LES GAULOIS
VERS DELPHES
Le général des Gaulois, Brennus, pour être entré dans le temple d'Apollon à Delphes, fut poussé par la volonté du dieu à tourner ses armes contre lui-même. (An de R. 475.)
Vous sommes en 280 A.C.N., les Gaulois sous la conduite de Brennus, attaquent les Grecs aux Thermopyles.
Voici ce qu'en dit JUSTIN, livre XXIV.
VI. Interea Brennus, quo duce portio Gallorum in Graeciam se effuderat, audita victoria suorum, qui Belgio duce Macedonas vicerant, indignatus parta victoria opimam praedam et Orientis spoliis onustam tam facile relictam esse, ipse adunatis CL milibus peditum et XV milibus equitum in Macedoniam inrumpit. 2 Cum agros villasque popularetur, occurrit ei cum instructo exercitu Macedonum Sosthenes; sed pauci a pluribus, trepidi a valentibus facile vincuntur. 3 Itaque cum victi se Macedones intra muros urbium condidissent, victor Brennus nemine prohibente totius Macedoniae agros depraedatur. 4 Inde quasi terrena iam spolia sorderent, animum ad deorum inmortalium templa convertit, scurriliter iocatus locupletes deos largiri hominibus oportere. 5 Statim igitur Delphos iter vertit, praedam religioni, aurum offensae deorum inmortalium praeferens; quos nullis opibus egere, ut qui eas largiri hominibus solent, adfirmabat. 6 Templum autem Apollinis Delphis positum est in monte Parnasso, in rupe undique inpendente; ibi civitatem frequentia hominum fecit, qui admiratione maiestatis undique concurrentes in eo saxo consedere. 7 Atque ita templum et civitatem non muri, sed praecipitia, nec manu facta, sed naturalia praesidia defendunt, prorsus ut incertum sit, utrum munimentum loci an maiestas dei plus hic admirationis habeat. 8 Media saxi rupes in formam theatri recessit. Quamobrem et hominum clamor et si quando accedit tubarum sonus, personantibus et resonantibus inter se rupibus multiplex audiri ampliorque quam editur resonare solet. Quae res maiorem maiestatis terrorem ignaris rei et admirationem stupentibus plerumque adfert. 9 In hoc rupis amfractu media ferme montis altitudine planities exigua est, atque in ea profundum terrae foramen, quod in oracula patet, ex quo frigidus spiritus vi quadam velut vento in sublime expulsus mentes vatum in vecordiam vertit inpletasque deo responsa consulentibus dare cogit. 10 Multa igitur ibi et opulenta regum ac populorum visuntur munera quaeque magnificentia sui reddentium vota gratam voluntatem et deorum responsa manifestant. VII. Igitur Brennus cum in conspectu haberet templum, diu deliberavit, an confestim rem adgrederetur an vero fessis via militibus noctis spatium ad resumendas vires daret. 2 Aenianum et Thessalorum duces, qui se ad praedae societatem iunxerant, amputari moras iubebant, dum inparati hostes et recens adventus sui terror esset; 3 interiecta nocte et animos hostibus, forsitan et auxilia accessura, et, vias, quae tunc pateant, obstructum iri. 4 Sed Gallorum vulgus ex longa inopia, ubi primum vino ceterisque commeatibus referta rura invenit, non minus abundantia quam victoria laetum per agros se sparserat, 5 desertisque signis ad occupanda omnia pro victoribus vagabantur. Quae res dilationem Delphis dedit. 6 Prima namque opinione adventus Gallorum prohibiti agrestes oraculis feruntur messes vinaque villis efferre. 7 Cuius rei salutare praeceptum non prius intellectum est, quam vini ceterarumque copiarum abundantia velut mora Gallis obiecta auxilia finitimorum convenere. 8, Prius itaque urbem suam Delphi aucti viribus sociorum permunivere, quam Galli vino velut praedae incubantes ad signa revocarentur. 9 Habebat Brennus lecta ex omni exercitu peditum sexaginta quinque milia; Delphorum sociorumque non nisi quattuor milia milites erant, 10 quorum contemptu Brennus ad acuendos suorum animos praedae ubertatem omnibus ostendebat statuasque cum quadrigis, quarum ingens copia procul visebatur, solido auro fusas esse plusque in pondere quam in specie habere praedae adfirmabat. VIII. Hac adseveratione incitati Galli, simul et hesterno mero saucii, sine respectu periculorum in bellum ruebant. 2 Contra Delphi plus in deo quam in viribus deputantes cum contemptu hostium resistebant scandentesque Gallos e summo montis vertice partim saxo, partim armis obruebant. 3 In hoc partium certamine repente universorum templorum antistites, simul et ipsae vates sparsis crinibus cum insignibus atque infulis pavidi vecordesque in primam pugnantium aciem procurrunt. 4 Advenisse deum clamant, eumque se vidisse desilientem in templum per culminis aperta fastigia, 5 dum omnes opem dei suppliciter inplorant, iuvenem supra humanum modum insignis pulchritudinis; comitesque ei duas armatas virgines ex propinquis duabus Dianae Minervaeque aedibus occurrisse; 6 nec oculis tantum haec se perspexisse, audisse etiam stridorem arcus ac strepitum armorum. 7 Proinde ne cunctarentur diis antesignanis hostem caedere et victoriae deorum socios se adiungere summis obsecrationibus monebant. 8 Quibus vocibus incensi omnes certatim in proelium prosiliunt. 9 Praesentiam dei et ipsi statim sensere, nam et terrae motu portio montis abrupta Gallorum stravit exercitum et confertissimi cunei non sine vulneribus hostium dissipati ruebant. 10 Insecuta deinde tempestas est, quae grandine et frigore saucios ex vulneribus absumpsit. 11 Dux ipse Brennus cum dolorem vulnerum ferre non posset, pugione vitam finivit. 12 Alter ex ducibus punitis belli auctoribus cum decem milibus sauciorum citato agmine Graecia excedit. 13 Sed nec fugientibus fortuna commodior fuit, siquidem pavidis nulla sub tectis acta nox, nullus sine labore et periculo dies; 14 adsidui imbres et gelu nix concreta et fames et lassitudo et super haec maximum pervigiliae malum miseras infelicis belli reliquias obterebant. 15 Gentes quoque nationesque, per quas iter habebant, palantes velut praedam sectabantur. 16 Quo pacto evenit, ut nemo ex tanto exercitu, qui paulo ante fiducia virium etiam deos contemnebat, vel ad memoriam tantae cladis superesset.
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VI. Cependant Brennus, qui, à la tête d'un corps de Gaulois, avait envahi la Grèce, instruit de la victoire de Belgius et de la défaite des Macédoniens, ne put voir sans colère, qu'après un premier triomphe, on eut abandonné à la hâte un si riche butin et les dépouilles de l'Orient. Il rassemble quinze mille cavaliers, cent cinquante mille fantassins, et fond sur la Macédoine. Tandis qu'ils dévastent les campagnes, Sosthène, à la tête des Macédoniens, vient leur offrir la bataille ; mais sa troupe ; faible et en désordre, cède bientôt au nombre et à la force. Les Macédoniens battus se renferment dans les murs de leurs villes, et Brennus, sans obstacle ni péril, désole la Macédoine. Bientôt, comme s'il dédaignait le butin que lui offre la terre, il ose tourner ses regards vers les temples des dieux, et dire, par une raillerie impie, que les dieux sont assez riches pour donner aux hommes. Il marche donc contre Delphes, et, sacrifiant la piété à la passion de l'or, la faveur céleste à la cupidité, il répète que les dieux n'ont pas besoin de trésors, puisqu'ils les prodiguent aux mortels. Le temple d'Apollon à Delphes est situé sur un roc du mont Parnasse, escarpé de toutes parts, la ville doit son origine au concours nombreux des voyageurs qui, pour défendre la sainteté du lieu, s'établirent sur ces rochers. Le temple et la ville sont protégés, non par des murailles, mais par des précipices : la nature seule, sans la main de l'homme, les a entourés de fortifications, et l'on peut douter si c'est la majesté du dieu, ou la force de ces remparts, qui doit étonner le plus. Vers le milieu, les rochers s'enfoncent en forme d'amphithéâtre ; aussi le bruit des voix humaines et le son de la trompette, s'il vient à résonner dans ces lieux, retentit avec fracas, grossi et multiplié par l'écho des rochers qui se répondent. Ce phénomène remplit d'étonnement et d'une terreur religieuse ceux qui en ignorent la cause. Dans les sinuosités du roc, vers le milieu de la montagne, est une plaine étroite où s'ouvre une cavité profonde, qui sert de passage aux oracles. De là s'exhale, poussée comme par le souffle des vents, une vapeur froide qui égare l'esprit des devins, et les force à répondre au nom du dieu qui les agite. Là, se voient les riches offrandes des rois et des peuples, attestant, par leur magnificence, et les réponses du dieu et la reconnaissance de ceux qui le consultent. VII. A la vue du temple, Brennus hésita longtemps s'il devait aussitôt en ordonner l'attaque, ou donner à ses soldats, fatigués d'une longue marche, la nuit pour se reposer. Emanus et Thessalorus, chefs gaulois, qui s'étaient associés à lui dans l'espoir du butin, veulent qu'on attaque à l'instant un ennemi sans défense, qu'épouvante leur soudaine arrivée ; que l'espace d'une nuit pouvait lui rendre le courage, et lui amener même des secours ; que les routes, libres encore, allaient peut-être se fermer devant eux. Mais les soldats gaulois, trouvant, après de longues privations, un pays rempli de vin et de vivres, dans la joie de leur succès et de cette abondance nouvelle, avaient quitté leurs étendards : épars dans la campagne, ils se répandaient partout en vainqueurs, Les Delphiens gagnèrent ainsi du temps. A la nouvelle de l'arrivée des Gaulois, l'oracle avait, dit-on, défendu aux paysans d'enlever de leurs fermes les vins et les récoltes ; on comprit enfin la sagesse de cet ordre, quand on vit les Gaulois, arrêtés par le vin et l'abondance de toutes choses, laisser aux peuples voisins le temps d'accourir à Delphes. Les habitants, aidés de leurs alliés, mirent la ville en état de défense, avant que les Gaulois, retenus par le vin, comme par une riche proie eussent rejoint leurs étendards. Brennus avait soixante-cinq mille fantassins, choisis dans toute son armée ; les Delphiens et leurs alliés comptaient à peine quatre mille soldats : plein de mépris pour cette poignée d'hommes, Brennus, pour exciter les siens, leur montrait ce magnifique butin, disant que ces statues, ces chars qu'ils apercevaient de loin étaient d'or massif, et qu'ils trouveraient dans le poids de ces objets plus de richesse encore que la vue du butin ne semblait leur en promettre. VIII. Excités par ces paroles, et échauffés d'ailleurs par les débauches de la veille, les Gaulois s'élancent tête baissée dans le péril. Les Delphiens, se confiant moins dans leurs forces que dans la divinité, résistaient à des ennemis qu'ils méprisaient, et, du haut de la montagne, accablaient de traits ou de pierres les Gaulois qui voulaient l'escalader. Tout à coup, au plus fort de cette lutte, les prêtres de tous les temples, les devins eux-mêmes, les cheveux épars, couverts de leurs bandelettes et de leurs insignes sacrés, s'élancent au premier rang, pleins d'égarement et de trouble ; ils s'écrient que le dieu est arrivé, que par le faîte entrouvert, ils l'ont vu s'élancer dans le temple ; que, tandis qu'ils imploraient son appui, un jeune guerrier d'une merveilleuse beauté a paru à leurs regards, accompagné dé deux vierges armées, sorties des temples voisins de Minerve et de Diane ; que leurs yeux n'en sont pas seuls témoins ; qu'ils ont entendu le sifflement de son arc et le cliquetis de ses armes. Puis, avec les plus vives prières, ils pressaient les combattants de marcher, guidés par leurs dieux, au massacre de l'ennemi, et de s'associer à leur victoire. Enflammés par ce discours, tous à l'envi s'élancent au combat ; ils sentent à leur tour la présence des dieux ; la terre tremble : un fragment détaché de la montagne va écraser l'armée gauloise, les plus épais bataillons tombent renversés avec un affreux carnage. Bientôt une tempête s'élève. ; la grêle et le froid achèvent les blessés. Brennus, frappé lui-même et ne pouvant supporter ses souffrances, d'un coup de poignard met fin à sa vie. Ainsi furent punis les auteurs de cette guerre. Un autre chef gaulois se hâte de quitter la Grèce avec dix mille soldats blessés ; mais la fortune ne fut pas même propice à leur retraite. Toujours en alarme, sans asile pendant la nuit, et accablés le jour de fatigues et de dangers, les pluies continuelles, la glace, la neige, la lassitude, la faim et les veilles, plus meurtrières encore, détruisirent les tristes restes de cette malheureuse armée. Dans le désordre de leur fuite, les peuples qu'ils traversaient les poursuivaient comme une proie. Enfin, de cette nombreuse armée, qui croyait naguère, dans la confiance de ses forces, pouvoir lutter contre les dieux, il ne resta pas même un homme pour retracer un si grand désastre.
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DIODORE DE SICILE
279 : prise de Delphes par les Gaulois
XIII. Brennus, roi des Gaulois, à la tête de deux cent cinquante mille hommes armés de boucliers, de dix mille hommes de cheval et d’une foule d’autres gens ramassés dont plusieurs avaient été marchands forains, suivi outre cela de deux mille chariots, se jette en armes dans la Macédoine ; d’où ayant été repoussé avec une grande perte des siens, il passe dans la Grèce, où affaibli par ses défaites précédentes, il ne put venir à bout de rien, et pas même de piller le temple de Delphes, quoiqu’il en eut une grande envie. Ayant essayé divers combats à cette occasion, il laissa encore sur la place quelques milliers d’hommes, et reçut lui-même trois blessures : se voyant près de la fin, il fit assembler les Gaulois autour de lui et leur conseilla de tuer tous leurs blessés, sans l’excepter lui-même et de brûler tous leurs chariots de bagage, afin que rien ne les empêchât de retourner incessamment dans leur pays, en nommant dès lors Cichorius pour leur roi son successeur. Après ces dispositions, Brennus ayant bu autant de vin qu’il lui fut possible, se poignarda lui-même. Cochorius prit soin de la sépulture et fit égorger ensuite tous les blessés de l’armée, aussi bien que tous ceux que le froid ou la faim avait mis hors d’état de marcher. Les uns et les autres faisaient le nombre de vingt mille hommes, après quoi il ramena le reste par le même chemin. qu’il était venu. Mais les Grecs se postant à côté de l’endroit le plus difficile de leur passage, les prirent en queue, les taillèrent en pièces et leur enlevèrent tout leur bagage. Ces malheureux arrivés aux Thermopyles où leurs vivres avaient fini, perdirent là vingt autre mille hommes. Passant enfin dans la Dardanie en Europe, tout le reste y périt et il n’y eut pas un seul de cette nombreuse armée qui revit jamais sa patrie.
Fragments du livre XXII.
Quelques traits des Galates (Gaulois) racontés par PAUSANIAS
3. Οἱ δὲ ἐν ὀργῇ τε ἐπὶ τοὺς ἐναντίους καὶ θυμῷ μετὰ οὐδενὸς λογισμοῦ, καθάπερ τὰ θηριὰ, ἐχώρουν · καὶ οὔτε πελέκεσι διαιρουμένους ἢ ὑπὸ μαχαιρῶν ἀπόνοια τοὺς ἔτι ἐμπνέοντας ἀπέλιπεν, οὔτε ὅσοι βέλεσι καὶ ἀκοντὶοις διεπείροντο, ὑφῃροῦντο θυμοῦ, μέχρις οὖν παρέμενεν ἡ ψυχή · οἱ δὲ καὶ ἐκ τῶν τραυμάτων τὰ δόρατα, οἷς ἐβέβληντο, ἀνασπῶντες ἠφίεσάν τε ἐς τοὺς ῞Ελληνας, καὶ ἐχρῶντο ἐκ χειρός.
3. Avec colère, en furie, sans raisonnement ils marchaient contre leurs adversaires comme des bêtes sauvages. Et même pourfendus d'un coup de hache ou de sabre, leur folie, tant qu'ils respiraient, ne les quittait pas ; percés de traits, de javelots, ils ne perdaient rien de leur fureur, tant que le souffle leur demeurait. Il y en eut qui, arrachant de leurs blessures les dards dont ils avaient été frappés, les lançaient contre les Hellènes, ou s'en servaient pour combattre de près.
PAUSANIAS, X (Phocide), XXI.
6...
Οἱ
Γαλάται δὲ οὔτε ὺπερ ἀναιρέσεως τῶν
νεκρῶν ἐπεκηρυκεύοντο, ἐποιοῦντό τε
ἐπίσης, γῆς σφᾶς τυχεῖν ἢ θηρία τε
αὐτῶν ἐμφορηθῆναι, καὶ ὅσον τεθνεῶσι
πολέμιόν ἐστιν ὀρνίθων.
7. ᾿Ολιγώρως δὲ αὐτοὺς ἐς τῶν
ἀπογινομένων ἔχειν τὰς ταφὰς, δύο (ἐμοὶ
δοκεῖν) τὰ ἀναπείθοντα ἦν, πολεμίους τε
ἄνδρας ἐπικλήξασθαι, καὶ ὅτι ἐστι
τεθνεώτων οὐ δι' ἔθους οἶκτος αὐτοῖς.
6....
Les Galates ne
firent pas demander par un héraut la permission d'enlever leurs cadavres : il
leur était bien égal qu'on donnât à ces cadavres un peu de terre ou que s'en
repussent les bêtes sauvages et ceux des oiseaux qui font la guerre aux morts.
7. Cette insouciance de la sépulture à donner à ceux qui ne sont plus leur
était inspirée par deux raisons : étonner leurs ennemis et suivre la coutume
établie parmi eux de n'avoir pas pitié des morts (1).
PAUSANIAS, X (Phocide), XXI.
(1) Je ne me rappelle pas avoir vu mentionné ailleurs ce peu de respect des Gaulois pour les morts; ce que dit Pausanias est même contredit par ce que nous apprend Cæsar, G. G., VI, 19, des cérémonie usitées chez eux dans les funérailles
Pour faire diversion, Brennus envoie des Gaulois attaquer les Etoliens.
3. Οἱ
ὀπίσω κατὰ τοῦ Σπερχειοῦ τὰς γεφύρας,
καὶ αὖθις διὰ Θεσσαλίας ὁδεύσαντας
ἐμβάλλουσι ἐς τὴν Αἰτωλιαν · καὶ τὰ ἐς
Καλλιέας Κόμβουτις οἱ ἐργασάμενοι καὶ
᾿Ορεστόριος ἦσαν, ἀνοσιώτατά τε, ὧν
ἀκοῇ ἐπιστάμεθα, καὶ οὐδεν τοῖς
ἀνθρώπων τολμήμασιν ὅμοια. Γένος μέν γε
πᾶν ἐξέκοψαν τὸ ἄρσεν, καί ὁμοίως
γέροντάς τε καὶ τὰ νήπια ἐπὶ τῶν
μητέρων τοῖς μαστοῖς ἐφονεύετο · τούτων
δὲ καὶ τὰ ὑπὸ γάλακτος πιότερα
ἀποκτεινοντες, ἔπινόν τε οἱ Γαλάται τοῦ
αἵματος, καὶ ἥπτοντο τῶν σαρκῶν.
4. Γυναῖκες δὲ καὶ ὅσαι ἐν ὥρᾳ τῶν
παρθένων, ὅσαι μὲν φρονήματός τι αὐτῶν
εἶχον, ἑαυτὰς ἔφθησαν, ὡς ἡλίσκετο ἡ
πόλις, διειργασμέναι · τὰς δὲ ἔτι
περιοὺσας ἐς ἰδέαν ὕβρεως πᾶσαν μετὰ
ἀνάγκης ἤγον ἰσχυρᾶς, τε ἶσον μὲν ἐλέου,
ἶσον δὲ τὰς φύσεις καὶ ἔρωτος ἀπέγοντες
· καὶ ὅσαι μὲν τῶν γυναικῶν ταῖς
μαχαίρας τῶν Γαλατῶν ἐπετύγχανον,
αὐτοχειρίᾳ τὰς ψυχὰς ἡφίεσαν · καὶ δὲ
οὐ μετὰ πολὺ ὑπάρξειν τὸ χρεὼν ἔμελλεν
ἥ τε ἀσιτία καὶ ἡ ἀυπνία, ἀστόργων
βαρβάρων ἐκ διαδοχῆς ἀλλήλοις
ὑβριζόντων · οἱ δὲ καὶ ἀφιείσαις τὰς
ψυχὰς, οἱ δὲ καὶ ἤδη νεκραῖς συνεγίνοντο
ὅμως.
3.
Ceux-ci rétrogradèrent jusqu'aux ponts du Spercheios, le passèrent et, ayant
fait route à travers la Thessalie, se jetèrent dans l'Etolie. Ce furent ce
Combutis et cet Orestorios qui firent aux Calliens un mal dont l'impiété
dépasse tout ce que nous avons jamais ouï dire et n'a pas eu sa pareille dans
les plus grands attentats : ils massacrèrent tout ce qui était du sexe
masculin ; vieillards et tout petits enfants aux mamelles de leur mère furent
pareillement égorgés ; et ceux d'entre eux que le lait avait le plus
engraissés, les Galates qui les tuaient en buvaient le sang et goûtaient de
ces chairs.
4.
Les femmes et celles des filles qui étaient à l'âge nubile, celles-là du
moins qui avaient quelque sentiment de fierté, dès que la ville fut prise,
prévinrent leur sort en se tuant elles-mêmes. Celles qui restaient, les
barbares, par une contrainte violente, les soumirent à toutes sortes d'outrages
en gens qui, de leur nature, étaient également étrangers à la pitié et à
l'amour. De ces femmes celles qui pouvaient se saisir des épées de ces Galates
rendaient l'âme en se frappant elles-mêmes. Le moment fatal devait sans
beaucoup tarder venir pour les autres par le manque de nourriture ou le manque
de sommeil, ces barbares impitoyables se succédant les uns aux autres pour les
outrager. Quelques-uns même s'unissaient à celles qui rendaient l'âme ou
même qui étaient déjà mortes.
PAUSANIAS, X (Phocide), XXII.
L'arrivée à Delphes
1.
Βρέννῳ δὲ
καὶ τῇ στρατι τῶν τε ῾Ελλήνων οἱ ἐς
Δελφοὺς ἀθροισθέντες ἀντετάξαντο, καὶ
τοῖς βαρβάροις ἀντεσήμαινε τὰ ἐκ τοῦ
θεοῦ ταχύ τε καὶ ὧν ἴσμεν φανερώτατα. ἥ
τε γὰρ γῆ πᾶσα ὅσην ἐπεῖχεν ἡ τῶν
Γαλατῶν στρατιά, βιαίως καὶ ἐπὶ
πλεῖστον ἐσείετο τῆς ἡμέρας, βρονταί τε
καὶ κεραυνοὶ συνεχεῖς ἐγίνοντο·
[2] καὶ οἱ μὲν ἐξέπληττόν τε τοὺς Κελτοὺς
καὶ δέχεσθαι τοῖς ὠσὶ τὰ παραγγελλόμενα
ἐκώλυον, τὰ δὲ ἐκ τοῦ οὐρανοῦ οὐκ ἐς
ὅντινα κατασκήψαι μόνον ἀλλὰ καὶ τοὺς
πλησίον καὶ αὐτοὺς ὁμοίως καὶ τὰ ὅπλα
ἐξῆπτε. Τά τε τῶν ἡρώων τηνικαῦτά
σφισιν ἐφάνη φάσματα. ὁ ῾Υπέροχος καὶ ὁ
Λαόδοκός τε καὶ Πύρρος · οἱ δὲ καὶ
τέταρτον Φύλακον ἐπιχώριον Δελφοῖς
ἀπαριθμοῦσιν ἥρωα.
[3] ἀπέθανον δὲ καὶ αὐτῶν παρὰ τὸ ἔργον
τῶν Φωκέων ἄλλοι τε ἀριθμὸν πολλοὶ καὶ
᾿Αλεξίμαχος, ὃς ἐν τῇ μάχῃ ταύτῃ
μάλιστα ῾Ελλήνων ἡλικίας τε τῷ
ἀκμάζοντι καὶ ἰσχύι σώματος καὶ τῷ
ἐρρωμένῳ τοῦ θυμοῦ κατεχρήσατο ἐς τῶν
βαρβάρων τὸν φόνον · Φωκεῖς δὲ εἰκόνα
τοῦ ᾿Αλεξιμάχου ποιησάμενοι ἀπέστειλαν
τῷ ᾿Απόλλωνι ἐς Δελφούς.
1.
Contre Brennus et son armée se rangèrent ceux des Hellènes qui
s'étaient réunis à Delphes, et le dieu se déclara promptement contre les
barbares par les signes les plus manifestes que nous sachions : tout le terrain qu'occupait l'armée des Galates fut secoué violemment et
pendant la plus grande partie du jour ; les grondements du tonnerre, lès coups
de foudre étaient continuels.
2.
Les premiers frappaient d'épouvante les Celtes et empêchaient leurs oreilles
de saisir les ordres des chefs, et les [feux] du ciel ne brûlaient pas
seulement ceux sur qui ils tombaient, mais aussi ceux qui étaient auprès, et
pareillement eux et leurs armes. Bien plus, alors se montrèrent à eux des
spectres de héros, Hyperochos, Laodocos et Pyrrhos : on en compte même. encore un quatrième, Phylacos, le héros du pays des Delphi.
3.
Il périt pourtant, dans cette rencontre, des Phocéens en grand nombre, et
entre autres Aleximachos qui, dans ce combat, plus que tous les Hellènes,
prodigua et la fleur de sa jeunesse et la vigueur. de son corps et la force de
son courage au massacre des barbares. Les Phocéens firent faire de ce vaillant
homme une statue qu'ils envoyèrent à l'Apollon de Delphes.
PAUSANIAS, X (Phocide), XXII.
Une nuit d'épouvante
[4]
Τοιούτοις
μὲν οἱ βάρβαροι παρὰ πᾶσαν τὴν ἡμέραν
παθήμασί τε καὶ ἐκπλήξει συνείχοντο ·
τὰ δὲ ἐν τῇ νυκτὶ πολλῷ σφᾶς ἔμελλεν
ἀλγεινότερα ἐπιλήψεσθαι. ῾Ρῖγός τε γὰρ
ἰσχυρὸν καὶ νιφετὸς ἦν ὁμοῦ τῷ ῥίγει,
πέτραι τε ἀπολισθάνουσαι τοῦ Παρνασσοῦ
μεγάλαι τε καὶ κρημνοὶ καταρρηγνύμενοι
σκοπὸν τοὺς βαρβάρους εἶχον, καὶ αὐτοῖς
οὐ κατὰ ἕνα ἢ δύο ἀλλὰ κατὰ τριάκοντα
καὶ ἔτι πλείοσιν, ὡς ἕκαστοι ἐν τῷ αὐτῷ
φρουροῦντες ἢ καὶ ἀναπαυόμενοι τύχοιεν,
ἀθρόοις ἡ ἀπώλεια ἐγένετο ὑπὸ τῆς
ἐμβολῆς τῶν κρημνῶν.
4. Telles furent les misères, telle l'épouvante dont tout ce jour-là furent étreints les barbares; mais la nuit devait les mettre à de plus douloureuses épreuves. Il fit un froid violent accompagné de neige. De grosses pierres roulèrent du haut du Parnasse, des roches pendantes qui s'en arrachèrent prirent pour but les barbares, et ce n'est pas un ou deux seulement, mais trente et plus à la fois, selon qu'ils se trouvaient réunis au même lieu pour faire la garde ou prendre du repos, qui étaient abîmés sous cet assaut des roches.
Le combat. Brennus est blessé.
[5]
῞Αμα δὲ τῷ
ἡλίῳ ἀνίσχοντι οἱ ῞AEHIOUVΕλληνες
ἐπῄεσάν σφισιν ἐκ τῶν Δελφῶν, οἱ μὲν
ἄλλοι τὴν ἐπὶ τὸ στράτευμα εὐθεῖαν, οἱ
Φωκεῖς δὲ ἅτε καὶ μᾶλλον ἔχοντες τῶν
χωρίων ἐμπείρως κατέβησάν τε διὰ τῆς
χιόνος κατὰ τὰ ἀπότομα τοῦ Παρνασσοῦ
καὶ ἔλαθον κατὰ νώτου γενόμενοι τοῖς
Κελτοῖς ἠκόντιζόν τε ἐς αὐτοὺς καὶ
ἐτόξευον σὺν οὐδενὶ ἀπὸ τῶν βαρβάρων
δείματι.
[6] Οἱ δὲ ἀρχομένης μὲν τῆς μάχης, καὶ
μάλιστα οἱ περὶ τὸν Βρέννον - οὗτοι δὲ
μήκιστοί τε ἦσαν καὶ ἀλκι μώτατοι τῶν
Γαλατῶν - τότε μὲν ὑπὸ προθυμίας ἔτι
ἀντεῖχον βαλλόμενοί τε πανταχόθεν καὶ
οὐχ ἧσσον ὑπὸ τοῦ ῥίγους, μάλιστα οἱ
τραυματίαι ταλαιπωροῦντες · ὡς δὲ καὶ ὁ
Βρέννος ἔλαβε τραύματα, ἐκεῖνον μὲν
λιποψυχήσαντα ἐκκομίζουσιν ἐκ τῆς μάχης,
οἱ δὲ βάρβαροι πανταχόθεν σφίσιν
ἐγκειμένων τῶν ῾Ελλήνων ὑπέφευγόν τε
ἄκοντες καὶ ἑαυτῶν τοὺς ἀδυνάτους διὰ
τραύματα ἕπεσθαι καὶ ἀρρωστίαν
φονεύουσιν.
5.
Au soleil levant, les Hellènes, sortant de Delphes, marchèrent contre eux, les
autres directement contre leur armée ; les Phocéens, qui connaissaient mieux
les lieux, descendirent à travers la neige par les escarpements du Parnasse,
et, sans qu'on les vît, prenant à dos les Celtes, les perçaient de leurs
javelots et de leurs flèches, n'ayant. eux-mêmes rien à redouter de ces
barbares.
6.
Le combat une fois commencé, ceux-ci et principalement ceux qui entouraient
Brennus, - c'étaient les plus grands et les plus vaillants des Galates, - à
cause de leur courage, tinrent encore tête à l'ennemi, bien que de tous
côtés ils fussent assaillis de traits, et que le froid ne les fit pas moins
souffrir, les blessés surtout. Mais Brennus a reçu des blessures ; on
l'emporte évanoui du champ de bataille; et les barbares, pressés de toutes
parts par les Hellènes, sont forcés de s'enfuir ; ils tuent ceux d'entre eux
qui, blessés ou malades, n'avaient pas la force de les suivre.
Terreur panique
[7]
Καὶ
οἱ μὲν ἐστρατοπεδεύσαντο ἔνθα νὺξ
κατελάμβανεν ἀναχωροῦντας. ᾿Εν δὲ τῇ
νυκτὶ φόβος σφίσιν ἐμπίπτει Πανικός ·
τὰ γὰρ ἀπὸ αἰτίας οὐδεμιᾶς δείματα ἐκ
τούτου φασὶ γίνεσθαι ἐνέπεσε μὲν ἐς τὸ
στράτευμα ἡ ταραχὴ περὶ βαθεῖαν τὴν
ἑσπέραν, καὶ ὀλίγοι τὸ κατ' ἀρχὰς
ἐγένοντο οἱ παραχθέντες ἐκ τοῦ νοῦ,
ἐδόξαζόν τε οὗτοι κτύπου τε
ἐπελαυνομένων ἵππων καὶ ἐφόδου
πολεμίων αἰσθάνεσθαι · μετὰ δὲ οὐ πολὺ
καὶ ἐς παντας διέδρα ἡ ἄγνοια.
[8] ᾿Αναλαβόντες οὖν τὰ ὅπλα καὶ
διαστάντες ἔκτεινόν τε ἀλλήλους καὶ
ἀνὰ μέρος ἐκτείνοντο, οὔτε γλώσσης τῆς
ἐπιχωρίου συνιέντες οὔτε τὰς ἀλλήλων
μορφὰς οὔτε τῶν θυρεῶν καθορῶντες τὰ
σχήματα · ἀλλὰ ἀμφοτέραις ταῖς τάξεσιν
ὁμοίως ὑπὸ τῆς ἐν τῷ παρόντι ἀγνοίας
οἵ τε ἄνδρες οἱ ἀνθεστηκότες εἶναί
σφισιν ῞Ελληνες καὶ αὐτοὶ καὶ τὰ ὅπλα
ἐφαίνοντο καὶ ῾Ελλάδα ἀφιέναι τὴν
φωνήν, ἥ τε ἐκ τοῦ θεοῦ μανία πλεῖστον
ἐξειργάσατο ὑπ' ἀλλήλων τοῖς Γαλάταις
τὸν φόνον.
7.
Ils campèrent à l'endroit où la nuit les avait surpris dans cette retraite;
et cette même nuit, ils furent pris d'une terreur panique (de Pan), - les
frayeurs sans cause viennent, dit-on, de ce dieu. Ce trouble s'empara de leur
armée dans l'obscurité profonde du soir. Le nombre ne fut pas grand d'abord de
ceux dont l'esprit fut ainsi dévoyé, et qui s’imaginaient entendre un bruit
de chevaux courant sur eux, et d'ennemis venant pour les attaquer. Mais peu à
peu cette démence les envahit tous.
8.
Alors, reprenant leurs armes, et se divisant, ils tuaient et étaient tués tour
à tour, ne comprenant plus la langue de leur pays; ne distinguant plus la
figure les uns des autres, ni la forme de leurs boucliers.
Aux rangs des deux côtés une erreur pareille faisait voir à cette heure dans
ceux qu'ils avaient en face, et en eux-mêmes et dans leurs armes, des Hellènes
et leur faisait entendre la langue de l'Hellade. Ainsi cette fureur venue d'un
dieu fut pour les Galates la cause principale qui les poussa à s'entre
égorger.
La disette
[9]
Τῶν δὲ
Φωκέων ὅσοι κατελίποντο κατὰ τοὺς
ἀγροὺς φυλακῆς βοσκημάτων ἕνεκα, πρῶτοί
τε ᾔσθοντο καὶ ἀπαγγέλλουσι τοῖς ῞Ελλησι
τὰ ἐν τῇ νυκτὶ κατασχόντα τοὺς
βαρβάρους ἀναθαρσήσαντες δὲ οἱ Φωκεῖς
προθυμότερον ἔτι ἐνέκειντο τοῖς Κελτοῖς
· διὰ φυλακῆς τε πλείονος τὰς ἐπαύλεις
ἐποιοῦντο καὶ τὰ ἐς βίου χρείαν οὐ
περιεώρων σφᾶς ἐκ τῆς χώρας ἀμαχεὶ
λαμβάνοντας, ἐγεγόνει τε αὐτίκα τοῖς
Γαλάταις διὰ παντὸς τοῦ στρατοῦ καὶ
σίτου καὶ ὅσα ἐς τροφὴν ἄλλα ἔνδεια
ἰσχυρά.
[10] Πλῆθος δὲ τὸ ἐν τῇ Φωκίδι αὐτῶν
ἀναλωθέν, ὀλίγῳ μὲν ἑξακισχιλίων
ἐλάσσονες οἱ ἐν ταῖς μάχαις, οἱ δ' ἐν τῇ
χειμερίῳ διαφθαρέντες νυκτὶ καὶ ὕστερον
οἱ ἐν τῷ Πανικῷ δείματι ἐγένοντο ὑπὲρ
τοὺς μυρίους, τοσοῦτοι δὲ ἄλλοι καὶ ὑπὸ
τοῦ λιμοῦ.
9.
Ceux des Phocéens qui avaient été laissés aux champs pour la garde du
bétail reconnurent les premiers et annoncèrent aux Hellènes ce qui cette
nuit-là avait occupé les barbares ; et les Phocéens, ayant repris courage,
pressèrent avec plus d'ardeur les Celtes, firent meilleure garde autour de
leurs parcs, et ne laissèrent pas les barbares prendre sans combat dans le pays
ce qu'il leur fallait pour vivre. Il en résulta aussitôt pour les Galates,
dans toute leur armée, une forte disette de blé et de toute espèce de
subsistances.
10.
Le nombre de ceux que dévora la Phocide ne fut guère moindre de six mille,
dans les combats; quant à ceux qui périrent par le froid de la nuit et ensuite
par l'effet de là terreur panique, il y en eut plus de dix mille, et autant qui
moururent de faim.
Mort de Brennus et massacre des Gaulois.
[11] ᾿Αθηναίων
δὲ ἄνδρες ἐπισκεψόμενοι μὲν ἀφίκοντο
ἐν Δελφοῖς · τότε δὲ ἐπανήκοντες τά τε
ἄλλα ἤγγελλον ὁποῖα συμβεβήκει τοῖς
βαρβάροις καὶ τὰ ἐκ τοῦ θεοῦ
κατειληφότα. Οἱ δὲ αὐτοί τε
ἐξεστρατεύοντο καὶ ὡς τὴν Βοιωτίαν
διώδευον οἱ Βοιωτοί σφισιν ἀνεμίχθησαν ·
οὕτω δὴ ἀμφότεροι τοῖς βαρβάροις
ἐπακολουθοῦντες ἐλόχων τε καὶ ἔκτεινον
τοὺς ἀεὶ ἐσχάτους.
[12] Τοῖς δὲ φεύγουσιν ὁμοῦ τῷ Βρέννῳ καὶ
οἱ περὶ τὸν ᾿Ακιχώριον ἐν τῇ προτέρᾳ
νυκτὶ ἀνεμίχθησαν · βραδεῖαν γὰρ τὴν
πορείαν ἐποίησάν σφισιν οἱ Αἰτωλοὶ
τοῖς τε ἀκοντίοις ἐς αὐτοὺς
ἀφειδέστερον καὶ ὅτῳ τύχοιεν καὶ ἄλλῳ
χρώμενοι, ὥστε ἐς τὸ στρατόπεδον τὸ πρὸς
τῇ ῾Ηρακλείᾳ μοῖρα οὐ πολλὴ διέφυγεν
ἐξ αὐτῶν. Τῷ δὲ Βρέννῳ κατὰ μὲν τὰ
τραύματα ἐλείπετο ἔτι σω τηρίας ἐλπίς ·
τῶν δὲ πολιτῶν φόβῳ φασὶν αὐτὸν καὶ τῇ
αἰδοῖ πλέον, τε τῶν ἐν τῇ ῾Ελλάδι κακῶν
αἴτιον, ἑκουσίως ἀφεῖναι τὴν ψυχὴν
ἀκράτου πίνοντα τοῦ οἴνου.
[1 3] Καὶ τὸ ἀπὸ τούτου δὲ οἱ βάρβαροι
μέχρι μὲν τοῦ Σπερχειοῦ χαλεπῶς
ἐκομίσθησαν, τῶν Αἰτωλῶν βιαίως σφίσιν
ἐγκειμένων · ὡς δὲ ἀφίκοντο ἐπὶ τὸν
Σπερχειόν, οἱ ἐντεῦθεν ὑποκαθήμενοι
Θεσσαλοὶ καὶ οἱ Μαλιεῖς ἐνεφορήθησαν
οὕτω σφῶν ὡς μη δένα οἴκαδε ἀποσωθῆναι.
[14] ἐγένετο δὲ τῶν Κελτῶν στρατεία τε
ἐπὶ τὴν ῾Ελλάδα καὶ ἡ ἀπώλεια
᾿Αναξικράτους ᾿Αθήνῃσιν ἄρχοντος,
δευτέρῳ δὲ ἔτει τῆς πέμπτης
᾿Ολυμπιάδος ἐπὶ εἴκοσι καὶ ἑκατόν ἥν
Λάδας Αἰγιεὺς ἐνίκα στάδιον · τῷ δὲ
ἔτει τῷ ἐφεξῆς Δημοκλέους ᾿Αθήνῃσιν
ἄρχοντος, οἱ δὲ αὖθις ἐς τὴν ᾿Ασίαν
διαβαίνουσιν οἱ Κελτοί .
11.
Des hommes d'Athènes étaient venus pour voir ce qui se passait à Delphes, de
retour chez eux, ils annoncèrent ce qui était arrivé aux barbares, et comment
le dieu les avait surpris. Alors les Athéniens se mirent en campagne, et comme
ils traversaient la Béotie, les Béotiens se réunirent à eux, et ainsi les
uns et les autres poursuivaient les barbares, et, se mettant en embuscade, leur
tuaient tous leurs traînards.
12.
À ceux qui fuyaient avec Brennus les troupes d'Acichorios s'étaient réunies
la nuit précédente, car les Étoliens avaient rendu leur marche plus lente, en
se servant contre eux de javelots qu'ils épargnaient moins que jamais; et de
tous les projectiles qu'ils pouvaient trouver, et ainsi le nombre ne fut pas
grand des ennemis qui s'enfuirent dans leur camp vers Héraclée. Brennus,
malgré ses blessures, avait encore quelque espoir de salut ;mais, par crainte
de ses concitoyens, à ce qu'on dit, et plutôt par honte pour. avoir été
l'auteur des maux [qu'ils avaient soufferts] dans l'Hellade,- il quitta
volontairement la vie en buvant du vin pur.
13.
À partir de ce moment les barbares se portèrent à grande peine vers le
Sperchéos, pressés vivement par les Étoliens; et quand ils furent arrivés au
Sperchéos, les Thessaliens et les Maliens qui s'y étaient embusqués se
portèrent de là avec tant de vigueur contre eux qu'il n'y en eut pas un seul
qui retournât sain et sauf dans leur pays.
14
Cette expédition des Celtes dans l'Hellade et leur destruction eurent lieu sous
l'archontat d'Anaxicratès à Athènes, la deuxième année de la CXXVe
Olympiade, année où Ladas d'Egium vainquit
dans le stade. L'année suivante, Dèmoclès étant archonte à Athènes, les
Celtes passèrent de nouveau en Asie.