§ |
1.
Pourquoi les peaux récemment coupées, et surtout les peaux de
béliers appliquées sur les contusions, les
arrêtent-elles dans leurs effets, de même que le font aussi des œufs
qu'on casse dessus ?
N'est-ce pas parce que ces deux remèdes arrêtent l'afflux du liquide
et le gonflement ? En effet, la partie meurtrie s'ulcère et se
gonfle à cause de la chaleur ; et les œufs gluants, comme ils le
sont, se collent sur la plaie, en empêchant qu'elle ne se
boursouflle, comme le ferait une brûlure. De même aussi que de la
colle, les peaux, qui adhèrent à cause de leur viscosité, apaisent
l'inflammation, en même temps qu'elles concourent à la coction de la
peau entamée. On n'enlève ces appareils qu'après plusieurs jours. On
essaie encore d'empêcher l'inflammation en frottant la plaie avec du
sel et du vinaigre.
2.
Pourquoi les cicatrices sont-elles noires dans
tout le reste du
corps, et pourquoi sont-elles blanches dans l'œil ?
N'est-ce pas parce que la cicatrice prend la conleur contraire à la
couleur précédente, comme le l'ail toute partie atteinte d'un mal
quelconque ? Or les plaies de l'oeil se manifestent dans la partie
qui est noire. Du reste, les cicatrices ne sont pas noires
sur-le-champ dans le corps ; et au débnt, elles sont blanches. Elles
ne sont pas non plus toujours noires dans l'œil; mais elles y
changent d'aspect avec le temps, ou d'une manière absolue, ou du
moins elles se nuancent davantage.
3.
Pourquoi la férule fait-elle devenir rouges les parties qui
entourent circulaircment le coup qu'elle porte, tandis qu'elle fait
que le milieu reste blanc?
N'est-ce pas parce que la pression chasse le sang du
milieu, et que, comme la férule est ronde, c'est au centre que cette
pression est la plus forte? Ou par cela même, ne faudrait-il pas que
le sang revint après avoir été chassé ? Mais l'afflux du sang, c'est
la rougeur ; et cet afflux devrait se produire dans l'endroit qui a
été frappé.
4.
Pourquoi, même sous le coup violent que produit la férule, le milieu
de la chair devient-il blanc, tandis que la circonférence devient
rouge ? Et pourquoi, si l'on frappe avec un bont de bois, est-ce le
milieu qui est plus ronge ?
N'est-ce pas parce que la baguette de la férule étant légère,
quoiqu'on frappe vivement, le coup ne divise que le sang qui est à
la surface ? De cette sorte, la partie où le sang vient à manquer
paraît blanche, tandis que la partie où il afflue davantage semble
plus rouge. La plaie venant à se gonfler, le sang, qui a été divisé
par le coup, ne revient pas tout de suite, parce qu'il est en petite
quantité et qu'il doit remonter en un point plus relevé. Or ce n'est
que forcé par une surabondance, que le sang peut
prendre une direction qui est contre nature. Au contraire, les coups
venant de corps très durs, qui ont tout à la fois du poids et de la
force, causent de la compression et de la contusion. La partie
comprimée s'abaisse et se creuse ; et contuse, elle se vide. La
contusion est en quelque sorte une coupure et une division adoucies.
Le milteu devenant creux et vide, le sang superficiel y est porté de
toutes les parties environnantes. Naturellement, il se dirige en
bas; et dans les parties vides, parce qu'elles cèdent. Le sang, en y
affluant, fait tout naturellement que cette partie rougit; et les
parties où il manque deviennent blanches.
5.
Pourquoi, lorsqu'on est malade de la rate, les cicatrices sont-elles
noires ?
N'est-ce pas parce que ces malades ont le sang corrompu, le sang
devenant morbide et aqueux en se mêlant à la sécrétion de la rate ?
La cicatrice n'a qu'une peau légère et superficielle, tandis que le
sang, qui est noir parce qu'il est aqueux et chaud, rend la
cicatrice de cette couleur en s'y montrant; et alors il arrive bien
souvent que la cicatrice à cet endroit semble plus noire. Le
phénomène se produit par la même cause. Le sang se refroidit par la
faiblesse de la peau ; et la chaleur s'échappant, il devient plus
noir. C'est encore de la même facon que chez les vieillards la peau
est plus noire que chez les jeunes gens, ainsi que, chez eux, des
cicatrices qui sont pareilles sont plus noires aussi. Leur corps
tout entier paraît comme meurtri, non pas à cause de la ténuité de
la peau, mais parce que la chaleur s'en est retirée.
6.
Est-ce qu'il se peut que des causes qui produisent
un même effet aient la même puissance
de faire, ou de ne pas faire ? Voici ce que je veux dire ; par
exemple les meurtrissures disparaissent également sous l'action de
l'airaim, du raifort, de la fève concassée, du poumon, de l'argile
et de tant d'antres matières qui ont la même action.
Est-ce, quant à l'airain, parce qu'il a de la rouille, et que la
rouille peut servir de médicament? Quant à l'action de la fève
concassée, du poumon et de l'argile, est-ce qu'ils attirent le mal
au dehors, à cause de leur légèreté spongieuse, de même que d'autres
substances agissent par d'autres causes ? N'est-ce pas simplement
aussi que le dernier résultat est le même pour toutes ces
substances, parce qu'il y a beancoup de causes contraires les unes
aux autres qui agissent de même, le chaud et le froid par exemple ;
mais
rien n'empêche que les qualités qu'ont ces substances avant ce
résultat commun, ne soient tout autres.
7.
Pourquoi les cicatrices deviennent-elles noires dans les
autres parties du corps, et deviennent-elles blanches dans l'œil?
N'est-ce pas parce que les cicatrices changent de couleurs selon le
lieu où elles se produisent ? Quand elles se produisent dans l'œil
qui est noir, elles doivent nécessairement devenir blanches.
8.
Pourquoi un coup de férule, ou de baguette, est-il plus douloureux
que le coup venant de matières plus dures, si l'on mesure
proportionnellement l'effet du coup qu'on a frappé ? Il semblerait
en effet tout simple que le coup d'une matière plus dure fût plus
douloureux, puisque ce coup est plus fort.
N'est-ce pas parce que la chair est endolorie, non
pas seulement parce qu'elle est frappée, mais aussi parce qu'elle
frappe à son tour? Elle est donc uniquement frappée par les
substances dures, et elle leur cède précisément à cause de leur
dureté. Mais la baguette produit sur la chair les deux effets ; la
chair est frappée; et par la légèreté du poids de la baguette, elle
frappe aussi sans céder; de eette manière, il se trouve que le coup
est double.
9.
Pourquoi la thapsie et le verre (cyathe) calment-ils les
meurtrissures, l'une au débnt, l'autre un peu plus tard, bien que ce
soient des contraires ) En effet le verre (cyathe) est froid, autant que l'airain dont parle
le poète, quand il dit d'un guerrier: « II mord le froid airain »,
tandis que la thapsie est chaude et caustique.
N'est-ce pas parce que le verre produit sur la contusion le même
effet que l'eau produit sur les personnes qui s'évanouissent ? Le
refroidissement, en survenant immédiatement, empêche que la chaleur,
produite par le sang qui est à la surface, ne puisse sortir. C'est
le coup qui a fait affluer le sang, et il se fige quand la chaleur
est expulsée. De même que le sang se coagule quand il est dehors, de
même le sang qui est tout près de sortir, bien que sous la peau, se
fige par le froid de l'airain, quand la chaleur ne peut plus
circuler; mais il se liquéfie de nouveau et revient à l'endroit d'où
il avait fui. La thapsie, qui est chaude, produit le même effet ; et
par sa chaleur, elle empêche la coagulation du sang.
10.
Pourquoi les meurtrissures se
calment-elles au contact de l'airain, comme lorsqu'on y applique un corps ou tels
autres objets analogues?
N'est-ce pas parce que l'airain est froid, et qu'il empêche la
chaleur de sortir du sang, que le coup a fait accumuler ? Le sang
venant à sortir de la surface, la meurtrissure se forme. C'est pour
cela qu'il faut au plus vite faire l'application avant ipte le sang
ne se fige. C'est par le même motif que la thapsic mêlée avec du
miel est fort ntile dans ce cas. Comme elle est chaude, elle empêche
que le sang ne se refroidisse.
11.
Pourquoi la cicatrice devient-elle noire assez souvent quand une
plaie s'est répétée plusieurs fois sur le même point ?
N'est-ce pas parce que tontes les fois qu'une plaie se produit,
c'est preuve de faiblesse, et que plus elle se renouvelle, plus la
faiblesse augmente? Or la partie faible se refroidit et est pleine
de liquide. Ce qui fait qu'elle paraît noire, c'est que les plaies
considérables et chroniques forment des cicatrices noires. Or,
contracter des plaies fréquentes, n'est pas antre chose que d'avoir
une plaie qui dure longtemps.
12.
Pourquoi applique-t-on des coupes de mêlal sur les contusions?
N'est-ce pas parce que, sous l'impression du coup qui nous .1
frappes, le lieu qui le reçoit se refroidit, et que la chaleur s'en
retire et se dissipe ? Or, en appliquant la coupe de métal, comme
l'airain est froid, il empêche la chaleur de sortir en se
dispersant.
13.
Pourquoi les poils ne poussent-ils plus sur les cicatrices ?
N'est-ce pas parce que les canaux d'où sortent les poils sont
aveuglés, et qu'ils ne fonctionnent plus?
14.
Pourquoi les contusions produisent-elles des gonflements et des
taches livides?
N'est-ce pas parce que les humeurs répandues dans tout le lieu qui a
eté frappé, se répercntent en s'avançant dans les régions voisines,
et coagulent 'tont le liquide en se coagulant? Et si quelques
petites veines sont alors rompues, le concours des humeurs devient
sanguinolent.
En se coagulant. Le texte dit rompues. C'est un cas très frc-
préciscmeut : « en se collant ». quent. — Des humeurs. J'ai —
Quelques petites veines sont ajonte ces mots.
SECTION DIXIÈME
EXPLICATION SOMMAIRE DE QUELQUES
FAITS NATURELS
De la toux chez l'homme et les autres animaux ; saignements de nez;
la graisse; la lèpre blanche ; le lait produit plus ou moins
abondamment selon les espèces ; la boisson change la couleur des
animaux ; les mâles sont plus grands que les femelles; gestation
longue ou courte ; ressemblance des jeunes à leurs parents ; les
yeux bleus ; les nains ; multiparité ; distance des yeux ;
pollntions nocturnes ; mouvements de la UHe ; éterouement ;
épaisseur de la langue ; urination des femelles ; chnte des poils ;
laine des montons ; lascivité des gens velus ; nombre des pieds
toujours pair; les cicatrices; les jumeaux ; le sommeil ; relations
des jeunes et des parents ; méchanceté des animaux après la par-
turition ; les eunuques ; la voix dans l'homme et dans les animaux ;
la pierre chez l'homme ; le rot ; animaux domestiques et sauvages ;
ombilic de l'homme ; saillies des animaux; écartement des dents ;
raies de la main ; difformités de l'espèce humaine ; effets de la
fumée ; sociabilité des animaux ; parties du corps "plus ou moins
velues; explication de l'éternuement ; grosseur des animaux marins ;
nourriture sèche et liquide ; la calvitie n'atteint pas les eunuques
; déjections des animaux ; complexiou plus ou molns dure des animaux
en rapport avec leur courage; des monstruosités ; cheveux de l'homme
seuls à blanchir; naissance spontanée; dents, ongles et peau des
Éthiopiens; animaux vivant sans tète.
1.
Pourquoi y a-t-il des animaux qui toussent, tandis
§ 1. Les sujets traités dans les questions les plus différentes
cette section sont très divers, se snccèdent saus aucun lien
tandis que dans les autres sec- entre elles. Du reste, elles n'en
tions le sujet avait toujours une sont pas moins intéressantes.—
unité régulière. Ici, au contraire, Des animaux qui toussent....
que d'antres ne toussent pas, et qu'ainsi l'homme tousse tandis que
le bœuf ne tousse pas ?
N'est-ce pas parce que, chez la plupart des animaux, l'excrétion se
dirige en toute antre partie du corps, tandis que c'est à la gorge
qu'elle se dirige chez l'homme ?
N'est-ce pas parce que l'homme a le cerveau le plus considérable et
le plus humide, et que la tou\ n'est qu'un écoulement du phlegme?
2.
Pourquoi l'homme est-il le seul animal qui rende du sang par le nez
?
N'est-ce pas encore parce qu'il a le cerveau le plus considérable et
le plus humide, et que c'est du cerveau que les veines, pleines de
la sécrétion, font sortir
l'homme... le bœuf... La question est curieuse ; mais l'explication
n'est pas satisfaisante; pent-être la science contemporaine ne
répondrait-elle pas mieux. Voir la description de la toux chez
l'homme dans le Traité élémentaire de physiologie humaine de M.
Béclard, 6' édition, p. 355. —L'excrétion. On «le superflu». Le mot
grec est aussi vague que le mot français ; et il est difficile
d'entendre ce que l'anteur a voulu désigner précisément. C'est sans
doute une sécrétion irrégulière, qui, selon lui, doit provoquer la
toux. — Se dirige en toute antre partie du corps. C'est une pure
hypothèse. — A
le cerveau le plus considérable
et le plus humide. C'est la théorie ordinaire d'Aristote ; voir le
Traité des Parties des animaux, livre II, ch. 7, §S 10 et 13 ; et
passim. — La toux n'est qu'un ecoulement du phlegme. Cette
description de la toux est trop vague; et Ion ne comprend pas bien
quelle est ici 1 action du phlegme.
§ 2. /.e seul animal... L'observation parait exacte ; mais pent-
être aussi u'a-t-ou pas assez étudié les autres animnux. — C'est du
cerveau... La science de nos jours n'a pas porté son attention sur
ce point ; mais le sang vient des fosses nasales
le flux par les conduits? Car la partie morbide du sang est plus
légère que le sang pur; or c'est là ce qu'est le sang qui se mêle
aux secrétions de l'encéphale ; et c'en est comme la suppuration.
3.
Pourquoi y a-t-il des animaux qui ont de la graisse sous la chair,
tandis que la graisse se mêle à la chair dans d'antres animaux, et
que certains animaux présentent à la fois ces deux organisations ?
N'est-ce pas parce que, chez ceux qui ont beancoup de chair sous la
peau, l'humeur s'accumule entre la peau et la chair ? Car c'est là
que naturellement la peau se détache et se soulève; et cette humeur,
soumise à la coction, devient de la graisse. Mais les animaux qui
ont la chair moins épaisse et la peau prédominante, deviennent gras
dans leur chair. Ceux qui ont les deux dispositions engraissent
aussi dans les deux sens.
plntôt que du cerveau. — La par- liquide ». — Se détache ou se
tie morbide... la suppuration. soulève. Il n'y a qu'un mot dans
Tous ces détails physiologiques le texte. — Soumise à la coc-
sont de pure théorie. Le sang tion. La Coction ne signifie pas
qui sort par le nez n'est pas antre chose ici que complète
plus corrompu que le reste. élaboration. — Prédominante.
§ 3. De la graisse sous la Le sens de l'expression grecque
chair... se mêle à la chair... ces est équivoque ; et les tradnc-
deux organisations. La question tions varient beancoup, sans
est certainement curieuse ; il ne qu'ancune puisse sembler défi-
semble pas que la science mo- uitive. — Dans les deux sens.
derne l'ait discntée de nouveau. Sous la chair et dans la chair.
Quant à l'explication donnée ici, Voir M. Béclard, Traité élémpn-
ou ne doit pas se montrer trop taire de physiologie humaine,
exigeant. — L'humeur. Ou « le pp. 603 et 626.
4.
Pourquoi les enfants et les femmes sont-ils moins exposés que les
hommes à avoir des dartres (lèpre blanche), et parmi les femmes
pourquoi sont ce les vieilles qui y sont le plus sujettes?
N'est-ce pas parce que la dartre est la sortie du souffle? Or les
corps des enfants ne sont pas très perméables au souffle, et ils
sont épais. Les corps des femmes le sont moins que ceux des hommes,
parce que, chez elles, la sécrétion se tourne en menstrues; leur
peau lisse atteste bien l'épaisseur de leur chair. Au contraire, les
corps des vieillards et des femmes âgées est aisément perméable au
souffle ; car ainsi que de vieilles constrnctions, l'ensemble de
tontes leurs parties est disloqué.
S k. Des dartres. C'est sans doute He dartres que l'anteur vent
parler, et de dartres farineuses. Le mot gree, que souvent les
tradncteurs ont conservé, est Lencé. Est-ce la lèpre blanche :' Rien
ne l'indique précisément. Est-ce l'éléphan- tiasis ? C'est peu
probable. En tout cas, c'est une maladie de la peau ; et c'est là ee
qui fait que pent-être le mot de Dartres est encore le plus
convenable. L'école Hippocratique semble avoir regardé la lencé
comme une maladie très grave ; et les dartres attestent toujours
qneique vice du sang. — Est la
sortie du souffle. Ceci ne se comprend pas bien, ni pour le fait, ni
pour 1 expression. Le mot grec rendu ici par Souille peut signifier
également le vent, l'air, l'esprit, Que les maladies de la peau
soient causées par l'exsudation ou la sortie de cet élément, c'est
ce que la science actuelle ne saurait admettre. — Leur peau lisse.
C'est le sens le plus probable du mot gree. — Ainsi que de vieilles
constrnctions. La comparaison, sans être absolument fausse, a du
moins quelque chose de bizarre. — Disloqué. On, « lézardé ».
5.
Pourquoi l'homme est-il le seul entre les animaux à avoir des
dartres (lèpre blanche) ?
N'est-ce pas parce que c'est l'homme qui, entre tous les animaux, a
la peau la plus mince et la plus perméable à l'air? La preuve, c'est
que la lèpre blanche se manifeste, surtont et d'abord, dans les
parties du corps qui ont la peau la plus légère. N'est-ce pas aussi,
ontre cette cause, parce que l'homme est le seul animal qui
blanchisse ? Dans la lèpre blanche, les cheveux deviennent blancs;
et, par conséquent, il est impossible que les animaux qui ne
blanchissent pas aient cette lèpre.
6.
Pourquoi les chèvres et les brebis produisent-elles le plus de lait,
sans avoir cependant le corps très
§ 5. Est-il le seul... Il ne nnimaux, livre V, ch. 3, 4 et 5.
parnit pas que la science mo- — Dans la lèpre Hanche, les
deriie ait étudié l'homme sous cheveux deviennent blanes. Cette
ce rapport, comparativement indication se rapporterait à
aux animaux. — Perméable à l'éléphantiasis plntôt qu'aux
l'air. Même remarque qu'au § dartres, ou à toute antre maladie
précédent, sur le sens très de la peau. Voir plus loin. § 34,
variable du mot gree. — La une question qui se rapproche
lèpre blanche. On, « la dartre ». de celle-ci.
— Dans les parties du corps. Il § 6. Les chiens et les brebis... eût
été bon d'indiquer ces par- Dans l'Histoire des animaux, ties plus
précisément. — Le Aristote a consacré tout un seul animal qui
blanchisse... chapitre à la question du lait, Ce sont les mêmes
doctrines livre III, ch. 16. Dans le § 13, que dans l'Histoire des
animaux, il indique que la quantité du livre III, ch. 10 ; et dans
le lait sécrété varie avec la gros- traité de la Génération des seur
des animaux ; il u insiste
gros, tandis que la femme et la vache ont moins do lait
proportionnellement à leur dimension ?
N'est-ce pas parce que le lait est employé à grossir le corps,
tandis que, dans les autres animaux, il tourne en sécrétion et en
résidu? Dans les brebis et les chèvres, tout ce qui se produit de
résidu se convertit entièrement en lait. N'est-ce pas aussi parce
que ces animaux font bien plus de petits que les grands, et qu'ils
ont plus de résidu, ayant plus de petits à nourrir ? Ou bien
n'est-ce pas encore parce que, vu leur faiblesse de corps, les
brebis et les chèvres produisent plus de sécrétion quand elles sont
pleines ? Or le lait ne vient que de résidu.
7.
Pourquoi certains animaux, en changeant leur boisson, changent-ils
aussi de couleur et resscmblent-
pas spécialement sur les chèvres et les brebis. —
Proportionnellement. Pour bien Oxer ce rapport, il faudrait faire
beancoup de comparaisons. — A leur dimension. J'ai ajonte ces mots.
— Le lait est employé à grossir le corps. Le texte n'est pas aussi
précis. — N'est-ce pas aussi... C'est la seconde raison que donne
l'anteur, que sans doute la première n'a pas satisfait. — Ou bien
n'est-ce pas encore. Troisième raison, qui n'est pas assez claire,
et qui n'est pas plus décisive que les précédentes.
§ 1. En changcaut leur bois
son... Voir l'Histoire des animaux, livre III, ch. 10, § 19. Septali
sépare en trois problèmes distincts ce § 7 ; les éditions ordinaires
l'ont suivi ; mais l'édition Firmin-Didot rénnit les diverses
parties de ce problème ; et nous trouvons qu'elle a bien fait.
Septali ajonte qu'il ne croit pas qu A- ristote soit l'anteur de
cette question, et il suppose qu'elle a été tirée de ses ouvrages
par quelque compilateur, comme tant d'antres questions. Voir la
Dissertation sur la composition des Problèmes. La conjecture de
Septali n'est pent-être
ils alors aux animaux du pays, comme il arrive aux chèvres, tandis
que d'au tres animaux ne changent point, par exemple les hommes ? Ou
d'une manière générale, pourquoi les uns changent-ils, tandis que
les autres ne changent pas, témoin le corbeau, qui ne change jamais
?
N'est-ce pas parce que ce sont ceux dont la nature ne domine pas
l'humide, qui ne changent pas, comme les oiseaux, qui aussi n'ont
pas de vessie? Et pourquoi ne sont-ce pas les animaux mêmes qui
changent, mais les petits qu'ils produisent ? N'est-ce pas parce que
les jeunes sont plus faibles que ne le sont leurs parents ?
pus sans fondement pour quelques passages : mais pour l'ensemble de
ce recueil, il n'est pas du tout impossible qu'il soit l'œuvre
dAristote lui-même. Il aura pu au contraire employer, pour des
livres plus complets, ces questions qui s'étaient présentées
snccessivement à son esprit, et que plus tard il aura mises à
profit. — Aux animaux du pays. Le fait est incontestable ; et un
peut le constater en partie même sur les hommes. Mais ces
changements ne tiennent pas seulement à la boisson ; et ils doivent
avoir bien d'antres causes. — Témoin le corbeau, qui est toujours
noir, sous tous les climats où il vit, sans que les eaux du lieu
aient d'influence sur son plumage. Aristote,
Histoire des animaux, livre III, ch. 10, § 18, dit au contraire que
le corbeau peut devenir blane, par de grands froids. — Ne domine pas
l'humide. C'est la tradnction fidèle du texte. Dominer l'humide
signifie que les animaux ne peuvent pas digérer la boisson qu'ils
prennent, de manière à la rendre sous forme d'urine. — Mais les
petits qu'ils produisent. Voir l'Histoire des animaux, livrelll, ch.
10, § 19. — Sont plus faibles. La faiblesse des jeunes est
incontestable ; mais l'ellet qu'on attribue à cette faiblesse ne
l'est pas autant.
^ 8. Septali croit devoir faire ici une nouvelle série numérique
dans le texte gree, tout en continuant pour sa tradnction latine la
série commencée. — Les
8.
Pourquoi les mâles sont-ils ordinairement plus grands que les
femelles?
N'est-ce pas parce qu'ils ont plus de chaleur, et que c'est la
chaleur qui détermine la croissance? N'est-ce pas aussi parce que
les mâles sont complètement formés, tandis que les femelles ne le
sont qu'en partie ? N'est-ce pas encore parce que les mâles mettent
beaucoup de temps à se former entièrement, et que les femelles en
mettent peu ?
mdles... plus grands. Dans l'Histoire des animaux, livre IV, ch. Il,
Aristote a comparé, d'une manière générale, le mâle et la femelle;
et il est revenu sur ce sujet dans plusieurs passages de son
histoire naturelle, dans les Parties animaux, surtont dans le traité
de la Génération des animaux ; mais nulle part, il ne s'est arrêté à
la comparaison de la grosseur chez les deux sexes, comme il le fait
ici. Il signale seulement quelques espèces où la femelle est plus
grosse que le mule ; ce qui implique que généralement c'est le
contraire qui a lien, dans l'ordre de la nature. — Ils ont plus de
chaleur. C'est une hypothèse plntôt qu un fait démontré. — Qui
détermine la croissance. Il y a aussi d'antres causes que la chaleur
à la croissance des animaux. Cette croissance s'ar
rête à un moment de la vie, où la chaleur est aussi forte que
jamais, vers 1 âge de 20 à 25 aus chez l'homme. — Complètement
formes... en partie. Cette asser- tion ne serait pas exacte, si ou
la prenait dans un sens général; mais c'est bien une théorie
Aristotélique, comme le prouvent une foule de passages de l'Histoire
des animaux et des deux traités qui la complètent. Cette infériorité
de la femme relativement à l'homme est devenue une sorte de dogme
pendant le Moyeu - âge ; et comme le remarque Septali. Albert le
Grand a contribué beancoup à propager cette erreur, bien que Galien
l'eût dès longtemps réfntée. — Beancoup
de temps à se former les
femelles en mettent peu. Ce fait est surtont sensible dans notre
espèce.
9.
Pourquoi certains animaux ont-ils une gestation très courte, tandis
que d'antres en ont une très longue ?
N'est-ce pas parce que les animaux qui vivent le plus longtemps se
forment et s'achèvent plus lentement? Mais ceux qui ont une longue
vie ont aussi une longue gestation. Ce ne sont pas cependant ceux
qui ont la gestation la plus longue. Ainsi, le cheval a une
gestation bien plus longue que l'homme, et pourtant il vit moins. La
cause de ce phénomène, c'est la dureté des matrices ; car de même
que la terre, quand elle est sèche, est moins féconde, de même la
matrice de la jument agit dans le même sens.
10.
Pourquoi les petits de tous les animaux leur ressemblent-ils tant,
pour tontes leu rs dispositions natu-
§9. Une gestation très courte. Eu moyenne, le cheval ne vit
...une très longue. Aristote a par- guère que quinze ou vingt ans;
ticulièrement étudié cette ques- et la gestation est de onze mois;
tion de la gestation, par rapport voir l'Histoire des animaux,
à la longévité, dans le Traite livre VI, ch. 22, § 2. — La
de la Génération des animaux, dureté des matrices. La physio-
livre IV, ch. 9, et passhn. — logie comparée ne saurait ad-
S'achèvent plus lentement. L'ob- mettre cette explication ; voir
servation est exacte; et l'on a l'Histoire des animaux, livre III,
souvent cité l'exemple de l'élé- ch. 1, § 18. — De meme que la
phant. — Le cheval. Le mot est terre. La comparaison n'a rien
pris génériquement, bien qu'il de juste.
s'agisse de la jument. — // vit § 10. Leur ressemblent-ils
moins. Voir 1Histoire des ani- L'observation est exacte eu ce
maux, livre V, ch. 12, § 13, et sens qu'en effet, dans l'espèce
livre VI, ch. 22, §§ 7 et suiv. humaine, les enfants ne res-
relies, tandis que, pour l'espèce humaine, les enfants ressemblent
moins à leurs parents?
N'est-ce pas parce que l'homme, au moment du rapprochement sexuel, a
l'âme agitée de bien des manières? Car, selon les dispositions du
père et de la mère, les enfants varient beaucoup. Au contraire, les
autres animaux, pour la plupart, ne songent qu'à l'acte lui-même. Il
fant ajonter que les animaux ne sont pas remplis et transportés
continuellement de ce désir.
11.
Pourquoi les hommes et les chevaux qui sont blancs ont-ils le plus
souvent les yeux bleus ?
semblent pas aussi complètement ù leurs parents que, chez les
animaux. les jeunes ressemblent à leurs anteurs. Cette différence
peut tenir à bien des causes ; et il est possible qu'elle vienne
aussi eu partie de ce qu'on observe mieux les hommes que les
animaux. — A l'âme agitée. L'explication est ingénieuse, si
d'ailleurs elle n'est pas suffisante. Aristote a fait une longue
étude de la ressemblance des enfants aux parents, Histoire des
animaux, livre VII, ch. 6 ; et traité de la Génération des animaux,
livre I, ch. 11, et livre IV, ch. 1 et 3. Tontes ses observations
sont d'une justesse frappante. — Selon les dispositions du père et
de la mère. Cette cause est bien vague, quoiqu'elle ne soit pas
tout à fait fausse ; et qu'en réalité la
constitntion et la santé des parents aient une grande influence sur
la nature des enfants qu'ils produisent. — Les animaux...
L'expression du texte est indéterminée ; elle doit se rapporter aux
animaux plutôt qu'à l'homme, parce qu'ils n'ont qu'un temps fixe
pour l'accouplement, tandis que, dans l'espèce humaine, il
peut avoir lieu à toutes les époques de l'année. Septali a compris qu'il
s'agit ici de l'homme et non des animaux.
— Remplis et transportés. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte.
— Continuellement. Ceci se rapporte au rnt, qui, chez l'animal. n'a
qu'une saison de l'année, tandis que, dans l'espèce humaine,
l'appétit du sexe est con- tinuel, durant la plus grande partie de
la vie.
§11. Les hommes et les chc-
N'est-ce pas parce que les yeux, pouvant avoir trois couleurs,
couleur noire, couleur de bonc et couleur bleue, la couleur de l'œil
suit la couleur du corps ? Or cette couleur est le bleu.
12,
Pourquoi y a-t-il des nains ? Ou d'une manière plus générale,
pourquoi y a-t-il des animaux qui sont très grands et d'antres très
petits ?
vaux qui sont blancs. C'est la traduction exacte du gree: mais ou ne
comprend pas bieu ce que l'anteur entend par cette blancheur prêtée
aux hommes et aux chevaux. S'agit-il spécialement de la blancheur de
l'œil en dehors de l'iris ? Il ,mr,nf fallu le dire ; et il est
assez probable que c'est en ce sens qu'il fant interpréter ce
passage, qui est obscur par trop de concision. Septali, qui a
commenté très longuement ce Si, ne s'est pas arrêté à cette
difficulté ; il accepte les Albi humines, les Equi (albi également)
sans ancune explication. — Les veux bleus. C'est-à-dire l'iris de
couleur bleue, et non pas l'œil tout entier. — Les yeux peuvent
avoir trois couleurs. Aristote a fait une élude particulière de la
couleur des yeux chez l'homme et les animaux, dans le traité de la
Génération des animaux, livre V, ch 1, §§ 11 et suiv. — Couleur de
boue. C'est-à-dire, jaunâtre
et brun jaune, comme sont généralement les yeux de l'espèce caprine,
mâle et femelle. — La couleur de l'œil suit la couleur du corps.
Ceci est absolument faux, et il est bien probable qu'il y a eu ici
quelque méprise de la part des copistes: mais les manuscrits ne
présentent pas de variantes, d où l'on puisse tirer quelque sens
meilleur. — Or cette couleur est le bleu. L'erreur est encore plus
évidente dans cette singulière assertion. Voir plus loin, section
XIV, § 14, une théorie sur la coloration générale des yeux, selon
les climats froids ou chauds.
§12. Des nains... pourquoi y a-t-il des animaux. 11 fant sous-
entendre : « dans une même espèce ». La question n'est pas
absolument générale ; et par exemple, elle ne consiste pas à savoir
pourquoi il v a des fourmis et des éléphants, mais bien pourquoi la
même race peut présenter des différences
Voici comment on peut répondre : II y a pour ceci deux causes,
d'abord le lieu, puis la nourriture. Le lieu rend les animaux
petits, s'il est fort étroit; et la nourriture, si elle est peu
abondante. C'estainsi qu'en prenant les animaux aussitôt qu'ils sont
nés, on cherche à les rapetisser ; comme, par exemple, ces très
petits chiens qu'on élève dans des cages à cailles. Les animaux sur
lesquels c'est le lieu qui agit en ce sens, deviennent des pygmées.
Us ont bien la longueur et la largeur en proportion avec la grandeur
de leurs parents. Mais ils sont tout petits; et cela tient à
l'étroi- tesse du lieu qui les renferme, et qui force leurs lignes
droites à se replier et à devenir courbes. De même que les chiens
qui sont peints sur des enseignes de bontiques, tout en étant assez
petits, semblent avoir une largeur et une épaisseur ordinaires, de
même les pygmées ont une apparence analogue. Mais quand c'est par
défant de nourriture que les animaux ne se développent pas, ils ont
des membres d'enfants, qui sont tout à fait petits, quoiqu'ils
soient
aussi considérables. — On peut mais le développement régulier
répondre. Ou, « se rendre ne peut se produire. — Les
compte «deces changements».— chiens qui sont peints... La
Le lieu, comme les cages dont comparaison n'est pas frap-
il est question plus bas. — punte. — De même les pvgmccs.
Des pygmées. Qui sont aussi des II faudrait avoir vu les peintures
nains, qu'ont produits la volonté des enseignes pour juger jusqu'à
et le caprice de l'Iiomme. — quel point le rapprochement
En proportion. Sous entendu : peut être exact. — Par défaut
« Réduite ». — Leurs lignes de nourriture. C:est la seconde
droites. En d'antres termes, cause indiquée plus hant. —
« les membres ». — A devenir D'enfants. Cette expression spc-
courbes. C'est pent-être exagéré; cialc à la race humaine doit
les lignes ne se courbent pas ; s'appliquer également aux petits
bien proportionnés, comme les petits chiens de Malte. La cause en
est que la nature n'agit pas sur eux comme le lieu peut agir.
13.
Pourquoi y a-t-il des animaux qui peuvent provenir les uns des
antres, tandis que d'antres animaux ne peuvent provenir que de
combinaisons semblables à celle que leur génération a pu d'abord
présenter?
Est-ce qu'il est vrai, comme les naturalistes le prétendent, que
l'origine première des animaux soit venue des changements et des
bouleversements énormes du monde et de l'univers tout entier; et
que,
des animaux. — Les petits chiens dc Malte. Ontre l'île bien connue
de ce nom, il y avait une autre ile nommée de même par les Anciens,
sur les eûtes ,1e l'Illy- rie. D'après Callimaque, cité par Pline,
Histoire naturelle, III, 30, 3, édit.et trad. Littré, p. 180, c'est
de I» que venaient ces petits chiens. Il faudrait alors nommer cette
antre île Méliln, pour la distinguer de Malte.
§ 13. Provenir les uns des antres... leur génération a pu d'abord
présenter. Septali trouve avec raison qu'il n'y a pas de question
plus difficile que celle- ci ; au lieu de commenter le texte
d'Aristote, il passe en revue les diverses théories sur l'origine
des êtres animés ; et il donne sa théorie personnelle sur cet obscur
sujet, qui est de nos jours encore l'occasion de
tant de controverses. Septali ;i le mérite de ne pas croire aussi
aveuglément qu'on le faisait de son temps à la génération spontanée,
sortant de la pntréfaction. Il attribue cette génération à la
chaleur solaire, et même à l'intervention de Dieu. — Les
naturalistes. Il est à regretter que l'anteur ne désigne pas
nommément les naturalistes dont il vent parler. — Est venue des
changements et des bouleversements énormes. C'est encore l'opinion
des évolntionnistes de notre temps ; et l'on voit que cette théorie,
qui fait aujourd'hui tant de bruit, est fort ancienne. Il est vrai
que nous en savons davantage, par suite des observations accumulées
; mais le fond du mystère n'en reste pas moins impénétrable ; il le
sera toujours. Mais l'An-
quand il faut que les animaux naissent de nouveau, des mouvements
analogues sont de nouveau nécessaires ' Le point de départ est ce
qu'il y a de plus important dans toute œuvre, puisque c'en est la
moitié; et que c'est le germe qui est ici le point de départ. Ainsi,
pour les animalcules et pour les animaux qui ne naissent pas les uns
des antres, c'est la petitesse du germe qui fait qu'ils naissent de
la même facon qu'ils sont nés à l'origine. Quand l'animal est plus
petit, son principe est plus petit aussi. Les changements sont alors
suffisants pour que son germe soit produit; et c'est en effet de
cette manière que les choses se passent; car les animaux se
produisent surtout parces changements. Seulement, le changement est
plus grand pour un grand animal.
14.
Pourquoi certains animaux ont-ils beaucoup de petits, comme le
cochon, le chien, le lièvre, tandis
tiquité s'en était préoccupée comme nous. Il était peu probable en
clTet que ce problème échappât à l'intelligence grecque. — Le point
de départ. Ici, c'est l'origine des êtres et du monde. — C'est la
petitesse du germe. C'est cette extrême petitesse qui a empêché les
Anciens, dépourvus des instruments indispensables, de voir les
choses comme nous les voyons, et qui les a poussés à la théorie de
la génération spon- tanée. Mais cette petitesse n'explique pas du
tout l'origine,
comme l'anteur semble le croire. — Son germe soit produit. Il est
absolument démontré par la science contemporaine que tout étre animé
a des parents auxquels il ressemble ; la vie vient toujours de la
vie ; et selon la profonde formule d Aristote, c'est l'homme qui
engeudre l'homme. — Par ces changements. Cette indication est lelle-
ment vague qu'elle ne peut pas servir à faire comprendre la pensée
réelle de l'anteur.
§ 14. Certains animaux ont- ils beancoup de petits. Aristote
que d'antres n'en ont pas de si nombreux, par exemple, l'homme, le
lion?
N'est-ce pas parce que ceux-là ont beaucoup de matrices avec des
formes en même nombre, et qu'ils désirent l'accouplement qui remplit
les matrices où se répartit la semence, tandis que c'est le
contraire chez les autres ?
15.
Pourquoi l'homme est-il, de tous les animaux, celui qui, proportion
gardée, a le moins de distance entre les yeux ?
N'est-ce pas parce que c'est l'homme qui, de tous les animaux, est
le plus conforme à la nature ? Or la
n traité cette question, appliquée à plusieurs espèces
particulières, dans l'Histoire des Animaux, passim ; et la question
générale, dans le Traité de la Génération des animaux, livre IV, ch.
4. — Ceux-là ont beancoup de matrices. C'est une erreur manifeste ;
et l'exemple bien compris de la multiparité elans l'espèce lui mai n
ceta il s ufli sam ment clair. — Avec des formes en me me nombre.
C'est supposer qu'il y a autant de matrices que de petits ; il n'eu
est rien. — C'est le contraire. C'est-à-dire qu'il n'y a qu'une
seule matrice. Pour réfnter cette singulière théorie, il n'y avait
qu'à se rappeler que le nombre des petits est variable ; le nombre
des matrices le serait donc aussi.
§ 15. L'homme... a le moins dc distance entre les yeux. La question
est curieuse ; et il ne semble pas que, depuis Aris- tote, personne
l'ait agitée de nouveau. Le fait n'est pent-être pas fort exact ; et
pour s'eu assurer, il faudrait multiplier les mensurations précises
sur l'homme et sur une foule d'animaux. L'Antiquité n'était pas
assez avancée pour les faire, quelque faciles qu'elles fussent; et
la science moderne ne paraît pas y avoir songé. — l.e pins conforme
à la nature. Cette assertion est bien vague ; mais elle atteste que
les Anciens se formaient de la nature de l'homme une hante idée ; et
qu'ils le regardaicnt comme un rtre privilégié. Mais quelle était
sensation, selon les lois naturelles, doit avoir lieu en avant; et
il faut voir devant soi l'objet vers lequel le mouvement nous porte.
Plus la distance entre les yeux est grande, plus les regards se
portent de côté. Ainsi, pour être conforme à la nature, il fant que
l'intervalle soit le plus petit possible; car à cette condition, on
se dirigera le plus sûrement en avant. Comme les autres animaux
n'ont pas de mains, il fant nécessairement qu'ils regardent de côté.
Aussi, leurs yeux sont-ils à une distance plus grande; et c'est ce
qu'on peut remarquer surtont sur le bétail, parce que ces animaux
spécialement marchent en baissant la tête.
16.
Pourquoi, parmi les animaux, les uns n'ont-ils jamais de pollntions
nocturnes? Pourquoi les autres n'en ont-ils que très rarement ?
N'est-ce parce qu'aucun animal ne se conche sur
cette nature dont l'homme est la plus fidèle image? — Doit avoir
lien en avant. L'observation est vraie pour tous les sens, mais
surtont pour la vue.— Plus les regards se portent de côté. Il y a
des animaux, comme le bison, sur lesquels cette organisation est
très sensible ; ce qni ne vent pas dire absolument que ces animaux
aussi ne voient pas directement devant eux. — Pour ttre conforme à
la nature. Même remarque que plus hant. Quelle est précisément cette
nature :' — /.es autres artlmaux n'ont pas de mains. Voir
l'admirable discussion d'Aristute
contre Anaxagore sur l'usage des mnins ; Traité des Parties des
animaux, livre IV, ch. 10, JJS 14 et suiv. ; et aussi livre II, ch.
4, § 9. — En baissant la tête. C'est déjà le même sen- timent qui
plus tard inspirera à Ovide les beaux vers que l'on sait. La muse
latine était l'écho de la sagesse grecque.
$ 16. De pollutions nocturnes. Il n'est pas directement question de
l'homme dans ce problème ; mais cependant c'est à lui que pense
l'anteur, dans la comparaison qu'il fait entre les divers animaux. —
Ancun animal ne se conche sur le dos. L'explica-
le dos, et qu'il n'y a de pollntion que quand on se conche ainsi ?
Mais n'est-ce pas encore parce que les autres animaux ne rêvent pas,
comme l'homme, et que la pollntion ne se produit jamais sans
l'influence de l'imagination ?
17.
Pourquoi certains animaux peuvent-ils mouvoir le tète, tandis que
d'antres ne le peuvent pas ?
N'est-ce pas parce que certains animaux n'ont pas de cou, et que,
par suite, il est bien impossible à ces animaux-là de mouvoir leur
tête ?
18.
Pourquoi l'homme est-il, de tous les animaux, celui qui éternuc le
plus?
N'est-ce pas parce que l'homme a de larges canaux dans lesquels
circulent l'air et l'odeur? Quand ces
tion est exacte, eu se bornant à ce simple fait; mais l'homme
peut avoir des pollntions nocturnes., sans être conché sur le dos, bicu
que cette position dans le sommeil soit la cause la plus fréquente
de ces accidents. — II n'y a de pollutions. C'est exagéré. — Les
autres animaux ne révent pas. Les animaux rêvent aussi ; mais on ne
saurait dire si c'est sous les mêmes influences que l'homme. — Ne se
produit jamais. C'est trop dire, et il peut arriver souvent que la
pollntion se produise
sans être accompagnée d'ancun rêve.
§ 17. Certains animaux n'ont pas de cou. Sur les fonctions du cou
chez les diverses espèces, voir l'Histoire des animaux, livre H, ch.
1, § 2, et surtont le Traité des Parties des animaux, livre IV,
chapitres 10 et 11.
§ 18. L'homme... éternue le plus. La même question est reproduite
plus loin, § 54, et résolueautrement. On la retrouve encore section
XXXIII, $ 10: et elle est résolue dans ce passage comme dans
celui-ci. —
canaux se remplissent d'air, l'homme étcrnue. Ce ipii prouve l)ien
la largeur de ces canaux, c'est que l'homme est l'animal qui a le
moins d'odorat. Plus les'canaux sont étroits, plus la perception est
vive. Si donc l'humidité, qui, en se vaporisant, produit
l'éternuement, entre en plus grande quantité et plus souvent dans de
larges canaux, et si les hommes ont plus que les autres animaux des
canaux ainsi faits, il est tout simple qu'ils éternuent davantage.
Ou bien, n'est-ce pas parce que le nez n'a presque pas de longueur,
de telle sorte que l'humide, qui s'y échauffe, peut vite y devenir
de l'air? Dans les autres animaux, l'humide se refroidit avant
l'éternuement, à cause de la longueur de l'organe.
19. Pourquoi chez ancun animal la langue n'est-elle
grasse ?
Quand ces canaux se remplissent d'air. Ce ne peut pas être là la
cause de l'éteruuement, puisque l'air circule constamment dans ces
canaux pour la respiration. Voir Ueclard, Traité elémentaire de
physiologie humaine, 6e édition, p. 357. — Qui a le moins d'odorat.
Le fait n'est rien moins que certain. S il est vrai que quelques
animaux ont l'odorat beancoup plus devéloppé que l'homme, il en est
d'autres aussi cbe^ qui ce sens l'est bien moins que chez lui. —Plus
la perception est riVe. 11 est bien donteux que ce soit lu la vraie
cause des différences. — L'humidité, qui. en se vaporisant. La
physiologie actuelle n'admet pas cette explication. — Le nez n'a
presque pas de longueur. Ceci encore est inexact; et la plupart des
animaux ont le nez plus court que l'homme. Du reste, l'éternuement
est un phénomène assez délicat, qui u'a pent-être jamais été assez
étudié.
S 19. La langue n'est-elle grasse ? Aristote s'est beancoup occupé
de l'organisation de la langue dans toute la série animale ; voir
l'Histoire des animaux, livres II, IV, V, ete. et pas-
N'est-ce pas parce que tout ce qui est gras est épais, et que la
langue doit, par sa nature, être peu dense, afin de percevoir les
saveurs?
20.
Pourquoi les femelles s'accroupissent-elles pour uriner, tandis que
les mâles ne le font pas ?
N'est-ce pas parce que la vessie des femelles est plus reculée, plus
profonde et plus large ? Chez elles, la matrice est placée entre le
siège et la vessie, de telle sorte qu'il y a besoin de plus de force
pour expulser le liquide, à cause de la position écartée de la
matrice. L'urine sort avec force, chassée par l'air.
21.
Pourquoi tous les animaux qui ne volent pas perdent-ils leurs poils
en hiver, sauf le cochon ? Ainsi, le chien et le bœuf perdent leurs
poils.
sim ; ct le Traité des Parties des Animaux, livre II, ch. 16 et 17.
— Peu dense. II aurait fallu dire qu'elle est spongieuse ; car le
fait est de toute évidence.
S20. S'accroupissent-ellespour uriner. L'observation est exacte; et
quelle que soit la valeur de l'explication ici donnée, la ques- tiou
vant au moins la peine qu'on la pose. — l.a vessie des femelles...
La physiologie mo- derue n'accepte pas pent-être cette explication ;
mais il est certain que c'est dans l'organisation anatomique qu'il
fant chercher la cause de cette dili'é- rence. — Chassée par l'air.
Ceci
n'est pas exact ; 1 action de l'air n'entre pour rien dans le
phénomène, et ce n est pas l'air qui détermine les contractions de
la vessie nécessaires à l'urination. Voir Béclard, Traité
élémentaire de physiologie humaine, p. 512. 6eédit. Bien des
physiologistes ont omis de signaler cette différence entre les deux
sexes.
§21. Tous les animaux. C'est exagéré ; et tous les animaux «qui ne
volent pas» ne sont point dans ce cas. — Sauf If cochon. Pent-être
faudrait-il plntôt dire : « la truie » à cause de ce qui suit : La
chaleur qui
N'est-ce pas parce que le cochon a beancoup de chaleur, et que les
poils naissent de la chaleur dans cet animal ? C'est la graisse qui
produit cet effet. Che/ les autres animaux, les poils tombent, soit
parce que l'humide se refroidit, soit parce que la chaleur qui leur
est propre ne suffit pas à la coction de la nourriture. Ou bien
encore, n'est-ce pas parce que l'humidité qui est dans la truie ne
souffre aucun changement ? La nourriture subissant alors une coction
complète, l'animal ne perd pas ses poils; et quand il y a quelque
cause qui amène la perte des poils, la graisse suffit pour
l'empêcher. Le bétail et l'homme ne subissent pas cette perte, parce
que leur poil est bien fourni et épais. Le froid ne pénètre pas
assez profondément pour coaguler l'humidité et empêcher la chaleur
de faire la coction.
22. Pourquoi les poils des montons deviennent-ils plus
est dans la truie. —Le chien, moins au cochon. — Le bétail.
Les chiens à poils ras ne sem- On pent-ctre : « les montons ».
blent pas perdre leurs poils eu — Leur poil est bien fourni.
hiver. — Le cochon a beancoup Ceci s'applique à la race ovine ;
de chalcur. 11 s'agit bien ici du mais ne s'applique pas à la race
cochon, puisque l'article en grec humaine. On peut donc croire
est au masculin ; plus bas, un que ces mots : « Et 1 homme »,
pronom démonstratif sera mis sont une interpolation, ou une
au féminin, et s'adressera à la. erreur de copiste.— Le froid ne
truie. Ces divergences ne sont pénètre pas assez profondément.
pas 1res importantes; mais il Ceci n'est vrai que des montons,
convient de ne pas les omettre. § 22. Les poils. Aristotc a fait
— Qui est dans la truie. Ici le une très intéressante étude du
pronom est, dans l'original, mis pelage des animaux eu général,
au féminin ; mais ce qui est dit Traité de la Génération des Aui-
dc la truie ne s'applique pas maux, livre V, en. 3, 4 et 5. —
doux à mesure qu'on les coupe, tandis que ceux de l'homme deviennent
plus durs ?
N'est-ce pas parce que les poils des montons sont superftciels? On
peut les arracher sans faire de mal à la bête, parce que le principe
de leur nntrition, qui est dans la chair, reste sans subir ancune
altération. Alors, les résidus de sécrétions s'exhalent pluscomplè-
tetnent, parce que les pores sont ouverts ; et la laine continue à
prendre la nourriture propre de la chair. Or la chair ne se nourrit
que de matières molles et douces. Au contraire, les poils chez
l'homme viennent du fond, et on ne les arrache qu'avec une certaine
force et quelque douleur. La preuve, c'est qu'on fait ainsi jaillir
le sang. Le lieu avant été une fois blessé, il s'y fait même des
cicatrices. A la fin, les poils repoussent après qu'on les a
arrachés; mais en repoussant, ils sont durs, parce qu'il leur manque
toute la partie nntritive de la chair, et qu'ils ne viennent plus
que des résidus. Ce qui le prouve bien,
Deviennent-ils plus doux. Le fait n'est pent-être pas exact pour les
montons. — Ceux de l'homme deviennent plus durs. C'est sans
doute ce
qui fait qu'on hésite toujours à couper les cheveux des jeunes
filles. — Sont superficiels. C'est-à-dire qu ils ne sont pas
enfoncés dans la peau autant qu'ils le sout chez d'autres espèces. —
Les résidus de sécrctions. Il n'y a qu'un mot dans l'original.— La
nourriture propre de la chair. La chair a la nourriture commune de
tout le corps, qui est le sang ; il n'y a de
différences que celle qui résulte de la diversité des fonctions
organiques.— Viennent du fond. Les poils comme les cheveux ont un
bulbe, qu'on ne peut arracher qu'avec un certain effort et avec
quelque douleur. — Jaillir le sang. C'est exagéré. — Des cicatrices.
S'il se forme des cicatrices, elles sont presque imperceptibles. —
Que des résidus. Il n'est pas probable que ce soit la vraie cause de
la rudesse des poils. — Ce qui le prouve bien... Cette preuve
prétendue n'est pas assez directe. —De tous les
c'est que les cheveux de tous les peuples méridionaux sont durs,
parce que la chaleur du dehors, pénétrant profondément, fait
évaporer la nourriture, qui est bien cuite. Au contraire, les
cheveux des peuples du Nord sont très doux. En eux, le sanj; est
plus à la surface, ainsi (pte les humeurs douces ; et voilà comment
ils ont un beau teint.
23.
Pourquoi la laine des montons devient-elle d'autant plus rude
qu'elle grandit davantage, et qu'au contraire, les cheveux de
l'homme deviennent plus doux ?
N'est-ce pas parce que la laine des montons, ayant la nourriture,
qu'on vient de dire, loin du principe, est moins nourrie ; et que
leur nourriture, étant mal cuite par la chaleur, sort aisément de
leurs corps, et s'évapore ? En se desséchant, les poils durcissent,
peuples méridionaux....... des
peuples du nord. Le contraste est très réel ; et la chevelure des
nègres le démontrc suflisam- ment. — fis ont un beau teint.
Probablement l'anteur fait allusion ù la blancheur du teint des
peuples du Nord, comparativement au teint de plus eu plus foncé de
ceux du Miiti.
§ 23. D'antant plus rude qu'elle grandit davantage. Ce n'est
pent-être pas que la laine devienne plus rude ; mais étant plus
longue, elle se salit davantage, et l'ordure la rend plus raide. —
Deviennent plus doux.
Ce n'est pas non plus que les cheveux eux-mêmes deviennent plus doux
; mais étant plus longs, ils ollreut moins de résistance et sont
plus flexibles. Ils sont d ailleurs en général plus soignés que les
poils de la bête. — Q'on vient de dire. Dans le <i precédent. —Loin
du principe. Ceci est bien vague ; et sans doute l'anteur vent dire
que la laine est d'antant plus mal nourrie que le poil, en
grandissant, s'éloigne davantage de la peau qui en est le principe.
— Mal cuite. Il y a des manuscrits qui disent le contraire : « bien
tandis que c'est l'humide qui est mou. Les cheveux de l'homme sont
plus courts ; mais ils sont plus près du principe. La coction s'y
fait mieux, parce qu'ils sont plus courts ; et la nourriture bien
digérée rend le cheveu plus doux. En effet, tout ce qui est bien
cuit est plus tendre que les matières mal cuites. Le poil de l'homme
vient d'une plus grande sécrétion et de plus de résidu que celui du
monton. Ce qui le prouve bien, c'est que la laine des jeunes montons
est plus douce que celle des vieux.
24.
Pourquoi les hommes velus et les oiseaux sont-ils lascifs ?
N'est-ce pas parce qu'ils sont d'une nature chaude et humide ? Or,
il fant ces deux conditions pour l'accouplement. La chaleur en effet
sécrète, et l'humidité est sécrétée. C'est là aussi ce qui fait que
les boiteux sont lascifs. Chez eux, la nourriture ne se dirige
cuite ». Septali adopte cette der- Cette preuve prétendue n'a rien
nière leçon. J'ai préféré l'autre, de péremptoire.
qui s'accorde mieux avec le con- § 24. Les hommes velus et les
texte, et que donne l'édition oiseaux. Voir plus hant la même
Firmin-Didot. — Qui est mou. question, résolue d'une manière
II vaudrait mieux dire : « Qui un peu différente, section IV,
fait la mollesse ». — Plus près § 32.— Les oiseaux. Il y eu a en
du principe. C'est-à-dire, dela effet qui sont très lascifs, comme
peau et du bulbe, qui est leur les passereaux ; mais il y a
origine. — Plus tendre que les beancoup d'espèces volatiles qui
matières mal cuites. On ne doit ne le sont pas ; et, en général,
pas attacher à ces théories, trop les oiseaux de proie. — D'une
insuffisantes par leur généralité, nature chaude et humide. C est
plus d'importance qu'il ne con- là une théorie habituelle ù Aris-
vient. — Ce qui le prouve bien. tote. — Les boiteux sont lascifs.
T. i. 18
en bas qu'en faible quantité, à cause de l'infirmité de leurs
jambes. Klle se dirige abondamment dans la partie supérieure, et
elle s'y convertit en sperme.
25.
Pourquoi l'homme n'a-t-il pas de crinière ?
N'est-ce pas parce qu'il a de la barbe, et que la nourriture de
cette excrétion, se retirant du cou, s'en va vers les mâchoires ?
26.
Pourquoi tous les animaux ont-tls des pteds en nombre pair ?
N'est-ce pas parce qu'il est impossible de se mouvoir, s'il n'y a
pas quelque point fixe et droit, à moins qu'on ne sante ? Mais,
comme il fant de toute nécessité pour la marche que le mouvement ait
lieu par deux points, c'est-à-dire, mouvement et station, cela
La même assertion se retrouve question, § 30. Voir aussi le
déjà plns hant, «.lue. cit. ; et la Traité spécial dela Marche des
raison qu'on eu a donnée dif- animaux, ch. I, § 3. Le fait
fère de celle qui est donnée d'ailleurs est constant; et les
dans le présent S : maiselle n'en pieds, dans les espèces qui eu
est pas meilleure. sont pourvues, sont toujours
§25. N'a-t-il pas de crinière. en nombre pair.—Fixe et droit.
La question a quelque chose de II n'y a qu'un seul mot dans le
bizarre, et on pourrait la faire gree. Ici Droit peut se confondre
pour tous les animaux qui, avec Perpendiculaire. Le point
comme la race humaine, n'ont fixe est le point d'appui. — A
pas de crinière. La réponse est moins qu'on ne saute. Mais si
d'ailleurs assez ingénieuse, sans l'on sante avec l'appui d'un seul
être très justifiée. La barbe ne membre, on sante moins bien.
joue pas le rôle de crinière. — Que le mouvement ait lieu
§ 26. Des pieds en nombre par deux points. Cette condition
pair. Voir plus loin la même est indispensable ; et la dé-
fait bien deux choses, c'est-à-dire déjà un nombre pair. Les animaux
quadrupèdes ont plus de deux points d'appui. Mais ils en meuvent
deux, tandis que (leux autres membres restent en place. D'autres
animaux ont six pieds. Mais, au fond, il n'y a toujours que deux
points : l'un qui se meut et l'autre qui reste tout droit.
27.
Pourquoi, chez les chevaux et les ânes, les cicatrices se
recouvrent-elles de poils, tandis qu'elles ne s'en recouvrent pas
chez l'homme ?
N'est-ce pas parce que, chez les autres animaux, la peau fait partie
de la chair, tandis que chez l'homme c'est comme une affection de la
peau ? Chez les ani-
inonstration en a été faite complètement dans le Traité de la Marche
des animaux, passim.— Les animaux quadrupèdes. On pourrait tirer des
quadrupèdes une objection à la théorie qui vient d'être exposée ;
mais l'auteur remarque tri'S justement que les quadrupèdes meuvent
leurs quatre membres deux pai deux. et qu'ainsi chez eux le principe
reste absolument le même. — D'antres animaux ont six pieds. Ces
animaux ne font pas plus exception que les quadrupèdes ; des six
pieds, Irois restent en place tandis que les trois autres se
meuvent. Le principe général ne change pas. — Tout droit. Ou
pourrait traduire aussi : Immobile, au lieu de Droit.
S 27. Les cicatrices se recouvrent-elles de poils. Voir la même
question un peu plus bas § 29, et plus hant, section IX, § 13. La
différence entre l'espèce chevaline et l'espèce humaine n'est
pent-être pas aussi marquée que l'auteur le suppose ; mais cette
observation n'en est pas moins la preuve d'une grande et attentive
curiosité d'esprit. — I-'ait partie de la chair... une affection de
la peau. Cette opposition ne semble pas très réelle ; et la seute
différence c'est que, chez les animaux que l'anteur désigne ici, le
cuir est beancoup plus épais qu'il ne pourrait l'être chez l'homme.
On peut traduire aussi : « une modification », au lieu de « une
nllection ». Septali
maux, la surface en se refroidissant devient plus solide, comme, sur
les bouillies qu'on fait cuire, se forment ces croûtes appelées
graillons. De même que ces croûtes ne sont que de la farine cuite,
de même ce qu'on appelle la peau de l'homme pourrait bien n'être que
de la chair. Sous une blessure ou sous une forte pression, la chair
de l'homme tend à se durcir. La chair qui est à la surface venant à
changer, les blessures n'y sont plus de la même nature que si la
peau restait telle qu'elle est au moment de la naissance. Comme la
peau vient à changer, il n'y a pas à s'étonner que ce qu'elle
produit change également, ainsi qu'il arrive dans les affections
qu'on appelle des alopécies, qui ne sont au fond que des maladies et
des altérations de la surface de la chair. Chez les bêtes de somme,
qu'on fatigue ontre mesure et qu'on guérit ensuite, les parties du
corps qui avaient souffert se remplissent de nouveau et se réparent.
Ce sont bien les mêmes; mais elles sont plus faibles
propose, d'après la tradnction de Gaza, de lire « partie du corps »,
au lieu de « partie de la chair ». Cette variante parait préférable.
— Devient plus solide. C'est-à-dire qu'elle passe à l'état de cuir.
— Sur les bouillies. Le texte dit simplement. « Sur les farines ». —
Graillons. Je ne sais pas si ce terme est bien exact, dans notre
langue. — Que de la chair. Ceci n'est n'est pas exact ; l'épidemie
et le derme ne peuvent pas être confondus avec la chair propre- mont
dite. — La chair de
l'homme tend à se durcir. Le fait est exact ; et les cors ne sont
pas antre chose qu'un durcissement de la pean, sous une pression et
un frottement réitérés. — Au moment de la naissance. On, d'une
manière plus générale : « à l'origine ». — Qu'on appelle des
alopécies. L'alopécie est une maladie qui fait tomber les cheveux.
D'après ce qui est dit ici, l'alopécie ne tient qu'à une maladie de
la peau de la tète. — Et qu'on guérit ensuite. Eu les laissant
reposer, ou en soignant leurs plaies. ——
qu'au débnt. Comme la peau en fait partie, les poils peuvent se
reproduire et pousser, puisque c'est de la peau qu'ils poussent.
Mais ils repoussent blancs, parce que la peau est plus faible que
celle du débnt, et que le poil blanc est le plus faible des poils.
28.
Pourquoi, chez les autres animaux, les jumeaux, mâle et femelle,
peuvent-ils vivre, et pourquoi ne le peuvent-ils pas chez l'homme?
N'est-ce pas parce que les jumeaux sont extrêmement faibles? Car
l'homme est nnipare; et dans les jumeaux, c'est chose contre nature
qu'il y ait un mâle et une femelle.
29.
Pourquoi, chez les chevaux et les ânes, les poils repoussent-ils sur
les cicatrices, tandis que chez les hommes ils ne repoussent pas ?
Se remplissent de nouveau et se réparent. Il n'y a qu'un seul mot
daus le gree. — Ils repoussent blanes. Cette observation n'est
pent-être pas très exacte. — Le plus faible. L'expression est bien
vague.
§ 28. Les jumeaux mâle et
femelle Aristote dit encore
la même chose, Traité de la Génération des animaux, livre IV, ch. 6,
§ 9. — Ne le peuvent- ils pas chez l'homme. Le fait n'est pas
absolument exact, et
l'on pourrait citer bien des cas où les jumeaux, garçon et fille,
ont vécu. —Les jumeaux. Ceux de l'homme, eu particulier. — Cnipare.
Dans la pluralité des cas; les jumeaux humains sont une exception. —
C'est chose contre nature. C'est trop dire ; mais il est vrai que le
cas des jumeaux, deux ou plus, est extraordinaire, sans être contre
nature.
§ 29. Les poils repoussent-ils. Voir plus hant, § 27 ; et aussi,
N'est-ce pas l'épaisseur de la cicatrice qui empêche qu'ils ne
repoussent ? Ou bien n'est-ce pas parce qu'elle nuit à la nutrition
? Chez les hommes, l'empêchement est complet, à cause de la
faiblesse de leur poil ; chez les chevaux, elle n'empêche pas la
nutrition ; mais elle la vicie.
30.
Pourquoi les pieds des animaux sont-ils en nombre pair ?
N'est-ce pas parce que, dans tout corps qui se meut, il fant qu'il y
ait un point en repos? Ce ne serait pas possible si les pieds
étaient en nombre impair ; car le mouvement ne se fait qu'à la
condition que les pieds soient opposés.
31.
Pourquoi les animaux donnent-ils moins de temps au sommeil qu'à la
veille, sans que d'ailleurs ce soit continu ?
N'est-ce pas parce que la superfluité tout entière
section IX, S 13. — L'epaisseur de la cicatrice. Cette cause
peut ètrc très réelle ; et la peau devient toujours plus épaisse antour
de la cicatrice, à cause de la congestion sanguine que la plaie a
déterminée. — Elle nuit à la nntrition. Sous-entendu « des poils ».
— Elle la vicie. En faisant que les poils qui repoussent sont
blanes, comme il est dit plus hant, § 27. §30. Sont-ils en nombre
pair.
Voir plus hant, Ji 26, la méme question, résolue de même. Il fant
deux points uécessairemeut pour la locomotion ; un de ces points est
eu mouvement, et l'autre est immobile, en tant que point d appui.
§ 31. Moins de temp^ au sommeil qu'à la veille. Le fait est exact,
et l'on peut dire qu'en général le sommeil est d'un tiers et la
veille de deux tiers ; huit heures d'un côté sur vingt-
ne subit pas la coction en même temps? Lorsque la coction est faite,
l'animal, qui est allégé, s'éveille ; et l'animal s'éveille, à
plusieurs reprises, dans tontes les espèces où le lieu dans lequel
serait le résidu est froid. L'animal s'arrête vite de dormir et
souvent ; or la cessation, c'est le réveil. Le sommeil est
naturellement un plaisir, parce que ce semble être un repos. Mais
même alors, la cessation des fonctions naturelles ne peut être de
longue durée; et par exemple, bien que manger soit plus agréable que
de ne pas manger, on ne mange pas pendant plus de temps qu'on ne
reste sans manger.
32.
Pourquoi y a-t-il des animaux qui suivent sur-le- champ leurs
parents, et que d'antres ne les suivent
quatre, et seize heures, de l'autre côté. — l.a coction. D'une
manière générale, la coc- tiou exprime la digestion arrivée à son
terme, et fournissant les éléments nécessaires aux fonctions des
organes. La supcr- fiuité doit s'entendre du résidu qui n'est pas
absorbé par ces fonctions, et de la partie du bol alimentaire qui
doit être rejetée. — S'éveille. Il semble que le réveil a lieu quand
la réparation nerveuse est accomplie tout entière, dans létat de
santé. — Lc lieu est froid.
On Refroidi, après la coctiou qui suppose une sorte de combustion
antérieure. — S'arrête vile et sotn-ent. Ce détail ne
répond pas à la réalité des choses. — Des fonctions naturelles.
C'est la veille, et l'activité
qui la remplit. — Manger
ne pas manger. L'exemple est bien choisi et fort clair ; seulement
le temps de 1 alimentation est beancoup plus court que celui du
sommeil. Voir le traité spécial d'Aristote sur le Sommeil et la
Veille, dans les Parva naturalia ; voir surtont le chapitre 3, sur
les conditions physiologiques du sommeil.
§32. Qui suivent sur-le-champ leurs parents. L'expression n'est
pent-être pas assez claire ; elle se comprend cependant ; et le
contexte prouve qu'il s'agit ici du mouvement matériel qui est
qu'assez tard, comme l'homme, tandis que d'antres ne les suivent
qu'à peine, ou même pas du tont?
N'est-ce pas parce que les uns perdent très vite la connaissance de
leurs parents, que d'autres ne l'acquièrent que tard, que d'antres
encore ne sentent pas ce qui leur est bon, tandis que d'autres le
sentent ? Ainsi donc, tous les animaux qui remplissent cette double
condition, je veux dire qui ont le sentiment de ce qui leur est bon
et qui ont acquis tout le développement de leur corps, suivent leurs
parents. Ceux qui ne remplissent pas ces deux conditions ne les
suivent pas ; car il fant à la fois pouvoir se suffire et ne rien
sentir.
33.
Pourquoi la lèpre blanche ne se produit-elle pas chez les autres animaux ?
accordé à quelques auimaux dès l'instant de leur naissance, et qui
est refusé à d'antres, tels que l'homme. — Ou même pas du tont.
Comme le poussin, qui au sortir de la coquille est en état de
trouver sur-le-champ sa nourriture, et qui peut se passer de la
conduite de la poule qui l'a produit. — La connaissance de leurs
parents. C'est la première condition pour les suivre. — De ce qui
leur est hon. L'expression du texte grec n'est pas plus précise ; on
pourrait traduire aussi : « De ce qui leur sert ». — Et qui ont
acquis tout le développement de leur corps.
C est la seconde condition. Si le petit qui vient de naître est en
état de se mouvoir complètement, il cherche lui seul sa nourriture,
sans la demander à sa mère, comme il arrive dans l'espèce humaine. —
Pouvoir se suffire et ne rien sentir. Ce passage est exprimé avec
trop de concision ; mais le contexte le fait bien comprendre.
S 33. La lèpre blanche. Voir plus hant la même question, si 5. Plus
hant, la solntion est donnée à peu près dans les mêmes termes
qu'ici. Pent-être, par la Lcncé ou lèpre blanche fant-il entendre
simplement les dar-
N'est-ce pas parce que, pour les autres animaux, c'est une maladie,
tandis que, chez les hommes, la peau et les poils ne deviennent pas
blancs ? Mais on peut néanmoins se demander pourquoi la variation de
couleur ne vient pas plus tard, mais se produit aussitôt après la
naissance. ;N'est-ce pas aussi parce que la peau des autres animaux
est dure, tandis que la peau de l'homme est la plus mince de tontes?
La lèpre blanche est une excrétion de l'air intérieur, qui, dans les
autres animaux, ne peut sortir à cause de l'épaisseur de la peau.
34. Pourquoi, dans la lèpre blanche, les poils devien-
tres, ainsi que je lai déjà fait, ou l'affection qui produit les
albinos — Pour les autres animaux. C est la leçon de tous les
manuscrits et des éditions ordinaires. Septali remarque que Gaza
semble avoir eu sous les yeux un texte différent et meilleur. Alors
il faudrait traduire: « Pour les hommes, c'est une maladie, tandis
que chez les animaux la peau et les poils ne deviennent pas blanes.
» Je n'ai pas fait ce changement dans ma tradnction, tout en
reconnaissant que le texte ainsi rédigé est beancoup plus
satisfaisant. — Ne vient pas plus tard. Il fant évidemment
sous-entendre: « chez les hommes », pour que les pensées concordent.
— Aussitôt après la naissance. Eu clfet, on ne devient pas albinos ;
mais on l'est en naissant ; et cette affection subsiste durant la
vie ntérine. — La peau de l'homme est la plus mince. Le fait n'est
pas exact d'une manière générale, mais seulement en comparaison avec
certains animaux. — Intérieur. J'ai ajonté ce mot, pour rendre la
pensée plus claire. — Ne peut sortir. J'ai admis ici la variante,
d'ailleurs peu importante, que donnent plusieurs éditions, et que
signale déjà Septali.
§ 34. Dans la lèpre blanche. Ou, « dans l'affection dartreuse ».
Voir, plus hant, le § précédent et § 5. Pent-être s'agit-il toujours
des albinos. Quand on naît avec cette affection particulière, les
cheveux sont blanes; et cependant plus tard, ou ne devient pas
albinos par cela
nent-ils blancs? Et pourquoi, les poils devenant blancs, n'a-t-on
pas toujours cette lèpre ?
N'est-ce pas parce que les poils naissent de la peau, et que la
blancheur est comme une pourriture des poils ? Lors donc que la peau
est malade, il fant aussi que le poil qui en sort soit malade comme
elle; et au contraire, quand le poil est malade, il n'y a pas
nécessité que la peau soit comme lui.
35.
Pourquoi tels animaux sont-ils méchants après la parturition, comme
la chienne et la truie, tandis que d'antres n'en donnent aucun signe
apparent, comme la femme et la brebis ?
N'est-ce pas parce que les animaux qui ont beaucoup de résidus
excrétoires, deviennent doux en laissant sortir, avec la
parturition, les matières qui les gênent? Au contraire, les animaux
auxquels est enlevé ce qui leur donne la santé s'exaspèrent et
deviennent méchants. Ainsi, pour les poules, ce n'est pas quand
elles pondent, mais quand elles couvent, qu'elles
seul que les cheveux blanchissent. Il semble qu'ainsi entendn, ce
passage est bien plus compréhensible. — Les poils naissent de la
iieau. Les poils sont plntôt sous la peau ; mais ils ont une origine
à part, dans le bulbe qui les nourrit. — Unr pourriture des poils.
Le mot grec n'est pas moins fort que ma tradnction.
§ 35. — Après la parturition. Le fait est exact tel que l'anteur
le présente ; mais l'explication n'est pas aussi acceptable ; et les
différences entre les animaux tiennent à d'antres causes encore que
celles que l'anteur signale. — Comme la femme et la hrelns. Il est
évident que la comparaison est fausse ; et la situation de la femme
n'a ancun rapport à celle de la brebis. — Beancoup de résidus
excrétoires. La physiologie moderne
sont méchantes. C'est donc la sécheresse du corps qui excite la
colère des animaux, à cause de l'état où elle les met. Les poules
mêmes qui pondent et couvent deviennent méchantes, parce qu'elles
cessent
alors de manger.
36.
Pourquoi les eunuques se rapprochent-ils en tout le reste du sexe
féminin ? Ainsi, leur voix devient celle de la femme, et ils en
prennent le son aigu et les fausses articulations. Ils changent
d'état aussi complètement que, dans les autres espèces, les animaux
que l'on coupe. Ainsi, les taureaux et les béliers poussent les
cornes en sens contraire de celles qu'ont leurs femelles, dans un
sens opposé. D'ailleurs, ces animaux, coupés, ont les uns les cornes
plus grandes, tandis que d'antres les ont plus petites que les
femelles. I1 n'y a que par la grandeur du corps
ne saurait accepter cette théorie. que de son temps les eunuques
— l.a secheresse du corps. Ou dussent être fort rares en Grèce,
pent-être encore: « la maigreur ». — En tout le reste. Sauf les
Pent-être aussi l'anteur vent-il organes du sexe. — Le son aigu
rappeler ce qu'il vient de dire, et les fausses articulations. Je
sur les animaux qui perdent les fais rapporter ces détails à la
éléments de leur santé. — Elles voix seule ; mais il y a des
cessent alors de manger. Cette tradncteurs qui ont cru qu'il
raison est bien peu probable. s'agissait des articulations du
§ 36. Les eunuques... Voir corps entier. — En sens con-
l'Histoire des animaux, livre IX, traire. Cette expression est bien
ch. 37, et le Traité de la Gêné- vague ; et je n'ai pas dû la
ration des animaux, livre V, préciser davantage. — La gran-
ch. 3, § 11, et ch. 6. § 11 et deur du corps. Le mot grec
passim. Aristote a observé très n'est pas plus déterminé; et
exactement les effets de la daus la suite du contexte, le
mntilation sur l'homme, bien mot de Grandeur semble s'a-
que les eunuques se rapprochent du sexe mâle en passant au sexe
féminin ; car ils deviennent plus grands. Cette qualité est propre
au mâle, puisqu'en général les femelles sont plus petites que les
mâles.
Mais ce développement même de l'eunuque n'est- il pas encore
étranger au sexe mâle et n'est-il-pas plutôt du sexe femelle? Car ce
n'est pas une grandeur en tous sens qu'acquiert l'eunuque, mais
c'est seulement en largeur. Le mâle, au contraire, grandit en
largeur et en hanteur; et c'est à ces deux conditions que son
organisation est complète. De plus, le rapport de la femelle au mâle
est aussi, dans le sexe féminin lui-même, le rapport de la jeune
vierge à la femme ; car l'une est alors complètement formée, tandis
que l'autre ne l'est pas encore. L'eunuque change donc pour prendre
la forme des femmes mariées; car c'est en largeur que se fait leur
accroissement. Aussi, Homère a-t-il eu bien raison de dire :
dresser, tantôt à la hanteur du réellement une assez grande corps,
et tantôt à sa largeur. — différence de formes- entre la Plus
grands. Il parait que ceci jeune vierge et la femme mariée ;
concerne la taille en hanteur, mais cette différence n'est pas
puisqu'en effet les mâtes sont comparable à celle que présente
généralement plus grands que l'eunuque avec le mâle qui n'a les
femelles. — De l'eunuque. pas subi de mntilation. Ce qui J'ai ajonté
ces mots pour plus est vrai, c'est que l'acte sexuel de clarté. — En
largeur... en a toujours une influence consi- hautcnr. L'opposition
est ici dérable sur les formes du corps, plus marquée ; et selon ce
texte, et que là où cette fonction est l'eunuque grossirait sans
grao- troublée, l'aspect total du corps dir. Le mâle complètement
doit s'en ressentir. — Complète- forme se développe dans les ment
formée. L'expression grec- deux scus, quand il n'a pas été que est
moins précise. — La mntilé. — l,c rapport de la forme des femmes
mariées, jeune vierge à la femme. Il y a Même remarque. — Homère.
« La chaste Diane lui donna la largeur », comme pouvant lui donner à
cause de sa virginité ce qu'elle- même possédait. L'eunuque ne se
rapproche donc pas du mâle en hanteur ; car il ne peut pas, en
changeant, atteindre une forme complète;aussi, les eunuques ne
font-ils qu'augmenter leur largeur pour toute croissance.
37.
Pourquoi les eunuques n'ont-ils jamais de varices, ou pourquoi en
ont-ils moins ?
N'est-ce pas parce que, par la castration, ils changent leur nature
en celle des êtres qui sont sans semence ? Or tels sont l'enfant et
la femme, qui ni l'un ni l'autre n'ont de varices; ou, du moins, la
femme n'en a-t-elle que bien rarement.
38. Pourquoi est-ce l'homme qui a le plus de variétés
SepUli se plaint de n'avoir pas trouve cet hémistiche dans Homère.
La citation cependant est exacte; et on peut lire ce passage dans
l'Odyssée, chant XX, v. 71. —Augmenter leur largeur. Ce sens n'est
pas très sûr, à cause de l'indécision même du texte.
§ 37. Les eunuques n'ont-ils jamais de varices. La physiologie
moderne ne parait pas s'être occupée de ce détail, qui cependant est
assez curieux. — Des ftres quî sont sans semence. Ce rapprochement
ne doit pas
être pousse trop loin, puisque d'une part c est un état tout naturel, et d'antre part un état contre nature. — La femme n'en
a-t-elle qne bien rarement. Cette réserve est indispensable ; car
les femmes ont aussi des varices. L'école Hippocratique avait
remarqué également que les varices ne se produisent pas avant la
puberté ; voir Hippocrate, Lit- tré, tome V, p. 701. Voir aussi
Aristote, Histoire des animaux, livre III, ch. 14, § 8.
§ 38. Le plus de variétés de sons. L'expression grecque n'est
de sons dans la voix ?Les autres animaux n'ont qu'un seule genre de
voix, quand ils sont semblables en espèce. L'homme n'a bien aussi
qu'une voix ; mais il parle une foule de langues.
39.
Pourquoi la voix même est-elle si variée chez l'homme, tandis
qu'elle ne l'est pas chez les autres animaux ?
N'est-ce pas parce que les hommes articulent beancoup de lettres, et
que, parmi les animaux, il en est qui n'en articulent pas une seule,
et que d'autres n'articulent que deux ou trois consonnes ? Or, ce
sont les consonnes qui, avec les voyelles, font le langage humain.
Le langage ne consiste pas uniquement dans l'émission de la voix ;
mais il consiste dans les modulations ijue la voix peut prendre pour
exprimer la
pas aussi précise. — Un seul genre de voix. Ce qui n'empêche pas
encore une grande variété de timbres. — Quand ils sont semblables en
espèce. Cette restriction est évidente. Ainsi, le chien aboie ; le
cheval hennit ; le lion rugit, ete. — Mais il parle une foule de
langues. C'est le sens le plus probable du mot gree, qui pourrait
signifier aussi les articulations diverses dans un seul et même
langage, et dans un même individu.
S 39. Chez l'homme. J'ai ajonte ces mots, qui ressortant du
contexte, et qui semblent indispensables pour marquer la différence
de l'homme aux animaux. —
Beancoup de lettres. C'était vrai pour la langue grecque aussi bien
que pour les nôtres, les alphabets se ressemblant beaucoup de part
et d antre.— Parmi les animaux. C'est peut-être pousser trop loin
les choses que de distinguer des lettres dans le cri des animaux ;
mais cet excès même de précision atteste une observation très
attentive. — Les consonnes qui avec les vo- relles... Aristotea
tonché ce sujet dans l'Histoire des animaux, livre IV, ch. 9,
§§2,15,16 et 17. Il a bien vu que la parole est le privilège de
l'homme, et qu'elle met un abîme entre l'homme et l'animal. — Pour
exprimer la
douleur ou la joie. Or, ce sont les lettres qui forment les
modulations de la voix. Les enfants et les animaux sont dans la même
impuissance de manifester leur pensée; car les enfants non plus ne
sont pas encore en état de prononcer les lettres.
40.
Pourquoi l'homme est-il de tous les animaux le seul qui bégaie ?
N'est-ce pas parce qu'il est aussi le seul qui soit muet, et que le
bégaiement est un mntisme ? Mais cela tient aussi à ce que l'organe
de la voix n'est pas complètement formé. N'est-ce pas encore parce
que l'homme a surtont un langage, tandis que les antres
douleur ou la joie. Ce sens n'est pas sûr, parce que l'expression
grecque est très insuffisante. Septali, qui a cette phrase équivoque
dans son texte, ne l'a pas donnée dans sa tradnction. Il serait
possible aussi que l'an- teur eût voulu dire que la douleur et la
joie peuvent se manifester antrement que par la voix, et qu'un
simple mouvement de quelque partie du corps y suffit. Eu adoptant la
correction de Sylburge et de Cekker. ou pourrait traduire encore : «
Sans que l'on ait à exprimer la douleur ou la joie ». Mais quelque
parti que l'on prenne, la pensée reste obscure. — Qui forment les
modulations de la voix. C'est vrai; mais la voix peut avoir bien
d'antres modulations que celles-
là. — Dans la même impuissance. C'est exact ; l'enfant acquiert peu
à peu cette faculté, tandis que l'animal ne l'a jamais.
§ 40. Le seul qui bégaie. Voir la même question plus loin, section
XI, Ji§ 55 et 60. Cette section est consacrée tout entière à l'étude
de la voix. — Le seul qui soit muet. Ce n'est pent-être pas tout à
fait exact ; il y a aussi des animaux qui ne peuvent émettre de son.
On cite particulièrement des chiens, qui n'aboient pas. — Le
bégaiement est un mntisme. C'est trop dire. — L'organe de la voix.
L'original est moins précis. — Formé. Le mot grec signifie
proprement : Rempli. — Un langage. Le même mot grec signifie tout à
la fois
animaux n'ont que la voix ? D'ailleurs le bégaiement ne s'applique
pas à un mot unique ; mais il tient à ce que le son ne sort pas
d'une manière continue.
41.
Pourquoi l'homme est-il plus que tout antre animal exposé à être
bancal à sa naissance ?
N'est-ce pas parce que les jambes des autres animaux sont très
fortes, comme chez les quadrupèdes et les oiseaux, qui les ont
osseuses et nerveuses? L'homme, au contraire, a des jambes charnues.
A cause de cette mollesse, le mouvement les fait bien vite dévier.
Ou bien n'est-ce pas parce que l'homme a seul, parmi les animaux,
des époques diverses de naissance, sept, huit ou dix mois? Les
antres, au contraire, n'ont toujours pour leur développement com-
pletqu'unseul et unique temps, qui n'est jamais outre-
Langage et Raison. —A un mot ment non moins fortes. — Ner- unique.
Ici encore, l'expression vcuses. Ce mot daus l'Antiquité grecque est
insuffisante ; elle est ne signifie pas seulement les trop vague
pour que je sois nerfs proprements dits ; mais il assuré de l'avoir
bien rendue. signifie tout aussi bien lesmus- — Le son ne sort pas
d'une ma- cles, qu'on ne distinguait point uière continue. On voit
bien ce alors. — Des jambes charnues. que l'anteur a voulu dire;
mais Cette observation est très vraie, il pouvait ètre plus clair. —
Le mouvement. Il aurait fallu § 41. Bancal. On pourrait tra- dire de
quel mouvement on enduire encore : Boiteux ; mais le tend parler. La
suite semble mot de Bancal représente mieux prouver qu'il s'agit
surtont du l'état où se trouvent bien des mouvement intra-ntérin. —
Des enfants à leur naissance, ou peu époques diverses de naissance.
de temps après. Les explica- Voir l'Histoire des animaux. tions que
donne l'anteur sont livre VII. ch. 4, § 7, sur les di- très
plausibles. — Très fortes. vers intervalles auxquels l'hom- C'est
exact; mais les jambes de me peut naître. — Qui n'est l'homme sont
proportionnelle- jamais ontrepassé. Cette asser-
passé ; chez l'homme, au contraire, le temps qui est employé à la
durée de la gestation peut être fort long. De telle sorte que, dans
leur mouvement, les extrémités des membres qui sont mous se blessent
plus souvent, patre que le fœtus reste plus de temps à naître.
42.
Pourquoi les eunuques ont-ils les cuisses exposées aux ulcères et
aux plaies purulentes ?
N'est-ce pas aussi parce que les femmes sont exposées à ces
accidents, et que les eunuques se rapprochent de la femme? Mais si
les femmes y sont sujettes, c'est que, chez elles, la chaleur se
dirige en bas, comme l'attestent leurs menstrues. C'est là aussi ce
qui fait que les eunuques et les femmes ne deviennent pas velus,
parce que leur constitntion est essentiellement humide.
tion est un peu trop générale. — peut être fort long. Ce n'est pas
trop dire, puisque la dillé- rence peut être de deux mois, et même
de trois.
S 42. Les cuisses exposées aux ulcères. I1 fallait observer de très
près le tempérament des eunuques pour s'assurer de ce fait; et ces
observations ne devaient être, ni faciles, ni fréquentes, du temps
d'Aristote.— Les femmes sont exposées à ces accidents. On ne voit
pas que sous ce rapport les femmes
soient plus exposées que les hommes. — La chaleur se dirige en bas.
Chez les hommes aussi.
— Comme l'attestent leurs menstrues. Ce n'est pas une preuve.
— Ne deviennent pas velus. Dans sa tradnction, Seutali dit Chauves,
au lieu de Velus ; mais son texte est le même que le texte vulgaire.
— Leur constitntion est essentiellement humide. C'est là une raison
peu solide, pour expliquer la fréquence supposée des ulcères aux
jambes chez les femmes.
43.
Pourquoi l'homme est-il le seul des animaux qui ait la pierre ?
N'est-ce pas parce que, chez les bêtes de somme et chez les animaux
à plusieurs doigts, les canaux de la vessie sont fort larges ? Quant
aux animaux qui ne sont pas vivipares du premter coup et qui le
deviennent plus tard en eux-mêmes, comme quelques poissons, il n'y
en a pas un qui ait une vessie. C'est dans leur ventre que
s'accumule le dépôt du liquide, comme on le voit chez quelques
oiseaux; et ce dépôt sort vite par le fondement. L'homme, au
contraire, a une vessie, et le canal en est étroit relativement à sa
longueur. L'homme ayant cette organisation, la partie terreuse
s'amasse dans la vessie ; et ce terreux colore souvent les vases où
repose l'urine. Klle y est recuite par la chaleur du lieu, et elle
s'y épaissit de plus en
S 43. Le seul des animaux qui des animaux, livre VI, ch. 11.—
ait la pierre. Le fait n'est pent- Le dépôl du liquidf Le texte
être pas aussi genéral que l'an- n'est pas aussi précis ; mais le
teur semble le croire ; mais le sens ue peut être donteux.— l.e
fait étant admis, il était assez canal C'est le canal de 1 urèthre,
cuiieux d'eu rechercher la cause. et pent-être aussi l'uretère. —
— A plusieurs doigts. Comme la L'homme ayant cette organisa- plupart
des quadrupèdes, en tion. La maladie de In pierre opposition aux
solipèdes, qui résulte de la nature des ali- sont désignés ici sous
le nom de mcnts et du régime, bien plus Bêtes de somme. — Les canaux
que de l'orgauisation naturelle. de la vessie sont fort larges. Ou
—Colore souvent les vases. Cette ne pouvait connaître ce détail
observation est fort exacte ; et que par l'auatomie, dont Aris-
c'est l'urée qui s'attache alors tote a fait le plus fécond usage.
aux vases où repose l'urine. —
— Connue quelques paissons. Ce Elle y est recuite... Il uy a pas
sont les cétacés ; voir l'Histoire à s'arrêter plus qu il ue con-
plus. Elle y séjourne et s'y accumule par1'étroitesse de l'uretère.
Il en résulte que les matières terreuses, ne pouvant pas sortir
facilement, se condensent les unes sur les autres ; ce qui constitue
la pierre.
44.
Pourquoi les bêtes de somme ne rotent-elles pas, non plus que les
bœufs, les bêtes à cornes, et les oiseaux ?
N'est-ce pas à cause de la sécheresse de leur ventre? Car en eux le
liquide est vite absorbé, et il circule. Lorsque le liquide y
séjourne et qu'il se vaporise, c'est ce qui produit l'éructation.
Quant aux animaux à crinière, la longueur de leur cou fait que l'air
se dirige en bas; et c'est là surtont ce qui produit en eux des
vents bruyants. Les oiseaux et les bêtes à
vient à ces explications physiologiques. — Se condensant les unes
sur les autres. Cette description est exacte ; et c'est bien par
dépôts snccessifs que se forment les calculs de la vessie. Voir
Béclard, Traité élémentaire de physiologie humaine, 6e édition, p.
528. Les substances dont se forment les calculs urinaires sont très
nombreuses ; et elles varient beaucoup.
§ 44. Ne rotent-elles pas. Je dois employer ce mot, quoiqu'il soit
bas, et que l'Académie française en proscrive l'usage. Ce substantif
peut être remplacé par le mot scientifique d'Érnctation ; mais le
verbe est indis
pensable, à moins qu'on ne crée le mot d'Érncter. L'érnctation est
une émission par la bonche de gaz venus de l'estomae. — La
sécheresse de leur ventre. Cette explication n'est pas très juste ;
car il ne semble pas que les animaux dont il est question ici, aient
une nature particulièrement sèche. — C'est ce qui produit
l'érnctation. Le liquide absorbe par l'animal ne peut pas être la
cause unique de ce phénomène. — Quant aux animaux à crinière. C'est
surtont à la race équine que ceci s applique. — La longueur de leur
cou. La longueur du cou n'est pour rien dans la prodnction des
vents. — Des vents
cornes ne sont, ni dans l'un, ni dans l'autre cas. Les ruminants
n'ont pas non plus d'érnctations, parce qu'ils ont plusieurs
estomacs, et ce qu'on appelle la résille. Il en résulte que l'air a
une foule d'issues, soit par en hant, soit par en bas ; et le
liquide disparaît en un instant, avant qu'il ne se vaporise, et
qu'il ne produise on l'éructation ou levent bruyant.
45.
Pourquoi tous les animaux qui sont domestiques et doux se
trouvent-ils aussi à l'état sauvage, tandis que les animaux sauvages
ne s'apprivoisent jamais ? On a vu, par exemple, quelquefois des
hommes sauvages, ainsi que des chiens sauvages dans les Indes, et
des chevaux sauvages dans d'autres contrées. Mais les lions, les
léopards, les vipères, et bien d'antres animaux, ne s'adoucissent
jamais.
N'est-ce pas parce qu'il est plus facile d'être mauvais dès le
débnt, et plus facile aussi de changer en
bruyants. Le fait est exact, si l'explication ne l'est pas. — Xi
dans l'un, ni dans l'autre cas. C'est-à-dire, la sécheresse du
ventre et la longueur du cou ; ou plntôt, la vaporisation du
liquide, et la direction de l'air vers le bas. — Les ruminants...
Voir une belle étude sur les estomacs des ruminants, dans l'Histoire
des animaux, liv. II, ch. 12, § 9 et suiv. — Le liquide disparaît en
un instant. Cette théorie est la suite logique de celles qui
précèdent. Le liquide disparaît, ou est absorbé.
S 45. Domestiques et doux... à l'état sauvage. L'observation est
exacte, et le fait vant la peine d'être étudié. L'explica- liou
qu'en donne l'anteur est trop générale, et ne tonche pas d'assez
près à la question ; mais il serait difficile, même à la science
contemporaine, d être satisfaisante sur un tel sujet ; on doit se
borner à constater le fait, sans en comprendre la cause. — Hommes...
chiens... chevaux... Les exemples sont bien choisis. — Mauvais dis
le débnt. Ceci regarde les bêtes
mal ? La nature, non pas celle qui est la première, mais celle de la
fin qu'on poursuit, est diflicile à obtenir du premier coup. Aussi,
même les animaux domestiques naissent d'abord sauvages plntôt que
doux ; et par exemple, tel est l'enfant, qut mange de tout plutôt
que l'homme, et qut ne vit que d'mstinct ; mais les animaux
apprivoisés devtennent plus faibles. Les règles qut régissent les
œuvres de l'art s'appliquent également aux œuvres de la nature.
Presque tout ce que fait l'art a été mal fait d'abord ; ainsi la
plupart des objets sont mal faits; un lit, un manteau ou lel antre
objet est mal fait. tout ce qui peut devenir bien peut aussi être
mal, tandis que tout ce qui est mal ne peut pas toujours devenir
bien. Par exemple, si l'on se reporte aux œuvres des anciens
peintres et des anciens sculpteurs, on voit que leurs œuvres étaient
laides, parce qu'alors on ne savait pas faire un bon tableau ni une
bonne statue. tout était mau-
féroces. — Changcr en mal. tion. — peut aussi cire mal. Ceci ivgarde
les animaux do- Les progrès de l'art prouvent mestiqncs qui
deviennent snn- que l'un commence par le laid vages. — Qu'on
poursuit. J'ai et par l'imparfait, pour arriver ajouté es mots, dont
le seus au beau. — Si l'on se reporte est implicitement compris aux
œuvres des anciens peintres. daus l'expression grecque. — Ce style
ne semble guère renies œuvres de l'art... aux œn- trer dans les
habitudes d'Aris- vrcs de la nature. Cette compa- tote. — La nature
fait tout raison n'est pas très juste, en mal. Ceci est absolument
con- ce que l'art peut se perfec- traire à tontes les théories
tionuer, tandis que la nature d'Aristote dans son Histoire est ce
qu'elle est, sans avoir à naturelle, où il sontient sans se
perfectionner jamais. — cesse que la Nature ne fait rien D'abord.
J'ai ajonté ce mot en vain ; et qu'elle mérite too- pour plus de
clarté ; et la suite jours d'être étudiée, jusque daus du contexte
justilie cette addi- ses plus minces détails. — Ou
vais. Dc même, la natnrc fait lont mal, ou du moins elle fait plus
de choses qui sont laides ; il y en a peu qu'elle fasse bien
tout à
fait, et elle ne peut pas faire bien iM) tont. Or, l'animal
apprivoisé vant mieux que le sauvage ; et l'animal sauvage est
mauvais. Ce n'est donc pas par la nature initiale des êtres, mais
par la nature qu'il est, je crois, plus facile d'obtenir, qu'on
parvient à faire les choses douces et bonnes. Quant aux choses
contraires, ou elles n'ont jamais lieu, ou elles n'ont lieu qu'à
grand'peine, et dans certains lieux, dans certains moments, ou
incomplètement, ou pent-être grâce à un certain mélange du tont.
Dans ces limites, tous les animaux s'apprivoisent. Il en est de même
de tontes les plantes. Celles qui sont domestiques peuvent aussi
être sauvages; mais tontes ne peuvent pas devenir domestiques, et
elles ne le devtennent que quand le pays est dans une condition
spéciale, à bien des égards. D'ailleurs, négligées et sauvages,
elles peuvent parfois être meilleures et plus
du moins. Cette restriction est indispensable ; mais elle n'est pas
suffisante, si ou se rappelle l'enthousiasme d'Aristote pour les
œuvres de la Nature. Voir ma préface au Traite de la Génération des
animaux, pp. ccxxiv et suiv. — tout à fait. J'ai ajonté ces mots, —
La nature initiale des êtres. Qui est mauvaise dans les animaux
féroces. — Qu'il est, je crois, plus facile d'obtenir. Celle vers
laquelle on tend, quand on essaie d'apprivoiser des animaux
sauvages. — Quant aux: choses
contraires. l,'expression est bien vague ; je n'ai pas cru devoir la
préciser davantage. Il s'agit sans doute de ce qui est contraire à
la nature de 1 animal; et en effet, cette nature essentielle est
plus difficile ,i changer. — Certain mélange du tout. Antre
expression encore trop vague. — De tontes les plantes. Ce
rapprochement entre les plantes et les animaux est une des théories
habituelles d'Aristote. — Meilleures et plus agréables. La botanique
pourrait offrir d'assez nombreux
agréables que celles qui sont cultivées, en une terre moins
favorable.
46.
Pourquoi, chez les hommes, les cordons ombilicaux sont-ils si
grands, tandis qu'ils disparaissent complètement chez les autres animaux ?
N'est-ce pas parce que, chez les hommes, qui restent longtemps à
l'intérieur du sein maternel, le cordon se dessèche ; il se dresse
tout droit, et les sntures se gonflent tout entières. Aussi, y
a-t-il des nombrils qui sont très déformés. L'homme, en venant au
monde, est fort incomplet ; et, par suite, les nombrils sont assez
humides et pleins de sang, par u ne conséquence ton te naturel le.
Cequi prouve que tels animaux sont achevés dès la naissance, et que
d'antres
exemples à l'appui de cette assertion.
§ 46. Les cordons ombilicaux... ils disparaissent. J'ai garde le
pluriel pour rester fidèle au texte grec ; mais le singulier serait
préférable, parce qu'il rendrait mieux la généralité de l'idée. — Du
sein maternel. J'ai ajouté ces mots qui sont indispensables pour que
la pensée soit tout a fait claire, et pour qu'elle s'accorde avec ce
qui suit. — Se dessèche. J'ai adopté la variante donnée dans
l'édition Firmin-Didot. Septali semble, d'après son commentaire,
avoir connu cette variante, qu'il n'accepte pas dans sou texte, ni
dans sa tra
dnction. — // se dresse tout droit. La pensée reste obscure par trop
de concision. — Les sntures. Le mot grec signifie précisément : «
les plaies ». — Des nombrils qui sont très déformes. J'ai cru devoir
prendre ici le mot de Nombrils, au lieu du mot de Cordons
ombilicaux. — Pleins de sang. C'est une variante proposée d'abord
par Septali ; elle paraît tout à fait nécessaire. Le texte vulgaire
dit au contraire : « privés de sang ». La différence ne tient qu'à
une seule lettre. L'édition Firmin-Didot accepte la variante dans sa
tradnction latine, bien qu'elle ne 1 accepte pas dans sou texte
gree. — Tels
ne le sont pas, c'est que les uns peuvent vivre sur- le-champ,
tandis que les enfants exigent de longs soins.
47.
Pourquoi certains animaux saillissent-ils une seule fois, tandis que
d'antres saillissent plusieurs fois? Pourquoi la saison de la
saillie est-elle l'été pour ceux-ci, et une saison quelconque pour
ceux-là? Pourquoi l'homme pent-il s'accoupler en tout temps?
Pourquoi les hêtes féroces s'accouplent-clles rarement? Pourquoi le
sanglier s'accouple-t-il une seule fois, tandis que le porc
domestique s'accouple fréquemment?
N'est-ce pas à cause de la nourriture, de la chaleur, de la fatigue?
Cypris en effet vent de l'exubérance. Il fant ajouter que les mêmes
animaux ne font qu'une seule portée en tel lieu, et en font
plusieurs en un climat différent. Ainsi, les montons de Magnésie
animaux... L'observation est très exacte. — Les enfants exigent de
longs soins. C'est là ce qui constitue providentiellement la
famille, privilège de l'espèce humaine ; elles familles, en se
rénnissant, forment les sociétés.
§ 47. Saillissent-ils une seule fois. Aristote a fait une très
longue et très exacte étude de l'accouplement chez les différentes
races d'animaux, dans sou Histoire des animaux, livre V tout entier,
et spécialement pour l'homme, chap. 8 et suiv.
Ce sont toutes ces théories ipiî semblent se résumer dans les
questions posées par ce §. — Le sanglier. Le texte dit précisément :
« le porc sauvage ». Cependant il uc faut pas absolument confondre
le porc et le sanglier, bien que le sanglier soit la souche du
cochon; voir Cuvier, Règne animal, tome I. p. 2i3, édit. de 1829. —
De la nourriture... L'explication est très juste. — Cypris, ou
Vénus. — En tel lieu... en un climat diffèrent. Ces observations
sont fondées sur la réalité. — De
et de Libye ont deux portées. Cela tient à la longue durée de la
gestation. Les animaux ne désirent plus l'accouplement quand ils
sont pleins, de même qu'ils ne veulent plus de nourriture quand ils
ont tout ce qu'il leur en fant. Les femelles qui sont pleines
désirent moins vivement de s'accoupler, parce que la puriftcation
n'a plus lieu chez elles.
48.
Pourquoi les hommes qui ont perdu des dents ont- ils généralement
une courte existence ?
N'est-ce pas parce que cela indique que leurs os sont serrés? C'est
comme l'encéphale, qui est faible, parce qu'il n'est pasbien aéré,
et qu'étant humide desa
Magnésie ct de Libye. Aristote ne fait pas mention de ces
singularités dans son Histoire des animaux, ni dans ses autres traités zoologiques. — Les animaux. J'ai conservé cette forme de
l'original, bien qu'il s'agisse uniquement des femelles. — La
purification, c'est-à- à-dire, les évacuations menstruelles, qui
sont plus apparentes pour l'espèce humaine que pour les antres.
§ 48. Qui ont perdu des dents. Le texte dit précisément : « rares ».
Le sens du mot grec est peu clair; j'ai cru pouvoir prendre une
expression qui n'a plus rien d'équivoque. La solidité et le nombre
des dents peut avoir en effet de I influence sur la longévité, cu
facilitant la mastication des aliments et la
bonne digestion. La même question est reproduite section XXXIV, S 1,
sous une forme un peu différente. Aristote a fait une étude spéciale
sur les dents, Histoire des animaux,livre II, ch. 3, §§ 2 et 16.
Dans le § 19, il émet la même opinion qu'ici, sur la brièveté de la
vie des animaux qui ont moins de dents et des dents écartées. Ce
fait est-il réel ? Il serait difficile de le dire ; il ne parait pas
que la science moderne se soit occupée de ce détail. — Leurs os sont
srrrés. On ne comprend pas assez complètement ce que l'anteur a
voulu dire. De quels os est-il question ? Il semble que ce devraient
être les os des mâchoires, miles dents sont insérées; mais rien ne
l'indique. — Bien aéré. Etant enfermé
nature, il se pourrit vite. C'est ce qui arrive à tontes les
substances qui restent sans mouvement et qui n'ont pas d'air. Aussi,
l'homme a-t-il la tête la plus velue entre tous les animaux ; et le
mâle vit plus longtemps que la femelle à cause des sntures de la
tête. C'est ce qu'on peut vérifier sur les autres animaux.
49.
Pourquoi les hommes qui ont une raie dans toute la largeur de la
main vivent-ils plus longtemps?
N'est-ce pas parce ipte les animaux qui n'ont pas d'articulations
sont ceux qui vivent le moins, comme on le voit dans les animaux
aquatiques? Mais si les êtres qui sont sans articulations ont la vie
la plus courte, il est clair que ceux qui sont articulés doivent
être tout le contraire. C'est ce qui doit arriver
dans la boîte osseuse de la tête. — L'homme a-t-il la tête la plus
velue. La même assertion se trouve dans le traité des Parties des
animaux, livre II, ch. 14, § 5. — A cause des sntures de la téte.
Ceci semble indiquer que l'anteur a pu croire que l'encéphale
recevait l'air par les sntures de la boite crânienne. Dans
l'Histoire des animaux, livre I, ch. 9, § 3, Âristote parle des
sntures du crâne chez l'homme et chez la femme ; il commet des
erreurs étranges, sur des réalités qui sont très
facilementobservables. — C'est ce qu'on peut vérifier...
Aristote a très fréquemment compare l'homme et les animaux comme
ici.
§ 49. Une raie dans toute la largeur de la main. Cette idée
superstitieuse n'a pas encore disparu ; il y a des gens parmi nous
qui y croient comme y croyait l'Antiquité ; et de là, la prétendue
science de la chiromancie. La raison qui eu est donnée dans ce § ne
sontient pas l'examen. — Les animaux qui n'ont pas d'articulations.
Il est bien vrai que les poissons n'ont pas antan) d'articulations
que les quadrupèdes ; mais ils n'eu manquent pas non plus,
aux choses qui, ne devant pas avoir par leur nature d'articulations,
en ont cependant de très marquées ; or, le dedans de la main est ce
qui doit avoir le moins d'articulations.
50.
Pourquoi l'homme est-il le seul animal qui soit lonche, ou du moins
qui soit lonche plus souvent que tous les autres ?
N'est-ce pas parce que l'homme est, parmi les animaux, le seul qui
soit sujet à avoir des convulsions dans son enfance, ou du moins
celui qui y est le plus e\j)osé ? Et, dans ce cas, il arrive à tous
d'avoir les yeux de travers.
comme le contexte semblerait le faire croire. — Aux choses. J'ai
pris l'expression la plus générale possible, pour rester d'accord
avec le contexte. — Le moins d'articulations.. Il fant remarquer
qu'il s'agit seulement du creux de la main. Cette même question est
reproduite section XXXIV, § 10 ; et elle est résolue de même,
quoique avec plus de concision.
§ 50. Qui soit louche. Septali remarque avec raison que le texte
grec est insuffisamment rédigé. Plus loin, section XXXI, §§ 26 et
27, on trouvera la même question plus développée et plus clairement
exprimée. Ce nouveau texte ne peut pas
laisser le moindre doute sur le sens de celui-ci. C'est bien de la
vue qu'il s'agit ici, et de cette affection particulière qui reud
lonche ; la présente rédaction est tellement générale qu'on aurait
pu s'y tromper. — Lc seul... C'est pent-être aller trop loin ; et
l'anteur se corrige lui-même en faisant une réserve. — A avoir des
convulsions. C'est le sens que, d'après les problèmes cités
ci-dessus de la section XXXI, il fant donner à ce passage. — A tous.
Le texte grec n'est pas plus précis ; se rapporte-t-il à tons les
enfants, ou à tous les animaux, qui ont des convulsions ? Il est
difficilc de le décider.
51.
Pourquoi l'homme souffre-t-il de la fumée plus que tout antre animal
?
N'est-ce pas parce que l'homme a plus de larmes, et que l'effet de
la fumée, c'est de faire pleurer ?
52.
Pourquoi le cheval se plaît-il avec le cheval, dont il recherche la
société, et l'homme avec l'homme ? Et d'une manière générale,
pourquoi les animaux de la même espèce se phtiseut-ils avec leurs
congénères et leurs semblables ?
Ce n'est pas parce que tout animal est également beau, et que le
désir s'attache à ce qui est beau. Il s'ensuivrait en c1fct que le
beau serait toujours ce qui est le plus agréable ; mais une chose
peut être
Ji 5l. Plus qnc tout antre animal. C'est là un fait assez dillicile
à constater, parce qu'il y a peu d'occasions où l'on puisse comparer
l'influence de In fumée sur l'homme et les animaux.—A plus de
larmes. L'observation est exacte, bien que parfois les nnimnnx
pleurent aussi. Voir le larmoiement des ivrognes, plus hant, section
III, § 4.—ne faire pleurer. Le fait est très exact pour l'homme;
mais il aurait fallu le vérifier sur les animaux pour que la
comparaison fût complète.
§ 52. L'homme avec l'Iiomme. Cette sociabilité est surtout marquée
dans l'espèce humaine ; et
c'est elle qui forme les agglomérations des peuples. —Avec leurs
congénères. D'une manière générale, cette assertion est vraie, bien
qu'il y ait aussi des rivalités et des discordes parmi les animaux —
Parce que tout animal est également beau. Le texte est ici et dans
les quelques lignes qui suivent assez corrompu, et les manuscrits
n'offrent pas de variantes. Septali a renoncé à commenter ce passage
dans ses détails ; et il n'eo explique quc la pensee générale. J'ai
dû faire quelque chose d'analogue, en suivant cependant le texte
dans tontes ses parties.— Une chose peut être belle... Non
belle sans cire agréable, tandis qu'il y en a qui sont à la fois
belles et aimables. Ton! plaisir ne nous est pas doux, non plus que
toute beanté ne nous charme. Ainsi, l'un profère le plaisir de la
table, et l'autre le plaisir de l'amour, C'est d'ailleurs une
toute antre question de savoir pourquoi, en s'unissant à son semblable,
chaque animal a le plaisir le plus doux pour lui et le plus vif. Ouc
ce soit aussi ce qu'il y a de plus beau, ceci n'est plus vrai; mais
en voyant tout ce qu'il y a de douceur dans l'union, nous trouvons
beau ce qui fait notre désir et notre joie. On peut voir qu'il en
est de même pour tous nos autres désirs. Ainsi, quand on a soif, on
voit la boisson avec plus de plaisir. Ce qui nous paraît le plus
agréable, c'est ce qui paraît devoir nous être ntile et ce que nous
désirons passionnément. Mais il est possible qu'en soi la chose
n'ait pas du tout les qualités que nous lui prêtons. En voici bien
une preuve. Même tels hommes nous semblent beaux quand nous ne re-
gar.lons qu'à notre union avec eux. Les choses peuvent aller jusqu'à
ce point que nous ayons plus de plaisir à voir certains hommes que
les personnes avec qui nous pourrions nous unir? C'est très
possible, si nous les voyons sans ressentir un désir. C'est
seulement en soi, mais aussi IV, ci-dessus, où il n'a été ques-
pour la personne qui la dédaigne, tion que du plaisir sexuel. —
et qui lui prefère une chose qui Nous trouvons beau... C est ce
lui plaît davantage, sans avoir hi qu'un appelle les illusions de la
même beanté.— Ainsi. l'un pré- passion. — Quand on a soif..
fère le plaisir de la table. L'ob- I,'observation est exacte. —
servation est très juste, — Une Même tels hommes. J'aurai voulu
tonte antre question... Ceci se pouvoir changer ce passage;
rapporte sans doute à la section mais il fallait rester fidèle au
comme la boisson qui nous semble plus agréable ; car nous la
regarderons avec plus de plaisir, si, à ce moment, nous sommes
altérés.
53.
Pourquoi, chez les hommes, les parties antérieures du corps
sont-elles plus velues que les parties postérieures, tandis que,
chez les quadrupèdes, ce sont les parties postérieures ?
N'est-ce pas parce que tous les animaux à deux pieds ont les parties
antérieures plus velues? Ainsi, par exemple, les oiseaux sont à cet
égard constitués comme l'homme. N'est-ce pas aussi que la nature se
fait une loi de couvrir toujours les parties les plus faibles?
Chaque animal est faible à quelques égards ; et dans tous les
quadrupèdes, les parties de derrière sont, à cause de leur position
même, plus faibles que celles de devant; elles souffrent davantage
du froid
texte. — Nous la regarderons avec plus de plaisir. Répétition de ce
qui vient d'être dit un peu plus haut.
§ 53. Chez l'homme... plus veines. Aristote a fait une étude très
développée sur les poils, dans toute la série animale; voir
l'Histoire des animaux, livre 111, ch. 10. La question ici posée est
curieuse ; mais les faits ne la justifient pas complètement. La
différence entre l'homme et les quadrupèdes n'est pas aussi grande
que l'anteur le donne à croire. — Tous les animaux à deux pieds.
Après l'homme, il
n'y a que les oiseaux qui soient organisés de cette manière ; et
même pour les oiseaux, si leur poitrine est garnie de plumes
épaisses, laquene, qui en est la partie postérieure, ne l'est pas
moins. — Plus faibies que celles de devant. Le fait est loin d'êirc
prouvé ; et chez la plupart des quadrupèdes, les parties de derrière
et notamment les cuisses sont très fortes. Dans ce passage, j'ai
admis, avec l'édition Firmin-Didot, la leçon qu'a eue Gaza : « leur
position » au lien de « leur disposition » ; d'ailleurs la nuance
est assez légère.— Da-
et de la chaleur. Chez l'homme, au contraire, ce sont les parties
antérieures qui sont les plus faibles, et elles souffrent de même
que les parties postérieures des animaux.
54.
Pourquoi l'homme est-il, parmi les animaux, celui qui éternue le
plus ?
N'est-ce pas aussi parce que l'homme est le plus sujet au rhume de
cerveau ? Or, voici ce qui produit cette affection. Chez l'homme, la
chaleur, qui réside au cœur, se porte naturellement en hant; mais
dans les autres animaux, sa dtrection naturelle est vers les
épaules. A partir de cette région du corps, elle se sépare en se
divisant; une partie va dans le cou et dans la tête; l'autre partie
va dans le rachis et dans le bas ventre, parce que tontes ces
parties sont pla-
vantagc du froid... C'est exact. Voir aussi le Traité des Parties
des animaux, livre II, ch. 14.
S; 54. L'homme... étcrnue lf plus. Voir plus hant. § 18, la même
question, beancoup moins développée qu'elle ne l'est ici. Elle a
quelque intérêt sans doute ; mais elle n'exigeait pas une aussi
longue étude. Il n'est pas besoin d'ailleurs d'insister sur
l'insuffisance de l'explication. Cette question est reproduite une
troisième fois, section XXXIII, § 10. — Un rhume de cerveau. On,
Coryza, pour prendre le mot grec, que la science moderme a également
adopté. Voir sur le coryza, Hippocrate,
Littré, tome V, p. 291 et tome VI, p. 107. Le rhume decervcau est
assez fréquent chez l'homme; mais se produit-il jamais parmi les
animaux?C'est une question qu'il faudrait éclaircir. L'anteur iie
paraît pas faire le moindre doute à ce sujet, comme le prouvent les
longs détails dans lesquels il est entré. La grande différence qu'il
remarque entre l'homme et les animaux, consiste d,ins la station
droite du corps humain, où la chaleur se produit tout antrement que
chez les quadrupèdes, dont le corps est horizontal. — Cliez l'homme.
J'ai ajonté ces mots, pour plus de clarté. — Vers les épaules. Elle
cées sur la même ligne droite, relativement à la base sur laquelle
l'animal s'appuie. Quand le corps est ainsi mu également, les
liquides s'y partagent de même, attendu que les humeurs suivent la
chaleur. De là vient que les animaux quadrupèdes n'ont pas du
tout de rhume de cerveau, et que, par suite, ils n'étcrnuent pas.
Carl'éternuement est l'expulsion de l'air accumulé, quand les
liquides du corps se vaporisent trop vivement, ou qu'ils ne sont pas
asses digérés. L'éternuement, d'ailleurs, se produit avant les
catarrhes; ce qui n'a pas lieu chez les autres animaux, parce que,
chez eux, le mouvement de la chaleur s'égalise entre le devant et le
derrière du corps. Pour l'homme, au contraire, qui se tient sur la
base du sol en ligne droite, comme les végétaux, le mouvement de la
chaleur se porte vers la tète, en plus grande quantité et avec plus
de force. Une fois là, elle dessèche et échauffe les canaux qui s'y
rendent. Dans cette disposition, ces canaux reçoivent les liquides
plus aisément que les canaux placés en bas du cœur.
serépaud selon la ligne horizontale, daus les parties antérieures du
corps. — La même ligne droite. Qui est horizontale et non
perpendiculaire , comme celle de l'homme. — Sur laquelle l'animal
s'appuie. J'ai encore ajonté ces mots. — Ainsi mu également.
C'est-à-dire, quand la chaleur se répartit également dans tontes les
parties du corps. — De rhume de cerveau... n'é- ternuent pas.
D'après ce que l'anteur vient de dire, les deux
phénomènes se tiennent ; mais ce n'est pas exact ; car on éter- nnc
souvent sans avoir de coryza.— Avant les catarrhes. C'est- à-dire,
avant l'écoulement que le coryza provoque daus le nez.— Le mouvement
de la chaleur s'égalise. Répétition de ce qui vient d'être dit un
peu plus haut, sur l'organisation des quadrupèdes. — Du sol. J ai
ajonté ces mots. — En bas du cœur. Ceci est assez obscur; l'auteur
vent dire sans donteque lescanaux du
L,ors donc qu'il y a tout à la fois plus de liquide qu'il ne fant et
que le froid survient du dehors, la chaleur, qui apporte la
nourriture, en s'accumulant au dedans, s'accroît; et une fois
accrue, elle se dirige vers la tête et dans la région voisine,
garnie de canaux. Les liquides légers et indigestes la suivent dans
les canaux, et les remplissent, en y causant des écoulements et des
éternuements. En effet, au débnt des écoulements, la chaleur,
devançant les liquides et remplissant d'air les canaux, produit
l'éternuement par l'expulsion de l'air, et par l'accumulation en
avant des liquides qui sont légers et âcres. Aussi, il arrive
qu'avec les éternuements, causes par le rhume de cerveau, des
matières aqueuses sont également expulsées. Tontes ces parties étant
agitées, les liquides qui sont contigus et qui sont affectés se
concentrent sur eux-mêmes ; et ils obstruent les canaux, qui
entourent la tête et le nez. Mais ces canaux, se gonflant et étant
distendus, causent les maux de tête. Ce qui le prouve, c'est que
l'air ne sort plus au dehors et ne circule plus dans ces canaux. De
là vient que, quand on a le rhume de cerveau, on n'éternue pas, et
que l'on perd l'odorat. Quand l'éternuement survient sans
corps places ao-dessous de la reposent pas sur des observa-
région du cœur, reçoivent moins tions formelles. — Des matières
de chaleur que les canaux qui se aqncnses... Ce sont plntôt des
dirigent vers la tête. — Elle se matières à demi-liquides, prove-
dirige vers la tête. Cette redite nnnt des muqueuses. — Se cou-
ne semble pas nécessaire.— Des centrent sur eux-mêmes. C'est le
écoulements qui accompagnent sens le plus probable que com-
le coryza. — La chaleur devan- porte l'expression grecque, et
cant les liquides. Tontes ces qui s'accorde le mieux avec le
explications physiologiques ne contexte. — Et que l'on perd
T. 20
le coryza, il tient encore aux mêmes causes; mais ces causes sont
très légères et très faibles. Alors, les liquides agglomérés par la
chaleur et vaporisés par elle, à cause de leur petite quantité,
retombent dans le nez. Ce qui fait le bruit de l'expulsion de l'air,
c'est la force de son mouvement, tout autant que sa quantité; caria
chaleur, s'élevanteu lignedroite vers le cerveau et y séjournant, se
réfracte dans le nez ; et elle y détend les canaux extérieurs qui y
viennent de l'encéphale. Mais comme cette réfraction du mouvement de
l'air dans les narines est contre nature, elle se produit avec
violence ; et elle cause du bruit. Parmi les autres animaux, ce sont
les oiseaux surtont qui sont sujets au coryza, parce que ce sont eux
surtont qui ont une forme analogue à celle de l'homme; mais ils en
souffrent moins que lui, parce qu'ils ont presque toujours leur tête
inclinée vers le bas, pour demander leur nourriture à la terre.
55.
Pourquoi les animaux marins sont-ils plus grands et mieux nourris
que les animaux terrestres ?
l'odorat. Le fait est exact. —.SV mer que ce fait soit parfaitement
réfracte dans le nez. C'est là une exact ; mais il est probable que
explication purement ima^i- 1 anteur l'avait observé sur diffé-
naire, à laquelle on ne doit pas rents oiseaux. — Une forme ana-
attacher trop d'importance. An- lognc à celle de l'homme. En re
jourd'hui même, la science a sens que les oiseaux sont aussi
grand mal à se rendre compte des bipèdes,
de tous ces phénomènes. — Les § 55. Sont-ils plus grands,
oiseaux surtout qui sont sujets L'observation est exacte, surtont
au coryza. On ne saurait aflir- quand on pense à la dimensiou
N'est-ce pas parce que le soleil, en épuisant les matières qui
entourent la terre, en enlève la nourriture ? Les animaux qui
restent enfermés dans l'eau sont plus nourris, et les animaux marins
sont débarrassés de tontes ces difftcultés.
56.
Pourquoi est-ccque les animaux autres que l'homme prennent plus
souvent de la nourriture sèche que de la nourriture liquide, tandis
que l'homme prend plus souvent du liquide que des aliments secs ?
N'est-ce pas parce que l'homme est par sa nature le plus chaud de
tous les animaux ? Dès lors, il lui faut le plus de
rafraîchissement.
des cétacés. — 1.e soleil... La raison peut sembler assez
singulière, puisque c'est le soleil qui, sur notre sol, fait mûrir
les moissons et les fruits, et qui développe toute la végétation.—
Qui restent enfermes dans l'eau. L'original est moins précis ; mais
le sens ne peut guère faire de donte. — De tontes ces difficultés.
J'ai un peu précisé le texte, qui est plus vague.
§ 56. Plus souvent. Le fait parait exact ; et il est certain que
l'homme boit plus fréquemment que les autres animaux.— Le plus chaud
de tous les animaux. Dans le traité de la Respiration, ch. 13,
Aristote semble attribuer la chaleur de l'homme
à la station droite. Il n'est pas exact d'ailleurs que l'homme ait
plus de chaleur naturelle que certains animaux. La science moderne
s'est beancoup occupée de la température comparative des êtres
animés ; et elle a trouvé que la chaleur moyenne des oiseaux, qui
est la plus élevée de tontes, oscille entre 40 et 44 degrés
centigrades, tandis que celle de l'homme est de 37". Les reptiles
sont en général beaucoup plus froids ; les poissons n'ont que la
température de l'eau où ils vivent ; ce qui semble indiquer qu'ils
n'ont pas de chaleur propre ; voir liéclard, Traité élémentaire de
physiologie humaine, 6e édit., pp. 447 et suiv.
57.
Pourquoi les eunuques ne deviennent-ils pas chauves ?
N'est-ce pas parce qu'ils ont beancoup de cervelle ? Et cette
disposition tient chez eux à ce qu'ils n'ont pas de rapports sexuels
avec les femmes. La semence, en elfet, descend du cerveau par le
rachis. C'est pour cela aussi que les bœufs que l'on châtre ont de
très grandes cornes. C'est encore par la même raison, ce semble, que
les femmes et les enfants ne sont jamais chauves.
58.
Pourquoi y a-t-il des animaux qui, aussitôt après leur naissance,
peuvent se nourrir seuls, tandis que d'antres ne le peuvent pas ?
N'est-ce pas parce que les animaux qui se nour-
§57. Ne deviennent-ils pas physiologique u'est pas celui-là;
chauves. Aristote a exposé cette mais la perte de la semence,
théorie avec des explications même quand elle est tout à fait
analogues dans le Traité de la régulière, a une grande action
Génération des Animaux, livre sur le cerveau. — Les femmes et
V, ch. 3, §S 20, 21 et 22. — les enfants. Voir le Traité de la
Beancoup de cervelle. C'est la Génération des animaux, /oc.
tradnction fidèle du texte grec ; cit.
mais on peut trouver que l'ex- §58. Peuvent se nourrir seuls.
pression est insuffisante. Les L observation est exacte ; et le
eunuques n'ont pas plus de cer- fait varie avec les espèces. L'es-
velle ; mais il est certain que pèce humaine est celle où l'ali-
leur cerveau est soustrait aux mentatiou que les parents dui-
influences sexuelles, qui sont eu vent assurer à l'enfant, exige le
elfet très puissantes sur la dis- temps le plus long ; et c'est là
position de 1 encéphale.— Des- une des conditions providen-
cend du cerveau. Le phénomène tielles de la famille. — Qui se
rissent ainsi vivent moins longtemps que ceux qui sont doués de
mémoire ? C'est là ce qui fait aussi que tous ces animaux meurent
plus vite.
59.
Pourquoi les déjections liquides de l'homme sont- elles plus
fréquentes que ses déjections sèches, tandis que chez les chevaux et
les ânes, ce sont les déjections sèches ?
N'est-ce pas parce que ces animaux absorbent plus d'aliments secs,
et que l'homme, au contraire, prend plus de liquide que de
nourriture sèche ? toute déjection vient de la nourriture ; et la
déjection est d'antant plus grande que la nourriture est plus forte.
Ainsi, parmi les animaux, les uns consomment plus de liquide, les
autres plus d'aliments secs; et c'est aussi ce qui fait que les uns
sont naturellement humides; et les antres, de nature sèche. Ceux qui
sont de nature sèche préfèrent le liquide, parce qu'ils en ont
nourrissent ainsi. C'est-à-dire, sition aux déjections fécales. —
dès leur naissance. Le texte est Plus d'aliments sees... plus de
moins précis que cette tradnc- liquide. Ce peut être là une des
tion. — Que ceux qui sont doués causes de la différence que si- de
mémoire. Voir le débnt de la gnale l'anteur ; mais ce ne doit
Métaphysique, livre I, ch. 1. Ce pas être la seule cause, comme il
rapprochement est d'ailleurs semble le croire; et la constitn- assez
singulier ;'mais le texte tion du canal intestinal doit être ne
peut avoir un antre sens. — la principale, selon toute appa- Meurentplus
vite. Ils sont formés rence. Du reste, la question est plus tôt.
puisqu'ils peuvent se assez curieuse, et elle valait la suffire dès
le moment où ils peine d'être posée. Elle est en naissent ; et par
suite, ils vi- ontre fort claire ; et Septali n'a vent moins de
temps. pas crn, pour ce motif, devoir la § 59. Les déjections
liquides. commenter. — Consomment plus C'est-à-dire,
lesurines.paroppo- de liquide. Les chevaux en con-
plus besoin; et ceux qui sont naturellement humides, préfèrent la
nourriture sèche, parce que leur constitntion la leur rend plus
nécessaire.
60.
Pourquoi les oiseaux, les hommes, et généralement les animaux
courageux sont-ils d'une complexion plus dure ?
N'est-ce pas parce que le courage est toujours accompagné de
chaleur, tandis que la peur cause toujours un refroidissement ?
Ainsi, tous les animaux dont le sang est chaud, sont énergiques et
pleins de courage ; car c'est le sang qui nourrit. C'est de même que
somment aussi beancoup, et pent-être plus que l'homme, toute proportion gardée. — Naturellement humides. Ceci s'applique sans
doute à l'homme. Mais l'opposition entre 1 homme et les animaux
domestiques n'est pas aussi marquée que l'auteur le suppose.
§ 60. Les oiseaux. Il semble qu'il s'agit plus particulièremet iei
des oiseaux de proie. — Les
hommes courageux. Ceci
n'est pas tout à fait exact pour les hommes ; et de grands courages
peuvent s'associer à une très faible constitntion. C'est pent-être
le contraire pour les animaux. — f)'unc complexion plus dure. Cette
expression est bien générale ; ou l'a comprise souvent en ce sens
qu'il s'agissait surtout de la dureté des os;
et eu preuve, Septali cite spécialement le lion, dont les os passent
pour être si durs qu'ils peuvent, dausccrtains cas, faire fen, comme
les cailloux. Voir l'Histoire des animaux, livre III. ch. 7, § 8. —
Accompagné de chaleur. Le fait n'est pas prouvé, et c'est une simple
hypothèse. — La peur cause toujours un refroidissement. Ceci est
plus vrai ; mais ces alternatives de chaleur et de froid peuvent
n'être que passagères ; et dans la théorie de l'anteur, elles
forment plntôt un tempérament constant. — Sont énergiques et pleins
de courage. Il y a des exceptions ; et dans une même race d animaux,
les uns sont courageux, et les autres timides, tout eu ayant les uns
et les autres le même deg-ré de cha-
les végétaux qui sont arrosés d'eau chaude deviennent plus durs.
61.
Pourquoi sont-ce, parmi les quadrupèdes, ceux qui ne sont pas très
grands qui produisent le plus de monstres, tandis que l'homme et les
grands quadrupèdes, tels que le cheval et l'âne, en produisent le
moins ?
N'est-ce pas parce que ce sont les plus multipares des quadrupèdes,
tels que les chiens, les porcs, les chèvres, les moutons, qui
produisent beaucoup plus de monstres que les grands quadrupèdes ?
Car, parmi les grands animaux, les uns ne produisent jamais qu'un
seul petit, et les autres n'en ont qu'un le plus habituellement. Les
monstres se forment quand les germes se changent les uns dans les
antres, et
leur. — Les végétaux arrosés livre IV, ch. 4. C'est l'antécé-
d'eau chaude. Ceci prouve que dent de tous les travaux qui,
dans l'Antiquité ou faisait des de nos jours, ont été faits sur
expériences sur la culture des ce diffirile sujet. — Les plus
xégétaux, comme on peut eu multipares. Ou : « les plus
faire de nos jours. Le fuit qui féconds ». — Les chiens, les
est allégué ici n'est pent-être pores Dans l'Histoire des
pas fort exact ; et l'eau chaude Auimaux, il y a une longue et
ne durcit pas les légumes qui intéressante recherche sur la
en sont arrosés. fécondité relative des animaux,
§lîl. Parmi les quadrupèdes. livre V, ch. 12, et livre VI, ch.
L'observation, qui est ici limitée 19 et passim. — Quand les
aux quadrupèdes, est plus loin gcrines.se changent les uns dans
étendue aux oiseaux. — Le plus les antres. Ceci n'est qu'une
de monstres. Aristote a fait une assertion générale qu'il serait
étude- spéciale sur les monstres bien dillicile de prouver par des
daus le règne animal, Traité de faits. Aujourd'hui même, et
la Génération des auimaux, après les investigations d'Et.
quand ils se confondent dans la sortie de la semence, ou dans le
mélange qui a lieu dans la matrice de la femelle. De là vient que
les oiseaux présentent si souvent des monstres. Ils font fréquemment
des œufs doubles; et les monstruosités viennent de jumeaux, lorsque
la lécithe n'est pas séparée par la membrane.
62.
Pourquoi la tête de l'homme est-elle chargée de poils, plus que
tout le reste du corps et dans une proportion exagérée, tandis que c'est
tout le contraire chez le reste des animaux ?
N'est-ce pas parce que, chez les animaux, l'excès de la nourriture
se convertit, pour les uns en dents, pour les autres en poils ? Tous
ceux où la nourriture passe dans les cornes ont la tête moins velue,
parce que la nourriture est absorbée dans les cornes. Ceux où elle
Geoffroy Saint-Hilaire, on a graud'peine à se rendre compte de
tontes les monstruosités. — Les oiseaux présentent si souvent des
monstres. L'exemple est bien choisi, surtont pour soutenir
l'hypothèse que l'anteur vient d'avancer. — Des ceufs doubles.
C'est-à-dire, qui ont deux jaunes. — La lécithe. Sur le sens donteux
de ce mot, voir le Traité de la Génération des Animaux, livre III,
ch. 1, § 24 et n. — Par la membrane, qui doit isoler les deux
parties de l'ceuf.
§ 62. La tête de l'homme
La question a de l'intérêt, et elle mérite d'être examinée; il
ne semble pas que la science moderne s'en soit préoccupée. — Dans
une proportion cfagc- rce. Comparativement à la grandeur du corps
humain. — tout le contraire. Ceci n'est pas général, et quelques
animaux ont la têtepresqueaussicouverte que celle de l'homme. — En
dents. C'est un terme générique, qui comprend les croes, les
défenses, ete. — La nourriture passe dans If s cornes. Ceci n'est
pas exact en ce que la nourriture ne passe pas plus dans les cornes
que dans le reste du corps ; seulement elle forme les cornes, ainsi
qu'elle forme tout le reste, selon le
passe dans les dents ont la tête plus velue que ceux qui ont des
cornes ; ils ont des crinières ; et la tête, chez les oiseaux, par
exemple, est encore moins velue que chez ceux-là. Ces derniers ont
en effet la tête comme celle des hommes. La nourriture qui va, chez
les animaux, dans plusieurs parties du corps, à cause de son
abondance, se concentre chez l'homme dans sa tète ; car ou l'homme
n'a pas de nourriture surabondante; ou, s'il en a, il n'en a pas, du
moins, assez pour qu'elle puisse se répandre partont.
63.
Pourquoi l'homme est-il le seul animal à avoir des cheveux blancs ?
N'est-ce pas parce que les animaux, pour la plupart, ont des poils
qui tombent tous les ans, comme le cheval et le bœuf, et que les
antres, dont le poil ne tombe pas annuellement, vivent peu de temps,
plan originel qu'a fixe la nature. animaux, livre V, ch. 4, §§ 7, 8
— Ils ont des crinières. Ceci et suiv. Il n'est pas exact d'ail- non
plus n'est pas général. — leurs que l'homme soit le seul Chez les
oiseaux. Il y a des auimal qui blanchisse ; mais il oiseaux qui ont
des touffes de est vrai que c'est lui qui blan- plumes sur la tète;
elle est alors chit le plus. — Des poils qui aussi couverte que peut l'être tembent tous les ans. Il faudrait celle de l'homme. — Se
concentre ajonter que les poils qui re- chez l'homme. C'est une pure
poussent sont pareils en couleur hypothèse. — Surabondante. à ceux
qu'ils remplacent, et J'ai ajonté ce mot. qu ils ne deviennent pas
blanes.
§ 63. Le seul animal à avoir — Vivent pcu de temps c'est
des cheveux blancs. Aristote a le temps qui lui fait blanchir
étudié la blancheur des cheveux les cheveux. Le temps est cer-
dans l'Histoire des animaux, tainement une des causes qui
livre III, ch. 10, § 8, et dans le font blanchir les cheveux de
Traité de la Génération des l'homme ; mais il n'est pas la
comme les montons et d'antres espèces ? Chez ces animaux, le poil
n'a pas le temps de vieillir ni de blanchir. Dans l'homme, le poil
ne tombe pas ainsi ; l'homme a de plus une longue vie, et c'est le
temps qui lui fait blanchir les cheveux.
64.
Pourquoi, lorsqu'on a la partie du corps au-dessous du nombril plus
grande que la partie qui constitue le tronc, est-on destiné à vivre
peu de temps, et est-on malade ?
N'est-ce pas parce que le ventre est froid à cause de sa petitesse,
et que, digérant mal, il est plein de sécrétions ? Or, les gens
ainsi constitués sont valétudinaires.
65.
Pourquoi, à côté des animaux qui naissent les uns des antres, y en
a-t-il qui naissent spontanément ? Et
cause unique, comme l'anteur semble l'admettre ici. Le tempérament,
le régime, les passions de tout ordre ont une très grnnde influence
sur le chaugement de couleur et sur la chnte de la chevelure.
§ 64. Au-dessous (lu nombril. Il aurait fallu indiquer plus
précisément l'autre extrémité opposée au point de départ, qui est le
nombril ; il est probable que cette extrémité doit être la symphyse
d:i pubis ; mais l'anteur ne le dit pas. Dans le traité apocryphe de
Physioguo-
mmiie, il y a des détails analogues, ch. 6, page 9. lignes 18 et
suiv. édition Firmin Didot, tome IV de l'édition générale
d'Aristote. — Est-on destiné à vivre peu de temps. Le fait n'est pas
certain ; ce n'est qu'une conjecture. — Le ventre est froid à cause
de sa petitesse. Il n'y a rien de physiologique dans cette
observation.
§ 65. Qui naissent spontanément. Cette doctrine de la génération
spontanée n'a cté détruite défioitivement que de nos jours ; et
pent-être, même
pourquoi y en a-t-il qui naissent uniquement les uns des antres, par
exemple, l'homme et le cheval ?
N'est-ce pas parce que, indépendamment d'antres causes, la
génération exige un temps très court chez les animaux, de façon que
la saisonpropre à la génération ne soit pas dépassée, et que la
production puisse avoir lieu dans l'intervalle des saisons ? Chez
d'antres animaux au contraire, la génération tarde beaucoup, d'un
an, de dix mois, de telle sorte qu'il fant nécessairement qu'ils ne
produisent pas, ou qu'ils se produisent les uns des antres.
66.
Pourquoi les Ethiopiens ont-ils des dents si blanches et même plus
blanches que les autres hommes, et pourquoi leurs ongles ne sont-ils
pas blancs ?
coiupte-t-elle encore des partisans, tout erronée qu'elle est. Voir
la préface à la tradnction du Traité de la Génération des Auimaux,
pp. cxcit et suiv. — Uniquement. Il est prouvé aujourd'hui que, dans
tout le règne animal, la vie ne vientjamais que dela vie,et que,
selon la formule parfaitement vraie d'Aristote : « L'homme engendre
l'homme ». — La génération exige un temps très court. Il est évident
que l'argument ne porte pas, puisqu'il s'agit de savoir si la
génération a lien, et non pas si ,.'Ile est plus ou moins rapide.
Seulement l'Antiquité est bien excusable, en l'absence des
instruments découverts plus tard,
d'avoir pensé à la génération spontanée. De nos jours, il est
impossible dy croire, à moins d'avoir un parti pris.
§ 66. Les dents si blanches... leurs ongles ne sont-ils pas- blanes.
Le contraste est réel ; et il est vrai que les ongles sont exposés
comme la peau à l'ardeur du soleil, tandis que les dents n'y sont
pas exposées. Mais ce ne peut être là la cause de la différence ;
car les ongles aussi sont moins noirs que la pean, bien que dans les
mêmes conditions qu'elle. L'organisa- tiou des dents est
tout antre
; il u'est pas probable quelles devinssent noires si elles étaient
sous le soleil et au grand air,
N'est-ce pas, pour les ongles, parce que la peau des Éthiopiens est
noire et plus noire que celle des autres hommes ? Or, les ongles
viennent de la peau. Et les dents, pourquoi sont-elles blanches ?
N'est-ce pas parce que les matières d'où le soleil enlève le liquide
deviennent blanches, sans qu'il les imprègne, comme il arrive à la
cire ? Le soleil agit sur la peau ; mais il n'agit pas sur les
dents; et la chaleur fait sortir des dents le liquide qui s'y
trouve.
67.
Pourquoi y a-t-il des animaux qui meurent sur-Je- champ, ou du moins
très vite, si on leur coupe la tête, tandis que d'autrcs ne meurent
pas ?
N'est-ce pas que les animaux qui ne meurent pas n'ont pas de sang et
mangent très peu ? Ils n'ont donc pas si vite besoin d'aliments ;
et, chez eux, la chaleur n'est pas contenue dans leur liquide. Or,
les animaux qui ont du sang ne sauraient vivre sans ces deux
conditions. Les antres, au contraire, peuvent s'en
comme y est la peau. — Les fait sortir des dents Cette
ongles viennent de la peau. Ceci théorie n'est pas sontcnable. est
inexact ; les ongles sont § 67. .sV on leur coupe la trte.
dans la peau qui les entoure en C est exact pour la plupart des
partie ; mais ils ne naissent pas animaux; mais il y a des insectes
d'elle seulement ; ils se déve- qui vivent quelque temps après
loppent aux dépens du derme qu'on leur a tranché la tête,
sous-jacent ; mais ils n'en vieu- — N'ont pas de sang. Ce sont
nent pas — Comme il arrive à les animaux à sang blanc, selon
la cire. Le détail reste obscur ; les opinions actuelles. — Et
et l'anteur aurait dû dire à quelle mangent très peu. Ce n'est pas
transformation de la cire il vent là un argument qui se rapporte
faire allusion. — La chaleur au sujet.—La chaleur n'est pas
passer, et très bien vivre sans respirer. Nous avons expliqué ce
phénomène dans d'antres ouvrages.
contenue dans leur liquide. En données sur le même sujet dans
supposant que ce soit le sang le Traité des Parties des ani-
qui à lui seul fasse la chaleur maux, livre III, ch. 10, !j>i 6, 7
dans l'animal. — Vivre sans et 8 ; mais dans ce dernier
respirer. C'est une erreur ; et ouvrage, Aristote, usant de la
les insectes respirent, mais à même formule qu ici, renvoie à
l'aide d'une organisation toute d'antres ouvrages encore. Ces
spéciale. — Dans d'antres on- ouvrages sont pent-être les
vrages. Il semble que ces autres Problèmes; mais ce n'est là
ouvrages sont les explications qu'une hypothèse.
SECTION ONZIEME
FAITS RELATIFS A LA VOIX ET AU SON
Infirmité fréquente de l'ouïe; nasillement des sourds; chaleur cause
de la force de la voix; influence de la nuit sur le son ; de loin,
la voix paraît plus aiguë ; résonance des vases fermés ; bruit de
l'eau qui tombe plus aigu quand elle est froide ; rudesse de In voix
au moment du réveil ; enrouement après le repas ; différences de la
voix dans le rire on dans les pleurs ; acuité de la voix chez les
enfants et les jeunes animaux ; effets de la liqueur séminale sur la
voix ; gravité de la voix eu hiver, et après qu'on a bu ou vomi ;
effet de la distance sur le son ; acuité de la voix par 1 effet de
la maladie ; le son dans l'écho ; voix grave des veaux ; diminution
du son par la paille répandue sur le plancher; pétillement du se1
dans le feu : bégaiement alternatif des enfants: sonorité des
vaisseaux vides ; effet du bâillement sur 1 ouïe ; tremblement de la
voix dans l'inquiétude et dans la peur ; le bégaiement empêche de
parlera voix basse; portée dillérente du son de dehors en dedans, et
de dedans eu dehors ; effet du poireau sur la voix ; effet de la
respiration ; portée de la voix du hant en bas et de bas en hant ;
effet de l'ivresse sur la voix; différence de la lumière et de la
voix par rapport aux corps ; effets de la simultanéité des voix ;
cause du bégaiement; l'homme est le seul animal qui bégaie :
formation tardive de la voix chez l'homme ; action des corps
environnants sur le son ; voix des enfants, des femmes, des eunuques
et des vieillards.
1.
Pourquoi, parmi les sens tels qu'on les a dès la naissance, est-ce
l'ouïe qui est le plus exposée à être infirme ?
N'est-ce pas parce que l'ouïe et la voix semblent venir du même
principe ? Or, la parole semble pou-
§ 1. Semblent venir du même admettre cette théorie ; et l'on
principe. On ne peut guère ne comprend pas bien comment
|
§
1. Les peaux récemment coupées. Et qui sont encore dans toute
leur fraîcheur, avant de se durcir en se desséchant.
— Et surtont les peaux de bélier.
Pline dit la même chose, livre XXX, ch. 10, p. 326, 6, édit. et
trad. Littré,. Pline ne nomme pas Aristote, comme Septali
semble le croire.
— Appliquées sur les contusions... Le remède
indiqué ici peut être assez efficace. Dans la longue nomenclature
que donne Pline, les remèdes sont plus ridicules les uns que les
autres ; et le naturaliste romain les enregistre tous, avec le plus
grand sérieux et avec une foi aveugle.
— Des oeufs qu'on casse dessus.
Cette action des oeufs frais sur la plaie est réelle, et
l'explication que l'auteur en donne est exacte.
— L'afflux du liquide et le
gonflement. Le phénomène est bien décrit.
— S'ulcère et se gonfle.
L'observation est juste ; et la meurtrissure cause toujours une
sensation de chaleur, à cause de la douleur et de l'afflux sanguin.
— Empêchant qu'elle ne se
boursoufle. C'est bien là en effet ce que produit la
compression.
— De la colle. Dans les
coupures, le taffetas gommé a la même influence en se collant sur la
plaie.
— A la coction de la peau. En
d'autres termes, la cicatrisation.
— On n'enlève... plusieurs jours.
Ceci pourrait bien être une interpolation.
— Avec du sel et du vinaigre.
C'est encore en usage parmi nous.
§ 2. Blanches dans l'oeil. Les
cicatrices dans l'oeil sont fort rares ; et l'apparence qu'elles
peuvent avoir est fort difficile à constater. L'école Hippocratique,
qui s'est occupée beaucoup des maladies de l'oeil, ne parle pas
d'observations de ce genre.
— Prend la couleur contraire... C'est
fort exagéré, et en général la cicatrice prend la couleur blanche,
quelle que suit la couleur précédente et circonvoisine. La
circulation du sang est altérée dans la partie que la cicatrice
recouvre.
— Toute partie atteinte d'un mal quelconque. Cette
expression est trop générale.
— Dans la partie qui est noire. C'est
à dire, dans l'iris.
— Au début, elles sont blanches. Ce n'est pas
seulement au débnt ; le plus souvent elles restent toujours
blanches. Pent- être dans tout ce § s'agit-il de cicatrices
survenues après de
larges plaies ; et alors en effet la peau devient plus foncée sur
les plaies où la cicatrice se produit. Au contraire, la cicatrice
reste blanche quand elle succède à une simple incision.
— D'une
manière absolue, C'est-à- dire, passant d'une couleur à la couleur
opposée.
— Elles se nuancent. On, « se foncent ». Voir plus loin, §
7, la même question, exposée plus brièvement.
§ 3. La férule... C'est sans
doute la férule dont on se servait pour
châtier les enfants à l'école.
— Devenir rouges... reste blanc. La
description du phénomène est exacte; et l'explication l'est
aussi. La férule est ronde. C'était d'ordinaire une baguette d'un
bois plus ou moins léger.
— Devrait se produire. Le texte
n'est peut-être pas aussi positif. La même question se reproduit au
§ suivant.
§ 4. La férule... un bout de bois.
La différence entre la férule et le bout de bois, c'est que l'une
est légère et que l'autre est lourd, comme le contexte le prouve.
— Le milieu de la chair. Qui
est atteint par la férule.
-- Le milieu qui est plus rouge.
Les faits sont assez délicats à bien observer ; et l'auteur y
applique beaucoup d'attention.
— En un point plus relevé. A
cause du gonflement qu'a causé dans
la chair le coup de la férule.
— La partie comprimée. Par le coup
violent qu'a porté le bont du bois.
— S'abaisse et se creuse. Il n'y a
qu'un mot dans le texte.
— Elle se vide. Le texte dit : « elle est
rare ». — Une coupure et une division. L'expression est peut-être
bien forte, quoique ce ne soit qu'une comparaison.
— Creux et vide.
Le texte dit encore Rare au lieu de Vide. Le mot que j'ai adopté me
semble plus clair.
— Le sang superficiel. C'est-à-dire le sang qui
est à la surface de la peau, et qui est le plus proche de la partie
contuse.
— Les parties vides. Ou, Rares.
— Le sang... C'est la conclusion de
tout ce qui précède. § 5. Lorsqu'on est malade de la
rate... L'observation présentée dans ce § paraît être assez exacte.
La rate décompose le sang qu'elle reçoit d'une manière toute spéciale
; et ce qu'on appelle Boue splénique donne au sang une couleur
violacée, qui aura été remarquée parles Anciens. Ils se sont
d'ailleurs occupés plus que les Modernes peut-être des fonctions de
la rate et des maladies qu'elle peut développer ; l'école Hipporratique y attache une extrême importance; voir Littré, Hippocrate.
tome V, p. 83 ; et l'on avait signalé déjà la couleur noire
que la maladie de la rate fait souvent prédominer, par la
corruption du sang. Voir sur la rate le traité élémentaire de
physiologie humaine par M. Béclard, 6e édition, pp 568 et suiv.
— Ont le sang corrompu. L'observation est exacte. — A cet endroit.
L'expression du texte est équivoque ; et elle pourrait tout aussi
bien s'adresser au malade lui-même qu'à la partie de son corps qui
est souffrante.
— Le sang se refroidit. Sans
doute parce qu'à cause de la minceur de
la pean, il est plus
directement en contact avec l'air extérieur.
— Qui sont pareilles.
Le texte signifierait peut-être plus exactement : « qui sont de
naissance ». Ce dernier sens m'a semblé moins naturel, bien que
l'autre soit grammaticalement moins régulier.
— Comme meurtri.
L'image est assez juste.
— La chaleur s'en est retirée.
Il est
certain que, d'une manière générale, la vieillesse peut sembler un
refroidissement de l'organisation entière.
§ 6. Est-ce qu'il se peut... Sep tali remarque avec raison que
dans cette question la forme est différente de celle qu'ont ordi-
nnirement tous ces problèmes. L'auteur ne recherche pas le pourquoi
selon sou habitude; il vent simplement constater un fait : c'est que
les substances les plus diverses peuvent produire un même effet dans
certaines conditions.
— Egalement. J'ai ajonté ce mot pour compléter
la pensée.
— Du poumon. Il est probable qu'il s'agit ici du poumon
d'un animal récemment tué, qu'on applique sur une plaie. Peut-être
aussi s'agit-il du poumon marin, espèce d'éponge dont l'action
pourrait contribuer
à la guérison des plaies et des contusions.
— De l'airain, ou d'uu
métal quelconque appliqué sur le mal.
— L'argile. Au contraire
l'argile comprime et u absorbe pas.
— Leur légèreté spongieuse. Le
texte dit précisément Rareté, à cause des pores nombreux que
présentent ces matières.
— Le dernier résultat. Qui est l'action
curative qu'exercent tontes ces substances différentes.
— Le chaud
et le froid. Dans certains cas bien connus, l'extrême chaleur et
l'extrême froid produisent des effets analogues, en désorganisant
également les tissus organiques.
— Les qualités... tout autres. J'ai un peu développé ce passage, pour qu'il fût
plus clair.
§ 7. Les cicatrices...Vo\r plus hant, § 2, la même question résolue
de même, bien qu'eu termes moins concis. Le fait d'ailleurs
peut être révoqué en donte; il est en ontre bien peu fréquent.
§ 8. Un coup de férule, ou de baguette.Voir plus hant, § 4, la
même question résolue un peu différemment.
— .Si l'on mesure
proportionnellement. Ici la mesure proportionnelle concerne le poids
de l'instrument dont on se sert dans les deux cas, et la violence du
coup. Toute proportion gardée, l'auteur prétend que la douleur
causée par la férule est plus vive. Il est assez difficile de se
prononcer dans un sens ou dans l'autre.
— II semblerait en effet tout simple... Il est bien possible que ce soit là le cas réel qui
se produit, malgré l'explication contraire
que l'auteur essaie de donner.
— Elle frappe à son tour. Il est bien
difficile de comprendre comment la chair frappée frappe à son tour.
C'est sans doute de sa réaction qu'il s'agit ; la chair alors serait
frappée par la baguette ; et elle réagirait en quelque sorte, en
rendant à la baguette le coup qu'elle en aurait reçu.
— Elle frappe
aussi sans céder. C'est-à-dire qu'elle repousse la baguette qui
vient de la toncher.
— Le coup est double. Celui de la baguette sur
la chair, et la répercussion de la chair contre la baguette.
Peut-être peut-on plus simplement penser que le coup de baguette
cingle la chair, tandis que le coup d'une matière plus
dure et plus large porte un coup qui se fait moins sentir.
§ 9. La thapsie. Théophraste parle plusieurs fois de cette plante et
de ses vertus curatives, Histoire des Plantes, livre IX, ch. 9, j-S
1, 6; ch. 20, §§ 20 et passim. La thapsie est de la famille des
Ombellifères : voir le Traité général de Botanique de Lemaout et
Decaisne. p. 251.
— Le verre (cyathe). Le mot grec de Cyathe ne
signifie que coupe, verre à boire. J'ai adopté le mot Verre, d'après
le contexte, qui représente la matière dont l'ustensile est fait: il
est possible que le froid de l'airain agisse surlescontnsions. comme
le froid du verre.
— Le poète. C'est Homère, qui a employé
plus d'une fois cette expression.
— Quand il dit d'un guerrier. Ici
encore, j'ai dû développer un peu le texte.
— Chaude et caustique.
Voir Théophraste, Histoire des Plantes, livre IX, ch. 8, § 3, et ch.
20, § 3.
— Sur la contusion. J'ai ajouté ces mots.
— Sur les
personnes qui s'évanouissent. Quelques gonttes d'eau jetées sur la
figure suffisent pour leur rendre la connaissance.
— Par le froid
de l'airain. Il semble d'après ceci
qu'il s'agit bien d'une coupe en airain et non en verre. L'effet
d'ailleurs est le même, puisque les deux matières agissent par le
refroidissement.
— La thapsie qui est chaude. Par opposition au
froid de l'airain. Voir le Si suivant sur la même question, résolue
de même.
§ 10. Les meurtrissures...Cette question est à peu près la même que
celle qui précède; ou ne voit pas quelle est l'ntilité de cette
répétition.
— Tels autres objets analogues.
C'est-à-dire, qui agissent également par le froid qui est en eux.
— La meurtrissure. En d'autres
termes : l'extravasion du sang.
— Ne se fige. En s'extravasant
à la surface.
— La thapsie mêlée avec du miel.
Voir le § précédent.
§ 11. Devient-elle noire. Voir
plus haut, §§ 2 et 7. La peau noircit en effet quand elle souffre de
fréquentes cicatrices ; mais quand la cicatrice est unique et peu
large, elle est plutôt blanche sur des natures saines.
— Les plaies considérables et
chroniques. Il faut en effet ces deux conditions réunies.
— N'est pas
autre chose. Ce n'est pas tout à fait exact, puisqu'il y a d'un côté
des intermittences qui ne sont pas de l'autre côté.
§ 12. Des coupes de mêtal. Le texte dit simplement : « des cyathes ».
Voir plus hant, §§ 9 et 10.
— Se refroidit. Il semble plutôt que la
partie qui a été frappée s'échaufle et s'enflamme.
— Comme
l'airain est froid. L'action du froid est réelle; mais l'action de
la compression ne l'est pas moins.
— Il empêche la chaleur de
sortir. Le froid dissipe la chaleur directement, en la remplaçant.
§ 13. Les poils ne poussent-ils plus. Voir plus loin, section X, ÎS
27 et 29, une question analogue, résolue d'une manière plus
complète. Voir aussi plus haut. section IV, §4.
— Aveugles. C'est la
tradnction fidèle du mot gree, qui est étymologiquement formé de
même.
§ 14. Les contusions... des gonflements et des taches livides.
Le fait est bien observé, et l'application est assez plausible.
— En se coagulant. Le texte dit
précisément : « en se collant ».
— Quelques petites veines sont
rompues. C'est un cas très fréquent.
— Des humeurs. J'ai ajouté ces
mots. |