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Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer
HISTOIRE
DE
CONSTANTINOPLE
DEPUIS LE REGNE DE
L'ANCIEN JUSTIN
jusquà la sin de l'Empire,
Traduite sur les Originaux Grecs par Mr COUSIN,
Président en la Cour des Monnoyes
DEDIEE A MONSEIGNEUR DE POMPONNE
Secrétaire d'Etat.
T O M E V.
A PARIS
En la boutique de PIERRE ROCOLET,
Chez DAMIEN SOUCAULT, Imp, & Libr. ord, du Roy, & de la Ville,
au Palais, en la Gallerie des Prisonniers, aux Armes du Roy & de la Ville.
M. D C L X X III
AVEC PRIVILEGE DU ROY.
HISTOIRE DE L'EMPEREUR
MANUEL COMNENE,
Ecrite par Nicetas.
LIVRE QUATRIEME.
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CHAPITRE V.
/. Andronique sait t amour à Philippe sille de Raimond surnommé
Poitevin. 2. Cala-man va commander en sa place en Arménie* j. Il si
sait mipriser par Philippe & si laijse vaincre par les ennemis. 4*
sAn-dronique va en Palestine , 0* corromt Théodore veuve de
Baudouin, j. L'Empereur envoie ordre de lui crever les yeux. 6. Il
intercepte tordre, & se résugie chez, divers Princes.
J. \ Ndronique renonça bien-tôt après a la
X^guerre, pour s'abandonner à l'amour de
Philippe sille de Raimond Prince d'Antioche,
& soeur de l'Impératrice, & étant aile en cette
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DE L'EMP. MAN. COMN. LlV. IV, 13/ ville-là , avec une troupe de
jeunes-gens des mieux saits & des mieux couverts, il gagna tellement
le cœur de cette jeune Princesle , qu'elle était prête d'oublier ses
proches, & sa patrie, pourlesuivrc.
1. L'Empereur,irrité de ces amours,qui lui ôtoient l'elperance de
recouvrer l'Arménie, eut bien souhaité de tenir Andronique pour le
châtier i mais ne le pouvant prendre, il envoïa en sa place
Constantin Calaman Sebaste , homme d'eiprit & de cœur, avec ordre de
saire ce qu'il pourroitpour épouser Philippe.
3. Il entra dans Antiocne, avec un superbe équipage, à deslein de se
saire aimer par cette Princesle. Mais bien-loin d'obtenir cette
saveur, il ne pût obtenir seulement la permislion de l'entretenir,
ni qu'elle daignât le regarder. Elle mé-prisoitsort la taille,
&serailloit de ce que l'Empereur l'estimoit assez simple, & assez
stupide pour quitter Andronique, qui était un Héros illustre par
l'avantage de sa naissance, & par la gloire de ses exploits , pour
prendre Calaman, qui était d'une samille obscure, & qui ne saisoit
que commencer à sc produire. Ayant donc reconnu Taversion que
Philippe avait pour lui, & l'inclination qu'elle avait pour
Andronique^ il se retira à Tarie , & en étant venu aux mains avec
les Arméniens, il sut vaincu, pris, & depuis racheté par l'Empereur.
4. Andronique, redoutant les essets de la co-
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i$6 HISTOIRE
1ère de ce Prince,& appréhendant que ses amours avec Philippe ne
suslent suivis par les douleurs, &par les miseres d'une nouvcle
prison, s'ensuit vers jérusalem, & comme il avait une inclina-tion
violente pour les plaisirs , il corrompit Théodore sille d'isâc
Sebastocrator , & veuve de Baudouin, qui, depuis-peu, avait commandé
avec un pouvoir absolu dans toute la Palestine.
y L'Empereur étant percé jusqu'au vis de cette nouvele blessure ,
sit tous les essorts ima-ginables pour réduire Andronique sous sa
pui£ sance , & envoïa une bulle d'or aux Princes de Celesyrie, par
laquelle il leur mandoit de lui saire crever les yeux, pour le punir
de sa rébellion, & des ses incestes. Si cette lettre eût été reçue,
il eût, sans-doute, perdu les yeux , & peut-être la vie. Mais,par un
jugement secretde Dieu,qui le reservoit à saire, & à soussrir l<*s
maux qui ar-rivèrent depuis qu'il eut usurpé l'Empire, elle tomba
entre les mains de Théodore.
G. Quand il l'eut lue , & qu'il eut appris, le danger où il était,
il sit tant par ses caresses, qu'il emmena Théodore de province en
province, où il sut reçu savorablement. Après divers voïages, ilse
résugia chez le Sultan qui commandoit dans laCaldée, & aux environs,
& y demeura avec Alexis & Irène qu'il avait eus de Théodore 3 & avec
Jean qu'il avait eu auparavant d'un légitime mariage , jusqu'à ce
qu'il retourna vers l'Empe^ reur, comme nous verrons dans la
suite,
Mais
quelque
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DE L'EMP, MAN, COMN. LlV. IV. 137 quelque piège que ce Prince lui
ait tendu en divers temps, il n'a jamais manqué de les éviter par sa
prudence.
CHAPITRE VI.
•
/. Jnjusie désiance des Princes. 2. LiEmpe-reur sait arrêter Alexis
Protojlratorjbus une sausse accusation. s- La semme dA^ lexis
n'ayantpu obtenir saltberté', meurt de douleur. 4, Alexis <vit
saintement dans un Alonastere* j. La calomnie ne manque jamais dêtre
punie par lajujiice divine.
i.TE ne dois pas omettre de remarquer ici que
1 la plupart des Princes sont timides, & dé-
iîans, & qu'ils sont ravis de saire périr les per-
sonnes éminentes ennaislance, en mérite, &en
vertu. Ils reslèmblentàceshauts pins, ausquels
le moindre vent donne de violentes secousTes.
Les hommes riches leur remplhTent resprit de
soupçons. Les hommes de courage leur imprU
ment de la terreur, & plus quelqu'un est recom-
mandable,soit par l'avantage de sa taille, par la
sorce de son éloquence, ou par la pureté de ses
moeurs, moins il leur laisse de repos. Il trouble
leur sommeil, ilinterromt leurs divertissemens,
& leur apporte une insinité d'inquiétudes. Ces
monstres d'orgueil aceuseroient volontiers la na-
Towcs. S
I58 HISTOIRE
ture d'en avoir sait d'autres capables de com-mander. Cest pour cela
qu'ils s'opposent si sou-vent aux ordres de Dieu, & qu'ils
combattent si souvent la conduite de sa providence, en sacri-siant
les plus gens de bien comme des victimes, asin de le jouer
impunément des impositions publiques, & de traiter en esclaves des
person-nes libres qui mériteroient mieux qu'eux d'être sur
le trône.
z. Cest ainsi que leur élévation leur ôtel'es-prit > c'est ainsi que
Manuel ayant conçu d'inju-stes désiances contre la sidélité d'Alexis
Proto-strator, &dela jalousie de ses vertus, qui atti-roient
l'estime & l'asSe£tiondetoutlemonde,iI le sit arrêter dans la ville
*dc Sardique , comme ri était couché avec sa semme, & le consina
dans un Monastere du mont Papycc. Mais pourjdon-ner quelque couleur
à une si maniseste injusti-cc, il trouva des aceusateurs qui le
chargèrent d'avoir conspiré de le perdre , & de s'être servi pour
cela de certains secrets dont l'esset est de rendre un homme
invisible ^ de sorte que sans être vu, il sond avec une épéenue
sur sbn en-nemi j ce qui paroît asTez semblable à ce que les
Poètes ont seint autresois de Persée. On dit quo le ches de ces
aceusateurs était Isac Aron , qui ayant été pris à Corinthe & emmené
en Sicile, y avait appris la langue Latine, & saisoit depuis la
sonction d'Interprète auprès de l'Empereur. 3. La semme d*Alexis,
qui était suie d*Alexis
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DE L'EMP. MAN. COMN. LlV. IV. I3£ srère aîné de Manuel, & qui était
un des plus grands ornemcnsde sonsiéclc & un des plus ra-res
exemples de la sidélité conjugale > s'étant inutilement essorcée
deseprocurer la mort, s'alla jetter aux pics de l'Empereur son
oncle, &lui protesta/avec les plus saints de tous lessermens, que
son mari était innocent. Mais n'ayant pu amollir sa dureté, elle
s'abandonna de telle sorte à la douleur, dans une triste solitude ,
où, comme une chatte tourterelle, elle ne vivoit que de ses
gémissemens, & de ses plaintes,qu*ellc s'y consuma elle-même.
4. Alexis ayant pris l'habit de Moine, trou-voit dans l'amour de
Dieu le soulagemcnt de toutes ses peines, &sereposant dans la
jouïssan-ce du souverain-bien, il méprisoit les biens de la terre,
au-dessus desqucls il s'élevoit comme un aigle qui porte son vol
jusques dans les nues. Au-lieu qu'autresois étant dans l'abondance
des richesses , ilaimoit lessestins& labonne cherc, sans s'abstenir
de viandes les jours de jeûnes , comme le quatrième, & le septiéme
de chaque semaine,ilne mangeoit alors que des sruits, ÔC des herbes
crues, & jamais de poisson qu'aux grandes sêtes. Quand il se
souvenoit des ragoûts qu'il avait recherchez avec tant de passion,
il disoit, qu'ils n'étoient propres qu'à irriter l'appétit, & à
arrêter une saim sugitive j Que les ali-ments les plus communs
sussisent pour satissairc aux besoins de la nature , & pour
entretenir
Si;
ï4<> HISTOIRE
le corps dans une vigoureuse santc.
y. La Justice divine qui a tant de mains,# tant: de pies, qui a des
yeux si persans, & des oreilles si subtiles, peut-elle ou ne point
reconnoître , ou ne point punir les calomnies dont on noircit
l'innocence ? Il est certain qu'elle sit voir en cette occasion
qu'il n'y a rien de h caché qu'elle ne dé-couvre, & qu'elle ne
cherche jusqu'au centre de la terre. Ce n'est pas ici le lieu de
dire si elle éten-dit ses châtiments sur l'Empereur. Ce
qui est consiant est , que pour agir en homme sage,& judicieux , il
ne devoit pas s'imaginer qu'Alexis aspi-roit à la succcsEon de
l'Empire, à causc que son nom commence par la lettre A -> mais qu'il
devoit mettre sa consiance en celui qui dans la divine Apocalypse de
saint Jean l'Evangeliste, &lc Théologien , s'appele la première & la
dernière des lettres , c'est à dire ,1e principe & la sin de toutes
choses , & qui le pouvoit aisément ruiner, sans sc servir pour cela
de la première letdse du nom d'Alexis.
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DE L EMP. MAN. COMN. LlV. IV. 14*
CHAPITRE VIL
/. Châtiment d'Isac Aron. 2. Châtiment de Sclere Seth. s» Illusions
de ces deux im~ posteurs. 4. Réparations de quelques villes d Asie.
1. T Es calomniateurs d'Alexis surent tous pu* M jnis de dissérente
manière ; mais Aron le' sut plus sévérement que les autres. On
découvrit, quelque temps après, qu'il s'adonnoitaux secrëts
abominables de la magie , & on trouva dans une tortue le portrait
d'un homme qui avait les pies dans les sers , & l'estomach percé
d'un clou. On le surprit ausli lisant un livre de Sa-lomon, dont la
lecture saisoit paroître des lé-gions de démons, quiobeïsToient à
tout ce qu'on leur commandoit. Il sut encore arrêté pour un autre
crime que la magie. Comme il expliquoit les Ambassades des peuples
d'Occident, & qu'il les voïoit assez disposez à se soumettre aux
vo-lontez de l'Empereur, il leur conseilla de ne sc pas relâcher si
aisément qu'ils saisoiertt, les as-surant qu'ils en seroient plus
estimez par l'Em-pereur, plus honorez par leur makre, & qu'en
particulier, ils y trouveroienrleur intérêt. L'Em-pereur,
quin'entendoit pas le Latin, n'eut point alors de connoiûance de
cette persidie > mais l'Im-
i4i HISTOIRE
peratrice qui Pentendoit, l'en ayant averti, il sît crever les yeux
à Aron , & consîsqua son bien. Cet esprit malsaisant, qui sc portoit
naturelle^-ment aux plus noires méchancetez , ne laisla pas , en cet
état, de conseiller à Andronique, qui dés lors avait usurpé le
gouvernement, de ne se pas contenter de priver ses ennemis de la
lumière, lui montrant, par son exemple, qu'un ennemi pour être
aueugse ne laisse pas de saire du mal, & de nuire par la langue ,
quoi qu'il ne nuise plus par les mains, & par les armes. Voila comme
il excita à répandre lesang, ce vieux meurtrier, qui n'y était que
trop porté de lui-même. Le sruit qu'il tira de ce détesta-blc
conseil , sut d'avoir la langue coupée, par l'ordre d'isâc l'Ange,
qui ruina la sortune d* An-dronique.
i. L'Empereur touché d'un juste rcsTenti-ment, sît aussi crever les
yeux à Sclere Seth, & à Michel Sicydite, qui, sous prétexte de
sai-re prosession d'Astronomic, s'occupoient à d'a-bominables
superstitions.
3. Ce Seth étant amoureux d'une jeune sille qui méprisoit ses
recherches, lui envoïa par une considente de ses secrets , une pèche
qu'elle n'eut pas sitôt mise dans son sein qu'elle sut éprise d'une
surieuse passion, & qu'elle s'abandonna à sa brutale volupté. Ses
parens ne Î>ouvant soussrir qu'elle eût été deshonorée de a sorte,
crièrent hautement contre le démon
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DE L'ENÏP. MAN. COMN. LlV. IV. 143 qui l'avait corrompue , & qui à
l'imitation de l'ancien serpent, l'avait chassée avec une pomme d'un
état où son innocence saisoit son bonheur ; & ils sirent tant par
leurs plaintes, qu'il sut privé de l'usage de les yeux dont il
avait
si criminellement aousé. Sicydite enchantoit les yeux par des
prestiges, & saisoit paroîtrcdes armées de démons. Ayant un jour
apperçu du. haut du Palais un vaisTeau chargé de pots de terre , il
demanda à ceux qui étoient présens ce qu'ils lui donneroient, s'il
renversoit tellement l'csp rit du Pilote, qu'au-lieu'de continuer sa
na-vigation, il brisâtses pots avec sa rame. Ceux-ci lui ayant
promis tout ce qu'il voudroit, ils virent, à l'heure- même, le
Pilote srapper sur ses pots, jusqu'àce qu'il les eût mis
en pièces. Dés qu'il sut revenu à lui, il s'arracha la barbe, & dé-
5
dora son malheur d'avoir été transporté de la brtc. Et comme on lui
demanda comment cela lui était arrivé, il dit, qu'il avait vu
sur ses pots un serpent tout prêt a le dévorer, quin'a-voit
cessé de s'y rouler, jusqu'à ce qu'il les eût brisez. Cet imposteur
sit encore une autre illu-sion. Ayant un jour pris quercle dans le
bain, il en sortit en colère, & à l'hcurc-mesmc, ceux qu'il y
avait
laissez virent sortir de l'eau des hommes plus noirs que de la poix,
qui les eR chasse-rent à coups de pies. Après qu'il eut été privé
delà vue, il demeura toujours attaché à ces abo-minables
superstitions. Seth s'étant sait Moine,
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144 HISTOIRE
écrivit un livre, d'une main prophane , sur les plus
saints mysteres de la Religion.
4. Quelques villes d'Asie comme Cliare, Per-gamc, & Endromit
ayant
été ruinées par les Perses, l'Empereur les sît réparer, & sît
construi-re quantité de sorts dans la campagne d'alentour j de sorte
que les habitans y jouislent des sruits de l'abondance, & lèvent
continuellement les mains au ciel, pour en attirer des bénédictions
sur un Prince aux soins duquel ils sont redevables de leur
bonheur, & de leur repos,
------------------------------------- CHAPITRE PREMIER 1. Les frères de Geiza prince des Hongrois, viennent à Constantinople; 2. Geiza étant mort , l'Empereur tâche de faire en sorte que son frère Etienne lui succède , à l'exclusion de son fils. 3. Ils reçoivent Bladistlave, & après sa mort se déclarent en faveur d'Etienne fils de Geiza. 5. Ils font empoisonner Etienne son oncle. 1. Ayant dessein de reprendre la suite des affaires de Hongrie, il est nécessaire que je remarque quelque chose de ce qui s'est passé auparavant, pour rendre plus intelligible ce que je dirai dans la suite. Geiza Prince des Hongrois eut deux frères, Etienne, & Bladistlave, & deux fils , Etienne, & Bêlas. Etienne , pour éviter les pièges que son frère lui tendait, vint à Constantinople, où il eut l'honneur d'être traité fort civilement par l'Empereur, & d'épouser Marie sa nièce, fille d'Isâc Sebastocrator. Bladistlave y vint aussi, bientôt après, non par l'appréhension de souffrir aucune violence de la part de son frère Geiza, mais par le désir d'y recevoir un accueil aussi favorable que celui que son frère Etienne y avait reçu. Il ne tint qu'à lui d'y épouser une Princesse de la famille Impériale , mais il ne le voulut pas, de peur que l'amour d'une femme ne ruinât sa fortune en lui ôtant la pensée de retourner en son pays. 2. Geiza mourut, cependant, de mort naturelle, & Etienne son fils lui succéda. l' Empereur fut sort aise de ce malheur , étant persuadé qu'il lui serait glorieux que son allié commandât aux Hongrois ; & que cela même serait utile à l'Empire, & qu'au moins, il en aurait Sirmium , & le pays d'alentour , il s'appliqua sérieusement à l'exécution de ce dessein. 3. Il envoya, pour cet effet, des Ambassadeurs vers les Hongrois, avec ordre de conférer avec eux touchant les moyens de faire passer l'autorité entre les mains d'Etienne ; & un peu après, il ses rendit lui-même à la ville de Sardique. Mais ces peuples ne jugeant pas qu'il sût de leur intérêt d'obéir à un Prince qui obéirait lui-même à l'Empereur, ils les renvoyèrent sans rien conclure. Cette résistance fit connaître à Manuel, qu'il fallait donner un puissant secours à Etienne, & le fit résoudre à venir lui-même vers Branizove, & vers Bellegrade, d'où il envoya Alexis Contostephane, avec des troupes. 4. Quand ceux-ci furent à Crame, ils n'oublièrent rien de ce qui pouvait contribuer à élever Etienne sur le trône de cet Etat. Mais quelques présents qu'ils pussent faire aux principaux de Hongrie ,& de quelques promesses dont ils les pussent flatter, ils n'obtinrent rien d'eux, sinon de déférer la souveraine puissance à Bladistlave frère d'Etienne. Ce Bladistlave étant mort incontinent après, ils se déclarèrent en faveur d'Etienne fils de Geiza, au préjudice d'Etienne son oncle. 5. L'Empereur qui, dans ce temps-là , avait marié une de ses filles à Bêlas fils de Geiza, & qui souhaitait avec passion qu'il montât un jour sur le trône des Hongrois, après Etienne son oncle, donna plusieurs combats pour ce sujet. Les Hongrois, pour couper ses espérances par le pied, & pour se délivrer tout-d'un-coup de la domination d'Etienne, jugèrent que le meilleur & le plus court était de corrompre par argent un de ses Domestiques nommé Thomas, qui leur promit de s'en défaire. Ce Thomas, qui était un fort habile empoisonneur, au lieu de lui donner le breuvage , prit l'occasion d'une saignée, & . frotta l'ouverture de sa veine d'un poison subtil, qui s'étant aussitôt répandu par tout le corps, fit voir clairement, l'incertitude des pensées des hommes, la faiblesse de leurs entreprises, & la vanité de leurs projets. Etienne étant mort de la sorte, son corps fut laissé sans sépulture. La ville de Sirmium se rendit aux Hongrois, & l'Empereur leur déclara la guerre. |
------------------------------- I
1. Ἐπάνειμι δ´ αὖθις ἐπὶ τὰ Παιονικά, σαφηνείας δ´ ἕνεκα τοῦ ἱστορεῖν προαναβαλοῦμαι ταυτί. τῷ τότε ἄρχοντι τῶν Οὔννων Ἰατζᾷ δύο ἦσαν ὁμαίμονες, Στέφανός τε καὶ Βλαδίσθλαβος, καὶ παῖδες Στέφανος καὶ Βελᾶς. τῶν ἀδελφῶν τοίνυν ὁ Στέφανος τὰς ὁμογνίους ἐκφυγὼν χεῖρας κατ´ αὐτοῦ φονώσας τὴν Κωνσταντίνου κατέλαβε, καὶ προσδεχθεὶς ἀσπασίως τῷ αὐτοκράτορι Μανουὴλ ἄλλης τε φιλοφροσύνης ὡς πλείστης ηὐμοίρησεν, ἀλλὰ δὴ καὶ Μαρίαν ἔγημε τὴν τούτου ἀνεψιάν, ἣν ὁ σεβαστοκράτωρ ἐφύτευσεν Ἰσαάκιος. μετὰ δὲ βραχὺ καὶ ὁ τῶν ἀδελφῶν τρίτος Βλαδίσθλαβος κατ´ ἴχνια βαίνων τῷ Στεφάνῳ τῷ Μανουὴλ προσεχώρησεν, οὐ τοσοῦτον Ἰατζᾶ καταγνοὺς ὡς μὴ φιλοῦντος ὅσον εἰκὸς ἢ ἐξ ἐκείνου ἐπιβουλὴν πτοηθείς, ὅσον τῇ τοῦ ἀδελφοῦ Στεφάνου φήμῃ γοητευθεὶς καὶ πρὸς αὐτὸν τὴν πορείαν τεινάμενος. τῷ τοι οὐδ´ αὐτὸς ἐξέπεσε τῶν ἐλπίδων ἢ ἀναξίως τοῦ γένους τῷ βασιλεῖ προσείληπται, ἀλλὰ πάντα οἱ ἀπηντήκει κατὰ σκοπόν. καὶ γυναῖκα δὲ ἢν ἠβούλετο ἀγαγέσθαι, καὶ ταύτην ἐκ βασιλείου ἔγημεν ἂν αἵματος, ἀλλὰ γάμου μὲν ἀπέσχετο, ἵνα μὴ τῆς ἐς πατρίδα λαθόμενος ἐπανόδου τὰ οἴκοι διαφθερεῖ, τῷ λωτῷ τῆς γυναικὸς προσηλούμενος. 2. Ἀλλ´ οἷα τὰ ἐπὶ τούτοις; τελευτᾷ ὁ τῶν Οὔννων ῥὴξ Ἰατζᾶς, καὶ ὁ θάνατος ἥμερος, τῆς φύσεως ὃ ἐνέτεινε βάρβιτον ὑποχαλασάσης τῆς ἁρμονίας καὶ λυσάσης πρὸς ἃ καὶ ἐξ ὧν συντέθειται. ἡ δ´ ἀρχὴ ἐπὶ τὸν ἐκείνου διαβαίνει παῖδα τὸν Στέφανον. ὁ δὲ βασιλεὺς ὡς ἐκ ῥίζης ἀνομοίου φυέν τι κάλλιστον τὸ γεγονὸς ἡγησάμενος, καὶ κατὰ νοῦν ἀναπολήσας, ὡς εἰ πρὸς τὸν ἐπ´ ἀνεψιᾷ γαμβρὸν Στέφανον, ὡς δῆθεν εἰς ἀρχὴν δικαιούμενον, ἡ τῶν Οὔννων μεταβαίη σατράπευσις, σχοίη ἂν τὰ πρῶτα κλέος αὐτός, ἔπειτα ἡ βασιλεία Ῥωμαίων μέρος ἴσως ἐκεῖθεν δασμοῦ, ἐκ τοῦ ἀναντιρρήτου δ´ οὖν ἀσφαλῆ τὴν τοῦ Φραγγοχωρίου καὶ τοῦ Ζευγμίνου κατάσχεσιν, συντείνει τὸ πρόθυμον πρὸς τὴν τῶν σκοπουμένων ἐκπλήρωσιν. 3. Καὶ εἶχεν εὐθὺς τοὺς μὲν πρέσβεις ἡ τῶν Οὔγγρων χώρα, οἵτινες αὐτοῖς καταστάντες ἤμελλον ξυνδιαθέσθαι Στεφάνῳ τὸν τῆς ἀρχῆς στέφανον, μετὰ βραχὺ δὲ αὐτὸν ἡ Σαρδική. Οὖννοι μὲν οὖν καὶ πρὸς τὴν πρώτην ἀκοὴν ἀπεπήδησαν τοῦ Στεφάνου καὶ τοῖς ὠσὶ βαρέως ἤκουσαν τὴν τούτου προσηγορίαν, καὶ δι´ ἄλλα μὲν ἀποπέμπεσθαι, τοῦτον φάσκοντες, μάλιστα δὲ διὰ τὸ γῆμαι παρὰ Ῥωμαίοις· αὐτοῖς δὲ ἀσύμφορον ὅλως εἶναι προσέσθαι ἄνδρα κατὰ κῆδος τῷ βασιλεῖ Ῥωμαίων συναπτόμενον· ὑποβλέπεσθαι γὰρ μή πως Οὖννοι μὲν ὑπ´ αὐτοῦ βασιλεύωνται, αὐτὸς δὲ ὑπὸ τοῦ τῶν Ῥωμαίων ἄρχηται βασιλεύοντος. διὰ ταῦτα τοίνυν οὔτε τῷ Στεφάνῳ ἐκεῖσέ πῃ ἀφικομένῳ προσέκειντο καὶ τοὺς κατάγοντας αὐτὸν ἐκ βασιλέως ἀπράκτους ἠφίεσαν. Ἔνθεν τοι καὶ διὰ μείζονος ἰσχύος ἐπιβοηθῆσαι τῷ Στεφάνῳ δεῖν ὁ βασιλεὺς κεκρικὼς αὐτός τε τῆς Σαρδικῆς ἀπάρας ἀφικνεῖται πρὸς τὰ Παρίστρια, λέγω δὴ τὰ κατὰ Βρανίτζοβαν καὶ Βελέγραδα, καὶ τὸν ἀδελφιδοῦν Ἀλέξιον τὸν Κοντοστέφανον συνεκπέμπει τῷ Στεφάνῳ μετὰ ἰσχύος· 4. οἳ καί, ὡς τὸν Χράμον κατέλαβον, ὡς ἐνῆν τὰ πρὸς ἀρχὴν διεπράττοντο, ὑποποιούμενοί τε δώροις τοὺς μέγα παρὰ Παίοσι δυναμένους καὶ κολακείᾳ ὑποφθείροντες καὶ ὑποσχέσεσι μεγίσταις ἐπαίροντες· ἐπέραινον δὲ οὐδὲν ἢ ὅσον τὸν Βλαδίσθλαβον Οὔννους εἰς ἄρχοντα δέξασθαι. ἀλλὰ καὶ τούτου βραχύν τινα χρόνον ἐπιβιώσαντος τῇ ἀρχῇ ἐς τὸν τοῦ Ἰατζᾶ υἱὸν Στέφανον οἱ Οὖννοι πάλιν προσέρρεψαν. ἀλλ´ οὔτε βασιλεὺς πράως ἤνεγκε τὸ γεγονός, καὶ ὁ τοῦ Ἰατζᾶ κασίγνητος Στέφανος βασιλέως συναιρομένου πάντα ἦν μηχανώμενος, εἴ πως τῆς ἀρχῆς ἐπιτεύξεται.
5. Πολλῶν οὖν ἕνεκα τούτων
συμβεβηκότων πολέμων καὶ τοῦ βασιλέως τὸν τοῦ Ἰατζᾶ υἱὸν τὸν Βελᾶν
εἰς γαμβρὸν ἀνελομένου ἐπὶ τῇ θυγατρὶ ἐκείνου Μαρίᾳ, οἱ τῶν Οὔννων
ἀντικαθιστάμενοι τῷ Στεφάνῳ τὰς πρώτας τῶν ἐλπίδων ἐκριζοῦντες
βλάστας καὶ ἀποτέμνοντες τὸ ἐκ περιόδων τε ἐκείνῳ καὶ κύκλων μακρῶν
ἀντιπράττειν ἀπολιπόντες καὶ ἑαυτοὺς πραγμάτων ἀλλοτριοῦντες ἔγνων
ἐκποδὼν ποιήσασθαι δόλῳ τὸν ἀπεχθῆ Στέφανον. διὰ ταῦτα τὴν
φαρμακοποσίαν ἐπῃνεκότες ὡς πρόχειρον ζωῆς κατευνάστριαν
περιεσκόπουν τὸν τὴν θανατηφόρον κύλικα τῷ Στεφάνῳ τοῖς δακτύλοις
ὀχήσοντα. ὡς δ´ εὗρον ὑποδρηστῆρά τινα τοῦ Στεφάνου, Θωμᾶν
λεγόμενον, ἔστησαν τὸν μισθόν. οὕτω δ´ ἦν ἐκεῖνος ὀξύτατος καὶ
δεινότατος ἀνθρώπου καταλῦσαι ζωὴν καὶ σώματος ἀποστῆσαι ψυχήν,
πονηρῷ κέρδει χεῖρα ὑποσχών, ὡς καὶ οἴκοθεν προσεφευρεῖν ἑτέραν
μέθοδον, δι´ ἧς εἰς ᾅδου τάχιον καταχθήσεται Στέφανος. ἀμέλει καὶ ἐν
τῷ ἐξαιματοῦσθαι τὴν φλέβα τῷ Στεφάνῳ ἐγχρίεται φαρμάκῳ τὸ ἐπίθεμα
τῆς τομῆς· τὸ δὲ ὅλῳ περιχυθὲν τῷ σώματι καὶ διαδραμὸν καὶ τοῖς
καιριωτέροις ἐνσκῆψαν μέρεσιν ἀπάγει τοῦ ζῆν τὸν ἄνθρωπον, πράγμασιν
αὐτοῖς σαφῶς πιστωσάμενον τὰς τῶν ἀνθρώπων ἐπινοίας ἀκροσφαλεῖς καὶ
δειλὰς καὶ ὡς εἰκῇ καὶ μάτην τοῖς ἀκιχήτοις ἐγχειροῦσί τινες ἐφετοῖς
καὶ διαπονοῦνται τοῖς οἰκείοις ἐπιτηδεύμασι, μὴ καὶ θεϊκῆς
συνεφαπτομένης χειρὸς ἄνωθεν καὶ τοῖς πραττομένοις ἐπευδοκούσης καὶ
κατευθυνούσης τὰ τούτων διαβούλιά τε καὶ διαβήματα. καὶ ὁ μὲν ἔκειτο
οὕτως καὶ ἦν ὁ νεκρὸς αὐτοῦ ὑβριζόμενος καὶ ὁσίας ἄμοιρος καὶ τὸ
Ζεύγμινον ὑπὸ Οὔννων ὁμολογίᾳ ἑάλωκε. ταῦτα ὡς ἠνώτιστο βασιλεύς,
κατὰ τῶν Οὔννων κηρύσσει πόλεμον. |
------------------------------- CHAPITRE II. 1. Andronique se sauve une seconde fois. 2. Il est repris , & s'échappe encore des mains de ses Gardes. 3. Pupace est battu de verges pour l'avoir retiré. 4. Andronique se retire en Calize , & est rappelé par l'Empereur. 1. Andronique se sauva, en ce temps-là, une seconde fois, & se réfugia en Galize pays des Russiens qui sont Scythes Hyperboréens. Voici comment cela ses passa. Ayant fait semblant d'être malade, il commanda à un valet étranger , qui était le seul qui entrât dans sa prison, d'en prendre les clefs sur le midi, lorsque les Gardes seraient endormis, & d'en tirer une empreinte en cire. Le valet ayant tiré l'empreinte, la donna à Manuel fils d'Andronique, & l'avertit de mettre des cordes dans les bouteilles dans lesquelles il enverrait à boire à son père. Cela ayant été fait, la prison fut ouverte durant la nuit, & Andronique en étant sorti, le cacha trois jours dans un pré du Palais, où personne n'allait. Ayant évité de la sorte ceux qui le cherchaient, il descendit du haut des murailles avec ses cordes, & entra dans une barque qui l'attendait sur le rivage, prés d'une pile qui a été bâtie pour rompre la violence des vagues. Le Nautonier qui le conduisait, s'appelait Chrysopole. A peine, étaient-ils partis de l'endroit où Jean Tzimisce se fît autrefois tirer dans une corbeille, pour assassiner Phocas, qu'il fut en danger d'être repris, & d'être resserré dans une prison plus étroite que celle d'où il s'était échappé, à moins que de s'en délivrer par une mort violente. Mais comme David se délivra autrefois des mains de ses ennemis en contrefaisant l'insensé, celui-ci se délivra en contrefaisant l'esclave, en appelant Chrysopole son maître, & en faisant semblant de ne pas entendre le Grec. Enfin, Chrysopole l'ayant acheté pour l'avoir, l'emmena aussitôt. Il alla, d'abord, en sa maison de Blangane, où ayant salué ses proches, il monta sur un cheval qui l'attendait à Malibote, & se rendit à Anchiale, où il se fit connaître à Pupace, qui, comme nous l'avons dit, était monté le premier à la citadelle de Corfou, & ayant reçu de lui des guides, & des provisions, il marcha vers Galize. 2. Il crut être dans un asile inviolable, & hors de l'atteinte de ses persécuteurs, quand il eut atteint la frontière , mais il fut repris par les Valachces, & ramené vers l'Empereur. Bien qu'il n'eût là ni ami, ni protecteur , ni aucun Garde de sa confidence, il s'échappa, par sa seule adresse. Il fit semblant d'être tourmenté d'un mal de ventre, & descendit plusieurs fois de cheval tant le jour que la nuit. La dernière fois, il enfonça son bâton en terre, & ayant mis dessus sa casaque, & son bonnet pour tromper ses Gardes, il s'enfuit dans une épaisse forêt. Quand ils eurent reconnu la tromperie ils retournèrent sur leurs pas, croyant que c'était par là qu'il s'enfuyait, mais c'était d'un autre côté.
3. Pupace fut arrêté par l'ordre de l'Empereur , & fustigé publiquement. Ensuite , il
fut
traîné avec une corde au cou par un Héraut, qui
criait à haute-voix : C'est ainsi que l'on punit ceux
qui retirent & qui assistent les ennemis de l'Empereur.
Pupace regardait le peuple d'un œil ferme , & assuré, en disant :Je consens d'être accusé de ce crime,
pourvu que je ne sois pas accusé d'avoir trahi mon bienfaiteur ,
ni d'avoir manqué de reconnaissance envers 4. Andronique sut accueilli très favorablement par le Gouverneur de Galize, & dans le peu de temps qu'il demeura avec lui, il prit le divertissement de la chasse , coucha dans son Palais , mangea à sa table, & eut place dans son conseil. L'Empereur jugeant qu'il lui était honteux qu'un de ses proches sût si longtemps fugitif & exilé , & d'ailleurs, appréhendant qu'il ne fît le dégât avec les Scythes , il prit la résolution de le rappeler. |
----------------------- II.
1. Ὅτε καὶ Ἀνδρόνικος πάλιν ἀποδρὰς καὶ παραγενόμενος εἰς Γάλιτζαν ἐκεῖθεν ἐπανέζευξεν. ἔστι δὲ ἡ Γάλιτζα μία τῶν παρὰ τοῖς Ῥὼς τοπαρχιῶν, οὓς καὶ Σκύθας Ὑπερβορέους φασίν. ὁ δὲ τρόπος τῆς φυγῆς ἦν οὗτος. πλάττεται τὸν νοσοῦντα καὶ προκοίτου παιδὸς εἰς τὰς σωματικὰς ὑπηρεσίας ηὐμοιρηκὼς ἀλλοεθνοῦς, καὶ τούτου καὶ τὰ πολλὰ τῆς ἡμετέρας διαλέκτου παραγραμματίζοντος, ἐπισκήπτει τούτῳ, ἐπεὶ καὶ μόνῳ ἀπὸ πάντων ἡ πρὸς τὴν φρουρὰν ἀνεῖτο εἴσοδος, ὑφελέσθαι λάθρᾳ τὰς κλεῖς τῶν τοῦ πύργου πυλῶν, ὁπότε πρὸς ἡμερινὸν ὕπνον οἱ φύλακες τράποιντο δαψιλεστέρῳ χρησάμενοι τῷ ποτῷ, καὶ κηρῷ ἐκμάξασθαι ταύτας εἰς τὸ εὐτύπωτον, ὡς τῷ ἀρχετύπῳ εἶναι τὸ ἐκμαγεῖον κατὰ πᾶν ἐμφερὲς καὶ εἰκασμένον πρὸς ἴνδαλμα ἀπαράλλακτον. δρᾷ τὸ ἀνδράποδον τὰ προσταχθέντα, εἰσάγει Ἀνδρονίκῳ τὰ τῶν κλείθρων ἴχνη. ὁ δὲ τῷ παιδαρίσκῳ ὑποτίθησιν ἐμφανίσαι ταῦτα τῷ οἰκείῳ υἱῷ τῷ Μανουὴλ καὶ εἰπεῖν ὡς δεῖ τὴν ταχίστην τοιαῦτα χαλκεύσασθαι, οὐ ταῦτα δὲ μόνον, ἀλλὰ κἀν τοῖς ἀμφορεῦσι τῶν οἴνων, οἵπερ αὐτῷ τὸ τοῦ ἀρίστου στέγουσι πόμα, παραβύειν ἐκ λίνου νενησμένα καλώδια καὶ ἀγαθῖδας καὶ κρόκας καὶ μηρίνθους λεπτάς. ὡς δ´ εἶχε πέρας τὰ βουλευθέντα, ἀναπτύσσονται τὰ κλεῖθρα νυκτός, τὸ δεσμωτήριον ἀπραγμόνως ἀναπετάννυται· ὁ παῖς ὑπουργεῖ τῷ ἔργῳ παρ´ Ἀνδρονίκου λαβὼν τὸ ἐνδόσιμον· ὁ Ἀνδρόνικος ἔξεισι τὰ λίνα φέρων ἐν ταῖν χεροῖν. γίνεται οὖν αὐτῷ τὸ κατάντημα τῆς τότε νυκτὸς χόρτος ἀμφιλαφὴς περί που τὰ ἄβατα μέρη τῶν ἀνακτόρων φυεὶς καὶ εἰς ὕψος ἀναδραμών. καὶ περὶ δευτέραν δὲ καὶ τρίτην ἡμέραν ταῖς πόαις ἐνειλημένος τοὺς διώκτας ἐλάνθανεν. ὡς δ´ ἅλις εἶχον οἱ διφῶντες τῆς κατὰ τὰ ἀρχεῖα ἐρεύνης, διατίθησιν Ἀνδρόνικος τὰς στάλικας εἰς κλίμακας, καὶ διὰ μεσοπυργίου χαλασθεὶς ἀκάτιον εἴσεισιν ἐκ συνθήματος περὶ τὰς ἀκτὰς σαλεῦον καὶ τοὺς προβλῆτας, οἳ τὸ πάραλον τεῖχος τῆς πόλεως διειλήφασι, τὰς τῶν κυμάτων ἀποθραύοντες ἐμβολάς. ἦν δὲ τοὐπίκλην Χρυσοχοόπωλος ὁ τῇ ἁλιάδι Ἀνδρόνικον εἰσδεξάμενος. ἀλλ´ οὔπω ἀκριβῶς ἀνάγεσθαι ἤρξαντο, καὶ συνέχονται παρὰ τῶν κατὰ τὸν Βουκολέοντα προφυλάκων, οἳ πᾶσαν νύκτα σκοπεύουσι καὶ τῶν ἀνακτόρων οὐκ ἐῶσιν ἐχόμενα ἐνίας νῆας διαπλωΐζεσθαι. ἐξ ἐκείνου δὲ τὰ τῆς σκοπιᾶς ταύτης ἤρξατο, ἐξ ὅτουπερ ὁ Τζιμισχῆς Ἰωάννης τῷ Φωκᾷ Νικηφόρῳ νυκτὸς ἐπέθετο διὰ σαργάνης ἀνιμηθείς. παρὰ βραχὺ γοῦν ἦν ἂν καὶ πάλιν Ἀνδρόνικος χείροσι δεσμοῖς ἐνισχημένος καὶ φυλακαῖς ἢ καὶ ξίφος τοῦ ζῆν αὐτὸν ὑπεξήγαγε τὰς πολλὰς ἐσέπειτα πλάνας ὑποτεμόμενον, νῦν δὲ ἡ οἰκεία εὐτραπελία ἐρρύσατο καὶ τότε τὸν βαθυγνώμονα, ἐκ τῶν ἑαυτῆς ῥιζοτομήσασα κήπων τὰ τῷ καιρῷ προσφυῆ φάρμακα, ὥσπερ καὶ Δαυὶδ ἐξέσωσε πρότερον ἡ ἐν Γὲθ τοῦ προσώπου ἀλλοίωσις ἐπιψόφησίς τε τοῦ τυμπάνου καὶ ἡ μανικὴ τῶν ποδῶν παρενσάλευσις. οἰκέτου γὰρ οἰκότριβος ὑποδὺς προσωπεῖον χρόνια δεσμὰ ἐκδιδράσκοντος ἐδεῖτο τῶν συλλαβόντων μὴ παριδεῖν αὐτὸν οὐκ ὀλίγα πρὸς τοῦ δεσπότου πεπονθότα πάλαι δεινὰ καὶ τότε δὲ δίκας εἰσπραττόμενον τῆς φυγῆς. ἐκάλει δ´ οὕτω τὸν Χρυσοχοόπωλον, μεταρρυθμίζων ἅμα πρὸς τὴν βάρβαρον φωνὴν τὴν Ἑλληνίδα διάλεκτον, καὶ μηδ´ ἐπαΐειν τὰ πλεῖστα ταυτησὶ πλαττόμενος. καὶ αὐτὸς δὲ ὁ Χρυσοχοόπωλος δώροις παρακρουσάμενος τοὺς σκοποὺς ἴσχυσεν Ἀνδρόνικον ἐξελεῖν, ὡς δραπέτην ἑαυτοῦ δοῦλον αἰτησάμενος καὶ λαβών. ἀμέλει καὶ παρὰ δόξαν Ἀνδρόνικος εἰς τὸν οἰκεῖον οἶκον παρελθών, ὃς τοῦ Βλάγγα ἐπικέκληται, ὁμοῦ τε προσεῖπε τοὺς φιλτάτους τὰ εἰσιτήρια ἐποφθεὶς καὶ προσεφθέγξατο τὰ ἀπόδημα, τοὺς πόδας τῶν σιδήρων ἀπολυθείς. καὶ τὸ Μελίβοτον καταλαβὼν καὶ τῶν ἐκεῖσε ἵππων ἐπιβάς, οἳ πρὸς ἀπόδρασιν αὐτῷ ἡτοιμάσθησαν, τὴν εὐθὺ τῆς Ἀγχιάλου ἵεται. ἔνθα δὴ γεγονὼς καὶ τῷ Πουπάκῃ ἑαυτὸν ἐμφανίσας, ὃς πρῶτος, ὡς ἤδη ἐρρέθη μοι, τὴν κατὰ Κορυφὼ ἐσανέβη κλίμακα, καὶ παρ´ ἐκείνου λαβὼν τὰ ἐφόδια καὶ ἡγεμόνων ὁδοῦ εὐπορήσας τὴν ἐς Γάλιτζαν ἐπορεύετο.
2. Ἀλλ´ ὅτε τοῦ δειμαίνειν
ἀπεῖχεν Ἀνδρόνικος ὡς ἤδη τὰς χεῖρας τῶν διωκόντων λαθὼν καὶ τῶν τῆς
Γαλίτζης ὁρίων λαβόμενος, πρὸς ἣν ὡς εἰς σῶζον κρησφύγετον ὥρμητο,
τότε θηρευτῶν ἐμπίπτει ταῖς ἄρκυσι· συλληφθεὶς γὰρ παρὰ Βλάχων, οἷς
ἡ φήμη τὴν αὐτοῦ φθάσασα φυγὴν ὑφηγήσατο, ἐς τοὐπίσω πρὸς βασιλέα
πάλιν ἀπήγετο. 3. Τὸν δὲ Πουπάκην ὁ βασιλεὺς συλλαβὼν ἔξανε πολλαῖς διὰ λώρων δημοσίᾳ κατά τε τοῦ νώτου καὶ τῶν ὤμων. μετὰ δὲ προάγων αὐτὸν ὁ κῆρυξ ἐκ τοῦ τραχήλου σχοινόδετον ἐπεβόα οὑτωσὶ τρανότερον „ὅστις τὸν ἐχθρὸν τοῦ βασιλέως προσιόντα οἱ εἰσοικίζεται καὶ διδοὺς ἐφόδια ἐκπέμπει, οὕτω καὶ μαστίζεται καὶ πομπεύεται.“ ὁ δὲ πρὸς τοὺς συνιόντας ἀτενὲς ὁρῶν διακεχυμένῳ προσώπῳ „αὕτη μοι αἰσχύνη πρὸς τοῦ βουλομένου ἤτω παντός“, ἐπεφθέγγετο „μὴ ἐπιστάντα τὸν εὐεργέτην καταπροδόντι ἢ ἐμβριθῶς ἀποπεμψαμένῳ, ἀλλ´ ὡς ἐξῆν τεθεραπευκότι καὶ προεκπέμψαντι χαίροντα.“
4. Τότε δ´ οὖν ὑπτίαις ἀγκάλαις
πρὸς τοῦ τῆς Γαλίτζης ἐπιτροπεύοντος Ἀνδρόνικος προσδεχθεὶς ἔμεινε
παρ´ ἐκείνῳ χρόνον συχνόν. οὕτω δὲ πρὸς τὸν ἑαυτοῦ πόθον ὅλον
ἐκεῖνον Ἀνδρόνικος ἀνηρτήσατο, ὡς καὶ συνθηρεύειν καὶ συνθακεύειν
ἐκείνῳ ὁμέστιός τε εἶναι καὶ σύσσιτος. Ἀλλὰ τὴν τοῦ ἐξαδέλφου φυγὴν
καὶ τὴν ἐκ τῆς ἐνεγκαμένης ἀπαλλοτρίωσιν οἰκεῖον ὄνειδος κρίνων ὁ
βασιλεὺς Μανουήλ, καὶ ἄλλως δὲ ὑφορώμενος τὸ τούτου ἐπὶ πλεῖστον
ἀπόδημον, ἐπεὶ καὶ ᾔδετο παλεύειν μυρίαν Σκυθίδα ἵππον, ὡς ἐς τὰ
Ῥωμαίων ὅρια ἐσβαλεῖ, ἔργον, ὅ φασι, τίθησιν ἀσχολίας ἀνώτερον
ἐπανελθεῖν Ἀνδρόνικον. οὐκοῦν μετάπεμπτον ἐκεῖθεν ποιεῖται, πίστεις
δοὺς καὶ λαβών, καὶ τοῦ πλάνου τοῦτον ἐναγκαλίζεται, καθ´ ὅν, ὡς
ἔφην, καιρὸν οἱ Παίονες τὰς σπονδὰς ἀθετήσαντες τὴν Παρίστριον
Ῥωμαίων κατέτρεχον ἐπικράτειαν. |
----------------------------- CHAPITRE III. 1. Les Hongrois remportent l'avantage sur les Romains. 2. Gavras se porte lâchement contre eux. 3. L'Empereur passe le Danube & assiège Sirmium. 4. Un mari tue sa femme, pour sauver son honneur. 5. Les habitants trahissent la ville. 6. L'Empereur la prend & en répare les fortifications. 1. Ayant donc mandé, il reçut sa parole, & il lui donna la sienne, dans le même temps que les peuples de Pannonie, violant les Traités, ravagèrent ses terres, défirent les deux Michels, Vranas , & Gavras, & remportèrent un butin inestimable. 2.. Ce Gavras avait épousé, depuis peu, Eudocie bonne amie d'Andronique , de laquelle nous avons ci-devant parlé , & de laquelle les parents, pour l'insinuer dans les bonnes grâces de l'Empereur, assurèrent qu'il s'était signalé contre les Hongrois, & s'en rapportèrent au témoignage d'Vranas son collègue. Vranas, au lieu de répondre, demanda à Gavras, s'il ne l'avait pas vu se porter vaillamment contre Denis Général des Hongrois ? Gavras ayant répondu qu'il l'avait vu s'y porter sort vaillamment. Vranas dit, qu'il ne pouvait trahir la vérité, après avoir été obligé de jurer parle salut de l'Empereur, & que bien loin de soutenir le choc des ennemis, il avait, d'abord, pris la fuite, quelque effort qu'il fît pour le retenir. 3. L'Empereur souhaitant de reprendre la ville de Sirmium, & de se venger de la mort d'Etienne , mena son armée contre les Barbares, qui étant rangés sur le bord du Danube , tirèrent une incroyable quantité de traits pour en empêcher le passage aux nôtres ; mais les soldats pesamment armés, les ayant chassés, l'armée passa le fleuve , & se campa près de Sirmium. Cette ville est assise sur une hauteur, au bas de laquelle coule une rivière, qui est inaccessible du coté du midi. L'Empereur, qui avait cru épouvanter si fort les habitants par sa présence, qu'ils lui ouvriraient leurs portes, fut étonné de voir qu'ils se défendaient vigoureusement, & que non contents de lancer des flèches mortelles, ils vomissaient des injures empoisonnées , il commanda de commencer l'attaque, & pour animer ses soldats par son exemple , il poussa le premier son cheval, & enfonça sa lance dans une des portes. Il fît, ensuite, combler le fossé, & conduire quatre machines proche des murailles. En peu de temps, elles ébranlèrent de telle sorte une courtine entre deux tours, que le bas étant percé le haut menaçait de ruine. Quelques-uns des assiégés étant entrés dans une machine suspendue au haut des murailles, tirèrent leurs épées , & n'en pouvant toucher les Romains, se contentèrent d'en frapper l'air , & de dire des injures ; mais ils furent bientôt châtiés de leur insolence ; car l'Empereur ayant commandé leur lancer une grosse pierre, la machine en fut abattue, & ils furent écrasés par sa chute. Un pan de la muraille étant tombé, dans le même temps, les Romains y montèrent, & firent passer quantité d'habitants au fil de l'épée. Quelques-uns demandèrent la vie, & quelques-autres se sauvèrent par la fuite. 4. Un des plus riches ayant vu traîner sa femme , dont la beauté était admirable, par un soldat qui en voulait abuser, & n'ayant point d'autre moyen de conserver son honneur, que de la tuer, lui enfonça son poignard dans le sein. Confusion étrange des choses! Jalousie cruelle de la fortune , que tu produis d'horribles tragédies sur le théâtre du monde ! tu y fais voir le combat de deux amours, dont l'un veut sauver la vie par le déshonneur, & l'autre veut sauver l'honneur par la mort! 5.. Quelques habitants avancèrent la prise de la ville, en donnant avis des desseins & des forces, de leur parti, par des lettres qu'ils attachèrent à des flèches, où il n'y avait point de fer, & qu'ils jetèrent la nuit dans le camp des assiégeants. Un prisonnier Hongrois fut tué par un Romain, qui ayant mis son bonnet sur sa tête, fut tué par un autre Romain, qui le prit pour un Hongrois. 6. La ville ayant été prise de la sorte , l'Empereur y laissa Constantin l'Ange de Philadelphe, son oncle, & Basile Tripsyque, pour y faire les réparations nécessaires. Ceux-ci, non contents d'en avoir relevé les tours , & les murailles , & d'y avoir mis garnison, rétablirent quantité de petites places , mirent une colonie à Branizove, & revinrent trouver l'Empereur. |
---------------------- III
1.Συμβαλόντες δὲ καὶ τοῖς στρατηγοῖς τῷ τε Γαβρᾷ Μιχαὴλ καὶ τῷ Βρανᾷ Μιχαὴλ κατὰ κράτος τούτους ἐτρέψαντο καὶ λείαν ὅτι πλείστην ἤλασαν. 2. ἦν δὲ ὁ Γαβρᾶς οὗτος νεωστὶ θύσας τὰ γαμοδαίσια μετὰ τῆς Κομνηνῆς Εὐδοκίας, ᾗ Ἀνδρόνικος ἐπλησίαζεν, ὡς ἤδη φθάσαντες ἐδηλώσαμεν. οὐκοῦν καὶ τῶν προσγενῶν Εὐδοκίας συνιστᾶν αὐτὸν θελόντων τῷ αὐτοκράτορι, πολὺς ἦν ἐπὶ βασιλέως ὁ τούτου κρότος καὶ ἔπαινος καὶ ἐρρωμένως αὐτὸν ἐν τῇ κατὰ τῶν Οὔννων μάχῃ διαγωνίσασθαι ἰσχυρίζοντο καὶ παρῆγον τῶν λεγομένων μάρτυρα τὸν συστράτηγον αὐτῷ Μιχαὴλ τὸν Βρανᾶν. ὁ δὲ πρὸς τοῦ βασιλέως ἐπιταχθείς, ὅρκον τὴν οἰκείαν κεφαλὴν ἐπαγαγόντος, ἀληθῶς εἰπεῖν ὃ περὶ τοῦ Γαβρᾶ γενναῖον σύνοιδεν ἔργον, τῷ τέως μὲν ὑπερέθετο τὸν ἀπόλογον, πρὸς δὲ τὸν Γαβρᾶν στραφεὶς ἤρετο τοῦτον, εἰ καὶ αὐτὸς ἀνδρεῖόν τι καὶ ἀξιέπαινον ἐνεδείξατο, εἴτε μὴν ὡς στρατηγὸς τὰ λῴονα διεπράξατο, ὅτε συμπεσόντες μετὰ τῶν Οὔγγρων, Διονυσίου στρατηγοῦντος, ἐμάχοντο. καὶ ταῦτα καθομολογοῦντα σχὼν τὸν Γαβρᾶν καὶ ὡς οὐκ ἄλλον ὄντως τῷ τότε αὐτὸν ἀνδρίσασθαι μαρτυροῦντα ἐπήγαγεν ὡς οὐκ ἔχων βασιλέως ἐνώπιον παρανοσφίζεσθαι τὴν ἀλήθειαν, εἰς τὴν οἰκείαν κεφαλὴν αὐτὸν ἐξορκίζοντος, φησὶ μηδαμῶς ὑποστῆναι τὴν τῶν ἐναντίων ἐμβολὴν τὸν Γαβρᾶν, ἀλλ´ ἐκ πρώτης προσβολῆς ἀποδειλιάσαντα οἴχεσθαι φεύγοντα, αὐτοῦ καὶ ταῦτα πολλάκις ἀνακαλεσαμένου τοῦτον καὶ „στῆθι ὦ φίλος“ εἰπόντος μετ´ ἐκβοήσεως. 3. Ἀτὰρ καὶ σπεύδων ὁ βασιλεὺς αὐτό τε τὸ Ζεύγμινον Ῥωμαίοις ἐπανασώσασθαι καὶ δίκας τοὺς Οὔννους εἰσπράξασθαι ὧν εἰς Στέφανον πεπαρῳνήκεσαν τοῖς ἐκεῖσε παρενέβαλε μέρεσιν. οἱ δὲ βάρβαροι παρὰ τὰς ὄχθας Ἴστρου τοῦ ποταμοῦ ὡς εἰς πόλεμον διαταξάμενοι διεκώλυον τῆς στρατιᾶς τὴν περαίωσιν παντοῖα βέλη ἐπαφιέντες καὶ τὰς ἐκβολὰς προκαταλαμβάνοντες, κἂν ἦσαν οὐδὲν περαίνοντες· οἱ γὰρ ἑκηβόλοι Ῥωμαῖοι καὶ τὸ ἄλλο ἅπαν ὁπλιτικὸν ὠσάμενοι τούτους ἐξέκρουσαν τῶν παρακτίων μερῶν. βασιλεὺς δὲ σὺν παντὶ τῷ στρατεύματι κατὰ τὸ Ζεύγμινον ἀφικόμενος ἐκεῖ που στρατήγιον βάλλεται. Ἔστι δὲ τοῦτο κατὰ μεσημβρίαν ἀπρόσβατον γηλόφῳ περιήκοντι καὶ ποταμίῳ τειχιζόμενον ῥεύματι. ᾤετο μὲν οὖν αὐτοβοεὶ αἱρήσειν τὸ πόλισμα οἷα τῶν ἔνδον καὶ πρὸς τὴν πρώτην αὐτοῦ θέαν καταπλαγέντων καὶ τὰς πύλας ἀνακλινάντων καὶ δεξαμένων αὐτὸν ἔνδοθι· ὡς δ´ οὗτοι τὰς εἰσόδους παντάπασιν αὐτῷ ἐπεζύγωσαν τά τε τείχη παντοίοις ὅπλοις καὶ ἀφετηρίοις ὀργάνοις ἐκράτυναν, ἀλλὰ καὶ φαινόμενοι ἄνωθεν τὰς γλώσσας ἔθηγον ὡσεὶ ὄφεως, οὐκ ἀπὸ χειρῶν μόνον ἀφιέντες βέλη θανάσιμα, ἀλλὰ κἀκ τοῦ τῶν ὀδόντων ἕρκους αἰσχρορρημοσύνας τοξεύοντες ἰῷ ἀσπίδων τῷ ὑπὸ τὰ χείλη χριστάς, οὐδ´ οἱ Ῥωμαῖοι τὸ ἀπὸ τοῦδε χερσὶ κεναῖς αὐτοῖς προσεφέροντο, ἀλλὰ τοῦ κακορρημονεῖν ὡς ἀγεννοῦς ὅπλου καὶ γυναικείου ἀφιστάμενοι σιδήρῳ μάλιστα κακῶς διετίθεσαν. Πρῶτος τοίνυν ὁ βασιλεὺς τῷ τῆς μιμήσεως ὁμοίῳ διερεθίζων τοὺς ὑπ´ ἐκεῖνον κατὰ τῶν τῆς πόλεως πυλῶν τὸν ἵππον ἐφίησι καὶ μέσον αὐτῶν τὸ δόρυ ἤλασεν. ἐπὶ δὲ τούτοις τὴν τάφρον ἐμπλήσας ἀφυσγετοῦ διὰ τὴν τῶν λίθων στέρησιν τάς τε πετροβόλους μηχανὰς περιστήσας (τέσσαρες δ´ ἦσαν αὗται) τὰ τείχη κατασείειν ἐπέταττεν. ἐνεργεῖς μὲν οὖν ἅπασαι ἦσαν καὶ οἱ πέτροι ταλαντιαῖοι ἀφιέμενοι τὰς τῶν τειχῶν παρέλυον ἁρμογάς· μία δ´ ἐξ αὐτῶν μάλιστα, ἧς ἀρχιτέκτων ἦν Ἀνδρόνικος, αὐτὸς τὴν σφενδόνην τόν τε στρόφαλον καὶ τὸν λύγον διατιθέμενος, πλειόνως διεσάλευε τὸν περίβολον, ὡς καὶ τὸ μεσοπύργιον, καθ´ ὃ τὰ βάρη τῶν πετρῶν ἠκοντίζοντο, ὑποχαλᾶν ἤδη καὶ μεθίστασθαι τοῦ κεῖσθαι ὀρθόν, ἄλλως τε καὶ ὀρυκτῆρσιν ὑπομοχλευόμενον. τότε τοίνυν κατά τινα τῶν νυκτῶν τινες τῶν μεγιστάνων Παιόνων μίαν εἰσιόντες τῶν ἐκκρεμῶν τοῦ τείχους καὶ προνευουσῶν ἔξωθεν μηχανῶν (ἄρκλας οἶδε ταύτας ἡ κοινὴ καὶ πάνδημος φράσις καλεῖν) τῶν κουλεῶν τὰς σπάθας εἵλκυσαν καὶ γυμνὰς αὐτὰς ἀνατείνοντες διηπειλοῦντο Ῥωμαίοις ὑπέραυχα καὶ τῷ τέως βάπτειν μὴ ἔχοντες τὰ ξίφη αἵμασι σχήμασι τὸν ἀέρα ἔπληττον καὶ φωνῶν ἐγέμιζον κεκραγότες ὅσον ἐχώρουν αἱ κεφαλαί. ἀλλὰ κατὰ πόδας ἡ δίκη μέτεισι τούτους· τιτήνας γὰρ κατὰ τῆς ἀνεχούσης αὐτοὺς μηχανῆς τὸ βλῆμα Ἀνδρόνικος οὕτω διαφῆκεν ἐπιτυχὲς ὡς διαλυθῆναι μὲν αὐτίκα τοῦ τείχους τὸ προεκκρεμάμενον ἐκεῖνο ξύλινον σύνθεμα, ἐπικαταβληθῆναι δὲ καὶ τούτους ἐκτὸς ἐς ᾅδου στόμιον κατωκάρα πίπτοντας καὶ κυβιστῆρας ὁρωμένους ἐλεεινούς, διανηχομένους ἀθλίως Ἀχέροντα. Μετὰ βραχὺ δὲ καὶ αὐτὸ τὸ τεῖχος ὑπέκυπτε, καὶ διὰ κλιμάκων εἶχε Ῥωμαίους ἀνιόντας καὶ τὴν πόλιν εἰσιόντας. πολλοὶ μὲν οὖν βληθέντες εἰς θάνατον κατεβλήθησαν, οὐκ ὀλίγοι δὲ καὶ προσκεχωρηκότες τοῖς ἤδη κρατοῦσιν ἐσώθησαν· εἰσὶ δ´ οἳ καὶ ἀποδράντες σωτηρίαν ἐντεῦθεν εὕραντο. 4. εἷς δὲ τῶν οἰκητόρων ἐκείνης τῆς πόλεως, καὶ οὗτος οὐ τῶν συγκλύδων καὶ τῶν συρφάκων ἀλλὰ τῶν πλούτῳ λαμπρῶν καὶ γένει ἐπισήμῳ διαπρεπῶν, ἀστεῖον τὸ εἶδος ηὔχει γύναιον καὶ σφόδρα καλὸν τὴν μορφήν. ὁρῶν δὲ παρά του τῶν Ῥωμαίων εἰς ὕβριν ἑλκόμενον καὶ μὴ ἔχων ἐπαμῦναι τυραννουμένῳ ἢ βίᾳ τὴν βίαν ὠθῆσαι καὶ στῆσαι τὸν ἄδικον ἐκεῖνον ἔρωτα βουλεύεται βουλὴν οὐχ ἥκιστα γενναίαν ἢ τολμηρὰν καὶ ἀθέμιτον καὶ τῷ τῆς τύχης ἐνεστῶτι κατάλληλον· διελαύνει τῶν σπλάγχνων τῆς φιλτάτης ὃν ἔφερεν ἀκινάκην. οὐκοῦν ὁ μὲν τῇ γυναικὶ ἐπιμαινόμενος ἄθεσμος ἐκεῖνος ἐραστὴς τὴν ἄλογον ἐμάρανεν ἔφεσιν οὐκέτι ὄντος τοῦ ὑπεκκαύματος, τὴν δὲ σχετλίαν τῷ ὄντι ἐρωμένην τὸ ἦμαρ ἔλιπε τὸ εὐφρόσυνον. Φεῦ πραγμάτων ἀναγκαίας ἐπιπλοκῆς καὶ φθονεροῦ Τελχῖνος καὶ ἐπιβούλου, τοιαύτας τραγῳδίας σκηνοποιοῦντος ἐπὶ θεάτρου πολυπληθοῦς. ὢ δύο ἀντιφερομένων ἐρώτων ἐπ´ ἄθλῳ ἑνί, ἐπιλήπτου καὶ σώφρονος, καὶ τοῦ μὲν ἐπ´ ἀθεμίτοις λέκτροις σώζειν ἐθέλοντος, τοῦ δὲ φθάνοντος τὸ αἶσχος καὶ νεκροῦντος καινότερον καὶ πάθει πάθος ἐκκρούοντος. 5. Συνήραντο δὲ τοῖς Ῥωμαίοις εἰς τὴν τοῦ Ζευγμίνου ἐκπόρθησιν καὶ οὐκ ὀλίγοι τῶν ἔνδοθι, τὰ Ῥωμαίων φρονοῦντες καὶ τὰ τούτων ὡς εἶχον διανιστῶντες φρονήματα· οὗτοι γὰρ ἀτράκτοις ἀσιδήροις βιβλία προσδέοντες καὶ ταῦτα πρὸς τὸ Ῥωμαϊκὸν στράτευμα νυκτὸς ἐκτοξεύοντες παρίστων δι´ αὐτῶν ὅσα τε οἱ βάρβαροι ἐβουλεύοντο καὶ ὅση τούτων ἰσχὺς ἀκμάζουσα ἦν. Ἤγετο δὲ τῶν Παιόνων τις τηνικαῦτα αἰχμάλωτος ἔτι τὸν ἐγχώριον πῖλον ἐπὶ κεφαλῆς ἔχων καὶ τὴν λοιπὴν ἠμφιεσμένος πάτριον στολήν. ἀλλὰ τοῦτον Ῥωμαῖός τις ἐπιπαριὼν σιδήρῳ πλήττει καὶ θανατοῖ, καὶ τὸ τῆς κεφαλῆς ἐκείνου ἑαυτῷ περιτίθησι κάλυμμα, καὶ ἦν ἀνύων οὑτωσὶ τὴν ὁδόν. τῆς δὲ δίκης ἐφεπομένης ἀψόφῳ ἐμβάδι, καὶ ὃ ἄλλῳ τέτευχε κακὸν οὑτοσὶ καθ´ ἑαυτοῦ ἀγχωμάλως ἀναστρεφούσης, ἐφίσταταί οἱ τομώτερος ἕτερος ξιφήρης ἐκ τῶν ὄπισθεν Ῥωμαίων καὶ παίει καιρίαν κατὰ τοῦ τένοντος ὡς ζωγρίαν Παίονα καὶ τοῦ ζῆν ἐκ τοῦ σχεδὸν μεθίστησιν.
6. Ἀλλ´ οὕτω μὲν ἑάλω τὸ
Ζεύγμινον, ὡς ἐπιτρέχοντά με εἰπεῖν, οὐκ ἐμβραδύνοντα ταῖς
διηγήσεσι. καὶ βασιλεὺς ἐκεῖθεν ἀπονοστήσας πρὸς τὰ Ῥωμαίων ὅρια
μεταβέβηκε, τὸν δὲ αὐτοῦ θεῖον, τὸν ἀπὸ Φιλαδελφείας λέγω
Κωνσταντῖνον τὸν Ἄγγελον, ἐπιτειχιστὴν εἴασε τοῦ Ζευγμίνου, σὺν αὐτῷ
δὲ καὶ τὸν Τρίψυχον Βασίλειον. καὶ οὗτοι τὰ ἐντεταλμένα περατοῦντες
τό τε Ζεύγμινον ἠρτίωσαν ὅσαι κατηρείποντο τύρσεις ἐπισκευάσαντες
καὶ τῆς ἄλλης ὁμοίως φρουρᾶς πεφροντίκασι, καὶ τὰ ἐν Βελεγράδοις δὲ
πολίχνια πλείστης ὅσης ἐπιμελείας ἠξίωσαν αὐτόν τε τὸν Νίσον τείχεσι
περιέβαλον καὶ τὴν Βρανίτζοβαν συνῴκισαν. καὶ τὰ λοιπὰ πρὸς τὸ εὖ
διαθέμενοι ἔνθα διάγων ἦν ἀφίκοντο βασιλεύς. |
--------------------------- CHAPITRE IV. 1. Dése vient trouver l'Empereur , & reçoit de lui de sanglants reproches. 2. Il viole son serment. 3. L'Empereur fait jurer à ses sujets , qu'après sa mort ils reconnaîtront Alexis de Hongrie pour Empereur. 4. Andronique refuse de le jurer. 5. Il est défait en Cilicie. 6. Il se porte à une action fort hardie sans aucun fruit. 1. Le Prince étant irrité des insolences de Dése Satrape de Servie , qui exerçait de jour en jour des violences plus atroces contrer les Romains, se résolut de les réprimer. Mais ce Barbare, désirant de garantir ses terres du pillage,. le supplia de lui permettre de le venir trouver, & en ayant obtenu la permission, il en reçut de sanglants reproches de ses fourberies, & de ses perfidies. Il eût, sans doute, été arrêté, s'il n'eût promis avec des serments exécrables, de demeurer dans une parfaite soumission à toutes les volontés de l'Empereur. 2. Mais à peine fut-il hors de sa présence, qu'il se trouva combattu de divers sentiments. Il avait honte d'être venu , il avait dépit d'avoir été maltraité, il avait regret d'avoir juré, Il reprit donc sa peau de renard, & quoiqu'il ne fût qu'un Barbare , il se servit de ces vers d'un Poète tragique,
La bouche sans le cœur ne fait qu'un vain serment, 3. L'Empereur n'ayant point encore de fils, exigea de ses sujets un serment, par lequel ils promissent de reconnaitre, après sa mort, Alexis de Hongrie pour Empereur , & sa fille Marie pour Impératrice. 4. Il n'y eut personne qui refusât de lui obéir en ce point, excepté Andronique , qui disait, que l'Empereur étant remarié pourrait avoir des fils, & que quand il en aurait, le serment qu'on prêtait alors serait inutile. Et que d'ailleurs, il semblait que ce fut un effet de la colère du Ciel qu'il préférait un étranger aux Romains. Mais l'Empereur se souciait sort peu de ses plaintes, & il le méprisait comme un désobéissant, & comme un rebelle. Il y en eut, néanmoins quelques-uns, qui après avoir prêté le serment , ne laissèrent pas de suivre le sentiment d'Andronique, & de déclarer publiquement , qu'ils n'estimaient pas qu'il fût de l'intérêt ni de l'Etat, ni de l'Impératrice Marie, qu'un étranger montât sur le trône, 5. L'Empereur étant dans de grandes inquiétudes , pour la conservation des villes de Cilicie , dont Tarse est la Capitale , il y envoya plusieurs Gouverneurs. Le dernier qu'il y envoya, fut Andronique Comnène, à qui il donna cet emploi, en considération de la noblesse de sa naissance , & de la grandeur de son courage : & pour lui donner le moyen de supporter le poids d'une si grande entreprise , il lui assigna les impôts qui se lèvent sur l'île de Chypre. Andronique étant arrivé en Cilicie, n'y exécuta rien qui fût digne de son expérience, ni de sa valeur. Au contraire, ayant été défait par Toros, il s'avisa de ranger son armée en forme d'un corps humain , y mettant une tête, des bras, des jambes, & des pieds. Toros ayant divisé la sienne en Phalanges, en vint aux mains, & remporta la victoire. 6. Andronique étant réduit au désespoir par de si malheureux succès, & ne sachant comment rétablir ses affaires, ni comment se venger de ses ennemis, se hasarda de faire une action qui paraîtra presque incroyable. Ayant remarqué de loin Toros, qui attendait ceux de ses gens qui poursuivaient les fuyards , il poussa son cheval contre lui, & ayant donné de sa lance dans son bouclier, il le renversa par terre, & repassa au milieu de ses Gardes avec une vitesse égale à celle d'un aigle. Comme Toros était avantageusement armé, il n'eut point de mal de sa chute. |
--------------------------- IV.
1. Οὗτος δὲ τὸν Δεσὲ μετελευσόμενος, ἑαυτοῦ γενόμενον κακουργότερον, τὴν ἐς Σερβίαν ὥρμα τραπέσθαι. ἀλλ´ ὁ Δεσὲ καὶ πόρρωθεν ἐπιτηρῶν τὰ πραττόμενα, μάλιστα δ´ ὅπερ ἦν δεδιώς, μή τι ἀηδὲς πάθοι καὶ ἀπευκταῖον βασιλέως εἰς τὴν ἑαυτοῦ χώραν παρεμβαλόντος, πέμψας εἰς βασιλέα ἐνδοθῆναί οἱ καθικετεύει τὴν ἐς αὐτὸν ἀπαθῆ ἄφιξιν. ὡς οὖν εἶχεν ὃ ᾔτησεν, ἀφίκετο δορυφορίας μετέχων σατραπικῆς καὶ εἰς θέαν τῷ βασιλεῖ καταστὰς τὸ δολιόφρον τῆς γνώμης κατονειδίζεται καὶ οὕτως ὡς ἄσπονδος ἀποπέμπεται. καὶ ἐγγὺς ἐλθὼν τοῦ συλληφθῆναι διαφίεται πάλιν οἴκαδε ἀπελθεῖν, τὴν τοῦ τρόπου μεταβολὴν καὶ τὸ μηκέτι τὰ μὴ δοκοῦντα τῷ βασιλεῖ διαπράττεσθαι φρικώδεσιν ὅρκοις ἐμπεδωσάμενος, κἂν οὐκ ἦν τὸν χαμαιλέοντα πρὸς τὴν τῆς ἀληθείας μεταβαλέσθαι λευκότητα ἐφ´ ἑτέραν πᾶσαν χροιὰν ῥᾳδίως μετατιθέμενον. 2. ἐξιὼν γὰρ ἀπὸ προσώπου τοῦ βασιλέως πολλοῖς ἅμα τὴν ψυχὴν ἐμερίζετο πάθεσιν. ᾐσχύνετο ἐφ´ οἷς τῷ βασιλεῖ προσελήλυθεν, ὠργίζετο ὧν ἕνεκα πέπονθεν, ἐπαθαίνετο οἷς τὰς τῆς γνώμης παρεκτροπὰς θριγγίοις ὅρκων ἑαυτῷ ἀπετείχισε. τέλος δὲ ὅσα τε ὀμώμοκε τῷ βασιλεῖ καὶ ξυνέθετο κατανωτισάμενος τὴν συνήθη παρδαλέην ἑαυτῷ περιέθετο, τὸ τοῦ τραγῳδοῦ ὁ βάρβαρος ἐκεῖνος ἐπαινέσας ἄντικρυς καὶ εἰπὼν „ἡ μὲν γλῶσς´ ὀμώμοκεν, ἡ δὲ φρὴν ἀνώμοτος.“ 3. Καὶ εἶχε μὲν οὕτω ταῦτα. μήπω δὲ γεννήσας ὁ Μανουὴλ υἱόν, ἀλλ´ ἐπὶ τῇ θυγατρὶ Μαρίᾳ, ἣν αὐτῷ ἡ ἐξ Ἀλαμανῶν ἀπέτεκεν ἄλοχος, τὰς τοῦ γένους σαλεύων διαδοχάς, ὅρκοις πάντας κατενεπέδωσε μετὰ τὸν αὐτοῦ μόρον αὐτήν τε τὴν Μαρίαν καὶ τὸν μνήστορα ταύτης Ἀλέξιον, ὅς, ὡς εἰρήκειμεν, ἐξ Οὐγγρίας ὥρμητο, κληρονόμους τῆς οἰκείας ἔχειν ἀρχῆς καὶ ὡς Ῥωμαίων ἄναξί σφισι καθυπείκειν καὶ προσκυνεῖν. 4. ἔνθα οἱ μὲν ἄλλοι πάντες τοῖς ἐπιτετραμμένοις ὑπέκυπτον καὶ τοὺς ὅρκους, ὡς ὁ κρατῶν ἐκέλευεν, ἀπεδίδοσαν· μόνος δ´ ἦν ἀποδυσπετῶν Ἀνδρόνικος φάσκων ὡς „ὁ βασιλεὺς εἰς δευτέρους ἀποκλίνας γάμους ἀρρενοτοκήσει δήπουθεν καὶ πιστουμένους ἡμᾶς τῷ ὑστέρῳ τόκῳ τοῦ βασιλέως τὰ τῆς ἀρχῆς δι´ ὅρκων ἐσέπειτα ἀνάγκη τῇ θυγατρὶ ἀρτίως ὅρκια διδόντας μὴ εὐορκεῖν.“ καὶ ἄλλως δὲ „τίς ἡ τῷ βασιλεῖ θεοβλάβεια, ὡς πάντα μὲν Ῥωμαῖον τοῦ θυγατρίου κρίνειν ἀπόλεκτρον, τὸν δ´ ἀλλογενῆ καὶ παρέγγραπτον τουτονὶ εἰς ὄνειδος Ῥωμαίοις Ῥωμαίων βασιλεύειν προκεκρίσθαι καὶ ὑπερκαθῆσθαι ὅλων ὡς κύριον;“ ἀλλ´ οὐκ εἶχε λέξας τὰ χρηστὰ ταῦτα τὸν βασιλέα πειθόμενον, ἀθερίζοντα τὰ λεγόμενα ὡς ἀνδρὸς ἀντιδοξοῦντος καὶ ἰσχυρογνώμονος τερετίσματα. εἰσὶ δ´ οἳ μετὰ τοὺς ὅρκους Ἀνδρονίκῳ γεγόνασι σύμψηφοι· καὶ οἱ μὲν αὐτόθεν τὸ δοκοῦν ἀπεφήναντο, οἱ δὲ καὶ τῷ λέγειν ἐφέντες ἀγωνιστικῶς κατεσκεύασαν μήθ´ ὅλως τῇ θυγατρὶ τοῦ βασιλέως, μήτε μὴν τῷ τῶν Ῥωμαίων ξυνοῖσον εἶναι πληρώματι τὸν ἐκ φυταλιᾶς ἑτεροφύλου ῥάδαμνον εἰς καλλιέλαιον μετεγκεντρίζειν πιότατον καὶ πρὸς τὸ ἀναζώσασθαι τὸ κράτος τῶν ἄλλων προτίθεσθαι. 5. Ὁ δὲ λόγος προσθήσει τῇ ἱστορίᾳ καί τι ἕτερον τοῦ λαθεῖν ὑπέρτερον ὄν. τῷ βασιλεῖ τούτῳ πολλή τις ἦν ἡ μελεδὼν τῶν κατὰ Κιλικίαν πόλεων καὶ φρουρίων, ὧν ἡ λαμπρὰ καὶ περιφανὴς Ταρσὸς ὡς μητρόπολις προκαθέζεται. ὅθεν πολλῶν τῶν ἐπὶ δόξης καὶ τοῦ ἐπισήμου αἵματος ἡγεμόνων ἐκεῖσε ἀφικομένων, ἐφεξῆς ἡ ψῆφος περιελήλυθεν ἐς τὸν Κομνηνὸν Ἀνδρόνικον καὶ ὡς γένει μέγαν καὶ ὡς ἐν ἀνδράσιν ἀξιοθέατον. τῷ τοι ἀφιγμένος ἐκεῖσε καὶ τὴν τῆς Κύπρου δασμολογίαν προσειληφώς, ὡς ἔχοι τὰς δαπάνας ἐκεῖθεν ἀντλεῖν, πολλάκις μὲν τῷ Τορούσῃ πρὸς μάχην ἀντικατέστη καὶ ἀνεκήρυξε πόλεμον ἐχθρά οἱ νοῶν καὶ ὑπ´ ἐκείνου πάλιν ἀποστυγούμενος, οὐδὲν δέ τι γενναῖον κατώρθωσε πώποτε, οὐδ´ ἧς ἔτρεφε πολυτρόπου πείρας περὶ πολέμους καὶ πανουργίας εἰργάσατο ἄξιον. τελευταῖον δὲ ἡττηκότος αὐτὸν αἰσχρῶς τοῦ Τορούση καὶ τρόπαιον στήσαντος, βουλεύεταί τι παραβολώτατον, ὁποῖον ὁ λόγος λέξων ἔρχεται.
6. Ὡς γὰρ τὰς οἰκείας δυνάμεις
ἑκάτερος κατ´ ἀλλήλων ἐξήνεγκαν, Ἀνδρόνικος μὲν ὅσα καὶ ζῶον τὴν
στρατιὰν εἰς κεφαλὴν καὶ μέρος τὸ κατόπιν καὶ μέλη ἀνάλογα τῷ παντὶ
συνδιαθέμενος εἶχεν, ὁ δὲ Τορούσης εἰς πολλὰ καταδιεῖλε τμήματα καὶ
διασπείρας ἦν εἰς σπείρας καὶ λόχους τὸ οἰκεῖον στρατόπεδον. ἐπεὶ δὲ
συμβαλόντες ἐμάχοντο, ἡ νίκη καὶ πάλιν ἐπεφοίτα τῷ Τορούσῃ λαμπρά·
τοῖς γὰρ ἀεὶ ἐπιβοηθοῦσιν ἀκμῆσι καὶ τοῖς ἐκ τῶν λόχων λαθρηδὸν
ἐκπηδῶσιν Ἀρμενίοις αἱ τοῦ Ἀνδρονίκου ἐνέδωκαν φάλαγγες καὶ εἰς
τροπὴν ἐνέκλιναν ἄκοσμον. διὰ ταῦτα τῇ λύπῃ καταποθεὶς Ἀνδρόνικος
καὶ μὴ ἔχων, ὅπως τὴν ἧτταν ἀναμαχέσαιτο ἢ γοῦν ἐξ ὑπογυίου δράσειέ
τι γενναῖον κατὰ τῶν θυόντων ἤδη πολεμίων τὰ νικητήρια, τοῖς ἐγγὺς
ἀνεφίκτων ἐπιχειρεῖ. κατοπτεύσας γὰρ τὸν Τορούσην μετὰ τῶν
δορυφορούντων αὐτὸν ἔτι που ἱστάμενον ἔφιππον, τὴν τῶν ταγμάτων
συλλογὴν ἀναμένοντα ἐξ ἧς εἴχοντο ἐπιδιώξεως, ὅλῳ ῥυτῆρι τὸν ἵππον
ἀνεὶς ἐνσείει κατ´ ἐκείνου τὸ δόρυ, καὶ δὴ κατὰ τοῦ θυρεοῦ βαλὼν
ἀνατρέπει τοῦτον τοῦ ἵππου, καὶ διεκπαίσας τὸ περὶ ἐκεῖνον ἐπίλεκτον
ὡς πτηνὸς ἱππότης ἢ ὀλισθηρά τις ἐγχέλυς τὰς τῶν ἁπάντων χεῖρας
ἐξήλυξεν. ἀλλ´ ἕως τούτου σεμνὸν τὸ τοῦ Ἀνδρονίκου κατόρθωμα· τὸ δὲ
παθεῖν τὸν Τορούσην κακῶς ἀπεκώλυσαν οἵ τε σιδήρεοι χιτῶνες, οὓς
ἐνεδέδυτο, καὶ θυρεὸς ἐπιμήκης παρὰ πλευρὸν καταβαίνων τοῦ ἵππου
πλάγιος. |
[75,1] |
[75,1] Οὐ πολλαὶ δ´ ἡμέραι παρήλθοσαν
ὕστερον, καὶ λογίζονται τῷ Ἀνδρονίκῳ δευτέρου λόγου καὶ πάρεργα
ἀνδροκτασίαι καὶ μάχαι καὶ πόλεμοι καὶ σάλπιγξ ἠχοῦσα τὸ ἐνυάλιον
Δεῖμός τε Φόβος τε καὶ Ἄρης βροτολοιγός, καὶ ἔργα πολέμια
παρωσάμενος τὰ τῆς Ἀφροδίτης μέτεισιν ὄργια. ἡ δὲ Ἑλένην μὲν οὐχ
ὑποβάλλει οὐδ´ οἷον ὑπ´ ὄψιν παρίστησι καθ´ Ἑλλάδα καὶ μέσον Ἄργος
τὴν οἴκησιν ἔχουσαν καὶ διαχεῖ τῷ κάλλει καὶ ἐκμαίνει πρὸς ἔρωτα καὶ
πηγνύει σκάφη καὶ ναύαρχον ἐφίστησι Φέρεκλον, ἐκ γειτόνων δὲ ὂν τὸ
τῆς Φιλίππας εἶδος καθυπογράφει καὶ μαστροπεύει τῷ δυσέρωτι
Ἀνδρονίκῳ· ἦν γὰρ ἐξ ἀκοῆς ἐρωτόληπτος. ῥίψας οὖν τὴν ἀσπίδα καὶ τὸ
κράνος ἀποβαλόμενος καὶ τὸν ὅλον στρατιώτην ἀποσεισάμενος πρὸς τὴν
ἐρωμένην αὐτομολεῖ, οὖσαν κατὰ πόλιν τὴν Ἀντιόχειαν. ἔνθα καὶ δὴ
γεγονὼς καὶ τὴν Ἐρώτων ἀγλαΐαν τῆς Ἄρεος σκευῆς ἀνθελόμενος μόνον
οὐκ ἔξαινεν ἔρια οὐδ´ ἱστῷ προσανεῖχε καὶ συνεῖρεν ἠλάκατα, ὡς
Ὀμφάλῃ πρὶν Ἡρακλῆς τῇ Φιλίππᾳ δουλεύων. ἡ δ´ ἄρα ἦν τῆς συναφθείσης
τῷ τούτου ἐξαδέλφῳ τῷ βασιλεῖ Μανουὴλ πρώην, οὔπω πάνυ πρώην,
θυγατρὸς τοῦ Πετεβίνου ἀδελφή. Καὶ ὁ μὲν τὴν Ἀντιόχου καταλαβὼν
τρυφαῖς ἐκεχήνει καὶ καλλωπισμοῖς ἐπελύττα καὶ δορυφόροις ἐπ´ ἀγυιῶν
ἀργυροτόξοις ἐπόμπευε, τὴν ἡλικίαν εὐμήκεσιν, ἰούλῳ τε πρώτῳ
λαχνουμένοις καὶ κόμαις πυρσαινομένοις ξανθαῖς, καὶ ἦν ἐντεῦθεν
θηρῶν τὴν θηράσασαν, ἣν καὶ εἶχε ταῖς οἰκείαις ἐρωτοδέσμαις
καταγοητεύσας Ἀνδρόνικος· καὶ ὅπερ ἐπεπόνθει, τοῦτο δράσας
φιλοτιμότερον, πλουτῶν μὲν καὶ ἄλλως εἶδος ἀξιάγαστον καὶ ὡς ἔρνος
ἀναβαίνων ἐλάτινον, ἐπτοημένος δὲ καὶ περὶ τὰς ἐξάλλους στολάς, καὶ
τούτων ὅσαι περὶ γλουτὸν καὶ μηροὺς καταβαίνουσαι διασχίζονται καὶ
οἷον εἰσί πως συνυφασμέναι τῷ σώματι, καὶ τοῖς ἄλλοις τῶν τοιούτων
ἡγεμὼν καθιστάμενος. οὐκοῦν τὸ μὲν βλοσυρὸν ἐκεχάλαστο καὶ τὸ ἐπὶ
συννοίας εἶναι ἀεὶ καὶ τὸ τοῦ ἤθους ἐμβριθὲς καὶ φροντιστικὸν
ἐνδεδώκει καὶ τὸ ἐπισκύνιον ὁ θὴρ ἀπεβάλετο· ἡ δὲ ὡς ἑάλω κατάκρας,
ὑπέκυψεν εἰς εὐνήν, οἴκου καὶ πατριᾶς ἐπελάθετο, καὶ τοῦ ἐραστοῦ
αὐτῆς ὀπίσω κατηκολούθησεν. |
[75,1] |
[75,1] Ἐπεὶ γοῦν ὁ Κωνσταντῖνος
ἀδοξοῦντας αὐτὸν ἑώρα τοὺς τῆς Φιλίππας ἔρωτας καὶ πρὸς ἄλλον
λύοντας τὸ πτερὸν μηλοβολοῦντάς τε καὶ δᾳδουχοῦντας Ἀνδρόνικον,
ἐκεῖθεν μεθίσταται καὶ τὴν Ταρσὸν καταλαβὼν μετὰ τῶν ἀντιπάλων
Ῥωμαίοις Ἀρμενίων συνερρήγνυ πόλεμον. ὡς δέ ποτε τούτῳ ἐπέβρισαν οἱ
διάφοροι, ἑάλω τε καὶ ἦν ἐν δεσμοῖς. ὁ δὲ βασιλεὺς ἐλύσατο τοῦτον
ἱκανὰ ζωάγρια καταθέμενος. Ἀνδρόνικος δὲ τὰς ἀπειλὰς τοῦ Μανουὴλ
δεδιὼς καὶ πτοηθείς, μήπως συλληφθεὶς τῶν φιλοτήτων Φιλίππας τὴν
πρότερον εἱρκτὴν ἀνταλλάξαιτο καὶ ὑποσταίη χρόνιον κάκωσιν, ἄρας
ἐκεῖθεν τῆς ἐπὶ τῶν Ἱεροσολύμων εἴχετο, γαλῆ τὸ τοῦ λόγου πρὸς στέαρ
ἐλεγχθείς, κἀπὶ τὰς πρώην ἐπαναδραμὼν δραπετεύσεις καὶ πρὸς τὰς
παλαιτέρας αὐτοῦ μηχανὰς ἀπιδών. |