Hippocrate

HIPPOCRATE

TOME VIII

 

DE LA DENTITION  - ΠΕΡΙ ΟΔΟΝΤΟΦΥΙΗΣ

HIPPOCRATE

 

 

 

DE LA DENTITION.

ARGUMENT.

Cet opuscule est rédigé dans la forme aphoristique , et, tout court qu'il est, il témoigne que l'auteur avait étudié, non sans fruit, l'état des enfants à la mamelle et leurs maladies.

J'y remarque la proposition 7, relative à l'influence de la fièvre pour prévenir les convulsions. Les Hippocratiques ont en divers endroits consigné des propositions analogues ; et il faut rapprocher du passage actuel l'aphorisme IV, 57 : « La fièvre qui survient dans le spasme et le tétanos dissipe la maladie , » et le texte : « Chez une femme prise de spasme après l'accouchement, il est bon que la fièvre survienne (premier Livre des Maladies, § 7). »

Il est parlé d'ulcère aux amygdales, sans fièvre, avec fièvre et toux, empêchant la déglutition, rongeant les parties (νομαὶ, νεμόμενα), présentant une toile d'araignée, causant du danger, changeant la voix quand elles se portent à la luette et que le malade guérit; d'ulcérations à la gorge (φαρύγξ), plus graves, plus aiguës, et produisant la dyspnée. Que sont ces ulcérations? faut-il y voir des angines pseudo-membraneuses, qui, si longtemps, ont été prises pour des angines gangreneuses?

BIBLIOGRAPHIE.

MANUSCRITS.

2146 = C, 2255 = E, Cod. Serv. ap. Foes = L. Cod. Fevr. ap. Foes = Q'.

 

 

ΠΕΡΙ ΟΔΟΝΤΟΦΥΙΗΣ

1. Τὰ φύσει εὔτροφα τῶν παιδίων οὐκ ἀνάλογον τῆς σαρκώσεως  καὶ τὸ γάλα θηλάζει.

2. Τὰ βορὰ καὶ πολὺ ἕλκοντα γάλα οὐ πρὸς λόγον σαρκοῦται.

3. Τὰ πουλὺ διουρέοντα τῶν θηλαζόντων ἥκιστα ἐπιναύσια.

4. Ὁκόσοισι πολλὴ φέρεται ἡ κοιλίη καὶ εὐπεπτοῦσιν, ὑγιεινότερα· ὁκόσοισιν ὀλίγη, βοροῖσιν ἐοῦσι καὶ μὴ ἀνάλογον τρεφομένοισιν, ἐπίνοσα.

5. Ὁκόσοισι δὲ πουλὺ γαλακτῶδες ἀπεμεῖται, κοιλίη ξυνίσταται.

6. Ὁκόσοισιν ἐν ὀδοντοφυίῃ ἡ κοιλίη πλείω ὑπάγει, ἧσσον σπᾶ ται ἢ ὅτῳ ὀλιγάκις.

7. Ὁκόσοισιν ἐπὶ ὀδοντοφυίῃ πυρετὸς ὀξὺς ἐπιγίγνεται, ὀλιγάκις σπῶνται.

8. Ὁκόσα ὀδοντοφυεῦντα εὔτροφα μένει καταφορικὰ ἐόντα, κίνδυνος σπασμὸν ἐπιλαβεῖν.

9. Τὰ ἐν χειμῶνι ὀδοντοφυεῦντα, τῶν ἄλλων ὁμοίων ἐόντων, βέλτιον ἀπαλλάσσει.

10. Οὐ πάντα τὰ ἐπὶ ὀδοῦσι σπασθέντα τελευτᾷ· πολλὰ δὲ καὶ διασώζεται.

11. Τὰ μετὰ βηχὸς ὀδοντοφυεῦντα χρονίζει· ἐν δὲ τῇ διακεντήσει, ἰσχναίνεται μᾶλλον.

12. Ὁκόσα ἐν τῷ ὀδοντοφυέειν χειμῶνας ἔχει, ταῦτα καὶ προσεχόντως ἠγμένα ῥᾷον φέρει ὀδοντοφυίαν.

13. Τὰ διουρεῦντα πλέον ἢ διαχωρεῦντα πρὸς λόγον εὐτροφώτερα.

14. Ὁκόσοισιν οὐρεῖται μὴ πρὸς λόγον, κοιλίη δὲ πυκνῶς ὠμὸν ἐκ παιδίων παρηθεῖ, ἐπίνοσα.

15. Τὰ εὔυπνα καὶ εὔτροφα πουλὺ ἀναλαμβάνειν καὶ παράκειται οὐχ ἱκανῶς διῳκημένον.

16. Τὰ παρεσθίοντα ἐν τῷ θηλάζειν ῥᾷον φέρει ἀπογαλακτισμόν.

17. Τὰ πολλάκις παρηθεῦντα δίαιμον καὶ ἄπεπτον κατὰ κοιλίην, πλεῖστα τῶν ἐν πυρετῷ ὑπνώδεα.

18. Τὰ ἐν παρισθμίοις ἕλκεα ἄνευ πυρετῶν γιγνόμενα ἀσφαλέστερα.

19. Ὁκόσοισιν ἐν τῷ θηλάζειν τῶν νηπίων βὴξ προσίσταται, σταφυλὴν εἴωθε μείζονα ἔχειν.

20. Ὁκόσοισι ταχέως ἐν παρισθμίοις νομαὶ ἐφίστανται, τῶν πυρετῶν μενόντων καὶ βηχίων, κίνδυνος πάλιν γενέσθαι ἕλκεα.

21. Τὰ παλινδρομήσαντα ἐν ἰσθμίοις ἕλκεα τοῖσιν ὁμοίοισι κινδυνώδη.

22. Τοῖσι παιδίοισιν ἀξιολόγοις ἕλκεσιν ἐν παρισθμίοισι, καταπινομένων, σωτηρίας ἐστὶν, ὁκόσα δὴ μᾶλλον τῶν πρότερον μὴ δυναμένων καταπίνειν.

23. Ἐν παρισθμίοισιν ἕλκεσι, πουλὺ τὸ χολῶδες ἀνεμεῖσθαι ἢ κατὰ κοιλίαν ἔρχεσθαι, κινδυνῶδες.

24. Ἐν τοῖσιν ἐν παρισθμίοισιν ἕλκεσιν, ἀραχνιῶδές τι ἐὸν οὐκ ἀγαθόν.

25. Ἐν τοῖσιν ἐν παρισθμίοισιν ἕλκεσι μετὰ τοὺς πρώτους χρόνους διαῤῥεῖν φλέγμα διὰ τοῦ στόματος, πρότερον οὐκ ὂν, χρήσιμον, ὅμως ἀνακτέον· ἢν δὲ ἄρξηται ξυνδιδόναι, πάντως ἀσμενιστέον· τὸ δὲ μὴ οὕτως διαῤῥέον εὐλαβητέον.

26. Ῥευματιζομένοις παρίσθμια κοιλίη κατενεχθεῖσα πλείω λύει τὰς ξηρὰς βῆχας· παιδίοισιν ἀνενεχθέν τι πεπεμμένον πλείω λύει.

27. Τὰ πουλὺν χρόνον ἐν παρισθμίοις ἕλκεα ἀναυξῆ μένοντα ἀκίνδυνα πρὸ τῶν πέντε ἢ ἓξ ἡμερέων.

28. Τὰ πουλὺ γάλα τῶν θηλαζόντων ἀναλαμβάνοντα, ὡς τὸ πουλὺ ὑπνώδη.

29. Τὰ μὴ εὐτροφέα τῶν θηλαζόντων ἄτροφα καὶ δυσανάληπτα.

30. Ἕλκεα ἐν θέρει γιγνόμενα ἐν παρισθμίοις, χείρονα τῶν ἐν τῇσιν ἄλλῃσιν ὥρῃσιν· τάχιον γὰρ νέμεται.

31. Τὰ περὶ σταφυλὴν νεμόμενα ἕλκεα ἐν παρισθμίοισιν, σωζομένοισι τὴν φωνὴν ἀλλοιοῖ.

32. Τὰ περὶ φάρυγγα νεμόμενα ἕλκεα χαλεπώτερα καὶ ὀξύτερα, ὡς ἐπιπολὺ δύσπνοιαν ἐπιφέρει.

1. Les enfants ayant naturellement de l'embonpoint ne tètent pas en proportion de cet embonpoint.

2. Les enfants voraces et tirant beaucoup de lait ne prennent pas de l'embonpoint en proportion.

3. Les enfants à la mamelle qui urinent beaucoup sont le moins sujets aux vomissements.

4. Ceux qui ont d'abondantes évacuations alvines et digèrent bien, jouissent d'une meilleure santé ; ceux qui ont peu d'évacuations alvines, tout en étant voraces sans prendre de l'embonpoint en proportion, sont maladifs.

5. Chez ceux qui revomissent beaucoup de matière laiteuse, le ventre se resserre.

6. Ceux qui dans la dentition vont souvent du ventre, sont moins sujets aux convulsions que ceux qui vont peu.

7. Ceux chez qui dans la dentition survient une fièvre aiguë ont rarement des convulsions.

8. Pour ceux qui dans la dentition gardent de l'embonpoint, tout en étant somnolents, il y a danger d'être pris de convulsions.

9. Les enfants qui font leurs dents en hiver, tout étant égal d'ailleurs, s'en tirent mieux.

10. Tous les enfants pris de convulsions dans la dentition ne succombent pas ; beaucoup aussi réchappent.

11. Chez les enfants qui font leurs dents avec de la toux, le travail se prolonge ; ils maigrissent davantage au moment où la pointe perce.

12. Ceux chez qui la dentition est orageuse, conduits d'une manière convenable, supportent plus facilement le travail des dents.

13. Les enfants qui, en proportion, urinent plus qu'ils n'évacuent, ont plus d'embonpoint.

547 14. Les enfants qui n'urinent pas en proportion, niais dont le ventre rend, dès l'origine, fréquemment des matières crues, sont maladifs.

15. Aux enfants qui dorment bien et ont de l'embonpoint il est possible de prendre beaucoup de nourriture, même qui n'est pas suffisamment digérée.

16. Les enfants qui mangent pendant l'allaitement supportent plus facilement le sevrage.

17. Les enfants qui rendent souvent des selles sanguinolentes et crues, sont la plupart du temps assoupis dans la fièvre.

18. Des ulcérations aux amygdales, survenues sans fièvre, causent moins d'inquiétudes.

19. Les enfants qui sont pris de toux en tétant ont d'ordinaire la luette trop grande.

20. Chez les enfants chez qui il se forme promptement des ulcérations rongeantes, avec persistance de la fièvre et de la toux, il est à craindre que les ulcères ne se reproduisent.

21. Les ulcères, qui récidivent aux amygdales, avec les mêmes caractères, sont dangereux.

22. Chez les enfants qui ont des ulcérations considérables aux amygdales, s'ils avalent, c'est signe de salut, pour ceux surtout chez qui précédemment la déglutition était impossible.

23. Dans les ulcérations aux amygdales, rejeter par le vomissement ou évacuer par les selles beaucoup de matières bilieuses est dangereux.

549 24. Dans les ulcérations aux amygdales, la présence de quelque chose de semblable à une toile d'araignée n'est pas bonne.

25. Dans les ulcérations aux amygdales, l'écoulement, après les premiers temps, de phlegme par la bouche, écoulement qui n'existait pas d'abord, est utile; pourtant il faut le faire aller; si la rémission commence en même temps , c'est te qu'il y a de plus favorable; mais, quand il n'y a point d'écoulement de ce genre, il faut craindre.

26. Dans les fluxions sur les amygdales, des selles abondantes résolvent les toux sèches; l'évacuation, par le haut, de quelque matière cuite, résout encore mieux.

27. Les ulcérations aux amygdales, restant longtemps sans accroissement, sont sans péril avant les cinq ou six jours (vojr. note 4).

28. Les enfants à la mamelle qui prennent beaucoup de lait sont généralement assoupis.

29. Les enfants à la mamelle qui n'ont pas d'embonpoint sont atrophiques et reprennent difficilement.

30. Les ulcérations survenant aux amygdales en été sont pires que dans les autres saisons; car elles serpentent plus promptement.

31. Les ulcérations aux amygdales qui s'étendent à la luette, changent la voix chez ceux qui réchappent.

32. Les ulcérations qui serpentent vers la gorge sont plus pénibles et plus aiguës; elles causent la plupart du temps de la dyspnée.

FIN DE L'OPUSCULE SUR LA DENTITION.