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A LA TABLE DES MATIERES DE TITE-LIVE
TITE-LIVE
Ab Urbe
Condita,
Livre XXVI
Collection des Auteurs latins sous la direction de M. Nisard,
Oeuvres de Tite-Live, t. II, Paris, Firmin Didot, 1864
LIVRE
25
LIVRE 27
920
HISTOIRE ROMAINE. - NOTES.
LIVRE XXVI.
Souvent dans ce livre notre auteur
rappelle le récit de plusieurs écrivains, comme au chap. VI par exemple. Depuis
le chap. VII jusqu'au ch. XII, comparez Tite-Live avec Polybe, IX, 5-8 et suiv.;
mais il y a dans le premier plus de développements. Il a joint à son récit
beaucoup de détails puisés ailleurs, comme ce qu'il dit de la pluie prodigieuse
qui deux fois sépara les combattants, et de l'étonnement dont Annibal fut
frappé, quand il apprit que les Romains venaient de faire partir des vexillaires
pour l'armée d'Espagne. Après avoir, dans le chap. XI, suivi presque partout
Polybe, il rapporte le récit différent de Coelius, et met de côté les éloges que
Polybe (IX, 9) donne à Annibal pour ce fait. Au chap. XX, l'exposé des
événements d'Espagne n'est pas tiré de Polybe, qui en a parlé ailleurs, et en
d'autres termes (X, 7). Cf. Becker, p. 120. Au sujet de Bomilcar, il s'accorde
avec les fragments de Polybe (in Spicileg., p. 36); pour ce qui est des
affaires de la Grèce, le fond, il est vrai, s'en trouve dans Polybe; mais
Tite-Live a considérablement abrégé, comme on peut s'en convaincre en le
comparant avec l'auteur grec, IX, 28, 39. Le chap. XXV est tiré de Polybe (IX,
40 ). Le XLe, comparé aux fragments de Polybe, IX, 27, prouve que Tite-Live l'a
eu sous les yeux; mais il l'a abrégé, et a omis la longue digression de
l'écrivain grec sur la situation d'Agrigente. Au chap. XLI, Polybe, qu'il a
presque constamment suivi (cf. X, 6 et suiv.), a rapporté indirectement le
discours de Scipion, mais les deux auteurs ont employé à peu près les mêmes
raisonnements. La comparaison du chap. XLIII avec Polybe (7-14) prouve que
beaucoup de choses ont été puisées dans ce dernier; seulement Tite Live a omis
plusieurs détails qui lui paraissaient peu importants, tels que la description
de la ville, les projets de Scipion. Les chapitres XLIII-XLVI sont calqués tout
entiers sur Polybe. Polybe s'était attaché aux témoignages les plus authentiques
et à la lettre Infime de Scipion à Philippe (ch. IX). C'est encore Polybe qui
lui fournit les détails du butin énumérés ch. XLVII. Chap. XLIX, s'écartant de
Polybe, il rapporte les opinions diverses des écrivains, parmi lesquels il faut
mettre Polybe (comme on peut eu juger par les fragments ), Valerius Antias et
Silenus. Il avoue qu'il trouve fastidieux de tout rapporter, tant les auteurs
diffèrent; que, s'il faut s'arrêter à quelque chose, un juste milieu lui parait
plus vraisemblable. Le reste est dû à Polybe. Il faut en dire autant de
l'histoire de l'épouse de Mandonius, et, au chap. L, de la jeune hile
celtIbérienne ( Polybe, 18-19 ). Ce qui ne l'a pas empêché de consulter des
annales plus étendues sur les mêmes faits, sans faire mention de Valérius d'Antias,
qui est la source ou certainement il a puisé tout le reste. Le chap. et est tiré
du chap. XX de Polybe.
CHAP. IV.- Institutum, ut
velites in legionibus essent. Quelles espèces de troupes appelait-on vélites
? Les vélites existaient-ils avant la mention qu'en fait ici Tite-Live? Dans le
cas de l'affirmative, quel sens faut il donner à ces paroles?
Les veilles étaient des troupes
légères, dont le nom pourrait être rendu par celui de voltigeurs, et dont
l'usage paraît avoir été le même chez les Romains qui chez nous. Festus dit que
c'étaien des soldats expeditos, quasi velites, id est volantes. Si cette
étymologie ne porte pas avec elle l'évidence, elle donne du moins une idée de ce
qu'étaient les vélites.
Valère Maxime (lI, 3, e 3) dit
expressément que l'usage des vélites fut imaginé pendant cette guerre, et
cependant il en a déjà été parlé plus d une fois dans Tite-Live ( XXI, 55 ;
XXIII, 29, et XXIV, 34 ). Mais comme nous l'avons fait remarquer, livre XXI, ch,
LV, p. 888, Tite-Live désignait par ce nom les troupes faisant un service
analogue à celui des vélites,qui ne furent organisés en corps spécial, et sous
ce nom, qu'à l'époque où nous sommes arrivés. Le témoignage positif de
Valère-Maxime n'est nullement contredit par celui de Tite-Live, quoiqu'on ait
prétendu trouver dans ce chapitre même la preuve que les vélites étaient déjà
connus. On se fonde sur ce que Tite-Live nous dit qu'on donna aux soldats dont
il parle, et qu'on exerce à monter en croupe derrière les cavaliers et à mettre
tout à coup pied à terre pour combattre, sept javelots longs de quatre pieds, et
terminés par un fer, comme les javelots des vélites : quale hastis
velitaribus inest. Mais, du mot inest, il résulte que Tite-Live veut
parler des vélites de son temps, et non de ceux d'autrefois.
Du reste, tout porte à penser que
de bonne heure on fit usage de troupes légères, quelque nom d'ailleurs qu'on
leur ait donné d'abord: rorarii, accensi, funditores,
jaculatores, sagittarii, etc. Mais on n'avait point encore songé à
les adjoindre ainsi à la cavalerie, en les faisant monter en croupe. C'est sans
doute là tout ce qu'il y avait de nouveau; c'est la seule modification qui fut
alors introduite, ut velites in legionibus essent.
Quant à l'armure des vélites, elle
consistait en boucliers plus courts, parmae breviores, que ceux des
cavaliers, et sept dards longs de quatre pieds et terminés par un fer.
Frontin désigne ces boucliers en
les appelant parmulas non amplas,Valère-Maxime parvum tegmen.
Polybe décrit la forme et la matière des boucliers de la cavalerie, mais il n'en
donne point les dimensions (VI, 25), non plus que les autres auteurs. La
parma des vélites était, suivant lui, περιφερὴς τῷ σχήματι, τρίπεδον ἔχουσα
τὴν διάμετρον, (Voy. XXXVIII, 21; XLIV, 35, et Polybe, VI, 22; J. Lipse, Mil.
rom., III, 1 et 4, et Anal. ad mil. rom.. III, 1, p. 426.)
CHAP.
IV. -- Castellum Galatiam, au delà du Vulturue, entre Capoue et Caudium.
On la retrouve sur la carte de Peutinger, et on en voit les ruines dans le lieu
appelé le Galazze, et non à Calatia, qui est de l'autre côte du Vulturne
et porte aujourd'hui le nom de Capazza. Voyez Camill., Voyage de Capoue, diss.
II, ch. XXVII; cf. Strabon, liv. VI, p. 255.
IBID.
-- Secundi hastati signum. Voy. la note sur le ch. XIX du liv. XXV.
CHAP.
VI. -- Primi principis signum. Voy. ibid.
IBID.
- Elephantos igne e castris exactos. On sait que ces animaux redoutent le
feu et la fumée.
IBID.
- Mediae uticus. Voy. la note sur le ch. XXXV du livre XXIII, p. 905.
CHAP.
VIII. -- Jovem foederum ruptorum testem. C'est comme tel que les Grecs
lui donnaient le surnom d'ὄρκιος.
IBID
- Per Appiae municipia quaque propter eum viam sunt Setiarn, Coram, Lanuvium.
Ce passage présente quelque difficulté, et la phrase doit s'expliquer ainsi :
quaeque urbes seu coloniae propter eam viam sunt car Setia et Cora n'étaientr
oas encore des municipes, 921
des colonies, et c'est dans cette classe qu'elles sont rangées, non seulement II,
16, 22; VI, 50 et ailleurs, mais même plus bas XXVII, 9 et XXIX, 15. Lanuvium
seul était municipe. Voy. VIII, 14; Sigonius, Ant. jur. ital., Ii, 9;
Velser, Rer. August., V, p. 279, et Otto, De aedil. et colon., ch.
1, font observer que souvent les mêmes villes sont appelées tantôt colonies,
tantôt municipes. On peut même dire avec Duker que Lanuvium étant sans nul doute
un municipe, Sétia et Cora ont été comprises sous le même nom.
CHAP. IX.- Per Suessulam,
Allifanumque et Casinatem agrum. Polybe (IX, 5) dit qu'il traversa le
Samnium, où se trouvaient effectivement Allifa et Casinum; mais Suessula était
en Campanie. On a donc proposé de lire : per Suessamum Venafrumque : car,
lorsqu'en partant de Capoue pour se rendre à Rome, on était arrivé sur le
territoire des Sidicius, on ne prenait point par Suessula, situé bien en arrière
entre Capoue et Nola, pour se rendre sur le territoire d'Allifa et de Venafre.
Voy. Cluvier, Ital. ant., III, 8, p. 1033, et IV, 5, p. 1182.
IBID.
- Crinibus passis aras verrentes. C'était l'usage dans les supplications
et dans les deuils publics. Voy. I, 13; III, 7 ; Stace, Theb., IX, 638;
Sil. Ital., VI, 560 et suiv. Au lieu d'aras, Schneighauser, sur Polybe
(IX, 6, pense avec raison qu'il faut lire areas, et alors Tite Live
aurait traduit littéralement l'auteur grec : πλύνουσαι ταῖς κόμαις τὰ τῶν ἱερῶν
ἐδάφη.
IBID.
- Arce Aesulana. Aesula, Aesulum ou Aesola était une ville du Latium
située probablement entre Tibur et Préneste, et dont il n'existait plus aucun
vestige du temps de Pline. Cf. Hor., od., III, 29, 6; 1 Velleius Patercul.,I,
14, et Pline, III, 5 ou 9.
IBID.
- Cui ne minueretur imperium. Les magistrats dont l'autorité devait
s'exercer hors de la ville, la perdaient quand ils revenaient de leurs provinces
avec ou sans armée, du moment qu'ils étaient entrés dans la ville ou qu'ils
avaient transmis le pouvoir à leur successeur. Voy. ch. XXI ; XLV, 36; Tac.,
Ann., III, 19; Cujas, Observ., XII, 13 ; Gruch., Refut. post. disp.
Sigon., ch. IV.
IBID.
- Inde Algido Tusculum petiit. Il faudrait pour cela qu'il eût
rétrogradé, car l'Algide est entre Tusculum et le mont Albain; on a donc proposé
de lire inde ab Pedo Tusculum petiit. Ce passage a donné lieu à une
discussion très animée entre deux savants célèbres, Jac. Gronove et Raph.
Fabrelti. Voyez Jacobi Gronovii, Tertia dissert. epist. ; Fabretti,
Dissert. tertia de Aquis et Aquaduclibus; Gronovii, Responsio ad
cavillalianes Raph. Fabretti; et Fabretti, Apologeticon ad Grunnovium.
CHAP.
X. - Per Carinas. Les carènes formaient presque la troisième région de
Rome, entre les Esquilies et le mont Caelius. Voyez Heyne, sur Virg., Aen.,
VIII, 561.
IBID.
- Tria millia passunm ab urbe castra admovit. Les historiens ne sont pas
d'accord sur cette distance. Florus II, 6, 44, 56, et Pline, XV, 18 ou 20 sont
d'accord avec Tite Live; niais Polybe (1X, 5) parle de quarante stades ou cinq
mille pas, et Appien ( B. Hann., XXXVIII ) ainsi qu'Eutrope, de quatre
mille.
IBID
- A porta Collina. Il faut substituer nécessairement à cette leçon celle
de plusieurs éditions et entre autres de l'édition aldine ad portam Collinam
(cf. ch. XIII) ; autrement il faudrait supposer qu'Annibal était entré dans
Rome, et de plus que le temple d'Hercule et de l'Honneur était situé en dedans
des murs, ce qui est contraire à toutes les données de l'antiquité, puisqu'il
est bien constant qu'il avait été bâti près du Mont Sacré. Voy. Cicf., De leg.,
II, 23, et Pline au passage cité plus haut; cf. Donat, Roma vetus, IV, 4, et
Nardini, Roma ant., III, 15. Appien( B. Hann., XI) dit qu'Annibal
vint de nuit avec trois éclaireurs seulement reconnaître la position de Rome;
suivant Pline, XXXIV, 6 ou 15, il aurait lancé huit javelots en dedans des murs.
CHAP
X. - Nullos aptiores inter convalles tectaque hortorum et sepulcra aut cavas
undique vias ad pugnandum futuros rati. Le caractère de la nation n'a pas
change. Ce que Tite-Live dit ici des Numides d'Annibal s'applique entièrement
aux Numides d'aujourd'hui.
IBID.
- Clivo Publicio. Il se trouvait dans la treizième région de Rome, sur la
pente orientale de l'Aventin qu'Il servait à descendre et à gravir. Festus (p.
96, ed. Egger) : " Publicius Clivus appellatur quem duo fratres L. M. Publici
Malleoli aediles curules, pecuariis condemnatis ex pecunia, quam ceperant,
munierunt, ut in Aventinum vehiculis Velia veniri posset. " Cf. XXVIi, 37; XXX,
26; Ovid., Fast., V, 285 et suiv.; Varron, L. L. IV, 32, et Donat,
De urbe Roma. II, 11.
CHAP,.
XI. - lmber in gens grandine mixtus, etc. Polybe (IX, 6-7) et Appien (B.
Hann., XI. ) ne parlent pas de cette tempête, et ne donnent pas de la
retraite des Carthaginois les motifs que Tite-Live va donner.
IBID.
- Modo mentem non dari. " Rome, que tu tenais, t'échappe, et le destin
ennemi t'a ôté, tantôt le moyen, tantôt la pensée de la prendre. " BOSSUET,
Oraison funèbre de la reine d'Angleterre.
IBID.
- Quum rudera milites religione inducti jacerent. Rudus, rodus
et raudus désignait tout objet non façonné et notamment l'airain en
lingot, l'airain non monnayé. ( Voyez Saumaise, De mod. mur., p. 26 ; les
commentateurs de Val. Max., V, 6, 5; Varr., L. L.. II, 34, et Festus.)
Cette grande quantité d'airain qui se trouvait entre les mains des soldats
d'Annibal, provenait sans doute du butin considérable fait par eux de Capoue a
Rome, ou même des trésors du temple qu'ils pillèrent, et qu'ensuite un motif
religieux les porta à abandonner. Mais on a peine à concevoir par quel motif
religieux ces hommes qui avaient dépouillé le temple de toutes les offrandes en
or et en argent, jetaient l'airain dans la crainte d'être sacrilèges. Cette
considération a porté Walch, Emend., p. 155, à changer inducti en
intacti. Tite-Live alors aurait voulu dire que dédaignant l'airain,
depuis qu'ils avaient fait un butin plus riche, ils l'abandonnaient sans écouter
ce scrupule religieux, qui, d'après les idées de l'antiquité, devait leur faire
envisager l'action de rejeter les objets sacrés comme un plus grand crime, comme
un plus grand mépris des dieux que le pillage lui-même. Buttuer, Observ.,
p. 71, adopte cette correction qui a en effet beaucoup de vraisemblance.
CHAP.
XIII. - Et ad portas accessit. Ce passage confirme la leçon ad portam
Collinam du ch. X. Voyez plus haut.
CHAP.
XIV.- Auri pondo septuaginta fuit, argenti tia milia pondo et ducenta. Ce
qui donne, d'après les calculs de M. Saigey, 66,241 fr. pour l or, et pour
l'argent 220, 000 fr.
CHAP XVI.
Aliqua aratorum sedes. Pae le mot aratores, Tite Live
désigne ici ceux qui enlevaient leurs
propres terres, non les terres publiques pour lesquelles ils payaient leur dime
comme on le voit dans Cic., Verr. III, 20, 27 et ailleurs.
Cesti. XVI. - Institutorrmr. Voyez Juvénal, VII, 2f et ses interprètes.
Cuir. XV II. - Is louis est inter oppida Iliturgin et blentissam. Voyez XXI, I I
et XXIII, 49.
Iseo. - Ilujus salles foires etc. C'est le Satins Tugiensis ainsi nommé de la
ville de Tugia et appelé aujourd'hui Sierra di Alcaraz. Cf. Pline, III, 1 ou 3.
IBID. - Cadureatorenr. C'était un envoyé chargé de traiter avec le general
romain et portant à !a main un caducée, symbole de la paix. Voyez sur le caducée
le Seo-haste de Thucydide, 1, 52, les proverbes de Zenobius, 111, 26 ; Servius
ad 'En., IV, 242.
Cuir. XV iIL - Quatuor et viginli ferme annns natns. C'est aussi l'âge que lui
donnent ' alère-Maxime (IV, 3, i ), Appien (B. Hisp., vint) et Orose (IV, 18 ) ;
mais des manuscrits d'Orose portent XXVII au lieu de XXIV, et Polybe (X, 6, 10),
dit que Scipion prit Carthagène à l'âge de vingt-sept ans. Il est vrai que le
même auteur (X, 3, 4) rapporte que Scipion avait dix-sept ans ( l'an de Rome 554
), lorsqu'il sauva son père dans le combat; ce qui s'accorderait mieux avec
l'opinion de Tite-Live. Cf. XXI, 46 et XXV, 2.
Iarn. - Confusum suffragium, etc. Voyez Gruch., de Coutil., I, 2; II, 2, p. 545,
646, t. I, du tresor de Grævius; Sigonius de Ley. eue., ch. z et Addend. ad Ant.
jur. civ. rom., I, 21; et Ernesti, Clav. Cie. au mot Confusio.
Car. XIX. - Fuit enim Scipio non veris tantum virtutibus mirabilis, etc. Sur le
caractère de Scipion, ses vertus, etc. voyez Polybe, X, 2, 5. Tout ce qu'il dit
de ce grand homme est d'autant plus digne de foi qu'il etait l'ami intime de
La'lius, qui était lui - même ami du deuxième Africain et dont le frère avait
vécu dans l'intimité du premier.
Voici comment M. Michelet nous dépeint Scipion (Hist. Item., t. n, p. 35) : •
C'était un de ces hommes aimables et beroiques, si dangereux dans les cites
libres. Rien de la vieille austérité romaine; le génie grec plutôt et quelque
chose d'Alexandre. On l'accusait de moeurs peu sevères, et dans une ville qui
commençait à se cor-rompre, ce n'etait qu'une grâce de plus. Du reste, peu
soucieux des lois, les dominant par le génie et l'inspiration, chaque jour il
passait quelques heures enfermé au Capitole, et le peuple n'etait pas loin de le
croire fils de Jupiter. Tout jeune encore, et longtemps avant l'époque legale,
il demanda l'edilité : Que le peuple me nomme, dit-il, et j'aurai l'âge. Dès
lors Fabius et les vieux Romains commencèrent à craindre ce jeune audacieux. .
Iarn. - Stirpis eum divince virum esse... anguis immanis ronrubitu, etc.On
pretendait que Pomponia avait eu commerce avec Jupiter metamorphose en serpent,
et Scipion citait adroitement a l'appui de ce conte l'exemple d'Alexandre-le-Grand.
Cf. XXXVIII, 58; Aulu - Gelle, VII, 1; Pline, VII, 9; XX VI, 45; Plutarque,
Alex., ch. Il; et Spanheim, de Usu et prarst. Man., dis. V.
iaro. - Ostiis Tiberinis. De la ville d'Ostie fondue à l'embouchure du Tibre,
cf. I, 53.
lsr n.-- Gallcum sinunt. Aujourd'hui le golfe de Ly on, qui s'etend de la
Provence jusqu'a la Catalogne.
Case. XIX. - Oriundi et ipsi a Phoeæa sunt. Les mots et ipsi ne sont justifiés
par rien; aussi a-t-on pensé que les mots ut Massilienses, qui devaient venir
immediatement après, avaient disparu par la négligence des copistes; ou bien
encore, et ipsi ut Massilienses eta ient une glose don t une partie seulement
serait passee dans le texte. Peut-être aussi, en écrivant ut ipsi. Tite-Live
a-t-il pensé aux Massaliotes, mais sans compléter sa pensee.
Our. XX.- In hiberna dirersi conresserant, etc. Polybe indique des quartiers
d'hiver entièrement différents (X, 7). Cf. Appien, Hisp., arx et am.
Iem. - Supra Cashdonensem saltum. Il en est aussi fait mention dans César, B.
civ., I, 38; et dans Cic., Ep. fam., X, 21.
Cuse. XXI. - A C. Calpurnio proetore urbano, etc. Le préteur urbain avait, dans
l'absence des consuls, le droit de convoquer le sénat. Voyez XXII, 55 ; XXXVIII,
44, et plus haut ch, m.
Isro. - Senatus ei ad oedem Bellonte datus est. Les ambassadeurs ou les
généraux, demandant le triomphe, étaient admis dans le senat qui se reunissait
hors de la ville, dans le Champ-de-Mars ou dans le temple d'A-pollon (vo) ez
11I, 63; X, 19; XXXIV, 43; XXXVII, 58; XXXIX, 4) ou dans celui de Bellone. Là,
les generaua rendaient compte de leur conduite, faisaient valoir leurs services
et rentraient dans Rome, comme simples particuliers, si le triomphe leur avait
éte refusé, et comme triomphateurs, s il leur etait accorde; et jusqu'à ce que
la cérémonie fût achevée, ils conservaient le commandement. Cf. ch. Ix et III,
10.
Iarn. - Postulavit ut triumphanti urbem Mire lireret. Pour obtenir le triomphe,
d'après les lois, plusieurs conditions etaient necessaires : il fallait 10 une
décision lu sénat ou un ordre du peuple, bien que quelques généraux n'aient
attendu ni l'une ni l'autre ( voyez III, 63; VII, 17; X, 36, 37; XXVIII, 9); 2°
il fallait que l'on fût dictateur, consul ou preteur ( voyez XXVIII, 58; XXXI,
206; XXXVI, 39; XXXIX, 29) ; niais peu à peu on se relâcha sur ce point (
Plutarque, Pomp., ch. vt; Dion., XXXVII, 21 ; Cic., pro Sexto, zr; pro Balbo, iv,
pro Lege Manilia) ; 3° on exigeait que le général eût fait ses exploits dans son
gouvernement et sur ses propres auspices ( voyez XXXIV, 10, et Val.-Max., II, 8,
i 7 ); 4°qu'un peul, nombre de citoyens et au moins cinq mille eu. nervis
eussent succombé dans l'action Ivoy. X, 36, Valer. loc. cit. et Cic., pro
Dejotaro, vi; 5° que l'empire romain eût reçu quelque accroissement, et qu'on ne
se fût pas borné à reprendre un territoire envahi par l'ennemi ( voyez Valer.,
loc. cit.); 6° il fallait que la mission du general fût entièrement accomp ie,
que la province fût pacifiee, la guerre finie, et que l'armee, qui avait pris p
irt aux exploits que récompensait ce triomphe, fût rappelee et non pas
reniise.au commandement du successeur (voy. XXVIII,9; XXXI, 48; XXXIX, 29).
Cette dernière condition est ici formellement exigce; mais on trouve plus d'un
exemple du contraire (XXXI, 49; XXXIII, 43; XXXIV, 10, 1 7; XXXIX, 38, 42).
Inn.-Cum simulacre raptarum Syracusarum. Racine a très-bien exprime cette
coutume des Romains dans Mithridate, act, III, scèn. I.
Et gravant en airain ses frètes avantages,
De mea états conquis encbainaient les Images.
Voyez aussi Crebillon, Rhadamiste et Zenobie, art 11, scèn. u.
TIT E-LIVE. 913
Cam, XXL-SosIsSVracusanus.Périzouius (.4nimadv. Hist., ch. viii, p. 341 ),
reproche à Tite-Live une double négligence, d'abord parce qu'il prétend (pie
Sosis avait introduit de nuit les Romains dans Syracuse, ce dont il ne fait p rs
mention dans le livre preeedent, et ensuite parie qu d di tr i rue \asos avait
éle Iivrec par hlericus taudis qu'ailleurs (XXV, 30), il raconte que ce fut
Arhradme, et que Aasos avait éte prise de vis e force par Marco Ilus.
CHAP. XXII. - Hi)bla et ltarella. Sur I1yh'la, voyez les interpretes de Silius
Italicus, XIV, 26. Macella était coutil e Schee a, sutuee entre l'flypsa et le
Crumissus. Cf. Poly b., 1, 2 i; Dion Cassius, t. t, p. 43, ed. Reim. et Cluvier,
Srcil., II, 12.
Cuite. XXIII. - In foro Subertano. Ilardouin, sur Pline, III, 5 ou 8, pense que
ces trots desigoent la ville de Suberetum, aujourd'hui Sorretto, non loin de la
Soana et du Flore et appele ainsi du liege (subere), qu'on trouve en abondance
dans les champs voisins. Quelques manuscrits portent Sudertano, qu'on rapproche
de Sudernum, cité par Ptolemée.
IaID. - Idro nontinatio in locntn ejus non est f'acta. Duker dit qu'il n'a
trouvé nulle part si cela avait eu lieu par suite de quelque usage religieux ou
pour quelque autre motif. Mais on lui a repondu avec raison que la nomination
n'avait pas eu lieu cette année-là parce qu'elle etait ecoulee: et que
certainement elle ne fut que difléree.
IBID. - Flaminio abiit. Cette exclusion fut sans doute ordonnée par un décret
des pontifes qui étaient les defenseurs et les piges de tout ce qui concernait
les ceré montes du culte; ou bien encore par une decision du grand pontife que
huma (I, 20), avait chargé de prononcer sur tout ce qui avait rapport au culte,
et auquel le peuple, comme nous l'apprend Tite-Live, força souvent les prêtres
de se soumettre. Cf. Gruch. De vet. jur. pont., II, 11; Servius ad Vu-g. Georg.,
II, 194, et les commentateurs de Valère-Maxime, 1, 1, 4.
CHAP. XXIV.- Sropas et Dorintarlnts. Voyez, sur ces deux prrteurs des Etoliens,
Polybe, 1V, 3-12, 16, 27-67, 77; V, 5 16; IX, 42; Xlll, 1, 2; XV I, 39; XVIII,
36 et suiv. Drakenborch, d'après une correction de Duker, a écrit Dorymarhus,
parce qu'on trouve aussi cuit d'une manière semblable Doryphorus dans Suelone (
Aer., xxlx 1, Dorglaus dans Cicerou (pro Dejot., xv) et Dory las dans Ovide ( M
t., V, ID)). Mais dan, les manuscrits de Polybe, on ne trouve qu'une lois Acp(q.xyc;
et partout ailleurs scp(h.xxo;, orthographe bien preferable, les mots dans la
composiuou desquels entre Sopu se formant, non dit nominatif, niais du radical
suivi de la vo) elle de liaison
cptue,yc;, Scpiartrro;, 8cptxamro;, Sopir' i (4. Voyez Schweighaeuser sur
Appien, t. in, p. 159.
Tutu. - Cons' iiptoe eonrluhones. Cf. Polybe, IX, 30, 39;X. i1; XI, 6; XVIII,
20.
Li D. - Attalus rex Asile. 11 n elait que roi de Per-gaine, mais les Romains
appelaient proprement royaume d'Asie toute cette partie dis côtes de 1
Asie-lliueure qui éetend de Pergame eu Mysie jusqu'a Carie. Cf Spanheuti, Dr
usuel prtest. runnism., diss. VIII, p. 511, et IX, p. G30, où l'ou trouvera
l'arbre genéalogique des Anales.
Cote. XXV. - Inde Pardanorun urbem, sitam su Dlw edouta, transtturn Dardants
facturant. Bubenrus coup'cture avec as, ez de pr, bakhte qu'il faut hr e
Sulfura,
in Maredoniant (leçon de plusieurs manuscrits) trans
D. farhtram. Etvrix, i dXtç Mxxskvix; apb; r ®poix», Etienne de Byzance. Mais il
est possible que Tite-Live ait désigné toute autrè ville que Sintia, située sur
les frontieres de la Dardanie et de la Macedoine. Les Dardaniens étaient un
peuple de la Mrrsie (aujourd'hui la Servie), voisin et ennemi de la Macedo ne
(pi ils envahirent souvent, Voy. Polybe, IV, 66; V, 97; XXVIlI, 8.
Case. XXV. - Lynrum. Lyucus était la capitale de la Lyncestide, au nord de la
Macedoine, où se trouvait aussi la Pelagonie. Cf. XXXI, 33; XLV. 29, 50.
Peut-être vaudrait-il mieux lire Lyncestidem.
IBID. - ilottiream. Le nom de ce pays est écrit de plu-sieurs manières : Bottiæ,
Bon-tain ou Bottiæis. Bornai; et Borrix, dans Polybe, V, 77, 4, leçons d'accord
avec l'Etymol. Magn., où l'on trouve Bdrrtct et Borrtxici, Îesoç lüotxeScvix;.
C'etait une petite contrée de la Macedoine, prés du golfe Thermaique, entre
l'embouchure de l'Axius et celle de la Lydia. Voyez Doria, Diss. III, de eparh.
Syro-Mac., ch. u.
Iran. - Acarnanum gens. C'était le peuple le plus honnête de la Grèce, celui qui
montra l'amour le plus constant pour la liberté ( voy. Polybe, IV, 30; IX, 40;
XVI, 32). Les 1 toliens, au contr ire, etaient une nation avare, inquiète,
orgueilleuse, ingrate, avide de butin, depouillant amis comme ennemis, ignorant
les droits de la paix et de la guerre et accoutumée en quelque sorte à une vie
de betes feroces. Voyez XXV II 50; X\XI, 28; XXXII, Si; XXXIlI, I1, 44; XXXVI,
17; XXX\ III, 9; XLIII, 22; Polybe, II, 3, 43, 45, 46; IV, 3, 16, 67, 79; IX,
38; XVII, 5; XVIII, 17.
CHAP. XXVI. - Superato Leucate: promontorio. Aujourd'hui le Capo Ducale) dans
file de Sainte Maure, l'antique Leucade ou Leucadie qui, autrelois était une
presgri ile tenant a l'Acarnanie. On en lit ensuite une île (mais antérieurement
a ri poque dont il est question au ch. xvu du livre XXXIII ). Pour cela on
creusa l'isthme qui depuis fut appele Atdpuiero; et sur lequel se trouvait la
ville de Leucas, capitale de l'Acarnauie, et appelee précédemment IVeritum.
IBID. - ÏVaupar tom. Naupacte était la dernière ville de la Locride et plus tard
des Etoliens; elle avait un port sur le golfe de Corinthe. C'est aujourd'hui
Lepanto.
IBID. - Aittiryra. Il existait de ce nom deux villes ma ritimes, toutes deux
celebres par I'ellebore qu'elles produis rient; l'une etait situce en Phocide,
sur le golfe Crisseen, et l'autre en Phthiotide, près du golfe Maliaque et du
mont Œta. Voy. Ccllar., Geogr. ont., II, 15.
Ism. - JustiGrtnt omnium rerunt. Le justitium était, compte nous rayons dit plus
haut ( livre 11I, ch. nr, p. 8031, une suspension gent r, le de toutes les
affaires publiques. Cette suspension avait lieu dans les moments de troubles ou
de grandes drffirultes politiques.
Pen Mat les deméles de Tibertns Gracchus ail( c Oetavius, un justitium eut leu.
Voici les priucipa es cil con-stances qu'on en trouve dans Plutarque (rie de %
ib. et de C. Gracchus).
s Octave s'étant refuse à ce qu'on lui d 'mandait, 'l iberius rendit un edit par
lequel il défendait a tous les autres magistrats de remplir leurs fonctions. Il
scella de sou anneau le temple de Saturne, pour s'assurer que le.; questeurs ne
pourraient y entrer soit pour y Introduire, soit pour en emporter quoi que ce
frit. Il pronouça une amende contre les preteurs, s'ils contrevenaient a cette
924 HISTOIRE ROMAINE. - NOT.ES.
défense. Tous, craignant les suites de leur infraction, s'abstinrent de
l'exercice (le leurs fonctions. On vit alors les riches changer de vêtements, et
se promener sur le forum, couverts d'habits de deuil. .
Cuir. XXVII. - Pridie Quinquatrus. Les Quinquatries étaient des tètes en
l'honneur de Minerve, ainsi nommées parce qu'elles se celébraient durant les
cinq jours qui suivaient les ides, que l'on mettait au rang des jours malheureux
(atri ). Aul. Gell., II, 21 : Quod quingnatrus dicimus,quod quinque ab idibus
dierum numerus sit, atnts nihil signifieet. Voyez aussi Varron, Ling. lat., tib.
VI, § 14.Ovide, Fast., III, 809 :
Suint sacra atiuerv;u
Nomina quæ a junctis quinque Metius llabent. Sanguine prima vacat, nec tas
concurrere ferro; Causa, quod est illo naja Mincrva die.
Altera tresque super strata celehranturarena,
Ensibus exsertis bellica latta dea est.
Ces fètesse célébraient après les ides de mars.C'etaient les grandes
quinquatries, la fête particulière de Minerve. 11 y avait encore d'autres
quinquatries, appels es minuseulte ou minores, qui se célebraient après les ides
de juin. C'était la fête des joueurs de itùte qui honoraient Minerve d'un culte
spécial. Voyez Festus au mot Minuseule, et Varron, 1. c. ê 17.
Oside, Fast., VI, 651.
Etjam gninquatrnsjubeor narrare minores,
Huc ales o ctrptis, (lava Minerva, mets.
Cur vagus incedit tota tibicen in urbe.
Quid sibi persona;, quid topa longa volant?
Juvénal X, 115 fait aussi mention des quinquatries. Eloquium ac famam
Demosthenis ac Ciceronis
Incipit optare et toits quinquatribus optat.
Quisquis adhuc uuo partam colit asse Miuervam. Voyez aussi Tacite, Inn. XIV, 12.
IBID. - Sept cm tabertue. Voy. III, 27, et Nardini, Rom. t et., V, 8.
Iain. - Basilicte. C'étaient de vastes et magnifiques portiques daus le
voisinage des places publiques, des theàtres et des temples. Voyez les
commentateurs de Ta-cite (Anis., III, 72 ).
Iain. - Lauttumiae. C'étaient ou des carrières aux travaux desquels les
coupables étaient condamnés (Plant. Capt., III, 5, 65, et Paul., IV, 2, 5), ou
des prisons taillées dans le roc, comme les fameuses carrières de Syracuse.
Voyez Cie. Verr•., I, 5; V, 27; Paul Diac. au mot Latumia, et Dorville, /ter
Sind., t. t, p. 181.
Iain. - Forum pisealorium Il se trouvait d us la onzième région de Home près de
l'Argiletnm.
IBID. - Atrium regiilm. Ce monument se ti nul ait a l'ouest du forum, près du
temj le de V esta, da is la huitième region. Numa o i ., saut d'autres
Tarquin-le-Superbe, y avait fait sa demeure. Cf. XXV II, I1, et Os ide, Fast, V,
265 et suiv.
lino. - Fatale 1 imus. patiad'u n qu'Cue t avait, disait-ou, apporte e 1 Italie,
et que l'on conservait dans le temple de V e ta.
Qüetait-ce ql.e le I alladiu n? Il aucoup d'auteurs en ont parle, aucun ne l'a
durit, selon la reniai que de Crev ter, ce silence peut seuil. de ce que let obj
t sacre était tenu toujours cash avec le plus grand soin, et que ceux qui
avaient le droit d y toucher, ne se croyaient pas permis d'ut riel ra s 1 •r .
us pi Maties. Voyez il g., .i.n.. Li. 1ùv et suis Ov,d, Met, Xlll, 99; l'agit V
1,
421 et suiv. Dictys de Crète, I, 5; Apollod., HI, 12, Darès de Phrygie, Iliad.,
X; Denys d'IIalie., liv. 1, ch. cxix, Ilerodote, I, 14; Plutarque, Qumst. Roua.,
et les Ment. de l'Acad. des Inscript., IV, V, VI et XIV.
Clan. XXXII. - Classent salis esse. C'est à dire i comme l'entend Crévier, la
flotte sans soldats légionnaires i et réduite seulement aux socti navales, qui
ne se composaient pas uniquement de matelots, mais aussi de troupes
d'embarquement, classiarii ou epibatae, qu'il ne faut pas confondre avec les
classici, comme on nommait quelquefois les matelots.
Inin. - Legiones nrbanm. Les légions urbaines, levees pour la garde de Rome,
étaient l'année suivante, et souvent, comme ici, dans l'année mème, quand les
circonstances l'exigeaient, envoyées contre l'ennemi. Cf. XXiII. 1 i, 25, 51 ;
XXIV, 11, 14; XXV, 3; XXVI, 28; XXVII, 7, 8, 22, 2i, 55, 36; XX1X, 15; XXXIII,
45.
Cluse. XXXiII. - Quod senatus juratns.Dans des circonstances gras es le sénat
jurait qu'il voterait suivant sa conscience et les interets de la république.
Cf. XXX, 40; XLII, 21 et Tac. Ami., IV, 21 ; Casaubon, sur Suetone, Aug., xXXv.
CIAP. XXXIV. - Liberos esse jnssit. Il résulte de ce passage et de ce qui suit
que Tite-Live, en écrivant ch. xv, que tous les citoyens campaniens avaient été
vendus, a plutôt voulu indiquer ce que Flaccus etait dans l'intention de faire
que ce qu'il fit en effet. Tel avait été son premier ordre, mais l'execution en
ayant été différee, le sénat adoucit, li cet égard, la sévérite de son suret.
Cuise. XXXV. - Ut tnagis dus, etc. Racine, Mittu•tdate . acte III, sc. i :
Tons n'attendent qu'un chef contre la tyrannie.
Crise. XXXVI.-Publica prodendo tua ncgniequant serves. C'est une pensee que
l'auteur du livre ad ilerenilium (I i ), devcloppe aiusi qu'il suit : Sapiens
uullum . pro republica pcriculum vitabit; ideo quod swpc fit, ut, . quum pro
republica perire noluerit, necessario cum
. republica parent... Ex naufragio patriæ salvus nemo
. potest enatare. .
Case. XXXVIII. - Salapia'pr•incipes crant Dessins et Polattius. Cf. Appien,
llann„ zu.v-xevu, et Val: Max., III, 8, est. 1.
Curie. XXXIX. - Ad Sarriportum. Ville sur le golfe de Tarente, uou moins
inconnue que le Sacriportus du pays des \ olsques, où le fils de Marius fut
vaincu par Sylla.
Inin. - Sgbaninique. Sybaris, comme on le sait, était le nom que perlait, dans
des temps plus reculés, la ville qui dans la suite fut appelee Thurii. Or, comme
Tite-Live a plus haut (X, 2, et dans d'autres endroits) donne à cette ville. D
ni pas le nom de Sybaris, mais celui de Thurii, et a u 'un peu plus loin, d tus
ce même chapitre, il fait mention des 7 burins, le mot Sybarim a paru suspect a
Cluvier ( liai. zut., IV, 151, et il propose, dans ce passage de le remplacer
par Sibcrnaam.
Inin. - Post etntasununi pi ope ennuua. Aj proximatiou un peu large. Il ne s
sciait aeell ment (coule que soixante-trois aus depuis que Milou, charge par
Pyrrhus du gouvernement de Tarente, avait livré cette ville au consul L.
Papirius.
Cirer. Xi.. - De qua pu tut mus airlallim erat. La Si ile l tait le premier l h,imp
de bataille ou les Romdiili
TITE-L1VE.
et les Carthaginois s'étaient rencontrés. Ceux ci avaient songé les premiers à
en faire la conquête, il y avait plus de soixante ans. A peine Rome s'en
fut-elle aperçue qu'elle songea à les en chasser, et 8 s'emparer, pour
elle-même, d'un pays lestement renommé pour sa fertilité et ses richesses.
L'occasion leur en fut offerte, comme on sait, par les Mamertins. Le dé fatal
fut dès-lors jeté entre ces deux républiques. Il fallait que l'une triomphàt sur
les débris de l'autre. La fortune ne manqua point au Capitole.
Cuee. XXXIX. - Mixti ex omet colluvion exsules, obwrati, etc.
Un tas d'hommes perdus de dettes et de crimes, Que pressent de mea lois les
ordres légitimes,
Et qui, désespérant de les plus éviter,
Si tout n'est renversé ne peuvent subsister.
Gommes, Cinna, act. V, sc. I.
Cusr. XLI. Per nocturnes etiam vises. Neptune et son père lui étaient apparus
durant son sommeil, pour lui conseiller d'assiéger Carthagène. Cf. ch. xev ;
XXIX, 27 ; Polybe, X, Il et 14; Sil. Ital., XV, 159 et suiv., 180 t t suiv.
Iaie. - Velat accisis recrescentislirpibus.
Un faible rejeton sort entre les ruines
De cet arbre fécond coupé dans ses racines.
VO Tuas, Ilenriade,eh. vu.
Caer. XLIV. - In tumulum quem Mercurii vocant. Mercurii est une correction de
Ruben, au lieu de Mercurium et Mercuriens 1'eutatem. Peut-être faut-il lire
Sa-terni. Cf. Polybe, X, 10. On y verra que le côté septentrional de la ville
était fermé par trois tertres ou collines; celle de Vulcain, celle de Saturne et
celle du milieu qui portait le nom du héros Alélès. Pour ce qui suit, cf. Polybe,
X, 13.
Glue. XLVIII. - Liberorum capitum. Pour ce pas-sage et pour ce qui suit voyez
Polybe, X, 16-17. Schweigha,user, dans son commentaire sur cet auteur, fait remarquer
que les ops/ices (iP7aanzoùç et xatportxvaç ) sont compris, par Polybe, dans la
classe des hommes libres et distingués des esclaves, tandis que dans Polybe, ils
sont distingués des aroÀtsutoi, d'où il résulterait qu'ils étaient, il est vrai,
au nombre des habitants libres de la ville, mais qu'ils ne jouissaient pas
entièrement du droit de cité, et étalent par conséquent dans une position inférieure
aux autres.
Duo. - Publicos. Polybe, 817µoaiouç. Cf. Bynkersh., clr. Y, ad Rb. IX D. de lege,
Illtod. de Jacte, et Juste-Lipse, Vert., I, 22.
IaID. - Natibus VIII captitis. II faut nécessairement XVIII captitis d'après
Polybe, X, 17, 11-13. Schweigh. remarque que Tite-Live, dans ce passage. n'a pas
compris Polybe, ou n'a pas voulu le suivre pas à pas; qu'en outre les Romains
n'avaient pas un trop grand nombre d'habiles matelots, tandis que les
Carthaginois étaient surtout exercés 8 ce genre de service et qu'un grand nombre
de bons marins, au témoignage de Polybe (X, 8), fut trouvé à Carthagène.
Car. XLIX. - Auctorem græcum Silenum. Ce Silénus écrivit l'histoire d'Annibal,
dans le camp et dans l'intimité duquel il avait vécu. Cie., de Dit., I, 24;
Corn. Nep.,
Mn., xnt; Vossius, Rist. gr., liv. III, p. 189. Qui ne s'étonnerait, dit Crévier,
de voir avec quel soin Tite-Live nomme tous les auteurs qu'il réfute et
critique, tandis qu'il ne cite pas nue seule fois Polybe, du livre X duquel il
traduit littéralement le siége de Carthagène?
Case. L. - Adducitur adulte virgo. On ne sera point fàché de comparer, in
extenso, -le récit de Polybe avec celui de Tite-Live. Le trait de continence
dont il s'agit ici, est assez célèbre pour qu'on attache de l'importance à cette
comparaison (Polybe, 1. X, ch.xix). Dans le même temps quelques soldats romains
ayant trouvé une jeune fille dans la fleur de l'àge et d'une beauté incomparable,
et connaissant le penchant de Scipion pour les plaisirs, la lui amenèrent et, la
plaçant à ses côtés, lui dirent qu'ils lui en faisaient présent. Scipion fut
d'abord sur-pris et émerveillé de cette beauté, puis il dit que, simple
particulier, nul présent ne lui ferait plus de plaisir; mais que, général à la
tète d'une armée, nul ne lui en faisait moins. Par là il voulait, ce me semble,
faire entendre qu'il est dans la vie des moments de repos et d'oisiveté où de
pareils présents peuvent procurer aux jeunes gens une jouissance et un
délassement agréables; mais que, dans les moments d'activité, rien n'est plus
pernicieux, et pour le corps et pour l'âme. Alors il fit appeler le père de la
jeune fille, et, la lui remettant de sa main, il l'invita à la marier avec celui
de ses concitoyens qu'il préférerait. En montrant ainsi sa modération et sa
force d'âme, il se mettait en grand crédit auprès de ses subordonnés. r
Le récit de Tite-Live, ainsi que celui de Valère-Maxime ( liv. IV, chap. I) est
beaucoup plus favorable à la vertu de Scipion que celui de Polybe. D'abord ce
der-nier fait connaitre une circonstance dont Tite-Live ne nous parle pas; c'est
que, parmi ses soldats, Scipion pas-sait pour aimer les femmes. Sans doute que
cette réputation avait été justifiée par des faits connus de l'armée, de ces
faits que l'on se raconte à l'oreille, que la personne intéressée en pareil cas,
croit fort secrets, et qui sont con-nus de tout le monde. Mais, ce en quoi les
deux auteurs diffèrent le plus, c'est la manière de motiver le refus que Scipion
fait dans cette circonstance. Dans Tite-Live, tout se passe en sentiments de la
plus pure vertu : rien ne fait présumer que Scipion n'agit avec cette grandeur
d'âme et cet empire sur lui-même, que pour faire briller sa vertu aux yen: de
ses soldats, et se donner du relief. D'a-près Polybe c'est tout le contraire. On
voit clairement que, simple particulier, Scipion aurait certainement cédé à
l'attrait du plaisir. La seule considération qui le retient, c'est la nécessité
de soutenir la dignité du commandement, et d'ajouter à sa réputation de courage
la réputation d'une autre vertu plus rare encore dans le camp, celle d'un homme
superieur à lui-même, sacrifiant jusqu'à ses plaisirs aux devoirs de sa
position. Le général romain parait là sous l'impression de cette maxi-me de
Salluste : ita in summa potestate minuma licentia est. s
Polybe ne parle pas non plus de l'argent offert à Sei-pion, et de l'usage
généreux qu'en fit celui-ci. C'est aa lecteur à prononcer lequel des deux récits
est le plus des-intéressé et le plus vraisemblable.
LIVRE
25
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