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ALLER A LA TABLE DES MATIERES DE L'ALCHIMIE

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 


Introduction - Deuxième partie Troisième partie - Quatrième partie - Cinquième partie - Sixième partie

PREMIÈRE PARTIE

INDICATIONS GENERALES

I. i. — DÉDICACE

Regarde ce volume comme renfermant un bonheur secret, qui que tu sois qui est l’ami des Muses. Mais si tu veux en explorer les veines chargées d’or, qui sont habilement cachées; ouvre l’œil vif de l’esprit et élève-le vers les natures divines, avec une parfaite perspicacité; parcours ainsi ce très savant écrit, et trouves-y le trésor d’une connaissance supérieure, en cherchant et explorant la nature trois fois heureuse, la seule qui domine les natures d’une manière divine,[1] la seule qui enfante l’or brillant, celle qui fait tout; celle que seuls ont découverte par leur esprit inspiré des Muses, les amants de la gnose divine. Celui qui l’a inventée, je ne dirai pas qui il est. Admire l’intelligence, la sagesse de ces hommes divins, créateurs des corps et des esprits;[2] (Admire, dis-je) comment ils ont atteint la hauteur sublime de la gnose, de façon à animer, à tuer et à vivifier, à créer des figures et des formes étranges.[3]

O merveille! ô bien heureuse et souveraine matière ! Celui qui la connaît à fond et qui sait les résultats cachés sous ses énigmes, celui-là, oui, c’est l’intelligence digne de tout honneur, c’est l’esprit éminent de Théodore, qui s’enrichit d’une manière divine, lui le fidèle défenseur des princes. Il a rassemblé, il a fait entrer une collection étrange dans ce volume de conceptions savantes.

En le protégeant, Christ, souverain maître, tiens-le en ta garde!

Sur le Théodore auquel est adressée cette Dédicace.

L’indication de ce nom, qui se rapporte à un haut fonctionnaire de l’empire byzantin, est la seule que nous possédions sur la formation de la collection alchimique. Elle concerne une époque comprise entre Héraclius et le commencement du xie siècle, date du ms. de Venise; époque qui comprend celles des compilations de Photius et de Constantin Porphyrogénète (voir Origines de l’Alchimie, p. 98). — Le nom de Théodore est d’ailleurs trop répandu pour qu’on puisse espérer identifier, sans autre indice, le personnage actuel avec quelque byzantin, connu autrement dans l’histoire. Dans les ouvrages de Zosime, on trouve aussi, sous le titre de « Chapitres à Théodore », un résumé des sommaires de divers traités (Origines de l’Alchimie, p. 184). Stephanus écrit pareillement à un Théodore (Ideler, t. II, p. 208), lequel pourrait être notre personnage: il serait alors contemporain d’Héraclius.

I. ii. — LEXIQUE DE LA CHRYSOPÉE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE[4]

A

SEMENCE DE VÉNUS. — C’est l’efflorescence du cuivre.[5]

ALBATRE ou ALABASTRON. — C’est la chaux tirée des coquilles d’œufs, le sel des efflorescences,[6] le sel ammoniac,[7] le sel commun.

CHAUX D’HERMÈS. — C’est la chaux tirée des œufs,[8] sublimée par le vinaigre, et exposée au soleil;[9] elle est meilleure que l’or.

SEL EFFLORESCENT.[10] — C’est la mer, la saumure, la mousse du sel.

ÉCUME D’UNE ESPÈCE QUELCONQUE. — C’est le liquide mercuriel.

LIQUIDE ARGENTIN. — C’est la vapeur sublimée du soufre et du mercure[11]

ASÈM. — C’est l’ios provenant de la vapeur sublimée.[12]

FLEUR D’ACHAÏE. — C’est la laccha.[13]

FLEUR DU CUIVRE. — C’est la couperose, la chalcite,[14] la pyrite, le soufre blanc après traitement.

SEL. — C’est la coquille de l’œuf; le soufre est le blanc de l’œuf; la couperose en est le jaune.[15]

ANDRODAMAS. — C’est la pyrite et l’arsenic.[16]

CE QUE L’ON MET A PART. — C’est le son du blé.

VAPEUR SUBLIMÉE. — C’est l’eau du soufre et du molybdochalque.[17]

APHROSÉLINON (Écume d’argent). — C’est la comaris, la coupholithe.[18]

AMPHORE A VIN. — C’est un vase de terre cuite.

BAVE. — C’est le mercure tiré de l’argent et la pierre scythérite.

ÉJACULATION DU SERPENT. — C’est le mercure.[19]

INDESTRUCTIBLE. — Ce qui ne peut être volatilisé.

PIERRE D’AIGLE. — C’est la chrysolithe, le porphyre, la pierre pourprée de Macédoine et la pierre polychrome.

INCOMBUSTIBILITÉ. — C’est le blanchiment.

CUIVRE COUVERT D’OMBRE (ou obscurci). — C’est la fleur du cuivre.

CHANGEMENT DE NATURE. — C’est la teinture.[20]

SAUMURE. — C’est la chrysocolle.

ARGYROLITHE (Pierre d’argent). — C’est la sélénite.

TOUT MERCURE. — Se dit du mercure composé avec les trois soufres apyres.

NATIF (produit). — Se dit de ce qui est pur et non souillé. C’est, à proprement parler, ce qui est intact, non obscurci et brillant comme la fleur de l’or.

B

RENONCULE. — C’est la chrysocolle et la chrysoprase (aigue-marine).

BOL (ou masse pilulaire). — C’est le soufre cru.

BOSTRYCHITE. — C’est la pyrite, la pierre étésienne, la chrysolithe.

PIERRE DE TOUCHE. — C’est la pierre du mortier.

TEINTURE (ou trempe). — C’est le changement de nature.

TOUTES PLANTES JAUNES. — Ce sont les chrysolithes.

ORGE. — C’est le germe[21] de la bière.

G

LAIT DE LA VACHE NOIRE. — C’est le mercure extrait du soufre.[22]

TERRE (dite) ASTRITE. — C’est la pyrite, la terre de Chio, la Utharge, le soufre blanc, l’alun, la cadmie blanche, le mastic.[23]

TERRE D’ÉGYPTE. — C’est la terre à poterie.

TERRE DE SAXOS. — C’est l’arsenic et le soufre blanc.

LAIT DE TOUT ANIMAL. — C’est le soufre.

GYPSE. — C’est le mercure solidifié.

D

ROSÉE. — C’est le mercure extrait de l’arsenic.[24]

LITIÈRE. — C’est l’eau du mercure.

BILE DU SERPENT. — C’est le mercure extrait de l’étain (ou du cinabre; addition de BAL).

E

HELCYSMA. — C’est le plomb brûlé.[25]

ENCÉPHALE. — C’est la chaux des coquilles des œufs.

DECOCTION. — C’est la dispersion, le délaiement, le grillage.

ADJONCTION. — C’est l’agglomération attractive.

HUILE. — Répond aux fleurs[26] des teintures.

PULVÉRISATION COMPLITE. — C’est le blanchiment, la mutation, la réduction en mercure (des espèces BAL).

RAFFINAGE. — C’est l’extraction au moyen des liquides, c’est-à-dire la transmutation.

PIERRE ÉTSIENNE. — C’est la chrysolithe.

Z

PETIT LEVAIN. — C’est le soufre.

LEVAIN. — C’est la combinaison des corps métalliques avec la vapeur sublimée de l’échoménion[27] et avec la fleur du carthame.[28]

LIQUEUR TINCTORIALE. — C’est la couperose traitée suivant les règles (de l’Art., AL.)

H

DEMI-CORPS. — Ce sont les vapeurs sublimées.[29]

ÉCHOMÉNION.[30] — C’est la fleur de carthame.

ÉLECTRUM. — C’est la poudre (de projection) parfaite.

CHEVELURE DU SOLEIL. — C’est le soufre extrait de l’or.

DISQUE SOLAIRE. — C’est le mercure extrait de l’or.

Q

SOUFRE BLANC. — C’est la vapeur sublimée du mercure, fixée avec la composition blanche.

SOUFRE BLANC. — C’est la pierre chrysétésienne, l’hématite.

SOUFRE NON BRULE. — C’est la vapeur sublimée et le mercure.

SOUFRE LIQUIDE (ou fusible). — Ce sont les deux antimoines et La litharge.

EAU DE SOUFRE.[31] — Ce sont les blancs d’œufs coagulés (?) et le marbre travaillé.

RAMEAUX DES PALMIERS. — C’est le soufre blanc.

SOUFRE NON CALCINÉ — L’eau mêlée et blanchie, extraite de l’arsenic et de la sandaraque.[32]

SOUFRE NATIF. — C’est le safran tiré des liqueurs.

EAU DE SOUFRE. — Celle qu’on tire du plomb.[33]

EAU DE SOUFRE. — C’est celle que l’on extrait par dissolution de la chaux et de l’albâtre.

SOUFRE EN SUSPENSION.[34] — C’est une eau.

CORPS SULFUREUX. — Ce sont les minerais métalliques.

EAU DE SOUFRE. — C’est la décoction du plomb.[35]

EAU DE SOUFRE (pour le jaunissement, tirée de la sandaraque).[36] — C’est le vin aminéen, extrait de la chélidoine.

SOUFRE LAMELLEUX. — C’est l’arsenic (orpiment).

DEUX SOUFRES: ce ne sont pas des compositions; ils accomplissent l’œuvre divine.

LE MARBRE THÉBAÏQUE. — C’est la chaux des œufs; il est (appelé) aussi titanos; alun lamelleux — celui de Mélos est le soufre apyre.

L’EAU DE SOUFRE. — C’est notre vinaigre.

SOUFRE BLANC. — C’est le plomb après traitement.

SOUFRE. — C’est le cuivre après traitement.

I

IOS RACLÉ.[37] — C’est la vapeur sublimée et la chrysocolle (soudure d’or.

IOS. — C’est le jaunissement; l’eau de soufre natif; le comaris de Scythie; le pastel de l’Inde; la renoncule; la chrysoprase; la chrysocolle.

PIERRE SACRÉE. — C’est la chrysolithe.

PIERRE SACRÉE. — C’est le mystère caché (A E).

K

(SUBSTANCE) BRULÉE DE COPTOS. — C’est la lie, l’écume de l’argent.

FIENTE DE L’OR ET MINERAI D’OR, CHRYSAMMOS. — C’est la chrysolithe (pierre d’or).

ÉTAIN. — C’est le cinabre.

EAU DE CALAÏS.[38] — C’est l’eau de chaux.

CINABRE. — C’est la vapeur sublimée, obtenue par cuisson dans les marmites.[39]

CNOUPHION.[40] — C’est le chapiteau (de l’alambic).

FUMIE DES COBATHIA. — Ce sont les vapeurs de l’arsenic (sulfuré).[41]

COLLE ATTIQUE. — C’est la larme de l’amande.[42]

GOMME. — C’est le jaune (d’œuf).

CLAUDIANOS. — C’est la chaux des œufs, le peuplier noir et le cassia.[43]

COMARIS DE SCYTHIE. — C’est le soufre et l’arsenic, avec tous ses noms.

CADMIE. — C’est la magnésie.

HUILE DE RICIN. — C’est celle que l’on extrait des figuiers sauvages; car beaucoup la préparent ainsi.

CIRE SOLIDE. — Signifie les corps (métalliques) solides.[44]

SUBSTANCE BRULÉE. — C’est la substance blanchie.[45]

ROSEAU. — C’est le soufre.

COMARIS. — C’est l’arsenic.

SANG DE MOUCHERON.[46] — C’est l’eau d’alabastron après traitement.

L

CUIVRE D’OSEILLE.[47] — C’est le vinaigre.

PIERRE DE DIONYSIOS. — C’est la chaux.

PIERRE BLANCHE (leucolithe). — C’est la pyrite.

PIERRE QUI NEST PAS UNE PIERRE. — C’est la chaux et la vapeur sublimée, délayée avec du vinaigre.

PIERRE PHRYGIENNE.[48] — C’est l’alun.

ÉCAILLES DES COBATHIA. — Ce sont les (matières) sulfureuses, et surtout l’arsenic.

ORCANETTE. — C’est la fleur d’Achaïe.[49]

LITHARGE BLANCHE. — C’est la céruse.

CUIVRE BLANC. — C’est l’eau de soufre apyre.

TEINTURE BLANCHE. — C’est ce qui teint profondément et qui ne suinte pas.

PIERRE PHRYGIENNE. — C’est l’alun et le soufre.[50]

BLANC BRILLANT. — C’est ce qui pénètre profondément.

M

PLOMB. — C’est le semblable de la céruse.

MAGNÉSIE. — C’est le plomb blanc et la pyrite.[51]

MAGNÉSIE. — C’est le vinaigre non adouci, et l’extraction.

MAGNÉSIE. — C’est l’antimoine femelle[52] de Chalcédoine.

EMOLUENS (ou amalgames). — C’est toute matière jaune et amenée à perfection.[53]

NATURE UNE. — C’est le soufre et le mercure, après traitement différent.

NOIR INDIEN. — Est fait d’isatis et de chrysolithe.

MINIUM DE MONTAGNE. — C’est le misy jaune, avec celui qui coule tout seul.[54]

MIEL ATTIQUE ET PLOMB. — C’est l’eau divine.[55]

NOTRE PLOMB. — C’est celui qui se prépare avec les deux antimoines[56] et avec la litharge.

MOLYBDOCHALQUE. — C’est la soudure d’or.

MYSTERE DE TOUTE PIERRE MÉTALLIQUE. — C’est la pyrite.

GRANDE PLANTE. — C’est l’orge.

NUAGE NOIR. — C’est la vapeur sublimée et la pierre d’or.

N

NUAGE. — C’est la vapeur sublimée du soufre.

RACLURE DE LA PIERRE DE NAXOS. — C’est la matière à aiguiser des barbiers.[57]

NATRON. — C’est le soufre blanc qui zend le cuivre sans ombre.[58] La (même substance) se nomme aphronitron[59] et terre résineuse (ou fluidifiante).

NUÉE. — C’est l’obscurité des eaux, la vapeur sublimée, l’humidité vaporisée, le précipité qui reste en suspension (?).

X

VAPEUR JAUNE SUBLIMÉE DU CINABRE. — C’est la vapeur sublimée des substances sulfureuses et l’argent liquide.

PRÉPARATION JAUNE. — C’est le minerai de fer, traité par l’urine (et) le soufre [c’est aussi la cadmie, B A L].

O

COQUILLAGE ET OS DE SEICHE. — C’est la chaux des œufs.

SUC DE CALPASOS. — C’est la sève de cette plante.

AXONGE DE PORC. — C’est le soufre non brûlé.

VINAIGRE[60] COMMUN. — C’est celui qu’on obtient par la litharge et par la lie.

SUC DE TOUS ARBRES ET DE TOUTES PLANTES. — C’est l’eau divine[61] et le mercure.[62]

CE QUE TU SAIS. — C’est l’alun.

CUISSON. — C’est la décoction et le jaunissement.

OSIRIS. — C’est le plomb et le soufre.

VASE CYLINDRIQUE. — C’est (le mortier L et) le pilon.

P

POMPHOLYX.[63] — C’est la fumée de l’asèm.

FIXEZ. —Au Lieu de « renforcez.[64] »

CE QUI S’ÉVAPORE AU FEU. — C’est la vapeur sublimée du soufre.

PYRITE. — C’est le sory et la magnésie (et la pierre blanche, A).

MIEL COMPLET. — C’est l’eau de soufre.[65]

TEINTURE (PINOS). — C’est ce qui teint à l’extérieur.[66]

FIXATIONS. — Ce sont les opérations chimiques utiles.

POLYCHROME. — C’est la couleur de pourpre.

PORPHYRE. — C’est la pierre été slenne et l’androdamas.

DISSOLVANT UNIVERSEL. — C’est la vapeur sublimée qui émane de toutes choses, c’est-à-dire l’eau native.

FEUILLES QUI ENTOURENT LA COURONNE. — Ce sont la pyrite et La magnésie.

« AYANT AIGRI PRÉALABLEMENT ». — C’est: « ayant baigné dans le vinaigre.

« AYANT AIGRI FORTEMENT ». — C’est: s ayant passé au feu.

« AYANT TORRÉFIÉ AU SOLEIL ». — Cela se fait en 6 jours.

LIMON DE VULCAIN. — C’est l’orge.[67]

R

PURIFIANT. — C’est le natron jaune[68] et l’aphronitron.

REPHECLA.[69] — C’est le cyclamen.

LIMAILLE D’OR. — C’est la soudure d’or.

S

NÉNUPHARS DESSÉCHÉS. — Ce sont ceux qu’on tire des cours d’eau d’Egypte.

LIE. — C’est la sélénite et l’alun lamelleux.

SANDYX.[70] — C’est l’or.

ALUN. — C’est le soufre blanc et le cuivre sans ombre.

SANDARAQUE. — C’est le mercure extrait du cinabre.

LES (QUATRE) CORPS MFTALLIQUES. — Ce sont le cuivre, le plomb, l’étain et le fer. On en extrait le stibium en coquille.

CORPS INTERVENANT DANS LA COMBINAISON. — On les appelle caméléon: ce qui signifie les quatre métaux imparfaits.

STIBIUM. — C’est le coquillage ou la coquille.[71]

MUTATION ET RÉGÉNÉRATION. — C’est la calcination et le blanchiment.

ÉPONGE MARINE. — C’est la cadmie, la chrysolithe, la pierre sacrée, le mystère caché, la cendre de la paille, l’émeraude, l’émeril.

FER. — C’est le tégument de l’œuf.

T

TITANOS. — C’est la chaux de l’œuf.

NOM PROPRE DE LA COMPOSITION LIQUIDE. — C’est l’eau divine, tirée de la saumure, du vinaigre et des autres matières.

NOM PROPRE DE LA COMPOSITION SOLIDE. — Ce sont les quatre corps, appelés: le claudianos, le plomb, la pyrite, le mercure.

MERCURE, fixé au moyen des vapeurs sublimées blanchit le cuivre et fait l’or.

EAU SCYTHIQUE. — C’est le mercure.[72]

EAU DIVINE NATIVE. — C’est le mercure fixé avec les sels.

EAU DE CARTHAME. — C’est l’eau native du soufre.

EAU LUNAIRE. — Eau de cuivre [eau de sel, L], eau ignée, eau de verre, eau d’argent, eau de sandaraque, eau d’arsenic, eau de fleuve; c’est le nuage. A].

EAU FLUVIALE, EAU DE PLOMB. — C’est le soufre et le mercure.[73]

HYSSOPE. — C’est le lavage des laines en suint.

EAU DE MERCURE TINCTORIALE.[74] — C’est le mercure extrait du cinabre.

EAU DE VÉNUS, DE LUNE, D’ARGENT, DE MERCURE, ET EAU FLUVIALE. — C’est l’eau divine et le mercure.[75]

EAU DE SOUFRE NATIF. — C’est la composition blanche qui disparaît. EAU SIMPLE. — C’est celle que l’on fabrique avec les trois composés sulfurés, au moyen de la chaux,

EAU (EXTRAITE) DE L’ASEM.[76] — Elle est dite écume, rosée, aphroselinon liquide.

EAU DIVINE TIRÉE DU MERCURE. — Elle est appelée,[77] d’après Pétasius, bile de serpent.

EAU DIVINE FIXÉE PAR LES TRANSMUTATIONS. — C’est le mercure (que l’on extrait) du cinabre, c’est-à-dire la tétrasomie.[78]

F

LIE. — C’est le dépôt du vin, la chaux avantageuse pour les pourpres.[79]

ALGUE.[80] — C’est la teinture extérieure et brillante.

PRÉPARATION. — C’est la vapeur sublimée, composée au moyen du traitement.

« FAIS GRILLER ». — C’est-à-dire « Fais cuire ou jaunis ».

(TEINTURE) QUI (NE) PASSE (PAS). — C’est la véritable (?).

SCORIE DES LENTILLES. — C’est la couperose.

X

SCORIE DU CUIVRE. — C’est la couperose.

OR. — C’est la pyrite, la cadmie et le soufre.[81]

CHALEYDRION. — C’est l’or fabriqué et rouillé par les manipulations de fixation, faites au moyen du soufre.

CHRYSITIS.[82] — C’est la composition tirée des vapeurs sublimées.

CUIVRE MÉDICAL. — C’est le métal blanchi, le soufre et la céruse.

SUEURS DU CUIVRE. — C’est le jus de camomille.

CHRYSOCOLI.E ET EAU DE CUIVRE. — C’est le molybdochalque.[83]

LIQUEUR D’OR, CHÉLIDOINE, COQUILLE D’OR, IOS SANS OMBRE. — C’est le soufre blanc [ou bien le mercure fixé avec la composition blanche. A L].

COUPEROSE. — C’est le jaune de l’œuf.

PIERRE CHRYSÉTÉSIENNE. — C’est l’hématite.

CHALCOPYRITE PULGURANTE.[84] — C’est l’eau de soufre;[85] c’est le soufre tiré du mercure (L).

OR.[86] — Ce sont tous les fragments et les lamelles jaunis[87] et amenés à perfection.[88]

LIMAILLE D’OR, SOUDURE D’OR, FLEUR D’OR, LIQUEUR D’OR. — C’est la chrysitis, la coquille d’or, l’ios, le soufre et le mercure.

CUIVRE. — C’est la coquille des œufs.

OR CUIT. — Ce sont les vapeurs sublimées jaunes.

CHALKYDRION, ARGENT LIQUIDE, BILE DE TOUT ANIMAL. — C’est l’ios parfait, le soufre, le cuivre, l’électrum, lorsque leur éclat devient accompli et tourne au jaune et qu’ils se fixent; c’est le mercure (extrait) du cinabre.

CHÉLIDOINE. — C’est l’élydrion.

ON APPELLE OR: Le blanc, le sec, le jaune et les (matières) dorées, à l’aide desquelles on fabrique les teintures stables.[89]

CHRYSOCOLLE. — C’est le molybdochalque,[90] c’est-à-dire la composition complète.

SPHERE D’OR. — C’est le safran de Cilicie [ou bien l’arsenic et la sandaraque, B A L].

CHRYSOPHITE. — C’est la vapeur sublimée, après traitement avec le cuivre, pulvérisation et réduction en ios.

CUIVRE DE CHYPRE. — C’est le cuivre calciné et lavé; c’est le terme du blanchiment et le début du jaunissement.

MORCEAUX. — C’est ce qui est transformé quant à l’espèce.

PETIT MORCEAU. — Ce sont les cendres délayées dans l’eau, celles qui tapissent le fond du fourneau, à l’épaisseur d’un doigt.

SABLE (ou minerai). — C’est la chrysocolle.

CÉRUSE. — Est produite par le plomb.

OCRES, obtenues par un mélange de vin et d’huile, sont dites blâmables (ou falsifiées)?

MERCURE CRU. — C’est le mercure produit par le plomb [par le molybdochalque, L.].

OÏTIS (pierre d’œuf?). — Est nommée aussi Terenouthin et Chrysocolle.

OCRE ATTIQUE. — C’est le jaune de l’œuf.

OCRE ATTIQUE. — C’est l’arsenic.

ORICHLAQUE DE NICÉE. — C’est celui qu’on obtient par la cadmie.

Le Lexique alchimique, tel que nous venons de le reproduire, est tiré du manuscrit de Saint Marc (fin du xe ou commencement du xie siècle) il n’a guère été modifié dans les manuscrits postérieurs. Il est formé de portions diverses, ajoutées successivement, comme le prouvent par exemple les articles relatifs au soufre, à l’eau de soufre, à la magnésie, etc. Certains articles remontent jusqu’à la vieille tradition gréco-égyptienne, ainsi que le montrent les rapprochements (cités en note) avec la nomenclature prophétique de Dioscoride et du Papyrus de Leide. Les catalogues du blanc et du jaune, attribués à Démocrite (Origines de l’Alchimie, p. 155-156), lesquels formaient la base de la Chrysopée et de l’Argyropée, ainsi que les nomenclatures de l’œuf philosophique, paraissent représenter les premières formes de ce Lexique. Au moyen âge, il a pris une extension considérable et s’est enrichi d’une multitude de mots arabes, en même temps que les mots grecs disparaissaient en partie. On peut en voir une forme nouvelle dans le manuscrit 2419 de Paris, transcrit vers 1460 (v. Introd., p. 205). Plusieurs de ces Lexiques ont été rassemblés par Johnson dans la Bibliotheca Chemica de Manget (Genève, 1702), t. I, p. 217 à 291. Mais l’ouvrage de genre le plus utile à connaître et le mieux rédigé, est le Lexicon Alchemiœ, auctore Rulando (Francfort, 1612). Je l’ai cité fréquemment dans mon Introduction.

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I. iii. — SUR L’ŒUF Philosophique

Voici ce que les anciens disent sur l’œuf:[91]

1. Les uns (l’appellent) la pierre de cuivre, [les autres, la pierre d’Arménie, A]; d’autres, la pierre encéphale; d’autres, la pierre étésienne; d’autres, la pierre qui n’est pas une pierre;[92] d’autres, la pierre égyptienne; d’autres, l’image du monde.[93]

2. La coquille de l’œuf, c’est la partie[94] crue, le cuivre, l’alliage de fer et de cuivre, l’alliage de plomb et de cuivre et (plus généralement) les corps[95] métalliques solides.

3. La coquille calcinée signifie: la chaux vive, l’arsenic, la sandaraque, la terre de Chia, la terre astérite,[96] la sélénite,[97] l’argent cuit, l’antimoine de Coptos, la terre de Samos, la terre convenable, la terre Cimolienne, La terre brillante, le bleu[98] et l’alun.[99]

4. Les parties liquides de l’œuf sont dites: les parties séparées, l’ios et l’ios du cuivre, l’eau verte de cuivre, l’eau du soufre natif, la liqueur de cuivre, la préparation de cuivre à apparence de miel, la vapeur sublimée, les corps réduits en esprits,[100] la semence universelle. (Ces parties liquides) reçoivent encore beaucoup d’autres dénominations.

5. Le blanc de l’œuf s’appelle la gomme, le suc du figuier, le suc du mûrier et celui du tithymale.

6. Le jaune de l’œuf s’appelle le misy, le cuivre, la couperose de cuivre, la couperose cuite, l’ocre attique, le vermillon du Pont, le bleu, la pierre d’Arménie, le safran de Cilicie et la chélidoine.

7. Le mélange de la coquille des œufs et de l’eau préparée avec la chaux vive, c’est ce que l’on appelle la magnésie et les corps (métaux) de la magnésie, l’alliage de plomb et de cuivre, notre argent,[101] l’argent commun, la céruse.

8. Le blanc, on l’appelle l’eau de la mer, parce que l’œuf est rond comme l’océan; l’eau d’alun, l’eau de chaux, l’eau de cendre de chou, l’eau de chèvre[102] des anciens. (Prendre l’eau dans le sens du lait.)

9. La liqueur jaune, on l’appelle le soufre natif, le mercure, celui qui est dit (extrait) du cinabre; l’eau du natron roux, l’eau du natron jaune, le vin Aminien.

10. La composition jaune s’appelle l’or et l’électrum en décomposition, la teinture d’or, la teinture d’argent[103] extraite des citrons, celle qu’on extrait de l’arsenic et de l’eau du soufre apyre. De même que le citron présente la couleur jaune à l’extérieur, et, à l’intérieur, la saveur acide; de m&ne aussi, l’eau tirée de l’arsenic. L’eau du soufre apyre est le vinaigre des anciens.

11. Le blanc de l’œuf[104] s’appelle mercure, eau d’argent, cuivre blanc, vapeur sublimée blanche, ce qui se volatilise au feu, soufre excellent, eau de soufre natif, écume marine, eau fluviale, rosée, miel attique, lait virginal, lait coulant de lui-marne, eau de plomb, ios de cuivre, ferment irrésistible, nuage, soif ardente, astre suspendu de la vapeur sublimée.

12. Quant à toi, aie ceci dans l’esprit: la nature se réjouit de la nature; la nature maîtrise la nature; la nature triomphe de la nature. C’est elle qui, mélangée d’en haut, accomplit le mystère cherché et tiré d’un seul (corps). — Ces phrases signifient que les sulfureux sont maitrisés par les sulfureux, les humides par les humides correspondants. — Si les corps ne perdent pas l’état corporel et si les corps ne reprennent pas l’état corporel,[105] ce qui est attendu ne se réalisera pas.

13. Il y a deux[106] compositions opérées par les corps métalliques et par les eaux divines et les plantes; elles transmutent la matière, celle que tu trouveras en poursuivant la chose cherchée. Si deux ne deviennent pas un, et trois un, et toute la composition une, le but cherché ne sera pas atteint.

FIN DE L’ŒUF

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I. iv. — NOMENCLATURE DE L’ŒUF[107]

Nomenclature de l’Œuf: c’est le mystère de l’art.

1. On a dit que l’œuf est composé de quatre éléments, parce qu’il est l’image du monde et qu’il renferme en lui-même les quatre éléments. On l’a nommé aussi « pierre que fait tourner la lune », pierre qui n’est pas pierre, pierre d’aigle et cerveau d’albâtre.[108]

2. La coquille de l’œuf est un élément semblable à la terre, froid et sec; on l’a nommée cuivre, fer, étain, plomb.[109]

Le blanc d’œuf est l’eau divine; le jaune d’œuf est la couperose; la partie huileuse est le feu.

3. On a nommé l’œuf la semence, et sa coquille, la peau; son blanc et son jaune, la chair; sa partie huileuse, l’âme; sa partie aqueuse, le souille ou l’air.

4. La coquille de l’œuf, c’est ce qui élève ces choses hors du fumier[110] pendant dix jours. Délayez-la, avec l’aide de Dieu, dans du vinaigre; plus Vous la broyez, plus vous faites œuvre utile. Lorsque vous aurez battu la composition pendant huit jours, vous ferez fermenter; et vous préparerez la poudre sèche. Lorsque vous aurez accompli ce travail, jetez-y du mercure, et si vous n’obtenez pas la teinture du premier coup, répétez une seconde et une troisième fois.

5. On a nommé d’abord le jaune de l’œuf: ocre attique, vermillon du Pont, natron d’Égypte, bleu d’Arménie,[111] safran de Cilicie, chélidoine; le blanc de l’œuf délayé avec l’eau de soufre est le vinaigre, l’eau d’alun, l’eau de chaux, l’eau de cendres de chou, etc.

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I. v. — LE SERPENT OUROBOROS

1. Voici le mystère: Le serpent Ouroboros (mordant sa queue), c’est la composition qui dans son ensemble est dévorée et fondue, dissoute et transformée par la fermentation.[112] Elle devient d’un vert foncé, et la couleur d’or en dérive. C’est d’elle que dérive le rouge appelé couleur de cinabre: c’est le cinabre des philosophes.[113]

2. Son ventre et son dos sont couleur de safran; sa tête est d’un vert foncé; ses quatre pieds constituent la tétrasomie;[114] ses trois oreilles sont les trois vapeurs sublimées.

3. L’Un fournit à l’Autre son sang;[115] et l’Un engendre l’Autre. La nature réjouit la nature; la nature charme la nature; la nature triomphe de la nature; et la nature maîtrise la nature;[116] et cela non pas pour telle (nature) opposée à telle autre, mais pour une seule et même nature,[117] (procédant) d’elle-même par le procédé (chimique), avec peine et grand effort.

4. Or toi, mon ami très cher, applique ton intelligence sur ces matières et tu ne tomberas pas dans l’erreur; mais travaille sérieusement et sans négligence, jusqu’à ce que tu aies vu le terme (de ta recherche).

5. Un serpent est étendu, gardant ce temple (et) celui qui l’a dompté; commence par le sacrifier, puis écorche-le, et après avoir pris sa chair jusqu’aux os, fais en un marchepied à l’entrée du temple; monte dessus et tu trouveras là l’objet cherché. Car le prêtre, d’abord homme de cuivre, a changé de couleur et de nature et il est devenu un homme d’argent; peu de jours après, situ veux, tu le trouveras changé en un homme d’or.[118]

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I. vi. — LE SERPENT

1. Voici le mystère: le serpent Ouroboros, c’est-à-dire la dissolution des corps effectuée par son opération.

2. Les lumières[119] des mystères de l’art, c’est la teinture en jaune.

3. Le vert du serpent, c’est l’iosis, c’est-à-dire sa fermentation; ses quatre pieds, c’est la tétrasomie employée dans la formule de l’art; ses trois oreilles, ce sont les trois vapeurs et les douze formules; son ios,[120] c’est le vinaigre.

4. Or toi, mon ami très cher, applique ton intelligence sur ces matières.

5. Un serpent est étendu, gardant le temple (et) celui qui l’a dompté. (La suite comme au § précédent.)

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I. vii. — INSTRUMENT D’HERMÈS TRISMÉGISTE[121]

1. Pour l’amour de l’art, exposons la (méthode) indiquée par Hermès. Il conseille de compter depuis le lever du Chien,[122] c’est-à-dire depuis Epiphi, 25 juillet, jusqu’au jour où le malade est alité, et de diviser le nombre ainsi obtenu par 36. Maintenant, voyez le reste dans le tableau ci-dessous.

2. La lettre Z (xwn) désigne la vie; Q, (qanatoV) la mort; K, (kindunoV) le danger.[123]

 

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I. viii. — LISTE PLANÉTAIRE DES MÉTAUX[124]

LES MINERAUX[125]

1° Saturne: Plomb; litharge; pierres de miel; pierres gagates;[126] claudianos[127] et autres substances analogues.

2° Jupiter: Etain; corail;[128] toute pierre blanche; sandaraque; soufre et autres substances analogues.

3° Mars: Fer; pierre d’aimant; pséphis;[129] pyrites rousses[130] et substances analogues.

4° Soleil: Or; escarboucle; hyacinthe; diamant (?);saphir et substances analogues.

5° Vénus: Cuivre; perle; onyx; améthyste; naphte; poix; sucre; asphalte; miel; gomme) ammoniaque; encens.

6° Mercure: Emeraude; jaspe; chrysolithe; hésychios;[131] mercure; ambre; oliban et mastic.

7° Lune: Argent; verre; antimoine; cuir; chandra;[132] terre blanche et substances analogues.

La liste transcrite dans R, c’est-à-dire dans le manuscrit 2419 (traité d’Albumazar); Introd., p. 79 et 206, mérite une attention particulière. Elle répond à une tradition astrologique plus complète et plus ancienne, remontant probablement aux Chaldéens; car elle est encadrée entre une liste de plantes et une liste d’animaux, également consacrées aux Planètes.[133] Un certain nombre de noms de pierres précieuses (saphir, sardoine, jaspe, chrysolithe, perle), de minéraux (pierre d’aimant, litharge), d’alliages (claudianos, asèm ou diargyros), sont transcrits en caractères hébraïques, comme si l’on avait voulu en interdire la connaissance aux gens non initiés: c’est l’indice d’une vieille tradition mystique.

L’ordre des corps est parfois plus naturel: le sucre, par exemple, n’étant pas interposé entre la poix et l’asphalte, comme dans les manuscrits alchimiques, mais se trouvant à côté de son congénère, le miel.

Le mercure (métal) est placé tout à la fin de la liste de la planète Hermès; ce qui accuse l’addition de ce métal à une liste plus ancienne, où l’émeraude, mise à la suite du nom de la planète, jouait le rôle d’un métal, comme le mafek égyptien (Origines de l’Alchimie, p. 220, 234). L’existence de cette liste antérieure est indiquée plus nettement encore par les mots ajoutés: les Persans attribuent à cette planète (au lieu du mercure) l’étain. — De même, dans la liste des matières attribuées à la planète Jupiter, après le mot Etain, on lit: « Les Persans attribuent à cette planète (au lieu de l’étain) le métal argentin »; ce qui signifie l’asèm ou électrum. Il y a là une indication très remarquable des changements survenus dans les attributions des métaux aux planètes, après que l’asèm ou électrum eut disparu de la liste des métaux, vers le vie ou viie siècle de notre ère (v. Introd., p. 81 à 85).

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I. ix. — NOMS DES FAISEURS D’OR[134]

1. Connais, mon ami, les noms des faiseurs d’or:

Platon, Aristote, Hermès, Jean le grand prêtre dans la divine Evagie;[135] Démocrite, Zosime, le grand Olympiodore, Stephanus le philosophe, Sophar le Persan, Synésius, Dioscorus le prêtre du grand Sérapis à Alexandrie, Ostanès l’Egyptien, Comarius l’Egyptien, Marie, Cléopâtre la femme du roi Ptolémée,[136] Porphyre, Epibechius,[137] Pélage, Agathodémon, Héraclius l’empereur, Théophraste, Archélaüs, Pétasius,[138] Claudien, le philosophe anonyme, le philosophe Menos,[139] Pauséris, Sergius.

2. Ce sont là les maîtres partout célèbres et œcuméniques, les nouveaux exégètes de Platon et d’Aristote.

3. Les pays où l’on accomplit cette œuvre divine sont: l’Egypte, la Thrace, Alexandrie, Chypre et le temple de Memphis.[140]

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I. x. — NOMS DES VILLES

Sur la pierre métallique; en quels lieux elle est préparée.[141]

1. Il faut connaître en quels lieux de la terre de Thébalde se prépare la paillette métallique: Cléopolis (Héracléopolis); Alycoprios (Lycopolis); Aphrodite; Apolenos (Apollinopolis); Eléphantine.

2. La pierre métallique ressemble au marbre; elle est dure, et les hommes qui, dans les lieux précités en font l’extraction avec beaucoup de peine, la préparent à l’intérieur (de la terre); ils portent des lampes..., et lorsqu’ils trouvent un filon, ils l’occupent. Leurs femmes broient (la pierre) et en font mouture.

3. Lorsque, après avoir réduit le minerai en poudre, ils l’ont étalé sur des tables garnies de rainures contrariées et disposées en pente douce, ils y font couler de l’eau; la partie pulvérisée, légère et inutile, est entraînée par l’eau, tandis que la partie utile, retenue par son poids, est recueillie dans les rainures des planchettes. Alors, pour la cuisson, ils resserrent le dépôt, le placent dans un vase de terre cuite et, faisant un mélange selon la formule,[142] ils lutent le vase, et le font chauffer sur un fourneau, pendant cinq jours et cinq nuits; le vase a une issue pour l’extraction (des produits).

Un Traité des Poids et Mesures, attribué à Cléopâtre, se trouve dans la plupart des manuscrits alchimiques grecs. Il a été imprimé d’abord par H. Etienne, au début de son Thesaurus Grœcœ linguœ, puis reproduit, discuté, commenté par les auteurs qui se sont occupés des mesures antiques, par Hultsch en particulier ce qui m’a paru en rendre la réimpression superflue.

Je crois au contraire utile de reproduire ici la liste des mois égyptiens, avec traduction latine grécisée, d’après le manuscrit A, fol. 280; en mettant en regard les noms des mois coptes actuels, qui montrent la permanence des vieilles traditions. (Je les ai tirés de l’Annuaire du Bureau des Longitudes, pour 1886, p. 24.)

 

NOMS ANCIENS

NOMS LATINS GRECISES

NOMS COPTES MODERNES

Phamenoth

Martios (Mars)

Barmhat.

Pharmouthi

Aprilios (Avril)

Barmudeh.

Pachon

Maïos (Mai)

Bachones.

Payni

Junios (Juin)

Bawne.

Epiphi

Julios (Juillet)

Abib.

Mesori

Augustos (Août)

Mesori.

Thoth

Septevrios (Septembre)

Tut (7e mois de l’année).

Phaophi

Octobrios (Octobre)

Bobeh.

Athyr

Noevrios (Novembre)

Hatur.

Chiak

Decevrios (Décembre)

Koyhak.

Tybi

Januarios (Janvier)

Tubeh.

Méchir

Fevruarios (Février)

Amchir.

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I. xi. — SERMENT

1. Je te jure,[143] mon honorable initié, par la bienheureuse et vénérable Trinité, que je n’ai rien révélé des mystères de la science qui m’ont été transmis par elle, dans les retraites secrètes de mon âme: toutes les choses dont je tiens la connaissance de la Divinité, relativement à l’art, je les ai déposées sans réserves dans mes écrits, en développant la pensée des anciens d’après mes propres réflexions.

2. Toi-même, aborde tous ces écrits dans un esprit de piété et de prudence; si nous avons dit quelque chose d’erroné, par ignorance, mais sans mauvaise intention, corrige nos fautes dans ton intérêt et dans l’intérêt des lecteurs fidèles à Dieu, exempts de ma lice et honnêtes, qualités qui sont en vérité difficiles à rencontrer.[144] Salut! au nom de la sainte et consubstantielle Trinité; je veux dire le Père, le Fils et le Saint-Esprit.[145] La Trinité dans l’unité, c’est le Fils, qui s’est incarné sans péché parmi les hommes, pour la glorification de la dyade,[146] à laquelle il participe lui-même; il a revêtu la nature humaine, tout en demeurant irréprochable; la voyant sujette à faillir, il l’a redressée.

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I. xii. — (SERMENT) DU PHILOSOPHE PAPPUS[147]

1. Je te jure par le grand serment, qui que tu sols: j’entends le Dieu unique, par l’espèce et non par le nombre, celui qui a fait le ciel et la terre et le quaternaire[148] des éléments et les substances qui en dérivent; ainsi que nos âmes rationnelles et intelligentes, en les harmonisant avec le corps; le dieu que portent les chars des chérubins, et que célèbrent les légions des anges.

2. Quelques-uns[149] ont délayé le jaune d’œuf[150] avec les liquides du même genre, jetant une cotyle[151] d’eau dans une once du corps (en question); après avoir renfermé (ce mélange), ils l’ont soumis à l’action des étuves; l’opération accomplie, ils ont enlevé l’ios; — après l’avoir exposé à l’air, ils l’ont incorporé à la cire et au soufre. Ayant ainsi soumis le mélange à l’action de la chaleur, pour parfaire l’opération dans des étuves régulières, c’est-à-dire par des dissolutions ou des cuissons, ils ont déposé le produit solide dans des vases de verre, suspendus dans un local chaud et recevant de préférence la lumière du côté du levant, ou du couchant et du midi, plutôt que du nord; ainsi que l’a prescrit en détail Stephanus, très aimé de Dieu, et comme nous l’avons exposé en abrégé dans notre traité dédié à Moise, le trois fois bienheureux.

3. Ainsi nous avons bien composé notre écrit. En effet, situ vois que le liquide s’étend vers le nord, comme il est dit dans le discours sur l’eau de soufre natif, alors hâte-toi de le corriger en délayant avec la saumure, le natron, l’antimoine, la couperose destinée à l’affinage.[152] — Il voulait désigner par là la mortification du produit[153] et l’accomplissement de l’œuvre exposée dans tout son discours.[154]

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I. xiii. — ISIS A HORUS

(1ère RÉDACTION)

Isis la Prophétesse[155] à son fils.[156]

1. Isis, la prophétesse à son fils Horus: (Tu devais t’éloigner, mon enfant, et aller combattre contre l’infidèle Typhon, pour le trône de ton père. Moi-même m’étant rendue à Hermonthis, ville (où l’on cultive) l’art sacré de l’Égypte,[157] j’y ai passé un certain temps. D’après le cours des circonstances, et la révolution nécessaire du mouvement des sphères,[158] il arriva que l’un des anges qui résident dans le premier firmament, m’ayant contemplée d’en haut,[159] voulut s’unir à moi.[160] Il s’avança, se disposant à en venir à son but: mais je ne lui cédai point, voulant apprendre de lui la préparation de l’or et de l’argent. Comme je l’interrogeais là-dessus, il me dit qu’il ne lui était pas permis de s’expliquer à cet égard, vu la haute importance de ces mystères, mais que le jour suivant, il viendrait un ange plus grand, l’ange Amnaél,[161] et celui-là serait en état de me donner la solution de la question.

2. Et il me dit que celui-là porterait un signe sur sa tête[162] et qu’il me montrerait un petit vase non enduit de poix, rempli d’eau transparente. Il (ne) voulut (pas) révéler la vérité.

3. Le jour suivant, lorsque le soleil était au milieu de sa course, apparut l’ange Amnaél, plus grand que le premier; pris du même désir à mon égard; il descendit vers moi, il ne resta pas immobile, mais se rendit en hâte au lieu où je me tenais; et moi je ne cessai pas de m’informer de la question.

4. Et comme il tardait (à me répondre), je ne me livrai point, mais je contins son désir jusqu’à ce qu’il m’eût fait voir le signe qu’il avait sur la tête et qu’il m’eût transmis sans réserve et avec sincérité les mystères que je cherchais.

5. Enfin, il me montra le signe et commença la révélation des mystères; proférant des serments,[163] il s’exprima ainsi: Je te le jure par le ciel, la terre, la lumière et les ténèbres; je te le jure par le feu, l’eau, l’air et la terre; je te le jure par la hauteur du ciel, par la profondeur de la terre et du Tartare; je te le jure par Hermès, par Anubis, par les hurlements du Kerkoros,[164] par le serpent qui garde le temple;[165] je te le jure par le bac et par le nocher de l’Achéron; je te le jure par les trois Nécessités (Parques),par les Fouets (Furies), par l’Épée.

6. Après tous ces serments, il me demanda de ne (rien) communiquer à qui que ce fût, excepté à mon fils chéri et légitime, afin que toi-même tu fusses lui et que lui fût toi.[166] Ainsi donc, observe en passant, interroge l’agriculteur Acharantos[167] et apprends de lui quelle est la semence et quelle est la moisson, et tu sauras que celui qui sème le blé récolte du blé, que celui qui sème de l’orge récolte de l’orge.

7. Quand tu auras, mon enfant, entendu ces choses, par manière de préambule, considères-en toute la création et la génération, et sache que l’homme sait engendrer l’homme, le lion engendre le lion, et le chien engendre le chien. S’il arrive qu’un être soit produit contrairement à la nature, c’est un monstre qui est engendré et il n’a pas de consistance.[168] La nature charme la nature, et la nature triomphe de la nature.

8. Les adeptes ayant participé à la puissance divine, et ayant réussi par l’assistance divine, éclairés par l’effet de la demande (d’Isis);[169] ils firent des préparations avec certains minerais métalliques, sans se servir d’autres substances (non convenables). Ils réussirent ainsi au moyen de la nature substantielle à triompher de la matière employée dans la préparation.[170]

En effet, de même que j’ai dit précédemment que le blé engendre le blé et que l’homme sème l’homme; de même aussi l’or sert à la moisson de l’or, et généralement le semblable, à celle de son semblable.[171] Maintenant le mystère a été révélé.

9. Prenant du mercure, fixe le:[172] soit avec la terre bolaire, ou avec le métal de la magnésie, ou avec le soufre; et garde-le: c’est l’amalgame fusible.[173]

Mélange des espèces : plomb facilement fusible (amalgame), 1 partie; pierre blanche, 2 parties; pierre crue (ou entière),[174] 1 partie; sandaraque[175] jaune, 1 partie; renoncule,[176] 1 partie; mélange tout cela avec du plomb pris en masse, et fais fondre par trois fois.

10. Mélange de la préparation blanche, laquelle est le blanchiment de tous les corps (métalliques).[177] Prends 1 partie de mercure blanchi avec addition de cuivre[178] et prenez 1 partie de magnésie, désagrégée par les eaux (chimiques); 1 partie de lie de vin, traitée par le jus de citron; 1 partie d’arsenic,[179] délayé avec l’urine d’un enfant impubère; 1 partie de cadmie; 1 partie de pyrite, cuite avec de la litharge; 1 partie de céruse, cuite avec du soufre; 2 parties de litharge, cuite avec de la chaux; 1 partie de cendres de cobathia.[180] Délaie tout cela avec du vinaigre blanc très fort et, après avoir fait sécher, lu obtiendras la préparation blanche.[181]

11. Ensuite,[182] prenant du cuivre et du fer, fais-les fondre, puis jettes-y peu à peu les substances que voici, pulvérisées: soufre, 1 partie; magnésie, 10 parties; jusqu’à ce que le fer devienne bien ductile. Après avoir broyé, mets de côté.

12. Prenant[183] un peu de cuivre rendu ductile par la chaleur, fais-en fondre 4 parties, et jettes-y 1 partie de fer broyé,[184] en l’ajoutant peu à peu et l’agitant, jusqu’à ce que le fer et le cuivre fassent un alliage.

Puis, prenant de cet alliage le poids d’une livre, fais-le fondre, en y projetant 3 onces de la préparation blanche, (ajoutée) peu à peu, jusqu’à ce que la matière broyée devienne blanchâtre. Puis, en la prenant au sortir du creuset, ajoutes-y du mercure: s partie pour 2 parties du mélange; donne-lui l’épaisseur d’un ongle. Si le métal n’est pas tout à fait ductile, fais le fondre de nouveau, et il deviendra mou comme la cire.[185]

13. Ensuite, après avoir préparé une liqueur pour la dorure,[186] une liqueur de coquille d’or,[187] sans couperose, ni résidu de creuset, place les lames dans un vase de verre, mets à part pendant 35 jours, jusqu’à ce que le dépôt soit rassemblé. Puis, enlève et garde le produit.[188]

14. Ensuite,[189] prends la préparation blanche obtenue au moyen du mercure, de la magnésie, de la lie de vin, de l’arsenic, de la cadmie, de la pyrite et de la céruse; prends aussi du mercure, mêles-y la liqueur du sidérochalque et les espèces susdites. Que la liqueur surnage la préparation de l’épaisseur de deux doigts; laisse macérer pendant quinze jours à l’ombre, et conserve le dépôt.

15. Lorsque tu veux blanchir quelqu’un des corps métalliques,[190] procède ainsi: prenant du mercure, de la lessive de chaux, de l’urine, du lait de chèvre, du natron et du sel, délaie et blanchis.

16. On sait pareillement que les choses qu’il me reste à expliquer,[191] c’est-à-dire les diplosis, les teintures et tous les traitements, tendent à un seul et même sens, à une seule et même œuvre. Comprends donc, mon enfant, le mystère de la préparation de la veuve.[192]

17. Voici comment on élève la vapeur sublimée:[193] prends de l’arsenic,[194] fais-le bouillir dans l’eau, et le mettant dans un mortier, pile-le avec le stachys et un peu d’huile; mets le matras et la fiole[195] sur des charbons. Au-dessus de l’entrée (du fourneau?) dispose l’appareil, jusqu’à ce que la vapeur s’en aille. Traite la sandaraque de la même façon.

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I. xiv. — LES MOEURS DU PHILOSOPHE

Quelles doivent être les qualités morales de celui qui poursuit l’étude de la science.[196]

Celui qui poursuit l’étude de la science doit premièrement aimer Dieu et les hommes, être tempérant, désintéressé, repousser le mensonge, toute fraude, toute mauvaise action, tout sentiment d’envie, être enfin un sincère et fidèle enfant de la sainte, consubstantielle et coéternelle Trinité.[197] Celui qui ne possède pas ces belles qualités, agréables à Dieu, ou qui ne s’efforce pas de les acquérir, celui-là se trompera lui-même, en voulant atteindre les choses inaccessibles; il ne fera que se nuire à lui-même.

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I. xv. — SUR L’ASSEMBLÉE DES PHILOSOPHES

1. Les philosophes envoyèrent les uns chez les autres en vue de former une réunion, attendu qu’une querelle et un grand trouble les avait assaillis; ce trouble venait de l’erreur qui s’est abattue sur le monde en ce qui concerne les natures, les corps,[198] les esprits,[199] touchant la question de savoir si c’est au moyen de plusieurs espèces, ou d’une seule, que s’accomplit le mystère.[200]

2. Le philosophe, répondant clairement des choses connues d’eux, s’exprime ainsi: Il n’appartient pas à ceux de notre race,[201] provenant d’une seule espèce, de nous reprocher nos livres et de nous jeter des Imprécations à la tête. Relativement à la teinture de l’or que l’on veut obtenir, voici ce qui m’a été indiqué par les gens du métier: SI quelqu’un vient à exposer les enseignements relatifs à la multiplicité-des espèces, il est dans l’erreur; car le but poursuivi est autre. Le fourneau est unique, unique le chemin à suivre, unique aussi l’œuvre.

3. Rien ne conduira au but (même au prix de 50 deniers).[202] Mais le seigneur Dieu l’a livré (gratuitement), à cause des mendiants et des désespérés.

4. Le philosophe parle ainsi: Prends dans les chairs[203] la partie jaune, car c’est la meilleure parmi les produits macérés;[204] et prends la pierre; mets sur le feu, et aussitôt après, dans l’eau; puis reprends cette pierre, ainsi qu’une partie des chairs macérées, et mets (le tout) dans un fourneau solide, destiné à faire le verre. Prends l’huile qui surnage la pierre,[205] et (alors) la pierre demeure à l’état de verre. En prenant le même vinaigre, on possède le vinaigre des philosophes.[206]

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I. xvi. — SUR LA FABRICATION DE L’ASEM.[207]

1. Prenez du Plomb fusible,[208] tiré des minerais lavés. Le Plomb fusible est très compact. On le fond à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’il devienne asèm. Après avoir obtenu l’asèm, si vous voulez le purifier, projetez dans le creuset du verre de Cléopâtre et vous aurez de l’asèm pur. Car le plomb fusible fournit beaucoup d’asèm.[209] Chauffez le creuset sur un feu modéré et pas très fort.

2. Fabrication de l’asèm. — Prenez de l’étain,[210] fondez-le, et après cinq fusions, jetez du bitume à sa surface dans le creuset. Chaque fois que vous le refondrez, coulez-le dans du sel ordinaire, jusqu’à ce qu’il devienne un asèm parfait et abondant. Si vous voulez l’employer pour un travail d’Eglise,[211] opérez entre le moment de la fusion et celui du durcissement.

3. Fabrication de l’asèm. — On le tire du plomb ordinaire purifié; comme il est dit sur la stèle d’en haut. Il faut savoir que cent livres de plomb ordinaire fournissent dix livres d’asèm.

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I. xvii. — FABRICATION DU CINABRE

1. On met dans un mortier une livre de soufre apyre et deux livres de mercure; on les broie ensemble pendant un jour. On introduit le tout dans un alambic de verre; on en ferme l’orifice avec un lut charbonneux, capable de résister au feu, épais de trois doigts. On soumet ce vase à l’action du feu, pendant 6 à 9 heures. Après ce traitement, vous trouverez une masse agglomérée, d’apparence ferrugineuse. Broyez-la à plusieurs reprises avec de l’eau, pour obtenir une couleur dorée. Car plus vous broierez, plus elle deviendra jaune. Le soufre apyre rend fixes les matières volatiles.

2. Sur le cinabre. — Il faut savoir que la régénération (du mercure au moyen) du cinabre se fait au moyen de l’huile de natron.[212] On fond sur un feu léger, comme vous le comprenez bien.

3. Autre article sur le cinabre.[213] — Il faut savoir que la magnésie[214] du verrier est de la nature de celle de l’Asie, au moyen de laquelle le verre reçoit des teintures; c’est avec elle que se fabriquent le fer de l’Inde et les épées merveilleuses.

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I. xviii. — DIPLOSIS DE MOISE[215]

Cuivre de Calaïs,[216] 1 once; arsenic, soufre apyre, 1 once, et plomb[217] natif, 1 once; sandaraque décomposée, 1 once. Broyez dans l’huile de raifort, avec du plomb, pendant trois jours. Mettez dans l’acmadion (vase de grillage) et placez sur des charbons, jusqu’à désulfuration; puis retirez, et vous trouverez votre produit. De ce cuivre, prenez 1 partie et 3 parties d’or; faites fondre, en poussant vivement la fusion, et vous trouverez le tout changé en or, avec l’aide de Dieu.

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I. xix. — DIPLOSIS D’EUGENIUS[218]

Cuivre brûlé, 3 parties; or, 1 partie. Faites fondre, et ajoutez de l’arsenic. Faites brûler et vous trouverez le produit ramolli. Ensuite broyez dans du vinaigre, pendant 7 jours, au soleil. Puis, après avoir desséché, faites fondre de l’argent, et quand il est à point,[219] projetez-y cette composition: vous trouverez l’argent à l’état d’électrum. Mélangez au produit de l’or, à parties égales, et vous aurez un bel or pur.

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I. xx. — LE LABYRINTHE

QUE SALOMON AVAIT FAIT CONSTRUIRE[220]

As-tu entendu parler, étranger, d’un labyrinthe dont Salomon forma le plan dans son esprit et qu’il fit construire avec des pierres rassemblées en rond? Ce dessin en représente la disposition, la forme et la complication, tracées par des lignes fines, d’une façon rationnelle. En voyant ses mille circuits, de l’intérieur à l’extérieur, ses routes sphériques qui reviennent en rond, de çà et de là, sur elles-mêmes, apprends le cours circulaire de la vie, te manifestant ainsi les coudes glissants de ses chemins brusquement repliés. Par ses évolutions sphériques, circulaires, il s’enroule subtilement en cordons composés; de même que le serpent pernicieux, dans ses replis, rampe et se glisse, d’une façon tantôt manifeste, et tantôt secrète.

Il a une porte placée obliquement et d’un accès difficile. Plus tu accours du dehors, en voulant t’élancer, plus lui-même, par ses détours subits, (t’)engage à l’intérieur, vers la profondeur où se trouve la sortie. Il te séduit chaque jour dans tes courses; il se joue et se moque de toi par les retours de l’espérance; comme un songe qui t’abuse par des visions vaines, jusqu’à ce que le temps qui règle la comédie se soit écoulé, et que le trépas, hélas I réglant tout dans l’ombre, t’ait reçu, sans te permettre de réussir à atteindre la sortie.


 

[1] C’est la formule favorite du Pseudo-Démocrite.

[2] Le mot corps, σώματα, s’applique dans la langue des alchimistes, aux métaux régénérés de leurs oxydes et autres minerais. — Le mot esprit, πρεύματα, a un sens plus vague; il signifie spécialement les substances volatiles que l’on peut fixer sur les métaux, ou en séparer (V. Introduction, p. 247).

[3] Ces expressions mystiques signifient la production des métaux, leur disparition par oxydation, dissolution, etc., et leur régénération.

[4] D’après le manuscrit L: Lexique métallique, par ordre alphabétique, des noms de l’art divin et sacré employés dans ce volume sur la matière d’or. — D’après A E: Lexique métallique de l’art sacré, par ordre alphabétique, renfermant les signes et les noms, écrit pour la première fois en langue grecque, etc. — Ce qui semblerait indiquer qu’il aurait été traduit d’une autre langue à l’origine (?).

[5] Vert de gris et corps analogues (v. Introd., p. 232).

[6]  Salpêtre, ou sesquicarbonate de soude, ou sulfate de soude, ou même chlorure de sodium  (v. Nitrum: Introd., p. 263), suivant les terrains.

[7] Ce mot ne désignait pas à l’origine le chlorhydrate d’ammoniaque; mais, à ce qu’il semble, une variété de natron. Plus tard il a pris son sens actuel (voir Introd., p. 237).

[8] Il s’agit ici des œufs philosophiques et d’une préparation mercurielle. — D’après BAL: « c’est la vapeur des œufs dissoute par le vinaigre, etc. »

[9] Les mots « que l’or » sont omis dans plusieurs ms. — Au lieu de « exposée au soleil » il faut peut-être lire « devenue couleur d’or »; le même signe représentant l’or et le soleil.

[10] Voir la note (3) de la page précédente.

[11] M donne le signe du mercure, puis vient cette phrase

[12] Asèm, Electrum, alliage d’or et d’argent (voir Origines de l’Alchimie, p. 215; et Introd., p. 62). Divers alliages et amalgames étaient désignés par le même nom: ce qui explique le rôle attribué ici au mercure (aiqalh)-IoV que l’on traduit d’ordinaire par rouille, signifie plutôt ici la matière que l’on prépare au moyen de la vapeur sublimée.

[13] Orcanette.

[14] Minerai de cuivre (Introd., p. 243).

[15] Voir Texte grec, ou Traduction, I, iii et iv.

[16] Pyrite arsenicale et sulfures d’arsenic.

[17] BAL. « C’est l’eau de l’étain et du plomb et du cuivre »; le mercure des philosophes (Orig. de l’Alchimie, p. 272 et 279). Le mercure se retire aussi par sublimation de ses amalgames avec les métaux.

[18] Syn. de talc, ou de sélénite.

[19] BAL ajoutent: « Extrait du cinabre ».

[20] Dans L, les articles précédents (sont confondus, par suite de quelque erreur de copiste.

[21] Orge germée.

[22] C’est-à-dire du sulfure noir de mercure.

[23] Résine naturelle.

[24] C’est-à-dire l’arsenic sublimé, regardé comme un second mercure, à cause de sa volatilité et de son action sur le cuivre (Introd., p. 99 et 239).

[25] Pline, H. N., l. XXXIII, 35. Scoriam in argento Groeci vocant helcysma. — Dioscoride, Mat. méd., l. V, 101 dit aussi: « La scorie d’argent s’appelle helcysma ou encauma. » Ce serait donc une variété de litharge.

[26] Couleur, flos.

[27] Basilic? — Voir plus loin.

[28] Cet article est tiré de L. swmata signifie les métaux réduits de leurs minerais.

[29] Cette expression rappelle les demi-métaux des auteurs du xviiie siècle.

[30] Ce mot ne se trouve nulle part ailleurs que chez les alchimistes. — Serait-ce pour Wkumenion: Basilic? Le Basilic, plante et animal, joue un grand rôle dans les sciences occultes du moyen âge. Il était assimilé au Serpent qui se mord la queue, à la Salamandre, au Phénix, etc. (Bibl. Chem. de Manget, t. I, p. 106 et 7o6).

[31] Eau de soufre ou eau divine partout le mot grec étant le même. Les mêmes signes désignent quelquefois l’eau de plomb. — Les articles relatifs au soufre offrent de nombreuses variantes et interversions dans les manuscrits. — On voit par les textes du Lexique que le sens des mots soufre, eau de soufre, etc., était singulièrement flottant.

[32] Au-dessus du mot arsenic, on lit son signe ouvert à droite dans M; au-dessus du mot sandaraque le signe de l’arsenic est retourné et ouvert vers la gauche (ce qui rappelle le signe du mercure opposé à celui de l’argent). Cet article est confondu dans M avec la fin de la ligne 7 (texte grec).

[33] Rappelons que le même signe exprimait le plomb et le soufre.

[34] Cela se rapporte-t-il à l’extrait de Saturne, précipité formé dans l’eau ordinaire par les sels de plomb basiques?

[35] Même sens que plus haut.

[36] D’après B A. — Il s’agit de l’acide arsénieux impur, obtenu par le grillage du réalgar.

[37] Ios a un sens complexe: c’est la rouille des métaux; c’est la pointe de la flèche; c’est le venin, c’est-à-dire le principe actif, l’extrait doué de propriétés spécifiques, et, par extension, le principe de la coloration et la propriété spécifique elle-même, etc. (Introd., p. 254).

[38] Ce mot se trouve appliqué au cuivre dans la Diplosis de Morse: il semble que ce soit un nom de lieu.

[39] C’est-à-dire le mercure sublimé (v. Dioscoride, l. V, 110), ou son sulfuré.

[40] Tiré du nom du dieu Cnouphi (voir Origines de l’Alchimie, p. 31).

[41] Rulandus:(Lex. Alch., p. 58) traduit ce mot par Kobolt; c’est toujours un composé arsenical (v. Introd., p. 245).

[42] Le lait fait avec la pâte d’amandes.

[43] Voir Introd., p. 244.

[44] C’est-à-dire les métaux fusibles ou les amalgames, se solidifiant à la façon de la cire.

[45] Par exemple, le zinc, le plomb, l’antimoine, etc., changés en oxydes blancs par le grillage.

[46] Voir la nomenclature prophétique, dans l’introduction, p. 10 à 12.

[47] C’est-à-dire le verdet, acétate de cuivre basique et analogues (v. Introd., p. 232).

[48] V. Dioscoride, Mat. méd., l. V, 140. — Pline, H. N., l. XXXVI, 36; sorte d’alunite, employée par les teinturiers (v. Introd., p. 48).

[49] Je corrige ici le texte en admettant λακχὰ Ἀχαίας. — (Orig. de l’Alchimie, p. 359, 361).

[50] Répétition de l’un des articles précédents. Ceci montre que le lexique de M résulte de la réunion de plusieurs listes plus anciennes.

[51] V. plus haut: Cadmie, au K. —On voit, que le mot magnésie a plusieurs sens. Il s’applique aussi à l’oxyde de fer magnétique, à la pyrite et au sulfure d’antimoine (v. Introd., p. 255).

[52] B A L: de Macédoine (v. Dioscoride, Mat. méd., l. V, — Pline, (H. N., XXXIII), distingue l’antimoine femelle, qui est lamelleux et brillant; c’est notre sulfure d’antimoine natif.

[53] L: « c’est tout mélange accompli. »

[54] Ici il s’agit d’un oxyde de fer analogue à la sanguine, dérivé du misy qui coule tout seul; c’est-à-dire de la pyrite en décomposition (v. Introd., p. 241).

[55] Ceci semble faire allusion à la saveur sucrée des sels de plomb.

[56] Mâle et femelle: variétés de notre sulfure. En outre, on voit que le régule d’antimoine était confondu avec le plomb (y. Introd., p. 224 et 238).

[57] Dioscoride, Mat. méd., l. V, 167.

[58] Parfaitement brillant. Il s’agit d’un fondant employé dans la réduction du cuivre oxydé ou sulfuré.

[59] Il semble qu’il s’agisse ici de notre salpêtre.

[60] Cette définition semble signifier l’acétate de plomb. Mais le mot vinaigre avait chez les alchimistes un sens beaucoup plus compréhensif. Il désignait tous les liquides à saveur piquante, tels que

1° Les liquides acides, assimilés à notre vinaigre;

i° Certaines liqueurs alcalines, à saveur piquante, comme le montre l’assimilation de ce mot avec l’urine altérée;

3° Diverses solutions métalliques, acides ou astringentes, à base de plomb, de cuivre, de zinc, de fer, etc.

[61] On voit que le nom d’Eau divine désignait, non seulement les solutions de sulfures alcalins (Introd., p. 69), mais aussi tout suc végétal actif.

[62] Le mot mercure désigne ici toute liqueur renfermant un principe actif essentiel.

[63] Oxyde de zinc sublimé, et mêlé d’oxyde de cuivre, de plomb, d’antimoine, d’arsenic, etc. (Introd., p. 240).

[64] Fixer un métal, c’était lui ôter sa volatilité, sa fluidité, etc. (Introd., p. 252).

[65] V. plus haut le miel attique. Allusion au goût sucré des sels de plomb?

[66] Πίνος à Βαφή.

[67] Souvenir de la nomenclature prophétique (Introd., p. 10).

[68] Nitrum flavum de Pline, H. N., l. XXXI, 46. Il en est aussi question dans le Papyrus de Leide (Introd., p. 39).

[69] Mot inconnu.

[70] Couleur rouge (v. Introd., p. 260). Pline, H. N., l. XXXV, 23. — Diosc. l. 7 V, 103, vers la fin. — Minium préparé en calcinant la céruse. — Rappelons que l’écarlate figurait au moyen âge, et figure encore l’or dans le blason.

[71] Voir Introd., p. 67.

[72] Variante: la sandaraque BAL. — Il s’agit de l’arsenic métallique sublimé, regardé comme un second mercure. Introd. p. 289.

[73] Il y a diverses variantes et interversions dans les articles précédents, suivant les manuscrits.

[74] De la teinture blanche, L.

[75] Répétition de l’un des articles précédents. Variantes diverses.

[76] De l’argent, L, au lieu de l’asèm; ce qui indique que le texte de L est plus moderne.

[77] Le nuage est dit: eau élevée par distillation, bile de serpent. B. Le mot bile de serpent répond à la nomenclature prophétique (Introd., p. 10 à 12). Pétasius ou Petesis, seul auteur cité dans le Lexique, est un nom égyptien, cité aussi par Dioscoride; il désigne un vieux maître alchimique (Origines de l’Alchimie, pages 128, 158, 168, etc. — Introd., p. 11 et 68).

[78] Réunion des quatre métaux imparfaits.

[79] Il s’agit de la crème de tartre, employée pour fixer les matières colorantes sur les étoffes. 

[80] Orseille.

[81] Voir Introd., p. 206, et les deux autres définitions de l’or données plus loin. 

[82] Litharge couleur d’or, dans Pline et dans Dioscoride, Mat. méd., l. V, 102. Peut-être s’agit-il dans le Lexique de l’oxyde de mercure.

[83] Variantes de L. « Le corail d’or et l’eau de chrysochalque, c’est le plomb et le cuivre. » Cette variante semble résulter d’une interprétation différente des mêmes signes.

[84] A cause de sa couleur: Pyrite cuivreuse.

[85] C’est le soufre, l’eau de mercure, BA.

[86] Cette définition est caractéristique et conforme aux procédés de teinture en or du Papyrus de Leide. (Introd., p. 20.)

[87] D’après BAL. Dans M ce sont les minerais, metalla, au lieu des feuilles, petala.

[88] Et atténués, AL.

[89] Voir 3 notes au-dessus.

[90] Répétition.

[91]  Cp. Origines de l’Alchimie, p. 24.

[92] Cette expression mystique a été souvent reproduite au moyen âge. Je citerai Roger Bacon: De Secretis operibus anis et naturœ (Bibl. Chem. de Manget, t. I, p. 622). Il attribue à Aristote (in libro Secretorum) les paroles suivantes: « O Alexandre, je veux te raconter le plus grand des secrets... Prends cette pierre qui n’est pas une pierre, présente en tout temps, en tout lieu... On l’appelle l’œuf philosophique. » De même dans le traité qui porte le nom d’Avicenne (Bibl. Chem., t. I, p. 633): est lapis et non lapis. Dans la Turba philosophorum (même recueil, t. I, p. 449): Hic igitur lapis non est lapis, etc. (v. aussi Bibl. Chem., I, 935).

[93] En marge de M. « Ceci doit être entendu dans un sens mystique et non un sens physique. »

[94] Ou peut-être l’ensemble (ὁμόν au lieu de ὡμόν), par opposition aux parties séparées.

[95] Métaux et alliages métalliques.

[96] Pline (H. N., l. XXXVII, 4) donne ce nom à une pierre précieuse blanche, à reflet intérieur. Mais il s’agit plutôt de l’une des deux espèces de terre de Samos, désignée sous le nom d’aster, dans Dioscoride, Mat. Méd., L V, 171.

[97] C’est-à-dire notre argent, AL.

[98] Sel de cuivre.

[99] A ajoute après le bleu: le vermillon de Coptos, la terre de Pont.

[100] σῶμα exprime un métal régénéré de son oxyde ou de ses minerais; — on pourrait aussi lire: ἀσώματα πνεύματα les esprits séparés des métaux.

[101] L’argent des adeptes, opposé à l’argent commun.

[102] Voir la nomenclature des Prophètes ou prêtres égyptiens dans Dioscoride et dans les Papyrus de Leide (Introd. p. 11).

[103] M. donne ici un signe dont le sens est inconnu, mais qui ressemble au chrysélectrum, c’est-à-dire à l’électrum. Ce signe est omis dans A, comme si le sens en eût été déjà perdu.

[104] Toute cette fin n’existe pas dans M. Le § 11 rappelle le langage amphigourique et de plus en plus vague, des alchimistes arabes et de ceux du moyen âge occidental.

[105] C’est-à-dire: si les métaux ne disparaissent pas par oxydation ou métamorphose chimique, et s’ils ne reparaissent pas à l’état métallique. Le § 12 est formé de citations des plus vieux auteurs.

[106] Variantes de A E. « Telles sont les eaux divines, parmi lesquelles je comprends celles qui sont tirées des natures molles, aussi bien que des métaux. Si tu es intelligent, il y a deux compositions, etc. »

[107] L’article iv est une variante de iii. J’ai reproduit dans l’introduction (p. 215), un autre article analogue, attribué à Justinien et tiré du Codex Voss. de Leide. Il en existe encore un autre dans les ouvrages de l’Anonyme, qui seront donnés dans la troisième livraison.

[108] L’albâtre est la chaux tirée des coquilles d’œuf: (v. Lexique alchimique, p. 4). La coquille entoure l’œuf comme le crâne entoure le cerveau; de là ce symbolisme bizarre.

[109] Ce sont les quatre métaux imparfaits, qui servent à la transmutation et à la composition de l’or et de l’argent.

[110] Dans le bain-marie, chauffé au moyen du fumier. Il y a là la description sommaire d’un procédé pratique, laquelle contraste avec le style vague des autres paragraphes. Le § 4 semble une intercalation.

[111] Dans l’article précédent, ces mots signifient deux bleus distincts, comme dans Dioscoride, Mat. méd., l. V, 105 et 106. — Ce sont des minerais de cuivre analogues à l’azurite (Introd., p. 243).

[112] Le mot shyiV est plus général, et signifie toute décomposition analogue à une fermentation, ou à une putréfaction.

[113] Il est difficile de savoir exactement à quels phénomènes chimiques ces formules mystiques font allusion. On pourrait y voir une allusion à la décomposition des pyrites, fournissant des sels basiques de cuivre verts, tels que la chrysocolle (Introd., p. 143); puis le misy et le sory, sels basiques de fer et de cuivre, jaunes (Introd., p. 242), et l’oxyde de fer rouge (Introd., p. 261). Cette décomposition préoccupait beaucoup les alchimistes grecs.

[114] Les quatre métaux imparfaits Plomb, Cuivre, Etain, Fer, exprimés en un seul mot.

[115] Ou bien selon une autre version: l’Un fait naître l’Autre.

[116] Cc sont les axiomes du Pseudo-Démocrite.

[117] S’agit-il ici de la transmutation opérée sur un métal unique; et non sur un alliage? —Voir I, xv: Assemblée des Philosophes, et la citation du traité De Mineralibus (d’Albert le Grand livre III, ch. 8), faite dans la Bibl. Chem.de Manget, t. I, p. 934.

[118] Origines de l’Alchimie, p. 60. Zosime a reproduit cet exposé avec plus de développement; ce qui montre que c’étaient là de vieilles formules, exprimant la transmutation des métaux. On pourrait imiter ces changements par des précipitations galvaniques successives mais rien ne prouve l’identité des opérations anciennes avec celles là.

[119] L’auteur joue sur le mot φῶτα, qui signifie aussi les feux des fourneaux sur lequel on exécute les opérations.

[120] Venin, ou rouille, ou propriété spécifique active (V. Introd., p. 254).

[121] Voir Introd., p. 86: les médecins astrologues.

[122] Sirius.

[123] Ces lettres sont prises en même temps pour leurs valeurs numériques dans le tableau: Z signifiant 7, Θ, 9; K est pris pour 11 (au lieu de 20). Le signe du nombre 35 dans le grec est également erroné.

[124] Cp. Origines de l’Alchimie, p. 232 et suivantes. — Les signes des planètes p. 244. sont en marge des manuscrits, à côté du nom du métal. — Voir Introd., p. 79, 206 et les notes du Texte grec.

[125] Consacrés à chaque planète, R. voir la note du Texte grec.

[126] Pierre bitumineuse. — Dioscoride, Mat. méd., l. V, 145. — Introd., p. 354.

[127] Alliage métallique. — Introd., p. 244.

[128] Dans R: au lieu du corail, le béryl.

[129] Met à mot: caillou; c’est quelque minerai de fer.

[130] R: Pierre de feu.

[131] Corps inconnu: Ce mot manque dans R.

[132] Corps inconnu.

[133] Texte grec, p. 24, note.

[134] Voir Origines de l’Alchimie, p. 128 et suivantes. Voir aussi la liste ancienne du manuscrit de Saint Marc, donnée dans l’Introd., p. 110.

[135] Cp. Origines de l’Alchimie, p. 118.

[136] Cléopâtre, la femme alchimiste, a été confondue plus tard avec la reine de ce nom. Origines de l’Alchimie, p. 173.

[137] Alias, Pebechius, Pebichius. C’est Horus l’Epervier: Origines de l’Alchimie, p. 168.

[138] Ou Pétésis = Isidore en grec. Introd., p. 11 et Lexique alchimique, traduction, p. 15.

[139] E L. Memnon le philosophe et les autres anonymes. Il n’est pas question ailleurs de ce Menos. Serait-ce le vieux roi Ménès? Il existe des écrits alchimiques sous le pseudonyme du roi Chéops (Sophé). — Origines de l’Alchimie, p. 58.

[140] Le temple de Phtha.

[141] Voir Origines de l’Alchimie, p. 129. C’est l’abrégé d’un morceau d’Agatharchide sur L’extraction de l’or de ses minerais; morceau qui se trouve intercalé au milieu des recettes alchimiques dans M.

[142] Cette formule est donnée par Agatharchide, p. 128 (Geogr. grœci, Éd. Didot).

[143] Ce serment est tout imprégné des idées de la métaphysique chrétienne des Grecs byzantins, du ive au vie siècle; surtout dans les deux additions finales; car le commencement pourrait avoir été écrit par un néo-platonicien.

[144] La suite manque dans plusieurs manuscrits: c’est une addition.

[145] C’est une formule finale. La suite manque dans l’une des copies de A; elle répond sans doute à une seconde addition postérieure.

[146] Le Père et le Saint-Esprit.

[147] Appelé aussi Pappoas.

[148] La Tétractys, formule pythagoricienne.

[149] Cette fin est étrangère au serment. Peut-être est-ce une recette, dont la révélation devait être précédée par le serinent de l’initié.

[150] Voir la nomenclature de l’œuf, p. 19 à 22.

[151] Mesure de volume.

[152] Cette description énigmatique du grand œuvre repose sur des allusions vagues à diverses opérations chimiques. Elle est d’une basse époque, postérieure au viie siècle, à en juger d’après la citation de Stephanus.

[153] Qu’il fallait éviter, pour accomplir l’opération.

[154] La phrase finale est une glose de commentateur, ajoutée en dernier lieu.

[155] Voir Berthelot, Orig, de l’Alch., p. 138. Cp. Hoefer, Hist. de la Chimie, t. I, p. 290, 2e édition. — Titre de L « Isis, reine d’Égypte, épouse d’Osiris, sur l’art sacré, à son fils Horus ». — Les variantes notables de la seconde rédaction du texte, d’après L, sont données en notes dans la traduction présente.

[156] Le titre est suivi du signe de la lune dans le manuscrit A. Ce signe, qui est aussi celui de l’argent, indique que tout le morceau a un sens alchimique caché. — Ici il remplace le nom du fils d’Isis, ce qui semble se rapporter à l’identification d’Horus enfant avec Harpocrate, et au rôle lunaire de l’Harpocrate thébain, désigné sous le nom de Khons (v. les mots Aah [dieu lunaire] et Khons, dans le Dictionnaire d’Archéologie égyptienne, par Pierret, 1875). Ceci tend à faire remonter jusqu’aux vieilles traditions égyptiennes la première rédaction de ce morceau. L’existence de deux rédactions, notablement différentes, pourrait répondre à deux interprétations distinctes d’un même texte hiéroglyphique.

[157] D’après L: « Moi-même, après ton départ, m’étant rendue à Ormanouthi (Hermonthis), où l’art sacré de l’Egypte est cultivé mystérieusement... » Ceci correspond à une note marginale de A: « elle parle dans un sens mystérieux, et nous rappelle le symbolisme alchimique de ce morceau. »

[158] Cette phrase, qui répond au caractère sidéral d’Horus et d’Isis, manque dans L; on y lit seulement: « Je voulais me retirer; pendant que je m’éloignais, l’un des prophètes ou anges, etc. »

[159] Manque dans L. Il y a quelques variantes peu importantes dans ce qui suit.

[160] Dans A, ce mot est suivi du signe du cuivre, c’est-à-dire d’Aphrodite (Vénus), déesse assimilée à Isis-Hathor. Il semble donc qu’il s’agisse ici, dans un langage mystique, d’une combinaison chimique où le cuivre figurait comme matière de la transmutation (voir la note 2); combinaison assimilée, suivant un symbolisme fréquent chez les alchimistes, à l’union de la femme avec l’homme.

[161] En marge de A: « Elle parle d’un être versé dans la connaissance de Dieu.) » Dans L, tout le passage est abrégé en ces termes:

« 1. Le jour suivant, vint à moi leur premier ange prophète appelé Amnal.

« 2. Je l’interrogeai de nouveau sur la préparation de l’or et de l’argent. Il me montra un signe qu’il avait sur la tête, et un vase, non enduit de poix, rempli d’eau transparente, qu’il avait dans les mains, et il ne voulut pas révéler la vérité.

« 3. Le jour suivant, il revint, il renouvela sa tentative amoureuse et s’efforça d’atteindre son but. Mais je ne m’occupais pas de lui; et il continua à me tenter et à me prier par son désir.

« 4. Mais je ne me livrai point, et je le dominai jusqu’à ce qu’il m’eût fait voir le signe, etc. »

[162] Ceci paraît une allusion au disque qui surmonte les cornes en croissant (demi-cercle), lesquelles servent de coiffure au dieu Lunaire Khons ou Aah. Dans L ce signe est décrit seulement un peu plus loin, lors de l’apparition d’Amnal.

[163] Il semble que le serment aurait dû être prononcé par Isis. Le début rappelle le serment des Orphica.

[164] Her-Hor est le premier prophète d’Ammon; c’est le nom d’un personnage historique de la XXe dynastie (Dict. d’Arch. égypt. de Pierret). Ici il est devenu un personnage infernal.

[165] C’est le serpent Ouroboros. Dans L on lit: « le hurlement de Kerkouroboros le serpent, et du chien tricéphale, Cerbère, gardien de l’Enfer ». — Kerkoros et Ouroboros sont ici confondus en un seul mot, par l’erreur du copiste. D’ailleurs le hurlement du serpent n’a pas de sens. Cerbère paraît avoir été ajouté en raison de l’ancien mot, gardien (du temple); (voir l’article I, v, 5), qui n’était plus compris et qui a été appliqué à l’Enfer par l’un des copistes dont L procède.

[166] Ceci semble faire allusion à l’identité du Dieu lunaire Aah, (symbole de l’argent) avec Khons Harpocrate, qui est encore Horus. — Cette phrase mystique, tirée du culte égyptien, a disparu dans L.

[167] Ailleurs: Achaab (Texte grec, p. 89, l. 10). Ces noms propres ont été remplacés par 4 un certain agriculteur » dans L.

[168] Cette phrase philosophique manque dans L.

[169] Le commencement de ce paragraphe jusqu’à cet endroit manque dans L, qui débute ainsi: « 8. Il faut préparer la matière avec les minerais métalliques et non avec d’autres substances. En effet, comme je l’ai dit précédemment, le blé, etc. »

[170] Ceci paraît vouloir dire qu’il faut faire intervenir la nature prépondérante de l’or, jouant le rôle d’un germe ou élément générateur, pour surmonter et changer la nature de la matière des autres substances employées dans les transmutations.

[171] Tout le paragraphe 8 semble une addition, faite après coup, au texte primitif du § 7, qu’elle répète en grande partie. C’est en quelque sorte une transition mal agencée entre ce texte et les recettes techniques des paragraphes Suivants, recettes très anciennes d’ailleurs et fort voisines de celles du Papyrus de Leide.

[172] Ceci signifie: soit le mercure éteint par son mélange avec une argile, soit le mercure amalgamé avec un alliage métallique, soit le mercure sulfuré par l’action du soufre, ou des sulfures métalliques.

[173] L: « c’est l’amalgame fusible, suivant le mélange des espèces: plomb facilement fusible), etc. »

[174] V. la Nomenclature de l’Œuf, p. 19.

[175] Réalgar.

[176] Ce nom symbolique exprime quelque substance minérale jaune: voir le Lexique, p. 6.

[177] Cette préparation représente un mélange de divers oxydes métalliques (cuivre, mercure, fer, arsenic, zinc, plomb, etc.), salifiés plus ou moins complètement par le bitartrate de potasse et par le vinaigre très fort; c’est-à-dire par un acide, ou un alcali, ou un autre corps piquant, assimilé au vinaigre; le tout est ajouté au mercure éteint ou amalgamé. En faisant chauffer ce mélange dans un creuset, avec addition d’un fondant, on obtiendra un alliage complexe. — Les Recettes d’asèm dans le papyrus de Leide, Introd., p. 29 (recettes 5, 6), p. 30 (recette 9), p. 31 (recette 13), p. 32 (recette 18), p. 33 (recette 19), p. 35 (recette 27), p. 37 (recette 37). p. 45 (recettes 84, 85, 86), p. 47 (recette 90); sont tout à fait analogues aux descriptions contenues dans les §§ 10, 11 et 12.

[178] Il y a là une inversion: c’est au contraire le cuivre qui est blanchi par le mercure.

[179] Orpiment.

[180] Voir Introd., p. 255.

[181] Tout ce paragraphe est une répétition plus développée de la recette contenue dans le précédent.

[182] Le mot ensuite signifie simplement que l’auteur passe à une préparation nouvelle; laquelle ne fait pas nécessairement suite à la précédente. Souvent le copiste, ayant sous les yeux deux recettes semblables, en a mis bout à bout les parties parallèles.

[183] Mot à mot: un Kéras ou Kération, c’est-à-dire un Carat, tiers d’obole, poids.

[184] Limaille de fer, ou fonte broyée?

[185] Ceci paraît encore se rapporter à la formation d’un amalgame. Le § 12 développe la recette du § 11.

[186] Il y avait probablement ici le signe de l’or, que le copiste grec a traduit par ἡλιοκόσμιον, pour χρυσοκόσμιον.

[187] Le mot d’or en coquille est encore usité chez les bijoutiers.

[188] Recette sommaire pour dorer, analogue à celles des Papyrus de Leide (voir Introd., p. 7o).

[189] Ce paragraphe est une variante des précédents.

[190] C’est une recette pour blanchir les métaux par amalgamation, analogue à l’une des précédentes.

[191] Ceci semble indiquer l’intention de l’auteur d’exposer tout un ensemble de recettes, dont ce qui précède aurait été seulement le début.

[192] Isis, veuve d’Osiris. Ce mot marque la fin de la principale addition.

[193] Ceci est une recette, ajoutée à la suite des précédentes. C’est une sublimation opérée dans l’alambic, au moyen des sulfures d’arsenic, mélangés de divers produits organiques.

[194] Orpiment.

[195] Voir figure 11, Introd., p. 132.

[196] Voir Origines de l’Alchimie, pages 119, 160 et 206. Ce morceau est attribué à Démocrite par Cedrenus. Il se retrouve avec développement dans Geber et les alchimistes arabes.

[197] C’est le langage des Grecs byzantins de la fin du ive et du ve siècle.

[198] Métaux, corps fixes.

[199] Corps volatils (v. Introd., p. 237).

[200] Cela paraît signifier: La transmutation s’opère-t-elle sur un métal unique, dont on change la nature spécifique; ou bien fabrique-t-on l’or et l’argent, en les composant à la façon des alliages, tels que le bronze et le laiton? On pourrait encore entendre par là la pierre philosophale. En effet, on lit dans un commentaire sur la Turba phiosophorum (Bibl. chem. de Manget, t. I, p. 49): Multis disputationibus Lapidem vel dirersis, vel duabus, vel und tantum re constare, diversis nominibus contendunt. — Voir plus haut la note 4 de la page 23.

[201] Il y a là, ce semble, une allusion au rôle des Juifs parmi les alchimistes; des phrases analogues, mais plus précises, sont attribuées à Marie (Origines de l’Alchimie, p. 56).

[202] Ce passage est une interpolation évidente. Il semble qu’il y ait là un débris de quelque autre écrit, intercalé au hasard. La phrase qui le termine peut être rapprochée de certains énoncés, très fréquents chez les alchimistes arabes, d’après lesquels la pierre philosophale était formée de matières qui se trouvaient partout, à la disposition des plus pauvres: Est vilis in plateis et in viis ejectus pedibus hominum calcatur et ab uno quoque paupere potest acquiri. (Avicenne, dans Bibl. Chem. de Manget. t. I, p. 633. — voir aussi p. 935).

[203] L’auteur se sert ici du langage symbolique des parties du serpent (v. p. 23). Le mot chair signifie quelque matière insoluble dans les liqueurs employées, matière colorée en jaune ou en rouge.

[204] Il y a dans le grec un jeu de mot symbolique, relatif à l’embaumement des corps humains.

[205] Il semble qu’il s’agisse d’un fondant liquéfié, qui coule à la surface du métal dans le creuset.

[206] Vinaigre des philosophes, ou eau mercurielle qui dissout les métaux. Cette dernière: phrase ne semble pas faire suite à ce qui précède. — La première partie de l’article XV est relativement claire; mais la fin est trop vague pour offrir un sens précis: c’est une addition de copiste.

[207] M. fol. 106. Il y a deux titres; le signe du second est celui de l’argent.

[208] Le signe traduit ici par fusible est celui de l’eau. S’agit-il de l’amalgame de la page 34? Cette recette et celles qui suivent sont des recettes techniques, positives, analogues à celles du Papyrus de Leide.

[209] Entendre par asèm un alliage de plomb et d’argent (voir les recettes du Papyrus de Leide, Introd., p. 65).

[210] S’agit-il de notre étain moderne? ou bien de cet alliage de plomb et d’argent, désigné par Pline sous le nom de Stannum? (Introduction, p. 250).

[211] Addition d’un copiste praticien; à moins qu’il ne faille lire (œuvre de) moulage, au lieu de ἐκκλησίας.

[212] Emploi de la soude pour réduire le sulfure de mercure.

[213] Dans ce §, cinabre signifie la sanguine, ou hématite, et non le sulfure de mercure.

[214] Le mot de magnésie désigne ici le minerai de fer magnétique, employé à la fois dans la fabrication du verre et dans celle des armes.

[215] Voir Introd., p. 6. C’est un procédé pour fabriquer de l’or à bas titre; aussi bien que le procédé suivant. 

[216] Voir Lexique Alchimique, p. 9.

[217] Le signe du plomb est parfois le même que celui du soufre: Introd., p. 102. — Voir aussi dans le Lexique p. 8 et 9, deux des articles: Eau de soufre, p. 9, l’article Soufre blanc; et p. 13, l’article Osiris.

[218] Ce nom ne reparaît pas ailleurs dans nos ouvrages alchimiques. — Il rappelle celui du rhéteur païen, proclamé empereur par Arbogaste et mis à mort par Théodose en 394.

[219] J’adopte γελάσαντι.

[220] Voir la figure 30, Introd., p. 157. Ce labyrinthe est une œuvre cabalistique du moyen âge, qui n’appartient pas à la vieille tradition des Alchimistes grecs.