De Administrando Imperio. CHAPITRE XLVII
Oeuvre mise en page et traduite par Marc Szwajcer
Περὶ τῆς τῶν Κυπρίων μεταναστάσεως ἔχει ἡ ἱστορία τάδε. Τῆς νήσου ἁλωθείσης ὑπὸ τῶν Σαρακηνῶν καὶ ἐπὶ ἑπτὰ ἔτεσιν ἀοικήτου μεινάσης, καὶ τοῦ ἀρχιεπισκόπου Ἰωάννου μετὰ τοῦ λαοῦ αὐτοῦ πρὸς τὴν βασιλεύουσαν καταλαβόντος, ἐγένετο οἰκονομία παρὰ τοῦ βασιλέως Ἰουστινιανοῦ ἐν τῇ ἁγίᾳ ἕκτῃ συνόδῳ τοῦ τὴν Κύζικον παραλαβεῖν μετὰ τῶν ἐπισκόπων αὐτοῦ καὶ τοῦ λαοῦ τῆς νήσου καὶ ποιεῖσθαι καὶ χειροτονίας, ἡνίκα ἂν λείψῃ ἐπίσκοπος, πρὸς τὸ μὴ διαπεσεῖν τὴν αὐθεντίαν καὶ τὰ δίκαια τῆς Κύπρου (καὶ γὰρ καὶ αὐτὸς ὁ Ἰουστινιανὸς ὁ βασιλεὺς Κύπριος ἦν, καθὼς καὶ παρὰ τῶν παλαιῶν Κυπρίων ὁ λόγος μέχρι τῆς σήμερον ἐπεκράτησεν), ὥστε καὶ ὡρίσθη ἐν τῇ ἁγίᾳ ἕκτῃ συνόδῳ χειροτονεῖν τὸν ἀρχιεπίσκοπον Κύπρου τὸν τῆς Κυζίκου πρόεδρον, καθὼς ἐν τῷ λθʹ κεφαλαίῳ τῆς αὐτῆς ἁγίας ἕκτης συνόδου ἀναγέγραπται. Μετὰ δὲ ἑπτὰ ἔτη θελήσει Θεοῦ ἐκινήθη ὁ βασιλεὺς πάλιν οἰκίσαι τὴν Κύπρον, καὶ ἀπέστειλεν πρὸς τὸν ἀμερμουμνῆν τοῦ Βαγδὰδ τρεῖς τῶν ἐνδόξων Κυπρίων, αὐτόχθονας τῆς αὐτῆς νήσου τυγχάνοντας, τοὺς λεγομένους Φαγγουμεῖς, μετὰ καὶ βασιλικοῦ τινος ἀγχίνου τε καὶ ἐνδόξου, γράψας τῷ ἀμερμουμνῇ, ἵνα τὸν ἐν Συρίᾳ ὄντα λαὸν τῆς νήσου Κύπρου ἀπολύσῃ εἰς τὸν ἴδιον τόπον. Καὶ ὑπακούσας ὁ ἀμερμουμνῆς τῇ τοῦ βασιλέως γραφῇ, ἀπέστειλε κατὰ πάσας τὰς Συρίας ἐνδόξους Σαρακηνούς, καὶ ἐπεσώρευσεν πάντας τοὺς Κυπρίους καὶ διεπέρασεν εἰς τὸν ἴδιον τόπον. Ἀπέστειλεν δὲ καὶ ὁ βασιλεὺς βασιλικόν, καὶ διεπέρασεν καὶ τοὺς ἐν Ῥωμανίᾳ οἰκήσαντας, ἤγουν ἔν τε τῇ Κυζίκῳ καὶ τῷ Κιβυρραιωτῶν καὶ τῷ Θρᾳκησίων, καὶ ἐνῳκίσθη ἡ νῆσος.
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47. La migration des Chypriotes, récit comme suit.Après que l’île eut été prise par les Sarrasins[1] et resta inhabitée pendant sept années,[2] l’archevêque Jean vint avec un groupe[3] à la cité impériale et une dérogation fut faite par l’empereur Justinien[4] au sixième synode[5] : lui et ses évêques et le clergé de l’île, devraient prendre en charge Cyzique et en feraient les nominations chaque fois qu’un évêché deviendrait vacant, et ce afin que l’autorité et les droits de Chypre ne soient pas interrompus (car l’empereur Justinien lui-même était Chypriote, comme d’anciens Chypriotes l’ont certifié jusqu’à présent), et il fut ordonné au sixième synode que l’archevêque de Chypre nommerait le président de Cyzique, ainsi que cela est inscrit dans le 39e chapitre du même saint synode. Mais après sept ans, par la volonté de Dieu, l’empereur fut amené à repeupler Chypre, et il envoya au commandeur des croyants[6] de Bagdad,[7] trois des plus illustres Chypriotes, natifs de cette même île, appelés Phangoumis,[8] avec un délégué impérial à la fois intelligent et prudent ; il écrivit au commandeur des croyants pour lui demander de renvoyer dans l’île de Chypre la population installée en Syrie dans son propre pays. Le commandeur des croyants donna satisfaction à la requête de l’empereur ; il envoya les notables Sarrasins [de Chypre] dans toutes les régions de Syrie et rassembla tous les Chypriotes pour les renvoyer chez eux. Et l’empereur, de son côté, envoya un délégué impérial et fit transporter ceux qui s’étaient installés en Romanie, c’est-à-dire, à Cyzique, dans les provinces[9] Cibyrrhéote et Thracésienne, et l’île fut repeuplée. |
[1] On ne sait pas de quelle conquête de Chypre par les Arabes parle Constantin. Leur première incursion dans Chypre date de 649. [2] C’est très peu probable. [3] Sans doute le clergé car il ne vint pas avec toute la population de l’île ! [4] Justinien II (685-695, 705-711). [5] En 691/692. [6] Emir Al-moumenin. Le prince ou commandeur des croyants. [7] La résidence du calife était à Damas. Bagdad, qui n’existait pas encore, devint la capitale du califat sous les Abbassides en 750. Cette remarque et d’autres circonstances invraisemblables qui se trouvent dans le récit de Constantin Porphyrogénète font voir qu’il ne faut admettre qu’avec beaucoup de réserve ce qu’il dit du repeuplement de l’île de Cypre sous Justinien. (Lebeau, Hist. du Bas-empire). [8] Sur ce nom Phangoumis, nous n’avons que le texte de Constantin qui en fasse mention. [9] Plutôt des Thèmes byzantins.
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