Hippocrate

HIPPOCRATE

 

ÉPIDÉMIES, LIVRE II. - ΕΠΙΔΗΜΙΩΝ ΤΟ ΔΕΥΤΕΡΟΝ.

HIPPOCRATE

 

 

 

DEUXIEME LIVRE DES EPIDEMIES..

ARGUMENT.


Il est impossible, vu la nature du deuxième livre, d'en donner une analyse. Les objets les plus remarquables qu'on y rencontre sont les anthrax, ou charbons qui régnèrent à Cranon ; la description très-détaillée et très-intéressante de la luxation spontanée des vertèbres du cou ; l'histoire d'une fièvre qui régna à Périnthe. Outre cela, il renferme un bon nombre, soit d'observations particulières, soit de propositions plus ou moins générales. Je ne rappelle ici que pour mémoire une description des veines sur laquelle je reviendrai ailleurs. Les diverses parties de ce deuxième livre, sont rédigées avec beaucoup d'inégalité ; il en est de très-brèves, de très-obscures ; il en est qui sont à peu près inintelligibles ; d'autres au contraire sont écrites d'un très bon style et présentées avec clarté. J'ai cru devoir suivre dans la traduction les inégalités dit livre hippocratique, les incorrections, les obscurités, afin que le lecteur pût se faire une idée réelle de la nature de ces notes médicales que le hasard nous a conservées.

I. De la pression exercée sur le ventre avec les mains. Il est dit Ép. II, 6, 26 : « Si l'hypochondre est tendu, presser avec la main et donner un bain. » Praxagore employait une pratique analogue pour l'iléus produit par engouement : « Dans des cas, dit Coelius Aurelianus (Acut. morb. lll, 17), où le caecum, rempli de matières fécales, était devenu une poche, Praxagore, pressant avec les mains, fatiguait cruellement les malades. »

44 On trouve des traces de cette habitude de presser le ventre Ép. iv, 45, où l'auteur dit que le gonflement des hypochondres, s'il se produit des borborygmes quand on presse avec la main, n'est pas de mauvaise nature; et il cite en exemple deux malades dont il vient de donner l'histoire. C'est encore sans doute à une pratique de ce genre qu'il est fait allusion dans une phrase obscure, Ép. iv, 56. Même pratique dans le cas de la femme du jardinier, Ép. v, 1. Il paraît résulter de là que les médecins hippocratiques avaient l'usage, dans les cas de gonflements abdominaux et sans doute aussi d'iléus, de presser l'abdomen avec les mains. Cette pratique, comme on voit par la citation de Cœlius Aurélianus, se retrouvait dans Praxagore. Praxagore fut le maître d'Hérophile et appartient par conséquent aux temps qui ont précédé la formation de l'école d'Alexandrie; il n'était donc pas inutile de noter sa concordance en ce point avec les écrits hippocratiques, qu'on doit considérer dans leur généralité comme lui étant antérieurs.

II. Discussion d'un cas qui présente quelque analogie avec l'infection purulente. Il y a, Ép. ii, 3, 22, une observation où se remarquent les circonstances suivantes : tuméfaction de la rate, douleur à l'épaule, tension de la veine du bras gauche, battements par intervalle dans les veines, disparition de ce gonflement, délire, météorisme, mort. Il ne serait pas impossible que ce fut là un cas d'infection purulente; suivant Galien, la veine du bras gauche, qui a des communications avec la rate, recevant de ce viscère un sang bourbeux et échauffé, devint tendue, gonflée et enflammée. On trouve, Ép. iv, 1, le cas d'un individu portant à la jambe gauche une large plaie suite de gangrène; au moment où la plaie se modifiait, il survint une douleur dans le côté gauche, de la fièvre, et le malade succomba. N'est-ce pas là un cas de phlébite et d'infection? Ne faut-il pas rapporter aussi à la même catégorie la courte observation suivante, Ép. iv, 39: « La femme de Minos, par l'effet de la compression après une incision, fut 45 prise de sphacèle; cela s'étant porté sur le poumon, il y eut bientôt des signes pendant les jours qu'elle survécut, ainsi que pour tout ce qui se porte en dedans. "

De ces faits, il n'est pas sans intérêt de rapprocher ce qui se lit Ép. vi, 3, 11. Là sont distingués certains frissons qui commencent sans doute, dit l'auteur, par les vaisseaux. Cette remarque avait beaucoup embarrassé les commentateurs anciens, et ils en avaient donné diverses explications qu'on peut voir dans la note mise en cet endroit. Galien la rejette comme une addition intempestive faite par Thessalus aux manuscrits de son père Hippocrate. Mais si on pense que les Hippocratiques ont pu observer des cas de phlébite, si on songe aux frissons si caractéristiques qui surviennent dans cette affection, on ne sera pas éloigné d'admettre que les frissons commençant par les vaisseaux dont il est question Ép. vi, se rapportent à des cas de cette nature; et nous venons de voir qu'il n'est pas impossible de retrouver quelques traces de l'infection purulente dans le recueil hippocratique. Au reste, dans l'Argument du traité des Articulations, t. iv, p. 54, § xviii, j'ai déjà fait voir que de pareils accidents avaient sans doute été observés par Hippocrate à la suite de plaies et de gangrènes.

III. Luxation spontanée des vertèbres cervicales. La luxation spontanée des vertèbres cervicales est une maladie qui n'est entrée que tout récemment dans le cadre nosologique; et il y a peu de temps qu'elle était tout à fait omise dans les traités les plus complets. Toutefois elle se trouvait décrite, sous le nom il est vrai d'angine, mais avec des détails circonstanciés et avec beaucoup d'exactitude, par les médecins hippocratiques. Cette description, longtemps oubliée, n'est redevenue partie intégrante de la science que depuis les travaux des modernes, qui lui ont donne rétrospectivement crédit et importance. L'auteur hippocratique a observe cette maladie à l'état épidémique; ceci est une circonstance qui, à ma connaissance, n'a pas encore été consignée ailleurs. Contrairement aux mé- 45 decins modernes, qui avaient complètement perdu de vue la luxation spontanée des vertèbres cervicales, les médecins hippocratiques en ont fidèlement conservé la notion; et à partir de l'excellente description qui en est donnée Ép. il, 2, 24, on la voit se reproduire sous des formes diverses dans le Traité des Articulations, t. iv, p. 179, dans les Aphorismes, iii, 26, où la luxation de la vertèbre de la nuque est représentée comme une affection propre à l'enfance, et iv, 35, où la distorsion du cou est sans doute l'effet d'une luxation spontanée, enfin, dans Prorrh. i, 87, et dans la Coaque261. Ces passages divers montrent la communauté de l'enseignement entre les Hippocratiques, soit par la transmission orale, soit par les livres.

IV. Déviation de la luette dans la paralysie de la face connue des Hippocratiques. Pour apprécier l'exactitude et même la sincérité des observations hippocratiques, il importe de les comparer avec certains résultats de la physiologie moderne, résultats dont Hippocrate et ses élèves ne pouvaient pas même avoir le pressentiment. On lit dans l'ouvrage de M. Longet (Anatomie et Physiologie du système nerveux, t. II, p. 450) : « Quant aux filets nerveux qui, venus du facial, se rendent aux muscles élévateurs du voile du palais ( péristaphylins internes et palato-staphylins), nous avons vu qu'ils partent du premier coude du nerf facial, et que, formant en partie le grand nerf pétreux, ils aboutissent au ganglion sphéno-palatin, duquel ils émergent bientôt pour se rendre à leur destination. Sans parler de l'inspection anatomique, quelques faits pathologiques paraissent confirmer l'opinion que les mouvements du voile du palais sont sous l'influence du nerf facial. En effet : 1° M. Montault, Thèse inaug. 1831, n° 300, rapporte une observation d'hémiplégie faciale recueillie dans le service de M. Bally, et curieuse en ce sens qu'il y avait une paralysie concomitante de la luette et d'une moitié du voile do palais; 2* j'ai vu moi-même et j'ai fait voir à d'autres personnes un cas pareil dans le service de M. Chomel ; 3° M. Diday ( Mémoire sur les appareils musculaires annexés aux organes du sens dans Gazette 46 médicale), a noté la déviation de la luette vers le coté opposé à celui de la face atteint de paralysie, et il ajoute que M. Cruveilhier l'a également constatée deux fois devant lui à la Salpêtrière. Dans tous ces cas de paralysie du nerf facial, et dans plusieurs autres observés par M. Séguin, interne distingué des hôpitaux, la luette a toujours offert une déviation à gauche si la paralysie était à droite, et vice versa. Tous ces faits soûl donc favorables à notre opinion, et tendent à établir que des filets du facial animent certains muscles du voile palatin. Cependant la déviation de la luette ne saurait avoir lieu toutes les fois que le facial suspend ses fonctions; on conçoit qu'elle ne devra se manifester que si la cause paralysante siège sur le nerf facial et l'hiatus de Fallope. » Depuis la publication du livre de M. Longet, M. Diday a communiqué à l'Académie de médecine, vers la fin de 1842, un cas d'hémiplégie faciale du côté gauche avec déviation considérable de la luette à droite ; la déviation de la luette a disparu graduellement avec les symptômes de l'hémiplégie; M. Diday regarde avec raison cette circonstance comme propre à établir l'intervention du facial dans les mouvements du voile du palais.

Maintenant venons à l'auteur hippocratique. « Quand les vertèbres se déplaçaient latéralement, dit-il, il y avait paralysie d'un côté et contracture de l'autre ; la paralysie était surtout apparente à la face, à la bouche et au voile du palais. » Il existait donc, dans le cas observé par l'auteur hippocratique, hémiplégie faciale, et cette hémiplégie s'était étendue au diaphragme pharyngien. Cette observation doit être comptée parmi celles qui appuient l'opinion louchant l'influence du nerf facial sur les mouvements du voile palatin, d'autant plus importante qu'elle a été consignée indépendamment de toute idée sur les fonctions de ce nerf alors inconnues. L'auteur hippocratique fait observer que, contrairement à ce qui se voit dans les autres paralysies, celle qu'il décrit ne s'étendait pas à tout le corps, mais n'allait pas au delà du bras. Prenant en considération cette circonstance et l'affection concomitante du nerf facial, 48 on verra que la lésion ne portait, dans la moelle elle-même ou en dehors, que sur les nerfs comptés du facial à ceux qui entrent dans la formation du plexus brachial.

V. Des charbons et concurremment de la peste d'Athènes et de la variole. Les charbons, ἄνθρακες, méritent un examen particulier; car des médecins fort savants ont pensé que par le mot de charbons les anciens avaient désigné la variole.

Voici d'abord les passages hippocratiques : « A Cranon, des anthrax en été ; pendant les chaleurs il y eut des pluies abondantes et continues, surtout par le vent du midi ; il se formait, dans la peau, des humeurs qui, renfermées, s'échauffaient et causaient du prurit ; puis s'élevaient des phlyctènes semblables aux bulles produites par le feu ; et les malades éprouvaient une sensation de brûlure sous la peau. » (Ép. ii, 1,1.) On lit encore, Ép. iii, 3, 3 : « Érysipèles nombreux, naissant chez les uns par une cause, chez les autres sans cause, de mauvaise nature, et qui enlevèrent beaucoup de monde ; maux de gorge fréquents ; altérations de la voix ; causus ; phrénitis ; aphthes ; tumeurs aux parties génitales ; ophthalmies ; anthrax. » Et Ép. iii, 3, 7 : « Dans l'été, on vit un grand nombre de charbons et d'autres affections qu'on appelle septiques ; des éruptions pustuleuses étendues ; chez beaucoup, de grandes éruptions vésiculeuses. » Tels sont les passages de la Collection hippocratique relatifs aux charbons. Les commentateurs ont cru que cette dénomination de charbons ne pouvait s'appliquer à l'anthrax, tel qu'il est décrit dans nos livres modernes. Ordinairement l'anthrax est unique sur un malade, et l'idée d'appeler cette affection les anthrax n'est venue à personne; ils ont donc pensé qu'il s'agissait ici d'anthrax multipliés qui se développaient sur un seul individu. Mais rien n'oblige à entendre la chose ainsi, et on peut très-bien admettre que cette locution désigne un anthrax qui a frappé beaucoup de personnes.

Voici maintenant les passages des écrivains postérieurs 49 à Hippocrate. Ces passages se divisent en deux catégories : ceux qui sont relatifs à des charbons et ceux qui sont relatifs à des éruptions dites charbonneuses.

1re Catégorie, Charbons. «Ce fut, est-il écrit dans les Annales, pendant la censure de L. Paullus et de Q. Marcius que parut pour la première fois en Italie le charbon, maladie particulière à la province narbonnaise. Il est mort de cette affection, dans la même année et pendant que nous écrivons ceci, deux personnages consulaires, Julius Rufus et Q. Lecanius Bassus ; le premier, par l'ignorance des médecins, qui pratiquèrent des incisions, le second s'étant fait lui-même une opération au pouce gauche avec une aiguille, plaie si petite qu'on pouvait à peine l'apercevoir. Le charbon naît dans les parties les plus cachées du corps et communément sous la langue, il prend la forme d'un bouton dur et rouge, mais dont le sommet est noirâtre, d'autrefois livide ; il y a tension, sans enflure toutefois, sans douleur, sans démangeaison, sans autre symptôme qu'un assoupissement qui accable le malade et l'emporte en trois jours. Quelquefois il s'y joint du frisson, de petites pustules autour du charbon et rarement de la fièvre ; quand il a gagné la gorge et le larynx, il tue très promptement. » (Pline, Hist. Nat., xxvi, 4. )

Galien fournit plusieurs passages. On lit de Ven. Anat., cap. 7, t. II, p. 803, Kühn : « Des affections putrides ont parfois dépouillé des téguments les portions sous-jacentes, de manière à mettre les veines complètement à nu. Cela arrivait continuellement dans toutes les parties du corps à l'époque où il y eut une épidémie de charbons en Asie  (1). » Willan, qui cite ce passage ( An inquiry into the antiquity of the small pox, p. 49, London, 1821 ), ajoute que ceux qui voyaient les malades ainsi affectés les trouvaient plus ressemblants à des singes qu'à des hommes. Le passage de Galien dit tout autre chose : suivant cet auteur, ceux qui voyaient les  50 veines ainsi dénudées par les charbons demeuraient convaincus que la disposition en était chez l'homme tout à fait la même que chez le singe (2). Galien fait l'anatomie des veines, et il ne parle de l'épidémie de charbons que parce qu'elle lui procura l'occasion de voir la disposition de quelques-uns de ces vaisseaux sur l'homme même et non sur les singes, qui servaient d'ordinaire à des dissections. Je n'aurais pas relevé l'erreur du célèbre médecin anglais si elle ne se trouvait dans un livre plein de recherches curieuses et d'une érudition généralement très-sure, et si elle n'avait été répétée, par exemple, dans l'intéressante dissertation de M. Krause, Ueber das Alter der Menschenpocken, p. 125.

De Febr.differ., I, 6, t. VII, p. 293: « Je sais qu'une constitution semblable à celle qu'Hippocrate a décrite à Cranon, étant survenue, il y eut une épidémie assez considérable de charbons (3), dont la production et tous les accidents étaient parfaitement conformes à la description donnée par lui. » Cette épidémie de charbons dont Galien parle de nouveau ici, est la même que celle d'Asie mentionnée un peu plus haut.

De Therap. meth. XIV, 10, t. X, p. 979: « Il est encore une autre affection engendrée par une humeur épaisse et échauffée; elle commence le plus souvent par une phlyctène, quelquefois cependant sans phlyctène. En général, au début, la partie affectée fait éprouver une démangeaison ; puis s'élève une phlyctène qui se rompt et à laquelle succède une plaie avec eschare. Souvent il naît, sur la partie qui démange, non pas une seule phlyctène, mais plusieurs petites semblables à des grains de millet et donnant de la dureté à la partie. Ces phlyetènes s'étant rompues semblablement, la plaie avec eschare se produit. Mais dans l'épidémie d'anthrax qu'il y eut en Asie, chez quelques-uns tout d'abord la peau tombait sans phlyctène. » De ce passage il résulte clairement que les char- 51 bons vus par Galien en Asie étaient des anthrax tels que ceux que nous connaissons et décrivons, avec la seule particularité d'être épidémiques. La comparaison qu'il établit ici avec l'anthrax ordinaire ne laisse aucun doute à cet égard.

De Admin. Anal., I, 2, t. II, p. 224 : « Les anthrax épidémiques qui régnèrent dans plusieurs villes de l'Asie, frappèrent de mortification chez beaucoup la peau et même chez quelques-uns les chairs sous-jacentes. »

« Cranon, dit Galien, est situé dans un lieu creux et exposé au midi ; c'est pour cela que cette ville est affectée surtout de charbons, maladie putride ( Ép. i, cumin, r, text. i).»

Paul d'Égine, iv, 25, après avoir donné une description de l'anthrax, laquelle est copiée presque textuellement de Galien, ajoute : « Il y a aussi des causes épidémiques qui produisent les anthrax (4). » La bibliothèque royale possède un ms. sous le n° 446, Suppl., qui contient des extraits d'Oribase, et, dans ces extraits, un chapitre sur les charbons ayant pour titre : D'Hérodote, ἐκ τοῦ Ἡροδότου. La phrase que je viens de citer de Paul d'Égine y est sous cette forme : « Les charbons par certaines causes épidémiques attaquent un grand nombre d'individus et se propagent de peuples en peuples (5). » La note de Paul d'Egine sur les charbons épidémiques appartient donc à Hérodote, comme le prouve la comparaison des deux textes cités nu bas de la page ; et, comme ce chirurgien, qui vivait sous Trajan, est antérieur à Galien, des épidémies de charbons avaient été observées dans l'antiquité avant le temps du médecin de Pergame.

On lit dans l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, ix, 8 : « Il survint une famine inattendue et par surcroit une peste; de plus régnait une autre maladie qu'on appelait anthrax, parce que la plaie semblait produite par le feu. Cette maladie, s'étendant sur tout le corps, causait de grands dangers à ceux 52 qui en étaient affectés; mais elle se fixait de préférence sur les yeux, et elle priva de la vue des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants. » Cette affection sévit du temps de Maximin, l'an 302 de l'ère chrétienne.

De ces passages des auteurs anciens ainsi rapprochés, il résulte que l'antiquité a connu une maladie charbonneuse qui parfois même a pris le caractère épidémique. Mais quelle en était la nature ? Il plane encore aujourd'hui des doutes sur la distinction à faire entre le charbon malin et la pustule maligne ; si donc il est parfois difficile de prononcer sur des faits contemporains, on comprendra qu'il l'est encore plus de porter un diagnostic rétrospectif sur les descriptions si incomplètes qu'on glane dans les écrits des anciens médecins. Pour aider à ce diagnostic, je vais mettre sous les jeux du lecteur le récit d'une épidémie de charbons observée il y a une quarantaine d'années en Pologne, sans qu'il y soit fait aucune mention de l'inoculation d'un virus charbonneux provenant d'animaux malades.

« En 1803, au mois d'octobre, j'observai pour la première fois In maladie connue parmi les gens de la campagne sous le nom de pustule noire, laquelle est avec raison redoutée à cause de sa terminaison tant de fois rapidement mortelle. Elle sévissait alors dans le cercle de Sochaczew, en une contrée marécageuse, près de la rivière de Bzurra, à environ six milles allemands de Varsovie et deux milles de Sochaczew. Je la vis de nouveau dans la même contrée, en un autre village, pendant les mois de novembre et décembre 1805, la saison étant très froide et humide. L'observation de la marche de la maladie m'avait familiarisé avec les moyens de la traiter, et sur vingt-sept malades j'eus le bonheur d'en sauver vingt-quatre. Trois, auprès desquels je fus appelé trop tard, succombèrent. En 1803, où l'épidémie dura trois mois, l'été avait été très-chaud et très-sec, et la dysenterie avait régné parmi le peuple. Le premier malade que je visitai était sans connaissance, quoique l'invasion du mal ne datât que de quarante- 53 huit heures; les yeux étaient fermés et fixes, les dents serrées, les doigts contractés convulsivement, la respiration si courte et si gênée qu'il était menacé de suffocation. Les assistants m'apprirent qu'il avait une espèce d'érysipèle au bras droit, et que deux autres individus étaient déjà morts de la même maladie. J'examinai aussitôt la partie, et je trouvai à l'avant-bras une tumeur inflammatoire considérable, d'un rouge obscur, dure et luisante, au milieu de laquelle s'était développée une vésicule noire de la grosseur de deux têtes d'épingles. Le malade mourut avant que les moyens prescrits par moi pussent être employés. Peu à peu plusieurs personnes furent saisies de ce mal tant dans ce village que dans la contrée voisine; chez elles aussi se développa cette vésicule noire sur la tumeur inflammatoire ; et cela me donna occasion de faire quelques remarques sur la forme particulière de cette affection.

« Généralement il se montrait d'abord un tout petit point noir à peu près de la forme des tannes ; puis l'épiderme se soulevait en vésicule. Cette petite pustule atteignait la grosseur d'une lentille, au plus celle d'un pois. La peau voisine rougissait et se tuméfiait tout autour avec une incroyable promptitude. Ce gonflement devenait extrêmement rouge, d'une teinte écarlate, brûlant et aussi dur que du bois ; toutefois en même temps il était complètement indolent. Avant que les choses n'eu vinssent là, les malades d'ordinaire restaient debout, et le pouls était à peu près régulier. Mais tout à coup la rougeur prenait une teinte plus sombre et passait au gris cendré; il survenait un petit accès de fièvre, puis la perte de la connaissance, le délire, les convulsions ; et les malades mouraient quoique l'affection eût à peine duré quarante-huit heures. Cette maladie se montrait donc comme une lésion locale de la peau. En conséquence, ma principale attention fut d'arrêter autant que possible le progrès de la gangrène. Pour séparer le mort du vif, je scarifiais aussitôt la partie ; dans plusieurs cas même j'excisais complètement en forme d'entonnoir la pustule noire, opération qui sauva plusieurs personnes, surtout quand elle 54 était faite de bonne heure avant le développement de la fièvre et avant In teinte sombre de la tumeur inflammatoire.

« Des recherches exactes m'ont appris que cette maladie règne épidémiquement et qu'elle revient au bout d'un certain nombre d'années ; qu'elle se répand avec une grande rapidité, et que ce qui eu fait la gravité c'est la marche rapide de la mortification. En même temps j'ai reconnu qu'elle n'était pas contagieuse : plus d'une fois j'ai vu des individus sains partager le lit de ceux qui succombaient à cette affection, sans en être atteints eux-mêmes. On ne peut pas contester, non plus, la nature primitivement locale de cette affection ; au début il n'y avait point de fièvre, et le mouvement fébrile ne s'établissait que quand la mortification était prochaine. Les hommes les mieux portants étaient frappés de ce mal, sans qu'on put en découvrir la cause, et quelquefois emportés en vingt-quatre heures. Il ne faut pas moins remarquer l'état indolent de la tumeur si Violemment inflammatoire, dont la teinte écarlate, la chaleur et lu dureté croissaient très rapidement. La conservation de plusieurs malades cher qui la pustule noire fut excisée à temps est digne d'attention. » (Bretisky, Description d'une maladie observée en Pologne sous le nom de pustule noire, dans Horn's Archiv, t. I, p. 45. )

Si l'on examine avec attention les phénomènes morbides décrits par l'auteur, on sera pot-té à penser, malgré son silence sur tout mode d'inoculation charbonneuse, qu'il s'agit ici d'une pustule maligne. En effet le mal était d'abord purement local, le point lésé était indolent ; il se formait, autour de ce point, une auréole rouge et tuméfiée qui s'étendait très rapidement ; enfin les accidents généraux, la fièvre, le délire, ne survenaient que consécutivement. Ce sont la les caractères que l'on assigne généralement à la pustule maligne.

Rapprochons de cette description celle qui a été donnée par G. L. Bayle dans sa thèse ( Considérations sur la Nosologie, etc. Paris, 1802) :« Symptômes : petite dureté circulaire, surmontée par une pustule lenticulaire et située au milieu d'une 55 enflure élastique qui devient rapidement très considérable. Nulle douleur ni rongeur locales. Terminaison par une mort assez prompte, au par la séparation d'une grande quantité de tissu cellulaire et d'une petite portion de peau, qui sont dans un état de sphacèle (p. 97). » Ailleurs, relativement à la question de la transmission du virus charbonneux des animaux à l'homme en cette occasion, Bayle dit expressément : « Presque tous les malades étaient bien assurés de n'avoir touché les restes d'aucun animal mort de charbon ; et In plupart de ceux qui avaient usé de quelques aliments tirés du règne animal, déclarèrent qu'ils étaient bien certains de n'avoir pas mangé de viande suspecte. On n'avait vu pendant l'été aucun animal mourir du charbon dans le village. Plusieurs malades couchèrent avec d'autres personnes et ne leur communiquèrent pas la maladie ; il n'y eut pas deux individus de la même maison attaqués de cette pustule ( p. 90). »

Les détails donnés par Bayle sont de tout point conformes avec les détails donnés par le médecin polonais, et ils coïncident complètement avec la description de la pustule maligne, sauf que la transmission du virus charbonneux de l'animal à l'homme est passée sous silence dans un cas et formellement niée dans l'antre. Au reste la distinction entre le charbon malin qui naît sans contact local avec quelque provenance d'un animal charbonneux, c'est-à-dire par infection générale, et la pustule maligne qui naît d'un contact local, c'est-à-dire par infection locale, est loin d'être très-bien établie. « Ce sujet, disent MM. Marjolin et Ollivier, art. Charbon, Dict. de méd., 2e éd., t. VII, p. 274, est encore obscur; et ce défaut de clarté vient surtout de ce que, dans les descriptions générales de cette maladie et qui ont ensuite été répétées sans autre examen, on a confondu les pustules malignes et les charbons. On ne peut sortir d'embarras qu'en lisant avec attention les observations particulières de chacune de ces affections, et cette étude fait sentir toute la nécessité de nouvelles recherches sur ee point de pathologie. Il faut bien reconnaître cependant que 56 l'étiologie de la pustule maligne établira toujours à elle seule de grands rapports entre cette maladie et le charbon qui se développe par contagion, puisque, par une singularité inconcevable en théorie, une même maladie, le charbon, peut donner lieu par le contact du sang des mêmes dépouilles d'animaux, à deux maladies différentes chez l'homme : le charbon et la pustule maligne. »

Quant à moi, s'il faut dire ici en passant mon avis, le virus des animaux morts du charbon me paraît exercer sur l'homme une action morbifique analogue à celle de plusieurs autres principes contagieux. La morve, qui se communique par inoculation, peut se communiquer par infection ; la variole, qui se transmet par inoculation, se transmet aussi par le simple contact avec des varioleux. De même le virus charbonneux parait avoir deux moyens de s'introduire dans l'économie humaine, à savoir le contact avec la peau, entamée ou non, et le contact avec les voies respiratoires. Je crois que cette considération pourrait lever plusieurs obscurités qui enveloppent encore l'histoire du charbon et de la pustule maligne, et permettre de reconnaître dans ces deux maladies deux formes d'une seule et même affection.

Quoi qu'il en soit, si on rapproche tant du charbon malin que de la pustule maligne les passages des auteurs anciens que j'ai réunis plus haut, on verra que ces deux affections y sont certainement comprises. En effet, la description que Galien donne de l'anthrax avec ses phlyctènes et son fond escharifié, est conforme avec celle que les modernes donnent du charbon et de la pustule maligne ; l'état indolent de la tumeur et l'absence de fièvre signalés par Pline semblent se rapporter plus spécialement à la pustule maligne, d'autant plus, que, suivant Les Grandes Annales, citées par lui, le mal était particulier à la province narbonnaise ; or, on sait que dans la Provence et le Languedoc la pustule maligne et le charbon sont fort communs. On voit donc que les maladies décrites par les anciens sous le nom de charbon ou charbon épidémique, ren- 57 trent dans la catégorie de ce que les modernes connaissent sous le nom de charbon et de pustule maligne. Les charbons de Cranon signalés par Hippocrate ne font pas exception : ces tumeurs qui causaient du prurit, ces phlyctènes semblables aux bulles produites par le feu appartiennent manifestement aux maladies charbonneuses décrites tant par les médecins de l'antiquité que par les modernes. Dans les passages que j'ai rassemblés il ne faudrait peut-être faire d'exception que pour le charbon signalé par Eusèbe. Cette épidémie régnait concurremment avec une maladie pestilentielle, sur la nature de laquelle nous ne savons rien ; ce charbon montra une préférence toute particulière pour l'œil et priva de la vue des milliers d'individus. Il se pourrait qu'il s'agît ici du véritable charbon pestilentiel, car les anciens connaissaient la vraie peste, la peste à bubons ; il se pourrait aussi qu'il s'agit de quelque maladie charbonneuse développée primitivement chez l'homme par une influence épidémique, car quelles bornes assigner à une influence aussi puissante ? Cependant, ces réserves faites à cause de la brièveté du passage d'Eusèbe, rien n'empêche d'admettre que l'affection dont il fait mention rentre soit dans le charbon, soit dans la pustule maligne des modernes.

IIe Catégorie, Éruptions charbonneuses. Rufus a dit en parlant de la peste (dans Aétius, v, 95 ) : « Tous les symptômes les plus terribles surviennent dans la peste, et il n'y en a aucun qui manque, comme cela se voit dans les autres maladies. En effet, ils sont multipliés et variés : délires de toute espèce, vomissements de bile, tension des hypochondres, souffrances, sueurs abondantes, refroidissements des extrémités, diarrhées bilieuses, ténues, accompagnées de flatuosités, urines tantôt aqueuses et ténues, tantôt bilieuses, tantôt noires, donnant des sédiments de mauvaise nature et des énéorêmes encore plus mauvais, hémorrhagies nasales, chaleurs dans la poitrine, langues brûlées, insomnies, spasmes violents. Il survient aussi dans la peste des ulcères de mauvaise nature, 58 charbonneux et très-redoutables, non-seulement pat tout le corps, mais encore au visage et aux amygdales. »

Hérodote parle ainsi des éruptions qui se montrent dans les fièvres : « Chez les fébricitants il survient le plus communément des éruptions autour des lèvres et des narines, surtout à l'époque de la solution. Mais au début des fièvres qui ne sont pas simplet et qui dépendent de la viciation des humeurs, il survient par tout le corps des taches semblables aux morsures des cousins. Celte éruption devient ulcéreuse et quelquefois semblable à des charbons (ἀνθρακώδη) dans les fièvres malignes et pestilentielles ; toutes ces éruptions annoncent une pléthore putride et une humeur qui corrode la constitution. Les éruptions qui surviennent au visage sont les plus fâcheuses de toutes ; plus abondantes elles sont pires que moins abondantes, plus étendues que moins étendues, disparaissant promptement que persistant davantage, donnant un sentiment de brûlure que causant de la démangeaison. Les éruptions qui surviennent pendant la constipation ou avec des selles modérées sont favorables, avec la diarrhée et des vomissements fatiguants elles sont mauvaises. Si, survenant, elles amènent le resserrement du ventre, cela est de bon augure. Les éruptions sont suivies de malignité dans les fièvres et généralement de syncopes... Dans les fièvres pestilentielles et charbonneuses, nous employons tout d'abord la phlébotomie.... Dans les éruptions survenues au visage, nous employons des fomentations chaudes et adoucissantes ; pour celles du reste du corps, nous appliquons des éponges imbibées d'eau chaude, surtout quand ces éruptions causent de la démangeaison. « (Dans Aétius, v, 129.)

Galien (De euchytnia et cacochymia, in principio), rapporte que, les famines continuelles qui régnèrent dans l'empire romain de son temps, ayant fait transporter toutes les céréales dans les villes, les gens de la campagne furent réduits à user d'aliments qu'ils n'employaient jamais, tels que racines sauvages, jeunes pousses dès arbres, herbages des prés, etc. Cette nour- 59 riture malsaine, à laquelle ils furent réduits pendant l'hiver et le printemps, produisit des maladies dès le début de l'été. Les malades étaient pris d'ulcères très-nombreux qui se développaient sur le corps, mais dont l'apparence n'était pas la même chez tous. Ces ulcères, chez les uns, étaient érysipélateux, phlegmoneux chez les autres, herpétiques chez d'autres ; chez d'autres enfin, lichenoïdes, psoriques et lépreux. De ces éruptions cutanées, celles qui étaient les plus bénignes débarrassaient des humeurs viciées les viscères et l'intérieur. Mais souvent ces éruptions devenaient charbonneuses et phagédéniques, excitaient la fièvre et tuaient beaucoup de malades au bout d'un long temps; dans ces cas à peine quelques-uns furent-ils sauvés. Indépendamment des éruptions cutanées, il survint des fièvres très-nombreuses accompagnées de fièvres fétides et acres qui aboutissaient au ténesme et à la dysenterie ; les urines aussi étaient acres et fétides et parfois ulcéraient la vessie. Quelquefois il y eut des crises par des sueurs fétides aussi, ou par des dépôts putrides. Ceux chez qui il ne se manifesta rien de pareil, succombèrent tous ou avec l'inflammation de quelque viscère, ou par l'intensité et In malignité des fièvres. Le sang tiré de la veine (on saigna fort rarement) n'avait pin« lionne apparence) il était ou trop rouge, ou trop unir, ou trop séreux. Quelquefois il était ficre et Irritait là veine en s'écoulant, de sorte que In piqûre se cicatrisait difficilement. Cher, quelques-uns enfin, surtout chez ceux qui succombaient, il survenait des lésions de l'intelligence avec de l'insomnie et de la stupeur.

Palladius dans son Commentaire sur Ép. VI, expliquant (Dietz,. Scholia, t. It, p. 33) In fièvre pemphigode dont il y est parlé, dit que l'auteur donne ce nom aux fièvres où se voient des phlyetènes produites par un sang trop épais, et simplement eux fièvres pestilentielles et charbonneuses (τοὺς λοιμώδεις καὶ ἀνθρακώδεις πυρετούς).

Ces fièvres pestilentielles et charbonneuses ont été considérées par plusieurs hommes éminente, entre autres par Hahn 60 (Carbo pestilens, 1736), par Willan (op. cit.) et par Krause (op. cit. ), comme une fièvre exanthématigue et plus particulièrement la variole. Malgré des recherches très-profondes et très-intéressantes, l'existence de la variole dans l'antiquité est restée un point fort incertain de la pathologie historique. Les anciens ont compris sous le nom très-général de peste, λοιμὸς, les diverses maladies, contagieuses ou non, qui ont régné de temps en temps sous une forme épidémique. A quoi dans le cadre nosologique moderne faut-il rapporter les pestes de l'antiquité ? Est-ce une maladie toujours la même? Ou bien des affections variées ont-elles été confondues sous une appellation unique ?

Les descriptions que les anciens nous ont laissées sont trop vagues pour qu'on puisse espérer de déterminer jamais avec une exactitude suffisante, les maladies particulières auxquelles le caractère commun de se propager épidémiquement avait fait donner le nom de loemos. Toutefois un texte ignoré qui a été publié tout récemment, permet de prononcer avec assurance, que dans ce loemos figurait la peste orientale, la peste à bubons. J'ai cité, t. III, p. 4, le passage de Rufus où il est parlé d'épidémies de peste ayant afflige la Libye, l'Egypte et la Syrie. Cette peste était caractérisée par une fièvre aiguë, et par des bubons volumineux qui se formaient non-seulement aux lieux ordinaires, mais encore aux jarrets et aux coudes. Cela prouve que, toutes les fois que les anciens parlent de loemos d'une manière vague, il n'est pas impossible qu'il s'agisse de la vraie peste à bubons; et quand le même Rufus, dans le passage conservé par Aétius et cité un peu plus haut, où il donne une description très-générale du loemos, dit : « Il survient aussi dans la peste des ulcères de mauvaise nature, charbonneux et très-redoutables, » il est très-probable qu'il parle de la peste orientale et du charbon, qui y est si fréquent. En définitive, la peste des modernes est certainement comprise dans le Ioemos des anciens ; et c'est un fait que dans des recherches de ce genre il faut toujours avoir présent à l'esprit.

61 J'en dirai autant des affections diphthériques et gangreneuses de In gorge, qui sont si sujettes à devenir épidémiques. Rufus lui-même vient de nous dire que, dans le Ioemos, des ulcères charbonneux et redoutables attaquent les amygdales. On ne peut pas méconnaître ici l'affection que les modernes ont longtemps décrite sous le nom d'angine gangreneuse, et dont ou fait aujourd'hui deux maladies distinctes, l'une, l'angine gangreneuse proprement dite, plus rare, au moins dans nos climats ; l'autre, l'angine membraneuse, beaucoup plus commune. C'est pour ainsi dire dans les termes de Rufus, que Tournefort parle de cette angine : « Dans le temps que nous étions dans cette île (Milo), il y régnait une maladie très-fâcheuse et qui est assez commune au Levant, où elle emporte les enfants en deux fois vingt-quatre heures. C'est un charbon dans le fond de la gorge, accompagné d'une cruelle fièvre ; cette maladie, que l'on peut nommer la peste des enfants, est épidemique quoiqu'elle épargne les grandes personnes. » (Relation d'un voyage du Levant, t. I, p. 169; Paris, 1717.) À cette affection il faut rapporter les ulcères pestilentiels et mortels d'Arétée : « Le caractère des ulcères pestilentiels, dit ce médecin, est d'être larges, creux, gras et recouverts d'un enduit blanc, ou livide, ou noir. On nomme aphthes ces ulcères. Si l'enduit a de la profondeur, le mal est dit et est une eschare; tout autour se développe une rougeur intense, il y a de l'inflammation et de la douleur comme pour un charbon. Oc petits points d'éruption, d'abord isolés, se réunissent, deviennent confluents, et ils forment un ulcère étendu. Si le mal se porte de la gorge dans la bouche, il gagne la luette et la fait tomber; il se répand sur la langue, sur les gencives ; le frein, les dents sont ébranlées et noircies. Parfois l'inflammation gagne le cou.... elle s'étend au poumon par la trachée-artère.... Ces ulcères règnent surtout dans l'Egypte.... Ils sont fréquents aussi dans la Syrie, et surtout dans la Cœlé-Syrie. » (Acut., 9). ) Ainsi dans le Ioemos de l'antiquité il faut comprendre les maux de gorge épidémiques avec fausse membrane ou gangrène.

62 Il est également impossible de ranger parmi les fièvres exanthématiques (variole, rougeole ou scarlatine), les affections charbonneuses et phagédéniques (ἀνυρακώδη τε καὶ φαγεδαινικά), dont Galien parle dans une épidémie, effet de la mauvaise nourriture. Evidemment, ces gens de la campagne souffrant de la faim, et réduits aux aliments les plus grossiers et les plus insuffisants, furent affligée d'ulcérations de diverses natures avec ou sans fièvre, gangreneuses ou non, ulcérations qui n'ont rien de commun avec les exanthèmes fébriles.

Que des fièvres éruptives, ou du moins avec éruption, aient été observées dans l'antiquité, c'est ce qui résulte indubitablement du passage d'Hérodote cité plus haut. Ces taches semblables aux morsures des cousins, cette éruption devenant ulcéreuse et quelquefois semblable à des charbons dans les fièvres malignes et pestilentielles, ces exanthèmes plus fâcheux quand ils occupent le visage, plus fâcheux aussi quand ils sont plus abondants et plus étendus, tout cela montre que le loemos renfermait des fièvres exanthématiques. Plusieurs auteurs ont cru reconnaître dans cette description d'Hérodote la variole, et ils ont pensé que l'éruption semblable à des charbons répondait à la variole confluente de mauvaise nature, dans laquelle les croûtes prennent une couleur noire. Celte opinion est sans doute plausible, et il y a là des traits qui se rapportent sans effort à la variole; mais il est certain aussi que ce tableau n'est pas assez caractéristique pour fixer la conviction, surtout quand il s'agit d'une maladie avant, comme la variole, un type très-déterminé.

Cependant, toute déduction faite dans les affections charbonneuses des anciens, le texte d'Hérodote n'est pas le seul qui prête un appui à l'opinion de l'existence de la variole dans l'antiquité. Ce texte est singulièrement corroboré par la description d'une maladie particulière qui a été à diverses reprises l'effroi des populations anciennes et qu'il faut ajouter à l'acception déjà si étendue de leur loemos. Au milieu de ces affections pestilentielles fréquentes que les historiens ne 63 font souvent qu'indiquer sans détail suffisant, on distingue trois grandes épidémies sur lesquelles on a des renseignements plus étendus. Ce sont : A, la peste d'Athènes; B, la maladie qui affligea l'armée carthaginoise pendant le siège de Syracuse, l'an 395 avant J.-C; C, la longue peste qui désola le monde sous le règne de Marc-Aurèle.

A. Au commencement de la guerre du Péloponnèse, l'an 430 avant J.-C, le Ioemos envahit la ville d'Athènes. D'après Thucydide ( II, 49 ), qui nous en a laissé une excellente description, il venait, suivant le bruit public, de l'Ethiopie, située au-delà de l'Egypte, puis il avait gagné l'Egypte elle-même, la Libye et la plus grande partie de l'empire persan ; enfin il avait fait subitement irruption dans l'Attique en commençant par le Pirée. Les symptômes principaux étaient les suivants: chaleur intense de la tète, rougeur et inflammation des yeux, teinte sanglante de la gorge et de la langue, éternuement et enrouement ; peu après, douleur dans la poitrine avec une toux violente, vomissements de bile, hoquet fatiguant ; à l'extérieur, corps médiocrement chaud au contact, et paraissant, non pas jaune, mais un peu rouge et livide, efflorescence de petites phlyctènes et d'ulcères (φλυταίναις μικραῖς καὶ ἕλκεσιν ἐξηθηκός) ; à l'intérieur, une chaleur si brûlante que les malades ne pouvaient supporter aucune couverture et qu'ils se jetaient même dans l'eau froide ; mort au septième ou au neuvième jour; s'ils allaient plus loin, ulcération de l'intestin et diarrhée qui ne lardait pas à les emporter ; enfin gangrène des parties génitales, des mains, des pieds, et perte des yeux ; immunité quand on avait une fois échappé à la maladie. Je reviendrai plus loin sur la comparaison de ces symptômes avec ceux de la variole ; mais, en passant, je ferai remarquer que M. Aug. Krauss (Disquisitio historico-medica de natura morbi Atheniensium, Stuttgart, 1831, p. 38) assimile avec la peste d'Athènes ce que dit Hippocrate de l'épidémie de la quatrième constitution ( Ép. iii, t. III, p. 84): « Dans l'été on vit un grand nombre d'anthrax et d'autres 64 affections qu'on appelle septiques ; des éruptions pustuleuses, étendues ; chez beaucoup, de grandes éruptions herpétiques (ἄνθρακες πολλοὶ κατὰ θέρος, καὶ ἄλλα ἃ σὴψ καλέεται· ἐκθύματα μεγάλα· ἕρπητες πολλοῖσι μεγάλοι).» Ces traits me paraissent trop indéterminés pour qu'on puisse les rapporter avec quelque certitude à la maladie décrite par Thucydide. Le tableau si frappant qu'en a tracé ce grand historien ne se retrouve certainement pas avec une netteté suffisante dans les brefs détails donnés par Hippocrate. La maladie d'Athènes avait un type si tranché que tous ceux qui en ont parlé ont dû le reproduire dans ses parties essentielles; et, de fait, nous allons le retrouver chez ceux qui ont mentionné des irruptions subséquentes d'une fièvre ou identique ou très semblable.

B. La maladie qui attaqua l'armée carthaginoise devant Syracuse, présentait les symptômes suivants: au début, catarrhe, puis gonflement autour du cou, invasion de la fièvre, douleur dans le dos, pesanteur des jambes, dysenterie, éruptions (φλύκταιναι) sur toute la surface du corps ; chez quelques-uns transport et oubli de toute chose; mort communément vers le cinquième ou le sixième jour ; communication de la maladie par le contact ( Diodore, Bibl. hist. xiv, c. 70).

C. Les phénomènes présentés par la peste qui régna du temps de Marc-Aurèle ont été résumés par M. le professeur Hecker dans son intéressante dissertation De Peste Antoniniana commentatio, Berlin, 1835. C'est Galien, témoin oculaire, qui a fourni les traits du tableau pathologique. Après des vomissements et de la diarrhée il survenait sur tout le corps à la fois une éruption noire (ἐξανθήματα μέλανα), ulcéreuse sur la plupart, mais sèche sur tous. Cette éruption se guérissait d'elle-même de cette façon : dans les cas où elle s'ulcérait, la partie superficielle se détachait 5 c'est ce qu'on nommait ἐφελκὶς ( croûte ), dès lors le reste était près de la guérison ; et, un jour ou deux après, la cicatrice était faite. Dans les cas où elle ne s'ulcérait pas, l'exanthème était rude et psorique, et il se détachait comme une pellicule ; dans cette condition tous 65 guérissaient (Galien, Method. medend., V, 12),. Galien indique le cours de la maladie, au moins chez ceux qui guérirent : « Un jeune homme, dit-il, au neuvième jour eut le corps entier couvert d'ulcères (6), comme la plupart de ceux qui réchappèrent. Alors il fut pris d'une toux ; et trois jours après le neuvième il fut en état de s'embarquer pour aller terminer sa guérison à la campagne. » Un des symptômes, en effet, de la maladie était une toux. Galien dit positivement qu'il se formait dans le poumon (voies pulmonaires ) des exanthèmes semblables à ceux qu'on voyait sur la peau (l. cit.). La bouche présentait une couleur toute particulière que Galien appelle pestilentielle et à laquelle, sans même être médecin, ou reconnaissait tout d'abord l'invasion de la maladie ( De prœsagit. expulsibus, III, 4). La rougeur de ces parties a été signalée par Thucydide ; au reste l'analogie de la peste antonionienne avec la peste d'Athènes n'a pas échappé à Galien, et il la signale expressément, De simpi. medic. temp., IX, 1. sect. 4, περὶ Σαμίας γῆς.

Il n'est point de lecteur à qui les ressemblances, avec la variole, de ces trois grandes invasions d'une même maladie aient échappé. Éruption sur toute la surface du corps apparaissant à une époque déterminée cl donnant lieu à la formation de croûtes ; symptômes généraux qui portaient sur les voies respiratoires, sur l'estomac et sur les intestins: tout cela est commun entre l'affection antique et l'affection moderne. Toutefois les différences qu'on remarque en même temps n'ont pas permis à tous les auteurs qui ont examiné celle question, de s'accorder à reconnaître l'identité dans les deux cas. D'après M. Hecker (l. cit., p. 22;, cet exanthème appartiendrait à la peste antique, genre de maladie qui n'existerait plus et qui, étant, comme le montrent les descriptions des historiens, tout à fait spécial, ne pourrait se comparer avec aucune autre maladie 66 pestilentielle. De son côté, M. Aug. Krauss ( l. cit., p. 36) avait essayé d'établir les différences qui séparent la maladie exanthématique des anciens de In maladie exanthématique des modernes : « Ou peut, dit-il, démontrer par les arguments suivants que ces phlyctènes et ulcères (φλύκταιναι καὶ ἕλκεα) ne furent pas la variole: 1° La variole véritable ne se transforme pas en ulcères, mais les pustules demeurent pleines d'une lymphe puriforme jusqu'à dessiccation; 2° Thucydide ne rapporte pas que l'éruption ait eu un caractère critique ; or, dans toutes les épidémies, chez la plupart des varioleux, l'éruption a ce caractère ; 3° plusieurs symptômes qui d'après Thucydide survinrent chez certains malades, par exemple la gangrène des pieds, des mains ou des parties génitales, n'ont été signalés par aucun des auteurs qui ont décrit des épidémies de variole ; 4° dans le long intervalle de temps depuis Thucydide jusqu'au sixième siècle de l'ère chrétienne, où la variole est nommée expressément, on trouve, il est vrai, signalées des éruptions variées que des auteurs ont appelées traces de la variole, mais on ne trouve pas-une description de la variole véritable ; de là on peut arguer que la variole n'« pas existé dans l'antiquité. En effet, depuis sa première apparition au sixième siècle de l'ère chrétienne, clic a toujours conservé le caractère que nous lui connaissons encore aujourd'hui, et elle constitue une maladie d'un type tout à fait constant. Or, qui oserait reprocher aux anciens de n'avoir tenu aucun compte de ce type si bien déterminé ? 5° les cicatrices que la variole laisse sur la peau, n'ont été mentionnées par aucun des anciens, et cela paraît être un argument d'une grande force. »

Le quatrième motif de M. Krauss ne me parait pas parfaitement conforme aux faits ; car de Thucydide au sixième siècle de l'ère chrétienne, il y a eu au moins l'épidémie de l'armée carthaginoise et la peste antonionienne, qui, comme celle d'Athènes, pourraient être rapportées à la variole. De plus, des auteurs assimilent à la variole la maladie du troisième siècle, 67 dont parle Eusèbe. Enfin les loemos, sans autre désignation, qu'on rencontre dans les historiens, permettent d'admettre des retours moins rares de la maladie eu question. Au reste la remarque que je fais est d'autant plus fondée que M. Krauss lui-même reconnaît l'identité de la peste antoninienne avec la peste d'Athènes. En effet, de la peste d'Athènes, de la peste antoninienne, et de celle qui régna dans le troisième siècle sous le règne des empereurs Gallus et Volusianus, il fait une seule et même maladie qui ravagea le monde à des époques diverses. Cette maladie, il la regarde comme éteinte et n'existant plus parmi les modernes. Prenant en considération le lien d'origine que Thucydide indique pour la première et que Cedrenus indique pour la dernière, l'Ethiopie (7), il propose d'appeler celte maladie typhus éthiopique des anciens, ou fièvre éthiopique putride, ou encore, s'il était établi que le loemos du temps des empereurs Gallus et Volusianus était accompagné d'une éruption, typhus pustuleux des anciens.

Au contraire, M. Théod. Krause croit trouver, dans les passages des auteurs, des renseignements suffisants pour établir l'existence de la variole dans l'antiquité. Il résume ainsi son opinion (op. cit., p. 173) :

1° Hippocrate donne de courtes indications sur des exanthèmes épidémiques, s'étendant sur tout le corps, pouvant devenir mortels, et excitant de la chaleur et de la démangeaison dans la peau, qui s'escharifie ; il parle aussi de fièvres pemphigodes qui offrent un aspect effrayant. ( Dans ceci il faut faire une distinction : ce qui excite chaleur et démangeaison et escharifie la peau, ce sont les charbons, ἄνθρακες, or j'ai montré plus haut que ces charbons étaient non pas la variole, mais une maladie véritablement charbonneuse, gangreneuse.)

2° Thucydide décrit une grande épidémie très-destructive dans laquelle, outre des accidents plus généraux, apparaissait une éruption de boutons et d'ulcères sur toute la surface du corps ; la maladie descendait successivement de la télé jusqu'aux extrémités, s'accompagnait de l'inflammation des yeux au commencement, et amenait souvent la cécité. ( A ce rapprochement il n'y a rien à objecter, et les ressemblances de la peste d'Athènes avec la variole sont grandes, certainement. )

3° Rufus cite, parmi les accidents des maladies pestilentielles, des ulcères charbonneux sur tout le corps, au visage, aux amygdales. ( J'ai signalé plus haut les raisons qui ne permettent pas d'assimiler cette description de Rufus à la variole.)

4° Hérodote décrit, dans le cours de fièvres de mauvaise nature, différentes sortes d'éruptions qui offrent des analogies marquées avec la variole.

5° Galien parle d'une épidémie très-semblable à la peste d'Athènes, offrant les symptômes les plus généraux de la variole et de la rougeole et donnant lieu à une éruption suppurante, ordinairement noire, laquelle se terminait par une desquamation ou par la formation de croûtes plusieurs jours après la fin delà fièvre. ( Ici encore il est certain qu'on trouve de grandes ressemblances avec la variole. )

6° Dion Cassius fait mention d'une piste qui pouvait se propager par inoculation à l'aide d'aiguilles empoisonnées. (Voici le passage de Dion Cassius : « Il y eut alors, sous le règne de Commode, une maladie, νόσος, la plus violente à ma connaissance ; il mourait souvent deux mille personnes à Rome en un seul jour. De plus, beaucoup périrent non-seulement dans Rome, mais pour ainsi dire dans tout l'empire, d'une autre façon : des scélérats, empoisonnant de petites aiguilles avec certaines substances délétères, transmettaient par ce moyen à prix d'argent la maladie, τὸ δεινόν; ce qui s'était déjà l'ait du temps de Domitien (Hist. rom., LXXII, 14). » Le même auteur rapporte ainsi ce qui arriva sous le règne de Domitien : «  Certains individus, empoisonnant des aiguilles, se mirent à 69 piquer ceux qu'ils voulaient ; plusieurs personnes piquées moururent sans rien savoir; maïs quelques-uns de ces scélérats, dénoncés, furent suppliciés ; et cela arriva non-seulement à Rome, mais, pour ainsi dire, dans toute la terre habitée (ibid., LXVII, 11). » Il suffit d'avoir cité ces deux textes pour montrer que cela n'a rien de commun avec la variole.)

7° Les médecins grecs et romains considèrent surtout les éruptions varioleuses, morbilleuses, petechiales, urticaires, miliaires, etc., comme des symptômes accidentels de diverses fièvres pestilentielles, mais jamais comme des maladies d'une nature particulière.

Cet argument a une valeur incontestable, et il est fort possible que la manière de considérer la maladie ait empêché les médecins anciens d'attacher une importance suffisante à des symptômes qui, s'ils les eussent notés, seraient caractéristiques. Toutefois il en résulte seulement que de pareilles descriptions n'excluent pas l'existence de la variole dans l'antiquité, et la valeur de cet argument ne va pas plus loin. Ce qui frappe dans ces recherches historiques, c'est que, tandis que les relations antiques restent toujours frappées d'un doute, il arrive un moment où toute incertitude se lève ; ce moment est le sixième siècle de l'ère chrétienne. Certes, Marins d'Avenches et Grégoire de Tours ne sont ni des Thucydides, ni des Hippocrates ; cependant il est impossible de ne pas reconnaître la variole dans l'épidémie qu'ils ont décrite. Marins dit dans sa Chronique pour l'année 570: <• Une maladie violente avec flux de ventre cl variole (cum profluvio ventris et variola) affligea l'Italie et la Gaule. » Voilà un nom spécial pour la maladie, un nom, chose toujours si caractéristique. Cette maladie, avec flux de ventre et variole, ne tarda pas à se reproduire. En effet, on lit dans Grégoire de Tours, livre IV, pour l'année 580: « La maladie dysentérique envahit presque toute la Gaule. Ceux qui en étaient attaqués niaient une fièvre violente avec une douleur considérable dis reins et de la pesanteur dans la tête ou dans le cou: les matiè- 70 res rejetées par les vomissements étaient jaunes ou vertes. Les paysans appelaient cette maladie pustules corales (corales pusulas)... Cette maladie, qui commença au mois d'août, attaqua d'abord les enfants et les emporta. » Ailleurs, livre vi, il appelle cette maladie les mauvaises pustules (pusula mala). En 581, livre vi, il parle de maladies variées, malignes, avec des pustules et des vésicules (cum pusulis et vesicis) qui firent de grands ravages. Ailleurs encore, pour l'année 582, Mirac.S. Martini, il parle d'une maladie (lues valetudinaria) qui dévasta la Touraine: « L'affection était telle que l'homme, saisi d'une fièvre violente, offrait sur tout le corps une éruption de vésicules et de petites pustules. Les vésicules étaient blanches et dures, ne présentaient aucune mollesse et causaient beaucoup de douleur. Quand à l'époque du la maturation elles commençaient à tomber, alors les vêlements s'attachaient au corps, et la douleur était augmentée. " Ces descriptions, quelque incomplètes qu'elles soient, sont cependant catégoriques et ne permettent pas de méconnaître une invasion de la variole dans le courant du sixième siècle de l'ère chrétienne.

En résumé, les médecins anciens ont décrit, sous le nom de charbons, des maladies gangreneuses qui rentrent dans le charbon malin et la pustule maligne des modernes ; et, sous celui de lœmos, différentes maladies épidémiques parmi lesquelles se trouvent : la peste à bubons, l'angine membraneuse, et aussi une affection particulière (peste d'Athènes, peste antoninienue ) qui, si elle n'est pas identique avec In variole, a du moins avec elle des ressemblances considérables.

71 N. B. Parmi les manuscrits que j'ai a ma disposition pour les cinq livres des Epidémies ici publiés, le plus important, bien que le plus récent, est sans contredit le manuscrit C. Il renferme bon nombre de leçons qui lui sont exclusives. C'est quand un manuscrit diffère notablement de ceux qui ont fourni le texte courant des éditions, qu'il importe le plus de le dépouiller; car on peut alors en espérer des variantes utiles. Pour peu qu'on parcoure la collation des manuscrits, on verra que C a rendu ici quelques services au texte hippocratique.
 

(1) Ἐν ᾧ τοὺς ἄνθρακας ἐπιδημῆσαι συνέβη κατὰ τὴν Ἀσίαν.

(2) Οἱ (ἄνθρακες) καὶ τοὺς θεασαμένους αὐτὰς (φλέβας) ἔπεισαν, ἀκριβῶς ὁμοιότητα τοῖς πιθήκοις εἶναι πρὸς τοὺς ἀνθρώπους.

(3)  Ἄνθρακας ἐπιδημήσαντας οὐκ ὀλίγους.

(4) Γίνονται δὲ καὶ κατά τινας ἐπιδήμους αἰτίας οἱ ἄνθρακεσ.

(5) Γίνονται δὲ καὶ (ἄνθρακες) κατά τινας ἐπιδήμους αἰτίας κατὰ τοὺς πλείστους καὶ ἀπὸ ἐθῶν (l. ἐθνῶν) εἰς ἔθη (l. ἔθνη) μεθίστανται.

(6) Ἐξήνθησεν ἕλκεσιν ὅλον τὸ σῶμα. C'est la même expression que dans Thucydide.

(7) M. Krauss, op. cit., p. 41, dit que la peste antoninienne commença aussi en Ethiopie. Il a pris ce renseignement dans Schnurrer, Chronik der Scuchen, p. 90. Mais je ne sais sur quelle autorité se fonde Schnurrer. H. Hecker, op. cit., p. Il), dit que tous les historiens s'accordent pour en placer le point de départ dans la Mésopotamie.

 

 

ΕΠΙΔΗΜΙΩΝ ΤΟ ΔΕΥΤΕΡΟΝ.

ΤΜΗΜΑ ΠΡΩΤΟΝ.

 

1. Ἄνθρακες ἐν Κρανῶνι θερινοί· ὗεν ἐν καύμασιν ὕδατι λαύρῳ δι´ ὅλου· ἐγένετο δὲ μᾶλλον νότῳ, καὶ ὑπεγίνοντο μὲν ἐν τῷ δέρματι ἰχῶρες· ἐγκαταλαμβανόμενοι δὲ ἐθερμαίνοντο, καὶ κνησμὸν ἐνεποίεον· εἶτα φλυκταινίδες ὥσπερ πυρίκαυστοι ἐπανίσταντο καὶ ὑπὸ τὸ δέρμα καίεσθαι ἐδόκεον.

2. Ἐν καύμασιν ἀνυδρίης, οἱ πυρετοὶ, ἀνίδρωτες τὰ πλεῖστα· ἐν τουτέοισι δὲ, ἢν ἐπιψεκάσῃ, ἱδρωτικώτεροι γίνονται κατ´ ἀρχάς· ταῦτα δυσκριτώτερα μὲν, ἢ ἄλλως· ἀτὰρ ἧσσον, εἰ μὴ εἴη διὰ ταῦτα, ἀλλὰ διὰ τῆς νούσου τὸν τρόπον. Οἱ καῦσοι ἐν τῇσι θερινῇσι μᾶλλον γίνονται, καὶ ἐν τῇσιν ἄλλῃσιν ὥρῃσιν, ἐπιξηραίνονται δὲ μᾶλλον θέρεος.

3. Φθινοπώρου μάλιστα τὸ θηριῶδες καὶ ἡ καρδιαλγία· καίτοι καὶ αὐτὴ ἧσσον κακουργοίη ἂν, ἢ αὐτέου τοῦ νοσήματος τοιούτου ἐόντος. Αἱ ἀσκαρίδες δείλης, ὁμοίως τουτέῳ, καὶ ἐκεῖναι τηνικαῦτα ὀχλέουσι τῆς ἡμέρης τὰ πλεῖστα, οὐ μόνον διὰ τὸ μᾶλλον πονέειν, καὶ αὐταὶ διὰ σφᾶς ἑωυτάς.

4. Ἐν φθινοπώρῳ ὀξύταται νοῦσοι καὶ θανατωδέσταται, τὸ ἐπίπαν· ὅμοιον τῷ δείλης παροξύνεσθαι, ὡς τοῦ ἐνιαυτοῦ περίοδον ἔχοντος τῶν νούσων, οἵην ἡ ἡμέρη τῆς νούσου· οἷον τὸ δείλης παροξύνεσθαι, τοιοῦτον τῆς νούσου καὶ ἑκάστης καταστάσιος πρὸς ἀλλήλας, ὅταν μή τι νεωτεροποιηθῇ ἐν τῷ ἄνω εἴδει· εἰ δὲ μὴ, ἄλλης ταῦτα καταστάσιος ἂν ἄρχοι, ὥστε καὶ τὸν ἐνιαυτὸν πρὸς ἑωυτὸν οὕτως ἔχειν.

5. Ἐν τοῖσι καθεστεῶσι καιροῖσι καὶ ὡραίως τὰ ὡραῖα ἀποδιδοῦσιν ἔτεσιν, εὐσταθέες καὶ εὐκρινέσταται αἱ νοῦσοι, ἐν δὲ τοῖσιν ἀκαταστάτοισιν ἀκατάστατοι καὶ δύσκριτοι· ἐν γοῦν Περίνθῳ, ὅταν τι ἐκλίπῃ ἢ πλεονάσῃ ἢ πνευμάτων, ἢ μὴ πνευ–
μάτων, ἢ ὑδάτων, ἢ αὐχμῶν, ἢ καυμάτων, ἢ ψύξεων. Τὸ δὲ  ἔαρ τὸ ἐπίπαν ὑγιεινότατον καὶ ἥκιστα θανατῶδες.

6. Πρὸς τὰς ἀρχὰς σκεπτέον τῶν νούσων, εἰ αὐτίκα ἀνθεῖ· δῆλον δὲ τῇ ἐπιδόσει· τὰς δὲ ἐπιδόσιας, τῇσι περιόδοισιν· καὶ αἱ κρίσιες ἐντεῦθεν δῆλοι, καὶ τοῖσιν ἐν τῇσι περιόδοισι παροξυσμοῖσιν, εἰ πρωϊαίτερον ἢ οὒ, καὶ εἰ πλείονα χρόνον ἢ οὒ, καὶ εἰ μᾶλλον, ἢ οὔ. Πάντων δὲ τῶν ξυνεχέων ἢ διαλειπόντων [χρονίων], καὶ τρωμάτων, καὶ πτυέλων ὀδυνωδέων, καὶ φυμάτων φλεγμοναὶ, καὶ ὅσα ἄλλα ἐπιφαίνεται ὕστερον, ἴσως δὲ καὶ ἄλλων πρηγμάτων κοινῶν, τὰ μὲν θᾶσσον, βραχύτερα, τὰ δὲ βραδύτερον,  μακρότερα· καὶ ἐν περιόδοισι τὸ ἐπὶ πρωϊαίτερον, καὶ ἄλλης ἐπιδόσιος ἀπαυδώσης τῆς νούσου· καὶ γὰρ τῶν παραχρῆμα ἀπολλυμένων, ταχύτεραι αἱ κρίσιες, ὅτι ταχέες οἱ πόνοι, καὶ ξυνεχέες καὶ ἰσχυροί. Τὰ δὲ κρίνοντα ἐπὶ τὸ βέλτιον, μὴ αὐτίκα ἐπιφαινέσθω. Τὰ κρίσιμα μὴ κρίνοντα, τὰ μὲν θανατώδεα, τὰ δὲ δύσκριτα. Τὰ προκρινόμενα, ἢν ὅμως κριθῇ, ὑποστροφαί· ἢν δὲ μὴ, ἀκρησίαι· γένοιτο δ´ ἂν καὶ ὀλέθρια, τὰ μὴ σμικρά. Ὅσα κρίσιμα σημεῖα γινόμενα, τὰ αὐτὰ ταῦτα γινόμενα δύσκριτα· τὰ ἐναντία δὲ σημαίνοντα, κακὸν, οὐ μόνον ἢν παλινδρομέῃ, ἀλλὰ καὶ τῆς ἀρχαίης φύσιος τὰ ἐναντία ῥέποντα, ὥσπερ καὶ τῶν κακῶν σημείων τὰ ἐπὶ τὰ ἐναντία ῥέποντα. Θεωρεῖν δὲ οὕτω δεῖ· [μεταβολαὶ] χρωμάτων, συμπτώσιες φλεβῶν, ὄγκοι ὑποχονδρίων, ἀναῤῥοπίαι, καταῤῥοπίαι· πολλὰ δὲ καὶ τῶν τοιούτων, οἷον ἀποφθειρουσέων οἱ τιτθοὶ προσισχναίνονται· οὐδὲ γὰρ ἐναντίον οὐδὲ βῆχες χρόνιαι, ὅτι, ὄρχιος οἰδήσαντος παύονται· ὄρχις οἰδήσας ἀπὸ βηχέων, ὑπόμνημα κοινωνίης στηθέων, μαζῶν, γονῆς, φωνῆς.

7. Ἀποστάσιες ἢ διὰ φλεβῶν, ἢ τόνων, ἢ δι´ ὀστέων, ἢ νεύρων, ἢ δέρματος, ἢ ἐκτροπέων ἑτέρων· χρησταὶ δὲ, αἱ κάτω τῆς νούσου, οἷον κιρσοὶ, ὀσφύος βάρεα, ἐκ τῶν ἄνω· ἄρισται δὲ μάλιστα,  αἱ κάτω, καὶ αἱ κατωτάτω κοιλίης, καὶ προσωτάτω ἀπὸ τῆς νούσου, καὶ αἱ κατ´ ἔκρουν, οἷον αἷμα ἐκ ῥινέων, πῦον ἐξ ὠτὸς, πτύαλον, οὖρον, κατ´ ἔκρουν. Οἷσι μὴ ταῦτα, ἀποστάσιες, οἷον ὀδόντες, ὀφθαλμοὶ, ῥὶς, ἱδρώς. Ἀτὰρ καὶ τὰ ὑπὸ δέρμα ἀφιστάμενα ἐς τὸ ἔξω φύματα, οἷον ταγγαὶ, καὶ τὰ ἐκπυοῦντα, οἷον ἕλκος, καὶ τὰ τοιαῦτα ἐξανθήματα, ἢ λόποι, ἢ μάδησις τριχῶν, ἀλφοὶ, λέπραι, ἢ τὰ τοιαῦτα ὅσα ἀποστάσιες μέν εἰσιν ἀθρόως ῥέψασαι, καὶ μὴ ἡμιῤῥόπως, καὶ ὅσα ἄλλα εἴρηται· καὶ ἢν μὴ ἀναξίως τῆς περιβολῆς τῆς νούσου, οἷον τῇ Τημένεω ἀδελφιδῇ ἐκ νούσου ἰσχυρῆς ἐς δάκτυλον ἀπεστήριξεν, οὐχ ἱκανὸν δέξασθαι τὴν νοῦσον, ἐπαλινδρόμησεν, ἀπέθανεν. Ἀποστάσιες ἢ διὰ φλεβῶν, ἢ διὰ κοιλίης, ἢ διὰ νεύρων, ἢ διὰ δέρματος, ἢ κατὰ ὀστέα, ἢ κατὰ τὸν νωτιαῖον, ἢ κατὰ τὰς ἄλλας ἐκροὰς, στόμα, αἰδοῖον, ὦτα, ῥῖνας. Ἐξ ὑστέρης, ὀκταμήνῳ τὰ τῶν κρίσεων, τῇ ὑστεραίῃ ὡς ἂν ἐς τὴν ὀσφὺν, ἢ ἐς τὸν μηρόν. Καὶ ἐς ὄρχιας ἔστιν ὅτε ἐκ βηχέων, καὶ ὄρχις αὐτὸς ἐφ´ ἑωυτοῦ. Βηχώδεες ἀποστάσιες, αἱ μὲν ἀνωτέρω τῆς κοιλίης, οὐχ ὁμοίως τελέως ῥύονται. Αἱμοῤῥαγίαι λαῦροι ἐκ ῥινῶν ῥύονται πολλὰ, οἷον τὸ Ἡραγόρεω· οὐκ ἐγίνωσκον οἱ ἰητροί.

8. Τὰς φωνὰς οἱ τρηχέας φύσει ἔχοντες, καὶ αἱ γλῶσσαι ὑποτρηχέες, καὶ ὅσαι τραχύτητες ὑπὸ νούσων ὁσαύτως· αἱ οὖν ἐοῦσαι σκληραὶ τῇ φύσει, καὶ ἄνοσοι τοῦτ´ ἔχουσιν· αἱ δὲ μαλθακαὶ, καὶ βραδύτεραι ἐς ἁμαρτωλίην ἢ χρηστόν. Ἡ ἀρχαίη φύσις· σκεπτέον καὶ τὰ ἀπὸ τῶν διαιτέων τὰ μακροκέφαλα, καὶ μακραύχενα ἀπὸ τῶν ἐπικυψίων· καὶ τῶν φλεβῶν ἡ εὐρύτης καὶ παχύτης ἀπὸ τοῦ αὐτοῦ, καὶ στενότητες, καὶ βραχύτητες, καὶ λεπτότητες, ἀπὸ τῶν ἐναντίων· ὧν αἱ φλέβες εὐρεῖαι, καὶ αἱ κοιλίαι, καὶ τὰ ὀστέα εὐρέα· εἰσὶ δὲ οὗτοι οἱ λεπτοὶ, οἱ δὲ πίονες τἀναντία τουτέων· καὶ ἐν τοῖσι λιμαγχικοῖσιν αἱ μετριότητες ἀπὸ τουτέων σκεπτέαι. Αἱ προαυξήσιες ἑκάστῳ ἃ μειοῦσι, καὶ αἱ μειώσιες ἃ προαυξοῦσι, καὶ τῇσι προαυξήσεσιν, ὁποῖα συμπροαύξεται, καὶ ὁποῖα συγκρατύνεται, καὶ διασφάξιες ποῖαι κοιναὶ τῶν φλεβῶν.

9. Αἱ τῶν ἤτρων ῥήξιες, αἱ μὲν περὶ ἥβην τὰ πλεῖστα ἀσινέες τοπαραυτίκα, αἱ δὲ σμικρὸν ἄνωθεν τοῦ ὀμφαλοῦ ἐν δεξιᾷ, ὀδυνώδεες αὗται καὶ ἀσώδεες, καὶ κοπριήμετοι, οἷον καὶ τὸ Πιττακοῦ·  γίνονται δὲ αὗται ἢ ἀπὸ πληγῆς, ἢ σπάσιος, ἢ ἐμπηδήσιος ἑτέρου.

10. Οἷσι τὸ μεταξὺ τοῦ ἤτρου καὶ τοῦ δέρματας ἐμφυσᾶται, καὶ οὐ καθίσταται. Τὸ τῶν χροιῶν, οἷον τὸ πουλύχλωρον, τό τε ἐκ λευκοχρόου, ὅτι ἀπὸ τοῦ ἥπατος πᾶν τὸ τοιοῦτον, καὶ ἀπὸ τουτέου ἡπατικὰ νουσήματα, ἐν τουτέοισι καὶ ἴκτεροι οἱ ἀπὸ τοῦ ἥπατος, ἐς τὸ ὑπόλευκον, καὶ οἱ ὑδαταινόμενοι, καὶ οἱ λευκοφλέγματοι· οἱ δὲ ἀπὸ σπληνὸς, μελάντεροι, καὶ [οἱ] ὕδρωπες, καὶ οἱ ἴκτεροι· καὶ αἱ δυσελκίαι τῶν ἐκλεύκων, τῶν ὑποφακωδέων, καὶ τὸ δέρμα καταῤῥήγνυται, καὶ τὰ χείλεα, οἷος Ἀντίλοχος καὶ Ἀλεύας· τὸ ἀπὸ τῶν χυμῶν τῶν ἐκ τοῦ σώματος τοῦ ἁλμώδεος· ὅτι ὑπὸ τὸ δέρμα μάλιστα καὶ ἀπὸ τῆς κεφαλῆς, ὅταν ἀπὸ τοῦ πλεύμονος διαθερμαίνηται.

11. Τὰς ἀφορμὰς, ὁπόθεν ἤρξατο κάμνειν, σκεπτέον, εἴτε κεφαλῆς ὀδύνη, εἴτε ὠτὸς, εἴτε πλευροῦ. Σημεῖον δὲ, ἐφ´ οἷσιν ὀδόντες, καὶ ἐφ´ οἷσι βουβῶνες. Τὰ γενόμενα ἕλκεα, κρίνοντα πυρετοὺς, καὶ φύματα· οἷσι ταῦτα μὴ παραγίνεται, ἀκρισίη· οἷσιν ἐγκαταλείπεται, βεβαιόταται ὑποστροφαὶ καὶ τάχισται.

12. Τὰ ὠμὰ διαχωρήματα καὶ ὑγρὰ κέγχρος στερεὸς ἐν ἐλαίῳ ἑφθὸς ἵστησιν, οἷον τὸ ναυτοπαίδιον, καὶ ἡ μυριοχαύνη.

DEUXIÈME LIVRE DES ÉPIDÉMIES.

PREMIERE SECTION.

1. (Charbons.) A Cranon, des anthrax en été; pendant les chaleurs il y eut des pluies abondantes et continues, surtout par le vent du midi ; il se formait, dans la peau, des humeurs qui, renfermées, s'échauffaient et causaient du prurit ; puis s'élevaient des phlyctènes, semblables aux bulles produites par le feu ; et les malades éprouvaient une sensation de brûlure sous la peau.

2. (Des fièvres en été ; remarque inspirée par les causus qui régnèrent à Périnthe, Ép. 11, 3,1.) Dans les chaleurs sans pluie, les fièvres sont généralement sans sueur; alors, s'il tombe un peu d'eau, elles deviennent plus sudorales au début (Ép. II, 3, 1 ); dans ces circonstances, la crise est plus difficile que dans d'autres ; cependant elle l'est moins si elle est entravée par ces conditions extérieures, et non par le génie même de la maladie. Les causus surviennent de préférence en été, mais ils su; viennent aussi dans les autres saisons ; ils ont plus de sécheresse en été.

3. ( De l'automne. Voy. Ép. vi, 1,n2; proposition inspirée par Ép. IV, 16.) C'est en automne qu'il y a le plus de vers intestinaux et de cardialgies ; et cette cardialgie est moins nuisible que quand la maladie est, par elle-même, cardialgique. Les ascarides tourmentent le soir, comme cette affection, et c'est l'heure du jour où ils sont le plus fatigants, non-seulement parce qu'alors on est le plus mal à l'aise, mais aussi par eux-mêmes (et indépendamment de cette circonstance).

4. (Comparaison de l'automne avec le soir de la journée, Ép. vi, 1, 2 .) Dans l'Automne tout d'ordinaire ta maladies les plus aiguës et ta plut dangereuses ( Aph. iii, 9) ; c'est, pour ainsi dire, une exacerbation du soir, l'année ayant pour la maladies en général la révolution que la jour a pour une maladie en particulier. De même que le mal redouble le soir, de même redoublent les maladies et les constitutions les unes par rapport aux autres (pourvu qu'il ne survienne aucune perturbation dans les conditions antérieures; sinon, cette perturbation devient le point de départ d'une autre constitution), et c'est ainsi que l'année en elle-même se comporte comme une journée.

5. ( Influence des saisons réglées ou irrégulières, ) Dans les saisons réglées et dans les années amenant opportunément ta révolutions opportunes, les maladies sont régulières et de solution très-facile; dans les saisons irrégulières, irrégulières et de solution difficile (Aph. iii, 8) ; ce qui se voit à Périnthe quand il y a eu défaut ou excès dans le vent, le calme, la pluie, la sécheresse, le chaud, le froid. Le printemps est en général la saison la plus salubre et ou la mortalité est la moindre (Aph. iii, 9).

6. ( De la marche et des stades des maladies. Aph. 1, 12; Ép. vi, 1, 2;  iv, 20. ) Dans le commencement des
maladies a il faut examiner si elles arrivent tout d'abord à l'état ; cela est manifeste par l'augment ; l'augment l'est par les périodes, et c'est de là qu'apparaissent les crises ; de même pour les redoublements dans les périodes, examiner s'ils avancent ou retardent, s'allongent ou se raccourcissent, gagnent ou perdent en intensité. Pour toutes les fièvres continues ou intermittentes, pour les plaies, pour les expectorations douloureuses ( Coa. 379 ), pour les inflammations phlegmoneuses, pour tout ce qui apparaît subséquemment, et probablement pour les autres choses communes, ce qui avance raccourcit la durée, ce qui retarde l'allonge (Ép. iv, 56). Dans les périodes, voir les anticipations et les autres augmente dont la maladie se dépouille (Ép. iv, 46; vi, 8, 14). En effet dans les cas 77 où la perte est rapide, les crises sont plus hâtives, parce que les souffrances arrivent vile, durent constamment et sont violentes. Les signes critiques en mieux ne doivent pas apparaître de bonne heure. Les phénomènes critiques, ne faisant pas crise, amènent les uns une terminaison funeste, les autres une solution difficile. Les phénomènes critiques, anticipant, si néanmoins il y a crise, annoncent la récidive ; sinon, une intempérie d'humeurs ( Ép. iv, 28 ) ; il en résulte mémo des terminaisons funestes dans les cas ou ces phénomènes ne sont pas petits. Les signes de crise qui surviennent, annoncent, revenant les mêmes, une solution difficile; ceux qui sont contraires ( V. note 8 ) sont fâcheux, non-seulement quand il y a répercussion, mais encore quand il y a mouvement opposé à la constitution naturelle du malade ; c'est encore un signe mauvais qu'il y ait mouvement vers les voies contraires (Ép. iv, 45 ). Il faut faire l'examen : des changements de coloration (Ép. iv, 46 ), de l'affaissement des veines, du gonflement des hypocondres, des mouvements en haut, des mouvements en bas. Il y a encore des phénomènes comme celui-ci : chez les femmes qui avortent le sein s'affaisse; ce n'est pas une opposition, non plus, quand des toux chroniques se dissipent, le testicule venant à se tuméfier (Ép. iv, 61). Le gonflement du testicule à la suite des toux rappelle la communauté avec la poitrine, avec les mamelles, les parties génitales, la voix,

7. (Des dépôts. ) Les dépôts se font ou par les veines, ou par les cordons ( nerfs ), ou par les os, ou par les parties fibreuses, ou par la peau, ou par d'autres voies. Les dépôts se faisant plus bas que la maladie sont avantageux (Ép. νι, 1, 18 ), par exemple les varices, les pesanteurs des lombes, ù la suite d'affections siégeant en haut. Les meilleurs sont les dépôts se faisant en bas, au plus bas du ventre, et le plus loin de la maladie ; ainsi que les dépôts par écoulement : le sang par les narines, le pus par l'oreille, l'expectoration, l'urine, forment des dépôts par écoulement. Cela faisant défaut, il y a des dépôts sur les dents, sur les yeux, sur le nez (Ép. vi, 6, 12 ; iv, 23 ; ιν, 25 ; iv, 35 ; iv, 52), par la sueur, ainsi que les tumeurs formées sous la peau aboutissant au dehors, telles que les tumeurs scrofuleuses, ainsi que les suppurations, une plaie, les éruptions, les desquamations, la chute des cheveux, l'alphos, la lèpre ou les choses analogues qui vont se déposant par un mouvement considérable et non par un demi-mouvement ; et les autres cas qui ont été indiqués. Il faut encore que le dépôt ne soit pas au-dessous de la grandeur de la maladie, comme chez la nièce de Temenès : à la suite d'une maladie intense, dépôt sur un doigt  ; le doigt ne suffisait pas à le recevoir; récidive, mort (Ép. iv, 26). Il y a des dépôts ou par les veines, ou par le ventre, ou par les parties nerveuses, ou par la peau, ou par les os, ou par la moelle épinière, ou par les autres voies, bouche, parties génitales, oreilles, narines. Pour la matrice, au huitième mois, les crises ; plus tard, transport sur les lombes ou la cuisse (Ép. vi, 1, 1}. Parfois aussi crise sur les testicules à la suite de toux ( Ép. ii, 5, 9 ; iv, 61 ). Le testicule peut aussi se tuméfier par lui-même. Les dépôts de la toux, quand ils se font dans les régions placées au-dessus du ventre ( Ép. νι, 1, 12), ne délivrent pas aussi complètement. Les hémorragies abondantes par les narines délivrent dans beaucoup de cas, comme dans celui d'Héragoras, ce que ne connurent pas les médecins.

8. ( Indications à prendre dans l'état individuel. ) Il y a des voix naturellement rauques et des langues un peu âpres ; il y a des âpretés semblables produites par des maladies ( Ép. vi, 6, 7 ). Quand la langue est dure naturellement, elle l'est même dans l'état de santé ; mais quand elle est souple, elle est plus lente à passer au mal ou au mieux. L'état naturel avant la maladie ; il faut aussi considérer : les têtes allongées, provenant des coutumes (Des Airs, des Eaux, des Lieux, 14, t. II), les cous allongés provenant des gibbosités ( Des Artic., 41, t. IV), l'ampleur et la grosseur des veines dépendant d'une même cause, et, dépendant de causes contraires, le resserrement, la petitesse, l'exiguïté des veines. Chez ceux qui ont les veines amples, il y a aussi ampleur du ventre et des os ; ce sont là les individus sans embonpoint ; avec l'embonpoint les caractères sont contraires. C'est par ces signes qu'il faut trouver, chez ceux qu'on amaigrit, la mesure de l'amaigrissement ( Des Artic., 8, t. IV, p. 101 ). Étudier, pour chacun, ce que telle croissance fait décroître, ce que telle décroissance fait croître, et, dans les croissances, ce qui croît simultanément, ce qui se fortifie simultanément; étudier aussi quelles sont les divisions communes des veines.

9. ( Hernies. ) Des hernies, les unes, siégeant près du pubis, sont, pour la plupart, innocentes tout d'abord ; les autres, siégeant un peu au-dessus de l'ombilic à la droite, causent de la douleur, des nausées, des vomissements stercoraux, ainsi qu'il arriva à Pittacus. Les hernies sont produites ou par 83 on coup, ou par une distension, ou par la pression d'un homme qui tous saute sur le ventre.

10. ( Gonflements d'apparence venteuse qui ne s'affaissent pas, quelquefois dangereux; vor. Ép. iv, 45, in fine, et ii, 3, 7, in fine. Colorations dépendant du foie, de la rate; voy. des exemples de coloration de ce genre, Ép. iv, 25.) Ceux chez qui surviennent, entre l'hypogastre et la peau, des gonflements venteux qui ne s'affaissent pas. Les couleurs, telles que la couleur jaune fonte et la couleur tirant sur le blanchâtre, parce que tout cela vient du foie, et que de cela proviennent des maladies hépatiques ; dans ces états, ce qui vient du foie, ictères, hydropisies, leucophlegmasies, tire sur le blanchâtre, tandis que ce qui vient de la rate, hydropisies et ictères, est plus noir. Et de plus les ulcères se cicatrisent difficilement chez les personnes blanchâtres, un peu couleur de lentille, la peau et les lèvres se fendent ( Ép. vi, 8, 16), comme chez Antiloque et Alevas ; effet des humeurs du corps salsugineux ; ces humeurs se portent surtout sous la peau et descendent de le tête quand elles sont échauffées par le poumon.

11. (Point de départ des maladies; crises incomplètes.) Il faut considérer le point de départ de la maladie : douleur soit de tête, soit d'oreilles, soit de côté. Chez quelques-uns les dents, chez d'autres les glandes fournissent un signe (Ép. vi, 3, 20). Les plaies et les tumeurs jugeant les maladies ; acrisie chez ceux qui ne les présentent pas ; c'est quand il y a un reliquat [après la crise] que les récidives sont les plus certaines et les plus promptes (Ép. ii, 3, 8 ; vi, 3, 21 ; vi, 2, 7 ; iv, 28 ; Aph, ii, 12).

12. ( Emploi du sorgho.) Les selles crues et liquides sont arrêtées par le sorgho ( holcus sorghum L.), en grain, cuit dans l'huile: exemple, l'enfant du matelot et Myriochaune.

ΤΜΗΜΑ ΔΕΥΤΕΡΟΝ.

1. Γυνὴ ἐκαρδιάλγει, καὶ οὐδὲν καθίστατο· πάλην ἐς ῥοιῆς χυλὸν ἀλφίτων ἐπιπάσσουσα, καὶ μονοσιτίη ἤρκεσε, καὶ οὐκ ἀνήμεεν, οἷα τὰ Χαρίωνος.

2. Αἱ μεταβολαὶ ὠφελέουσιν, ἢν μὴ ἐς πονηρὰ μεταβάλλῃ, οἷον ἀπὸ φαρμάκων ἐμέουσι πυρετῶν ἕνεκα· αἱ ἐς ἀκρητέστερα τελευταὶ σῆψιν σημαίνουσιν, οἷον Δεξίππῳ.

3. Ἡ Σεράπις ἐξ ὑγρῆς κοιλίης ᾤδησεν· κνησμοὶ δ´ οὐκ οἶδα ποσταίῃ, οὐ πρόσω· ἔσχε δέ τι καὶ ἀπόστημα ἐν κενεῶνι, ὅπερ μελανθὲν ἀπέκτεινεν.

4. Καὶ ἡ Στομάργεω ἐκ ταραχῆς ὀλιγημέρου πολλὰ νοσήσασα, καὶ μετὰ στάσιν παιδίου θήλεος ἀπὸ φθορῆς τετραμήνου ὑγιήνασα, ᾤδησεν.

5. Μόσχῳ λιθιῶντι ἰσχυρῶς, ἐπὶ τῷ βλεφάρῳ τῷ ἄνω κριθὴ ἐγένετο πρὸς τοῦ ὠτὸς μᾶλλον, ἔπειτα ἐξηλκώθη ἔσω· πέμπτῃ καὶ ἕκτῃ ἔσωθεν πῦον ἐῤῥάγη· τὰ κάτωθεν ἔλυσεν· βουβὼν παρ´ οὖς ἦν, καὶ κάτω ἐπὶ τῷ τραχήλῳ κατ´ ἴξιν τοῦ ἄνω βουβῶνος.

6. Ὁ τῆς Ἀρισταίου γυναικὸς ἀδελφὸς χλιαινόμενος ἐταλαιπώρει ὁδῷ, κἄπειτα ἐν κνήμῃ τέρμινθοι ἐγένοντο· ἔπειτα συνεχὴς πυρετὸς ἐγένετο, καὶ τῇ ὑστεραίῃ ἱδρὼς ἐγένετο, καὶ τὰς ἄλλας τὰς ἀρτίους ἐγένετο αἰεί. Ἔτι δὲ ὁ πυρετὸς εἶχεν· ἦν δὲ ὑπόσπληνος, ᾑμοῤῥάγει ἐξ ἀριστεροῦ πυκνὰ κατ´ ὀλίγον, ἐκρίθη. Τῇ ὑστεραίῃ, ἀριστερὸν παρ´ οὖς οἴδημα· τῇ δὲ ὑστεραίῃ, καὶ παρὰ δεξιὸν, ἧσσον δὲ τοῦτο· καὶ συνελειαίνετο ταῦτα, καὶ ἐμωλύνθη, καὶ οὐκ ἀπεπύησεν.

7. Ὁ παρ´ Ἀλκιβιάδεω ἐλθὼν, ἐκ πυρετῶν ὀλίγων πρὸ κρίσιος ὄρχις ἀριστερὸς ᾤδησεν· ἦν δὲ σπλῆνα μέγαν ἔχων· καὶ δὴ τότε ἐκρίθη  ὁ πυρετὸς, εἰκοσταῖος· κἄπειτα ὑπεχλιαίνετο ἄλλοτε καὶ ἄλλοτε, καὶ ἔπτυεν ὑπάνθηρον.

8. ᾟ ἡ χεὶρ ἡ δεξιὴ, σκέλος δὲ ἀριστερὸν ἐκ τῶν βηχωδέων, βραχὺ οὐκ ἄξιον λόγου βηξάσῃ, παρελύθη παραπληγικῶς, ἄλλο δὲ οὐδὲν ἠλλοιώθη, οὔτε πρόσωπον, οὔτε γνώμην, οὐ μὴν ἰσχυρῶς ταῦτα· ἐπὶ τὸ βέλτιον ἤρξατο χωρέειν περὶ εἰκοστὴν ἡμέρην· σχεδὸν ἐγένετό οἱ περὶ γυναικείων κατάῤῥηξιν, καὶ ἴσως τότε πρῶτα γινόμενα, παρθένος γὰρ ἦν.

9. Ἀπήμαντος καὶ ὁ τοῦ τέκτονος πατὴρ τοῦ τὴν κεφαλὴν κατεαγέντος καὶ Νικόστρατος οὐκ ἐξέβησσον· ἦν δὲ ἑτέρωθι κατὰ νεφροὺς ἀλγήματα· ἐρωτήματα· ἤρεον γὰρ αὐτοὺς ἀεὶ πληροῦσθαι ποτοῦ καὶ σίτου.

10. Ὀδύνας τὰς ἰσχυροτάτας, ὅτῳ τρόπῳ διαγνοίη ἄν τις ἰδών· ὁ φόβος, αἱ εὐφορίαι, αἱ ἐμπειρίαι, καὶ αἱ δειλίαι.

11. Ὕδωρ τὸ ταχέως θερμαινόμενον, καὶ ταχέως ψυχόμενον, αἰεὶ κουφότερον. Τὰ βρώματα καὶ τὰ πόματα πείρης δεῖ, εἰ ἐπὶ τὸ  ἴσον μένει.

12. Ῥητέον, ὅτι, αἵματος ῥυέντος, ἐκχλοιοῦνται, καὶ ὅσα ἄλλα τοιαῦτα, ὅτι πρὸς τὸ ὑγραίνειν, καὶ ξηραίνειν, καὶ θερμαίνειν, καὶ ψύχειν, πολλὰ ἄν τις τοιαῦτα εὕροι.

13. Τὸ ἑξηκονθήμερον ἀπόφθαρμα ἄρσεν τόκων ἐν ἐπισχέσεσιν, ὑγιηρόν.

14. Ἡρακλεῖ ὤδει ἐπὶ τοῦ κακοῦ ὀγδοαίῳ.

15. Δυσεντεριώδης μᾶλλον, ὅστις ἄρα καὶ τεινεσμώδης.

16. Θηλάζουσα εἶτα ἐκθύματα ἀνὰ τὸ σῶμα πάντη εἶχεν, ἐπεὶ ἐπαύσατο θηλάζουσα, κατέστη θέρεος.

17. Τῇ τοῦ σκυτέως, ὃς τὰ σκύτινα ἐποίησε, τεκούσῃ καὶ ἀπολυθείσῃ τελέως, ἐδόκει τοῦ μὲν χορίου τι τὸ ὑμενοειδὲς ἀπέχειν, ἀπῆλθε τεταρταίῃ κακῶς· στραγγουριώδης γὰρ ἐγένετο· αὐτίκα συλλαμβάνουσα ἔτεκεν ἄρσεν· πολλὰ δὲ ἔτεα ἤδη εἶχε, τὰ ὕστατα οὐδ´ ἐπιμήνια ᾔει· ὅτε δὲ τέκοι, διέλειπεν ἐπ´ ὀλίγον ἡ στραγγουρίη.

18. Ἰσχίον δέ τις ἤλγει, πρὶν ἴσχειν· ἐπεὶ δὲ ἔσχεν, οὐκ ἔτι ἤλγει. Ἐπεὶ δὲ ἔτεκεν, εἰκοσταίη ἐοῦσα, αὖθις ἤλγησεν· ἔτεκεν οὖν ἄρσεν· ἐν γαστρὶ ἐχούσῃ, ἐν κνήμῃ κάτω δεξιῇ, ἢ τρίτῳ ἢ τετάρτῳ μηνὶ, ἐξανθήματα, πρὸς ἃ τῇ μάννῃ χρώμεθα, καὶ ἐν χειρὶ δεξιῇ παρὰ μέγαν δάκτυλον· οὐκ οἶδ´ ὅ τι ἔτεκε, κατέλιπον γὰρ ἑξάμηνον· ᾤκει δὲ, ὡς ἐγὼ οἶμαι, τὰ Ἀρχελάου πρὸς τῷ κρημνῷ.

19. Ἡ Ἀντιγένεος, ἡ τῶν περὶ Νικόμαχον, ἔτεκε παιδίον, σαρκῶδες μὲν, ἔχον δὲ τὰ μέγιστα διακεκριμένα, μέγεθος δὲ ὡς τετραδάκτυλον, ἀνόστεον, ὕστερον δὲ παχὺ καὶ στρογγύλον· αὕτη δὲ ἀσθματώδης ἐγένετο πρὸ τοῦ τόκου· ἔπειτα ἅμα τῷ τόκῳ πῦον ἀνήμεσεν ὀλίγον, οἷον ἐκ δοθιῆνος.

20. Θυγατέρας τεκούσης διδύμους καὶ δυστοκησάσης καὶ οὐ πάνυ καθαρθείσης, ἐξῴδησεν ὅλη· ἔπειτα ἡ γαστὴρ μεγάλη ἐγένετο, τὰ δ´ ἄλλα ἐταπεινώθη· καὶ ἐρυθρὰ ᾔει μέχρι τοῦ ἕκτου μηνὸς, ἔπειτα λευκὰ κάρτα πάντα ἤδη τὸν χρόνον· πρὸς δὲ τἀφροδίσια οἱ ῥόοι ἔβλαπτον, καὶ οἱ ἄκρητα ἐρυθρὰ ἱκνευμένως ᾔει.

21. Τῇσι χρονίῃσι λειεντερίῃσιν ὀξυρεγμίη γενομένη, πρόσθεν μηδέποτε γενομένη, σημεῖον χρηστὸν, οἷον Δημαινέτῃ ἐγένετο· ἴσως δ´ ἐστὶ καὶ τεχνήσασθαι· καὶ γὰρ αἱ ταραχαὶ αἱ τοιαῦται ἀλλοιοῦσιν· ἴσως δὲ καὶ ὀξυρεγμίαι λειεντερίην λύουσιν.

22. Ἰήθη ἐλλεβόρου πόσει Λυκίη· τὰ ὕστατα σπλὴν μέγας, καὶ ὀδύναι, καὶ πυρετὸς, καὶ ἐς ὦμον ὀδύναι· καὶ ἡ φλὲψ, ἡ κατὰ σπλῆνα, ἐπ´ ἀγκῶνι ἐτέτατο· καὶ ἔσφυζε μὲν πολλάκις, ἔστι δ´ ὅτε καὶ [οὔ·] οὐκ ἐτμήθη, ἀλλ´ ἅμα ἱδρῶτι διῆλθεν, ἢ αὐτόματον· ἐξ οὗ, διιόντων, ὁ σπλὴν, τὰ δεξιὰ ἐνετείνετο, πνεῦμα ἐνεδιπλασιάζετο, οὐ μὴν μέγα· παρεφέρετο, περιεστέλλετο· φῦσα ἐνεοῦσα· οὐ διῄει κάτω οὐδὲν, οὐδὲ οὔρει· ἀπέθανε πρὸ τοῦ τόκου.

23. Τὰ ἀμφὶ φάρυγγα, ἑτερόῤῥοπα, ὁρμήσαντα, οὐκ ἐφηλκώθη, ἐπὶ τὰ ἀριστερὰ μετῆλθεν, ἐς σπλῆνα ὀδύνη ἦλθεν ἀκρίτως. Ἱέρωνι ἐκρίθη πεντεκαιδεκαταίῳ. Τῇ Κῴου ἀδελφεῇ ἧπαρ ἐπήρθη σπληνικὸν τρόπον, ἀπέθανε δευτεραίη. Βίων ἅμα οὔρει τε ὑπέρπουλυ ἀνυπόστατον, καὶ αἷμα ἐξ ἀριστεροῦ· ἦν γὰρ καὶ ὁ σπλὴν κυρτὸς  καὶ σκληρὸς, καὶ ἄνω· περιεγένετο· ὑποστροφή.

Ἦν δὲ τῶν κυναγχικῶν τὰ παθήματα τάδε· τοῦ τραχήλου οἱ σπόνδυλοι ἔσω ἔῤῥεπον, τοῖσι μὲν ἐπὶ πλέον, τοῖσι δ´ ἐπ´  ἔλασσον· καὶ ἔξωθεν ἦν δῆλος ἔγκοιλον ἔχων ὁ τράχηλος· καὶ ἤλγεε ταύτῃ ψαυόμενος· ἦν δὲ καὶ κατωτέρω τινὶ τοῦ ὀδόντος καλεομένου, ὃ οὐχ ὁμοίως ὀξύ ἐστιν· ἔστι δ´ οἷσι καὶ πάνυ περιφερὲς, μέζονι περιφερείῃ. Εἰ μὴ ξὺν τῷ ὀδόντι καλεομένῳ, φάρυγξ οὐ φλεγμαίνουσα, κειμένη δέ. Τὰ ὑπὸ γνάθους ὀγκηρὰ, οὐ φλεγμαίνουσιν εἴκελα· οὐδὲ βουβῶνες οὐδενὶ ᾤδησαν, ἀλλὰ τῇ φύσει μᾶλλον· καὶ γλῶσσαν οὐ ῥηϊδίως στρέφοντες, ἀλλὰ μέζων τε αὐτέοισιν ἐδόκεεν εἶναι, καὶ προπετεστέρη· καὶ ὑπὸ γλώσσῃ φλέβες ἐμφανέες. Καταπίνειν οὐκ ἠδύναντο, ἢ πάνυ χαλεπῶς, ἀλλ´ ἐς τὰς ῥῖνας ἔφευγεν, εἰ πάνυ ἐβίαζον· καὶ διὰ τῶν ῥινῶν διελέγοντο. Πνεῦμα δὲ τουτέοισιν οὐ πάνυ μετέωρον. Ἔστι δ´ οἷσι φλέβες αἱ ἐν κροτάφοισι, καὶ ἐν κεφαλῇσι, καὶ ἐπ´ αὐχένι ἐπηρμέναι. Βραχὺ δέ τι τουτέων τοῖσι παλιγκοτωτάτοισι, κρόταφοι θερμοὶ, εἰ καὶ τἄλλα μὴ πυρεταίνοιεν. Οὐ μὴν πνιγόμενοι οἱ πλεῖστοι, εἰ μὴ καταπίνειν προθυμέοιντο ἢ πτύαλον, ἢ ἄλλο τι· οὐδ´ οἱ ὀφθαλμοὶ ἐγκαθήμενοι. Οἷσι μὲν οὖν ἦν ἐς ὀρθὸν ἐξόγκωμα, μήτε ἑτερόῤῥοπον, οὗτοι παραπληκτικοὶ οὐκ ἐγένοντο· ἀπολόμενον δὲ εἴ τινα εἶδον, ἀναμνήσομαι· οὓς δὲ οἶδα νῦν, περιεγένοντο. Ἦν δὲ τὰ μὲν τάχιστα ῥηΐζοντα, τὰ δὲ πλεῖστα καὶ ἐς τεσσαράκοντα ἡμέρας περιῄει· τοῦτο δὲ, οἱ πλεῖστοι καὶ ἄπυροι· πουλλοὶ δὲ καὶ πάνυ ἐπὶ πουλὺν χρόνον ἔχοντές τι μέρος τοῦ ἐξογκώματος, καὶ κατάποσις, καὶ φωνὴ ἐνσημαίνουσα· κίονές τε τηκόμενοι μινύθησίν τινα παρεῖχον πονηρὴν, οὐδὲν δοκέοντες κακὸν ἔχειν. Οἱ δὲ ἑτερόῤῥοπα ἔχοντες, οὗτοι, ὁκόθεν ἂν ἐγκλιθείησαν οἱ σπόνδυλοι, ταύτῃ παρελύοντο, τὰ δ´ ἐπὶ θάτερα εἵλκοντο. Ἦν δὲ ταῦτα ἐν προσώπῳ καταφανέα μάλιστα, καὶ τῷ στόματι, καὶ τῷ κατὰ γαργαρεῶνα διαφράγματι· ἀτὰρ καὶ γνάθοι αἱ κάτω παρηλλάσσοντο κατὰ λόγον. Αἱ δὲ παραπληγίαι οὐ διὰ παντὸς τοῦ σώματος ἐγίνοντο, οἷον ἐξ ἄλλων, ἀλλὰ μέχρι χειρὸς τὰ ὑπὸ τοῦ κυναγχικοῦ. Οὗτοι καὶ πέπονα ἀναπτύοντες, καὶ βραχυμογέες ἦσαν· οἷσι δ´ ἐς ὀρθὸν, καὶ ἀνέπτυον· οἷσι δὲ καὶ ξὺν πυρετῷ, οὗτοι πολλῷ μᾶλλον καὶ δύσπνοοι καὶ διαλεγόμενοι σιαλοχόοι, καὶ φλέβες τουτέοισι μᾶλλον ἐπηρμέναι· καὶ πόδες πάντων μὲν ψυχρότατοι, τούτων δὲ μάλιστα· καὶ ὀρθοστατεῖν οὗτοι ἀδυνατώτεροι, καὶ οἵτινες μὴ αὐτίκα ἔθνησκον· οὓς δὲ ἐγὼ οἶδα, πάντες ἔθνησκον.

85 DEUXIÈME SECTION.

1. ( Cas de cardialgie. ) Une femme souffrait de cardialgie sans que rien la soulageât; elle saupoudra du suc de grenade avec de la fleur de farine d'orge, elle ne mangea qu'une fois par jour, et elle n'eut pas les vomissements qu'eut Charion.

2. (Changements dans les matières évacuées.) [Dans les vomissements spontanés] le changement des matières, tel qu'on le voit quand on fait vomir par des médicaments dans les fièvres, est utile, à moins que les matières ne changent en mal (Aph. ii, 14). Les évacuations qui se terminent par des matières plus intempérées annoncent la corruption, comme chez Dexippe.

3. ( Leucophlegmasie; gangrène, mort.) La femme Sérapis, après avoir eu le ventre humide, enfla ; démangeaisons, je ne sais quel jour elles cessèrent de s'étendre. Cette femme eut aussi dans le flanc un abcès qui, s'étant noirci (gangrené), la fit mourir.

4. ( Leucophlegmasie. ) Et la femme de Stomargus, à la suite d'un dérangement intestinal de peu de jours, ayant été fort malade, avorta, après cette perturbation, d'un enfant femelle de quatre mois ; s'étant rétablie de l'avortement, elle devint enflée.

5. ( Affection de l'œil ; gonflement des glandes du cou. ) Moschus souffrant beaucoup de la pierre, il lui survint à la paupière supérieure du côté de l'oreille un orgelet qui s'ulcéra en dedans ; le cinquième et le sixième jour, du pus sortit du côté interne ; les douleurs d'en bas cessèrent ; il y avait une glande engorgée près de l'oreille, et une autre au bas en cou dans la direction de la glande supérieure.

6. ( Fièvre rémittente tierce, rate grosse ; parotides d'abord à gauche, puis à droite. ) Le frère de la femme d'Aristée s*échauffa par la fatigue d'une marche ; puis il lui survint à la jambe des terminthes (ecthyma) ; après quoi s'établit une fièvre continue ; le lendemain sueur, ainsi que tons les autres jours pairs dans la suite. Néanmoins la fièvre persistait. Il y avait un léger engorgement de la rate ; épistaxis de la narine gauche, fréquentes, peu abondantes à la fois ; solution. Le lendemain, gonflement parotidien du coté gauche; le jour suivant, gonflement à droite aussi, mais moins considérable. Ces gonflements s'affaissèrent et disparurent sans suppurer.

7. (Fièvre ; rate grosse; gonflement du testicule gauche.) Celui qui vint d'auprès d'Alcibiade, ayant été affecté de fièvres légères, eut, avant la crise, un gonflement du testicule 89 gauche ; il était porteur d'une grosse rate ; pour lors la fièvre fut jugée le vingtième jour ; plus tard il eut de temps à autre un peu de chaleur fébrile el une expectoration un peu rouge.

8. ( Paralysie à la suite d'une toux ; épidémie de toux à Périntke, Ép. vi, 7, 1. ) Celle qui, à la suite d'une toux courte et sans importance, éprouva une paralysie du membre supérieur droit et du membre inférieur gauche, n'offrit aucune autre altération, rien à la face, rien dans l'intelligence ; et encore la paralysie ne fut-elle pas intense ; cette femme commença à aller mieux vers le vingtième jour. Le mieux coïncida à peu près avec l'éruption des règles, qui apparaissaient alors pour la première fois, peut-être ; car c'était une jeune fille.

9. ( Malades préservés de la toux de Périnthe, Ép. vi, 7, 1, par une affection rénale, Ép. vi, 7, 10 ; comp. Ép. iv, 29. On voit par là qu'Apémante et sa famille étaient de Périnthe. ) Apémante et le père du charpentier, celui qui eut une fracture du crâne, et Nicostrate ne toussèrent pas ; mais ils avaient des douleurs ailleurs, aux rein» ; interrogés, ils dirent qu'ils se remplissaient continuellement d'aliments et de boissons ( Ép. vi, 1,5 ).

10. ( Des douleurs. ) De quelle façon apprécier l'intensité des douleurs ? Consulter la crainte, la tolérance, l'expérience, la timidité.

11. ( De l'eau, Aph. v, 26.) L'eau qui s'échauffe promptement et se refroidit promptement est toujours plus légère. Relativement aux alimente et aux boissons, il est besoin d'expérience pour en déterminer l'équivalence.

12. (Pertes de sang, décoloration.) Il faut dire que des perles de sang donnent une teinte verdâtre à la peau, et autres choses semblables, et qu'on trouvera beaucoup de moyens propres à humecter, à dessécher, à échauffer, à refroidir.

91 13. ( Note trop brève. ) L'expulsion d'un avorton mâle de soixante jours fut salutaire dans la rétention du part.

14. ( Note trop brève, ) Héraclès exhalait one mauvaise odeur au huitième jour.

15. (Dysenterie et ténesme.) On est plutôt affecté de dysenterie, mm doute, quand en l'est déjà de ténesme.

16. (Éruption accompagnant l'allaitement.) Une femme allaitait ; sur quoi, elle eut des boutons par tout le corps ; ayant cessé de nourrir, elle fut délivrée de cette éruption pendant l'été.

17. (Strangurie habituelle suspendue seulement pendant les couches.) La femme de l'ouvrier en cuir ayant accouché et étant délivrée complètement, il semblait que quelque portion membraneuse du chorion avait été retenue ; cette portion sortit le quatrième jour arec souffrance ; car la femme fut affectée de strangurie ; ayant conçu aussitôt après, elle accoucha d'un garçon ; l'affection strangurique durait depuis plusieurs années; sur la fin les réglés mêmes se supprimèrent. Lorsqu'elle accouchait, la strangurie se suspendait pour un peu de temps.

18. (Coxalgie suspendue par la grossesse.) Une femme était affectée de coxalgie avant d'être enceinte ; devenue grosse, elle ne souffrait plus. Après l'accouchement, le vingtième jour, elle fut reprise de la douleur. Elle avait accouché d'un garçon. Pendant la grossesse, le troisième ou le quatrième mois, il survint au bas de la jambe droite et à la main droite près du pouce un exanthème pour lequel nous employons la 93 poudre d'encens. Je ne sais et que la femme mit au monde ; car je la quittai an sixième mois ; elle demeurait, si je ne me trompe, chez Archélaüs, près du précipice.

19. ( Produit difforme de la conception; oppression ; rejet d'un peu de pus. ) La femme d'Antigène, laquelle appartenait à la maison de Nicomaque, accoucha d'un fœtus charnu, ayant les parties les plus considérables distinctes, long de quatre doigts, sans os, et un arrière-faix épais et rond. Cette femme devint oppressée avant l'accouchement ; puis, en accouchant, elle rejeta on peu de pus, comme s'il provenait d'un furoncle.

20. ( Lochies incomplètes; enflure du ventre; écoulement. ) Une femme accouchée de deux jumelles, après un travail pénible, et n'étant pas complètement purgée, fut prise d'une enflure générale ; puis le ventre se gonfla, et l'enflure du reste du corps disparut ; un écoulement rouge persista jusqu'au sixième mois, puis il fut remplacé par un écoulement très-blanc qui ne cessa plus ; l'écoulement la gênait pour les approches sexuelles, et au temps réglé il survenait un écoulement rouge intempéré.

21. (Lienterie Aph. vi, 1.) Dans les lienteries chroniques, les rapports aigres qui surviennent, lorsqu'ils n'existaient pas préalablement, sont un signe favorable; Démaenète en a offert un exemple; peut-être devrait-on essayer de provoquer artificiellement ces rapports acides ; car de telles perturbations modifient ; peut-être aussi les rapports acides ont-ifs la propriété de guérir la lienterie.

95 22. (Cas d'infection purulente? Ép. VI, 6, 16. ) Lycie fat tombée par née potion d'hellébore ; à la fin, gonflement de le rate, douleurs, fièvre, douleurs gagnant l'épaule ; la veine du côté de le rate devint tendue au pli du bras; elle présenta souvent des battements, mais parfois eue n'en présentait pas; on ne fit pas de saignée ; cela se dissipa par la sueur ou spontanément. Après quoi, la rate, le côté droit se tendirent ; la respiration s'entrecoupa sans devenir grande. La malade délirait, se couvrait sans cesse ; météorisme ; point de selle, point d'urine. Mort avant l'accouchement.

23. (Cas de crise et d'absence de crise; remarquez aussi l'affection du cou à gauche et la douleur de la rate, l'épistaxis à gauche et la grosseur de la rate ; direction tant signalée par les hippocratiques, ) Les gonflements pharyngiens, se jetant d'un seul côté, ne s'ulcérèrent pas, ils passèrent à gauche ; une douleur survint à la rate, sans crise. Hiéron eut une crise le quinzième jour. Chez la sœur de l'homme de Cos le foie se gonfla à la manière de la rate ; elle mourut le deuxième jour. Bion, à la fois, rendit et une excessive quantité d'urine qui ne déposa pas, et du sang par la narine gauche ; il avait en effet la rate gonflée et dure même en haut ; guérison ; récidive.

24.(Luxation spontanée des vertèbres cervicales.) Les accidents éprouvés dans l'angine furent les suivants : (1er catégorie : déplacement en avant.) Les vertèbres du cou faisaient saillie en avant, chez les uns plus, chez les autres moins. En 97 arrière la région cervicale présentait un enfoncement manifeste ; et le patient éprouvait de la douleur quand on y portait la main. Le lieu du déplacement était un peu au-dessous de l'odontoïde, ce qui rend l'affection moins aiguë. Chez quelques-uns la tumeur était très-arrondie, et le pourtour en était plus étendu. A moins que l'odontoïde ne fut comprise dans le déplacement, le pharynx était sans inflammation et sans participation au mal. Le dessous des mâchoires offrait un gonflement, non semblable à la tuméfaction inflammatoire. Les glandes ne se tuméfièrent chez aucun, mais elles gardèrent plutôt l'état naturel. La langue ne se mouvait pas facilement, mais elle paraissait au malade plus volumineuse et plus pendante. Les veines sublinguales étaient apparentes. Déglutition des liquides, impossible, ou très-difficile ; la boisson remontait dans les narines, si les malades se faisaient violence. La parole était nasale. La respiration n'était pas très-élevée. Chez quelques-uns les veines des tempes, de la tête et du col étaient soulevées. Dans les cas qui s'aggravaient, les tempes offraient un peu de chaleur, lors même que du reste il n'y avait pas de fièvre. La plupart n'éprouvaient aucune suffocation, pourvu qu'ils n'entreprissent point d'avaler soit leur salive, soit toute autre chose. Les yeux n'étaient pas enfoncés. Ceux chez qui le 99 déplacement des vertèbres était direct et sans inclinaison à droite on à gauche, ceux-là n'étaient pas frappés de paralysie. S'il vient à ma connaissance que quelques-uns d'eux aient succombé, je le rappellerai ; mais tous ceux que je connais à ce moment ont réchappé. Parmi ces malades les uni s'amendaient très-promptement ; mais là plupart allaient jusqu'à quarante jours, et, cela, sens fièvre dans la plupart des ces, beaucoup même conseil eut pendant longtemps une portion de la saillie morbide des vertèbres, ainsi qu'une déglutition et une voix significatives ; la luette, qui se fondait, offrait une certaine atrophie fatigante sans paraître avoir aucun mal. (2e catégorie : déplacement latéral ) Mais quand le déplacement était latéral, les patients, de quelque coté que les vertèbres s'inclinassent, étaient frappés de paralysie de ce côté et de contracture de l'autre. La paralysie était surtout apparente à la face, à la bouché et au voile du palais ; de plus la mâchoire inférieure présentait une déviation proportionnée. Mais la paralysie, différente en cela des autres, ne s'étendait pas dans tout le corps ; cet effet de l'angine ne dépassait pas le bras. Ces malades rendaient, par l'expectoration, des matières cuites et s'essoufflaient promptement ( ceux qui avaient le déplacement en avant expectoraient aussi ). Ceux chez qui il y avait fièvre, offraient à un bien plus haut degré la dyspnée, l'expuition de la salive tout en parlant, et le gonflement des veines ; tous avaient les pieds très froids, mais surtout ces derniers, qui étaient aussi le plus impuissants à se tenir debout, même quand ils ne moururent pas très-rapidement. De tous ceux qui sont venus à nia connaissance, aucun n'a réchappé.

ΤΜΗΜΑ ΤΡΙΤΟΝ.

1. Ἐς Πέρινθον περὶ ἡλίου τροπὰς ὀλίγον τὰς θερινὰς ἤλθομεν. Ἐγεγόνει δὲ ὁ χειμὼν εὔδιος, νότιος· τὸ δὲ ἔαρ καὶ τὸ θέρος, πάνυ ἄνυδρον μέχρι πληϊάδων δύσιος· εἰ γάρ τι καὶ ἐγένετο, ἦν ὅσον ψεκάς· καὶ οἱ ἐτησίαι οὐ κάρτα ἔπνευσαν, καὶ οἱ πνεύσαντες διεσπασμένως. Τοῦ θέρεος καῦσοι ἐπεδήμησαν πολλοί· ἦσαν δὲ ἀνήμετοι· καὶ κοιλίαι ταραχώδεες, λεπτοῖσιν, ὑδατώδεσιν, ἀχόλοισιν, ἐπάφροισι πολλοῖσιν, ἴσχοντα ἔστιν ὅτε καὶ ὑπόστασιν τεθέντα, ἐξ οἵων δὴ καὶ ἐξαιθριαζόμενον τὸ εἴκελον ἰσατώδει διαχώρημα, διὰ παντὸς κακόν. Ἐν τουτέοισι πολλοὶ κωματώδεες ἦσαν καὶ παράφοροι, οἱ δὲ ἐξ ὕπνων τοιοῦτοι ἐγίνοντο· ὅτε δὲ ἐγερθεῖεν, κατενόουν πάντα. Πνεύματα μετέωρα, οὐ μὴν πάνυ· οὖρα λεπτὰ μὲν τοῖσι πλείστοισι, καὶ ὀλίγα, ἄλλως δὲ οὐκ ἄχροα. Αἱμοῤῥαγίαι ἐκ ῥινῶν οὐκ ἐγένοντο, εἰ μὴ ὀλίγοισιν, οὐδὲ παρ´ ὦτα, εἰ μή τισι, περὶ ὧν ὕστερον γράψω. Οὐδὲ σπλῆνες ἐπῄροντο, οὐδὲ δεξιὸν ὑποχόνδριον οὐδ´ ἐπώδυνον κάρτα, οὐδ´ ἐντεταμένον ἰσχυρῶς· ἦν δέ τι ἐνσημαῖνον. Καὶ μάλιστα ἐκρίνετο πάντα τὰ πολλὰ περὶ τεσσαρεσκαίδεκα, ὀλίγα σὺν ἱδρῶτι, ὀλίγα σὺν ῥίγει, καὶ πάνυ ὀλίγοισιν ὑποστροφαὶ ἐγίνοντο. Ὑπὸ δὲ τὰς ψεκάδας τὰς γενομένας ἐν τῷ θέρει, ἐπεφαίνετο ἱδρώς· ἐν τοῖσι πυρετοῖσι καί τινες αὐτίκα ἱδρῶτες ἐπ´ ἀρχῆς ἐγίνοντο, οὐ μὴν κακοήθως· καί τισιν ὑπὸ τοῦτον τὸν χρόνον ἐκρίθη ξὺν ἱδρῶτι. Ἐγένοντο δὲ ἐν τοῖσι θερινοῖσι πυρετοῖσι περὶ ἑβδόμην καὶ ὀγδόην καὶ ἐνάτην τρηχύσματα ἐν τῷ χρῶτι, κεγχρώδεα, τοῖσιν ὑπὸ κωνώπων μάλιστα εἴκελα ἀναδήγμασιν, οὐ πάνυ κνησμώδεα· ταῦτα δὲ διετέλει μέχρι κρίσιος· ἄρσενι δὲ οὐδενὶ εἶδον ταῦτα ἐξανθήσαντα· γυνὴ δὲ οὐδεμία ἀπέθανεν, ᾗ ταῦτα ἐγένετο. Ὅτε δὲ ταῦτα ἐγένετο, βαρυήκοοί τε ἦσαν καὶ κωματώδεες· πρόσθεν δὲ οὐ κάρτα ἦσαν κωματώδεες, ᾗσιν ἔμελλε ταῦτα ἔσεσθαι· οὐ μὴν τὸ σύμπαν διετέλεον· κωματώδεες δὲ καὶ ὑπνώδεες, τὸ θέρος καὶ μέχρι πληϊάδων δύσιος· ἔπειτα μὴν ἀγρυπνίαι μᾶλλον. Ἀτὰρ οὐδὲ τὸ σύμπαν ὑπὸ τῆς καταστάσιος ταύτης ἔθνησκον. Κοιλίην μὲν οὖν οὐκ ἐνεδέχετο οὐδ´ ἐν τοῖσι γεύμασιν ἱστάναι, ἀλλὰ παρὰ λόγον ᾤετο ἄν τις ἰήσασθαι ξυμφέρειν, καίτοι ὑπέρπολλα ἔστιν οἷσι τὰ διιόντα ἦν. Τὸ ἐν ψύχει κεῖσθαι ἐπιβεβλημένον, ὡς ἕλκῃ μὲν τὸ ψυχρὸν, θάλπῃ δὲ τὸ τοιοῦτον εἶδος. Ἐκ προσαγωγῆς ἐστι μᾶλλον καὶ τὸ μηδὲν τῇ φύσει πάθος γίνεσθαι. Ἐφ´ οἷσί τε καὶ ὁκοῖα τὰ σημεῖα, καὶ πλείω ἢ μείω γινόμενα, χάσμη, βὴξ, πταρμὸς, σκορδίνημα, ἔρευξις, φῦσα· πάντα τὰ τοιαῦτα διαφέρουσιν. ᾟσιν ἐν πυρετοῖσιν ἀσώδεσι, φρικώδεσιν, ἐρεύθονται πρόσωπα, κοπιώδεες, ὀμμάτων ὀδυνώδεες, καρηβαρίαι, παραπληγίαι· καὶ γυναικεῖα, ἢν ἐπιφαίνηται, μάλιστα δὲ ᾗσι πρῶτον, ἀτὰρ καὶ παρθένοισι καὶ γυναιξὶν ᾗσι διὰ χρόνου, ἀτὰρ καὶ ᾗσι μὴ ἐν ᾧ εἴθισται χρόνῳ, ἢ ὡς δεῖ, ἐπιφαίνονται, ἔπειτα ἔξωχροι γίνονται. Μέγα δ´ ἐν ἅπασι, τὸ καὶ ἑξῆς, καὶ ἐν ᾧ χρόνῳ, καὶ ἐφ´ οἷσιν. Τοῖσι πάνυ χολώδεσιν,  ἐν πυρετοῖσι μάλιστα, ὅλως [οἷσιν] ἐπὶ σκέλεα ἡ κάθαρσις.

2. Φαρμάκων δὲ τρόπους ἴσμεν, ἐξ ὧν γίνεται ὁκοῖα ἄσσα· οὐ γὰρ πάντες ὁμοίως, ἀλλ´ ἄλλοι ἄλλως εὖ κεῖνται· καὶ ἄλλα ὅσα πρωϊαίτερον ἢ ὀψιαίτερον ληφθέντα· καὶ οἱ διαχειρισμοὶ, οἷον ἢ ξηρᾶναι, ἢ κόψαι, ἢ ἑψῆσαι· καὶ τὰ τοιαῦτα ἐῶ τὰ πλεῖστα, καὶ ὁκόσα ἑκάστῳ, καὶ ἐφ´ οἷσι νουσήμασι, καὶ ὁπότε τοῦ νουσήματος, ἡλικίην, εἴδεα, δίαιταν, ὁκοίη ὥρη ἔτεος, καὶ ἥτις καὶ ὁκοίως ἀγομένη, καὶ τὰ τοιαῦτα.

3. Ζωΐλῳ τῷ παρὰ τὸ τεῖχος, ἐκ βηχὸς πεπείρης, πυρετὸς ὀξὺς, καὶ προσώπου ἔρευθος, καὶ κοιλίη ἀπολελαμμένη, πλὴν πρὸς ἀνάγκην, πλευροῦ ὀδύνη ἀριστεροῦ, καὶ οὖς κατ´ ἴξιν ὀδυνῶδες πάνυ, καὶ κεφαλὴ οὐ τοσούτῳ. Πτύων διὰ παντὸς ὑπόπυον ἐνόσει. Ἀλλὰ τὰ ἄλλα ἐκρίθη, καὶ κατὰ οὖς ἐῤῥάγη πῦον πουλὺ περὶ  ὀγδόην ἢ ἐνάτην. Αἱ δ´ ἀρχαὶ τῆς ἐνάτης, ὀδύνης τοῦ ὠτὸς τέλος, οὐκ οἶδ´ ὅπως· ἄνευ ῥίγεος ἡ κρίσις, ἵδρωσε κεφαλὴν κάρτα.

4. Καὶ ὠτὸς Ἐμπεδοτίμῃ ξύγκαυσις, καὶ ἀριστεροῦ πλευροῦ ἄνω, ἅμα ὠτὶ, ὀδύνη, μάλιστα κατ´ ὠμοπλάτην, ἀτὰρ καὶ ἔμπροσθεν. Πτύαλα πουλλὰ, κατ´ ἀρχὰς πτυέντα ἀνθηρὰ, καὶ ἀμφὶ ἑβδόμην ἢ ὀγδόην ἐπὶ τὰ πέπονα. Κοιλίη ἑστήκει μέχρις ἀμφὶ ἐνάτην ἢ δεκάτην. Ἡ ὀδύνη ἀπέσβη, οἴδημα ἀνίει, καὶ ἱδρώτια ἐγένετο· οὐ μὴν ἔκρινεν· δῆλα δὲ ἦν καὶ ἄλλοισι καὶ τῇ ἐξόδῳ· περὶ γὰρ ἀρχομένην τὴν τοῦ ὠτὸς ὀδύνην καὶ ἡ γαστὴρ ἐπεταράχθη. Ἐῤῥάγη δὲ ἐκ τοῦ ὠτὸς ἐνάτῃ, καὶ ἐκρίθη τεσσαρεσκαιδεκάτῃ, ἄνευ ῥίγεος ἡ νοῦσος τῇ αὐτῇ ἡμέρῃ· ἀτὰρ καὶ τὸ πτύελον λαυρότερον ᾔει, ἐπεὶ τὸ οὖς ἐῤῥάγη, καὶ πεπειρότερον, ἱδρῶτες δὲ καὶ ἔπειτα ἐπὶ πουλὺν χρόνον τῆς κεφαλῆς ἐγένοντο· ἐξηράνθη ὡς τρίτῃ. Ὁπόσα ἄσημα ἀφανίζεται, δύσκριτα, οἷον τῇ τοῦ Πολεμάρχου παιδίσκῃ ἐρυσίπελας.

5. Οἱ ἐπὶ βουβῶσι πυρετοὶ, κακὸν, πλὴν τῶν ἐφημέρων, καὶ οἱ ἐπὶ πυρετοῖσι βουβῶνες, κακίονες, ἐν τοῖσιν ὀξέσιν ἐξ ἀρχῆς παρακμάσαντες.

6. Τὰ πνεύματα ἐν ὑποχονδρίοισιν ἔπαρσις μαλθακὴ, καὶ ἔντασις οὐδετέρη. Ἐπ´ αὐτῶν ἄνω στρογγύλον ἐν τοῖσι δεξιοῖσιν οἷον περιφέρεια ἀποπυητική· ἄλλο πρόμακρον ἐπὶ πλέον· ἄλλο κεχυμένον· ἄλλο κάτω ῥέπον, καὶ ἔνθεν καὶ ἔνθεν ξύντασις μέχρι τοῦ ὀμφαλοῦ ἐν πάσῃ τῇ ἄνω ἴξει, καὶ ἐπανειλεῖται, καὶ ἐπείληπται ἐς τὸ περιφερές. Ἢν μὲν πνεῦμα ᾖ, ἀκρίτως λεπτύνεται θέρμῃ· ἢν δὲ τοῦτο διαφύγῃ, ἐς ἐμπύησιν ὁρμᾷ.

7. Πυκνὰ πνεύματα, σμικρὰ, μεγάλα, ἀραιὰ ἔξεισιν· ἔξω μέγα, ἔσω σμικρόν· τὸ μὲν ἐκτεῖνον, τὸ δὲ κατεπεῖγον· διπλῆ ἔσω ἐπανάκλησις, οἷον ἐπεισπνέουσιν· θερμὸν, ψυχρόν. Ἰητήριον συνεχέων χασμέων, μακρόπνους· τοῖσιν ἀπότοισι καὶ μόγις πίνουσι, μικρόπνους.

8. Κατ´ ἴξιν, καὶ πλευρῶν ἔντασις ὀδυνώδης, καὶ ἐντάσιες ὑποχονδρίων, καὶ σπληνὸς ἐπάρσιες, ἐκ ῥινῶν ῥήξιες. Τὰ ἐγκαταλιμπανόμενα μετὰ κρίσιν, ὑποστροφώδεα· τὸ γοῦν πρῶτον, σπληνῶν ἐπάρσιες, ἢν μὴ ἐς ἄρθρα τελευτήσῃ, ἢ αἱμοῤῥαγίη γίνηται, ἢ ὑποχονδρίου δεξιοῦ ἔντασις, ἢν μὴ διεξοδεύσῃ οὖρα· αὕτη γὰρ ἡ κατάληψις ἀμφοῖν, καὶ ὑποστροφαί· Ἀποστάσιας οὖν ποιέεσθαι αὐτὸν ἡγεύμενον· τὰς δὲ παρακλίνειν ἤδη γινομένας, ἀποδέχεσθαι, ἢν ἴωσιν ᾗ δεῖ, καὶ ὁποῖα δεῖ, καὶ ὁκόσα μὴ, ξυνδρᾷν· τὰς δ´ ἀποτρέπειν, ἢν πάντη ἀσύμφοροι ἔωσι, μάλιστα δὲ ταύτας μελλούσας, εἰ δὲ μὴ, ἄρτι ἀρχομένας.

9. Αἱ τεταρταῖαι αἱμοῤῥαγίαι, δύσκριτοι.

10. Οἱ διαλείποντες μίαν τῇ ἑτέρῃ ἐπιῤῥιγεῦσιν ἅμα κρίσει ἐς ἑβδόμην.

11. Σκόπᾳ ἐκ κορυζωδέων χολωδέων, καὶ φάρυγγος φλεγμονῆς, φλαύρως διαιτηθέντι, ἡ κοιλίη ἀπελήφθη, καὶ πυρετὸς ξυνεχὴς ἐγένετο, καὶ γλῶσσα εὐανθὴς, καὶ ἄγρυπνος· ἤτρου ἔντασις, ἰσχυρῶς, ὁμαλῶς, κατὰ σμικρὸν ἐς τὸ κάτω ἐν τοῖσι δεξιοῖσιν· πνεῦμα ὑπόπυκνον· ὑποχόνδριον ἤλγει, καὶ ἀναπνέων καὶ στρεφόμενος· ἄνευ δὲ βηχὸς ἀνεχρέμπτετο ὑποπάχεα. Ὀγδοαίῳ πέπλος δοθεῖσα ἀπὸ τοῦ ὑποχονδρίου μὲν ἀπῶσεν, ἐπεραιώθη δὲ οὐδέν. Τῇ δὲ ὑστεραίῃ, βάλανοι δύο προστεθεῖσαι οὐκ ἐφάνησαν· οὖρον δὲ παχὺ καὶ θολερὸν λείῃ καὶ ὁμαλῇ καὶ ἔς τι καλῇ θολερότητι· ἥ τε γαστὴρ μαλακωτέρη ἦν, καὶ σπλὴν ἐπηρμένος καὶ κατάῤῥοπος ἐγένετο· ποτῷ ἐχρῆτο ὀξυγλύκει. Δεκάτῃ, αἷμα ἐξ ἀριστεροῦ ὑδαρὲς ὀλίγον ἦλθεν· οὐ πάνυ δέ τι ὁ ἄῤῥωστος δι´ αὐτὸ τοῦτο ὠφελήθη· καὶ οὖρον ὑπόστασιν ἔχον, ὑπὸ δὲ τῇ ὑποστάσει ὑπόλευκόν τι προσεχόμενον πρὸς τῷ ἀγγείῳ λεπτὸν, οὔτε οἷον γονοειδὲς οὔτε ἀνόμοιον, ἐῤῥύη τοῦτο βραχύ. Τῇ δὲ ὑστεραίῃ κριθεὶς, ἀπύρετος· καὶ ὑπῆλθεν ὑπόγλισχρον τῇ ἑνδεκάτῃ, τὸ δέ τι περιῤῥοῦν χολῶδες. Οὔρου δὲ κάθαρσις πουλλὴ καὶ πλήθει καὶ ὑποστάσει, καὶ, πρὶν μὲν οἰνοποτέειν ἤρξατο, μικροῦ λάπῃ ὁμοίη. Διῆλθε δὲ τῇ ἑνδεκάτῃ ὡς ὀλίγων ἐόντων, γλίσχρα δὲ καὶ κοπρώδεα θολερά· τὸ τοιοῦτον ᾔει κρισίμως, ὅ τι καὶ τῷ Ἀντιγένεος ἐν Περίνθῳ.

12. Τὰ περὶ τὰς γλώσσας αἰρόμενα συστρέμματα, καὶ ταπεινὰ ἐόντα λιθίδια, καὶ τὰ τοῖσι ποδαγρικοῖσιν· τὰ ἀσθενέα παρ´ ἄρθρα ἐκείνων ἐστίν· καὶ γὰρ ἡ ὀστέων φύσις, καὶ τοῦ σκληρύνεσθαι τοῦτο αἴτιον καὶ τοῦ συντείνεσθαι.

13. Τὸ τῆς Ἱπποστράτου ἐκ τεταρταίου ἐνιαυσίου ἀπεκορύφου· ὑπόψυχρος φανερῶς δοκέουσα· ἔφοδος ἐπὶ πᾶν τὸ σῶμα καὶ ἱδρώς· ἐκρίθη ταύτῃ· καὶ μετὰ ταῦτα γυναικεῖα πλείω πλήθει καὶ χρόνῳ, τότε γὰρ ἐπεῖχεν· μὴ ἑστάναι ἔδοξεν ἀπόστασις.

14. Ἐν τῇσι φλυζούσῃσιν αἱμοῤῥαγίῃσι σχῆμα εὑρητέον, καὶ τὸ ξύμπαν εἰ ἐκ τοῦ πάνυ κατάντεος ἄναντες ποιοῖτο. Διὸ καὶ αἱ ἀποδέσιες αἱ ἐν τῇσι φλεβοτομίῃσιν ὁρμῶσιν, αἱ δὲ ἰσχυραὶ κωλύουσιν αἷμα.

15. Τὸ ἔναιμον καὶ τὸ ὑπόχολον, ὀξυρεγμιῶδες· ἴσως δὲ ἐς μέλαιναν τούτοισι τελευτᾷν.

16. Ῥίγη ἄρχεται γυναιξὶ μὲν μᾶλλον ἀπὸ ὀσφύος διὰ νώτου ἐς κεφαλήν· ἀτὰρ καὶ ἀνδράσιν ὄπισθεν μᾶλλον, ἢ τὰ ἔξωθεν τοῦ σώματος, οἷον πήχεων, μηρῶν· ἀτὰρ καὶ τὸ δέρμα ἀραιόν· δηλοῖ δὲ ἡ θρὶξ τῶν ζώων.

17. ᾟσιν οὐδὲν ἔσω τοῦ τεταγμένου χρόνου, ἑκάστῃσι τὰ τικτόμενα ἀπόγονα γίνεται. Τὰ ἐπιφαινόμενα ἐν οἷσι μησὶ γίνεται. Οἱ πόνοι ἐν περιόδοισιν, ὅτι ἐν ἑβδομήκοντα κινέεται, ἐν τριπλασίῃσι τελειοῦται. Ὅτι μετὰ τὰ γυναικεῖα τὰ μὲν δεξιὰ, τὰ δὲ ἀριστερὰ χάσκων, ὑγρότης, διὰ τῶν ἀπιόντων, διαίτης ξηρότης. Ὅτι θᾶσσον κινηθὲν, διακριθὲν, αὖθις αὔξεται βραδύτερον ἐπὶ πλείονα χρόνον. Οἱ πόνοι περὶ τρίτην ἡμέρην πρὸς τῇσι πεντήκοντα, καὶ ἕκτην πρὸς τῇσιν ἑκατόν· μηνιαῖοι, δευτεραίῳ καὶ τεταρταίῳ. Ἃ δεῖ εἰδέναι ἐς τὸν ἑπτάμηνον· εἰ ἀπὸ τῶν γυναικείων ἀριθμητέοι οἱ ἐννέα μῆνες, ἢ ἀπὸ τῆς ξυλλήψιος, καὶ εἰ ἑβδομήκοντα καὶ διακοσίῃσιν οἱ ἑλληνικοὶ μῆνες γίνονται, καὶ εἴ τι προσέτι τούτοισι, καὶ εἴ τι τοῖς ἄρσεσιν ἢ καὶ τῇσι θηλείῃσι ταὐτὰ ποιέεται ἢ τἀναντία. Τῶν βρωμάτων καὶ πομάτων οἱ ὦμοι καὶ οἱ μαστοὶ ἐμφυσῶνται· καὶ τῶν ἐν τῇ κεφαλῇ αἱ ἀκρησίαι καὶ τὰ ἐμφυσήματα ποιέουσιν· αὔξησις, ἔστ´ ἂν τὰ ὀστέα στερεωθῇ. Τῶν ἐπιμηνίων περίοδος, τὰ πρὸ τούτων βάρεα ἀδελφὰ τῶν ὀκταμήνων πόνων. Πρωτοτόκων τὰ γάλακτα, τῆς μὲν ὀκταμήνου ἀπαρτιζούσης, τῆς δὲ τροφῆς μεταβαλλούσης· διὸ τὰ γάλακτα, ἀδελφὰ τῶν ἐπιμηνίων· πρὸς δεκάμηνον τεινόντων γενόμενα, κακόν.

18. Τρωμάτων ἢν ἰσχυρῶν ἐόντων οἴδημα μὴ φαίνηται, μέγα  κακόν· τὰ χαῦνα, χρηστὸν, τὰ ἄνω νεμόμενα, κάκιον. Οἷσιν οἰδήματα ἐφ´ ἕλκεσιν, οὐ μάλα σπῶνται, οὐδὲ μαίνονται· τούτων δὲ ἀφανισθέντων ἐξαίφνης, οἷσι μὲν ἐς τὸ ὄπισθεν, σπασμοὶ μετὰ πόνων, οἷσι δὲ ἐς τοὔμπροσθεν, ἢ μανίαι, ἢ ὀδύναι πλευροῦ ὀξέαι, ἢ δυσεντερίη ἐρυθρή. Τὰ οἰδήματα τὰ παραλόγως ῥηΐζοντα, κίβδηλον, οἷον τῷ τοῦ Ἀνδρονίκου παιδίῳ τὸ ἐρυσίπελας ἐπαλινδρόμησεν, ἢν μὴ ἐς τὸ αὐτὸ ἐλθὸν, χρηστόν τι σημαίνῃ τοῦτο. Ἔκ τε γενέσιος περὶ τὸ οὖς, περὶ ἥβην διεδόθη, ἑτέρῳ τριταίῳ ἐκ γενετῆς γενόμενον, ἀπεπύησεν ἐναταίῳ, γίνεται οὗτος ἑβδομαῖος ὑγιής. Κακοηθέστερα τὰ ἀφανιζόμενα ἐξαίφνης.
 

101 TROISIÈME SECTION.

1. ( Constitution atmosphérique à Périnthe; causus qui régnèrent ; les observations 3 et 4 de cette section y appartiennent, et la double observation, Ép. iv, 45, est probablement prise à cette constitution; éruption miliaire chez les femmes. ) Nous vînmes à Périnthe à peu près vers le solstice d'été. L'hiver avait été serein et austral, le printemps et l'été tout à fait sans pluie jusqu'au coucher des Pléiades ; en effet, s'il pleuvait, ce n'était qu'une ondée. Les vents étésiens ne soufflèrent guère, et, quand ils soufflèrent, ce fut irrégulièrement. En été il régna beaucoup de causus ; ils furent sans vomissements. Le ventre fut dérangé : selles ténues, aqueuses, non bilieuses, écumeuses, donnant parfois un dépôt quand on les laissait reposer, et telles que, même exposées a l'air, les déjections, semblables à du pastel, furent toujours mauvaises (Ép. iv, 45). Dans cette affection beaucoup eurent du coma et du délire, c'était surtout le sommeil qui amenait cet état; quand ils s'éveillaient, ils reprenaient toute leur connaissance. Respiration haute, sans l'être extrêmement ; urines ténues chez la plupart et peu abondantes, mais non de mauvaise couleur. Il n'y eut point d'épistaxis, si ce n'est chez un petit nombre, non plus que des parotides, si ce n'est chez quelques-uns, sur lesquels je reviendrai plus loin (Ép. ii, 3, 3 et 4). La rate ne se gonflait pas ; et l'hypochondre droit n'était ni très-douloureux, ni très-tendu, cependant il n'était pas sans donne quelque signe. Cette fièvre se jugeait généralement vers le quatorzième jour, en peu de cas avec la sueur, en peu de cas avec le frisson ; et en très-peu de cas il y eut des récidives. Ce 103 fut à l'époque des ondées de l'été que la sueur parut ( Ép. ii, 1,2), Dans les fièvres, en quelques cas, les sueurs survinrent, tout d'abord dès le début, sans malignité ; et à cette époque, chez certains, la crise se fit avec sueur. Il se manifesta dans les fièvres d'été, vers le septième, le huitième et le neuvième jour, à la peau, des aspérité» miliaires, très-semblables à des morsures de cousins ; elles n'étaient pas très-prurigineuses ; elles persistaient jusqu'à la crise. Je n'ai vu cette éruption chez aucun homme, mafia aucune des femmes qui la présentèrent ne mourut. Lorsqu'elle apparaissait, les femmes devenaient dures d'oreilles et étaient prises de coma ; auparavant, celles qui devaient avoir l'éruption n'offraient père d'accidents comateux. Au reste ce symptôme ne fut pas constant durant tout le règne de l'affection ; le coma et la somnolence ne dominèrent que pendant l'été et jusqu'au coucher des Pléiades ; passé ce temps, l'insomnie prédomina. En somme, cette constitution ne fut pas meurtrière. Il ne convenait pas, même tout en alimentant le malade, de resserrer le ventre, et on aurait cru à tort qu'il importait d'en guérir le relâchement, bien que chez quelques-uns les évacuations fussent excessives. Il convient d'être couché dans un lieu frais, mais d'être couvert (Ép. vi, 4, 14), afin d'avoir à la fois un air frais et de la chaleur. C'est en allant par progression qu'on met surtout l'économie à l'abri des accidents. Voir aussi sur qui les signes et quels signes sont plus ou moins nombreux : le bâillement, la toux, l'éternuement, les pandiculatious, las rapports, les gaz intestinaux (Ép. vi, 6, 1) {tout cela présente des différences (Ép. vi, 5, 1). Les femmes qui, dans des fièvres avec nausées. et frissons, ont la face rouge, éprouvent de la lassitude,, des douleurs dans les yeux, de la 105 pesanteur de tête, de» paralysies. Obsenrer les menstrues, si elles apparaissent, surtout quand c'est la première fois ; quelles jeunes filles et femmes les ont à de longs intervalles, quelles les ont hors de l'époque habituelle, ou autrement qu'il ne convient, et deviennent blafardes. En tout il importe grandement de considérer quelle est la suite, et en quel temps, et sur qui. Chez les gens très-bilieux (Ép. iv, 20), surtout dans les fièvres, la purification se fait généralement sur les membres inférieurs.

2. ( Des médicaments évacuants. ) Nous connaissons la nature variée des médicaments évacuants, par laquelle ils produisent tels et tels effets ; car tous ne conviennent pas semblablement, et les uns conviennent dans un cas, les autres dans un autre. Il y a encore les différences qui résultent de l'administration anticipée ou tardive ; il y a les manipulations, telles que dessécher, piler, cuire. J'omets beaucoup d'autres remarques du même genre : ainsi quelle dose pour chacun, dans quelle maladie, à quelle époque de la maladie, Page, l'habitude du corps, le régime, la saison de l'année, quel en est le caractère, quelle elle est, comment elle marche, et autres choses semblables.

3. ( Causus appartenant à la description générale, Ép. ii, 3, 1, et du nombre des cas avec parotides que fauteur s'est réservé de signaler, p. 101 ; parotide du coté de la douleur de poitrine. ) Ζοîle, qui demeurait près de la muraille, fut pris, à la suite d'une toux qui était à maturation, d'une fièvre aiguë : rougeur du visage, ventre resserré, ne rendant que par lavement on suppositoire, douleur du côté gauche de la poitrine ; douleur de l'oreille du même côlé, très-violente ; douleur de la tête, mais moins intense. Son expectoration fut un peu purulente durant tout le cours de la maladie. Mais les autres ac- 107 cidents se jugèrent, et une grande quantité de pus se fit jour à l'oreille vers le huitième ou le neuvième jour. Ce fut au commencement du neuvième que la douleur de l'oreille cessa, je ne sais comment ; la crise rat sans frisson, il y eut une sueur abondante à la tête.

4. ( Même remarque pour ce cas que pour le précédent. ) Empédotime ressentit aussi une grande chaleur à l'oreille, et, en même temps, une douleur du côté gauche de la poitrine, en haut, surtout à l'omoplate, mais aussi en avant. Expectoration abondante, rouge au début, et, vers le septième ou le huitième jour, tirant à la coction. Le ventre fut constipé jusque vers le neuvième ou le dixième jour. La douleur s'éteignit, le gonflement diminua, et de petites sueurs survinrent ; cependant il n'y eut pas de crise ; cela, manifeste par les autres circonstances, l'était aussi par les évacuations alvines ; en effet, 109 le ventre avait déjà été dérangé au début même de la douleur de l'oreille. Le pus fit éruption de l'oreille le neuvième jour, et le quatorzième la maladie fut jugée ; sans frisson, le même jour. L'oreille s'étant ouverte, l'expectoration fut plus abondante et plus mûre ; et des sueurs de la tête survinrent qui se prolongèrent encore longtemps après ; elles cessèrent au bout de trois jours. Ce qui disparaît sans signe est d'une solution difficile, comme l'érysipèle chez la servante de Polémarque.

5. (Fièvres, bubons, Aph. iv, 65.) Les fièvres nées sur bubons sont mauvaises, excepté les fièvres éphémères ; et les bubons nés sur fièvres sont pires, quand dans les maladies aiguës ils cessent dès le début de se développer.

6. (Gonflements venteux. Comp. Ép. îv, 45, in fine; l'observation d'Ép. iv a fourni presque tous les éléments de cette proposition. ) Les gaz dans les hypochondres produisent un gonflement mou, sans tension d'aucun côté : tantôt le gonflement est rond à droite en haut, comme une tumeur arrondie suppurante; tantôt il est ovale; tantôt diffus ; tantôt il se porta en bas avec de la tension, deçà, delà, jusqu'à l'ombilic, dans toute la région supérieure ; il y a des roulements, des circonscriptions arrondies. Sont-ce des gaz? la chaleur dissipe cela sans crise ; si ce moyen ne réussit pas, le cas marche vers la suppuration ( Ép. ii, 1, 10 ).

7. (De la respiration. Ép. vi, 2, 35 Cou. 255.) Respiration fréquente, petite, grande, rare; expiration grande, inspiration petite; respiration lente, respiration précipitée ; respiration entrecoupée comme chez ceux qui fiant une double inspiration ; haleine chaude, haleine froide. Le remède des bâillements 111 continuels, c'est de faire de longues inspirations; de la difficulté ou de l'impossibilité de boire, c'est de faire de petites inspirations (Ép. vi, 2, 4);

8. (Direction des dépôts : Crises incomplètes, récidives. Intervention médicale quant aux dépôts.) Dan» la même direction sont la tension douloureuse du côté ; la tension de l'hypochondre, le gonflement de la rate, l'épistaxis (Ép. VI, 1, 5). Ce qui reste après la crise, produit des récidives (Ép. ii, 1, 11 ; Ép. vit, 8, 21, Ép. vi, 2, 7 ; Ép. iv, 28 ; Aph. ii, 12).  Ainsi, d'abord, les gonflements de le rate, s'il n'y a, soit transport sur les articulations, soit hémorragie, ou bien, la 113 tension de l'hypochondre droit, s'il n'y a pas flux d'urine ; de la sorte, les deux parties se trouvent interceptées; de là récidives. Quant aux dépôts, le médecin, tantôt les déterminera, prenant l'initiative, tantôt il les déviera, s'ils se font déjà; tantôt il les recevra s'ils vont là où ils doivent aller et comme ils doivent aller; sinon, il y aidera; tantôt il les repoussera, s'ils sont complètement malheureux, surtout au moment où ils se préparent, sinon, au moment où ils viennent de commencer (Ép. vi, 2, 7).

9. ( Hémorragies au 4e jour. Ép. vi, 2, 8.) Les hémorragies au quatrième jour, sont de solution difficile.

10. (Durée des fièvres tierces. Ép. vi, 2, 9; Aph. iv, 59; Coa. 144.) Les fièvres qui ont une intermission un jour, ont, l'autre jour, un frisson, y compris la crise, jusqu'au septième accès.

11. (Fièvre; douleur de l'hypochondre droit ; gonflement de la rate, épistaxis à gauche; urine à apparence spermatique ; crise. Allusion à cette observation Ép. vi, 2, 19, et Ép. vi, 3, 3; Scopas était de Périnthe. ) Chez Scopas, à la suite de coryza, de fluxions bilieuses, d'inflammation pharyngienne, et le régime ayant été mauvais, le ventre se resserra, et une fièvre continue survint; langue rouge, insomnie, tension de la région sous-ombilicale, forte, régulière, gagnant peu à peu le bas à droite; respiration un peu fréquente; douleur de l'hypochondre et quand le malade respirait, et quand il se tournait ; expectoration, un peu épaisse, sans toux. Le huitième jour, le peplus (euphorbia p. L.)administré détacha, il est vrai, quelque chose de l'hypochondre, mais rien ne fut évacué. Le lendemain, deux suppositoires, mis eu place, ne produisirent aucun effet ; mais il y eut une urine épaisse et chargée d'une matière trouble qui, homogène et également répartie, était favorable jusqu'à un certain point ; le ventre devint plus mou ; et la rate, tuméfiée, tendait à s'abaisser. Le malade buvait de 115 l'oxyglyky (t, III, p. 458, ». 26). Le dixième jour, écoulement, par la narine gauche, d'un peu de sang aqueux ; le malade n'en fut guère soulagé ; l'urine déposa, et, sous le dépôt, offrit quelque chose de blanchâtre, adhérant au vase, ténu, et, sans être comme du sperme, n'en différant pas beaucoup; cela fut bientôt écoulé. Le lendemain, la maladie est jugée; point de fièvre; ce fut le onzième que le malade rendit des matières un peu visqueuses; le flux, autour, était bilieux; la purgation par les urines fut considérable et en quantité et en sédiment, et, avant que le malade ne commençât à boire du vin, assez semblable à de la pituite. Les selles du onzième jour étaient, il est vrai, peu considérables, mais visqueuses, stercorales et bourbeuses. Ce fut une évacuation critique; de même que dans le cas d'Antigène à Périnthe (Ép.vi, 4, 2; Ép. vi, 2,19; Aph. iv, 74; Des hum.).

12. (Note obscure sur les concrétions.) Les engorgements soulevés autour de la langue, les petites pierres, et les affections goutteuses : chez les goutteux, la faiblesse est aux articulations; en effet, dans la condition naturelle des os, la même chose produit la contraction et l'induration.

13. (Engorgement enlevé par la sueur et les règles, ) Chez la femme d Hippostrate, à la suite d'une fièvre quarte d'un an, il y eut un engorgement (voy. note 13). Cette femme paraissant évidemment un peu refroidie, invasion sur tout le corps et sueur; ce fut une crise; et, après cela, les menstrues coulèrent abondamment et longtemps (car elles étaient alors supprimées); et l'engorgement ne sembla pas persister.

14. ( Position flans les hémorragies. Ligature dans la sai- 117 gnée. ) Dans les hémorragies qui abondent, il faut trouver la situation convenable ; en général, de déclive on la rendra élevée ; dans les saignées les ligatures hâtent l'écoulement du sang; fortes, elles l'arrêtent.

15. ( Tempérament qui tend au mélancolique. ) Les tempéraments sanguins et sub-bilieux sont sujets aux rapports acides ; peut-être cela se termine-t-il en atrabile (Ép. vi, 6, 14, in fine).

16. ( Des frissons. Ép. vi, 3, 11 ; Aph. v, 69. Voy. Argument, p. 34.) Les frissons commencent chez les femmes, dans les lombes de préférence, et gagnent la tête par le dos; chez les hommes aussi, plutôt dans les parties postérieures que dans les parties extérieures, par exemple, plutôt qu'aux avant-bras et aux cuisses; la peau est rare, ce que montre le poil des animaux.

17. (Des femmes grosses et du fœtus. Ép. vi, 8, 6.) Les femmes à qui rien n'arrive dans les li mites de l'époque régulière (le 7e et le 9e mois), celles-là mettent au monde des enfants viables. Considérer en quels mois les accidents surviennent. Les douleurs suivent les périodes. Que le fœtus se meut en soixante-dix jours, est accompli en un nombre triple; qu'après l'évacuation menstruelle, la matrice est béante ou à droite, ou à gauche ; humidité [ connue] par ce qui s'excrète ; régime sec. Que le fœtus [mâle], qui se meut et est formé le plus tôt, s'accroît à un autre côté plus lentement et pendant plus longtemps (Ép. vi, 2, 25 ;. Les souffrances sont vers le troisième jour après les 119 cinquante, et vers le sixième après les cent ; en mois, le second mots et le quatrième. Ce qu'il faut considérer pour l'accouchement à sept mois. Les neuf mois doivent-ils être comptés des règles ou de la conception ? Les neuf mois grecs font-ils deux cent soixante-dix jours? S'y ajoute-t-il quelque chose? et cette addition produit-elle pour les garçons et pour les filles le même effet ou un effet contraire? Par les aliments et les boissons, il se fait des gonflements venteux des épaules et des mamelles ; et l'intempérie des parties de la tête cause aussi des gonflements venteux. Il y a croissance jusqu'à l'endurcissement des os. Période des menstrues; pesanteurs éprouvées avant les règles, analogues aux souffrances des grossesses de huit mois. Le lait chez les primipares, vu qu'à huit mois de grossesse se termine [cette opération], et que l'aliment change [de lieu] ; le lait, frère des règles, se produisant lorsque la femme va vers dix mois, chose mauvaise.

18. (Des plaies et des gonflements consécutifs. Aph. v, 66, 67, 65. ) Si après des blessures considérables, il ne se manifeste pas de gonflement, c'est un grand mal ; [dans les parties 121 gonflées] la mollesse est favorable, la rénitence est mauvaise. Ceux dont les plaies offrent un gonflement, ne sont guère exposés aux convulsions, ni au délire; mais le gonflement, disparaissant tout à coup, il survient, en cas de plaies situées par derrière, des convulsions douloureuses ; en cas de plaies situées par devant, du délire, des douleurs de côté aiguës, ou une dysenterie rouge. Les gonflements s'améliorent contre raison, sont suspects (Ép. iv, 56), ( par exemple, chez l'enfant d'Andronicus,l'érysipèle de répercuta), à moins que l'affection, revenant à la même place, ne devienne un signe favorable. Une tuméfaction, formée dès la naissance à l'oreille, se porta au pubis. Chez un autre, une tuméfaction survenue le troisième jour après la naissance, suppura le neuvième ; ce malade fat guéri sept jours après. Les gonflements qui disparaissent subitement sont plus mauvais.

ΤΜΗΜΑ ΤΕΤΑΡΤΟΝ.

ΠΕΡΙ ΦΛΕΒΩΝ

1. Ἡπατῖτις ἐν ὀσφύϊ, μέχρι τοῦ μεγάλου σπονδύλου κάτωθεν, καὶ σπονδύλοισι προσδιδοῖ, ἐντεῦθεν μετέωρος δι´ ἥπατος, καὶ διὰ φρενῶν ἐς καρδίην· καὶ ᾔει μὲν ἰθεῖα ἐς κληῗδας· ἐντεῦθεν δὲ αἱ μὲν ἐς τράχηλον, αἱ δὲ ἐπ´ ὠμοπλάτας, αἱ δὲ ἀποκαμφθεῖσαι κάτω,παρὰ σπονδύλους καὶ πλευρὰς ἀποκλίνουσιν, ἐξ ἀριστερῶν μὲν μία ἐγγὺς κληΐδων, ἐκ δεξιῶν δὲ, ἐπί τι αὐτὴ χωρίον. Ἄλλη δὲ ἑκατέρωθεν ἀποκαμφθεῖσα, ἄλλη δὲ σμικρὸν κατωτέρω ἀποκαμφθεῖσα, ὅθεν μὲν ἐκείνη ἀπέλιπε, προσέδωκε τῇσι πλευρῇσιν, ἔστ´ ἂν τῇ ἐξ αὐτέης τῆς καρδίης προστύχῃ ἀποκαμπτομένη ἐς τὰ ἀριστερά· ἀποκαμφθεῖσα δὲ κάτω ἐπὶ σπονδύλους καταβαίνει, ἔστ´ ἂν ἀφίκηται ὅθεν ἤρξατο μετεωρίζεσθαι, ἀποδιδοῦσα τῇσι πλευρῇσι τῇσιν ἐπιλοίποισιν ἁπάσαις, καὶ ἔνθεν καὶ ἔνθεν ἀποσχίδας παρ´ ἑκάστην διδοῦσα μία ἐοῦσα, ἀπὸ μὲν τῆς καρδίης ἐπί τι χωρίον ἐν τοῖσιν ἀριστεροῖσι μᾶλλον ἐοῦσα, ἔπειτα ὑποκάτω τῆς ἀρτηρίης, ἔστ´ ἂν καταναλωθῇ καὶ ἔλθῃ ὅθεν ἡ ἡπατῖτις ἐμετεωρίσθη. Πρότερον δὲ πρὶν ἢ ἐνταῦθα ἐλθεῖν, παρὰ τὰς ἐσχάτας δύο πλευρὰς ἐδικραιώθη· καὶ ἡ μὲν ἔνθα, ἡ δὲ ἔνθα τῶν σπονδύλων ἐλθοῦσα κατηναλώθη. Εὐθεῖα δὲ ἀπὸ τῆς καρδίης πρὸς κληῗδας τείνουσα ἄνωθεν τῆς ἀρτηρίης ἐστὶ, καὶ ἀπὸ ταύτης, ὥσπερ καὶ παρ´ ὀσφὺν κάτωθεν τῆς ἀρτηρίης, ἀΐσσει ἐς τὸ ἧπαρ, ἡ μὲν ἐπὶ πύλας καὶ λοβὸν, ἡ δὲ ἐς τὸ ἄλλο ἑξῆς ἀφωρμήκει σμικρὸν κάτωθεν φρενῶν. Φρένες δὲ προσπεφύκασι τῷ ἥπατι, ἃς οὐ ῥηΐδιον χωρίσαι. Δισσαὶ δὲ ἀπὸ κληΐδων, αἱ μὲν ἔνθεν, αἱ δὲ ἔνθεν ὑπὸ στῆθος ἐς ἦτρον· ὅποι δὲ ἐντεῦθεν, οὔπω οἶδα. Φρένες δὲ κατὰ τὸν σπόνδυλον τὸν κάτω τῶν πλευρέων, ᾗ νεφρὸς ἐξ ἀρτηρίης, ταύτῃ ἀμφιβεβηκυῖαι. Ἀρτηρίαι μὲν ἐκ τουτέου ἐκπεφύκασιν ἔνθεν καὶ ἔνθεν ἀρτηρίης τόνον ἔχουσαι. Ταύτῃ δέ πη παλινδρομήσασα ἀπὸ καρδίης ἡ ἡπατῖτις ἔληγεν. Ἀπὸ δὲ τῆς ἡπατίτιδος διὰ τῶν φρενῶν αἱ μέγισται δύο, ἡ μὲν ἔνθεν, ἡ δὲ ἔνθεν, φέρονται μετέωροι, πολυσχιδεῖς τε διὰ τῶν φρενῶν εἰσιν, ἀμφὶ ταύτας καὶ πεφύκασιν ἄνωθεν δὴ φρενῶν, αὗται δὲ μᾶλλόν τι ἐμφανέες.

2. Δύο δὲ τόνοι ἀπ´ ἐγκεφάλου ὑπὸ τὸ ὀστέον τοῦ μεγάλου σπονδύλου ἄνωθεν, καὶ πρὸς τοῦ στομάχου μᾶλλον ἑκατέρωθεν τῆς ἀρτηρίης παρελθὼν ἑκάτερος ἐς ἑαυτὸν ἦλθεν ἴκελος ἑνί· ἔπειτα ᾗ σπόνδυλοι καὶ φρένες πεφύκασιν, ἐνταῦθα ἐτελεύτων, καί τινες ἐνδοιαστοὶ πρὸς ἧπαρ καὶ σπλῆνα ἀπὸ τούτου τοῦ κοινωνήματος ἐδόκεον τείνειν. Ἄλλος τόνος ἑκατέρωθεν ἐκ τῶν κατὰ κληῗδα σπονδύλων παρὰ ῥάχιν παρέτεινεν ἐκ πλαγίων σπονδύλων, καὶ τῇσι πλευρῇσιν ἀπένεμεν. Ὥσπερ αἱ φλέβες, οὕτως οὗτοι διὰ φρενῶν ἐς μεσεντέριόν μοι δοκέουσι τείνειν, ἐν δὲ τουτέοισιν ἐξέλιπον, αὖθις δ´ ὅθεν φρένες ἐξεπεφύκεισαν, ἀπὸ τούτου ξυνεχέες ἐόντες κατὰ μέσον κάτωθεν ἀρτηρίης τὸ ἐπίλοιπον παρὰ σπονδύλους ἀπεδίδουν, ὥσπερ αἱ φλέβες, μέχρι κατηναλώθησαν πᾶν διελθόντες τὸ ἱερὸν ὀστέον.

3. Ἐν Αἴνῳ ὀσπριοφαγεῦντες ξυνεχέως, θήλειαι, ἄρσενες, σκελέων ἀκρατέες ἐγένοντο, καὶ διετέλεον· ἀτὰρ καὶ ὀροβοφαγέοντες γονυαλγέες.

4. Ἐπιτηδεύειν ὀξυθυμίην ἐμποιέειν καὶ χρώματος ἀναλήψιος ἕνεκα καὶ ἐγχυμώσιος, καὶ εὐθυμίας, καὶ φόβους, καὶ τὰ τοιαῦτα· καὶ ἢν μὲν τὸ ἄλλο σῶμα ξυννοσέῃ, ξυνιῆσθαι, εἰ δὲ μὴ, τοῦτο.

5. Ἡ Στυμάργεω οἰκέτις, ᾗ οὐδὲ αἷμα ἐγένετο, ὡς ἔτεκε θυγατέρα, ἀπέστραπτο τὸ στόμα τοῦ αἰδοίου, καὶ ἐς ἰσχίον καὶ σκέλος ὀδύνη, παρὰ σφυρὸν τμηθεῖσα ἐῤῥήϊσεν· καίτοι καὶ τρόμοι τὸ σῶμα πᾶν κατεῖχον· ἀλλ´ ἐπὶ τὴν πρόφασιν δεῖ ἐλθεῖν καὶ τῆς προφάσιος τὴν ἀρχήν.

QUATRIÈME SECTION.

DES VEINES.

1. ( Des veines. Description très-confuse sur laquelle je reviendrai au sujet du Περὶ ὀστέων φύσιος. Distinction entre les veines et les artères. Voy. Argument de Ép. v.) L'hépatitide (voy. note 13) est aux lombes, jusqu'à la grande vertèbre en bas, et est en communication avec les vertèbres ; de la, elle s'élève à travers le foie et le diaphragme jusqu'au cœur ; elle se dirige vers les clavicules. De là [des veines] les unes vont au cou, les autres 123 aux omoplates, les autres, se recourbant en bas, s'inclinent à côté des vertèbres et des côtes. Du côté gauche, une est près des clavicules; du côté droit, elle occupe un certain espace. Une autre est recourbée des deux côtés ; une autre, recourbée un peu au-dessous, communique, à partir du point où la première a cessé, avec les côtes, jusqu'à ce que, se recourbant à gauche, elle rencontre celle qui part du cœur même. Recourbée en bas, elle marche sur les vertèbres jusqu'à ce qu'elle arrive au point d'où elle a commencé à s'élever ; communiquant avec toutes les autres côtes, et donnant à chaque côte, deçà et delà, des rameaux, étant unique, et placée, à partir du cœur, dans une certaine étendue, plutôt à gauche, puis au-dessous de l'artère, jusqu'à ce qu'elle se dépense et arrive au point d'où l'hépatitide s'est élevée ; mais avant d'arriver là, elle s'est divisée vers les deux dernières côtes, et ces deux divisions se sont dépensées en allant l'une d'un côté des vertèbres, l'autre de l'autre. Allant droit du cœur aux clavicules, la veine est au-dessus de l'artère, et s'en sépare, de même qu'aux lombes elle est au-dessous de l'artère, et se jette dans le foie, l'une aux portes de ce viscère et au lobe, et l'autre dans le reste immédiatement, un peu au-dessous du 125 diaphragme. Le diaphragme est uni au foie, et il n'est pus facile de l'en séparer. Deux veines, à partir des clavicules, les unes d'un côté, les autres de l'autre, se rendent sous la poitrine à la région sous-ombilicale ; où elles vont de là, je ne le sais pas. Le diaphragme vers la vertèbre située au bas des côtes, là où le rein tient à une artère, est déployé. Des artères en ce point, naissent deçà et delà de l'artère ayant un cordon (nerf). C'est là sans-doute que, revenant du cœur, l'hépatitide s'est terminée. De l'hépatitide, à travers le diaphragme, s'élèvent les deux plus grandes veines, l'une deçà, l'autre delà, et elles se ramifient à travers le diaphragme ; autour du diaphragme, il y en a qui sont situées au-dessus, et celles-là sont plus apparentes.

2. (Vagues notions sur les nerfs sous le nom de cordons, τόνοι.) Deux cordons (nerfs) partent de l'encéphale sous l'os delà grande vertèbre d'en haut ; et chacun, longeant l'œsophage de chaque coté de l'artère, est venu à lui-même (nerf récurrent ?) semblable à un seul ; puis ces cordons se sont terminés là où les vertèbres et le diaphragme sont unis, et quelques-uns, douteux, ont paru, à partir de cette réunion, se rendre au foie et à la rate. Un autre cordon (nerf), de chaque côté, partant des vertèbres adjacentes aux clavicules, s'étend le long du rachis sur les parties latérales des vertèbres, et communique aux côtes. Comme les veines, ces cordons me paraissent se rendre à travers le diaphragme au mésentère ; mais ils se sont arrêtés là ; de rechef, du point d'où le diaphragme est né, les cordons, étant continus vers le milieu au-dessous de 127 l'artère, ont communiqué, du reste, aux vertèbres, comme les veines, jusqu'à ce qu'ils se soient dépensés, ayant parcouru tout l'os sacré.

3. (Influence d'une mauvaise nourriture. Ép. vi, 4, 11; comp. Ép. iv, 48. ) A Aenos, tous, hommes, femmes, mangeant continuellement des légumes, devinrent impotents des membres Inférieurs, et cet état persista ; de plus, ceux qui mangeaient de l'ers eurent mal aux genoux.

4. (Effet des émotions morales, Comp. Ép. vi, 5,5.) Pour rétablir la bonne couleur et les sucs, on s'efforcera d'exciter des vivacités, des allégresses, des craintes, et autres sentiments semblables ; si cet état est compliqué d'une maladie du reste du corps, on la traitera ; sinon, cela suffit.

5. (Absence d'écoulement après l'accouchement ; déviation de la matrice ; douleurs; saignée.) La servante de Stymargès, qui n'eut pas même un écoulement de sang en accouchant d'une fille, éprouva une déviation du museau da la matrice ; douleur à la hanche et au membre inférieur. On la saigna du pied; ce qui la guérit; et cependant des tremblements affectaient le corps entier ; mais il faut aller à la cause et à l'origine de la cause.

ΤΜΗΜΑ ΠΕΜΠΤΟΝ.

ΦΥΣΙΟΓΝΩΜΟΝΙΗ.

1. Ὁκόσοι πυῤῥοὶ, ὀξύῤῥινες, ὀφθαλμοὶ σμικροὶ, πονηροί. Ὁκόσοι πυῤῥοὶ, σιμοὶ, ὀφθαλμοὶ μεγάλοι, ἐσθλοί. Ὑδρωπιώδεες χαροποὶ, πυῤῥοὶ, ὀξύῤῥινες, ἢν μὴ φαλακροὶ ἔωσιν. Ἰσχνοφωνίην κιρσὸς λύει ἐς τὸν ἀριστερὸν καὶ τὸν δεξιὸν ὄρχιν, ἄνευ τουτέων τοῦ ἑτέρου οὐχ οἷόν τε λύεσθαι. Μεγάλοι, φαλακροὶ, τραυλοὶ, ἰσχνόφωνοι, ἐσθλοί. Νοσήματα δὲ ἔχουσι τραυλὸς ἢ φαλακρὸς ἢ ἰσχνόφωνος ἢ δασὺς ἰσχυρῶς μελαγχολικά [νοσήματα δ´ ἔχουσιν]. 2. Ὅσοι τῇ γλώσσῃ παφλάζουσι, χειλῶν μὴ ἐγκρατέες ἐόντες, ἀνάγκη, λυομένων, ἐμπύους γίνεσθαι, ἢ ὀδύνη ἐν τοῖσι κάτω χωρίοισιν  ἰσχυρὴ, ἢ κωφότης λύει, καὶ αἷμα πολλὸν ἐκ τῶν ῥινῶν, ἢ  μανίη. 3. Ἢν λεχοῖ σπασμὸς ἐπιγένηται, πῦρ ποιεῖν, καὶ ἐς κύστιν κηρωτὴν ἐγχέας πουλλὴν χλιαρὴν κλύζειν. 4. Ἢν τῆς κεφαλῆς τὸ ὀστέον κατεαγῇ, διδόναι γάλα καὶ οἶνον πίνειν,  ἴσον ἴσῳ· ἢν δὲ ἕλκος ᾖ, φλεβοτομέειν τὰς εἴσω, ἢν μὴ πυρεταίνῃ· ἢν δὲ παραφρονέῃ, τὴν κεφαλὴν καταβρέχειν, ἢν μὴ τὰ ὑποχόνδρια ἐπηρμένα ᾖ· ἢν τὴν κεφαλὴν ἀλγέῃ, ἐς στῆθος ἔρχεται,   ἔπειτα ἐς τὸ ὑποχόνδριον, ἔπειτα ἐς τὸ ἰσχίον, πάντα δὲ οὐχ οἷόν τε ἀλγέειν. 5. Ἀνεμίην, φλεβοτομίη. 6. Τῷ φαρμάκῳ τὸν ῥόον ἴσχειν ἐπαλείφων· ὅδε γὰρ ὁ ῥόος, ἐκ τῆς μεγάλης φλεβός· ἢν δὲ αὐτόματον ῥέῃ πολλὸν, νηστευέτω, ἢ γάλα, δύο ὕδατος, τέσσαρας γάλακτος. Τὰς ἀγόνους πυριῇν καὶ φαρμακεύειν. 7. Ὅσοι ἐξαπίνης ἄφωνοι ἀπύρετοι ἔωσι, φλεβοτομέειν. 8. Φλέγματος κατάῤῥοσι· ἐκ τῶν μαζῶν ἕλκουσιν οἱ ὀφθαλμοὶ, καὶ ἐξερεύγεται
κατὰ τὰς ῥῖνας ἐς τὸν πνεύμονα. 9. Οἷσι βὴξ ξηρὴ, οὐ λύεται, ἢν μὴ ὀδύνη ἰσχυρὴ ἐς τὰ ἰσχία, ἢ ἐς τὰ σκέλεα, ἢ ἐς τὸν ὄρχιν. 10. Ἢν ὑδρωπιῶντα βὴξ ἔχῃ, ἢν μὲν αὐτίκα λειποθυμέῃ, θερμοῖσι πᾶσι διαχρήσθω· ἢν δὲ μὴ, θωρῆξαι, καὶ σιτίων ἐμπλῆσαι, τάμνειν δὲ τὰς εἴσω. 11. Τοῦ νοσήματος τοῦ μεγάλου ἐν ἔθει γινομένου, λύσις, ἰσχίων ὀδύνη, ὀφθαλμῶν διαστροφαὶ, τύφλωσις, ὀρχίων οἴδησις, μαζῶν ἄρσις. 12. Ἢν, πυρετοῦ ἔχοντος, τὰ περὶ τὸ πρόσωπον ἰσχνὰ ᾖ ἐν ἡμέρῃ γονίμῳ, τὴν ἐπιοῦσαν λύσις. 13. Ὕδρωψ ἢν οἴδημα ἔχων ἐν τοῖσι σκέλεσι, βήσση, κακόν. 14. Ἢν τὸ οὖς ἀλγέῃ, τῷ γάλακτι διαχρήσθω. 15. Ἢν μὴ ἐν τῇ γονίμῃ μεθῇ ὁ πυρετὸς, ὑποτροπιάζειν ἀνάγκη. 16. Οὗ ἂν ἡ φλὲψ ἡ ἐν τῷ ἀγκῶνι σφύζῃ, μανικὸς καὶ ὀξύθυμος· ᾧ δ´ ἂν ἀτρεμέῃ, τυφώδης. 17.  Τρῶμα ἢν αἱμοῤῥαγήσῃ, μὴ βρέχειν τὸ ἕλκος, τὴν κεφαλὴν δὲ βρέχειν θερμῷ. 18. Ἢν καρδιώσσῃ, θερ–μὸν ἄρτον μετ´ οἴνου ἀκρήτου διδόναι. 19. Ἐμέτου λύσις, ὕδωρ θερμὸν διδόναι πίνειν, καὶ ἐμείτω. 20. Ὅσα σφακελίζει,  ἀπολαβόντα τὴν φλέβα ἑλκῶσαι καὶ ὑγιῶσαι. 21.  Σπασμοῦ χειρὸς δακτύλων, ἄνευ πυρετοῦ, σχάσαι, ἢν μὴ τὴν κεφαλὴν ἀλγέῃ· εἰ δὲ μὴ, ὕδωρ θερμὸν καταχεῖν. 22. Ὀφθαλμῶν, σποδίου δωδέκατον, κρόκου πέμπτον, πυρῆνος ἓν, ψιμυθίου ἓν, σμύρνης ἕν· τὸ ὕδωρ κατὰ τῆς κεφαλῆς ψυχρὸν καταχεῖν, καὶ διδόναι σκόροδα σὺν μάζῃ. 23. Κιρσοὶ δὲ φαλακρῶν, ἢν μὴ μεγάλοι ἔωσι, μανιώδεις. 24. Ἀλφοῦ καὶ λέπρης, τίτανος ἐν ὕδατι, ὡς μὴ ἑλκώσῃς. 25.  Χορίων κάθαρσις, ἢν ὑπερέχῃ· ἐλλέβορον πρὸς τὰς ῥῖνας προστιθέναι, ὥστε πτάρνυσθαι καὶ ἐπιλαμβάνειν τὰς ῥῖνας τῆς πταρνυμένης καὶ τὸ στόμα.
 

129 CINQUIÈME SECTION.

PHYSIONOMIE.

1. (Toute cette section est composée de propositions sans aucune liaison, dont quelques-unes sont très-obscures; et, celles-là, il me paraît fort difficile de les éclaircir, particulièrement en l'absence de tout commentaire ancien, ) Les individus rouges, au nez pointu, aux yeux petits, sont méchants. Les individus rouges, au nez camus, aux grands jeux, sont bons. Les individus aux jeux bleus, aux cheveux rouges, au nez pointu, deviennent hydropiques, à moins qu'ils ne soient chauves. L'affaiblissement de la voix se dissipe par une variée survenue au testicule gauche ou au droit; il est impossible qu'il se dissipe sans l'une ou l'autre de ces circonstances. Les individus grands, chauves, bègues, a voix faible, sont bons. Le bègue ou le chauve, ou l'individu A voix faible, ou le velu, sont exposés à des maladies très-atrabilaires. 2. Ceux dont la langue bredouille et les lèvres se meuvent indépendamment de leur volonté, deviennent nécessairement, lors de la solution, empyématiques, ou en sont délivrés par une violente douleur dans les parties inférieures, ou par la surdité, ou par une épistaxis abondante, ou par la folie (De crisib.) 3. Si une accouchée est prise de spasme, faire du feu, et, introduisant beaucoup 4e cérat dans une vessie, administrer cela en lavement. 4. Si l'os de la tête est fracturé, donner à boire du lait et du vin coupé avec moitié eau ; s'il y a plaie, ouvrir les veines internes, pourvu que la fièvre n'existe pas; si le malade délire, faire des affolions sur la tête, pourvu que les hypochondres ne soient pas gonflés. S'il y a de la douleur de tète, elle passe à la poitrine, 131 puis à l'hypochondre, puis à la hanche; mais il n'est pas possible de souffrir de toutes les parties. 5. Pour la pneumatose, la saignée. 6. Arrêter le flux arec le médicament appliqué en onction (v. note 2); car le flux vient de la grande veine; s'il s'établit spontanément un écoulement abondant, il faut jeûner ou boire du lait, deux parties d'eau sur quatre de lait. Aux femmes qui ne conçoivent pas, faire des fomentations et administrer des médicaments évacuants. 7. Ceux qui subitement, sans fièvre, sont atteints de la perte de la parole, les saigner. 8. Catarrhes de pituite : les yeux attirent hors des mamelles, et il se fait un dégorgement par les narines dans le poumon. 9. Une toux sèche ne se dissipe pas sans une douleur intense, soit aux hanches, soit aux membres inférieurs, soit au testicule (Ép. II, 1, 7 ; Ép. iv, 61 ; Ép. vi, 7, 7 ). 10. Un hydropique étant affecté de toux, s'il lui survient une défaillance subite, on emploiera toutes choses chaudes ; sinon, on lui fera boire du vin pur, et on le remplira d'aliments ; on ouvrira les veines internes. 11. L'épilepsie étant devenue habituelle, solution: une douleur des hanches, le strabisme, la cécité, le gonflement des testicules, la tuméfaction des mamelles (De crisib.). 12. Si, la fièvre existant, le visage s'affaisse un jour impair, il y a le lendemain solution (Coa. 208). 13. Il est mauvais qu'un hydropique, ayant les jambes enflées, soit pris de toux. 14. Pour les douleurs d'oreille, il faut user de lait. 15. Si la fièvre ne quitte pas dans an jour impair, elle récidive nécessairement. 16. Celui a qui bat la veine [du pli] du coude, est maniaque et emporté ; celui chez qui elle est tranquille, est engourdi. 17. SI une plaie donne du sang en abondance, ne pas faire des affusions sur \a plaie, mais en faire de chaudes sur ta tête. 18. Dans la cardialgie, donner du pain chaud avec du vin 133 pur. 19. Pour faire cesser le vomissement, donner à boire de l'eau chaude qu'on revomira. 20. Dans les parties qui se sphacèlent, il faut, interceptant la veine, déterminer l'ulcération et la traiter. 21. Dans le spasme des doigts de la main, sans fièvre, scarifier, s'il n'y a pas de céphalalgie; autrement, faire des allusions d'eau chaude. 22. Pour les jeux, douze [parties] de spode, cinq de safran, une de noyaux d'olive, une de céruse, une de myrrhe ; mire des effusions d'eau froide sur la tète, et donner de l'ail avec de la pâte d'orge. 23. Les varices chez les chauves, si elles ne sont pas grosses, annoncent la manie. 24. Pour l'alphos et la lèpre, de la chaux dans de l'eau, de manière à ne pas produire d'ulcération. 25. Pour faire sortir l'arrière-faix qui est resté, appliquer de l'hellébore au nez, de façon à provoquer l'éternuement, et fermer les narines et la bouche de la femme au moment où elle éternue.

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ΤΜΗΜΑ ΕΚΤΟΝ.

ΦΥΣΙΟΓΝΩΜΟΝΙΚΟΝ.

1.  Ἢν ἡ κεφαλὴ μεγάλη, καὶ οἱ ὀφθαλμοὶ σμικροὶ, τραυλοὶ, ὀξύθυμοι. Οἱ μακρόβιοι πλείους ὀδόντας ἔχουσιν. Οἱ τραυλοὶ, ταχύγλωσσοι, μελαγχολικοὶ, κατακορέες, ἀσκαρδαμύκται, ὀξύθυμοι. Μεγάλη κεφαλὴ, ὀφθαλμοὶ μέλανες καὶ μεγάλοι, ῥῖνα παχείην καὶ σιμὴν, ἐσθλοί. Χαροποὶ, μεγάλοι, κεφαλὴ σμικρὴ, αὐχὴν λεπτὸς, στήθεα στενὰ, εὐάρμοστοι. Κεφαλὴ σμικρὴ, οὐδ´ ἂν εἴη τραυλὸς, οὐδὲ φαλακρὸς, ἢν μὴ γλαυκὸς ᾖ. 2.  Σπασμῶν, φωνὴ ἐν γονίμῳ λύεται, ἀπήλλακται τοῦ μεγάλου νοσήματος. 3. Λεχοῖ δὲ πυρεταινούσῃ καὶ ἀλγεούσῃ, ὕδωρ καταχεῖν, καὶ πτισσάνην παχείην διδόναι τρὶς τῆς ἡμέρης, θερμήν. 4. Παιδίον τρέφεται ἑβδόμῳ μηνὶ, ἢ ἐνάτῳ, ἢ δεκάτῳ, καὶ ἵσταται τῇ φωνῇ, καὶ ἰσχὺς ἕπεται,  καὶ τῶν χειρῶν κρατέει. Τῆς φωνῆς λυομένης, πάντα λύεται, ἡ γὰρ λύσις τῇ φθέγξει ὁμοίη, λύεται δὲ ἐν γονίμῃ. 5.  Ἢν αἱ φλέβες σφύζωσιν ἐν τῇσι χερσὶ, καὶ τὸ πρόσωπον ἐῤῥωμένον, καὶ ὑποχόνδρια μὴ λαπαρὰ ᾖ, χρονίη ἡ νοῦσος γίνεται· ἄνευ σπασμοῦ οὐ λύεται, ἢ αἵματος πολλοῦ ἐκ τῶν ῥινῶν, ἢ ὀδύνης ἐς τὰ ἰσχία. 6. Τοῦ λαιμοῦ, ὕδωρ θερμὸν κατὰ τῆς κεφαλῆς καταχεῖν, ἢν μὴ ψῦχος ᾖ· ἢν δὲ μὴ, ἄλητον ὡς θερμότατον διδόναι καὶ οἶνον ἄκρητον. 7.  Ταραχῆς γαστρὸς, κυάμους ἑφθοὺς διδόναι, ἢν μὴ τὰ ἄνω κατακορέα ᾖ, ἢ κύμινον διδόναι τρώγειν μετὰ τῶν κυάμων. 8. Ἀπόληψις δὲ τοῦ νοσήματος οὐκ ἂν γένοιτο, εἰ μὴ ἐν γονίμῃ ἡμέρῃ, οὐδὲ ἂν ἀρχὴ γένοιτο, ἢν μὴ ἀγόνῳ ἡμέρῃ καὶ μηνὶ, ἔτει δὲ γονίμῳ. 9. Λίτρον αἰγύπτιον καὶ κορίανον  καὶ κύμινον τρίβοντα σὺν ἀλείφατι συναλείφειν. 10. Ὅσα θνήσκει, ἀνάγκη γονίμῳ ἡμέρῃ, καὶ γονίμῳ μηνὶ, καὶ γονίμῳ ἔτει. Προλέγειν δὲ ὀρθῶς ἂν ἔχοι θάνατον ἢ ὀδύνας ἰσχυρὰς, οἷον ὧν τὰ ὄμματα μὴ ἔῤῥωται, ὁ θάνατος ἐν τάχει. Ἢν δὲ ἐν γονίμῳ ἔτει γίνηται, ἀπ´ ἀμφοτέρων γονίμων ἀνάγκη γενέσθαι· ἢν δὲ ἀγόνῳ ἔτει καὶ ἀγόνῳ ἡμέρῃ, θνήσκειν ἀνάγκη γονίμῳ ἡμέρῃ. 11.  Τοῦ ἀριθμοῦ τρίτη, ἰσχυροτάτη. 12. Κυνάγχην καὶ ὀφθαλμίην φλεβοτομίη. 13. Τρωθέντος ἐντοσθιδίου, ἡ ἀναπνοὴ ἔρχεται  κάτω ἀφανὴς κατὰ τὸ τρῶμα, καὶ κενοῦται τὰ στήθεα. Διδόναι οὖν γάλα καὶ οἶνον ἴσον ἴσῳ. 14. Ὧν κατακορέα τὰ στήθεα, ψελλοὶ, μανιώδεες, καὶ φαλακροί· τουτέων ὅσοι ἐκ γενεῆς καὶ στρεβλοὶ, ἀσύνετοι, ἢ λιθιῶντες, ἢ μαινόμενοι· οἷσι δὲ μὴ ἑτέρου κακοῦ λύσις. 15. Περὶ φύσιος· δύναμιν πλείστην ἔχει τιτθὸς, ὀφθαλμὸς δεξιὸς, ταὐτὰ τῶν κάτω, καὶ ὅτι ἐμπέφυκε τοῖσι δεξιοῖσι τὰ ἄρσενα. 16. Γυναιξὶν ἐπιμήνια ὥστε ἴσχειν, σικύην μεγίστην παρὰ τὸν τιτθὸν προσβάλλειν. 17. Τρίμηνον παιδίον πάντα δηλοῖ, καὶ γάλα τότε ἔχει. 18.  Ἢν πολλὸν ῥέῃ γάλα, ἀνάγκη ἀσθενέειν τὸ ἐν γαστρί. Ἢν στερεώτεροι ἔωσιν οἱ τιτθοὶ, ὑγιηρότερον τὸ ἔμβρυον. 19. Φλὲψ ἔχει παχείη ἐν ἑκατέρῳ τιτθῷ· ταῦτα μέγιστον ἔχει μόριον συνέσιος. 20. Στραγγουρίην λύει φλεβοτομίη. 21.  Ἢν τὰ ἄνω χωρία σπαργᾷ, τὰ περὶ τὴν  κεφαλὴν, ἑλκέων κάθαρσις, ἔμετος, ἱδρώς. 22. Ἀπὸ γαστρὸς ταραχῆς ἢ ἀπὸ βηχὸς καρκίνου γενομένου, τὸ στόμα πικραίνεται· διδόναι δὲ πίνειν ἐλατήριον δὶς ἢ τρὶς, ἢν μὴ ψιλὸς ᾖ· ἐπιδεῖν δεῖ χαλκοῦ ἄνθος, καύσας ἕως ἂν πυῤῥὸν ᾖ, καὶ σπογγίην, ἢν μὴ ψιλὸς ᾖ. 23. Ἀλύκης, φρίκης, χάσμης, οἶνος ἴσος ἴσῳ ἢ γάλα. 24. Ὠτὸς περιωδυνίη, σικύην προσβάλλειν. 25. Ὅ  τι ἂν τῶν ἄνω πονέῃ, ὀδύνη ἐς τὰ ἰσχία, ἢ ἐς τὰ γούνατα, καὶ ἆσθμα λύει πάντα τουτέων γινομένων. 26. Εἰλεοῦ λαπαροῦ, ψυχρὸν οἶνον πολλὸν ἄκρητον κατ´ ὀλίγον διδόναι, ἔστ´ ἂν ὕπνος ἢ σκελέων ὀδύνη γένηται· λύει δὲ καὶ πυρετὸς καὶ δυσεντερίη ἄνευ ὀδύνης. Ἢν ὑποχόνδριον τεταμένον ᾖ, πιέζειν τῇ χειρὶ καὶ λούειν. 27.  Παρωνυχίης, κηκὶς μέλαινα ἐν μέλιτι. 28. Ὕδατος ἀφιεμένου, γάλακτος ὀκτὼ κοτύλας δοῦναι πιεῖν· ἢν δὲ ἐμέῃ, καὶ μὴ πίνῃ, μυττωτὸν δριμύν. 29. Ὥστε ἔχειν γυναῖκα ἐν γαστρί· πωλύπια ὑπὲρ φλογὸς ὀπτῶντα, ὡς θερμότατα καὶ πλεῖστα ἡμίφλεκτα διδόναι τρώγειν, καὶ τρίψαντα λίτρον αἰγύπτιον καὶ κορίανον καὶ κύμινον, κόλλικας ποιεῦντα, προστιθέναι τῷ αἰδοίῳ. 30. Ἢν ἐκ
κραιπάλης κεφαλὴν ἀλγέῃ, οἴνου ἀκρήτου κοτύλην πιεῖν· ἢν δὲ ἄλλως κεφαλὴν ἀλγέῃ, ἄρτον ὡς θερμότατον ἐξ οἴνου ἀκρήτου ἐσθίειν. 31. Ἢν ἄνθρωπον θέρμη ἔχῃ μὴ ἀπὸ χολῆς, μηδὲ ἀπὸ φλέγματος, ἀλλ´ ἢ ἀπὸ κόπου, ἢ ἄλλως πυρεταίνῃ, ὕδωρ θερμῆναι πολλὸν, ἔπειτα ὑπερχέων τὴν κεφαλὴν βρέχειν, μέχρις ἂν τοὺς πόδας ἱδρώσῃ· καὶ ἄλητον ἕψεσθαι ὡς παχύτατον, ἐπὴν δὲ ἱδρώσῃ τοὺς πόδας, ἄλητον ὡς πλεῖστον καὶ θερμότατον ἐσθίων, καὶ οἶνον ἄκρητον ἐπιπίνων, περιστειλάμενος ἱματίοις, ἀναπαυέσθω εὐκόπως, ἢ μὴν ναρκίσσου δύο ἢ τρεῖς κεφαλὰς ἐπὶ τῷ δείπνῳ ἐσθιέτω. 32. Τῷ μέλλοντι μαίνεσθαι τόδε προσημαίνει τὸ σημεῖον· αἷμα συλλέγεται αὐτῷ ἐπὶ τοὺς τιτθούς.

SIXIÈME SECTION.

PHYSIOGNOMONIQUE.

1. Les individus ayant la tête grosse, les yeux petits, et qui bégayent, sont emportés. Avoir des dents en plus grand nombre, est un signe de longévité. Les individus bègues, pariant vite, mélancoliques, bilieux, ayant le regard fixe, sont emportés. Les individus ayant la tête grosse, les yeux noirs et grands, le nez gros et camus, sont bons. Les individus à yeux bleus, de haute taille, à tète petite, à col mince, à poitrine étroite, sont bien pris. Un individu à tête petite ne sera ni bègue ni chauve, à moins qu'il n'ait les yeux d'un gris bleu. 2. Dans les spasmes, la voix se délie un jour impair, la grande maladie (épilepsie) se guérit. 3. Une accouchée ayant la fièvre et souffrant, faire des effusions et donner trois fois par jour de la ptisane (bouillie d'orge) épaisse, chaude. 4. L'enfant se nourrît le septième mois, ou le neuvième, ou le dixième ; il prend la voix, la force suit, et il a la puissance de ses mains. La voix déliée, tout se délie, car la solution est 135 semblable à l'émission de la voix ( v. note 2), et la solution se fait un jour impair. 5. Quand les veines des bras ont des battements, que le visage est plein de vigueur, et que l'hypochondre n'est pas souple, la maladie est de longue durée ; elle ne se résout pas sans le spasme ou Une abondante hémorragie nasale ou une douleur coxalgique ( Coa. 125 et 290; De crisib. ). 6. Pour la gorge, faire des affusions d'eau chaude sur la tête, s'il ne fait pas froid ; autrement, donner de la farine aussi chaude que possible, et du vin pur. 7. Dans le dérangement du ventre, donner des fèves cuites, à moins que les parties supérieures du corps ne soient bilieuses, ou donner à manger du cumin avec les levés. 8. L'interception de la maladie ne peut être que dans un jour impair, et le commencement que dans un jour pair, un mois pair, et une année impaire. 9. Broyer du nitre d'Egypte, de la coriandre et du cumin avec un corps gras, et (aire des onctions avec ce mélange. 10. Ce qui meurt, meurt nécessairement un jour impair, un mois impair et une année impaire. On aura lieu de prédire avec justesse la mort ou des douleurs intenses : par exemple, pour ceux dont la vue s'affaiblit, la mort est prochaine. Si cela arrive dans une année impaire, l'imparité sera nécessairement des deux cotés ; si cela arrive dans une année paire et dans un jour pair, la mort arrive nécessairement un jour impair. 11. Pour le nombre, le troisième jour est le plus puissant. 12. Pour l'angine et l'ophtalmie, la saignée» 13. Les viscères thoraciques étant blessés, la respiration s'en va en bas imperceptiblement par la plaie, et la poitrine se vide. Donner du lait et du vin coupé avec moitié eau (Comp. 137 Êp. vi, 5, 6). 14. Ceux dont la poitrine est très-bilieuse sont sujets au bégayement, à la manie et à la calvitie ; de ceux-là, ceux qui sont contrefaits de naissance sont hébétés ou calculeux, ou maniaques, pour ceux du moins chez qui devenir contrefait n'a pas été la solution d'une autre affection. 15. Sur la nature : la force la plus grande appartient a la mamelle droite, a l'œil droit ; de même pour les parties inférieures, et en outre les enfants mâles sont placés dans se côté droit [de la matrice], 16. Pour arrêter le flux menstruel chez les femmes, appliquer une très-grande ventouse à la mamelle (Aph. v, 50). 17. Le fœtus de trois mois manifeste toute chose, et alors la femme a du lait. 18. S'il coule beaucoup de lait, nécessairement le fœtus est faible. Si les mamelles sont plus fermes, l'embryon est en meilleur état (Aph. v, 52). 19. Une grosse veine se trouve dans chaque mamelle : cela a la plus grande part dans l'intelligence (voy. note 13). 20. La saignée dissipe la strangurre. 21. Si les parties supérieures, la tête, sont en état d'orgasme, mondifier les plaies, faire vomir, faire suer. 32. Un cancer étant survenu à la suite d'un dérangement de ventre ou d'une toux, la bouche devient amère ; administrer l'élatérion ( suc du momordica elaterium, L. ), deux ou trois fois, à moins que l'individu ne soit grêle. Il faut à l'aide d'un bandage, appliquer de la fleur de cuivre, qu'on a calcinée jusqu'à ce qu'elle soit devenue rouge, et une éponge, à moins que l'individu ne soit grêle. 23. Pour l'inquiétude, le frisson, le bâillement, du vin, coupé avec moitié eau, ou du lait (Aph. vii,, 56). 24. Pour la douleur intense de l'oreille, appliquer une ventouse. 25. Toutes les souffrances des parties supérieures se dissipent, soit par une douleur aux hanches, soit par une douleur aux genoux, soit par l'asthme, quel que soit celui de ces phénomènes qui sur- 139 vienne. 26. Dans un iléus peu intense, donner beaucoup de vin pur, froid, peu à peu, jusqu'à ce qu'il survienne ou sommeil ou douleur aux jambes ; il se résout aussi par la fièvre ou par une dysenterie sans douleur ( De Crisib. ); si l'hypochondre est tendu, presser avec la main et donner un bain (Ep. iv, 45 et 56. v. Argument, p. 43). 37. Pour la paronychie, la noix de galle noire, dans du miel. 38. L'eau ayant été évacuée, donner à boire huit cotyles de lait (3 lit., 16); si le malade vomit et ne boit pas, donner du myttoton âcre (préparation où entrait de l'ail). 29. Pour faire concevoir une femme ; faire cuire des poulpes au-dessus de la flamme, les donner à manger demi-cuits, aussi chauds que possible, broyer du nitre d'Egypte, de la coriandre et du cumin, et faire des trocfhisques qui seront appliqués aux parties génitales. 30. Sî à la suite de l'ivresse il y a mal de tête, boire une cotyle (0 lit., 27) de vin pur; si le mal de tête tient à une autre cause, manger du pain aussi chaud que possible avec du vin (Aph. vii. 31. Si une fièvre provient non de la bile, non de la pituite, mais de fatigue ou de toute autre cause, faire chauffer beaucoup d'eau, puis pratiquer des affusions sur la tête (Aph. vii, 42), jusqu'à ce que les pieds soient en sueur; faire cuire de la farine aussi épaisse que possible, puis, quand les pieds sont en sueur, faire manger la farine en quantité et très-chaude, faire boire du vin pur, et, couvrant le malade de couvertures, le faire reposer à son aise ; ou bien qu'il mange deux ou trois têtes de narcisse par-dessus son dîner. 32. Quand une personne doit être prise de manie, cela est annoncé par ce signe : du sang se rassemble dans les mamelles ( Aph. v, 40 ).

FIN DU DEUXIEME LIVRE DES EPIDEMIES.
 

avicules, s'étend le long du rachis sur les parties