LIVRE VI + NOTES
Barthélemy SAINT-HILAIRE : livre VI
(bilingue)
LA MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE.
Livre 6
LA MÉTAPHYSIQUE D’ARISTOTE. LIVRE SIXIÈME. (Ε) SOMMAIRE DU LIVRE SIXIÈME. I. C'est la science théorétique qui traite de l'être. Il y a trois sciences théorétiques : la Physique, la Science mathématique, et la Théologie. — II. De l'accident. Il n'y a pas de science de l'accident. — III. Les principes et les causes de l'accident se produisent et se détruisent, sans qu'alors il y ait ni production ni destruction. |
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[1025b] Αἱ ἀρχαὶ καὶ τὰ αἴτια ζητεῖται τῶν ὄντων, δῆλον δὲ ὅτι ᾗ ὄντα. Ἔστι γάρ τι αἴτιον ὑγιείας καὶ εὐεξίας, καὶ τῶν [5] μαθηματικῶν εἰσὶν ἀρχαὶ καὶ στοιχεῖα καὶ αἴτια, καὶ ὅλως δὲ πᾶσα ἐπιστήμη διανοητικὴ ἢ μετέχουσά τι διανοίας περὶ αἰτίας καὶ ἀρχάς ἐστιν ἢ ἀκριβεστέρας ἢ ἁπλουστέρας. Ἀλλὰ πᾶσαι αὗται περὶ ὄν τι καὶ γένος τι περιγραψάμεναι περὶ τούτου πραγματεύονται, ἀλλ' οὐχὶ περὶ ὄντος ἁπλῶς οὐδὲ ᾗ [10] ὄν, οὐδὲ τοῦ τί ἐστιν οὐθένα λόγον ποιοῦνται, ἀλλ' ἐκ τούτου, αἱ μὲν αἰσθήσει ποιήσασαι αὐτὸ δῆλον αἱ δ' ὑπόθεσιν λαβοῦσαι τὸ τί ἐστιν, οὕτω τὰ καθ' αὑτὰ ὑπάρχοντα τῷ γένει περὶ ὅ εἰσιν ἀποδεικνύουσιν ἢ ἀναγκαιότερον ἢ μαλακώτερον· διόπερ φανερὸν ὅτι οὐκ ἔστιν ἀπόδειξις οὐσίας οὐδὲ τοῦ τί ἐστιν [15] ἐκ τῆς τοιαύτης ἐπαγωγῆς, ἀλλά τις ἄλλος τρόπος τῆς δηλώσεως. Ὁμοίως δὲ οὐδ' εἰ ἔστιν ἢ μὴ ἔστι τὸ γένος περὶ ὃ πραγματεύονται οὐδὲν λέγουσι, διὰ τὸ τῆς αὐτῆς εἶναι διανοίας τό τε τί ἐστι δῆλον ποιεῖν καὶ εἰ ἔστιν. Ἐπεὶ δὲ καὶ ἡ φυσικὴ ἐπιστήμη τυγχάνει οὖσα περὶ γένος τι τοῦ ὄντος (περὶ [20] γὰρ τὴν τοιαύτην ἐστὶν οὐσίαν ἐν ᾗ ἡ ἀρχὴ τῆς κινήσεως καὶ στάσεως ἐν αὐτῇ), δῆλον ὅτι οὔτε πρακτική ἐστιν οὔτε ποιητική (τῶν μὲν γὰρ ποιητῶν ἐν τῷ ποιοῦντι ἡ ἀρχή, ἢ νοῦς ἢ τέχνη ἢ δύναμίς τις, τῶν δὲ πρακτῶν ἐν τῷ πράττοντι, ἡ προαίρεσις· τὸ αὐτὸ γὰρ τὸ πρακτὸν καὶ προαιρετόν), [25] ὥστε εἰ πᾶσα διάνοια ἢ πρακτικὴ ἢ ποιητικὴ ἢ θεωρητική, ἡ φυσικὴ θεωρητική τις ἂν εἴη, ἀλλὰ θεωρητικὴ περὶ τοιοῦτον ὂν ὅ ἐστι δυνατὸν κινεῖσθαι, καὶ περὶ οὐσίαν τὴν κατὰ τὸν λόγον ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ὡς οὐ χωριστὴν μόνον. Δεῖ δὲ τὸ τί ἦν εἶναι καὶ τὸν λόγον πῶς ἐστὶ μὴ λανθάνειν, ὡς ἄνευ γε [30] τούτου τὸ ζητεῖν μηδέν ἐστι ποιεῖν. Ἔστι δὲ τῶν ὁριζομένων καὶ τῶν τί ἐστι τὰ μὲν ὡς τὸ σιμὸν τὰ δ' ὡς τὸ κοῖλον. Διαφέρει δὲ ταῦτα ὅτι τὸ μὲν σιμὸν συνειλημμένον ἐστὶ μετὰ τῆς ὕλης (ἔστι γὰρ τὸ σιμὸν κοίλη ῥίς), ἡ δὲ κοιλότης ἄνευ ὕλης αἰσθητῆς. [1026a] Εἰ δὴ πάντα τὰ φυσικὰ ὁμοίως τῷ σιμῷ λέγονται, οἷον ῥὶς ὀφθαλμὸς πρόσωπον σὰρξ ὀστοῦν, ὅλως ζῷον, φύλλον ῥίζα φλοιός, ὅλως φυτόν νοὐθενὸς γὰρ ἄνευ κινήσεως ὁ λόγος αὐτῶν, ἀλλ' ἀεὶ ἔχει ὕληνν, δῆλον πῶς δεῖ ἐν τοῖς φυσικοῖς τὸ τί ἐστι ζητεῖν καὶ ὁρίζεσθαι, [5] καὶ διότι καὶ περὶ ψυχῆς ἐνίας θεωρῆσαι τοῦ φυσικοῦ, ὅση μὴ ἄνευ τῆς ὕλης ἐστίν. Ὅτι μὲν οὖν ἡ φυσικὴ θεωρητική ἐστι, φανερὸν ἐκ τούτων· ἀλλ' ἔστι καὶ ἡ μαθηματικὴ θεωρητική· ἀλλ' εἰ ἀκινήτων καὶ χωριστῶν ἐστί, νῦν ἄδηλον, ὅτι μέντοι ἔνια μαθήματα ᾗ ἀκίνητα καὶ ᾗ χωριστὰ [10] θεωρεῖ, δῆλον. Εἰ δέ τί ἐστιν ἀίδιον καὶ ἀκίνητον καὶ χωριστόν, φανερὸν ὅτι θεωρητικῆς τὸ γνῶναι, οὐ μέντοι φυσικῆς γε (περὶ κινητῶν γάρ τινων ἡ φυσική) οὐδὲ μαθηματικῆς, ἀλλὰ προτέρας ἀμφοῖν. Ἡ μὲν γὰρ φυσικὴ περὶ χωριστὰ μὲν ἀλλ' οὐκ ἀκίνητα, τῆς δὲ μαθηματικῆς ἔνια [15] περὶ ἀκίνητα μὲν οὐ χωριστὰ δὲ ἴσως ἀλλ' ὡς ἐν ὕλῃ· ἡ δὲ πρώτη καὶ περὶ χωριστὰ καὶ ἀκίνητα. Ἀνάγκη δὲ πάντα μὲν τὰ αἴτια ἀίίδια εἶναι, μάλιστα δὲ ταῦτα· ταῦτα γὰρ αἴτια τοῖς φανεροῖς τῶν θείων. Ὥστε τρεῖς ἂν εἶεν φιλοσοφίαι θεωρητικαί, μαθηματική, φυσική, θεολογική (οὐ γὰρ [20] ἄδηλον ὅτι εἴ που τὸ θεῖον ὑπάρχει, ἐν τῇ τοιαύτῃ φύσει ὑπάρχει), καὶ τὴν τιμιωτάτην δεῖ περὶ τὸ τιμιώτατον γένος εἶναι. Αἱ μὲν οὖν θεωρητικαὶ τῶν ἄλλων ἐπιστημῶν αἱρετώταται, αὕτη δὲ τῶν θεωρητικῶν.
Ἀπορήσειε γὰρ ἄν τις πότερόν ποθ' ἡ
πρώτη φιλοσοφία καθόλου ἐστὶν ἢ περί τι γένος [25] καὶ φύσιν τινὰ
μίαν (οὐ γὰρ ὁ αὐτὸς τρόπος οὐδ' ἐν ταῖς μαθηματικαῖς, ἀλλ' ἡ μὲν
γεωμετρία καὶ ἀστρολογία περί τινα φύσιν εἰσίν, ἡ δὲ καθόλου πασῶν
κοινή)· εἰ μὲν οὖν μὴ ἔστι τις ἑτέρα οὐσία παρὰ τὰς φύσει
συνεστηκυίας, ἡ φυσικὴ ἂν εἴη πρώτη ἐπιστήμη· εἰ δ' ἔστι τις οὐσία
ἀκίνητος, [30] αὕτη προτέρα καὶ φιλοσοφία πρώτη, καὶ καθόλου οὕτως
ὅτι πρώτη· καὶ περὶ τοῦ ὄντος ᾗ ὂν ταύτης ἂν εἴη θεωρῆσαι, καὶ τί
ἐστι καὶ τὰ ὑπάρχοντα ᾗ ὄν. |
[1025b] Nous cherchons les principes et les causes des êtres, mais, évidemment, des êtres en tant qu'êtres. Il y a une cause qui produit la santé et le bien-être ; les mathématiques ont aussi des principes, des éléments, des causes ; et, en général, toute science intellectuelle ou qui participe de l'intelligence par quelque point, porte sur des causes et des principes, plus ou moins rigoureux, plus ou moins simples. Mais toutes ces sciences n'embrassent qu'un objet déterminé, traitent uniquement de ce genre, de cet objet, sans entrer dans aucune considération sur l'être proprement dit, ni sur l'être en tant qu'être, ni sur l'essence des choses. Elles partent de l'être, les unes de l'être révélé par les sens, les autres de l'essence admise comme fait fondamental [01] ; puis, abordant les propriétés essentielles au genre d'être dont elles s'occupent, elles tirent des principes, des démonstrations plus ou moins absolues, plus ou moins probables. Il est clair qu'il ne sort d'une telle induction, ni une démonstration de la substance, ni une démonstration de l'essence : c'est une autre méthode de démonstration qu'il faut pour arriver à ce résultat. Par la même raison elles ne disent rien de l'existence ou de la non-existence du genre d'êtres dont elles traitent ; car, montrer ce que c'est que l'essence, et prouver l'existence, dépendent de la même opération intellectuelle. La Physique est la science d'un genre d'êtres déterminé ; elle s'occupe de cette substance qui possède en elle le principe du mouvement et du repos. Évidemment elle n'est ni une science pratique, ni une science créatrice. Le principe de toute création, c'est, dans l'agent, ou l'esprit, ou l'art, ou une certaine ]puissance. La volonté est dans l'agent le principe de toute pratique : c'est la même chose qui est l'objet de l'action et celui du choix. Si donc toute conception intellectuelle a en vue ou la pratique, ou la création, ou la théorie [02], la Physique sera une science théorétique, mais la science théorétique des êtres qui sont susceptibles de mouvement, et la science d'une seule essence, celle dont la notion est inséparable d'un sujet matériel. Mais il ne faut pas qu'on ignore ce que c'est que la forme déterminée, la notion essentielle des êtres physiques; chercher la vérité sans cette connaissance, c'est faire de vains efforts. Pour la définition, pour l’essence, on distingue deux cas ; prenons pour exemples le camus et le retroussé [03] Ces deux choses diffèrent en ce que le camus ne se conçoit qu'avec la matière : le camus, c'est le nez retroussé; tandis qu’au contraire le retroussé se conçoit indépendamment de toute matière sensible. [1026a] Or, si tous les sujets physiques sont dans le même cas que le camus, ainsi le nez, l'œil, la face, la chair, l'os, et enfin l’animal, la feuille, la racine, l'écorce, et enfin la plante; car la notion de chacun de ces objets est toujours accompagnée de celle du mouvement, et toujours ils ont une matière; on voit alors comment il faut chercher, comment il faut définir la forme essentielle des objets physiques, et pourquoi le physicien doit s'occuper de cette âme qui qui n'existe pas indépendamment de la matière. [04] Il est évident, par ce qui précède, que la Physique est une science théorétique. La Science mathématique est théorétique aussi ; mais les objets dont elle s'occupe sont-ils réellement immobiles et indépendants ? c'est ce que nous ne savons point encore [05] ; ce que nous savons toutefois, c'est qu'il est des êtres mathématiques qu'elle considère en tant qu'immobiles, et en tant qu'indépendants. Or, s'il y a quelque chose de réellement immobile, d'éternel, d'indépendant, c'est évidemment à la science théorétique qu'en appartient la connaissance. Et certes, cette connaissance n'est pas le partage de la Physique, car la Physique a pour objets des êtres susceptibles de mouvement ; elle ne revient pas non plus à la Science mathématique, mais à une science supérieure à l'une et à l'autre. La Physique étudie des êtres inséparables de la matière, et qui peuvent être mis en mouvement ; quelques-uns de ceux dont traite la Science mathématique sont immobiles, il est vrai, mais inséparables peut-être de la matière, tandis que la Science première a pour objet l'indépendant et l'immobile. Toutes les causes sont nécessairement éternelles ; les causes immobiles et indépendantes le sont par excellence, car elles sont les causes des phénomènes célestes [06] Il y a donc trois sciences théorétiques, la Science mathématique, la Physique et la Théologie. En effet, si Dieu existe quelque part, c'est dans la nature immobile et indépendante qu'il faut le reconnaître. Et d'ailleurs, la science par excellence doit avoir pour objet l'être par excellence. Les sciences théorétiques sont à la tête des autres sciences ; mais celle dont nous parlons est à la tête des sciences théorétiques [07].
On peut se demander si la philosophie
première est une science universelle, ou bien si elle traite d'un
genre unique et d'une seule nature. Il n'en est pas de cette science
comme des sciences mathématiques. La Géométrie et l'Astronomie ont
pour objet une nature particulière, tandis que la première
philosophie embrasse sans exception l'étude de toutes les natures.
S'il n'y avait pas, outre les substances qui ont une matière,
quelque substance d'une autre nature, la Physique serait alors la
science première. Mais s'il y a une substance immobile, c'est cette
substance qui est antérieure aux autres, et la science première est
la philosophie. Cette science, à titre de science première, est
aussi la science universelle, et c'est à elle qu'il appartiendra
d'étudier l'être en tant qu'être, l'essence, et les propriétés de
l'être en tant qu'être. ] |
II. |
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Ἀλλ' ἐπεὶ τὸ ὂν τὸ ἁπλῶς λεγόμενον λέγεται πολλαχῶς, ὧν ἓν μὲν ἦν τὸ κατὰ συμβεβηκός, ἕτερον δὲ τὸ [35] ὡς ἀληθές, καὶ τὸ μὴ ὂν ὡς τὸ ψεῦδος, παρὰ ταῦτα δ' ἐστὶ τὰ σχήματα τῆς κατηγορίας (οἷον τὸ μὲν τί, τὸ δὲ ποιόν, τὸ δὲ ποσόν, τὸ δὲ πού, τὸ δὲ ποτέ, καὶ εἴ τι ἄλλο σημαίνει τὸν τρόπον τοῦτον), [1026b] ἔτι παρὰ ταῦτα πάντα τὸ δυνάμει καὶ ἐνεργείᾳ· ἐπεὶ δὴ πολλαχῶς λέγεται τὸ ὄν, πρῶτον [5] περὶ τοῦ κατὰ συμβεβηκὸς λεκτέον, ὅτι οὐδεμία ἐστὶ περὶ αὐτὸ θεωρία. Σημεῖον δέ· οὐδεμιᾷ γὰρ ἐπιστήμῃ ἐπιμελὲς περὶ αὐτοῦ οὔτε πρακτικῇ οὔτε ποιητικῇ οὔτε θεωρητικῇ. Οὔτε γὰρ ὁ ποιῶν οἰκίαν ποιεῖ ὅσα συμβαίνει ἅμα τῇ οἰκίᾳ γιγνομένῃ (ἄπειρα γάρ ἐστιν· τοῖς μὲν γὰρ ἡδεῖαν τοῖς δὲ βλαβερὰν τοῖς δ' ὠφέλιμον οὐθὲν εἶναι κωλύει τὴν ποιηθεῖσαν, καὶ ἑτέραν ὡς εἰπεῖν πάντων τῶν ὄντων· ὧν οὐθενός [10] ἐστιν ἡ οἰκοδομικὴ ποιητική), τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον οὐδ' ὁ γεωμέτρης θεωρεῖ τὰ οὕτω συμβεβηκότα τοῖς σχήμασιν, οὐδ' εἰ ἕτερόν ἐστι τρίγωνον καὶ τρίγωνον δύο ὀρθὰς ἔχον. Καὶ τοῦτ' εὐλόγως συμπίπτει· ὥσπερ γὰρ ὄνομά τι μόνον τὸ συμβεβηκός ἐστιν. Διὸ Πλάτων τρόπον τινὰ οὐ κακῶς τὴν σοφιστικὴν [15] περὶ τὸ μὴ ὂν ἔταξεν. Εἰσὶ γὰρ οἱ τῶν σοφιστῶν λόγοι περὶ τὸ συμβεβηκὸς ὡς εἰπεῖν μάλιστα πάντων, πότερον ἕτερον ἢ ταὐτὸν μουσικὸν καὶ γραμματικόν, καὶ μουσικὸς Κορίσκος καὶ Κορίσκος, καὶ εἰ πᾶν ὃ ἂν ᾖ, μὴ ἀεὶ δέ, γέγονεν, ὥστ' εἰ μουσικὸς ὢν γραμματικὸς γέγονε, καὶ γραμματικὸς [20] ὢν μουσικός, καὶ ὅσοι δὴ ἄλλοι τοιοῦτοι τῶν λόγων εἰσίν· φαίνεται γὰρ τὸ συμβεβηκὸς ἐγγύς τι τοῦ μὴ ὄντος. Δῆλον δὲ καὶ ἐκ τῶν τοιούτων λόγων· τῶν μὲν γὰρ ἄλλον τρόπον ὄντων ἔστι γένεσις καὶ φθορά, τῶν δὲ κατὰ συμβεβηκὸς οὐκ ἔστιν. Ἀλλ' ὅμως λεκτέον ἔτι περὶ τοῦ συμβεβηκότος [25] ἐφ' ὅσον ἐνδέχεται, τίς ἡ φύσις αὐτοῦ καὶ διὰ τίν' αἰτίαν ἔστιν· ἅμα γὰρ δῆλον ἴσως ἔσται καὶ διὰ τί ἐπιστήμη οὐκ ἔστιν αὐτοῦ. Ἐπεὶ οὖν ἐστὶν ἐν τοῖς οὖσι τὰ μὲν ἀεὶ ὡσαύτως ἔχοντα καὶ ἐξ ἀνάγκης, οὐ τῆς κατὰ τὸ βίαιον λεγομένης ἀλλ' ἣν λέγομεν τῷ μὴ ἐνδέχεσθαι ἄλλως, τὰ δ' [30] ἐξ ἀνάγκης μὲν οὐκ ἔστιν οὐδ' ἀεί, ὡς δ' ἐπὶ τὸ πολύ, αὕτη ἀρχὴ καὶ αὕτη αἰτία ἐστὶ τοῦ εἶναι τὸ συμβεβηκός· ὃ γὰρ ἂν ᾖ μήτ' ἀεὶ μήθ' ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, τοῦτό φαμεν συμβεβηκὸς εἶναι. Οἷον ἐπὶ κυνὶ ἂν χειμὼν γένηται καὶ ψῦχος, τοῦτο συμβῆναί φαμεν, ἀλλ' οὐκ ἂν πνῖγος καὶ ἀλέα, ὅτι τὸ [35] μὲν ἀεὶ ἢ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ τὸ δ' οὔ. Καὶ τὸν ἄνθρωπον λευκὸν εἶναι συμβέβηκεν (οὔτε γὰρ ἀεὶ οὔθ' ὡς ἐπὶ τὸ πολύ), ζῷον δ' οὐ κατὰ συμβεβηκός. Καὶ τὸ ὑγιάζειν δὲ τὸν οἰκοδόμον συμβεβηκός, [1027a] ὅτι οὐ πέφυκε τοῦτο ποιεῖν οἰκοδόμος ἀλλὰ ἰατρός, ἀλλὰ συνέβη ἰατρὸν εἶναι τὸν οἰκοδόμον. Καὶ ὀψοποιὸς ἡδονῆς στοχαζόμενος ποιήσειεν ἄν τι ὑγιεινόν, ἀλλ' οὐ κατὰ τὴν ὀψοποιητικήν· διὸ συνέβη, φαμέν, καὶ [5] ἔστιν ὡς ποιεῖ, ἁπλῶς δ' οὔ.
Τῶν μὲν γὰρ ἄλλων ἐνίοτε δυνάμεις
εἰσὶν αἱ ποιητικαί, τῶν δ' οὐδεμία τέχνη οὐδὲ δύναμις ὡρισμένη· τῶν
γὰρ κατὰ συμβεβηκὸς ὄντων ἢ γιγνομένων καὶ τὸ αἴτιόν ἐστι κατὰ
συμβεβηκός. Ὥστ' ἐπεὶ οὐ πάντα ἐστὶν ἐξ ἀνάγκης καὶ ἀεὶ ἢ ὄντα ἢ
γιγνόμενα, ἀλλὰ τὰ [10] πλεῖστα ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, ἀνάγκη εἶναι τὸ κατὰ
συμβεβηκὸς ὄν· οἷον οὔτ' ἀεὶ οὔθ' ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ὁ λευκὸς μουσικός
ἐστιν, ἐπεὶ δὲ γίγνεταί ποτε, κατὰ συμβεβηκὸς ἔσται (εἰ δὲ μή, πάντ'
ἔσται ἐξ ἀνάγκης)· ὥστε ἡ ὕλη ἔσται αἰτία ἡ ἐνδεχομένη παρὰ τὸ ὡς
ἐπὶ τὸ πολὺ ἄλλως τοῦ συμβεβηκότος. [15] Ἀρχὴν δὲ τηνδὶ ληπτέον,
πότερον οὐδέν ἐστιν οὔτ' αἰεὶ οὔθ' ὡς ἐπὶ τὸ πολύ. Ἢ τοῦτο ἀδύνατον;
Ἔστιν ἄρα τι παρὰ ταῦτα τὸ ὁπότερ' ἔτυχε καὶ κατὰ συμβεβηκός. Ἀλλὰ
πότερον τὸ ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, τὸ δ' ἀεὶ οὐθενὶ ὑπάρχει, ἢ ἔστιν ἄττα
ἀίδια; Περὶ μὲν οὖν τούτων ὕστερον σκεπτέον, ὅτι δ' [20] ἐπιστήμη
οὐκ ἔστι τοῦ συμβεβηκότος φανερόν· ἐπιστήμη μὲν γὰρ πᾶσα ἢ τοῦ ἀεὶ ἢ
τοῦ ὡς ἐπὶ τὸ πολύ - πῶς γὰρ ἢ μαθήσεται ἢ διδάξει ἄλλον; Δεῖ γὰρ
ὡρίσθαι ἢ τῷ ἀεὶ ἢ τῷ ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, οἷον ὅτι ὠφέλιμον τὸ
μελίκρατον τῷ πυρέττοντι ὡς ἐπὶ τὸ πολύ - τὸ δὲ παρὰ τοῦτο οὐχ ἕξει
λέγειν, [25] πότε οὔ, οἷον νουμηνίᾳ· ἢ γὰρ ἀεὶ ἢ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ καὶ
τὸ τῇ νουμηνίᾳ· τὸ δὲ συμβεβηκός ἐστι παρὰ ταῦτα. |
L'être proprement dit s'entend dans plusieurs sens. Il y a d'abord l'être accidentel, puis l'être qui désigne la vérité, et, en regard, le non-être qui désigne le faux ; de plus, chaque forme de l'attribution est une manière d'envisager l'être : on le considère sous le rapport de l'essence, de la qualité, de la quantité, du lieu, du temps et sous les autres points de vue analogues ;[1026b] enfin il y a l'être en puissance et l'être en acte. Puisqu'il s'agit des diverses acceptions qu'on donne à l'être, nous devons remarquer avant tout qu'il n'y a aucune spéculation qui ait pour objet l'être accidentel ; et la preuve, c'est qu'aucune science, ni pratique, ni créatrice, ni théorétique, ne tient compte de l'accident. Celui qui fait une maison ne fait pas les accidents divers dont cette construction est le sujet, car le nombre de ces accidents est infini. Rien n'empêche que la maison construite paraisse agréable aux uns, désagréable aux autres, utile à ceux-ci, et revête, pour ainsi dire, toute sorte d'êtres divers, dont aucun n'est le produit de l'art de bâtir. De même aussi le géomètre ne s'occupe ni des accidents de ce genre dont les figures sont le sujet, ni de la différence qu'il peut y avoir entre le triangle réalisé et le triangle qui a la somme de ses trois angles égale à deux angles droits. Et c'est avec raison qu'on en use ainsi : l'accident n'a, en quelque sorte, qu'une existence nominale.]Ce n'est donc pas à tort, sous un point de vue, que Platon a rangé dans la classe du non-être l'objet de la Sophistique [08]. C'est l'accident, en effet, que les sophistes ont pris, de préférence à tout, si je puis dire, pour le texte de leurs discours. Ils se demandent s'il y a différence ou identité entre musicien et grammairien, entre Coriscus musicien et Coriscus, si tout ce qui est, mais n'est pas de tout temps, est devenu ; et, par suite, si celui qui est musicien est devenu grammairien, ou celui qui est grammairien, musicien ; et toutes les autres questions analogues. Or, l'accident semble quelque chose qui diffère peu du non-être [09], comme on le voit à de pareilles questions. Il y a bien pour tous les êtres d'une autre sorte, devenir et destruction, mais non pas pour l'être accidentel. Nous devons dire toutefois, autant qu'il nous sera possible, quelle est la nature de l'accident, et quelle est sa cause d'existence : peut-être verra-t-on par cela même pourquoi il n'y a pas de science de l'accident. Parmi les êtres, les uns restent dans le même état, toujours et nécessairement, non pas de cette nécessité qui n'est que la violence, mais de celle qu'on définit l'impossibilité d'être autrement ; tandis que les autres n'y restent ni nécessairement, ni toujours, ni ordinairement : voilà le principe, voilà la cause de l'être accidentel. Ce qui n'est ni toujours, ni dans le plus grand nombre de cas, c'est ce que nous nommons accident. Fait-il grand vent et froid dans la canicule, nous disons que c'est accidentel ; nous nous servons d'un autre terme s'il fait alors de la chaleur et de la sécheresse. C'est qu'ici c'est ce qui a toujours lieu, ou du moins ordinairement, et que là c'est le contraire. C'est un accident que l'homme soit blanc, car il ne l'est ni toujours, ni ordinairement ; mais ce n'est point accidentellement qu'il est animal. Que l'architecte produise la santé, ce n'est qu'un accident non plus : il n'est pas dans la nature de l'architecte, mais dans celle du médecin de produire la santé ; c'est accidentellement que l'architecte est médecin. Et le cuisinier, tout en ne visant qu'au plaisir, peut bien composer quelque mets utile à la santé ; mais ce résultat ne provient point de l'art culinaire : aussi disons-nous que c'est un résultat accidentel ; le cuisinier quelquefois y arrive, mais non pas absolument. Il est des êtres qui sont les produits de certaines puissances : les accidents ne sont, au contraire, les produits d'aucun art, ni d'aucune puissance déterminée. C'est que ce qui est ou devient accidentellement, ne peut avoir qu'une cause accidentelle. Il n'y a pas nécessité ni éternité pour tout ce qui est ou devient : la plupart des choses ne sont que souvent ; il faut donc qu'il y ait un être accidentel. Ainsi, le blanc n'est musicien ni toujours, ni ordinairement. Or, cela arrive quelquefois ; cela est donc un accident ; sinon, tout serait nécessaire. De sorte que la cause de l'accidentel, c'est la matière, en tant que susceptible d'être autre qu'elle n'est ordinairement. ]De deux choses l'une : ou bien il n'y a rien qui soit ni toujours, ni ordinairement, ou bien cette supposition est impossible. Il y a donc quelque autre chose, les effets du hasard et les accidents. Mais n'y a-t-il que le souvent dans les êtres, et nullement le toujours, ou bien y a-t-il des êtres éternels ? C'est un point que nous discuterons plus tard. On voit assez qu'il n'y a pas de science de l'accident. Toute science a pour objet ce qui arrive toujours ou d'ordinaire. Comment sans cela ou apprendre soi-même, ou enseigner aux autres ? Il faut, pour qu'il y ait science, la condition du toujours ou du souvent. Ainsi : L'hydromel est ordinairement bon pour la fièvre. Mais on ne pourra marquer l'exception, et dire quand il ne l'est pas, à la nouvelle lune, par exemple ; car, même à la nouvelle lune, il est bon ou bien dans tous les cas, ou bien dans le plus grand nombre des cas. Or, c'est l'accident qui est l'exception. Voilà pour la nature de l'accident, pour la cause qui le produit, et pour l'impossibilité d'une science de l'être accidentel. |
III. |
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Ὅτι δ' εἰσὶν ἀρχαὶ καὶ αἴτια γενητὰ καὶ φθαρτὰ [30] ἄνευ τοῦ γίγνεσθαι καὶ φθείρεσθαι, φανερόν. Εἰ γὰρ μὴ τοῦτ', ἐξ ἀνάγκης πάντ' ἔσται, εἰ τοῦ γιγνομένου καὶ φθειρομένου μὴ κατὰ συμβεβηκὸς αἴτιόν τι ἀνάγκη εἶναι. Πότερον γὰρ ἔσται τοδὶ ἢ οὔ; Ἐάν γε τοδὶ γένηται· εἰ δὲ μή, οὔ. Τοῦτο δὲ ἐὰν ἄλλο. Καὶ οὕτω δῆλον ὅτι ἀεὶ χρόνου ἀφαιρουμένου ἀπὸ πεπερασμένου χρόνου ἥξει ἐπὶ τὸ νῦν, [1027b] ὥστε ὁδὶ ἀποθανεῖται νόσῳ ἢ βίᾳ, ἐάν γε ἐξέλθῃ· τοῦτο δὲ ἐὰν διψήσῃ· τοῦτο δὲ ἐὰν ἄλλο· καὶ οὕτως ἥξει εἰς ὃ νῦν ὑπάρχει, ἢ εἰς τῶν γεγονότων τι. Οἷον ἐὰν διψήσῃ· τοῦτο δὲ εἰ ἐσθίει δριμέα· [5] τοῦτο δ' ἤτοι ὑπάρχει ἢ οὔ· ὥστ' ἐξ ἀνάγκης ἀποθανεῖται ἢ οὐκ ἀποθανεῖται. Ὁμοίως δὲ κἂν ὑπερπηδήσῃ τις εἰς τὰ γενόμενα, ὁ αὐτὸς λόγος· ἤδη γὰρ ὑπάρχει τοῦτο ἔν τινι, λέγω δὲ τὸ γεγονός· ἐξ ἀνάγκης ἄρα πάντα ἔσται τὰ ἐσόμενα, οἷον τὸ ἀποθανεῖν τὸν ζῶντα· ἤδη γάρ τι γέγονεν, [10] οἷον τὰ ἐναντία ἐν τῷ αὐτῷ. Ἀλλ' εἰ νόσῳ ἢ βίᾳ, οὔπω, ἀλλ' ἐὰν τοδὶ γένηται. Δῆλον ἄρα ὅτι μέχρι τινὸς βαδίζει ἀρχῆς, αὕτη δ' οὐκέτι εἰς ἄλλο. Ἔσται οὖν ἡ τοῦ ὁπότερ' ἔτυχεν αὕτη, καὶ αἴτιον τῆς γενέσεως αὐτῆς ἄλλο οὐθέν. Ἀλλ' εἰς ἀρχὴν ποίαν καὶ αἴτιον ποῖον ἡ ἀναγωγὴ ἡ [15] τοιαύτη, πότερον ὡς εἰς ὕλην ἢ ὡς εἰς τὸ οὗ ἕνεκα ἢ ὡς εἰς τὸ κινῆσαν, μάλιστα σκεπτέον.
Περὶ μὲν οὖν τοῦ κατὰ συμβεβηκὸς ὄντος
ἀφείσθω (διώρισται γὰρ ἱκανῶς)· τὸ δὲ ὡς ἀληθὲς ὄν, καὶ μὴ ὂν ὡς
ψεῦδος, ἐπειδὴ παρὰ σύνθεσίν ἐστι καὶ διαίρεσιν, τὸ δὲ σύνολον [20]
περὶ μερισμὸν ἀντιφάσεως (τὸ μὲν γὰρ ἀληθὲς τὴν κατάφασιν ἐπὶ τῷ
συγκειμένῳ ἔχει τὴν δ' ἀπόφασιν ἐπὶ τῷ διῃρημένῳ, τὸ δὲ ψεῦδος
τούτου τοῦ μερισμοῦ τὴν ἀντίφασιν· πῶς δὲ τὸ ἅμα ἢ τὸ χωρὶς νοεῖν
συμβαίνει, ἄλλος λόγος, λέγω δὲ τὸ ἅμα καὶ τὸ χωρὶς ὥστε μὴ τὸ
ἐφεξῆς [25] ἀλλ' ἕν τι γίγνεσθαι)· οὐ γάρ ἐστι τὸ ψεῦδος καὶ τὸ
ἀληθὲς ἐν τοῖς πράγμασιν, οἷον τὸ μὲν ἀγαθὸν ἀληθὲς τὸ δὲ κακὸν
εὐθὺς ψεῦδος, ἀλλ' ἐν διανοίᾳ, περὶ δὲ τὰ ἁπλᾶ καὶ τὰ τί ἐστιν οὐδ'
ἐν διανοίᾳ· Ὅσα μὲν οὖν δεῖ θεωρῆσαι περὶ τὸ οὕτως ὂν καὶ μὴ ὄν,
ὕστερον ἐπισκεπτέον· ἐπεὶ δὲ ἡ συμπλοκή [30] ἐστιν καὶ ἡ διαίρεσις
ἐν διανοίᾳ ἀλλ' οὐκ ἐν τοῖς πράγμασι, τὸ δ' οὕτως ὂν ἕτερον ὂν τῶν
κυρίως (ἢ γὰρ τὸ τί ἐστιν ἢ ὅτι ποιὸν ἢ ὅτι ποσὸν ἤ τι ἄλλο συνάπτει
ἢ ἀφαιρεῖ ἡ διάνοια), τὸ μὲν ὡς συμβεβηκὸς καὶ τὸ ὡς ἀληθὲς ὂν
ἀφετέον - τὸ γὰρ αἴτιον τοῦ μὲν ἀόριστον τοῦ δὲ τῆς διανοίας τι
πάθος, [1028a] καὶ ἀμφότερα περὶ
τὸ λοιπὸν γένος τοῦ ὄντος, καὶ οὐκ ἔξω δηλοῦσιν οὖσάν τινα φύσιν τοῦ
ὄντος - διὸ ταῦτα μὲν ἀφείσθω, σκεπτέον δὲ τοῦ ὄντος αὐτοῦ τὰ αἴτια
καὶ τὰς ἀρχὰς ᾗ ὄν. [Φανερὸν δ' ἐν οἷς διωρισάμεθα περὶ τοῦ ποσαχῶς
λέγεται ἕκαστον, ὅτι πολλαχῶς λέγεται τὸ ὄν. |
Il est clair que les principes et les causes des accidents se produisent et se détruisent, sans qu'il y ait ]réellement, dans ce cas, ni production, ni destruction. S'il n'en était pas ainsi, si la production et la destruction de l'accident avaient nécessairement une cause non-accidentelle, alors tout serait nécessaire. Telle chose sera-t-elle ou non ? Oui, si telle chose a lieu ; sinon, non. Et cette chose aura lieu, si une autre a lieu elle-même. En poursuivant de la sorte, et en retranchant toujours du temps d'un temps fini, évidemment on arrivera à l'instant actuel. [1027b] Ainsi donc, tel homme mourra-t-il de maladie, ou de mort violente ? De mort violente s'il sort de la ville : il sortira s'il a soif, il aura soif à une autre condition. De cette façon on arrive à un fait actuel, ou à quelque fait accompli déjà. Par exemple, il sortira s'il a soif : il aura soif s'il mange des mets salés; ce dernier fait est ou n'est pas. C'est donc nécessairement que cet homme mourra ou ne mourra pas de mort violente. Si l'on remonte aux faits accomplis, le même raisonnement s'applique encore ; car il y a déjà dans l'être donné la condition de ce qui sera : à savoir, le fait qui s'est accompli. Tout ce qui sera, sera donc nécessairement. Ainsi, c'est nécessairement que l'être qui vit, mourra; car il y a déjà en lui la condition nécessaire, par exemple, la réunion des éléments contraires dans le même corps. Mais mourra-t-il de maladie ou de mort violente ? La condition nécessaire n'est pas encore remplie ; elle ne le sera que si telle chose a lieu. Il est donc évident que l'on remonte ainsi à un principe, lequel ne se ramène plus à aucun autre. C'est là le principe de ce qui arrive d'une manière indéterminée : ce principe, aucune cause ne l'a produit lui-même. Mais à quel principe, et à quelle cause amène une telle réduction ; est-ce à la matière, à la cause finale ou à celle du mouvement ? c'est ce qu'il nous faudra examiner avec le plus grand soin[10]. Sur l'être accidentel, tenons-nous-en à ce qui précède : nous avons suffisamment déterminé quels sont ses caractères. Quant à l'être en tant que vrai, et au non-être en tant que faux, ils ne consistent que dans la réunion et la séparation de l'attribut et du sujet, en un mot, dans l'affirmation ou la négation. Le vrai, c'est l'affirmation de la convenance du sujet et de l'attribut, la négation de leur disconvenance. Le faux est la contre-partie de cette affirmation et de cette négation. Mais comment se fait-il que nous concevions ou réunis ou séparés l'attribut et le sujet (et quand je parle de réunion ou de séparation, j'entends une réunion qui produise, non pas une succession d'objet, mais un être un) ? c'est ce dont il ne s'agit point présentement[ 11]. Le faux ni le vrai ne sont point dans les choses, comme, par exemple, si le bien était le vrai, et le mal, le faux. Ils n'existent que dans la pensée; encore, les notions simples, la conception des pures essences, ne produisent-elles rien de semblable dans la pensée [12]. Nous aurons plus tard à nous occuper de l'être et du non-être en tant que vrai et faux. Qu'il nous suffise d'avoir remarqué que la convenance ou la disconvenance du sujet et de l'attribut existe dans la pensée et non dans les choses, et que l'être en question n'a pas d'existence propre ; car, ce que la pensée réunit au sujet ou en sépare[ 13], peut être ou bien l'essence, ou bien la qualité, ou bien la quantité, ou tout autre mode de l'être : laissons donc de côté l'être en tant que vrai, comme nous avons fait pour l'être accidentel. En effet, la cause de celui-ci est indéterminée; celle de l'autre n'est qu'une modification de la pensée. [1028a] L'un et l'autre ont pour objets les divers genres de l'être, et ils ne manifestent, ni l'un ni l'autre, quelque nature particulière d'être. Passons-les donc tous les deux sous silence, et occupons-nous de l'examen des causes et des principes de l'être lui-même en tant qu'être ; et rappelons-nous qu'en déterminant le sens des termes de la philosophie, nous avons établi que l'être se prend sous plusieurs acceptions [14]. |
NOTES. NOTES-LIVRE SIXIÈME. A partir de ce livre, le commentaire d’Alexandre d’Aphrodisée nous fait défaut, si l'on doit en croire Brandis. Ce qu’on regarde comme l’ouvrage de ce critique, ne serait désormais qu’un écrit apocryphe, composé par quelque scoliasle d’une époque postérieure. Brandis n’attache plus à ce commentaire la même importance qu’auparavant ; il n’en donne plus que des extraits, comme il fait encore pour Asclépius et les autres scoliastes : seulement ces extraits sont plus suivis et plus, nombreux. II met toutefois les extraits sous le nom d’Alexandre, dans l’incertitude où il est sur lé nom du véritable auteur [48] . « Ad libros sqq. Metaphysicorum non integres dedi Alexandri, qui feruntur, commentarios, sed scholia tantum ex iis excerpta, cura mihi dubium non sit falso eos Aphrodisiensis nomen prae se ferre, sive Michaelis Ephesii sunt, quemadmodum Cod. Reg. Par. 1876 autumat (Μιχαήλ τοῦ Ἐφεσίου σχόλια εἰς τὸ ε’ τῶν Μετὰ τὰ Φυσικὰ Ἀριστοτέλους), si ve alius cujusdam similis notae scholiastae. Ad scholia quœ nihilommus Alexandri nomine more solito insignivi, codd. Reg. 1876 et Monac. ex-ussi, cod. Vat. Bibl. Reg. Christ. 109 et Coislin. 161 inspexi. Scholia reliqua, Asclepii al., e codd. petivi ad calcem libri primi laudatis. » Schol. in Arist., p. 734. ( Voyez plus haut, p. 223. ) • Dans son livre : De perditis Arist., etc., il appelait l’auteur Pseudo-Alexander.
La question de l’authenticité des derniers, livres du commentaire attribué à Alexandre, a été discutée et savamment approfondie, il y a plus de trois siècles, par le traducteur du commentaire, édit. de Venise, p. 170, 171. Nous allons mettre sous les yeux du lecteur ce morceau mal conuu, et dont les critiques modernes ne paraissent pas avoir tenu assez de compte. A CLEMENT VII, SOUVERAIN PONTIFE. PRÉFACE DE JEAN GINÈS SEPULVEDA, Sur le commentaire des derniers livres de la philosophie d'Aristote. « .... On vous remerciait en ma personne de ce que bientôt cette éclatante lumière philosophique allait éclairer le monde latin (latinos homines) ; on excitait un zèle qui ne devait point être stérile : mais l'on disait que c'était une chose bien triste, après la perte à peu près complète des autres commentaires d’Alexandre, de ne posséder même pas. en entier le commentaire sur la Philosophie première. C'est-là ce que me marquaient les lettres de mes amis de l’Académie de Bologne, du Gymnase de Padoue ; c’est-là ce que tous les gens instruits de Rome ne cessaient de me répéter [49]. Il était difficile de ne pas se troubler à ce concert unanime ; et pourtant, je le déclare, ce n’était point assez pour me convaincre. Je restais dans le doute, parce que toutes ces assertions n’étaient pas accompagnées des preuves à l'appui ; et aussi, parce que j’ai vu paraître de mon temps une foule de prétendus Aristarques, qui, cherchant à faire du nouveau, sont moins génés pour décider sur tout un livre de philosophie, après la lecture d’une page ou deux, qu’Aristarque lui-même pour décider sur un vers d’Homère, et dont les assertions téméraires, acceptées comme vraies par le vulgaire ignorant, gagnent les gens instruits, et ne peuvent être enfin repoussées qu’à l’aide d’arguments décisifs. « Il y a quatre moyens de déterminer l’authnticité d'un commentaire philosophique ; à savoir, par l’ancienneté des titres, par le caractère du style, par la concordance des doctrines, enfin par les preuves historiques. Or, toutes ces raisons établissent que l’ouvrage est d’Alexandre d’Aphrodisée ; toutes sans exception, et telle est sur ce point ma certitude que je puis assez admirer la témérité, ou, si l’en veut une autre expression, la légèreté (levitas) de celui qui osa si effrontément (tam impudenter) propager une opinion si extravagante (tam fatuum commentum). « En effet, sans rien préjuger des titres des manuscrits que je n’ai pas consultés, sans prétendre qu’on n’a rien de bien avéré à nous en dire, ce que je puis affirmer, c’est que les quatre manuscrits les plus anciens, ceux dont j’ai suivi le texte dans ma traduction, portent tous tes quatre, au titre, le nom d’Alexandre, et que, de ce côté, rien absolument ne peut faire soupçonner que l’ouvrage soit de la main de divers commentateurs. En supposant qu’il y eût eu deux auteurs ou un plus grand nombre, je ne vois pas pourquoi les copistes auraient omis ces noms dan ses commentaire, plutôt que dans celui data Morale à Nicomaque. Le commentaire de la Morale, est pour la plus grande part l’ouvrage d’Eustrate ; néanmoins les parties composées par Aspasius et par Michel d’Ephèse, portent chacune un titre distinct, et sont marquées du nom de leur auteur. « Quant, aucaractère du style, à la diction, il y a une telle ressemblance entre les deux parties du commentaire dont ils’agit, que deux gouttes de lait ne se ressemblent pas davantage (ut lac non sit lacti similius). Que dirai-je du rapport des doctrines ? Non-seulement il y a un accord parfait entre les deux parties, mais même un certain nombre d’opinions propresc à Alexandre, qui sont citées par Averroès et les autres Péripatéticiens, et qui se montrent dans ses autres ouvrage se rencontrent surtout dans les livres contestés. « J’arrive aux preuves historiques. Le moyen de démontrer la fausseté du titre, c’était de faire voir qu’on trouvait dans les livres contestés le nom de quelque auteur postérieur à Alexandre, et particulièrement, qu’Alexandre y était cité. Alexandre vécut sous le règne d’Antonin et sous celui de Sévère ; et l’on sait qu’à partir de cette époque il n’est aucun commentateur des écrits philosophiques d’Aristote qui n’ait sans cesse à la bouche le nom d’Alexandre, soit pour confirmer ses opinions par le témoignage de ce philosophe, soit pour se glorifier d’avoir découvert quelque chose qui avait échappé à la sagacité d’un tel critique. Ce qu’allèguent à chaque instant Michel d’Ephèse, Jean Philopon, Simplicius, Ammonius, c’est l’opinion d’Alexandre. Et certes, c’était ici ou jamais, le lieu de citer Alexandre, soit pour invoquer son autorité, soit pour le réfuter, si l’on ne partageait pas ses idées, car les derniers livres de la Métaphysique contiennent en somme, si je puis dire, tous les points les plus importants de la doctrine péripatéticienne. Or, dans tout l’ouvrage, il n’est pas une seule fois fait mention de l'opinion d’Alexandre. On ne saurait donc rapporter la composition du commentaire à quelque Grec des temps postérieurs : il faudrait qu’il eût ignoré les ouvrages d’Alexandre. On ne peut pas davantage en faire honneur à un écrivain plus ancien, cela est évident, puisque dans le sixième livre [50] l’auteur nomme Alexandre d’Aphrodisée le philosophe, c’est-à-dtre se nomme lur-méme. Cest-là sans doute, c’est ce nom, je le pense du moine, qui a été la cause de l'erreur que nous combattons. Ainsi, quelque Grec à la tête légère (Grœculum quempiaml leviculum) qui copiait cet ouvrage sans en comprendre, peut-être, ni le sens ni les doctrines, se sera aperçu que souvent, dans cette partie aujourd’hui contestée ; on rencontrait le nom d’Alexandre, et que le sixième livre faisait particulièrement mention d’Alexandre d’Aphrodisée le philosophe ; et sans examiner ce que signifiaient ces mots, cet homme en aura tiré la conclusion que tout le reste de l’ouvrage n’était pas d’Alexandre, et aura proclamé comme une vérité que cette partie n’était point authentique. Or, quiconque sans un propos délibéré de se refuser obstinément à l’évidence, examinera ces mots, et saura ce qu’ils veulent dire, ne conservera pas le moindre doute à ce sujet.... « Quand un point de doctrine présente quelque obscurité, les Péripatéticiens prennent ordinairement pour exemple le nom de quelque philosophe connu. S’agit-il de l’individu, de ses parties, il diront : Socrate, Platon, ou : la matière, la forme de Socrate, la matière, la forme de Platon. Ce sont là les exemples familiers des autres commentateurs ; les expressions d’Alexandre sont souvent : moi, et Alexandre. Ainsi, il dit : ma forme, ma matière, et dans d’autres cas analogues : la matière d’Alexandre, la forme d'Alexandre. Il atteste donc qu’il est lui-même Alexandre. Et pour qu’on ne s’y trompe pas, pour qu’on sache bien quel est cet Alexandre, il énumère ses qualités dans le sixième livre : blanc, maigre, philosophe, d'Aphrodisée, et immédiatement après, revient aux expressions moi et mon. Ajoutez que dans tout le cours de ce long ouvrage il n’est fait mention d’aucun des commentateurs d’Aristote à l’exception. d’Aapasius, et de Sosigène qui fut le maître d’Alexandre d’Aphrodisée. Aspasius est cité dans les deux parties du commentaire, Sosigène seulement dans la seconde où Alexandre le nomme son maître. Si l’on insiste, si l’on prétend qpedans quelques passages la dernière partie du comentaire laisse à désirer, je demanderai s’il existe un seul ouvrage parfait. Aucun, répondra-t-on sans nul doute. Hé bien, n’allons pas exiger de la nature humaine une puissance toute divine, et contentons-nous de ce que dans cette dernière partie, ainsi que partout, Alexandre est resté infiniment au-dessus de tous les commentateurs grecs et latins. « Ces preuves rendent si manifeste l’erreur de nos adversaires, gu’çB ne saurait se refuser à leur évidence ; ce serait ne pas voir luire le soleil en plein midi.... » Après une étude longue, attentive, et, nous ne craignons pas de le dire, approfondie, du commentaire entier dans son ensemble et dans ses moindres détails, nous nous arrêtons à l’opinion de Sepulveda. Il n’y a aucun motif intrinsèque de contester l’authenticité d’une partie de ce commentaire, et la fin est, de môme que le commencement, digne d’Alexandre d’Aphrodisée. Quant aux raisons extérieures alléguées par. M. Ravaisson, elles ne nous ont point semblé concluantes. Voici quelques observations qui sans doute se seront déjà présentées d’elles-mêmes à l’esprit du lecteur. 1° Un seul manuscrit, le manuscrit 1876, porte, suivant l’éditeur du texte d’Alexandre, le titre qui attribue à Michel d'Éphèse lesseolies sur les livres VI-XIV. 2° Ce titre, M. Ravaisson le donne assez différent de celui de Brandis. D’où vient la différence ? 3° Brandis ne songe à tirer aucune conséquence positive de ce titre : ce titre, en effet, n’aurait quelque importance que dans le cas où les autres manuscrits seraient anonymes ; or, ils portent tous un nom, et le même nom. 4° Sepulveda n’a pas traduit tout le commentaire sur les livres VI-XIV ; il n’en connaissait ni le XIIIe ni le XIVe. 5° On a vu dans la dissertation de Sepulveda, que le nom d’Alexandre ne manque dans aucun des manuscrits qu’il ayait sous les yeux. Le traducteur d’Alexandre n’établit aucune distinction dans le genre de celle qu’on lui attribue. 6° L’expression de Michel d’Ephèse : Scripsi etiam nonnnihil (nous supposons exacte cette version), ne s’applique guère, ce semble, à un ouvrage aussi considérable que le commentaire dont il s’agit.
7° Enfin la citation Scripsi etiam....
prouve contre la conclusion qu’on en tire ; elle
montre clairement que nous n’avons pas le commentaire de Michel d’Ephèse sur la
seconde moitié de la Métaphysique. La partie contestée des
scolies, ce sont les livres VI-XIV. Or, les expressions supersextum
usque ad decimum tertium désignent les livres
VII-XIV. Les commentateurs grecs ne comptent pas l'ἄλφα
ἔλαττον, et la note de M. Ravaisson, lege quartum,
au sujet de decimum tertium exige impérieusement pour sextum : lege
septimum. Michel d’Ephèse n’a donc pas écrit de commentaire sur le VIe livre
de la Métaphysique. Et pourtant nous avons un commentaire sur le VIe livre ; et
cet ouvrage est évidemment de la même main que les
scolies des livres qui suivent, de l’aveu même du critique que nous combattons.
Donc on ne saurait attribuer à Michel d’Ephèse le commentaire sur les livres
VI-XIV ; et la démonstration de Sepulveda subsiste
dans toute sa force. 01 Ὑπόθεσιν. Le sens de ce mot n'est pas le même dans la langue d'Aristote que celui de notre mot hypothèse. L'ὑπόθεσις est une proposition dont la vérité est affirmée, et qui sert de base à la science ; base, non pas arbitraire comme l'hypothèse, mais légitime, non pas imaginaire, mais réelle. L'ὑπόθεσις et la définition sont les deux faces sous lesquelles se présente la θέσις, c'est-à-dire le principe propre de chaque science particulière : Θέσεως δ ἡ μὲν ὁποτερονοῦν τῶν μορίων τῆς ἀποφάσεως λαμϐάνουσα, οἶον λέγω τὸ εἶναί τι, ὑπόθεσις· ἡ δ' ἄνευ τούτου ὁρισμός. Analyt. poster., I, 2. Bekker, p. 72. 02 Πρακτική, ποιητική, θεωρητική. M. Ravaisson a mis dans tout son jour cette diistinction des trois points de vue de la science. Il établit ainsi leur relation « Ce que l'on connaît le mieux c'est ce qu'on a fait : la science poétique doit être le premier sujet de notre étude. « La science pratique exige une maturité et une réflexion supérieures ; mais elle est plus facile encore et plus claire que la spéculation, où l'obscurité augmente en raison de la profondeur. Poétique, pratique, spéculation, voilà donc l'ordre chronologique. Mais d'un autre côté, la science poétique a son principe dans la science pratique ; car l'art se propose un but, une fin, et la science pratique est la science des fins. À son tour, la pratique n'a son principe que dans la spéculation ; car si la raison pratique détermine le but, c'est d'abord la pensée qui le conçoit. De la sorte, la science spéculative est la première dans l'ordre scientifique ; la pratique vient ensuite, et au dernier rang la poétique. L'ordre logique et l'ordre historique sont donc ici en sens contraire l'un de l'autre. » T. I, p. 251-52. — Après ces considérations générales, appuyées sur les témoignages d'Aristote lui-même, M. Ravaisson détermine le nombre des sciences tant théorétiques que pratiques, ou poétiques, toujours sur l'autorité d'Aristote, et leurs divers rapports. Voici l'énumération qu'il en a donnée. Les sciences poétiques sont, dans l'ordre logique : la Dialectique, la Rhétorique, la Poétique ; les sciences pratiques : la Politique, l'Economique et la Morale ; les sciences théorétiques : la Théologie, la Physique et les Mathématiques. — Du reste, nous faisons observer que dans le passage qui nous occupe, les mots ἐπιστήμη ποιητική ont un sens très général, et désignent évidemment l'art dans toutes ses acceptions, la Statuaire, la Musique, tout aussi bien que la Dialectique, ou la Rhétorique, ou la Poétique. C'est pour cela qu'à l'expression trop particulière Science poétique, nous avons préféré cette autre plus générale : Science créatrice. 03 τὸ σιμόν τὸ κοῖλον 04 L'âme proprement dite est, suivant Aristote, exclusivement et par excellence le principe actif de la vie, l'essence, la forme première de tout corps physique capable de vie, de tout être organisé. Ψυχή ἐστιν ἐντελεχεία ἡ πρώτη σώματος φυσικοῦ ζωὴν ἔχοντος δυνάμει. De anima, II, 1, Bekker, p. 412. L'âme est distincte du corps : mais considérée en tant que forme, essence, activité, εἶδος, ἐντελεχεία, elle en est inséparable. Id., I, I, 1-4, Bekk., p. 402 sqq. C’est sous ce point de vue que l’étude de l’âme appartient à la Physique. Mais l’étude de la pensée, de l’intelligence active, du νοῦς ποιητικός, être divin, incréé, impérissable, ibid., II, 1-6 ; III, 2-5, Bekker, p. 412, sqq., p. 425 sq., cette étude appartient à une autre science, elle est une partie de la Philosophie. 05L'examen de cette question remplit presque tout le XIIIe et le XIVe livre. 06 Asclépius, Schol, p. 735 : « Supposons qu'un principe périsse, il se résoudra dans un autre principe ; et ainsi de suite à l'infini. C’est donc de toute nécessité, comme le dit Aristote, que les causes sont éternelles, surtout les causes premières, les causes des phénomènes célestes, c'est-à-dire les principes des principes. » — Voyez aussi liv.ΧII, 7, 8. 07 Voyez liv. I, 2, p. 11. 08 Aristote fait les mêmes observations au sujet de l'accident, dans le liv. XI, 8. 09 Dans les Topiques, Aristote dit que l'accident n'a ni limite, ni forme, ni essence ; qu'aucune définition ne lui convient, sinon une définition négative. Topic, I, 5. Bekk., p. 102. 10 Quaestione proposita non respondet, propterea quod efficientibus causis, nec cuiquam alii annumerari debere perspicuum est. Alex. Sepulv., p. 179 ; Schol., p. 738. 11L'examen de cette question tient une grande place dans le septième livre. 12 Quand on dit : homme, cheval, etc. on ne dit rien qui soit vrai ou faux, on n'affirme rien, on ne nie rien; pour qu'il puisse y avoir vérité ou erreur, il faut un sujet et un attribut, et l'affirmation ou la négation de leur convenance ou de leur disconvenance. 13 Συμπλοκή, διαίρεσις. Au liv. XI, 8: Ἐν συμπλοκῇ τῆς διανοίας. Il s'agit, comme ici, du vrai et du faux. 14 Τοῦτο (τὸ βιϐλίον) δοκεῖ ἀτελὲς εἶναι. God. Reg.,Schol. p. 739.t développa le système de son maître Leucippe. Il écrivit en vers comme Empédocle, comme Parménide, comme presque tous les anciens philosophes. (49) C’est pendant son séjour en Italie que Sepulveda a fait sa traduction. (50) Le septième, d’après la manière de compter des Latins, « Cum enim Alexander sit gracilis, philosophus, albus, Aphrodisieus illud gracile, et philosoplium, et album, etc. » Alex. Sepulv., p. 214.
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