Oeuvre numérisée et traduite par Marc Szwajcer
LIVRE XII
MÂNAVA DHARMA ÇÂSTRA
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LOIS DE MANOU
TRADUITES DU SANSKRIT
PAR
G. STREHLY
ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
PROFESSEUR AU LYCÉE MONTAIGNE
ERNEST, LEROUX, ÉDITEUR
28, RUE BONAPARTE, 28
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1893
LOIS DE MANOU
TRADUITES DU SANSKRIT
PAR
G. STREHLY
LIVRE DOUZIÈMETransmigration des Ames; Béatitude finale. |
NOTES EXPLICATIVES |
1. « Tu nous as déclaré toute la loi concernant les quatre castes, ô toi qui es sans péché ! Explique-nous (maintenant) selon la vérité la rétribution finale des actions. » 2. Et le vertueux Bhrigou, fils de Manou, répondit aux grands Sages : « Écoutez la décision (en ce qui concerne la rétribution) de tout cet ensemble d'actes. » 3. Les actes procédant de l'esprit, de la parole ou du corps produisent des fruits bons ou mauvais; des actes résultent les (diverses) conditions des hommes, la supérieure, la moyenne et l'inférieure. 4. Sachez que l'esprit est ici-bas l'instigateur de cet (acte) lié avec le corps, qui est de trois degrés, qui a trois sièges et se répartit en dix catégories. 5. Convoiter le bien d'autrui, méditer en son esprit des choses défendues, embrasser l'erreur, (telles sont) les trois (mauvaises) actions mentales. 6. L'outrage, le mensonge, la calomnie et le bavardage inconsidéré doivent être (regardés comme) les quatre (mauvaises actions) verbales. 7. S'approprier ce qui n'a pas été donné, faire du mal (aux créatures) en dehors des cas prescrits par la loi, entretenir des relations adultères, (voilà ce) qu'on appelle les trois (mauvaises) actions corporelles. 8. Pour un (acte) mental bon ou mauvais, (l'homme) reçoit sa récompense dans son esprit, (il la reçoit) dans sa voix pour un (acte) verbal, dans son corps pour un (acte) corporel. 9. Pour des actes coupables procédant du corps, un homme (après sa mort) entre dans la condition des êtres inanimés, pour (ceux qui procèdent) de la voix dans la condition des oiseaux ou des bêtes sauvages, pour (ceux qui procèdent) de l'esprit, (il renaît dans) une basse caste. 10. Celui dans l'intelligence duquel réside une triple autorité (exercée) sur la parole, la pensée et le corps, est appelé (à juste titre un homme) à trois bâtons. 11. L'homme qui exerce cette triple autorité (sur sa parole, sa pensée et son corps dans ses rapports) avec toutes les créatures, et qui dompte ses désirs et sa colère parvient ainsi à la félicité suprême. 12. (Le principe) qui fait agir ce corps est appelé le connaisseur du champ; et ce (corps) qui accomplit les actes est appelé par les sages le composé d'éléments. 13. Il est un autre esprit interne dont le nom est le principe vital, qui naît en même temps que tous les (êtres) corporels, par le moyen duquel sont perçus tous les plaisirs et toutes les peines dans les existences (successives). 14. Ces deux (principes), le grand et le connaisseur du champ, unis avec les éléments, pénètrent Celui qui réside dans (tous) les êtres les plus élevés comme les plus bas. 15. Du corps de ce dernier jaillissent d'innombrables manifestations qui perpétuellement mettent en mouvement les êtres de toute sorte. 16. Avec des particules des cinq (éléments) est formé après la mort, pour les hommes pervers, un autre corps durable, destiné aux souffrances (de l'enfer). 17. Après que (les âmes des méchants) ont enduré au moyen de ce corps les souffrances (infligées par) Yama dans l'autre monde, (les particules qui les composent) se résorbent suivant leur catégorie, dans les mêmes principes élémentaires (dont elles étaient sorties). 18. Quand elle a expié les péchés, sources d'infortunes, nés de l'attachement aux objets des sens, cette (âme) purifiée de ses souillures retourne vers ces deux (principes) puissants. 19. Ces deux (principes) examinent ensemble sans relâche le mérite ou la culpabilité de cette (âme, et celle-ci) unie à ses (mérites ou à ses démérites) obtient la félicité ou le malheur dans ce monde et dans l'autre. 20. Si (l'âme) a pratiqué surtout le bien et très peu le mal, revêtue (d'un corps composé) de ces mêmes éléments, elle goûte la félicité au ciel. 21. Mais si elle s'est principalement adonnée au mal et très peu au bien, dépouillée de ces éléments, elle subit les tortures infligées par Yama. 22. Cet esprit vital, après avoir enduré les tourments (infligés) par Yama, purifié de ses souillures, revêt de nouveau ces cinq mêmes éléments partie par partie. 23. (Que l'homme), considérant par le moyen de sa pensée ces (diverses) conditions de l'esprit vital (résultant de la pratique) du bien ou du mal, dirige toujours son esprit vers le bien. 24. Sachez que la Bonté, la Passion et l'Obscurité sont les trois qualités de l'âme par le moyen desquelles le grand pénètre et réside dans toutes les choses existantes sans exception. 25. Lorsqu'une de ces qualités prédomine absolument dans un corps, elle rend (l'âme) qui est revêtue de ce corps éminemment distinguée par cette qualité. 26. (Le signe distinctif) de la Bonté est la connaissance, (celui de) l'Obscurité (est) l'ignorance, (celui de) la Passion est l'amour et l'aversion; telle est la nature de ces (trois qualités) qui pénètre et réside dans toutes les choses existantes. 27. Quand on découvre dans son âme un sentiment de joie, une sorte de calme, un éclat pur, on doit y reconnaître la qualité de Bonté. 28. Dans tout ce qui est accompagné de peine et cause du déplaisir à l'âme, on doit reconnaître (la qualité) de Passion, (laquelle est) irrésistible et entraîne perpétuellement les (âmes) revêtues d'un corps (vers les objets des sens). 29. Dans tout ce qui est accompagné de confusion, tout ce qui a le caractère d'une matière indistincte, tout ce qu'on ne peut ni conjecturer, ni connaître, on doit reconnaître la (qualité d')Obscurité. 30. Je vais maintenant déclarer complètement quels sont les résultats produits par ces trois qualités, (résultats) excellents, intermédiaires ou mauvais. 31. La lecture du Véda, l'austérité, la science, la pureté, l'empire sur les sens, l'accomplissement des devoirs et la méditation sur l'âme, (voilà) les signes distinctifs de la qualité de Bonté. 32. Le plaisir (qu'on prend) à entreprendre, le manque de fermeté, la pratique des actes criminels et la poursuite continuelle des objets des sens, (voilà) les signes distinctifs de la qualité de Passion. 33. La cupidité, la somnolence, l'irrésolution, la cruauté, le scepticisme, le délaissement des bonnes coutumes, l'habitude de mendier et la négligence, (voilà) les signes distinctifs de la qualité d'Obscurité. 34. En outre, voici en résumé et par ordre les signes distinctifs de ces trois qualités (telles qu'elles) se trouvent dans les trois (temps, le présent, le passé et l'avenir). 35. Si un acte qu'on a fait, qu'on fait ou qu'on va faire, vous cause de la honte, 1'(homme) instruit doit le considérer comme marqué du signe distinctif de la qualité d'Obscurité. 36. Sachez que tout acte par lequel on désire (acquérir) une renommée brillante en ce monde, et dont (toutefois) la non-réussite ne vous afflige pas, (est marqué du signe distinctif de la qualité) de Passion. 37. Mais ce qu'on désire connaître de tout (son cœur), ce qu'on accomplit sans honte et ce dont l'âme éprouve de la satisfaction, cet (acte) est marqué du signe distinctif de la Bonté. 38. Le désir (sensuel) est dit le signe distinctif de l'Obscurité, la (recherche de la) richesse (celui) de la Passion, (l'amour de) la vertu (est) le signe distinctif de la Bonté ; de ces (trois choses), c'est toujours la dernière nommée qui est meilleure (que la précédente). 39. Je vais brièvement exposer par ordre les transmigrations à travers tout cet (univers) auxquelles (l'âme) est soumise, suivant (qu'elle possède) chacune de ces trois qualités. 40. Ceux qui ont la qualité de Bonté parviennent à la condition divine, ceux qui ont la qualité de Passion à la condition humaine, ceux qui ont la qualité d'Obscurité (descendent) toujours à la condition animale; telles sont les trois (sortes) de transmigrations. 41. Mais sachez que ces trois sortes de transmigrations dues aux (trois) qualités (se subdivisent a leur tour) en trois (degrés), inférieur, moyen et supérieur, suivant les différences des actes et du savoir (de chacun). 42. (Êtres) inanimés, vers et insectes, poissons, serpents, ainsi que tortues, bétail et animaux sauvages (composent) la condition inférieure que produit l'Obscurité. 43. Éléphants, chevaux, Soudras et Barbares méprisés, lions, tigres, sangliers (composent) la condition moyenne que produit l'Obscurité. 44. Baladins, oiseaux, hypocrites, démons et vampires (composent) la condition supérieure parmi celles que produit l'Obscurité. 45. Bâtonnistes, lutteurs, comédiens, gens qui subsistent d'un métier vil, joueurs et buveurs (composent) la condition inférieure produite par la Passion. 46. Rois, guerriers, prêtres domestiques des rois, et les hommes qui excellent dans la controverse (composent) la condition moyenne produite par la Passion. 47. Musiciens célestes, Gouhyakas, Yakchas (et) Génies au service des dieux, ainsi que les Nymphes célestes (composent) la condition supérieure produite par la Passion. 48. Ermites, ascètes, Brahmanes, les troupes des divinités aux chars aériens, les astérismes lunaires et les Daityas (composent) la condition inférieure produite par la Bonté. 49. Sacrificateurs, Sages, Dieux, Védas, constellations, années, Mânes et Sâdhyas (composent) la condition moyenne produite par la Bonté. 50. Brahmâ, les Créateurs de l'Univers, la Loi, le Grand et l'Invisible (composent), au dire des Sages, la condition suprême produite par la Bonté. 51. Ainsi (vous) a été expliqué en entier tout ce (système de) transmigrations (produit) par les trois sortes d'actes, (composé de) trois classes, (dont chacune a) trois subdivisions et qui embrasse toutes les créatures. 52. (En punition) de l'attachement aux (objets des) sens, de la négligence des devoirs, les ignorants, les plus vils des hommes, ont en partage les naissances les plus basses. 53. Apprenez maintenant en détail et par ordre pour quelles actions (commises) ici-bas l'esprit vital entre dans telle ou telle matrice en ce monde. 54. Après avoir subi pendant de longues séries d'années d'affreux (tourments en) enfer, les grands criminels sont soumis à l'expiration de ce temps aux transmigrations suivantes : 55. Le meurtrier d'un Brahmane entre dans le corps d'un chien, d'un porc, d'un âne, d'un chameau, d'une vache, d'une chèvre, d'une brebis, d'un daim, d'un oiseau, d'un Tchândâla, d'un Poulkasa. 56. Un Brahmane buveur de sourâ entrera (dans le corps) d'un ver, d'un insecte, d'un papillon de nuit, d'un oiseau qui se nourrit d'excréments ou d'un animal destructeur. 57. Un Brahmane qui a volé (passera) mille fois (dans des corps) d'araignées, de serpents, de lézards, d'animaux aquatiques ou de vampires destructeurs. 58. Celui qui a profané la couche d'un gourou (renaîtra) cent fois (à l'état) de brin d'herbe, de ronce, de liane, (d'oiseau) carnassier, (d'animal) pourvu de crocs et (de bête) dont la nature est sanguinaire. 59. Ceux qui aiment à faire le mal deviennent des carnassiers; ceux qui mangent des aliments défendus, des vers; les voleurs, des (êtres) qui s'entre-dévorent; ceux qui ont commerce avec des femmes de la plus basse caste, des revenants. 60. Celui qui a fréquenté des gens dégradés (de leur caste), qui (a eu des relations) avec la femme d'autrui, et celui qui a volé un bien appartenant à un Brahmane, devient un démon ennemi des Brahmanes. 61. L'homme qui par cupidité a dérobé des diamants, des perles ou du corail, ou divers (autres) joyaux renaît parmi les orfèvres. 62. Pour avoir volé du grain il devient rat, (pour avoir volé) du cuivre (il devient) flamant, (pour avoir volé) de l'eau (il devient) poule d'eau, (pour avoir volé) du miel (il devient) taon, (pour avoir volé) du lait (il devient) corneille, (pour avoir volé) des essences (il devient) chien, (pour avoir volé) du beurre clarifié (il devient) un ichneumon. 63. (S'il a volé) de la viande (il devient) vautour; du lard, cormoran; de (l'huile de) sésame, un (oiseau) tailapaka; du sel, un grillon; du lait suri, un oiseau balâkâ. 64. S'il a dérobé de la soie (il devient) perdrix ; de la toile, grenouille; une étoffe de coton, courlis; une vache, iguane; de la mélasse, chauve-souris. 65. (S'il a volé) des parfums précieux, (il devient) un rat musqué; des légumes à feuilles, un paon; des aliments préparés de diverses sortes, un porc-épic; des aliments non préparés, un hérisson. 66. S'il a dérobé du feu, il devient héron ; des ustensiles, guêpe ; pour vol d'étoffes de couleur, il renaît (sous la forme d'un) francolin. 67. (S'il a volé) un daim ou un éléphant, (il devient) loup; un cheval, (il devient) tigre; des racines et fruits, singe; une femme, ours; de l'eau, coucou; des voitures, chameau; du bétail, bouc. 68. L'homme qui a dérobé par force n'importe quel objet appartenant à autrui, ainsi que celui qui a mangé les gâteaux du sacrifice avant qu'ils aient été offerts (à une divinité), renaîtra inévitablement â l'état de bête. 69. Les femmes aussi qui ont commis un vol d'une manière analogue se chargent du (même) péché; elles renaissent à l'état de femelles de ces mêmes êtres (qu'on vient d'énumérer). 70. (Les hommes des quatre) castes qui sans nécessité ont abandonné leurs devoirs respectifs, après avoir transmigré dans des existences misérables, renaissent dans la condition d'esclaves parmi leurs ennemis. 71. Un Brahmane qui a manqué à ses devoirs devient un revenant (appelé) Oulkâmoukha qui se nourrit de vomissement; un Kchatriya (devient un revenant appelé) Katapoûtana qui se nourrit d'immondices et de cadavres. 72. Un Vaisya qui a manqué à ses devoirs devient un revenant (appelé) Maitrâkchadjyotikaqui mange du pus; un Soudra devient (un revenant appelé) Tchailâsaka. 73. Plus les gens dont l'âme (est portée à la) sensualité s'adonnent aux (plaisirs des) sens, plus leur propension augmente. 74. Par la répétition de ces actes coupables, ces insensés s'attirent ici-bas des souffrances dans ces diverses transmigrations (que voici) : 75. Le séjour dans le Tâmisra et autres enfers épouvantables, la forêt (dont les arbres ont) des épées en guise de feuilles et autres (lieux horribles), la captivité et les mutilations ; 76. Diverses tortures (telles que) d'être dévoré par des corneilles et des chouettes, de (manger) une bouillie de sable brûlant et d'être cuit dans des pots, (supplice) intolérable ; 77. Renaissances perpétuelles dans des matrices (d'êtres) inférieurs exposés à des maux sans fin, tourments par le froid et le chaud et terreurs de toutes sortes ; 78. Séjour répété dans (diverses) matrices, naissances pénibles, captivités rigoureuses, esclavage sous les autres ; 79. Séparation d'avec leurs parents et amis, et cohabitation avec les méchants, perte des richesses gagnées, acquisition d'amis (qui deviennent des) ennemis; 80. Vieillesse sans ressources, tourments des maladies, afflictions de-toute espèce et (enfin) la mort invincible, (telles sont les épreuves qui les attendent). 81. Dans quelque disposition d'esprit qu'on accomplisse tel ou tel acte, on en recueille le fruit avec un corps doué de cette même qualité. 82. Ainsi ont été expliqués entièrement les origines et les résultats des actes; apprenez (maintenant) les actes qui procurent à un Brahmane la délivrance, finale. 83. L'étude du Véda, les austérités, la connaissance, dompter ses sens, ne point faire de mal (aux créatures), servir son précepteur spirituel, (tels sont) les meilleurs moyens (d'arriver) à la délivrance finale. 84. Parmi toutes ces actions vertueuses en ce monde, en est-il une (qui soit) déclarée plus propre (que les autres) à conduire l'homme à la délivrance finale? 85. Entre toutes, la connaissance de l'Âme est déclarée la plus excellente; elle est la première de toutes les sciences, car par elle on obtient l'immortalité. 86. Parmi tous les six actes (précédemment énumérés), les actes prescrits par le Véda doivent toujours être considérés comme les plus efficaces pour assurer la félicité suprême ici-bas et dans l'autre monde. 87. Car dans l'accomplissement des actes prescrits par le Véda, tous les autres (actes) sans exception sont contenus par ordre dans les diverses règles des cérémonies. 88. Les actes prescrits par le Véda sont de deux sortes, les uns procurant le bonheur (matériel), les autres assurant la délivrance finale; les uns ayant un but intéressé, les autres un but désintéressé. 89. Un acte qui assure la réussite d'un désir ici-bas ou dans l'autre monde est appelé intéressé; mais celui qui est étranger à tout désir (de récompense) et (qu'on accomplit après avoir) d'abord (acquis) la connaissance (de l'Être divin) est déclaré désintéressé. 90. Celui qui accomplit des actes intéressés atteint l'égalité de rang avec les dieux; mais celui-ci qui accomplit des actes désintéressés s'élève assurément au-dessus des cinq éléments. 91. Celui qui voit également soi-même dans tous les êtres et tous les êtres dans soi-même, s'offrant soi-même en sacrifice, s'identifie avec l'être qui brille de son propre éclat. 92. Un Brahmane, même après avoir renoncé aux rites prescrits (par les Sâstras), doit s'appliquer à la connaissance de l'Âme suprême, à l'extinction (de ses passions) et à l'étude du Véda. 93. Car c'est en cela que consiste surtout pour un Brahmane l'objet principal de l'existence ; c'est en atteignant cela et non autrement qu'un Dvidja parvient à ses fins. 94. Le Véda est l'œil éternel des Mânes, des Dieux, des hommes ; le livre du Véda ne peut pas avoir été fait (par les hommes), il est incommensurable (pour la raison humaine) ; telle est la décision. 95. Tous les textes révélés qui ne reposent pas sur le Véda et tous les faux systèmes de philosophie ne produisent aucun fruit après la mort; car ils sont déclarés fondés sur l'Obscurité. 96. Et tous les (systèmes) autres que le (Véda) qui naissent et meurent (rapidement) sont stériles et mensongers, parce qu'ils sont de date plus récente. 97. Les quatre castes, les trois mondes, les quatre ordres distincts, le présent, le passé et le futur, tout cela est expliqué au moyen du Véda. 98. Le son, la tangibilité, la forme, le goût et l'odeur, ce cinquième (attribut), sont expliqués au moyen du Véda seul, selon l'origine, les qualités et les actes. 99. L'éternel traité du Véda soutient tous les êtres ; c'est pourquoi je considère comme la (chose) suprême celle qui assure la félicité à cette créature (l'homme). 100. Commandement des armées, pouvoir royal, fonctions de juge, souveraineté sur le monde entier, celui qui connaît le traité du Véda est digne de tout. 101. De même qu'un feu violent consume même les arbres humides, ainsi celui qui connaît le Véda efface toutes les souillures de son âme, nées de ses (mauvaises) actions. 102. En quelque ordre que se trouve (un homme) connaissant le véritable sens du traité du Véda, même tandis qu'il est (encore) en ce bas monde, il devient propre à l'union avec Brahme. 103. Ceux qui ont lu sont supérieurs aux ignorants; ceux qui retiennent (ce qu'ils ont lu) sont plus estimables que ceux qui ont lu (mais oublié) ; ceux qui comprennent (le sens de ce qu'ils ont appris) sont supérieurs à ceux qui retiennent (sans comprendre); ceux qui mettent en pratique (ce qu'ils ont appris valent mieux) que ceux qui comprennent (mais qui ne pratiquent point). 104. L'austérité et la science (sacrée) sont le plus excellent moyen pour un Brahmane (d'atteindre) la délivrance finale ; par l'austérité il tue le péché, par la science il obtient l'immortalité. 105. La perception, l'induction et les traités comprenant les divers enseignements traditionnels, (voilà) trois (choses qui) doivent être bien comprises de quiconque désire la claire intelligence delà Loi. 106. Celui-là seul et nul autre, connaît la loi qui, s'appuyant sur un système philosophique en harmonie avec le traité du Véda, médite (l'oeuvre) des anciens sages et les préceptes de la Loi. 107. Ainsi ont été complètement et exactement expliqués les actes qui assurent la délivrance finale ; (maintenant) on va révéler la partie secrète de ce traité de Manou. 108. Si l'on demande : « Dans les (cas de la) loi qui n'ont pas été mentionnés, quelle doit être (la règle de conduite) ? » (voici la réponse) : « Ce que des Brahmanes instruits décideront (aura force de) Loi sans contestation. » 109. Doivent être reconnus comme instruits les Brahmanes qui ont étudié selon la Loi le Véda avec ses appendices, et qui peuvent donner des preuves sensibles du livre révélé. 110. Ce qu'une assemblée d'au moins dix, ou d'au moins trois (personnes) vertueuses aura décidé (être) la loi, que personne ne le conteste. 111. Trois (personnes) versées (chacune dans un) des trois Védas, un logicien, un interprétateur (de la doctrine Mîmânsâ), un étymologiste, un jurisconsulte et un membre de chacun des trois premiers ordres, constituent l'assemblée d'au moins dix membres. 112.. Un Rig-Védiste, un Yadjour-Védiste et un Sâma-Védiste doivent être considérés (comme constituant) l'assemblée d'au moins trois membres pour la décision des points douteux de la loi. 113. Ce que même un seul Brahmane instruit dans le Véda déclare (être) la loi doit être considéré comme (ayant force de) loi suprême, plutôt que la décision de milliers d'ignorants. 114. (Même) des milliers (de Brahmanes) qui n'ont pas rempli leurs voeux (de noviciat), qui ne sont pas versés dans le Véda et qui vivent uniquement (du privilège) de leur caste, ne constituent pas en se réunissant une assemblée (légale). 115. Le péché de celui qui a été instruit par des sots, personnifications de l'Obscurité, et ignorants de la loi, retombe multiplié au centuple sur ceux qui (lui) ont exposé la (loi). 116. Tous les (moyens) les plus excellents pour assurer la délivrance finale vous ont été exposés ; un Brahmane qui ne s'en écarte pas obtient la condition la plus élevée. 117. C'est ainsi que cette auguste divinité, dans son désir (de faire) le bonheur des mondes me révéla tout ce mystère suprême de la loi (sacrée). 118. Que (le Brahmane) recueillant son attention, voie dans son âme individuelle l'univers, le réel et le non réel; car en voyant dans son âme individuelle l'univers, il n'abandonne pas son esprit à l'iniquité. 119. L'âme seule (est) toutes les divinités; l'univers repose sur l'âme ; car (c'est) l'âme (qui) produit l'enchaînement des actes des (êtres) corporels. 120. Que (le Brahmane par la méditation) voie l'identité de l'éther avec les cavités du corps, du vent avec (les organes) du mouvement et du toucher, de la lumière suprême avec (les organes) de la digestion et de la vue, de l'eau avec les parties grasses et de la terre avec les parties charnues (de son corps); 121. De la lune avec l'esprit, des régions célestes avec (l'organe) de l'ouïe, de Vichnou avec (les organes) de la locomotion, d'Indra avec la force, du feu avec (l'organe) de la parole, de Mitra avec les (organes) excrétoires et du Seigneur des créatures avec (les organes) de la génération. 122. Qu'il reconnaisse le Mâle suprême comme le souverain de toutes (choses), plus subtil que le subtil même, brillant comme l'or, accessible à l'intelligence (seulement quand elle est comme) endormie (dans la contemplation). 123. Les uns l'appellent Agni, les autres Manou seigneur des créatures, d'autres Indra, d'autres le souffle vital, d'autres l'éternel Brahme. 124. Pénétrant toutes les créatures par le moyen des cinq éléments (constitutifs), il leur fait accomplir un cycle perpétuel de transmigrations par la naissance, l'accroissement et la destruction. 125. Ainsi celui qui par (le moyen de son) âme (individuelle) reconnaît l'âme (universelle) dans tous les êtres, devient animé des mêmes sentiments envers tous et s'absorbe en Brahme, (ce qui est) la condition suprême. 126. Un Dvidja qui récite ce Traité de Manou révélé par Bhrigou, aura toujours une conduite vertueuse et atteindra la condition qu'il souhaite. |
1. Ce sont les grands Sages qui s'adressent à Bhrgu le narrateur supposé du livre de Manou. 4. Trois degrés, « supérieur, moyen, inférieur ». (Kull.) — Trois sièges, « l'esprit, la parole, le corps ». (Kull.) — Dix catégories énumérées ci-après. 5. Méditer des choses défendues, « le meurtre d'un Brahmane, etc. » (Kull.) — L'erreur, « la négation d'un autre monde, le matérialisme ». (Kull.) 7. Faire du mal, c'est-à-dire tuer des animaux autrement que pour les sacrifices autorisés. 10. Jeu de mots : tridandin signifie qui a trois bâtons ; les trois bâtons sont l'insigne de la vie ascétique. D'autre part danda signifie aussi autorité. L'auteur veut dire que le véritable ascète n'est pas celui qui porte comme insigne les trois bâtons, mais celui qui exerce un triple empire sur sa parole, sa pensée et son corps. 12. Ce corps : Kull. explique le mot âtman par « corps, le moi corporel ». — Kshetrajna, le connaisseur du champ ; on a déjà vu à propos de la paternité l'emploi métaphorique du mot kshetra, champ; ici le kshetrajfia est donc l'âme qui connaît le corps. — Le bhûtâtman, composé d'éléments, est le corps « qui tire son origine des éléments tels que la terre et autres ». (Kull.) 13. L'esprit interne antarâtman. — Le principe vital, jiva « au moyen duquel, transformé en conscience et en sens, le kshetrajna dans les existences successives perçoit le plaisir et la peine ». (Kull.) 14. Le grand, mahàn (ici du masculin) c'est l'intelligence, c'est le jîva du vers précédent opposé au kshetrajna. — Les éléments « les cinq éléments tels que la terre, etc. » (Kull.) — Celui désigne suivant Kull. le paramàtman, l'Âme suprême. 15. De ce dernier, c'est-à-dire du paramàtman. — Manifestations, littér. des formes mûrtayah que Kull. explique par « des principes vitaux (jîvâh) ». 16. Particules: mâtrà est peut-être ici synonyme de bhûta; on pourrait donc traduire simplement « avec les cinq éléments ». — Durable « pour résister aux tourments ». (Kull.) 17. Dans l'autre monde, iha n'a pas ordinairement ce sens-là; il s'oppose au contraire à paraloke. Kull. explique ainsi : « Après avoir subi au moyen de ce corps les tourments infligés par Yama, ces âmes perverses étant subtiles, à la dissolution de ce corps grossier, se résorbent dans ces parties constitutives des éléments. » 18. Cette âme : c'est-à-dire l'âme individuelle, le jîva ; les deux puissants sont le mahân et le kshetrajna du v. 14. Pourtant Kull. entend par là le mahàn et le paramàtman. 20. Ces mêmes éléments « la terre et les autres transformés en un corps grossier ». (Kull.) 21. Dépouillée « après la mort, de ces éléments qui constituaient le corps humain, et revêtue d'un corps durable propre à sentir les tourments, formé des particules subtiles des éléments ». (Kull.) 22. Cet esprit vital le jîva. — Revêt, c'est- à-dire reprend un corps humain ou autre ». (Kull.) — Partie par partie, c'est-à-dire chacun dans la proportion voulue. 24. Les trois qualités sattva, rajas et tamas sont suivant la philosophie sânkhya le subslratum de tout ce qui existe. — L'âme, c'est-à-dire suivant Kull. le mahat. — Le grand, l'intelligence, cf. v. 14, note. 29. Confusion « incapacité de discerner le bien du mal ». (Kull.) — On peut écrire en deux motsavyaktam vishayàtmakam, leçon suivie par B. H. « ce qui est indistinct, ce qui a pour essence le sensuel ». — Connaître « ni par le sens intime (ou conscience), ni par les sens extérieurs ». 30. Excellents, intermédiaires ou mauvais, littér. le premier, celui du milieu, le dernier. 32. A entreprendre « en vue d'un profit ». (Kull.) 33. Bhinnavrtti est expliqué par âcâraparilopa le délaissement des bonnes coutumes. (Kull.) 34. Le texte dit simplement : dans les trois (choses) trishu, mais les commentateurs sont d'accord pour l'entendre des trois moments du temps. A noter la leçon de Nand. nrshu, dans les hommes. 37. Sarvena, Kull. commente par sarvàtmanâ. B. H. traduit différemment en prenant jûâtum avec la valeur passive « un acte qu'on désire être connu de chacun ». — Ce qu'on désire connaître « le sens du Véda, etc. ». (Kull.) 38. L'amour de la vertu, ou bien « la recherche du mérite spirituel (dharma). 42. Êtres inanimés, « arbres, etc. ». (Kull.) 43. Barbares, mleccha, l'épithète « méprisés » ne restreint pas la compréhension du terme. 44. Sur les oiseaux ou suparnas cf. livre I, 37. — Les Démons et les Vampires, les Ràkshasas et Piçâcas. Cf. I, 43. 45. Au lieu de kuvrttayah Kull. lit çastravrttayah ceux qui vivent du métier des armes, les maîtres d'armes. 47. Les Gandharvas ou musiciens célestes ; les Guhyakas et les Yakshas sont des demi-dieux gardiens des trésors, au service de Kuvera. Les Apsaras sont les Nymphes célestes. 48. Les troupes des Vaimânikas ou divinités qui se meuvent dans des chars aériens appelés vimânas. Les Daityas ou descendants de Diti sont des géants ennemis des dieux. 49. Les Sâdhyas sont une classe de divinités inférieures, personnifiant les rites et prières du Véda, habitant avec les dieux ou dans la région intermédiaire entre ciel et terre. 50. Les créateurs « Marïci et les autres ». (Kull.) — Le Grand et l'Invisible, le Mahàn et l'Avyakta sont les deux principes du système Sânkhya personnifiés. 53. L'esprit vital le jîva. — Matrice, c'est-à-dire « existence ». (Kull.) 54. Sont soumis « pour ce qui reste de leurs fautes (c'est-à-dire pour achever leur expiation) ». (Kull.) 55. Dans le corps littér. dans la matrice. — Il entre dans l'une quelconque de ces matrices « suivant la gravité ou la légèreté de ce qui lui reste à expier de sa faute ». (Kull.) 56. Animal destructeur, « tigre, etc. ». (Kull.) 57. Qui a volé « l'or d'un Brahmane ». (Kull.) — Vampires ou Piçâcas. 58. D'un gourou, c'est-à-dire de son père naturel ou spirituel. — D'oiseau carnassier, « vautour et autres ». (Kull.) — D'animal pourvu de crocs, « lion, etc. ». (Kull.) — Bête dont la nature est sanguinaire, littér. commettant des actes cruels, expression commentée par vailhaçïla. 59. Des êtres qui s'entre-dévorent « des poissons et autres ». (Kull.) — Des revenants prêtas. 60. Un bien appartenant à un Brahmane, « mais non de l'or ». (Kull.) — Un démon appelé Brahmarâkshasa. 61. Orfèvres « quelques-uns entendent par là l'oiseau appelé hemakàra ». (Kull.) C'est en effet un sens très acceptable. 62. Des essences, « de la sève de canne à sucre, etc. » (Kull.) 63. Cormoran (?) madgu, espèce d'oiseau d'eau. — Tailapaka, oiseau inconnu, ce nom signifie buveur d'huile. — Balâkâ, cigogne (?). 65. Aliments, anna signifie aussi plus particulièrement du riz. On pourrait traduire « du riz cuit et du riz cru ». 66. Francolin (?) où perdrix rouge (?). — Quelques-unes de ces attributions reposent sur une similitude d'attributs : ainsi le voleur de parfums devient un rat musqué ; le voleur d'étoffes de couleur devient une perdrix rouge; d'autres reposent sur une simple allitération, vàgguda chauve-souris, et guda mêlasse; d'autres enfin paraissent tout à fait arbitraires. 67. De l'eau « pour boire ». (Kull.) — Coucou stokaka « qui demande une goutte d'eau » appelé aussi câtaka, Cuculus melanoleucus, oiseau qui passe chez les Hindous pour ne boire que de l'eau de pluie. 68. Offerts, c'est-à-dire « avant qu'on en ait jeté une partie dans le feu ». 70. Leurs devoirs respectifs, « les cérémonies telles que les cinq sacrifices et autres ». (Kull.) — Ennemis, littér. les Dasyus; une autre leçon du reste porte çatrushu au lieu de dasyushu. 71. Ulkâmukha veut dire : dont la bouche est un brandon enflammé ; le sens du mot katapûtana est obscur. 72. Maitràkshajyotika est suivant Kull. « un démon à qui son anus sert d'oeil, ou qui a une lumière dans l'anus »; c'est du reste l'explication de ce composé. Quant au Cailâsaka c'est « un Prêta ou revenant qui se nourrit de poux ». 74. Insensés, littér. de peu d'intelligence. — Ces diverses transmigrations « dans des matrices de plus en plus méprisables d'animaux et autres ». (Kull.) 78. Séjour répété, le seul fait de renaître plusieurs fois constitue par luimême une peine. 79. Perte des richesses gagnées, littér. acquisition et perte de biens, c'est-à-dire biens acquis pour les reperdre ensuite. 80. Vieillesse sans ressources ou peut-être « l'âge (mal) incurable ». 81. Disposition d'esprit « produite par la qualité de Bonté, la qualité de Passion, ou la qualité d'Obscurité ». (Kull.) — Le corps futur sera doué d'une de ces trois qualités, suivant l'esprit dans lequel on a accompli l'acte « tel que bain, aumône, etc. ». (Kull.) — Cf. v. 41 sqq. les divers corps produits par chacune des trois qualités avec leurs trois degrés. 83. La connaissance « ayant pour objet Brahme ». (Kull.) 84. Ce vers est une question adressée par les grands Sages à Bhrgu qui leur répond au vers suivant. 85. La connaissance de l'Âme « de l'Âme suprême, paramàtman, enseignée par les Upanishads ». (Kull.) 86. Karma vaidikam, Kull. l'entend dans le sens de paramàtmajùàna la connaissance de l'Âme suprême; les autres commentateurs au contraire prennent cette expression dans son sens littéral, « acte prescrit par le Véda », c'est-à-dire les rites, les sacrifices. Le v. 85 n'a en vue que le moksha ou délivrance finale, tandis que le v. 86 considère la félicité en ce monde et dans l'autre. 87. Ici Kull. explique karma vaidikam par « l'adoration de l'Âme suprême ». 88. Dans ce vers au contraire Kull. donne à karma vaidikam son sens ordinaire « le jyotishtoma et autres sacrifices ». — Les actes dits pravrtta sont les cérémonies faites dans le but d'une récompense ici-bas ou dans l'autre monde, les actes dits nivrtta sont les cérémonies faites sans aucune vue intéressée, et partant plus méritoires que les autres. B. traduit : « Qui causent une continuation de l'existence mondaine, pravrtta », et « qui causent une cessation de l'existence mondaine, nivrtta ». Au fond l'idée est la même. 89. D'un désir « un sacrifice pour obtenir de la pluie ». (Kull.) — Dans l'autre monde « un sacrifice tel que le jyotishtoma et autres en vue d'obtenir le paradis ». (Kull.) — Jnânapûrva peut signifier aussi « ayant la connaissance pour guide, dirigé par la connaissance ». 90. Qui accomplit : il faut entendre cela d'actes pieux répétés fréquemment. — Au-dessus des cinq éléments, c'est-à-dire se dépouille des éléments qui composent le corps, « atteint la délivrance finale ». (Kull.) 91. Soi-même, c'est-à-dire qui se dit : « Moi je suis contenu dans tous les êtres animés et inanimés, et tous les êtres sont contenus en moi. » (Kull.) — Àtmayâjin, qui se sacrifie lui-même ou qui sacrifie à soi-même, signifie suivant Kull. « qui accomplit le jyotishtoma et autres sacrifices suivant la manière du Brahmârpana ». — S'identifie avec l'être qui brille de son propre éclat (avec Brahmâ), c'est-à-dire obtient la délivrance finale. On peut traduire aussi « il obtient l'indépendance, la domination », car la racine râj a les deux sens de briller et de régner. 93. Parvient à ses fins krtakrtya signifie littér. qui a fait ce qu'il devait faire, c'est-à-dire qui voit tous ses désirs accomplis. 95. Les textes révélés Jolly imprime çrutayah. D'autres textes portent smrtayah les traditions. 96. Qui naissent, Kull. précise en disant qu'ils « sont sortis de la main des hommes. » 97. Prasidhyati signifierait plus littér. « dépend du Véda pour sa réussite ». 98. Le composé gunakarmatah est obscur. Kull. entend karman au sens de karma vaidikam, et guna au sens des trois qualités primordiales. Bonté, Passion, Obscurité: le sens seraitalors « par le moyen des rites védiques dérivant des trois qualités de Bonté, Passion et Obscurité, sources du son, de la tangibilité, etc. » 99. Cette créature, Kull. entend par là « l'homme qui est propre à accomplir les rites védiques ». 104. La science « la connaissance de l'âme universelle ». (Kull.) 105. — Les traités Kull. explique çâstra parla Smrti. — Les enseignements traditionnels, les âgamas, les livres d'enseignement des diverses écoles. 106. L'œuvre des anciens sages, le. Véda dont les hymnes sont attribués aux Richis. 109. Selon la loi « en observant les prescriptions relatives aux étudiants et autres ». (Kull.) — Ses appendices « les Angas, qui sont la Mîmâmsâ, le Code des lois et les Purânas ». (Kull.) — La Mïmâmsà désigne un système philosophique ayant pour objet l'interprétation du Véda. — Ceux qui peuvent donner des preuves sensibles, « les Brahmanes qui en récitant le texte révélé, sont cause qu'il devient perceptible par les sens, qui en enseignent le véritable sens ». (Kull.) 111. Un logicien haituka, suivant Kull. « celui qui connaît le système du Nyâya qui n'est pas en contradiction avec la Çruti et la Smrti ». — Un interprétateur de la doctrine Mimâmsâ, le texte dit simplement tarkin commenté par le composé mïmâmsâtmakatarkavid. — Les trois premiers ordres, c'est-à-dire « étudiant, maître de maison, ermite ». 114. Leurs vœux, « qui n'ont pas rempli les vœux d'un étudiant, tels que (ceux relatifs à) la Sâvitrî et autres ». (Kull.) 115. Tamobhûta signifie littér. dont la nature est la qualité d'obscurité. 117. C'est Bhrgu qui parle, et l'auguste divinité qui lui a révélé la loi est Manou. — Le mystère « qui doit être tenu caché aux disciples indignes ». (Kull.) 118. Atman désigne ici suivant Kull. « l'Âme suprême », et suivant Govind. « l'âme individuelle ». 119. Ici àtman suivant Govind. est l'Âme suprême. 120. Voie l'identité, littér. fasse entrer samniveçayet. — L'éther, jeu de mots sur kha éther, et kha trou du corps (il y en a neuf). — Lumière tejas « du feu et du soleil ». (Kull.) — Sneha, littér. graisse. Kull. l'entend des fluides du corps. D'autres comme Medh. y voient « la cervelle et autres substances analogues ». — Les parties charnues mûrti est expliqué par çarïrapârthivabhâga « les portions terrestres du corps ». 121. L'esprit le manas, le sens interne. — Les régions célestes diçah au nombre de huit représentant les points cardinaux et présidées par huit divinités. — Indra est appelé ici Hara. — Le feu, Agni. — Je soupçonne un calembour sur Mitra et mûtra urine. — Prajâpati est rapproché en sa qualité de créateur des organes de la génération. 122. Endormie, « l'œil et les autres sens extérieurs suspendant leurs fonctions », la contemplation est une sorte de sommeil. — Sur le Mâle, le Purusha qui n'est autre que Brahme, cf. liv. I, v. 11. 124. Des cinq éléments « les enveloppant avec des corps formés des cinq grands éléments tels que la terre, etc. » (Kull.) — Un cycle littér. « comme une roue de voiture. » 126. Le vers commence par « le mot iti qui marque la fin du discours de Bhrgu. » (Kull.) Le dernier vers n'est donc pas dans la bouche du narrateur des lois de Manou. — La condition qu'il souhaite, c'est « le paradis, la délivrance finale ». (Kull.) |