LIVRE II.
PHÉDON.
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Phédon, issu d'une noble maison d'Élée, fut pris lorsque sa patrie
se soumit aux ennemis, et contraint de faire un honteux trafic dans
une chambre ouverte. Étant parvenu à avoir le commerce de Socrate,
Alcibiade ou Criton le racheta, à la réquisition du philosophe.
L'usage qu'il fit de sa liberté fut de donner tout son temps à
l'étude de la philosophie. Jérôme, dans son livre du Souvenir des
époques, le dit esclave. Phédon a composé deux dialogues, intitulés
Zopyre et Simon, que personne ne lui conteste ; mais on doute qu'il
soit l'auteur de celui qui porte le titre de Nicias. Quelques uns
pensent que celui qui s'appelle Médus est d'Eschine ; d'autres
croient qu'il vient de Polyène. On hésite encore à prononcer sur
l'ouvrage intitulé les Vieillards, et il y en a même qui veulent
que les discours intitulés des Tanneurs soient l'ouvrage d'Eschine.
Phédon eut pour successeur Plistan d'Élée, et celui-ci Ménédème
Érétrien, et Asclépiade Phliasien. Ces philosophes, tous élèves de
Stilpon, furent appelés éléens, et
prirent le nom d'érétriens, depuis Ménédème. Comme
celui-ci a été chef de secte, nous en parlerons plus amplement dans la suite.