Oeuvres numérisées par Marc Szwajcer
DE
On peut, en perfectionnant sa raison, corriger bien des vices du corps : mais les forces du corps, si la raison ne les dirige, ne peuvent rendre l'esprit meilleur.
Il est beau de s'opposer aux attentats de l'homme injuste : si tu n'en as pas le pouvoir, ne te rends pas du moins son complice.
Évite les fautes, non par crainte, mais parce que tu le dois.
Les avantages du corps, tous ceux de la fortune, ne font pas le bonheur : il ne se trouve que dans la droiture et l'équité.
Il reste une bien douce consolation aux malheureux ; c'est d'avoir fait leur devoir.
Tu as fait une chose honteuse ; commence à rougir de toi-même. Le coupable qui se repent n'est pas encore perdu.
On ne te demande pas beaucoup de paroles; on n'exige de toi que la vérité.
Tu supportes des injustices ; console-toi : le vrai malheur est d'en faire.
Me rougis pas de te soumettre aux lois, au prince, au sage qui en sait plus que toi.
Ces gens qui se plaisent à contredire et qui veulent tout savoir, ont un malheur: c'est qu'ils ne peuvent apprendre ce qui est vraiment utile. C'est perdre le temps que de vouloir éclairer l'orgueilleux qui s'étonne lui-même de ses propres lumières.
Il est des caractères heureux, qui, sans avoir cultivé la raison, y conforment cependant toute leur vie.
On ne peut te reprocher aucune injustice ; c'est trop peu ; bannis même l’injustice de ta pensée. Ce ne sont pas seulement les actions, c'est la volonté qui distingue le bon du méchant.
Les sots n'apprennent rien de la raison, l'adversité peut les instruire. On a vu quelquefois l'imprudent devenir un sage dans l'infortune.
Ce ne sont pas de belles paroles, c'est une conduite vertueuse qui rend hommage à la vertu.
La force et la beauté font le prix d'un coursier généreux; les bonnes mœurs, celui de l'homme
Pour exercer un métier, on commence par en faire l'apprentissage : pour pratiquer la sagesse, il faut s'en être fait une étude.
Tout est perdu quand les méchants servent d'exemple et les bons de risée.
N'est-ce pas une honte de chercher à approfondir les affaires des autres, et de ne pas connaître les siennes?
Celui qui diffère toujours laissera son ouvrage imparfait.
On voit une foule de gens qui semblent merveilleux, et qui ne paient que d'apparence : ils font tout en paroles, et n'agissent jamais.
Il n'est pas inutile d'acquérir des richesses ; mais rien n'est plus dangereux que d'en acquérir injustement.
Heureux qui joint un jugement sain aux faveurs delà fortune ! Il saura dans l'occasion faire un bel usage de ses trésors.
L'ignorance du bien est la cause du mal.
N'est-ce pas une odieuse présomption de vouloir parler de tout et de ne rien vouloir écouter?
Avant de recevoir un bienfait, examinez bien comment vous en pourrez marquer votre reconnaissance.
Observez de près e méchant, de peur qu'il ne saisisse l'occasion de faire du mal.
Que souvent il en coûte peu pour exercer l'humanité ! Un faible bienfait répandu à propos peut quelquefois sauver l'honneur ou la vie de celui qui le reçoit.
Mais celui que je vais obliger est peut-être un fourbe qui ne reconnaîtra mes bienfaits que parle mal qu'il s'apprête à me faire.... L'homme bienfaisant cherche à contenter son cœur : que lui importe d'obtenir du retour !
Louez les belles actions ; c'est avoir l'âme vile d'un lâche imposteur que de prostituer son suffrage à celles qui ne le sont pas. Mais souvenez-vous que le sage ne dédaigne pas l'estime qu'on lui accorde, et qu'il ne se montrera jamais inférieur aux honneurs qui lui seront décernés.
Celui qui ne peut même trouver un seul ami est-il digne de vivre? et celui qui n'aime personne peut-il donc être aimé?
Ceux qui ont toujours la plainte dans la bouche sont incapables de trouver des amis.
Hommes, ne rions pas des faiblesses de l'humanité : elles doivent bien plutôt faire couler nos larmes.
Louer les gens médiocres, c'est leur faire bien du fort.
Laisse les autres faire ton éloge; et si tu ne te connais pas les qualités qu'ils célèbrent en toi, sois convaincu que ce sont des flatteurs.
L'amitié d'un seul sage vaut mieux que celle d'un grand nombre de fous.
La vie est un passage ; le monde est une salle de spectacle. On entre, on regarde, on sort.