Autre Traduction : DOM THUILLIER.
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HISTOIRE GÉNÉRALE.
LIVRE VII.
SOMMAIRE.
I, II. Défection de Capoue. Fidélité des Pétiliniens. — II, III. Traité d'Annibal avec Philippe de Macédoine. Prise d'Oricon par ce prince. — ΙΙΙ-VIII. État de la Messénie. Philippe à Messène. Digression sur la conduite de ce prince. Sa visite à l'Acropole de Messène. Polybe compare les effets des conseils de Démétrius de Pharos et d'Aratus sur Philippe.—VIII-XII. Hiéronyme, roi de Syracuse; il adresse des députés à Annibal. Le préteur romain envoie des commissaires à Hiéronyme, qui les repousse. Les ambassadeurs syracusains à Cartbage. Exigences d'Hiéronyme. Les Carthaginois consentent à tout. Conseil tenu à Syracuse, où la guerre contre Rome est décidée. — XII, XIII. Hiéronyme périt assassiné à Léonlium. — XIII-XV. Digression sur Hiéronyme, sur Hiéron et sur Gélon, son fils. — XV-XVIII. Siège de Sardes. Stratagème de Logoras. Prise de la ville.
Res Italiae
I. Πολύβιος δ᾽ ἐν τῇ ἑβδόμῃ "Καπυησίους τοὺς ἐν Καμπανίᾳ διὰ τὴν ἀρετὴν τῆς γῆς πλοῦτον περιβαλομένους ἐξοκεῖλαι εἰς τρυφὴν καὶ πολυτέλειαν, ὑπερβαλλομένους τὴν περὶ Κρότωνα καὶ Σύβαριν παραδεδομένην φήμην. [2] οὐ δυνάμενοι οὖν, φησί, φέρειν τὴν παροῦσαν εὐδαιμονίαν ἐκάλουν τὸν Ἀννίβαν. διόπερ ὑπὸ Ῥωμαίων ἀνήκεστα δεινὰ ἔπαθον. [3] Πετηλῖνοι δὲ τηρήσαντες τὴν πρὸς Ῥωμαίους πίστιν εἰς τοσοῦτον καρτερίας ἦλθον πολιορκούμενοι ὑπ᾽ Ἀννίβα ὥστε μετὰ τὸ πάντα μὲν τὰ κατὰ τὴν πόλιν δέρματα καταφαγεῖν, ἁπάντων δὲ τῶν κατὰ τὴν πόλιν δένδρων τοὺς φλοιοὺς καὶ τοὺς ἁπαλοὺς πτόρθους ἀναλῶσαι, καὶ ἕνδεκα μῆνας ὑπομείναντες τὴν πολιορκίαν, οὐδενὸς βοηθοῦντος, συνευδοκούντων Ῥωμαίων παρέδοσαν ἑαυτούς." [Athenaeus XII, 36 p. 528 a.] [4] Ἡ δὲ Καπύη μεταθεμένη πρὸς τοὺς Καρχηδονίους τῷ βάρει συνεπεσπάσατο καὶ τὰς ἄλλας πόλεις. [Suidas v Καπύη.]
Μασσύλοι, Λιβυκὸν ἔθνος· Πολύβιος ἐν ἑβδόμῳ Μασσυλεῖς αὐτοὺς φησί. |
(Résultats de la bataille de Cannes. — Défection d'un grand nombre de villes. — Noble fidélité de quelques-unes. — Capoue livrée à Annibal ; les Pétiliniens restent dans le parti des Romains.} I. [1] Les Capouans, qui regorgeaient de richesses grâce à la fertilité de leur territoire, vinrent échouer contre recueil du plaisir et du luxe : ils surpassèrent la réputation de mollesse que s'étaient faite Crotone et Sybaris. [2] Incapables de supporter le poids de leur prospérité, ils appelèrent Annibal. Aussi, plus tard, furent-ils horriblement maltraités par les Romains. [3] Les Pétiliniens, au contraire, leur restèrent fidèles : ils poussèrent même si loin la constance, qu'assiégés par Annibal, ils se nourrirent d'abord du cuir qu'ils trouvèrent dans la ville, mangèrent ensuite l'écorce et les petits bourgeons des arbres plantés à l'intérieur, soutenant ainsi pendant onze mois un étroit blocus, sans que nul ne vînt les secourir, jusqu'à ce qu'enfin, Rome se relevant , ils se livrèrent à elle (01). [4] Capoue, en passant aux Carthaginois, entraîna avec elle la plupart des autres villes. (Annibal continue sa marche à travers la campagne, attaque Noles inutilement, se retire à Capoue et s'empare de Casilin. — Succès balancés. — Les Romains vainqueurs en Espagne, les Carthaginois en Afrique et en Cisalpine. — Furius est battu par les ) Massyles ou Massyliens (2). |
Res Graeciae II. [1] Ὅρκος, ὃν ἔθετο Ἀννίβας ὁ στρατηγός, Μάγωνος, Μύρκανος, Βαρμόκαρος, καὶ πάντες γερουσιασταὶ Καρχηδονίων οἱ μετ᾽ αὐτοῦ καὶ πάντες Καρχηδόνιοι στρατευόμενοι μετ᾽ αὐτοῦ πρὸς Ξενοφάνη Κλεομάχου Ἀθηναῖον πρεσβευτήν, ὃν ἀπέστειλε πρὸς ἡμᾶς Φίλιππος ὁ βασιλεὺς Δημητρίου ὑπὲρ αὑτοῦ καὶ Μακεδόνων καὶ τῶν συμμάχων, [2] ἐναντίον Διὸς καὶ Ἥρας καὶ Ἀπόλλωνος, ἐναντίον δαίμονος Καρχηδονίων καὶ Ἡρακλέους καὶ Ἰολάου, ἐναντίον Ἄρεως, Τρίτωνος, Ποσειδῶνος, ἐναντίον θεῶν τῶν συστρατευομένων καὶ Ἡλίου καὶ Σελήνης καὶ Γῆς, ἐναντίον ποταμῶν καὶ λιμένων καὶ ὑδάτων, [3] ἐναντίον πάντων θεῶν ὅσοι κατέχουσι Καρχηδόνα, ἐναντίον θεῶν πάντων ὅσοι Μακεδονίαν καὶ τὴν ἄλλην Ἑλλάδα κατέχουσιν, ἐναντίον θεῶν πάντων τῶν κατὰ στρατείαν, ὅσοι τινὲς ἐφεστήκασιν ἐπὶ τοῦδε τοῦ ὅρκου. [4] Ἀννίβας ὁ στρατηγὸς εἶπε καὶ πάντες Καρχηδονίων γερουσιασταὶ οἱ μετ᾽ αὐτοῦ καὶ πάντες Καρχηδόνιοι οἱ στρατευόμενοι μετ᾽ αὐτοῦ, ὃ ἂν δοκῇ ὑμῖν καὶ ἡμῖν, τὸν ὅρκον τοῦτον θέσθαι περὶ φιλίας καὶ εὐνοίας καλῆς, φίλους καὶ οἰκείους καὶ ἀδελφούς, [5] ἐφ᾽ ᾧτ᾽ εἶναι σῳζομένους ὑπὸ βασιλέως Φιλίππου καὶ Μακεδόνων καὶ ὑπὸ τῶν ἄλλων Ἑλλήνων, ὅσοι εἰσὶν αὐτῶν σύμμαχοι, κυρίους Καρχηδονίους καὶ Ἀννίβαν τὸν στρατηγὸν καὶ τοὺς μετ᾽ αὐτοῦ καὶ τοὺς Καρχηδονίων ὑπάρχους, ὅσοι τοῖς αὐτοῖς νόμοις χρῶνται, καὶ Ἰτυκαίους, καὶ ὅσαι πόλεις καὶ ἔθνη Καρχηδονίων ὑπήκοα, καὶ τοὺς στρατιώτας καὶ τοὺς συμμάχους, [6] καὶ πάσας πόλεις καὶ ἔθνη, πρὸς ἅ ἐστιν ἡμῖν ἥ τε φιλία τῶν ἐν Ἰταλίᾳ καὶ Κελτίᾳ καὶ ἐν τῇ Λιγυστίνῃ, καὶ πρὸς οὕστινας ἡμῖν ἂν γένηται φιλία καὶ συμμαχία ἐν ταύτῃ τῇ χώρᾳ. [7] ἔσται δὲ καὶ Φίλιππος ὁ βασιλεὺς καὶ Μακεδόνες καὶ τῶν ἄλλων Ἑλλήνων οἱ σύμμαχοι, σῳζόμενοι καὶ φυλαττόμενοι ὑπὸ Καρχηδονίων τῶν συστρατευομένων καὶ ὑπὸ Ἰτυκαίων καὶ ὑπὸ πασῶν πόλεων καὶ ἐθνῶν ὅσα ἐστὶ Καρχηδονίοις ὑπήκοα, καὶ συμμάχων καὶ στρατιωτῶν, καὶ ὑπὸ πάντων ἐθνῶν καὶ πόλεων ὅσα ἐστὶν ἐν Ἰταλίᾳ καὶ Κελτίᾳ καὶ Λιγυστίνῃ, καὶ ὑπὸ τῶν ἄλλων, ὅσοι ἂν γένωνται σύμμαχοι ἐν τοῖς κατ᾽ Ἰταλίαν τόποις τούτοις. [8] οὐκ ἐπιβουλεύσομεν ἀλλήλοις οὐδὲ λόχῳ χρησόμεθα ἐπ᾽ ἀλλήλοις, μετὰ πάσης δὲ προθυμίας καὶ εὐνοίας ἄνευ δόλου καὶ ἐπιβουλῆς ἐσόμεθα πολέμιοι τοῖς πρὸς Καρχηδονίους πολεμοῦσι χωρὶς βασιλέων καὶ πόλεων καὶ λιμένων, πρὸς οὓς ἡμῖν εἰσιν ὅρκοι καὶ φιλίαι. [9] ἐσόμεθα δὲ καὶ ἡμεῖς πολέμιοι τοῖς πολεμοῦσι πρὸς βασιλέα Φίλιππον χωρὶς βασιλέων καὶ πόλεων καὶ ἐθνῶν, πρὸς οὓς ἡμῖν εἰσιν ὅρκοι καὶ φιλίαι. [10] ἔσεσθε δὲ καὶ ἡμῖν σύμμαχοι πρὸς τὸν πόλεμον, ὅς ἐστιν ἡμῖν πρὸς Ῥωμαίους, ἕως ἂν ἡμῖν καὶ ὑμῖν οἱ θεοὶ διδῶσι τὴν εὐημερίαν. [11] βοηθήσετε δὲ ἡμῖν, ὡς ἂν χρεία ᾖ καὶ ὡς ἂν συμφωνήσωμεν. [12] ποιησάντων δὲ τῶν θεῶν εὐημερίαν ἡμῖν κατὰ τὸν πόλεμον τὴν πρὸς Ῥωμαίους καὶ τοὺς συμμάχους αὐτῶν, ἂν ἀξιῶσι Ῥωμαῖοι συντίθεσθαι περὶ φιλίας, συνθησόμεθα, ὥστ᾽ εἶναι πρὸς ὑμᾶς τὴν αὐτὴν φιλίαν, [13] ἐφ᾽ ᾧτε μὴ ἐξεῖναι αὐτοῖς ἄρασθαι πρὸς ὑμᾶς μηδέποτε πόλεμον, μηδ᾽ εἶναι Ῥωμαίους κυρίους Κερκυραίων μηδ᾽ Ἀπολλωνιατῶν καὶ Ἐπιδαμνίων μηδὲ Φάρου μηδὲ Διμάλης καὶ Παρθίνων μηδ᾽ Ἀτιντανίας. [14] ἀποδώσουσι δὲ καὶ Δημητρίῳ τῷ Φαρίῳ τοὺς οἰκείους πάντας, οἵ εἰσιν ἐν τῷ κοινῷ τῶν Ῥωμαίων. [15] ἐὰν δὲ αἴρωνται Ῥωμαῖοι πρὸς ὑμᾶς πόλεμον ἢ πρὸς ἡμᾶς, βοηθήσομεν ἀλλήλοις εἰς τὸν πόλεμον, καθὼς ἂν ἑκατέροις ᾖ χρεία. [16] ὁμοίως δὲ καὶ ἐάν τινες ἄλλοι χωρὶς βασιλέων καὶ πόλεων καὶ ἐθνῶν, πρὸς ἃ ἡμῖν εἰσιν ὅρκοι καὶ φιλίαι. [17] ἐὰν δὲ δοκῇ ἡμῖν ἀφελεῖν ἢ προσθεῖναι πρὸς τόνδε τὸν ὅρκον, ἀφελοῦμεν ἢ προσθήσομεν ὡς ἂν ἡμῖν δοκῇ ἀμφοτέροις. [Cod. Urb. fol. 96 exc. ant. p. 193.] |
(Sur ces entrefaites, Philippe envoie une ambassade à Annibal. — Arrivée clandestine de ces députés. — Leur arrestation. — On saisit sur eux le texte du traité signé avec Annibal (3).) II.(4) Serment au traité est prêté, d'un côté, par Annibal, par Magon, Myrcal et Barmocal, par tous les sénateurs carthaginois ici présents, et par tous les soldats africains réunis en ce camp ; et de l'autre, par l'Athénien Xénophane, fils de Climaque, qu'a envoyé vers nous le roi Philippe, fils de Démétrius, en son nom et en celui des Macédoniens et de leurs alliés : [2] nous concluons cette alliance en présence de Jupiter, de Junon, d'Apollon, ainsi que du dieu suprême des Carthaginois, d'Hercule (5), et d'Iolaûs; en présence de Mars, de Triton, de Neptune ; en présence des divinités mêlées à l'expédition, le Soleil, la Lune et la Terre; en présence des fleuves, des prairies et des eaux; [3] en présence de tous les dieux qui veillent sur Carthage et de tous ceux qui gouvernent la Macédoine et le reste de la Grèce, et des divinités guerrières qui président à ce serment. [4] Le général Annibal et les sénateurs qui l'accompagnent, toutes les troupes carthaginoises qu'il commande ont dit : « Soit fait, avec votre bon plaisir et le nôtre, ce traité de sincère amitié et de mutuelle bienveillance : ne voyons plus en nous que des amis , des frères et des parents. [5] Philippe , les Macédoniens et tous les autres Grecs ses alliés veilleront à la sûreté commune, d'abord des Carthaginois eux-mêmes, du général Annibal, de tous ceux qui l'ont suivi ; [6] ensuite à celle des peuples qui, établis sur les terres du peuple de Carthage, jouissent des mêmes droits que lui ; à celle d'Utique, des villes et cités leurs sujettes, de leurs soldats, de leurs alliée, et enfin de toutes les provinces et places avec qui nous avons déjà amitié, en Italie, en Gaule, en Ligurie, ou qui pourraient, dans l'avenir, s'unir à nous. [7]De même Philippe , les Macédoniens et tous les Grecs qui lui sont alliés, sont placés sous la sauvegarde des armées carthaginoises, des habitants d'Utique, de toutes les villes et peuplades soumises à Carthage , de leurs troupes, des places et des peuples qui, en Italie, en Gaule, en Ligurie et autres provinces, ont embrassé le parti de Carthage. [8] Nous ne nous tendrons pas mutuellement d'embûches, et n'emploierons ni ruse , ni dol à l'égard les uns des autres. [9] Les Macédoniens, sans arrière-pensée ni fourbe, se déclarèrent, en fidèles alliés, ennemis des ennemis de Carthage, excepté à l'égard des rois, villes et ports auxquels l'amitié et les serments les lient déjà. [10] D'autre part, les Carthaginois traiteront en ennemis les ennemis du roi Philippe, à l'exception des villes, rois et nations à qui ils sont unis par l'amitié et par le serment. [11] Les Macédoniens seconderont Carthage dans la guerre qu'elle soutient contre les Romains, jusqu'à ce que les dieux y aient mis une heureuse fin. [11] Ils lui prêteront aide et appui tant qu'il sera nécessaire, d'après les conventions du traité. [12] Si les dieux nous accordent, à nous nations contractantes, de réussir dans cette lutte contre Rome et contre ses alliés, et que les Romains demandent la paix, nous ne la leur accorderons qu'à ces conditions expresses : que l'amitié de Rome comprenne à la fois les Macédoniens et les Carthaginois ; [13] qu'ils ne puissent jamais déclarer la guerre à la Macédoine ni s'établir à Corcyre, à Apollonie, à Épidamne, à Pharos, à Dimale, à Parthénum, à Atentanie ; [14] qu'ils rendent à Démétrius de Pharos ceux de ses parents qu'ils retiennent en Italie. [15] Si les Romains attaquent l'une ou l'autre nation , nous nous prêterons un mutuel appui, tant qu'il sera nécessaire. [16] Dans le cas où la guerre viendrait d'ailleurs, même intervention mutuelle, en exceptant toujours les rois, les villes et les pays avec qui nous avons antérieurement juré amitié. [17] Dans le cas où il plairait de retrancher de ce traité ou d'y ajouter quelque condition, nous le ferons à l'amiable. » ( Peu après ce traité, Philippe s'empara par trahison d') Oricon (6), située à l'entrée de l'Adriatique, à droite. |
III [1] Οὔσης δημοκρατίας παρὰ τοῖς Μεσσηνίοις, καὶ τῶν μὲν ἀξιολόγων ἀνδρῶν πεφυγαδευμένων, τῶν δὲ κατακεκληρουχημένων τὰς τούτων οὐσίας ἐπικρατούντων τῆς πολιτείας, δυσχερῶς ὑπέφερον τὴν τούτων ἰσηγορίαν οἱ μένοντες τῶν ἀρχαίων πολιτῶν. [Suidas v. Ἰσηγορεῖ.]
[2] Ὅτι Γόργος ὁ Μεσσήνιος οὐδενὸς ἦν δεύτερος Μεσσηνίων πλούτῳ καὶ γένει, διὰ δὲ τὴν ἄθλησιν κατὰ τὴν ἀκμὴν πάντων ἐνδοξότατος ἐγεγόνει τῶν περὶ τοὺς γυμνικοὺς ἀγῶνας φιλοστεφανούντων. [3] καὶ γὰρ κατὰ τὴν ἐπιφάνειαν καὶ κατὰ τὴν τοῦ λοιποῦ βίου προστασίαν, ἔτι δὲ κατὰ τὸ πλῆθος τῶν στεφάνων, οὐδενὸς ἐλείπετο τῶν καθ᾽ αὑτόν. [4] καὶ μὴν ὅτε καταλύσας τὴν ἄθλησιν ἐπὶ τὸ πολιτεύεσθαι καὶ τὸ πράττειν τὰ τῆς πατρίδος ὥρμησε, καὶ περὶ τοῦτο τὸ μέρος οὐκ ἐλάττω δόξαν ἐξεφέρετο τῆς πρότερον ὑπαρχούσης αὐτῷ, [5] πλεῖστον μὲν ἀπέχειν δοκῶν τῆς τοῖς ἀθληταῖς παρεπομένης ἀναγωγίας, πρακτικώτατος δὲ καὶ νουνεχέστατος εἶναι νομιζόμενος περὶ τὴν πολιτείαν. [Exc. Peir. p. 13. Suidas v. Γόργος.] |
(Polybe passe en Grèce. — Conduite de Philippe envers ses alliés. — Livré aux conseils de Démétrius de Pharos, il ne ménage plus les Péloponésiens. — Il dévoile son odieux caractère à Messène. — État de la Messénie. ) III. (7) La démocratie était alors en vigueur dans la Messénie : et comme les hommes les plus illustres par leur naissance s'étaient vus contraints de fuir, ceux qui s'étaient emparés des biens des émigrés étaient maîtres absolus du pouvoir ; les anciens citoyens qui étaient demeurés dans la ville supportaient avec peine d'être sur le même pied que ces nouveaux parvenus. (Parmi ces mécontents était Gorgus.) [2] Gorgus ne le cédait à personne par la richesse et la naissance ; comme athlète, dans sa jeunesse, il avait été le plus célèbre de tous ceux qui prétendaient à la palme des jeux gymniques. [3] Sa beauté, le train qu'il menait, le nombre de ses couronnes lui donnèrent le premier rang. [4] Lorsque, laissant là le métier d'athlète, il s'adonna à la politique et se mêla du gouvernement, il sut encore acquérir sur cette nouvelle scène la même gloire que sur l'ancienne ; [5] il n'eut jamais cette rudesse qui d'ordinaire est le partage des athlètes, et, de l'avis de tous, passa pour un homme d'une sagesse, d'une habileté consommée dans la conduite des affaires. |
[1] Ἐγὼ δὲ κατὰ τὸ παρὸν ἐπιστήσας τὴν διήγησιν βραχέα βούλομαι διαλεχθῆναι περὶ Φιλίππου, διὰ τὸ ταύτην τὴν ἀρχὴν γενέσθαι τῆς εἰς τοὔμπαλιν μεταβολῆς αὐτοῦ καὶ τῆς ἐπὶ χεῖρον ὁρμῆς καὶ μεταθέσεως. [2] δοκεῖ γάρ μοι τοῖς καὶ κατὰ βραχὺ βουλομένοις τῶν πραγματικῶν ἀνδρῶν περιποιεῖσθαι τὴν ἐκ τῆς ἱστορίας διόρθωσιν ἐναργέστατον εἶναι τοῦτο παράδειγμα. [3] καὶ γὰρ διὰ τὸ τῆς ἀρχῆς ἐπιφανὲς καὶ διὰ τὸ τῆς φύσεως λαμπρὸν ἐκφανεστάτας συμβαίνει καὶ γνωριμωτάτας γεγονέναι πᾶσι τοῖς Ἕλλησι τὰς εἰς ἑκάτερον τὸ μέρος ὁρμὰς τοῦ βασιλέως τούτου, παραπλησίως δὲ καὶ τὰ συνεξακολουθήσαντα ταῖς ὁρμαῖς ἑκατέραις ἐκ παραθέσεως. [4] ὅτι μὲν οὖν αὐτῷ μετὰ τὸ παραλαβεῖν τὴν βασιλείαν τά τε κατὰ Θετταλίαν καὶ Μακεδονίαν καὶ συλλήβδην τὰ κατὰ τὴν ἰδίαν ἀρχὴν οὕτως ὑπετέτακτο καὶ συνέκλινε ταῖς εὐνοίαις ὡς οὐδενὶ τῶν πρότερον βασιλέων, καίτοι νέῳ ὄντι παραλαβόντι τὴν Μακεδόνων δυναστείαν, εὐχερὲς καταμαθεῖν ἐκ τούτων. [5] συνεχέστατα γὰρ αὐτοῦ περισπασθέντος ἐκ Μακεδονίας διὰ τὸν πρὸς Αἰτωλοὺς καὶ Λακεδαιμονίους πόλεμον, οὐχ οἷον ἐστασίασέ τι τῶν προειρημένων ἐθνῶν, ἀλλ᾽ οὐδὲ τῶν περιοικούντων ἐτόλμησε βαρβάρων οὐδεὶς ἅψασθαι τῆς Μακεδονίας. [6] καὶ μὴν περὶ τῆς Ἀλεξάνδρου καὶ Χρυσογόνου καὶ τῶν ἄλλων φίλων εὐνοίας καὶ προθυμίας εἰς αὐτὸν οὐδ᾽ ἂν εἰπεῖν τις δύναιτ᾽ ἀξίως. τὴν δὲ Πελοποννησίων καὶ Βοιωτῶν, [7] ἅμα δὲ τούτοις Ἠπειρωτῶν, Ἀκαρνάνων, ... ὅσων ἑκάστοις ἀγαθῶν ἐν βραχεῖ χρόνῳ παραίτιος ἐγένετο. [8] καθόλου γε μήν, εἰ δεῖ μικρὸν ὑπερβολικώτερον εἰπεῖν, οἰκειότατ᾽ ἂν οἶμαι περὶ Φιλίππου τοῦτο ῥηθῆναι, διότι κοινός τις οἷον ἐρώμενος ἐγένετο τῶν Ἑλλήνων διὰ τὸ τῆς αἱρέσεως εὐεργετικόν. [9] ἐκφανέστατον δὲ καὶ μέγιστον δεῖγμα περὶ τοῦ τί δύναται προαίρεσις καλοκἀγαθικὴ καὶ πίστις, τὸ πάντας Κρηταιεῖς συμφρονήσαντας καὶ τῆς αὐτῆς μετασχόντας συμμαχίας ἕνα προστάτην ἑλέσθαι τῆς νήσου Φίλιππον, καὶ ταῦτα συντελεσθῆναι χωρὶς ὅπλων καὶ κινδύνων, ὃ πρότερον οὐ ῥᾳδίως ἂν εὕροι τις γεγονός. [10] ἀπὸ τοίνυν τῶν κατὰ Μεσσηνίους ἐπιτελεσθέντων ἅπαντα τὴν ἐναντίαν ἐλάμβανε διάθεσιν αὐτῷ. καὶ τοῦτο συνέβαινε κατὰ λόγον. [11] τραπεὶς γὰρ ἐπὶ τὴν ἀντικειμένην προαίρεσιν τῇ πρόσθεν, καὶ ταύτῃ προστιθεὶς ἀεὶ τἀκόλουθον, ἔμελλε καὶ τὰς τῶν ἄλλων διαλήψεις περὶ αὑτοῦ τρέψειν εἰς τἀναντία καὶ ταῖς τῶν πραγμάτων συντελείαις ἐγκυρήσειν ἐναντίαις ἢ πρότερον. [12] ὃ καὶ συνέβη γενέσθαι. δῆλον δὲ τοῦτ᾽ ἔσται τοῖς προσέχουσιν ἐπιμελῶς διὰ τῶν ἑξῆς ῥηθησομένων πράξεων. [Exc. Peir. p. 13.] |
( Philippe aigrit les deux partis en l'absence d'Aratus, au lieu de les concilier. — Dissensions intestines.— Magistrats massacrés (8). — A ce propos, digression. ) IV. (9) Je veux interrompre un instant cette histoire, et dire quelques mots sur Philippe, parce qu'ici commencent la révolution qui s'opère dans son caractère, sa conversion, son emportement au mal. [2] Il me semble que pour les hommes d'État qui veulent retirer de l'histoire quelque enseignement, il ne saurait y avoir de plus frappante leçon que l'exemple de ce prince; [3] car, l'éclat même de son règne et la distinction naturelle de son esprit ont mis dans une vive lumière et exposé aux regards de tous les Grecs non-seulement les bons et les mauvais sentiments par où passa Philippe, mais encore les effets contraires de ces diverses alternatives. [4] Que lors de son avènement au trône, par exemple , la Thessalie, la Macédoine et toutes les provinces de son empire lui aient montré plus de soumission et d'amour qu'à aucun autre roi, malgré sa jeunesse, il est facile de le conclure de ce qui suit. [5] Bien qu'il fût souvent arraché à son royaume par la guerre contre les Étoliens et les Lacédémomiens, nulle révolte n'éclata parmi les peuples dont j'ai parlé, aucune même des nations barbares voisines n'osa toucher à la Macédoine. [6] Il n'est pas non plus d'expression pour rendre l'amour et le dévouement d'Alexandre (10), de Chrysogone et de quelques autres favoris à l'égard de ce prince, et on peut aisément se figurer l'affection que lui portèrent le Péloponnèse et la Béotie, [7] en reconnaissance des bienfaits dont il les combla coup sur coup, en si peu de temps. [8] Bref, on serait en droit d'affirmer que Philippe fut d'abord, par sa générosité, l'idole de la Grèce entière. [9] Une preuve éclatante, solennelle entre mille, de l'influence attachée à sa noble et franche conduite, c'est que les Crétois, ramenés enfin entre eux à la concorde, le choisirent pour chef de leur île entière, et que tout fut réglé sans l'intervention de la force et des armes : beau succès à peu près sans exemple. [10] Mais depuis son indigne conduite à Messène, les peuples entrèrent à son égard dans des sentiments tout contraires, comme il était naturel. [11] En adoptant des maximes opposées à celles qu'il avait suivies autrefois, et en faisant sentir à la Grèce les effets de ces nouveaux principes, il devait donner aux idées d'autrui une tournure nouvelle et arriver dans ses entreprises à des effets tout différents des premiers. [12] C'est ce qui eut lieu, et cette vérité deviendra manifeste aux yeux du lecteur parce que nous dirons plus tard. |
V. [1] Ὅτι Φιλίππου τοῦ βασιλέως Μακεδόνων τὴν τῶν Μεσσηνίων ἀκρόπολιν κατασχεῖν βουλομένου, καὶ φήσαντος βούλεσθαι πρὸς τοὺς προεστῶτας τῆς πόλεως θεάσασθαι τὴν ἀκρόπολιν καὶ θῦσαι τῷ Διί, ἀναβάντος μετὰ τῆς θεραπείας καὶ θύοντος, μετὰ ταῦτα κατὰ τὸν ἐθισμὸν ἐκ τῶν τυθέντων ἱερείων προσενεχθέντων αὐτῷ τῶν σπλάγχνων, δεξάμενος εἰς τὰς χεῖρας καὶ βραχὺ διακλίνας, ἤρετο προτείνων τοῖς περὶ τὸν Ἄρατον "τί δοκεῖ τὰ ἱερὰ σημαίνειν, πότερον ἐκχωρεῖν τῆς ἄκρας ἢ κρατεῖν αὐτῆς. [2] " ὁ μὲν οὖν Δημήτριος αὐτόθεν ἐκ τοῦ προβεβηκότος "εἰ μὲν μάντεως φρένας ἔχεις" ἔφη "ἐκχωρεῖν τὴν ταχίστην. εἰ δὲ βασιλέως πραγματικοῦ, τηρεῖν αὐτήν, ἵνα μὴ νῦν ἀφεὶς ζητῇς ἕτερον ἐπιτηδειότερον καιρόν. [3] οὕτως γὰρ ἑκατέρων τῶν κεράτων κρατῶν μόνως ἂν ὑποχείριον ἔχοις τὸν βοῦν", αἰνιττόμενος τὰ μὲν κέρατα τὸν Ἰθωμάταν καὶ τὸν Ἀκροκόρινθον, τὴν δὲ Πελοπόννησον τὸν βοῦν. [4] ὁ δὲ Φίλιππος ἐπιστρέψας πρὸς τὸν Ἄρατον "σὺ δὲ ταὐτὰ συμβουλεύεις;" ἔφη. τοῦ δ᾽ ἐπισχόντος, αὐτὸ λέγειν ἠξίου τὸ φαινόμενον. [5] ὁ δὲ διαπορήσας "εἰ μὲν χωρίς" ἔφη "τοῦ παρασπονδῆσαι Μεσσηνίους δύνῃ κρατεῖν τοῦ τόπου τούτου, συμβουλεύω κρατεῖν. [6] εἰ δὲ τοῦτον καταλαβὼν φρουρᾷ, πάσας ἀπολλύναι μέλλεις τὰς ἀκροπόλεις καὶ τὴν φρουράν, ᾗ παρέλαβες παρ᾽ Ἀντιγόνου φρουρουμένους τοὺς συμμάχους" [7] , λέγων τὴν πίστιν, "σκόπει μὴ καὶ νῦν κρεῖττον ᾖ τοὺς ἄνδρας ἐξαγαγόντα τὴν πίστιν αὐτοῦ καταλιπεῖν, καὶ ταύτῃ φρουρεῖν τοὺς Μεσσηνίους, ὁμοίως δὲ καὶ τοὺς λοιποὺς συμμάχους." [8] ὁ Φίλιππος κατὰ μὲν τὴν ἰδίαν ὁρμὴν ἕτοιμος ἦν παρασπονδεῖν, ὡς ἐκ τῶν ὕστερον πραχθέντων ἐγένετο καταφανής, [9] ἐπιτετιμημένος δὲ μικρῷ μὲν πρότερον ὑπὸ τοῦ νεωτέρου πικρῶς ἐπὶ τῇ τῶν ἀνδρῶν ἀπωλείᾳ, τότε δὲ μετὰ παρρησίας ἅμα καὶ μετ᾽ ἀξιώσεως λέγοντος τοῦ πρεσβυτέρου καὶ δεομένου μὴ παρακοῦσαι τῶν λεγομένων, ἐνετράπη. [10] καὶ λαβόμενος αὐτοῦ τῆς δεξιᾶς "ἄγωμεν τοίνυν" ἔφη "πάλιν τὴν αὐτὴν ὁδόν." [Cod. Urb. fol. 98 exc. ant. p. 194. Exc. Vat. p. 372 M. 26, 2 H.] |
(Aratus arrive le lendemain du massacre. — Il détourne le roi de s'emparer d'Ithome (11).) V. (12) [1] Philippe, qui souhaitait ardemment se rendre maître de la citadelle de Messène, dit un jour aux magistrats qu'il désirait visiter l'Acropole et sacrifier à Jupiter. Il s'y rendit, suivi d'un grand cortège, et lorsque pendant le sacrifice il eut reçu les entrailles des victimes, il les eut à peine en main, que se penchant quelque peu pour les présenter à Aratus et à ceux qui l'entouraient, il leur demanda ce qu'elles annonçaient , si elles marquaient qu'il fallût sortir de la citadelle ou bien s'y établir.[2] Aussitôt Démétrius, profitant de la circonstance : « Si tu n'as que les sentiments d'un devin, dit-il, nous devons partir d'ici ; si tu as ceux d'un roi, y demeurer, afin que tu ne sois pas, une fois hors de cette place, réduit à chercher une occasion meilleure de t'en emparer : [3] c'est seulement en tenant les deux cornes du bœuf que l'on peut l'abattre. » Par ces deux cornes, il faisait allusion à Ithome et à l'Acrocorinthe : le bœuf était le Pélopnonèse. [4] Philippe se tourna alors du côté d'Aratus et lui dit : « Et toi, que me conseilles-tu ? » Aratus se taisait; le roi le pressa de s'expliquer, et, après quelques moments d'hésitation, [5] Aratus lui répondit : « Peux-tu, sans trahir la foi jurée aux Messéniens, rester maître de cet endroit, fais-le. [6] Mais si en rétablissant dans cette citadelle, tu t'exposes à perdre toutes les autres et surtout la garde protectrice que tu as reçue d'Antigone, en retour de la protection même que tu accordes aux alliés [7] (il voulait dire la fidélité), vois alors s'il në vaut pas mieux emmener tes soldats, pour laisser ici la fidélité et conserver l'amour des Messéniens et des autres peuples qui te sont attachés. » [8] Philippe était dans le cœur fort disposé à violer la foi jurée, comme il devint évident par ce qu'il fit dans la suite : [9] mais déjà tout à l'heure amèrement blâmé par Aratus le fils d'avoir laissé égorger tant de nobles, et d'ailleurs touché de l'imposante franchise du père qui le suppliait d'écouter ses conseils, il abandonna son dessein, [10] et, prenant la main d'Aratus « Eh bien donc ! dit-il, reprenons le chemin par où nous sommes venus. » |
VI. [1] Ὅτι ὁ Ἄρατος, θεωρῶν τὸν Φίλιππον ὁμολογουμένως τόν τε πρὸς Ῥωμαίους ἀναλαμβάνοντα πόλεμον καὶ κατὰ τὴν πρὸς τοὺς συμμάχους αἵρεσιν ὁλοσχερῶς ἠλλοιωμένον, πολλὰς εἰσενεγκάμενος ἀπορίας καὶ σκήψεις μόλις ἀπετρέψατο τὸν Φίλιππον. [2] ἡμεῖς δέ, τοῦ κατὰ τὴν πέμπτην βύβλον ἡμῖν ἐν ἐπαγγελίᾳ καὶ φάσει μόνον εἰρημένου νῦν δι᾽ αὐτῶν τῶν πραγμάτων τὴν πίστιν εἰληφότος, βουλόμεθα προσαναμνῆσαι τοὺς συνεφιστάνοντας τῇ πραγματείᾳ, πρὸς τὸ μηδεμίαν τῶν ἀποφάσεων ἀναπόδεικτον μηδ᾽ ἀμφισβητουμένην καταλιπεῖν. [3] καθ᾽ ὃν γὰρ καιρὸν ἐξηγούμενοι τὸν Αἰτωλικὸν πόλεμον ἐπὶ τοῦτο τὸ μέρος τῆς διηγήσεως ἐπέστημεν, ἐν ᾧ Φίλιππον ἔφαμεν τὰς ἐν Θέρμῳ στοὰς καὶ τὰ λοιπὰ τῶν ἀναθημάτων θυμικώτερον καταφθεῖραι, καὶ δεῖν τούτων τὴν αἰτίαν οὐχ οὕτως ἐπὶ τὸν βασιλέα διὰ τὴν ἡλικίαν ὡς ἐπὶ τοὺς συνόντας αὐτῷ φίλους ἀναφέρειν, [4] τότε περὶ μὲν Ἀράτου τὸν βίον ἐφήσαμεν ἀπολογεῖσθαι τὸ μηδὲν ἂν ποιῆσαι μοχθηρόν, Δημητρίου δὲ τοῦ Φαρίου τὴν τοιαύτην εἶναι προαίρεσιν. [5] δῆλον δὲ τοῦτο ποιήσειν ἐπηγγειλάμεθα διὰ τῶν ἑξῆς ῥηθησομένων, εἰς τοῦτον ὑπερθέμενοι τὸν καιρὸν τὴν πίστιν τῆς προρρηθείσης ἀποφάσεως, [6] ἐν ᾧ παρὰ μίαν ἡμέραν Δημητρίου μὲν παρόντος, ὡς ἀρτίως ὑπὲρ τῶν κατὰ Μεσσηνίους ὑπεδείξαμεν, Ἀράτου δὲ καθυστερήσαντος, ἤρξατο Φίλιππος ἅπτεσθαι τῶν μεγίστων ἀσεβημάτων. [7] καὶ καθάπερ ἂν ἐγγευσάμενος αἵματος ἀνθρωπείου καὶ τοῦ φονεύειν καὶ παρασπονδεῖν τοὺς συμμάχους, οὐ λύκος ἐξ ἀνθρώπου κατὰ τὸν Ἀρκαδικὸν μῦθον, ὥς φησιν ὁ Πλάτων, ἀλλὰ τύραννος ἐκ βασιλέως ἀπέβη πικρός. [8] τούτου δ᾽ ἐναργέστερον ἔτι δεῖγμα τῆς ἑκατέρου γνώμης τὸ περὶ τῆς ἄκρας συμβούλευμα πρὸς τὸ μηδὲ περὶ τῶν κατ᾽ Αἰτωλοὺς διαπορεῖν. VII. ὧν ὁμολογουμένων εὐμαρὲς ἤδη συλλογίσασθαι τὴν διαφορὰν τῆς ἑκατέρου προαιρέσεως. [2] καθάπερ γὰρ νῦν Φίλιππος πεισθεὶς Ἀράτῳ διεφύλαξε τὴν πρὸς Μεσσηνίους πίστιν ἐν τοῖς κατὰ τὴν ἄκραν, καὶ μεγάλῳ, τὸ δὴ λεγόμενον, ἕλκει τῷ προγεγονότι περὶ τὰς σφαγὰς μικρὸν ἴαμα προσέθηκεν, [3] οὕτως ἐν τοῖς κατ᾽ Αἰτωλοὺς Δημητρίῳ κατακολουθήσας ἠσέβει μὲν εἰς τοὺς θεούς, τὰ καθιερωμένα τῶν ἀναθημάτων διαφθείρων, ἡμάρτανε δὲ περὶ τοὺς ἀνθρώπους, ὑπερβαίνων τοὺς τοῦ πολέμου νόμους, ἠστόχει δὲ τῆς σφετέρας προαιρέσεως, ἀπαραίτητον καὶ πικρὸν ἑαυτὸν ἀποδεικνύων ἐχθρὸν τοῖς διαφερομένοις. [4] ὁ δ᾽ αὐτὸς λόγος καὶ περὶ τῶν κατὰ Κρήτην. καὶ γὰρ ἐπ᾽ ἐκείνων Ἀράτῳ μὲν καθηγεμόνι χρησάμενος περὶ τῶν ὅλων, οὐχ οἷον ἀδικήσας, ἀλλ᾽ οὐδὲ λυπήσας οὐδένα τῶν κατὰ τὴν νῆσον, ἅπαντας μὲν εἶχε τοὺς Κρηταιεῖς ὑποχειρίους, ἅπαντας δὲ τοὺς Ἕλληνας εἰς τὴν πρὸς αὑτὸν εὔνοιαν ἐπήγετο διὰ τὴν σεμνότητα τῆς προαιρέσεως. [5] οὕτω πάλιν ἐπακολουθήσας Δημητρίῳ καὶ παραίτιος γενόμενος Μεσσηνίοις τῶν ἄρτι ῥηθέντων ἀτυχημάτων, ἅμα τὴν παρὰ τοῖς συμμάχοις εὔνοιαν καὶ τὴν παρὰ τοῖς ἄλλοις Ἕλλησιν ἀπέβαλε πίστιν. [6] τηλικαύτην τοῖς νέοις βασιλεῦσι ῥοπὴν ἔχει καὶ πρὸς ἀτυχίαν καὶ πρὸς ἐπανόρθωσιν τῆς ἀρχῆς ἡ τῶν παρεπομένων φίλων ἐκλογὴ καὶ κρίσις, ὑπὲρ ἧς οἱ πλείους οὐκ οἶδ᾽ ὅπως ῥᾳθυμοῦντες οὐδὲ τὴν ἐλαχίστην ποιοῦνται πρόνοιαν. [Exc. Peir. p. 17 et inde a 327, 20 ὅτι μεγάλην τοῖς νέοις β. Vat. p. 373 M. 26, 24 H.] |
( Aratus et Démétrius toujours en présence. — Aratus finit par quitter la cour. — Démétrius devient tout-puissant. — Histoire de l'Influence exercée par ces deux hommes sur l'esprit du prince (13).) VI. (14) [1] Aratus eut à peine vu Philippe se jeter dans une guerre ouverte contre les Romains et changer complètement de conduite à l'égard de ses alliés, qu'imaginant mille raisons, mille difficultés, il fit tout pour le détourner de ses desseins. [2] Nous avons au cinquième livre, sous la forme d'une simple assertion, et par anticipation , porté certain jugement qui maintenant est confirmé par les faits mêmes; nous voulons le rappeler ici au lecteur afin de ne laisser aucune de nos opinions sans démonstration suffisante. [3] Lorsque, racontant la guerre d'Étolie, nous dîmes que Philippe avait détruit avec trop de colère les portiques et les offrandes du temple de Therme, et qu'il fallait moins attribuer ce crime à ce prince encore si jeune qu'à ses conseillers, [4] nous ajoutâmes que la vie d'Aratus tout entière le défendait du reproche d'une telle impiété, mais qu'elle était dans le caractère de Démétrius de Pharos. [5] Nous promîmes même de justifier ces paroles par la suite, nous réservant dès lors de fournir la preuve de cette pure affirmation à l'époque [6] où, parce qu'Aratus fut en retard d'un seul jour, Philippe, poussé par Démétrius qui se trouvait à Messène, comme nous l'avons tout à l'heure montré en disant les malheurs de cette ville, s'abandonna à tous les crimes, [7] et où après avoir, pour ainsi dire, goûté du sang humain et savouré le plaisir de tuer et de trahir ses alliés, d'homme qu'il était, il ne se changea pas en loup, suivant la tradition arcadienne, comme dit Platon (15), mais de bon prince devint un insupportable tyran. [8] Les conseils que peu après donnèrent Aratus et Démétrius au sujet de la citadelle fournissent une nouvelle preuve plus éclatante encore de l'esprit qui animait ces deux hommes ; il n'est pas permis de douter sur qui retombe la responsabilité des crimes commis à Therme. VII. [1] Ce premier fait de Therme reconnu, rien de plus facile que de voir la différence des maximes suivies par l'un et l'autre. [2] En effet, Philippe, en obéissant aux avis d'Aratus, garda la foi promise aux Messéniens dans cette affaire de la citadelle, et appliqua ainsi, suivant le proverbe, quelque baume réparateur, quelque faible qu'il fût, sur la grande blessure qu'il avait faite à Messène, le massacre des nobles; [3] en Étolie, au contraire, pour avoir écouté Démétrius, il se rendit , par le pillage des offrandes, sacrilège envers les dieux, et par la violation des droits de la guerre, coupable envers les hommes ; il rompit enfin avec toute sa conduite passée en traitant ses ennemis comme un vainqueur implacable et cruel. [4] De même pour la Crète. Tant qu'il suivit les conseils d'Aratus, il ne se permit aucune injustice, ne fit verser aucune larme dans tout le pays, obtint des Cretois, par sa douceur, une absolue obéissance, et força l'amour de tous les Grecs, grâce à l'excellence de son gouvernement. [5] Mais lorsque ensuite, docile aux suggestions de Démétrius, il eut causé aux Messéniens les malheurs que nous avons racontés, il perdit à la fois et sa popularité chez ses alliés et son crédit dans la Grèce. [6] Tant le choix raisonné d'un ami a d'influence sur un jeune prince et contribue à établir solidement ou à compromettre sa puissance! Cependant, par une indifférence inconcevable, les rois, pour la plupart, n'y font nulle attention. |
VIII. [1] Ὅτι μετὰ τὴν ἐπιβουλὴν τὴν κατὰ Ἱερωνύμου τοῦ βασιλέως Συρακοσίων, ἐκχωρήσαντος τοῦ Θράσωνος, οἱ περὶ τὸν Ζώιππον καὶ Ἀδρανόδωρον πείθουσι τὸν Ἱερώνυμον εὐθέως πρεσβευτὰς πρὸς τὸν Ἀννίβαν πέμψαι. [2] προχειρισάμενος δὲ Πολύκλειτον τὸν Κυρηναῖον καὶ Φιλόδημον τὸν Ἀργεῖον, τούτους μὲν εἰς Ἰταλίαν ἀπέστειλε, δοὺς ἐντολὰς λαλεῖν ὑπὲρ κοινοπραγίας τοῖς Καρχηδονίοις, ἅμα δὲ καὶ τοὺς ἀδελφοὺς εἰς Ἀλεξάνδρειαν ἀπέπεμψεν. [3] Ἀννίβας δὲ τοὺς περὶ Πολύκλειτον καὶ Φιλόδημον ἀποδεξάμενος φιλανθρώπως, καὶ πολλὰς ἐλπίδας ὑπογράψας τῷ μειρακίῳ [Ἱερωνύμῳ], σπουδῇ πάλιν ἀπέπεμψε τοὺς πρέσβεις, σὺν δὲ τούτοις Ἀννίβαν τὸν Καρχηδόνιον, ὄντα τότε τριήραρχον, καὶ τοὺς Συρακοσίους Ἱπποκράτην καὶ τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ τὸν νεώτερον Ἐπικύδην. [4] συνέβαινε δὲ τούτους τοὺς ἄνδρας καὶ πλείω χρόνον ἤδη στρατεύεσθαι μετ᾽ Ἀννίβου, πολιτευομένους παρὰ Καρχηδονίοις διὰ τὸ φεύγειν αὐτῶν τὸν πάππον ἐκ Συρακουσῶν δόξαντα προσενηνοχέναι τὰς χεῖρας ἑνὶ τῶν Ἀγαθοκλέους υἱῶν Ἀγαθάρχῳ. [5] παραγενομένων δὲ τούτων εἰς τὰς Συρακούσας, καὶ τῶν μὲν περὶ Πολύκλειτον ἀποπρεσβευσάντων, τοῦ δὲ Καρχηδονίου διαλεχθέντος κατὰ τὰς ὑπ᾽ Ἀννίβου δεδομένας ἐντολάς, εὐθέως ἕτοιμος ἦν κοινωνεῖν Καρχηδονίοις τῶν πραγμάτων. [6] καὶ τόν τε παραγεγονότα πρὸς αὑτὸν Ἀννίβαν ἔφη δεῖν πορεύεσθαι κατὰ τάχος εἰς τὴν Καρχηδόνα, καὶ παρ᾽ αὑτοῦ συμπέμπειν ἐπηγγείλατο τοὺς διαλεχθησομένους τοῖς Καρχηδονίοις. IX. [1] Κατὰ δὲ τὸν καιρὸν τοῦτον ὁ τεταγμένος ἐπὶ Λιλυβαίου στρατηγὸς τῶν Ῥωμαίων ταῦτα πυνθανόμενος ἔπεμψε πρὸς Ἱερώνυμον πρέσβεις τοὺς ἀνανεωσομένους τὰς πρὸς τοὺς προγόνους αὐτοῦ συντεθειμένας συνθήκας. [2] ὁ δ᾽ Ἱερώνυμος ἔτ᾽ ἐγγὺς ἐπόντων τῶν πρεσβευτῶν [εἴτ᾽ ἐν μισειόντων] τῶν Καρχηδονίων, ἔφη συλλυπεῖσθαι τοῖς Ῥωμαίοις ὅτι κακοὶ κακῶς ἐν ταῖς κατὰ τὴν Ἰταλίαν μάχαις ἀπολώλασιν ὑπὸ Καρχηδονίων. [3] τῶν δὲ καταπλαγέντων τὴν ἀστοχίαν, ὅμως δὲ προσπυθομένων τίς λέγει ταῦτα περὶ αὐτῶν, ἔδειξε τοὺς Καρχηδονίους παρόντας, καὶ τούτους ἐκέλευσε διελέγχειν, εἴ τι τυγχάνουσι ψευδόμενοι. [4] τῶν δὲ φησάντων οὐ πάτριον εἶναι σφίσι πιστεύειν τοῖς πολεμίοις, παρακαλούντων δὲ μηδὲν ποιεῖν παρὰ τὰς συνθήκας, ὅτι τοῦτο καὶ δίκαιόν ἐστι καὶ συμφέρον αὐτῷ μάλιστ᾽ ἐκείνῳ, περὶ μὲν τούτων. ἔφη βουλευσάμενος αὐτοῖς πάλιν διασαφήσειν, [5] ἤρετο δὲ πῶς πρὸ τῆς τελευτῆς τοῦ πάππου πλεύσαντες ἕως τοῦ Παχύνου πεντήκοντα ναυσὶ πάλιν ἀνακάμψαιεν. [6] συμβεβήκει δὲ Ῥωμαίους βραχεῖ χρόνῳ πρότερον ἀκούσαντας Ἱέρωνα μετηλλαχέναι, καὶ διαγωνιάσαντας μή τι νεωτερίσωσιν ἐν ταῖς Συρακούσαις καταφρονήσαντες τῆς τοῦ καταλελειμμένου παιδὸς ἡλικίας, πεποιῆσθαι τὸν ἐπίπλουν, πυθομένους δὲ τὸν Ἱέρωνα ζῆν αὖθις εἰς τὸ Λιλύβαιον ἀναδραμεῖν. [7] διὸ καὶ τότε παρομολογούντων πεποιῆσθαι μὲν τὸν ἐπίπλουν, θέλοντας ἐφεδρεῦσαι τῇ νεότητι τῇ 'κείνου καὶ συνδιαφυλάξαι τὴν ἀρχὴν αὐτῷ, προσπεσόντος δὲ ζῆν τὸν πάππον, ἀποπλεῦσαι πάλιν, [8] ῥηθέντων δὲ τούτων, πάλιν ὑπολαβὸν τὸ μειράκιον "ἐάσατε τοίνυν" ἔφη "κἀμὲ νῦν, ἄνδρες Ῥωμαῖοι, διαφυλάξαι τὴν ἀρχήν, παλινδρομήσαντα πρὸς τὰς Καρχηδονίων ἐλπίδας" [9] . οἱ δὲ Ῥωμαῖοι συνέντες τὴν ὁρμὴν αὐτοῦ, τότε μὲν κατασιωπήσαντες ἐπανῆλθον, καὶ διεσάφουν τὰ λεγόμενα τῷ πέμψαντι, τὸ δὲ λοιπὸν ἤδη προσεῖχον καὶ παρεφύλαττον ὡς πολέμιον. X. [1] Ἱερώνυμος δὲ προχειρισάμενος Ἀγάθαρχον καὶ Ὀνησιγένη καὶ Ἱπποσθένη πέμπει μετ᾽ Ἀννίβου πρὸς Καρχηδονίους, δοὺς ἐντολὰς ἐπὶ τοῖσδε ποιεῖσθαι τὰς συνθήκας, [2] ἐφ᾽ ᾧ Καρχηδονίους βοηθεῖν καὶ πεζικαῖς καὶ ναυτικαῖς δυνάμεσι, καὶ συνεκβαλόντας Ῥωμαίους ἐκ Σικελίας οὕτως διελέσθαι τὰ κατὰ τὴν νῆσον ὥστε τῆς ἑκατέρων ἐπαρχίας ὅρον εἶναι τὸν Ἱμέραν ποταμόν, ὃς μάλιστά πως δίχα διαιρεῖ τὴν ὅλην Σικελίαν. [3] οὗτοι μὲν οὖν ἀφικόμενοι πρὸς Καρχηδονίους διελέγοντο περὶ τούτων καὶ ταῦτ᾽ ἔπραττον, εἰς πᾶν ἑτοίμως συγκαταβαινόντων τῶν Καρχηδονίων. [4] οἱ δὲ περὶ τὸν Ἱπποκράτην, λαμβάνοντες εἰς τὰς χεῖρας τὸ μειράκιον τὰς μὲν ἀρχὰς ἐψυχαγώγουν, ἐξηγούμενοι τὰς ἐν Ἰταλίᾳ πορείας Ἀννίβου καὶ παρατάξεις καὶ μάχας, [5] μετὰ δὲ ταῦτα φάσκοντες μηδενὶ καθήκειν μᾶλλον τὴν ἁπάντων Σικελιωτῶν ἀρχὴν ὡς ἐκείνῳ, πρῶτον μὲν διὰ τὸ τῆς Πύρρου θυγατρὸς υἱὸν εἶναι Νηρηίδος, ὃν μόνον κατὰ προαίρεσιν καὶ κατ᾽ εὔνοιαν Σικελιῶται πάντες εὐδόκησαν σφῶν αὐτῶν ἡγεμόν᾽ εἶναι καὶ βασιλέα, δεύτερον δὲ κατὰ τὴν Ἱέρωνος τοῦ πάππου δυναστείαν. [6] καὶ τέλος ἐπὶ τοσοῦτον ἐξωμίλησαν τὸ μειράκιον ὥστε καθόλου μηδενὶ προσέχειν τῶν ἄλλων διὰ τὸ καὶ φύσει μὲν ἀκατάστατον ὑπάρχειν, ἔτι δὲ μᾶλλον ὑπ᾽ ἐκείνων τότε μετεωρισθέν. [7] ἀκμὴν τῶν περὶ Ἀγάθαρχον ἐν τῇ Καρχηδόνι τὰ προειρημένα διαπραττομένων, ἐπιπέμπει πρεσβευτάς, τὴν μὲν τῆς Σικελίας ἀρχὴν φάσκων αὑτῷ καθήκειν ἅπασαν, ἀξιῶν δὲ Καρχηδονίους μὲν βοηθεῖν περὶ Σικελίας, αὐτὸς δὲ Καρχηδονίοις ὑπισχνούμενος ἐπαρκεῖν εἰς τὰς κατὰ τὴν Ἰταλίαν πράξεις. [8] τὴν μὲν οὖν ὅλην ἀκαταστασίαν καὶ μανίαν καλῶς συνθεώμενοι Καρχηδόνιοι τοῦ μειρακίου, νομίζοντες δὲ κατὰ πολλοὺς τρόπους συμφέρειν σφίσι τὸ μὴ προέσθαι τὰ κατὰ τὴν Σικελίαν, [9] ἐκείνῳ μὲν ἅπαντα συγκατένευον, αὐτοὶ δὲ καὶ πρότερον ἤδη παρασκευασάμενοι ναῦς καὶ στρατιώτας, ἐγίνοντο πρὸς τὸ διαβιβάζειν τὰς δυνάμεις εἰς τὴν Σικελίαν. XI. [1] οἱ δὲ Ῥωμαῖοι ταῦτα πυνθανόμενοι πάλιν ἔπεμψαν πρὸς αὐτὸν πρέσβεις, διαμαρτυρόμενοι μὴ παραβαίνειν τὰς πρὸς τοὺς προγόνους αὐτοῦ τεθειμένας συνθήκας. [2] ὑπὲρ ὧν Ἱερώνυμος ἁθροίσας τὸ συνέδριον ἀνέδωκε διαβούλιον τί δεῖ ποιεῖν. [3] οἱ μὲν οὖν ἐγχώριοι τὴν ἡσυχίαν ἦγον, δεδιότες τὴν τοῦ προεστῶτος ἀκρισίαν. Ἀριστόμαχος δ᾽ ὁ Κορίνθιος καὶ Δάμιππος ὁ Λακεδαιμόνιος καὶ Αὐτόνους ὁ Θετταλὸς ἠξίουν ἐμμένειν ταῖς πρὸς Ῥωμαίους συνθήκαις. [4] Ἀδρανόδωρος δὲ μόνος οὐκ ἔφη δεῖν παριέναι τὸν καιρόν. εἶναι δὲ τὸν ἐνεστῶτα μόνον ἐν ᾧ κατακτήσασθαι δυνατόν ἐστι τὴν τῆς Σικελίας ἀρχήν. [5] τοῦ δὲ ταῦτ᾽ εἰπόντος, ἤρετο τοὺς περὶ τὸν Ἱπποκράτην ποίας μετέχουσι γνώμης. τῶν δὲ φησάντων τῆς Ἀδρανοδώρου, πέρας εἶχε τὸ διαβούλιον. καὶ τὰ μὲν τοῦ πολέμου τοῦ πρὸς Ῥωμαίους ἐκεκύρωτο τὸν τρόπον τοῦτον. [6] βουλόμενος δὲ μὴ σκαιῶς δοκεῖν ἀποκρίνεσθαι τοῖς πρεσβευταῖς, εἰς τηλικαύτην ἀστοχίαν ἐνέπεσε δι᾽ ἧς τοῖς Ῥωμαίοις οὐ μόνον δυσαρεστήσειν, ἀλλὰ καὶ προσκόπτειν ἔμελλε προφανῶς. [7] ἔφη γὰρ ἐμμενεῖν ἐν ταῖς συνθήκαις, ἐὰν αὐτῷ πρῶτον μὲν τὸ χρυσίον ἀποδῶσι πᾶν, ὃ παρ᾽ Ἱέρωνος ἔλαβον τοῦ πάππου, δεύτερον δὲ τὸν σῖτον ἐκ παντὸς ἀποκαταστήσωσι τοῦ χρόνου καὶ τὰς ἄλλας δωρεάς, ἃς εἶχον παρ᾽ ἐκείνου, τὸ δὲ τρίτον ὁμολογήσωσι τὴν ἐντὸς Ἱμέρα ποταμοῦ χώραν καὶ πόλεις εἶναι Συρακοσίων. [8] οἱ μὲν οὖν πρεσβευταὶ καὶ τὸ συνέδριον ἐπὶ τούτοις ἐχωρίσθησαν. οἱ δὲ περὶ τὸν Ἱερώνυμον ἀπὸ τούτων τῶν καιρῶν ἐνήργουν τὰ τοῦ πολέμου, καὶ τάς τε δυνάμεις ἥθροιζον καὶ καθώπλιζον τάς τε λοιπὰς χορηγίας ἡτοίμαζον. [Exc. De legat. p. 1.] |
(Retour en Italie — Alternative de succès et de défaites. — Défection de la Sicile, — Histoire de ce pays. — Mort d'Hiéron. — Avénement au trône d'Hiéronyme, neveu d'Hiéron et file de Gélon, — Changement de politique, — Ce prince choisit des ministres hostiles à Rome. — Thrason, seul fidèle aux Romains, est tué sur la fausse accusation d'avoir voulu assassiner le roi (16).) VIII. (17) [1] Après la tentative faite sur la personne d'Hiéronyme, roi de Syracuse, et la disparition de Thrason, Zoïppus et Andranodore persuadèrent au prince d'adresser aussitôt des ambassadeurs à Annibal. [2] Il choisit à ce sujet Polyclète de Cyrène, et Philodème d'Argos, et les fit partir pour l'Italie, avec ordre de parler aux Carthaginois d'un traité d'alliance; en même temps il dépécha ses frères à Alexandrie. [3] Annibal fit le plus gracieux accueil à Polyclète et à Philodème, flatta le jeune Hiéronyme des plus belles espérances, et lui envoya des députés parmi lesquels se trouvaient Annibal le Carthaginois, alors amiral, et Hippocrate avec son jeune frère Épicyde. [4] Ces derniers, tous deux Syracusains, servaient depuis longtemps dans le camp d'Annibal, et s'étaient faits citoyens de Carthage par suite de l'exil de leur père, que l'accusation d'avoir porté la main sur un des filsd'Agathocle, Agatharque, avait contraint de quitter Syracuse. [5] Lors donc que l'ambassade fut de retour dans cette ville, que Polyclète et Philodème eurent rendu compte de leur mission, et que le député carthaginois eut tenu le langage que lui dictaient es ordres d'Annibal, Hiéronyme se montra tout disposé à partager la fortune de Carthage. [5] En conséquence, il demanda au Carthaginois Annibal, envoyé près de lui, de se transporter au plus vite en Afrique, et promit de lui adjoindre quelques ambassadeurs particuliers chargés de régler l'affaire avec ses concitoyens. IX. [1] Sur ces entrefaites, le préteur romain (18) qui résidait à Lilybée, à la nouvelle de telles conférences, députa vers Hiéronyme quelques commissaires pour lui rappeler les traités signés avec ses ancêtres. [2] Mais le prince, qu'importunait cette ambassade, répondit qu'il plaignait les Romains de s'être, en lâches qu'ils étaient, laissé honteusement vaincre par les Carthaginois. [3] Comme les commissaires, étonnés de cette dureté, lui demandaient qui lui conseillait ces paroles, il leur montra les Carthaginois qui l'entouraient et les pria de leur prouver, s'il était possible, qu'ils avaient menti. [4] Les Romains reprirent qu'ils n'avaient pas coutume de consulter leurs ennemis et l'engagèrent à ne rien oser contre les traités, parce qu'une conduite modérée serait à la fois plus juste et pour lui plus profitable. Hiéronyme déclara qu'il en délibérerait et leur ferait connaître ses intentions. [5] Il leur demanda encore pourquoi, après avoir poussé avec cinquante vaisseaux jusqu'au cap Pachynum, sur la fausse nouvelle de la mort de son oncle, ils avaient ensuite regagné Lilybée. [6] En effet les Romains, peu auparavant, informés à tort que Hiéron n'était plus, et craignant que les Syracusains, enhardis par l'âge du prince, qui restait sur le trône, ne tentassent quelque révolution, s'étaient avancés jusqu'à Pachynum; puis, instruits que Hiéron n'était pas mort, ils avaient rebroussé chemin. [7] Les députés reconnurent ce fait et dirent que les Romains avaient porté leurs vaisseaux en avant pour veiller sur la jeunesse du roi et lui garantir le trône, mais qu'ensuite, certains que Hiéron vivait encore, [8] ils avaient cru devoir se retirer. « Eh bien donc, reprit Hiéronyme, laissez-moi aussi, Romains, changer de manœuvre et garder seul ma puissance en me repliant vers l'alliance de Carthage. » [9] Les Romains, suffisamment éclairés sur ses intentions, prirent congé du prince sans rien ajouter, et allèrent aussitôt faire leur rapport au chef qui les avait envoyés. Dès lors ils eurent l'œil sur le roi et s'en défièrent comme d'un ennemi. X. [1] Hiéronyme choisit pour commissaires Agatharqué, Onésigène, Hipposthène, et les envoya, avec Annibal, auprès des Carthaginois pour conclure un traité aux conditions suivantes : [2] « Les Carthaginois fourniront à Hiéronyme des subsides de terre et de mer, et quand les Romains auront été chassés de la Sicile, l'île sera divisée de telle manière que les deux provinces syracusaine et carthaginoise aient pour limite le fleuve Himère, qui dans sa plus grande étendue coupe la Sicile en deux parties égales. [3] Les députés se rendirent à Carthage, et après quelques entrevues terminèrent promptement cette affaire : [4] les Carthaginois consentirent à tout. Cependant , durant la négociation même, Hippocrate et Épicyde, qui disposaient du jeune roi et qui déjà l'avaient charmé par le récit des marches, des batailles, des succès d'Annibal en Italie, [5] continuèrent leur œuvre en lui faisant entendre que plus que tout autre il pouvait prétendre au commandement de la Sicile entière, d'abord comme fils de Néréis, fille de Pyrrhus, que seul les Siciliens, par choix et par amour, avaient reconnu comme leur roi et leur chef commun , et ensuite par les droits qu'il tenait de son oncle Hiéron. [6] Enfin ils s'emparèrent si bien de son esprit, que naturellement mobile, et d'ailleurs exalté par ces perfides conseillers, Hiéronyme n'eut plus d'autre pensée que cette domination universelle, [7] et qu'au moment même où Agatharque remplissait à Carthage la mission que nous avons dite, il envoya une seconde ambassade pour réclamer l'empire de toute la Sicile et demander aux Carthaginois de lui prêter main-forte, avec promesse de les secourir dans leur expédition d'Italie. [8] Les Carthaginois ne se dissimulaient pas combien était grande l'inconséquence, ou pour mieux dire la folie du jeune Hiéronyme ; mais ils savaient qu'illeur importait avant tout de ne pas négliger la Sicile. [9] Ils entrèrent donc dans tous ses caprices ; et comme ils avaient déjà préparé des troupes et des vais-peaux , ils s'occupèrent de les faire passer à Syracuse. XI. [1] Les Romains, informés de ces nouvelles intrigues , envoyèrent une seconde fois au roi quelques ambassadeurs pour le prier de ne point rompre les anciens traités. [2] Hiéronyme à ce propos rassembla son conseil et lui demanda ce qu'il devait faire. [3] Les Syracusains, craignant la colère du prince gardèrent le silence; mais Aristomaque de Corinthe, Damippe de Lacédémone, Antinous de Thessalie, ouvrirent l'avis de rester fidèles aux Romains. [4] Andranodore seul dit qu'il ne fallait pas laisser échapper une occasion si belle; que celle qui s'offrait était la seule où il fût possible de conquérir l'empire de la Sicile. [5] Lorsque Andranodore eut parlé, Hiéronyme demanda à Hippocrate quelle était son opinion. Il répondit qu'il partageait celle d'Andranodore, et la délibération fut fermée. Ainsi se décida la guerre contre Rome. [6] Hiéronyme voulut paraître habile dans sa réponse aux commissaires romains, etil s'y montra d'une maladresse qui n'était pas faite seulement pour leur déplaire, mais encore pour les irriter. [7] Il leur dit qu'il leur demeurerait fidèle s'ils voulaient rendre tout l'or qu'ils avaient pris à son oncle Hiéron, s'ils restituaient le blé et les présents qu'ils avaient reçus de ce prince, s'ils consentaient à livrer aux Syracusains les campagnes et les villes en deçà du fleuve Himère. [8] A ces mots, les députés et le conseil se séparèrent. Hiéronyme s'occupa des préparatifs de guerre, rassembla des troupes, les arma, et réunit toutes les provisions nécessaires. |
XII. [1] Ἡ γὰρ τῶν Λεοντίνων πόλις τῷ μὲν ὅλῳ κλίματι τέτραπται πρὸς τὰς ἄρκτους, [2] ἔστι δὲ διὰ μέσης αὐτῆς αὐλὼν ἐπίπεδος, ἐν ᾧ συμβαίνει τάς τε τῶν ἀρχείων καὶ δικαστηρίων κατασκευὰς καὶ καθόλου τὴν ἀγορὰν ὑπάρχειν. [3] τοῦ δ᾽ αὐλῶνος παρ᾽ ἑκατέραν τὴν πλευρὰν παρήκει λόφος, ἔχων ἀπορρῶγα συνεχῆ. τὰ δ᾽ ἐπίπεδα τῶν λόφων τούτων ὑπὲρ τὰς ὀφρῦς οἰκιῶν ἐστι πλήρη καὶ ναῶν. [4] δύο δ᾽ ἔχει πυλῶνας ἡ πόλις, ὧν ὁ μὲν ἐπὶ τοῦ πρὸς μεσημβρίαν πέρατός ἐστιν οὗ προεῖπον αὐλῶνος, φέρων ἐπὶ Συρακούσας, ὁ δ᾽ ἕτερος ἐπὶ τοῦ πρὸς ἄρκτους, ἄγων ἐπὶ τὰ Λεοντῖνα καλούμενα πεδία καὶ τὴν γεωργήσιμον χώραν. [5] ὑπὸ δὲ τὴν μίαν ἀπορρῶγα, τὴν πρὸς τὰς δύσεις, παραρρεῖ ποταμός, ὃν καλοῦσι Λίσσον. [6] τούτῳ δὲ κεῖνται παράλληλοι καὶ πλείους ὑπ᾽ αὐτὸν τὸν κρημνὸν οἰκίαι συνεχεῖς, ὧν μεταξὺ καὶ τοῦ ποταμοῦ συμβαίνει τὴν προειρημένην ὁδὸν ὑπάρχειν. [Cod. Urb. fol. 96 exc. ant. p. 193.] |
( Hiéronyme, pour achever ses desseins, se rend à Léontium (19) .— Il y est assassiné. — A ce sujet, description de la ville. ) XII. [1] La ville de Léontium est au nord. [2] Elle est diamétralement traversée par une plaine où se trouvent les salles de séance des magistrats, les tribunaux et le marché. [3] Sur les deux cotée de cette vallée, s'élève une double colline aux flancs escarpés. Le plateau qui couronne ces hauteurs est couvert de maisons et de temples. [4] La ville a deux portes, l'une à l'extrémité de la plaine, au midi : elle conduit à Syracuse ; l'autre à l'extrémité opposée, au nord : elle mène dans la campagne de Léontium, au milieu de champs labourés. [5] Au pied d'une des deux collines, à l'ouest, coule une rivière qu'on appelle Lissus. [6] Sur une ligne parallèle au fleuve, se succèdent un grand nombre de maisons placées sous le rocher même. Entre les maisons et le fleuve est la route que nous avons dite (20). |
XIII. [1] Ὅτι τινὲς τῶν λογογράφων τῶν ὑπὲρ τῆς καταστροφῆς τοῦ Ἱερωνύμου γεγραφότων πολύν τινα πεποίηνται λόγον καὶ πολλήν τινα διατέθεινται τερατείαν, ἐξηγούμενοι μὲν τὰ πρὸ τῆς ἀρχῆς αὐτοῖς γενόμενα σημεῖα καὶ τὰς ἀτυχίας τὰς Συρακοσίων, [2] τραγῳδοῦντες δὲ τὴν ὠμότητα τῶν τρόπων καὶ τὴν ἀσέβειαν τῶν πράξεων, ἐπὶ δὲ πᾶσι τὸ παράλογον καὶ τὸ δεινὸν τῶν περὶ τὴν καταστροφὴν αὐτοῦ συμβάντων, ὥστε μήτε Φάλαριν μήτ᾽ Ἀπολλόδωρον μήτ᾽ ἄλλον μηδένα γεγονέναι τύραννον ἐκείνου πικρότερον. [3] καίτοι παῖς παραλαβὼν τὴν ἀρχήν, εἶτα μῆνας οὐ πλείους τριῶν καὶ δέκα βιώσας μετήλλαξε τὸν βίον. [4] κατὰ δὲ τὸν χρόνον τοῦτον ἕνα μέν τινα καὶ δεύτερον ἐστρεβλῶσθαι καί τινας τῶν φίλων καὶ τῶν ἄλλων Συρακοσίων ἀπεκτάνθαι δυνατόν, ὑπερβολὴν δὲ γεγονέναι παρανομίας καὶ παρηλλαγμένην ἀσέβειαν οὐκ εἰκός. [5] καὶ τῷ μὲν τρόπῳ διαφερόντως εἰκαῖον αὐτὸν γεγονέναι καὶ παράνομον φατέον, οὐ μὴν εἴς γε σύγκρισιν ἀκτέον οὐδενὶ τῶν προειρημένων τυράννων. [6] ἀλλά μοι δοκοῦσιν οἱ τὰς ἐπὶ μέρους γράφοντες πράξεις, ἐπειδὰν ὑποθέσεις εὐπεριλήπτους ὑποστήσωνται καὶ στενάς, πτωχεύοντες πραγμάτων ἀναγκάζεσθαι τὰ μικρὰ μεγάλα ποιεῖν καὶ περὶ τῶν μηδὲ μνήμης ἀξίων πολλούς τινας διατίθεσθαι λόγους. ἔνιοι δὲ καὶ δι᾽ ἀκρισίαν εἰς τὸ παραπλήσιον τούτοις ἐμπίπτουσιν. [7] ὅσῳ γὰρ ἄν τις εὐλογώτερον καὶ περὶ ταῦτα τὸν ἀναπληροῦντα τὰς βύβλους καὶ τὸν ἐπιμετροῦντα λόγον τῆς διηγήσεως εἰς Ἱέρωνα καὶ Γέλωνα διάθοιτο, παρεὶς Ἱερώνυμον. [8] καὶ γὰρ τοῖς φιληκόοις ἡδίων οὗτος καὶ τοῖς φιλομαθοῦσι τῷ παντὶ χρησιμώτερος. XIV. [1] 1. Ἱέρων μὲν γὰρ πρῶτον μὲν δι᾽ αὑτοῦ κατεκτήσατο τὴν Συρακοσίων καὶ τῶν συμμάχων ἀρχήν, οὐ πλοῦτον, οὐ δόξαν, οὐχ ἕτερον οὐδὲν ἐκ τῆς τύχης ἕτοιμον παραλαβών. [2] καὶ μὴν οὐκ ἀποκτείνας, οὐ φυγαδεύσας, οὐ λυπήσας οὐδένα τῶν πολιτῶν, δι᾽ αὑτοῦ βασιλεὺς κατέστη τῶν Συρακοσίων, [3] ὃ πάντων ἐστὶ παραδοξότατον, ἔτι δὲ τὸ μὴ μόνον κτήσασθαι τὴν ἀρχὴν οὕτως, ἀλλὰ καὶ διαφυλάξαι τὸν αὐτὸν τρόπον. [4] ἔτη γὰρ πεντήκοντα καὶ τέτταρα βασιλεύσας διετήρησε μὲν τῇ πατρίδι τὴν εἰρήνην, διεφύλαξε δ᾽ αὑτῷ τὴν ἀρχὴν ἀνεπιβούλευτον, διέφυγε δὲ τὸν ταῖς ὑπεροχαῖς παρεπόμενον φθόνον. [5] ὅς γε πολλάκις ἐπιβαλόμενος ἀποθέσθαι τὴν δυναστείαν ἐκωλύθη κατὰ κοινὸν ὑπὸ τῶν πολιτῶν. [6] εὐεργετικώτατος δὲ καὶ φιλοδοξότατος γενόμενος εἰς τοὺς Ἕλληνας μεγάλην μὲν αὑτῷ δόξαν, οὐ μικρὰν δὲ Συρακοσίοις εὔνοιαν παρὰ πᾶσιν ἀπέλιπε. [7] καὶ μὴν ἐν περιουσίᾳ καὶ τρυφῇ καὶ δαψιλείᾳ πλείστῃ διαγενόμενος ἔτη μὲν ἐβίωσε πλείω τῶν ἐνενήκοντα, διεφύλαξε δὲ τὰς αἰσθήσεις ἁπάσας, διετήρησε δὲ πάντα καὶ τὰ μέρη τοῦ σώματος ἀβλαβῆ. [8] τοῦτο δέ μοι δοκεῖ σημεῖον οὐ μικρόν, ἀλλὰ παμμέγεθες εἶναι βίου σώφρονος. [Exc. Peir. p. 9.] [9] Ὅτι Γέλων πλείω τῶν πεντήκοντα βιώσας ἐτῶν σκοπὸν προέθηκε κάλλιστον ἐν τῷ ζῆν, τὸ πειθαρχεῖν τῷ γεννήσαντι, καὶ μήτε πλοῦτον μήτε βασιλείας μέγεθος μήτ᾽ ἄλλο περὶ πλείονος ποιήσασθαι μηδὲν τῆς πρὸς τοὺς γονεῖς εὐνοίας καὶ πίστεως. [Exc. Peir. p. 13.] |
(Le prince mort, Polybe revenait sur son règne éphémère : de là une digression sur Hiéronyme, Hiéron et Gélon. ) XIII.(21) [1] Quelques-uns des historiens qui ont rappelé la mort d'Hiéronyme ont dépensé beaucoup d'éloquence et fait un grand usage du merveilleux pour raconter les malheurs de Syracuse sous sou règne, et les présages qui précédèrent son avènement ; [2] pour nous dire d'un ton dramatique la cruauté de son caractère, la férocité de sa conduite, et surtout les scènes étranges et sanglantes qui eurent lieu lors de sa mort. A les entendre, ni Phalaris, ni Apollodore, ni aucun autre tyran n'auraient été plus barbares. [3] Hiéronyme monta sur le trône encore enfant, et après un règne de douze ou treize mois, mourut. [4] Or que, durant cet espace, un ou deuxSyracusains aient été mis à la torture, que quelques-uns même de ses amis ou des citoyens en général aient été tués, il n'y a rien là d'impossible; [5] mais la vraisemblance s'oppose à ce qu'il ait poussé la malfaisance et la barbarie aussi loin qu'on le prétend. [6] Il faut reconnaître encore que par caractère il était inconstant et enclin à l'injustice; mais on ne saurait le comparer à aucun des tyrans que nous avons nommée. Il semble en vérité que les faiseurs d'histoires partielles, renfermés dans leurs sujets, trop resserrés et trop courts, se trouvent, faute de matière, réduits à grossir les objets et à bâtir mille phrases sur des choses sans intérêt. D'autres encore tombent dans ce défaut par manque de goût. [7] Combien, en effet, n'aurait-on pas plus justement réservé pour Hiéron et Gélon, au détriment d'Hiéronyme, ce luxe de développements destinés à remplir les livres et à les gonfler! [8] Ces détails eussent eu plus d'intérêt pour la curiosité, plus d'utilité pour la science. XIV. [1] Hiéron acquit l'empire absolu sur Syracuse et sur les alliés par son seul mérite, sans richesses, sans gloire, sans rien enfin qui lui préparât le trône, [2] et il ne tua, n'exila, ne vexa aucun citoyen pour parvenir, ô prodige ! à cette puissance. [3] Il exerça son autorité avec la même douceur qu'il l'avait acquise. [4] Pendant cinquante-quatre ans de règne il sut assurer à sa patrie la paix, mettre sa couronne à l'abri des attaques et éviter cette envie qui s'attache aux grandeurs. [5] Plusieurs fois, il témoigna l'intention d'abdiquer, et chaque fois il en fut empêché par la cité entière. [6] Magnifique à l'égard des Grecs, et désireux d'obtenir leurs suffrages, il laissa derrière lui un grand nom parmi eux, et mérita aux Syracusains une bienveillance singulière de leur part. [7] Au sein du luxe, de l'opulence et des plaisirs, il vécut cependant plus de quatre-vingt-dix ans, et conserva l'usage complet de ses sens et de ses membres : [8] marque bien éclatante, ce me semble, d'une vie tempérante! [9] Quant à Gélon (22), qui vécut plus de cinquante ans, il prit pour régler sa conduite cette belle maxime : obéir à son père et ne jamais placer la richesse, la majesté royale, en quelque lieu que ce soit, au-dessus de l'amour et du dévouement filial. |
Res Asiae
XV. [1] Περὶ δὲ τὰς Σάρδεις ἄπαυστοι καὶ συνεχεῖς ἀκροβολισμοὶ συνίσταντο καὶ κίνδυνοι καὶ νύκτωρ καὶ μεθ᾽ ἡμέραν, πᾶν γένος ἐνέδρας, ἀντενέδρας, ἐπιθέσεως ἐξευρισκόντων τῶν στρατιωτῶν κατ᾽ ἀλλήλων. περὶ ὧν γράφειν τὰ κατὰ μέρος οὐ μόνον ἀνωφελὲς ἀλλὰ καὶ μακρὸν ἂν εἴη τελέως. [2] τὸ δὲ πέρας, ἤδη τῆς πολιορκίας δεύτερον ἔτος ἐνεστώσης, Λαγόρας ὁ Κρής, τριβὴν ἔχων ἐν τοῖς πολεμικοῖς ἱκανήν, καὶ συνεωρακὼς ὅτι συμβαίνει τὰς ὀχυρωτάτας πόλεις ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ῥᾷστα γίνεσθαι τοῖς πολεμίοις ὑποχειρίους διὰ τὴν ὀλιγωρίαν τῶν ἐνοικούντων, ὅταν πιστεύσαντες ταῖς ὀχυρότησι ταῖς φυσικαῖς ἢ χειροποιήτοις ἀφυλακτῶσι καὶ ῥᾳθυμῶσι τὸ παράπαν, [3] καὶ τούτων αὐτῶν ἐπεγνωκὼς διότι συμβαίνει τὰς ἁλώσεις γίνεσθαι κατὰ τοὺς ὀχυρωτάτους τόπους καὶ δοκοῦντας ὑπὸ τῶν ἐναντίων ἀπηλπίσθαι, [4] καὶ τότε θεωρῶν κατὰ τὴν προϋπάρχουσαν δόξαν περὶ τῆς τῶν Σάρδεων ὀχυρότητος ἅπαντας ἀπεγνωκότας ὡς διὰ τοιαύτης πράξεως κυριεύσειν αὐτῆς, μίαν δὲ ταύτην ἔχοντας ἐλπίδα τοῦ διὰ τῆς ἐνδείας κρατήσειν τῆς πόλεως, [5] τοσούτῳ μᾶλλον προσεῖχε καὶ πάντα τρόπον ἠρεύνα, σπεύδων ἀφορμῆς τινος ἐπιλαβέσθαι τοιαύτης. [6] συνθεωρήσας δὲ τὸ κατὰ τὸν καλούμενον Πρίονα τεῖχος ἀφυλακτούμενον — οὗτος δ᾽ ἔστι τόπος ὁ συνάπτων τὴν ἄκραν καὶ τὴν πόλιν — ἐγίνετο περὶ τὴν ἐλπίδα καὶ τὴν ἐπίνοιαν ταύτην. [7] τὴν μὲν οὖν τῶν φυλαττόντων ῥᾳθυμίαν ἐκ τοιούτου τινὸς σημείου συνέβη θεωρῆσαι. [8] τοῦ τόπου κρημνώδους ὑπάρχοντος διαφερόντως, καὶ φάραγγος ὑποκειμένης, εἰς ἣν ῥιπτεῖσθαι συνέβαινε τοὺς ἐκ τῆς πόλεως νεκροὺς καὶ τὰς τῶν ἵππων καὶ τὰς τῶν ὑποζυγίων τῶν ἀποθνησκόντων κοιλίας, εἰς τοῦτον αἰεὶ τὸ τῶν γυπῶν καὶ τῶν ἄλλων ὀρνέων πλῆθος ἡθροίζετο. [9] συνθεωρήσας οὖν ὁ προειρημένος ἀνήρ, ὅτε πληρωθείη τὰ ζῷα, τὰς ἀναπαύσεις ἐπὶ τῶν κρημνῶν καὶ τοῦ τείχους ποιούμενα συνεχῶς, ἔγνω διότι κατ᾽ ἀνάγκην ἀφυλακτεῖται τὸ τεῖχος καὶ γίνεται τὸν πλεῖστον χρόνον ἔρημον. [10] λοιπὸν ἐπιμελῶς τὴν νύκτα προσπορευόμενος ἐξήταζε τὰς προσβάσεις καὶ θέσεις τῶν κλιμάκων. [11] εὑρίσκων δὲ κατά τινα τόπον καὶ καθ᾽ ἕνα τῶν κρημνῶν δυνατὴν οὖσαν, προσφέρει τῷ βασιλεῖ τὸν περὶ τούτων λόγον. XVI. [1] τοῦ δὲ δεξαμένου τὴν ἐλπίδα καὶ παρακαλέσαντος τὸν Λαγόραν ἐπιτελεῖν τὴν πρᾶξιν, αὐτὸς μὲν ὑπισχνεῖτο τὰ δυνατὰ ποιήσειν, [2] ἠξίου δὲ τὸν βασιλέα Θεόδοτον αὐτῷ τὸν Αἰτωλὸν καὶ Διονύσιον τὸν ἡγεμόνα τῶν ὑπασπιστῶν παρακελεύσαντα συστῆσαι συνεπιδοῦναι σφᾶς καὶ κοινωνῆσαι τῆς ἐπιβολῆς, διὰ τὸ δοκεῖν ἑκάτερον ἱκανὴν δύναμιν ἔχειν καὶ τόλμαν πρὸς τὴν ἐπινοουμένην πρᾶξιν. [3] τοῦ δὲ βασιλέως παραχρῆμα ποιήσαντος τὸ παρακαλούμενον, συμφρονήσαντες οἱ προειρημένοι καὶ κοινωσάμενοι περὶ πάντων ἑαυτοῖς ἐτήρουν νύκτα τὸ περὶ τὴν ἑωθινὴν μέρος ἔχουσαν ἀσέληνον. [4] λαβόντες δὲ τοιαύτην, ἐν ᾗ πράττειν ἔμελλον ἡμέρᾳ, τῇ πρότερον ὀψίας δείλης ἐπέλεξαν ἐκ παντὸς τοῦ στρατοπέδου πεντεκαίδεκα τοὺς εὐρωστοτάτους ἄνδρας καὶ τοῖς σώμασι καὶ ταῖς ψυχαῖς, οἵτινες ἔμελλον ἅμα μὲν προσοίσειν τὰς κλίμακας, ἅμα δὲ συναναβήσεσθαι καὶ μεθέξειν αὐτοῖς τῆς τόλμης. [5] μετὰ δὲ τούτους ἄλλους ἐπελέξαντο τριάκοντα τοὺς ἐν ἀποστήματι συνεφεδρεύσοντας, ἵν᾽ ἐπειδὰν ὑπερβάντες αὐτοὶ πρὸς τὴν παρακειμένην παραγένωνται πύλην, οὗτοι μὲν ἔξωθεν προσπεσόντες πειρῶνται διακόπτειν τοὺς στροφεῖς καὶ τὸ ζύγωμα τῶν πυλῶν, αὐτοὶ δὲ τὸν μοχλὸν ἔνδοθεν καὶ τὰς βαλανάγρας, [6] δισχιλίους δὲ τοὺς κατόπιν ἀκολουθήσοντας τούτοις, οὓς συνεισπεσόντας ἔδει καταλαβέσθαι τὴν τοῦ θεάτρου στεφάνην, εὐφυῶς κειμένην πρός τε τοὺς ἐκ τῆς ἄκρας καὶ πρὸς τοὺς ἐκ τῆς πόλεως. [7] τοῦ δὲ μὴ γενέσθαι μηδεμίαν ὑποψίαν τῆς ἀληθείας διὰ τὴν ἐπιλογὴν τῶν ἀνδρῶν, διέδωκε λόγον ὡς τοὺς Αἰτωλοὺς μέλλοντας εἰσπίπτειν διά τινος φάραγγος εἰς τὴν πόλιν, καὶ δέον ἐνεργῶς τούτους παραφυλάξαι πρὸς τὸ μηνυθέν. XVI. [1] Ἑτοίμων δὲ πάντων αὐτοῖς γενομένων, ἅμα τῷ κρυφθῆναι τὴν σελήνην λάθρᾳ πρὸς τοὺς κρημνοὺς οἱ περὶ τὸν Λαγόραν ἀφικόμενοι μετὰ τῶν κλιμάκων ὑπέστειλαν ἑαυτοὺς ὑπό τινα προπεπτωκυῖαν ὀφρύν. ἐπιγενομένης δὲ τῆς ἡμέρας, [2] καὶ τῶν μὲν φυλάκων ἀπολυομένων ἀπὸ τοῦ τόπου τούτου, τοῦ δὲ βασιλέως κατὰ τὸν ἐθισμὸν τοὺς μὲν εἰς τὰς ἐφεδρείας ἐκπέμποντος, τοὺς δὲ πολλοὺς εἰς τὸν ἱππόδρομον ἐξαγαγόντος καὶ παρατάττοντος, τὸ μὲν πρῶτον ἀνύποπτον ἦν πᾶσι τὸ γενόμενον. [3] προστεθεισῶν δὲ δυεῖν κλιμάκων, καὶ δι᾽ ἧς μὲν Διονυσίου, δι᾽ ἧς δὲ Λαγόρα πρῶτον πορευομένων, ἐγίνετο ταραχὴ καὶ κίνημα περὶ τὸ στρατόπεδον. [4] συνέβαινε γὰρ τοῖς μὲν ἐκ τῆς πόλεως καὶ τοῖς περὶ τὸν Ἀχαιὸν ἐκ τῆς ἄκρας ἀδήλους εἶναι τοὺς προσβαίνοντας διὰ τῆς προπεπτωκυίας ἐπὶ τὸν κρημνὸν ὀφρύος. τοῖς δ᾽ ἐκ τοῦ στρατοπέδου σύνοπτος ἦν ἡ τόλμα τῶν ἀναβαινόντων καὶ παραβαλλομένων. [5] διόπερ οἱ μὲν ἐκπεπληγμένοι τὸ παράδοξον, οἱ δὲ προορώμενοι καὶ δεδιότες τὸ συμβησόμενον, ἀχανεῖς ἅμα δὲ περιχαρεῖς ὄντες, ἕστασαν. ὅθεν ὁ βασιλεύς, [6] θεωρῶν τὸ περὶ τὴν ὅλην παρεμβολὴν κίνημα, καὶ βουλόμενος ἀποσπᾶν ἀπὸ τοῦ προκειμένου τούς τε παρ᾽ αὑτοῦ καὶ τοὺς ἐκ τῆς πόλεως, προῆγε τὴν δύναμιν καὶ προσέβαλε πρὸς τὰς ἐπὶ θάτερα πύλας κειμένας, Περσίδας δὲ προσαγορευομένας. Ἀχαιὸς δέ, [7] συνθεωρῶν ἐκ τῆς ἄκρας τὸ περὶ τοὺς ὑπεναντίους κίνημα παρηλλαγμένον τῆς συνηθείας, ἐπὶ πολὺ διηπορεῖτο δυσχρηστούμενος καὶ συννοῆσαι τὸ γινόμενον οὐδαμῶς δυνάμενος. [8] πλὴν ὅμως ἐξαπέστειλε τοὺς ἀπαντήσοντας εἰς τὴν πύλην. ὧν διὰ στενῆς καὶ κρημνώδους ποιουμένων τὴν κατάβασιν βραδεῖαν συνέβαινε γίνεσθαι τὴν ἐπικουρίαν. [9] ὁ δ᾽ ἐπὶ τῆς πόλεως τεταγμένος Ἀρίβαζος ἀκάκως ὥρμησε πρὸς τὰς πύλας, αἷς ἑώρα προσβάλλοντα τὸν Ἀντίοχον, καὶ τοὺς μὲν ἐπὶ τὸ τεῖχος ἀνεβίβαζε, τοὺς δὲ διὰ τῆς πύλης ἀφιεὶς εἴργειν τοὺς συνεγγίζοντας καὶ συμπλέκεσθαι παρεκελεύετο τοῖς πολεμίοις. XVIII. [1] Κατὰ δὲ τὸν καιρὸν τοῦτον οἱ περὶ τὸν Λαγόραν καὶ Θεόδοτον καὶ Διονύσιον ὑπερβάντες τοὺς κρημνοὺς ἧκον ἐπὶ τὴν ὑποκειμένην πύλην. [2] καὶ τινὲς μὲν αὐτῶν διεμάχοντο πρὸς τοὺς ἀπαντῶντας, οἱ δὲ διέκοπτον τοὺς μοχλούς. ἅμα δὲ τούτοις προσπεσόντες ἔξωθεν οἱ τεταγμένοι πρὸς τοῦτο τὸ μέρος τὸ παραπλήσιον ἐποίουν. [3] ταχὺ δὲ τῶν πυλῶν ἀνοιχθεισῶν, εἰσελθόντες οἱ δισχίλιοι κατελάβοντο τὴν τοῦ θεάτρου στεφάνην. [4] οὗ γινομένου πάντες ὥρμησαν ἀπὸ τῶν τειχῶν καὶ τῆς Περσίδος προσαγορευομένης πύλης, ἐφ᾽ ἣν πρότερον ἐβοήθησαν οἱ περὶ τὸν Ἀρίβαζον, σπεύδοντες παρεγγυᾶν ἐπὶ τοὺς εἰσπεπτωκότας. [5] τούτου δὲ συμβαίνοντος, κατὰ τὴν ἀποχώρησιν ἀνεῳγμένης τῆς πύλης, συνεισέπεσόν τινες τῶν παρὰ τοῦ βασιλέως, ἑπόμενοι τοῖς ὑποχωροῦσιν. [6] ὧν κρατησάντων τῆς πύλης, ἤδη τούτοις κατὰ τὸ συνεχὲς οἱ μὲν εἰσέπιπτον, οἱ δὲ τὰς παρακειμένας διέκοπτον πύλας. [7] οἱ δὲ περὶ τὸν Ἀρίβαζον καὶ πάντες οἱ κατὰ τὴν πόλιν ἐπὶ βραχὺ διαγωνισάμενοι πρὸς τοὺς εἰσεληλυθότας ὥρμησαν φεύγειν πρὸς τὴν ἄκραν. [8] οὗ συμβάντος οἱ μὲν περὶ τὸν Θεόδοτον καὶ Λαγόραν ἔμενον ἐπὶ τῶν κατὰ τὸ θέατρον τόπων, νουνεχῶς καὶ πραγματικῶς ἐφεδρεύοντες τοῖς ὅλοις, ἡ δὲ λοιπὴ δύναμις εἰσπεσοῦσα πανταχόθεν ἅμα κατειλήφει τὴν πόλιν. καὶ τὸ λοιπὸν ἤδη, [9] τῶν μὲν φονευόντων τοὺς ἐντυγχάνοντας, τῶν δὲ τὰς οἰκήσεις ἐμπιπρώντων, ἄλλων δὲ πρὸς τὰς ἁρπαγὰς καὶ τὰς ὠφελείας ὡρμηκότων, ἐγίνετο παντελὴς ἡ τῆς πόλεως καταφθορὰ καὶ διαρπαγή. [10] καὶ Σάρδεων μὲν τοῦτον τὸν τρόπον ἐγένετο κύριος Ἀντίοχος. [Cod. Urb. fol. 98 med. exc. ant. p. 194.] |
( (23) Révolte de la Sicile, momentanément apaisée par la mort d'Hiéronyme. — Bientôt nouveaux troubles en Sicile. — Nombreuses intrigues de palais. — Andranodore, Hippocrate, Épicyde, Théodo te et Sosis. — Les uns appellent le peuple à la liberté, les autres aspirent au trône (24)). (Affaires de Syrie. — Antiochus, roi de Syrie, vaincu à Raphia, reprend ses desseins contre Achéus (25), roi des provinces au delà du Taurus, — Vers l'époque oû les faits que nous avons dits se passaient en Italie, Antiochus assiégeait depuis un an Achéus dans Sardes. ) XV. (26) [1] Autour des murailles se multipliaient sans relâche les combats et les escarmouches. Nuit et jour les soldats renouvelaient entre eux les embuscades, les ruses , les attaques de toute sorte. Nous n'entrerons pas à ce sujet dans de petits détails : ce serait beaucoup trop long et parfaitement inutile. [2] Bref, on en était à la seconde année du siège lorsqu'enfin le Cretois Lagoras trouva le moyen d'y mettre un terme. C'était un homme de guerre habile qui avait souvent observé que les places les plus fortes sont d'ordinaire les plus facilement prises à cause de la négligence des habitants, qui, comptant dès lors sur la force que leur ville doit à la nature et à l'art, s'occupent peu d'en garder les remparts. [3] Il avait, de plus, remarqué que les villes sont, en général, emportées par les endroits mêmes les plus fortifiés et qui semblent sur tout faits pour désespérer l'ennemi. [4] Aussi, plus Lagoras voyait tous les autres capitaines, prévenus par l'idée qu'ils s'étaient faite de la force invincible de Sardes, renoncer au dessein de prendre cette ville d'assaut, et s'enfermer dans l'espoir de la réduire par la famine, [5] plus il en examinait avec un zèle infatigable les diverses parties pour y saisir enfin cette occasion favorable qu'il rêvait. [6] Il s'aperçut un jour que le mur qui avoisine la Scie (c'est le côté des murailles qui joint la citadelle à la ville) n'était pas gardé, et dès lors ce fut là qu'il tourna ses espérances et ses vues. [7] Voici comme il avait reconnu que les assiégés négligeaient cet endroit. [8] La muraille est assise sur un rocher très-élevé, au-dessus d'un vallon où l'on jetait de la place les corps morts et les entrailles des chevaux et des bêtes de somme: des vautours et d'autres oiseaux de proie se réunissaient sans cesse sur le cloaque, [9] et Lagoras remarqua que ces animaux, lorsqu'ils s'étaient repus, allaient se reposer sur le rocher et la muraille. Il en conclut que le mur n'était pas gardé, ou que du moins il était le plus souvent désert. [10] Il alla donc pendant la nuit explorer la muraille, et chercha avec soin en quel endroit on pouvait en approcher et y poser des échelles. [11] Il découvrit enfin que l'escalade était praticable par un des rochers, et il courut aussitôt communiquer au roi son dessein. XVI. [1] Antiochus accueillit avec une vive joie l'espérance que lui donnait Lagoras, l'exhorta fort à poursuivre son œuvre, et promit de lui prêter tout l'appui qu'il pourrait. [2] Lagoras pria le roi d'engager l'Étolien Théodote et Denys, capitaine des gardes, à entrer dans ses desseins, et de les lui adjoindre, tous deux lui semblant avoir l'adresse et l'audace nécessaires à une telle entreprise. [3] Antiochus, sans tarder, mit ces hommes à sa disposition, et Lagoras, Théodote et Denys, après avoir concerté entre eux toutes les mesures à prendre, n'attendirent plus pour agir que l'époque où la nuit, vers le matin, serait sans lune. [5] Dès que cette nuit fut arrivée, ils choisirent, la veille au soir, dans toute l'armée, quinze soldats des plus vigoureux et des plus braves qui devaient porter les échelles, monter à l'escalade de concert avec eux, partager enfin leurs périls. [5] Ils en prirent trente autres chargés de demeurer à distance comme réserve, et qui, aussitôt que Lagoras et ses compagnons auraient franchi le mur et gagné la porte la plus proche, essayeraient en dehors d'en briser les gonds et les joints, tandis qu'eux-mêmes, en dedans, feraient tomber le levier et les barres. [6] Deux mille hommes, en outre, devaient suivre ces trente guerriers, entrer avec eux dans la ville, et s'emparer de l'espla~ nade qui environne le théâtre et domine à la fois et la place et la citadelle. [7] Enfin, pour empêcher que ce choix fait parmi les troupes ne fît soupçonner la vérité, Lagoras eut le soin de répandre que les Étoliens devaient, par uu défilé, pénétrer dans Sardes, et que ces soldats d'élite étaient appelés à repousser cette prochaine irruption. XVII. [1] Tout étant prêt, quand la lune eut disparu, Lagoras et sa troupe s'approchèrent doucement des murs avec les échelles et allèrent se cacher sous une pointe qui faisait saillie sur le fossé. Au retour du jour, [2] les sentinelles furent levées en cet endroit. Comme de coutume, Achéus envoya une partie de ses forces à leurs postes, et réunit le reste dans l'hippodrome en ordre de bataille, sans que personne eût idée de la présence de Lagoras. [3] Mais quand les deux premières échelles furent dressées, et que Denys et Lagoras commencèrent à monter, un mouvemeht inusité et un grand tumulte se firent dans le camp ; [4] car si pour ceux qui étaient dans la ville, et pour Achéus retenu dans la citadelle, Lagoras et ses compagnons restaient inaperçus, grâce à la pointe dont nous avons parlé, la hardie escalade de ces braves était visible pour le camp entier. [5] Parmi les soldats, les uns admiraient tant d'audace, les autres en attendaient plus particulièrement les suites avec quelque crainte, et tous étaient debout partagés entre l'étonnement et la joie. [6] A la vue de cette agitation, le roi afin de porter ailleurs l'attention de l'armée et celle de l'ennemi, donna ordre à ses troupes d'avancer, et les dirigea sur la porte opposée à celle que devait attaquer Lagoras, et qu'on appelle la porte de Perse. [7] Achéus de son côté, frappé du mouvement qui avait lieu chez l'ennemi, ne savait à quoi l'attribuer et était fort incertain sur ce qu'il devait faire. [8] Enfin il envoya quelques détachements vers la porte menacée, mais comme il fallait descendre par une pente étroite et très-roide, le secours arriva tard. [9] Aribaze, qui commandait la ville, s'était déjà rendu à la même porte dès qu'il avait aperçu Antiochus, sans avoir soupçonné un instant quelque ruse. Il plaça une partie de ses soldats sur les murs, et lança l'autre au dehors, les engageant à repousser l'ennemi qui déjà était proche, et à en venir hardiment aux mains avec lui. XVIII. [1] Cependant Lagoras, Théodote, Denys et leurs gens avaient franchi les rochers défendant la ville, et étaient parvenus à la porte que ceux-ci dominaient. [2] Les uns tinrent énergiquement tête aux ennemis qui se présentèrent ; les autres brisèrent les leviers. Aussitôt, les trente placés en réserve se précipitèrent de leur côté sur la porte et la rompirent en dehors. [3] Les portes voisines furent bientôt ouvertes, et les deux mille, se jetant dans la ville, s'emparèrent, comme il était convenu, de l'esplanade qui entourait le théâtre. [4] A cette vue, les assiégés se passent les uns aux autres l'ordre de marcher contre les assaillants, et quittent les murailles à la porte de Perse, où d'abord ils s'étaient portés avec Aribaze. [5] Mais dans leur retraite la porte était restée ouverte, et quelques hommes d'Antiochus, en poursuivant les fuyards, pénétrèrent dans les murs. [6] Sans tarder, bon nombre de soldats entrèrent à la suite de leurs camarades, et brisèrent les portes les plus prochaines. [7] Aribaze et ses troupes, après avoir quelque temps combattu, se réfugièrent à la hâte dans la citadelle. [8] Quant à Théodote et à Lagoras, ils demeurèrent sur les lieux voisins du théâtre, observant tout ce qui se passait avec autant d'attention que de prudence, tandis que le reste des troupes envahissait Sardes de toutes parts et la soumettait à Antiochus. [9] En proie à ces soldats qui égorgeaient les habitants ou brûlaient les maisons, qui ne songeaient qu'à piller et à faire du butin, la ville fut entièrement saccagée et presque détruite : [10] c'est ainsi qu'Antiochus devint maître de Sardes. |
(01) Tite Live, liv. XXltî, chap. xiv-xxx, passim. (2) Édition Firmin Didot, incerta fragmenta. . (3) Tite Live, liv. ΧΧIII, chap. xxxiii-xxxix (4) Ce traité forme le neuvième chapitre de l'édition Firmin Didot. (5) Les Carthaginois, comme descendants des Tyriens, adoraient Hercule. (6) Edition Firmin Didot, fragmenta incerta. (7) Chap. x, édition Firmin Didot. (8) Voir Plutarque, Aratus, passim, et aussi quelques détails à recueillir chez Polybe lui-même, paragraphes 6, 7. (9) Chapitre xii, dans l'édition Firmin Didot. (10) Alexandre était chef des gardes du corps. (11) Aratus, Plutarque, LV. (12) Paragraphe II, édition Firmin Didot, (13) Plutarque, Aratus. (14) Dans l'édition Firmin Didot, xii. Il nous a semblé que ce fragment serait mieux placé immédiatementaprès l'affaire de l'Acropole. Le paragraphe précédent formait une transition toute naturelle que nous avons cru devoir adopter. (15) Voir Platon, République, liv. VIII, vers la fin. (16) Tite Live, liv. XXIV, chap. I-VI. (17) Nous n'avons pas encore adopté l'ordre suivi par Schweighœuser. Les dates nous semblent mieux se concilier avec la disposition que nous ayons substituée à la sienne. Édition Firmin Didot, II, (18) Appius Claudius. (19) Tite Live, liv. XXIV, chap. vii. (20) Ce fut dans ces maisons que les assassins s'apostèrent pour frapper Hiéronyme. (21) Édition Firmin Didot, vii. (22) Gélon, fils d'Hiéron. (23) Tite Live, liv. XXIV, chap. xxi-xxiv. (24) Voir la suite du récit au livre VIII. (25) Voir dans le cinquième livre le paragraphe 87. (26) Comme dans l'édition Firmin Didot. |