάιος ἐπακολουθήσας τήν τε χώραν ἐπόρθει καὶ τὸ Μεδιόλανον εἷλε κατὰ κράτος.
Οὗ συμβαίνοντος, οἱ προεστῶτες τῶν ᾿Ινσόμβρων, ἀπογνόντες τὰς τῆς σωτηρίας ἐλπίδας, πάντα τὰ καθ' αὑτοὺς ἐπέτρεψαν τοῖς ῾Ρωμαίοις.
XXXIV. L'année d'après, les Celtes, ayant envoyé des ambassadeurs au sujet de
la paix, s'engageaient à tout faire pour l'obtenir : les consuls élus, M.
Claudius et Gn. Cornelius, mirent tous leurs soins à empêcher que cette paix
ne leur fût accordée. Après cet échec, les Celtes, décidés à mettre à
l'épreuve leurs dernières espérances, se hâtèrent de prendre à leur solde
chez les Galates Gaesates des bords du Rhodan environ trente mille hommes. Ayant
reçu ces troupes, ils les tinrent prêtes et attendirent l'arrivée des
ennemis. Les généraux des Romains, la belle saison venue, ayant repris leurs
troupes, les menèrent dans le pays des Insombres. Arrivés près de la ville
d'Acherres qui est située entre lé Pade et les monts Alpins, ils dressent là
leur camp et en font le siège. Les Insombres, ne pouvant la secourir, parce que
l'ennemi avait occupé les bonnes positions, mais désirant en faire lever le
siège, jettent au delà du Pade une partie de leur armée, entrent dans le pays
des Andres et assiègent la ville appelée Clastidium (111).
Le fait arrive aux oreilles des généraux, et M. Claudius, prenant avec lui la
cavalerie et quelque infanterie, s'empresse et vole au secours des assiégés.
Les Celtes, informés de la présence de leurs adversaires, lèvent le siège,
courent au-devant d'eux et se mettent en bataille. Les Romains avec leur seule
cavalerie tombent sur eux hardiment dès leur arrivée ; ils tiennent bon
d'abord ; mais ensuite environnés, pris à dos et en flanc, mal à l'aise pour
combattre, ils sont finalement mis en fuite par la cavalerie. Beaucoup d'entre
eux, étant tombés dans le fleuve, périrent entraînés par le courant ; le
plus grand nombre fut massacré par les ennemis. Les Romains prirent aussi
Acherres, qu'ils trouvèrent remplie de vivres, les Galates s'étant repliés
sur Médiolanum, le chef-lieu du pays des Insombres. Gnæus les ayant suivis de
près et d'un mouvement soudain s'étant rapproché de Médiolanum, d'abord ils
se tinrent cois; mais, le consul étant reparti pour Acherres, ils marchèrent
sur lui, attaquèrent hardiment son arrière-garde, lui tuèrent beaucoup de
monde et forcèrent une partie de son armée à s'enfuir, jusqu'à ce que Gnaus,
rappelant ceux qui marchaient en avant, les engagea à tenir ferme et à se
mesurer avec les ennemis. Les Romains donc, obéissant au commandement de leur
général, combattirent avec vigueur les assaillants. Mais les Celtes qui,
animés par leur présent succès, avaient quelque temps résisté bravement,
peu à peu tournèrent le dos et s'enfuirent dans la montagne. Gnæus, s'étant
mis à leur poursuite, ravagea le pays et prit Médiolanum de vive force. Dans
cette situation , les chefs des Insombres, renonçant à leurs espérances de
salut, livrèrent aux Romains tout ce qui leur appartenait.
ΧΧΧV.
῾Ο μὲν οὖν πρὸς τοὺς Κελτοὺς πόλεμος τοιοῦτον ἔσχε τὸ τέλος, κατὰ μὲν τὴν ἀπόνοιαν καὶ τόλμαν τῶν ἀγωνιζομένων ἀνδρῶν, ἔτι δὲ κατὰ τὰς μάχας καὶ τὸ πλῆθος τῶν ἐν αὐταῖς ἀπολλυμένων, οὐδενὸς καταδεέστερος τῶν ἱστορημένων ·
κατὰ δὲ τὰς ἐπιβολὰς καὶ τὴν ἀκρισίαν τοῦ κατὰ μέρος χειρισμοῦ, τελέως εὐκαταφρόνητος, διὰ τὸ μὴ τὸ πλεῖον, ἀλλὰ συλλήβδην ἅπαν τὸ γινόμενον ὑπὸ τῶν Γαλατῶν θυμῷ μᾶλλον ἢ λογισμῷ βραβεύεσθαι.
Περὶ ὧν ἡμεῖς συνθεωρήσαντες μετ' ὀλίγον χρόνον αὐτοὺς ἐκ τῶν περὶ τὸν Πάδον πεδίων ἐξωσθέντας, πλὴν ὀλίγων τόπων τῶν ὑπ' αὐτὰς τὰς ῎Αλπεις κειμένων, οὐκ ᾠήθημεν δεῖν οὔτε τὴν ἐξ ἀρχῆς ἔφοδον αὐτῶν ἀμνημόνευτον παραλιπεῖν οὔτε τὰς μετὰ ταῦτα πράξεις ·
(Cas., p. 123.) οὔτε τὴν τελευταίαν ἐξανάστασιν,
ὑπολαμβάνοντες οἰκεῖον ἱστορίας ὑπάρχειν τὰ τοιαῦτα ἐπεισόδια τῆς τύχης εἰς μνήμην ἄγειν καὶ παράδοσιν τοῖς ἐπιγινομένοις,
ἵνα μὴ τελέως οἱ μεθ' ἡμᾶς ἀνεννόητοι τούτων ὑπάρχοντες ἐκπλήττωνται τὰς αἰφνιδίους καὶ παραλόγους τῶν βαρβάρων ἐφόδους · ἀλλ' ἐπὶ ποσὸν ἐν νῷ λαμβάνοντες ὡς ὀλιγοχρόνιόν ἐστι καὶ λίαν εὔφθαρτον τὸ
φῦλον
αὐτῶν, ὑπομένωσι καὶ πάσας ἐξελέγχωσι τὰς σφετέρας ἐλπίδας πρότερον ἢ παραχωρῆσαί τινος τῶν ἀναγκαίων.
Καὶ γὰρ τοὺς τὴν Περσῶν ἔφοδον ἐπὶ τὴν ῾Ελλάδα καὶ Γαλατῶν ἐπὶ Δελφοὺς εἰς μνήμην καὶ παράδοσιν ἡμῖν ἀγαγόντας οὐ μικρὰ, μεγάλα δ' οἴομαι συμβεβλῆσθαι πρὸς τοὺς ὑπὲρ τῆς κοινῆς τῶν ῾Ελλήνων ἐλευθερίας ἀγῶνας.
Οὔτε γὰρ χορηγιῶν οὔθ' ὅπλων οὔτ' ἀνδρῶν πλῆθος καταπλαγεὶς ἄν τις ἀποσταίη τῆς τελευταίας ἐλπίδος, τοῦ διαγωνίζεσθαι περὶ τῆς σφετέρας χώρας καὶ πατρίδος, λαμβάνων πρὸ ὀφθαλμῶν τὸ παράδοξον τῶν τότε γενομένων, καὶ μνημονεύσας ὅσας μυριάδας καὶ τίνας τόλμας καὶ πηλίκας παρασκευὰς ἡ τῶν σὺν νῷ καὶ μετὰ λογισμοῦ κινδυνευόντων αἵρεσις καὶ δύναμις καθεῖλεν.
Ὁ δ' ἀπὸ Γαλατῶν φόβος οὐ μόνον τὸ παλαιὸν ἀλλὰ καὶ καθ' ἡμᾶς ἤδη πλεονάκις ἐξέπληξε τοὺς ῞Ελληνας.
Διὸ καὶ μᾶλλον ἔγωγε παρωρμήθην ἐπὶ τὸ κεφαλαιώδη μὲν ἀνέκαθεν δὲ ποιήσασθαι τὴν ὑπὲρ τούτων ἐξήγησιν.
XXXV. Telle fut la fin de la guerre contre les Celtes : à voir la démence et
l'audace des hommes engagés dans la lutte, et aussi. les combats, la multitude
des morts, elle ne le cède à aucune de celle que mentionne l'histoire mais, à
en voir les entreprises, l'absence de jugement dans les particularités de sa
conduite elle est tout à fait méprisable, parce que, je ne dis pas le plus
souvent, mais, en somme, toujours, ce qui arrivait y était, chez les Galates,
plutôt réglé par la passion que par le raisonnement. Au sujet de ces peuples,
en considérant combien peu de temps il a fallu pour les chasser des plaines du
Pade, à l’exception de quelques endroits situés au pied même des Alpes,
nous n'avons pas cru devoir laisser de côté , sans les mentionner, leur
arrivée d'abord, puis leurs faits et gestes et enfin leur expulsion. Nous
croyons, en effet, que le propre de l'histoire est d'offrir aux nouvelles
générations de tels épisodes de la fortune pour qu'elles en gardent la
mémoire et les transmettent à leur tour. Il ne faut pas qu'après nous, faute
d'avoir aucune idée de ces faits, on s'effraie de ces attaques des barbares,
soudaines, impossibles à prévoir. Il faut qu'en comprenant jusqu'à un certain
point combien est peu durable et facile à anéantir cette espèce d'hommes, on
leur résiste et, qu'on mette à l'épreuve toutes ses espérances avant de
céder sur aucun point essentiel. Et, en effet, ceux qui ont perpétué jusqu'à
nous le souvenir et la tradition de l'invasion des Perses dans l'Hellade, et de
celle des Galates à Delphes, n'ont pas peu, à mon sens, mais ont grandement
contribué aux luttes des Hellènes pour leur commune liberté. Car on ne sera
point effrayé par la grandeur des, ressources, par la multitude des armes et
des hommes ; on ne renoncera point à sa dernière espérance, à la lutte pour
son pays et sa patrie, en se mettant sous les yeux ce qu'il y a d'incroyable
dans les événements d'alors; en se rappelant combien de myriades d'homme,
quelles audaces, quels immenses préparatifs furent anéantis par la résolution
et la vaillance des peuples qui, avec intelligence et calcul, affrontèrent ces
hasards. Or, les Galates ont déjà bien des fois, non seulement dans les temps
anciens, mais de nos jours, frappé de terreur les Hellènes. C'est ce qui m'a
davantage excité à faire sommairement, mais en remontant un peu haut, un
exposé de leur histoire.
ΧΧΧVΙ.
(Cas., p. 123.) ᾿Ασδρούβας δ' ὁ τῶν Καρχηδονίων στρατηγός
... ἔτη χειρίσας ὀκτὼ τὰ κατὰ τὴν ᾿Ιβηρίαν ἐτελεύτησε, δολοφονηθεὶς ἐν τοῖς ἑαυτοῦ καταλύμασι νυκτὸς ὑπό τινος Κελτοῦ τὸ γένος, ἰδίων ἕνεκεν ἀδικημάτων...
XXXVI. Asdrubas, le général des Carchèdonies,.... après avoir gouverné huit
ans l'Ibèrie, mourut assassiné dans son propre logis ; il fut frappé pendant
la nuit par un Celte qui avait contre lui des griefs personnels.
LΧV.
(Cas., p. 150.) ... Ἀναλαβὼν τὴν στρατιὰν ᾿Αντίγονος προῆγε μετὰ τῶν συμμάχων εἰς τὴν Λακωνικήν ·
ἔχων Μακεδόνας μὲν τοὺς εἰς τὴν φάλαγγα μυρίους, πελταστὰς δὲ τρισχιλίους, ἱππεῖς δὲ τριακοσίους, ᾿Αγριᾶνας δὲ σὺν τούτοις χιλίους καὶ Γαλάτας ἄλλους τοσούτους, μισθοφόρους...
LXV. ... Ayant reformé son armée, Antigone s'avança avec ses alliés dans la
Lacônique; il avait une phalange de dix mille Macédones, trois mille peltastes
(112), trois cents cavaliers et en outre mille
Agriânes et autant de Galates : c'étaient des mercenaires...
LXVI.
(Cas.; p. 151.) Αὐτὸς δὲ τοὺς μισθοφόρους ἔχων καὶ τοὺς Μακεδόνας κατὰ τὸν ῎Ολυμπον πρὸς τοὺς περὶ τὸν Κλεομένη διέγνω ποιεῖσθαι τὴν μάχην.
Προτάξας οὖν τοὺς μισθοφόρους ἐπέστησε διφαλαγγίαν ἐπάλληλον τῶν
Μακεδόνων...
LXVI. ... Ayant avec lui ses mercenaires et les Macédones, il résolut de
livrer bataille à Cléomène le long de l'Olympe. Ayant, donc mis en ligne ses
mercenaires, il rangea derrière la phalange des Macédones, en deux corps
pressés l'un contre l'autre...
LXIX.
(Cas., p. 153.) ... Οἱ δὲ βασιλεῖς κατὰ τὸν ῎Ολυμπον τὸ μὲν πρῶτον ἐποιοῦντο διὰ τῶν εὐζώνων καὶ μισθοφόρων τὴν συμπλοκήν, παρ' ἑκατέροις σχεδὸν ὑπαρχόντων τούτων εἰς πεντακισχιλίους.
Ὧν ποτὲ μὲν κατὰ μέρη, ποτὲ δ' ὁλοσχερῶς συμπιπτόντων, διαφέρουσαν συνέβαινε γίνεσθαι τὴν ἐξ ἀμφοῖν χρείαν, ὁμοῦ τῶν τε βασιλέων καὶ τῶν στρατοπέδων ἐν συνόψει ποιουμένων τὴν μάχην.
Ἡμιλλῶντο δὲ πρὸς ἑαυτοὺς καὶ κατ' ἄνδρα καὶ κατὰ τάγμα ταῖς εὐψυχίαις...
LXIX. ... Les rois (Cléomène et Antigone) engagèrent la bataille le long de
l'Olympe d'abord avec leurs troupes légères, et leurs mercenaires, lesquels
faisaient de chaque côté à peu près cinq mille hommes. Tombant les uns sur
les autres, tantôt par parties, tantôt en masse, il arriva que des deux
côtés on se distingua dans l'action. C'est qu'on se battait tous ensemble
sous les regards des deux rois et des deux armées, et la lutte homme contre
homme, rang contre rang, se faisait de bon coeur... (113).
(01) Extraits de Polybe, de Diodore, de Denys d'Halicarnasse publiés par Ang. Mai.
(02) Nous proposons seulement quelques conjectures pour corriger des passages dont l'altération est évidente.
(03) M. Lentheric, dans une savante étude sur la ville disparue de Tauroentum, Tarento, n'a pas plus que nous redouté cette confusion : il a rendu la Κελτογαλατία de Ptolémée par Celtogalatie et non par Gaule Celtique (v. Revue des Deux-Mondes, 1er mars 1879, p. 162).
(04) Rapport sur les travaux de la Société. Annuaire-Bulletin, t. XV, 1878, p. 97.
(05) Hérodote d'Halicarnasse, (484-406 av. J.-C. Histoires, IX livres. - Le texte d'Hérodote est depuis longtemps assez bien établi; il n'y a guère à cet égard entre les diverses éditions, comme entre les divers manuscrits, d'autres différences que celles qui résultent du plus ou moins d'attention à conserver les formes du dialecte ionique.
(06) Une maison qui dans leur ville serait appelée le logis du Roi et serait comme la marque de sa souveraineté sur le pays.
(07) Hécatée ap. Étienne de Byzance s. v., ne fait des Oenusses qu'une île : Οἰνοῦσαι, νῆσος τῇ Χίῳ προσεχής, leçon évidemment fausse pour νῆσοι...προσεχεῖς. Cf. Thucydide, VIII, 24 : Οἰνουσσῶν τῶν πρὸ Χίου νήσων. - Oenussa, dans Pline, V, XXXVIII,.31.
(08) la Corse
(09) Plus tard Alérie (?), à l'embouchure du Tavignano, rebâtie par Sylla, auj. ruinée. - V. Plin. III, XII, 6 ; Flor. II, 2, 16.
(10) Les mêmes que les Tyrrhènes, ancêtres des Étrusques; V. sup. p. 2, note 1.
(11) Les Carthaginois.
(12) Victoire onéreuse à celui qui, la remporte. V. le. Thesaurus, s. v. Καδμεῖος, et Érasme, Chiliad. Il, cent. VIII, 34.
(13) Les Cérites.
(14) Ppt. menu bétail, tel que moutons, chèvres, etc.
(15) ῾Υποζύγα, bêtes de travail, proprement qui se mettent sous le joug.
(16) Vélia, en Lucanie.
(17) Paestum.
(18) Babyloniens, Βαβυλώνιοι.
(19) Hercule.
(20) Vers le Nord.
(21) Σίγυνον dans Aristôte, Poét.. XXI (V. notre édition et la note), où ce mot est également donné comme cypriote. Les formes ensont assez variées, σίγγυνοι, Hésych., σιγύνη, Appien,. Cynég. I, 152. .
(22) La seconde guerre médique.
(23) 471-391 av. J.-C. Hist. de la Guerre du Péloponnèse en huit livres.
(24) Carthaginois.
(25) « Les Phôcaeens d'lônie, qui, dans leurs voyages aventureux à l'Ouest, établirent la colonie de Massalie (dès l'an 600. av. J.-C. Ailleurs, ibid. p. 124, Grote dit 597, Olymp. 45), ne purent accomplir cette oeuvre qu'en remportant une victoire sur les Carthaginois. » Grote, Hist. de la Grèce, t. V, p. 63 et s. de la trad. de M. de Sadous.
(26) Carthage.
(27) Les Ligyes sont originaires de l'Espagne (Ibérie). Cf. Ephore. ap. Strabon, liv. VI, II, 4; Philiste et Timée ap. Diod. Sicul. V, VI, 1; Servius ad Aeneid. VII, 795, VIII, 328, XI, 317; Fest. Avien. V. 132 et suiv.
(28) Éphore de Cume, av. J.-C. 363; Olymp. 104.
(29) Histoires, XXX livres, dont le dernier fut fait par son fils Démophile. Le IVe est intitulé Europe.
(30) Sic, au lieu des Ourses.
(31) Ce que dit Éphore de la position des éthiopiens n'est guère que le développement des vers d'Homère si souvent cités et commentés, Odyss. I, 22-25.
(32) Disciple d'Aristote, né vers 350 avant J.-C. - Citation de l'auteur anonyme de la Théologie arithmétique, p. 40, édit. Ast; ce passage appartient à l'ouvrage intitulé Βίοι ἀνδρῶν et particulièrement à la Vie de Pythagore.
(33) Vers la fin du règne de Ptolémée Philadelphe, 260 av. Outre son Ouvrage intitulé Histoires incroyables ou Recueil d'Hist. incroyables, `῾Ιστοριῶν παραδόξων συναγωγή, il avait écrit-des Vies de Philosophes, un traité du Style, περὶ Λέξεως et un livre des Animaux, περὶ Ζώων.
(34) Apollodore d'Athènes florissait entre les Olympiades 150 et 160 avant J.-C., 180.140; il est contemporain de Polybe.
(35) Polyaen., V, IIl, 2, ᾿Ελέπορον ; Diod. Sicul. XIV, civ, 1, ῞Ελαυρον . -- Casaubon dans sa trad. lat., Elorum, dans le texte; ᾿Ελλέπορον.
(36) Gaulois
(37) Comp. le récit tout différent de Tite-Live, V, 49.
(38) Samnites.
(39) Du nom de Taras ou Tarante, héros éponyme de la ville que les Romains appelèrent Tarentum.
(40) Ce n'est pas l'année de leur invasion en Grèce, mais l'année suivante que les Gaulois attaquèrent Delphes. D. R.
(41) Carthaginois
(42) Sicile
(43) Ligures - Eustathe (V. notre. t. I, p. 6) remarque que Lycophron appelle Ligystins les Ligyes ou Ligures.
(44) Habitants d'Hippone-Diarrhyte.
(45) C.-à-d. d'éléphants
(46) Les Numides.
(47) Les Africains
(48) Tunis.
(49) Personnage inconnu d'ailleurs; peut-être faudrait lire Νααρούας ou Ναάρβας.
(50) La Sardaigne.
(51) Vulg. Giscon
(52) L. Maigret : ....l'ambassade s'en vint, auec laquelle Amilcas appointa que les Carthaginois pourront eslire dix telz que bon leur semblera de toute l'armée, et que le reste se pourra retirer en chemise sans autre mal. Ce que quand ils urent conclu, Amilcas dist qu'il choisissoit selon leurs couuenances ceus qui estoient en sa presence...
(53) Les Illyriens.
(54) L'Élide.
(55) Ce temple célèbre était le plus riche de tout le pays : on en attribuait la fondation à Énée. Virg. Ænéid. V, 759 et s. - Cf. Thucyd. VI, 2.
(56) Comp. la description de Polybe avec celle de Strabon, V, 1i dans notre tome 1, p. 170 et suiv. La première n'a pas été inutile au savant géographe, auteur de la seconde.
(57) De Sicile
(58) De Toscane.
(59) Du Nord.
(60) De Sardaigne.
(61) Strabon dit simplement : « Les forêts y donnent une telle quantité de glands qu'en y élève assez de porcs peur nourrir en grande partie la ville de Rome. »
(62) Plin. III, XIX, 14 : Umbrorum gens antiquissima Italiae existimatur, ut quos Ombrios a Graecis putent dictos, quod inundatione terrarum imbribus superfuissent. - Cf. Strab. V, I, 10; ibid. II, 10, dans notre tome 1, p. 190-1; 202-3; Lycophr. v. 1359 et s.
(63) ᾿Αδριατικὸς μυχός. Selon Strabon, VII, V, 9; le nom d'᾿Αδρίας, qui ne se donnait d'abord qu'à la partie supérieure du golfe, s'est étendu de son temps à la mer Adriatique tout entière (ὁ δ' ᾿Αδρίας τῆς ἐντὸς μέχρι τοῦ μυχοῦ, νυνὶ δὲ καὶ τῆς συμπάσης (θαλάττης).
(64) La Canicule
(65) Pline,. III, XX, 16 : Nulli amnium claritate inferior : Graecis dictus Eridanus, ac poena. Phaetontis illustratus; augetur ad Canis ortus liquatis nivibus.
(66) Pline, ibid.: Volane, quod (ostium) ante Olane vocabatur
(67) V. notre tome I, p. 2-3; 8-9, et 186-187 où Strabon dit à peu près la même chose que Polybe
(68) Le passage où Polybe revenait sur cette question ne s'est pas conservé. Eschyle, Euripide, d'autres encore avaient mis sur la scène tragique l'histoire de Phaéton; il reste quelques vers des Héliades du premier, et des fragments assez considérables du Phaéton du second. - Cf. Pline XXXVII, 2 : Phaethontis fulmine ictas sorores fletu mutatas in arbores populos... plurimi poetæ dixere, primique, ut arbitror, Aeschylus, Philoxenus, Nicander, Euripides, Satyrus, etc.
(69) Capoue et Nole.
(70) Forme latine unique : Insuber, Insubris. Cic. In Pis. frag. ap. Ascon.; Pro Balb. XIV (gén. plur. Insubrium); T. Liv. XXX, 18, etc:; Plin. III, XXI, 17, etc.; Anth. lat. t. II, liv. IV, Ep. XXXI.
(71) Am. Thierry écrit partout les Cénomans. - L. Maigret, dans sa traduction qui date de 1558, avait déjà fait de même. - On avait corrigé d'après Caton, cité par Pline (III, XXIII, 19) : Auctor est Cato Cenomanos juxta Massiliam habitasse in Volcis, et les auteurs cités dans la note 4 ci-contre.
(72) 1. On peut voir ici quelque usage analogue au patronage et à la clientèle germaniques, dont Tacite (Germ. 13, 14) parle à peu près dans les mêmes termes que le fait Polybe de ces hétairies celtiques.
(73) An de R. 393, av. J.-C. 361.
(74) An de R. 404, av. J.-C. 350.
(75) Samnites.
(76) Habitants de Camerte, plus tard Clusium
(77) Habitants de Sentinum en Ombrie, auj. Sasso-Ferrato
(78). Suivant l'Épitomé de Tite-Live, liv. XII, les ambassadeurs romains auraient été tués par les Gaulois avant la mort de Lucius Coecilius, dont le consulat, selon Sigonius, se rapporte à l'année 469 de Rome, av. J.-C. 285. D. B. .
(79) Cf. Tite-Live, Épitomé, XI : Coloniae deductae sunt, Castrum, Sena, Adria; Sil. Italic. XV, 556 et s. - La fondation de cette colonie est de l'an de Rome 470, av. J.-C. 284
(80) An 471. de Rome, 283 av. J.-C.
(81) Maigret : « Parquoy leur orgueil s'abbaissa. »
(82) Il n'y avait pas trois ans entiers : les Boïes firent la paix en 471 (283), et Pyrrhos passa en Italie au commencement de l'année 473 (281). Le désastre des Gaulois à Delphes est de l'année 474 (280). D. B. D'autres cependant le mettent à l'an 476 (278).
(83) An de Rome 516-518, av. J.C. 238-236.
(84) Bossuet, Disc. s. l'Hist. univ. I part. VIII : « La guerre entre les Romains et les Gaulois se fit avec fureur de part et d'autre : les Transalpins se joignirent aux Cisalpins : tous furent battus.....»
(85) Polybe tire ce nom du mot persan Gaza, trésor, de bonne heure grécisé. Am. Thierry, Hist. des Gaul. liv. III ch. I, démontre la fausseté de cette étymologie généralement admise dans l'antiquité; du reste, Gaesatae avait été changé en Gazitae. V. Etymol. Magn. et Étienne Byz. citant Euphorion (s. v. Γάζα). - Dom Bouquet avait déjà relevé cette erreur. - Oros. IV, 13 : Gaesatorum, quod nomen non gentis, sed mercenariorum Gallorum est.
(86) V. plus haut, p. 48-49.
87) Entre les colons romains; v. pl. haut, c. XXI.
(88) Selon Diodore de Sicile, XXV, XIII, les forces réunies des Gaulois Cisalpins et des Gaesates, leurs alliés, formaient un total de deux cent mille hommes : Κελτοὶ δὲ μετὰ Γαλατῶν κατὰ ῾Ρωμαίων πόλεμον ἀθροίσαντες, συνῆξαν λαὸν μυριάδας εἴκοσι, κτλ..
(89) Un préteur. - Cette manière de désigner le préteur ne se rencontre jamais chez les Latins, et elle est assez rare chez les Grecs. On n'en trouve quelques exemples que dans Polybe, dans Thémistius, etc. Au texte ci-dessus et à celui de la page suivante il faut ajouter celui qui se lit plus loin, III, XL. τὴν ἑξαπέλεκυν (ἀρχήν) - V. Juste-Lipse, De Magistr. Pop. Rom. cap. x : lictores cum fascibus sex habuere praetores.
(90) Τοῖς δὲ τῶν συμμάχων
(91) Samnites.
(92) Apuliens
(93) Apulie et Calabre.
(94) Lucaniens.
(95) Campaniens
(96) 23,000.
(97) Dans tout ce récit il faut remarquer que Polybe désigne les envahisseurs tour à tour par les noms de Galates et de Celtes. - Le premier semble s'appliquer plus spécialement aux Transalpins que les Boïes et les Insubres de la Cisalpine avaient appelés à leur aide. Cf. Diod. Sic. XXV, 13, où le général vainqueur, est représenté comme ravageant le territoire des Galates et des Celtes, κατέδραμε τὴν χώραν τῶν Φακατῶν καὶ Κελτῶν.
(98) Fésules.
(99) C.-à-d. au consul.
(100) Aux tribuns.
(101) An de Rome 529, av. J.-C. 225. - Polybe est le seul écrivain de l'antiquité de qui il nous reste des détails.sur ces luttes des Gaulois et des Romains dans la Cisalpine. Ceux qu'on trouve en plus dans les histoires modernes sont des commentaires ajoutés par leurs auteurs.
(102) Tribuns. -- Nous leur laissons le nom grec que leur donne Polybe; cet écrivain exact a sans doute voulu marquer ainsi qu'ils avaient mille hommes sous leurs ordres.
(103) Nous conservons fidèlement les formes données par Polybe aux noms propres romains : on y peut trouver des renseignements utiles sur la prononciation de ces noms : ainsi il n'aurait pas écrit Poplios, s'il eût entendu prononcer Poublious, etc. -
(104) Louis Maigret : « Et. que dauantage ils ne pouuoient passer outre par le deuant, ni esperer la fuite en derriere. »
(105) Dans Polybe σπεῖρα signifie tantôt cohorte, tantôt manipule, une des trente compagnies de la légion et le quart d'une cohorte; c'est ce dernier sens qu'il a ici; nous n'avons pas traduit par manipules parce qu'il s'agit de troupes gauloises.
(106), Polybe écrit ῥωμαικῶν, rômaïques, adjectif régulièrement tiré de ῾Ρωμαῖος, Rômée, forme grecque du nom des Romains.
(107) Le maniaque celtique est probablement le torques ou torquis romain. C'était un ornement de forme circulaire fait d'un certain nombre de fils d'argent ou d'or roulés en spirale, et'qui se portait comme un collier. V. Scheffer, De Antiquorum torquibus, etc.; Hamb., 1707, in-8°,. p. 22-24.
(108) An de Rome 530, av. J.-C. 224. -2
(109) An de Rome 531, av. J.-C. 223
(110) Dans la Transalpine, les Andes ou Andégaves sont, comme, dans la Cisalpine, les Andres, Ananes, Anamares, voisins des Cénomans; on pourrait donc lire ici et au ch. XXXIX : ῎Ανδων ou ᾿Ανδεκαούων ; au ch. XVII : ῎Ανδες ou ᾿Ανδεκάουοι.
(111) Les anciennes éditt. de Plutarque. Marcell. VI, donnaient Καπίδιον, faute depuis longtemps corrigée. - Tite-Live, XXXII, xxix, place en Ligurie cette ville des Andes, ce qui n'implique pas contradiction, les limites de ces diverses contrées ayant toujours été assez incertaines, et les Andes ayant complètement disparu, comme la plupart de ces anciens peuples celtes, après la soumis sion, de la Cisalpine. Clastidium se trouvait dans la Cispadane, à l'E. de Placentia et au S. de Médiolanum.
(112) Peltastes, soldats armés de la pelte, bouclier léger, court, sans rebord, en peau de chèvre ou de truie, que lphicrate, selon Diodore, XV, 44, substitua au bouclier long, difficile à manier, en usage chez les Grecs.
(113) Nous avons donné les deux derniers extraits parce que, comme on l'a vu plus haut, parmi les mercenaires d'Antigone, il y avait des Gaulois.