AVENTURES DE DROSILLA ET CHARICLÈS.
LIVRE PREMIER.
Déjà le roi brillant des astres, le dieu du jour,
abandonnant l'autre hémisphère, était sorti radieux du sein des
flots et commençait a s'élever au-dessus des montagnes dont les
chaînes parcourent la vaste étendue de la terre, quand des Parthes
vinrent faire une irruption dans les environs de la ville de Barzos.
Ils ne voulaient ni l'attaquer les armes à la main, ni l'assiéger à
l'aide de machines lançant contre ses retranchements des pierres
capables de les démanteler, ni renverser ses créneaux élevés, avec
le secours des tortues ou des béliers à la tête d'airain; Barzos,
entièrement entourée d'un précipice, n'était point une ville facile
à prendre. Ils venaient pour enlever ceux des habitants qu'ils
trouveraient hors de leurs murailles et le butin que la fortune
offrirait à leur avidité. Leurs éclaireurs se dispersant dans les
campagnes éloignées de la ville pillèrent en peu de temps tous les
lieux d'alentour. Dans le même instant le corps d'armée,
s'approchant des portes de la ville, ravage tout ce qui se rencontre
sur son passage. Ils massacrent quiconque ose leur résister et
emmènent chargés de chaînes les malheureux qui tombent en leur
pouvoir. Dans leur fureur ils brisent les arbres, bien qu'ils les
voient ployer sous le poids des fruits. Ils s'emparent des chèvres
et des génisses qu'on n'avait pu faire rentrer dans la ville. On les
voyait entraîner les femmes entraînant elles-mêmes leurs jeunes
enfants qui mêlaient leurs pleurs à celles de leurs mères, privés
qu'ils étaient du lait nourricier dont la source bienfaisante
s'était changée en gouttes de sang. Ici l'on voyait les blés coupés
avant le temps de la moisson pour nourrir la cavalerie des barbares.
Là les grappes de raisin étaient, avant la saison des vendanges,
foulées sous les pieds des chevaux. C'est ainsi que les Parthes,
cette nation cruelle, inhumaine, au langage barbare, désolent tous
les environs de Barzos. Que dirai-je de plus : les Barzitains qui,
surpris hors des murs, avaient échappé au tranchant du glaive,
forcés de courber leur tête, libre naguère, sous le joug pesant d'un
odieux esclavage, déploraient leur affreuse destinée; tandis que
ceux qui, en se réfugiant dans la ville, s'étaient dérobés aux coups
des Parthes, venaient, du haut des remparts qui faisaient leur
sûreté, mêler leurs gémissements à ceux de leurs compatriotes qu'ils
voyaient entraîner sur une terre étrangère!«»
« Quelle divinité jalouse, s'écriaient-ils,
quel destin ennemi vient rompre les liens qui nous unissaient ?
quelle furie vengeresse, quel mauvais génie, quelle fortune cruelle
a soumis des hommes libres à de misérables barbares? Sur qui de vous
devons-nous le plus gémir : sur ceux qui ont été immolés, ou sur
ceux que nous voyons captifs et chargés de chaînes ; sur les femmes
demeurées veuves, sur les vierges privées des douceurs de l'hymen,
sur cette multitude d'enfants encore étrangère au malheur, ou enfin
sur nous-mêmes? Ô déplorable destinée!
» Accablés par tant de maux, tous,
hommes, femmes, vierges, enfants, poussaient des cris confus, tandis
que les Parthes, ne songeant qu'à la rapine, s'occupaient à
recueillir le butin : car un ennemi, un coeur barbare, une âme
cruelle ne connaît pas de plus grand plaisir que de dépouiller des
malheureux dont il n'a reçu aucune offense. Ils songent enfin à
prendre leur repas ; mais auparavant ils enchaînent étroitement
leurs captifs. Dans ce nombre on voyait un couple d'une beauté
surprenante chargé comme les autres d'indissolubles liens, et comme
eux s'abandonnant aux larmes et aux gémissements : c'était le beau
Chariclès et Drosilla plus belle encore.
Cependant les barbares s'étaient assis dans une plaine, et là
goûtaient les plaisirs du festin. Au milieu de cette plaine était
une prairie délicieuse qu'entouraient de toutes parts des lauriers,
des cyprès, des platanes et des chênes entremêlés d'agréables arbres
fruitiers, et qui émaillaient des lis et des roses dont les boutons
fermés, on plutôt entrouverts, tenaient la fleur close comme une
vierge dans la retraite: effet probable de la chaleur du soleil; car
lorsqu'au temps convenable cet astre fait pénétrer ses rayons
brûlants dans le calice des roses, bientôt s'épanouit le bouton qui
fait le charme de cette fleur parfumée. Là aussi coulait une source
d'eau vive, bien fraîche, bien transparente, et douce comme miel. Au
milieu de la fontaine s'élevait une colonne travaillée à l'intérieur
avec beaucoup d'art; en effet elle était semblable à un long tube
dans lequel l'eau s'élevait par un mouvement rapide. Mais en haut
était placé un aigle, ouvrage ingénieux, qui recevait l'eau de la
fontaine et la rejetait ensuite par son bec. Au milieu de la belle
fontaine on voyait des statues de marbre travaillées avec soin, et
disposées en cercle; ces statues étaient l'ouvrage de Phidias, de
Zeuxis et de Praxitèle, ces habiles sculpteurs. Dans la partie
droite du jardin, en dehors de la barrière en bois qui l'entoure,
s'élevait un autel à Bacchus dont les Barzitains célébraient la
fête, alors que la troupe criminelle des barbares se précipita comme
un torrent sur les habitants de la ville qui avaient quitté
l'enceinte de leurs murailles avec leurs femmes et leurs enfants, et
qui étaient là remplissant, en l'honneur du dieu, les cérémonies
accoutumées, et mangeant ensemble à l'ombre des tentes qu'ils
avaient dressées.
C'était pour assister à cette fête que l'innocente Drosilla avait
laissé les murs de la ville, avec les jeunes filles et les vierges
de son âge : troupe charmante dont elle conduisait le choeur.
Drosilla était brillante comme un ciel étincelant d'étoiles; vêtue,
comme en un jour de fête, d'une belle robe brodée d'or, dont la
pourpre relevait la blancheur. Sa taille était bien prise; vous
eussiez admiré la blancheur et la transparence de ses mains. Son
oeil était noir et bien dessiné, ses joues colorées d'un vif
incarnat, son nez aquilin, sa chevelure brillante et disposée avec
art. Ses lèvres semblaient le calice d'une fleur, ou bien une ruche
â miel, d'où s'échappaient les paroles les plus douces et les plus
suaves pour aller au coeur. Elle brillait comme un astre de la
terre, comme une rose du ciel. Son cou était d'une souplesse
gracieuse; tout en elle émit aimable. Ses sourcils étaient bien
arqués; et sur ses joues, resplendissantes comme deux flambeaux
s'entremêlaient des nuances variées de blanc et de pourpre: tout le
reste du visage de la jeune fille était blanc comme la neige. Sa
chevelure Soit d'or: les boucles de ses cheveux étaient blondes,
cou-leur de miel, dorées, belles, longues et flexibles ; elles
exhalaient la plus douce odeur. Le bas de son visage et son cou
étaient éblouissants; de ses lèvres coulait le nectar, et son sein
avait la fraîcheur de la rosée du matin. Sa taille élégante était
souple comme un jeune cyprès, son nez Soit bien fait; ses dents
étaient placées comme deux rangs de perles blanches : ses sourcils,
recourbés comme deux cerclés, avaient la forme de l'arc de l'Amour,
mais de l'Amour quand il est joyeux. La nature semblait, comme un
peintre habile, avoir mélangé le lait et les roses pour colorer de
ces deux teintes le corps de la jeune fille. Ses compagnes
elles-mêmes, qui formaient avec elles des danses dans la prairie
voisine du temple de Bacchus, ne pouvaient se défendre de l'admirer.
A ses doigts et à ses oreilles brillaient des pierres précieuses
étincelant comme le feu, et enchâssées dans l'or le plus pur. L'or
resplendissait sur ses bras, l'or resplendissait sur ses jambes d'un
blanc aussi mat que celui de l'argent. Telle était la merveilleuse
beauté que la jeune Drosilla avait reçue de la nature.
Mais quand les Parthes, en réjouissance de leurs rapines, se furent
bien gorgés de vin jusqu'après le coucher du soleil et même fort
avant dans la soirée (car, par nature, les barbares se plaisent dans
l'ivresse et aiment à s'abandonner à la débauche et à la boisson,
surtout quand ils ont fait, sans grand-peine, une bonne prise), ils
se levèrent à regret de table pour se livrer aussitôt au sommeil.
Cratyle donc (c'était le nom du roi des Parthes), secouant un peu
l'ivresse qui troublait ses esprits, s'adresse en ces termes au
satrape Lysimaque :
« Déjà nous sommes assez repus de vin et de
nourriture, déjà l'ivresse s'est emparée de nos sens et commence à
appesantir nos paupières. Il est temps, après une si longue
débauche, de nous coucher et de goûter les douceurs du sommeil. Mais
toi, cœur infatigable, toi seul, tu veilleras pour nous tous. Prends
avec toi une petite troupe d'élite, choisie dans toute l'armée; avec
eux tu feras, à cheval, la garde autour des captifs enchaînés, tu
les observeras, tu auras l'œil sans cesse sur eux, tu les
environneras d'une surveillance constante, de peur qu'ils ne
s'échappent en secret, et ne nous exposent ainsi â des railleries
déplaisantes, ou que même ils ne tentent quelque action d'audace
contre nos guerriers, pendant que ceux-ci seront doucement endormis.
»
Le satrape Lysimaque entend ces paroles peu
agréables que lui adresse son roi, et, rejetant bien loin de lui
l'engourdissement du sommeil. il se prépare à la garde des
prisonniers.
Mais lorsque le soleil brillant, porté sur son char, commence
éclairer toutes les parties de la terre, rendant au monde la lumière
du jour, le roi des Parthes se lève aussitôt et, admirant la
vigilance de Lysimaque, il accueille le satrape avec les discours
les plus flatteurs, lui faisant de belles promesses et ajoutant
qu'il donnerait la meilleure partie du butin à ses soldats.
« Car il est juste, dit-il, que ceux qui ont
fait plus que les autres soient aussi mieux récompensés.
»
Sur cela, il descend de son lit; et toute la troupe des barbares se
lève en même temps, empressée de partir. Ils rassemblent les chèvres
et les génisses qui erraient çà et là, les captifs aussi, d'après
l'ordre de Cratyle leur chef, et se dirigent vers leur patrie. Quand
ils y furent arrivés après cinq jours de marche, ils jetèrent leurs
captifs dans des prisons où gémissaient déjà des malheureux qui
étaient la meilleure partie du butin fait dans les expéditions
précédentes. Dès que les infortunés se voient enfermés, ils se
précipitent à terre ou tombent à genoux et se lamentent sur leur
triste sort. Ils envient le bonheur de ceux qui ont été massacrés,
les trouvent seuls dignes d'éloge, et s'écrient que la mort a été
pour eux un bienfait: car souvent l'âme accablée de douleurs sans
mesure conçoit un grand dégoût de la vie. Pour Drosilla, que la
fortune impitoyable avait si cruellement séparée de Chariclès qui
était son époux, mais de nom seulement, elle était retenue dans le
gynécée de Chrysilla, épouse de Cratyle le roi des Parthes.
Chariclès donc, enfermé dans la prison comme je l'ai dit tout à
l'heure, commence ainsi ses plaintes et ses gémissements :
« Jupiter, maître souverain de l'Olympe,
quelle furie a enlevé Drosilla des bras du trop malheureux
Chariclès?
»
Puis, d'une voix plus élevée :
« Malheureux que je suis ! ma Drosilla, où
vas-tu? où es-tu? à quels pénibles travaux es-tu condamnée? quel est
celui de nos ennemis farouches qui t'a immolée? ou bien, ombre
légère, traînes-tu encore ta languissante vie? te livres-tu aux
larmes ou à la joie? es-tu morte? as-tu échappé au carnage? te
réjouis-tu? es-tu triste? crains-tu ou ne crains-tu pas l'épée?
souffres-tu? es-tu maltraitée? ta beauté a-t-elle été outragée, ou
bien le vainqueur l'outrage-t-il en ce moment? Quel est le puissant
satrape dont tu as partagé la couche? quel est celui des ennemis
qui, devenu ton maître, reçoit la coupe de ta main? Peut-être, dans
l'égarement de l'ivresse, il te fera succomber sous ses coups, avec
la férocité d'un barbare, si tu as commis quelque faute
involontaire! Hélas, sort cruel ! peut-être aussi que ce Cratyle
jettera sur ta beauté ses regards avides, et s'opposera à notre
hymen ! Mais, avant qu'il te possède, la jalousie de Chrysilla te
donnera la mort dans un breuvage empoisonné ! Ô fils de Jupiter, ô
Bacchus, pourquoi, depuis longtemps, m'as-tu fait espérer l'hymen de
Drosilla, lorsque jadis pour elle je t'honorais de nombreux
sacrifices ! M'as-tu donc alors trompé? Et toi, Drosilla,
conserves-tu dans ton cœur le souvenir de Chariclès, ton ami, qui
pleure, qui se lamente, qui est captif? Sans doute que tu as oublié
Bacchus, et la foi que, par son entremise, tu avais donnée a
Chariclès ! sans doute que tes chagrins, ta captivité, ton
infortune, t'auront portée à me trahir !
Chariclès adressait à Drosilla ces paroles entremêlées de
gémissements, et qu'il ne pouvait contenir, lorsqu'un beau jeune
homme, ayant une voix douce, un extérieur noble, se présente à lui.
Il est son compagnon d'esclavage, enfermé dans la même prison, et
par là devenu son hôte; il s'assied auprès de lui, et, tout triste
qu'il est, s'efforce de le consoler en lui adressant ces mots :
« Chariclès, cesse enfin de te plaindre;
laisse-moi te parler et réponds-moi à ton tour : cette conversation
à laquelle tu te prêteras rendra plus léger le poids de ta douleur,
car la parole est un grand remède pour tous les chagrins; et l'âme
ne saurait parvenir à éteindre le feu ardent de la douleur, qu'en
déposant le poids dont elle est oppressée dans le sein d'un ami qui
puisse la consoler.
» - Ces avis sont sages, Cléandre,
reprit Chariclès, et ces seules paroles que tu viens de me dire
éloignent déjà de moi la plus grande partie de mes chagrins; mais la
nuit vient, comme tu vois, et il est temps, mon ami, de lui obéir.
Permets-moi donc de reposer tranquillement mon corps fatigué, pour
essayer si le sommeil viendra fermer mes yeux quelques instants et
m'apporter, pour un moment, l'oubli de mes maux. Demain, aussitôt le
jour venu, tu apprendras les infortunes de Chariclès.
»
Pendant qu'ils échangent ainsi de douces paroles, Drosilla, couchée
dans le gynécée de Chrysilla, pousse, du plus profond de son cœur,
un amer gémissement : car bien qu'un doux sommeil se fût répandu sur
les yeux de la jeune fille. il ne pouvait s'emparer d'elle.
« Ô ma chère âme, disait-elle, ô Chariclès,
mon époux, ô mon époux Chariclès, quoique tu n'en aies encore que le
titre, tu dors sans doute dans ta prison, ne gardant pas le moindre
souvenir de Drosilla, ayant même oublié, triste effet de nos maux
présents et la foi qui nous unit librement l'un à l'autre, et le
dieu qui m'a vainement promis que je t'appartiendrais un jour! Et
cependant Drosilla, condamnée à gémir, verse bien des larmes sur
toi, Chariclès ; elle t'accuse, elle accuse plus encore la cruauté
de la Fortune qui a effacé de ton souvenir l'épouse dont tu avais
reçu la foi ! Il fallait, Chariclès, savoir lutter contre la
Fortune, qui fait une guerre si cruelle â deux coeurs unis par
l'amour, et qui m'attaque, moi jeune fille, bien plus cruellement
que toi, afin de rompre notre union indissoluble et de nous séparer
l'un de l'autre. Ô Fortune ennemie, n'es-tu donc pas rassasiée de
tous mes malheurs passés, et des angoisses qui m'accablent
maintenant, pour me tenir encore enfermée loin de Chariclès? car les
ténèbres de la prison m'eussent été plus douces que la lumière du
jour, si l'on m'eût condamnée à partager la captivité de Chariclès,
et qu'hier on m'eût enfermée dans le même cachot que lui. - Oui,
Chariclès, je le répète, il fallait, bien que la Fortune nous porte
de si terribles coups, qu'elle veuille nous diviser, qu'elle emploie
tout pour nous désunir, et qu'enfin, hélas! elle lutte pour nous
arracher des bras l'un de l'autre, nous qui, unis par un mutuel
engagement, ne formions plus qu'un seul être, il fallait ne pas
céder à l'adversité, et ne pas abandonner nos coeurs à l'oubli, mais
au contraire lutter, de toutes nos forces, contre cette déesse
ennemie. Mais toi, tu dors et tu ne regrettes point Drosilla! Elle
cependant se lamente, et prend les dieux à témoins que jamais elle
n'oubliera Chariclès. Le lierre s'attache étroitement au chêne; il
s'unit et s'incorpore à lui par de longs embrassements, et paraît ne
faire avec lui qu'un tout doué d'une double énergie : c'est ainsi
que Drosilla avec son époux Chariclès ne faisait qu'un même corps,
un même esprit, une même âme. Et néanmoins hier, quand on eut dressé
la table, Cratyle ne dissimula pas l'amour qu'il a conçu pour moi,
cherchant à me fasciner de son affreux regard. Malheureuse que je
suis ! Chariclès, ô nom que j'aime ! comment finira notre misère?
Maintenant séparée de toi, je n'ai que la faible consolation de voir
la prison où tu es enfermé et de savoir où tu es, où tu dors, où tu
t'assieds ! Ah ! réveille-toi, si toutefois tu as pu t'endormir,
pense à Drosilla, qui te regrette, qui te pleure ; pleure avec elle,
gémis avec elle, sois triste avec elle. Sans doute, Chariclès, tu
n'as point un coeur dur comme le chêne; et je crois bien que tu
gémis, que tu te lamentes, que tu ne peux dormir de la nuit, tant
est vif et continuel le souvenir de ta Drosilla. Viens, ô sommeil !
viens, empare-toi de moi tout entière, si toutefois une douce vision
doit me montrer mon cher Chariclès, car souvent ceux qui se désirent
et qui s'aiment, lorsqu'ils ne se sont pas vus pendant le jour, se
réunissent et devisent ensemble dans leur sommeil.
»
Tandis que Drosilla soupirait et se plaignait ainsi, tandis qu'elle
confiait à la Nuit l'excès de sa douleur, le jour se montra aux
captifs tristement enfermés dans la prison, prison profonde et si
ténébreuse que la lumière n'y pouvait pénétrer sans être obscurcie.
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