retour à l'entrée du site   table des matières d' Edmond Cougny

 

Extraits des auteurs grecs concernant la géographie et l'histoire des Gaules

 Edm. Cougny et Henri Lebègue

TOME I

Strabon, début

LIVRE V.

CHAPITRES I, II.

SOMMAIRE. - L'Italie depuis le pied des Alpes... la Vénétie, la Ligurie, etc.

I, 1. Au pied des Alpes commence l'Italie actuelle. Les anciens appelaient Italie l'OEnotrie, laquelle, à partir du détroit Sicélique (de Sicile), allait jusqu'aux golfes de Tarente et de Posidonie. Mais ce nom, devenu dominant, a poussé en avant jusqu'au pied même des Alpes. Il a embrassé en outre une partie de la Ligystique, des confins de la Tyrrhènie jusqu'au Var et à la mer voisine, et de l'Istrie jusqu'à Pola. Il est à croire que les peuples qui les premiers portèrent le nom d'Italiens, servis par une heureuse fortune, le communiquèrent à leurs voisins et qu'il gagna ainsi de proche en proche jusqu'au temps de la domination romaine.
Enfin, du moment que les Romains admirent les Italiotes à un égal partage des droits politiques, il leur sembla bon d'accorder le même honneur aux Galates de la Cisalpine et aux Hénétes, de les comprendre tous sous la dénomination d'Italiotes et de Romains, et d'envoyer chez eux plus tôt ou plus tard de nombreuses colonies sur l'importance relative desquelles il n'est pas facile de se prononcer.

3. Voici du moins un point sur lequel l'affirmation est possible : c'est que les Alpes à leur base forment une courbe, une sorte de golfe, ayant sa concavité tournée vers l'Italie. Le milieu de ce golfe se trouve chez les Salasses ; ses pointes s'infléchissent, l'une jusqu'à l'Ocra et à l'endroit où s'enfonce l'Adrie, l'autre vers la côte Ligystique (ligure), jusqu'à Génua (Gênes), le marché des Ligyes, où les monts Apennins se rattachent aux Alpes. Au-dessous (des Alpes) s'étend immédiatement une plaine considérable, dont la longueur et la largeur, à peu près égales, sont de deux mille cent stades. Le côté méridional est fermé par le littoral des Hénétes et par la partie des monts Apennins qui s'avance vers Ariminum et Ancône. Car ces montagnes commencent à la Ligystique (Ligurie) et se projettent dans la Tyrrhènie, ne laissant qu'un étroit espace le long de la mer ; puis elles se retirent peu à peu dans l'intérieur des terres, et quand elles sont .arrivées dans la Pisatide, elles tournent à l'est et vers l'Adrie, jusqu'aux environs d'Ariminum et d'Ancône, tombant en ligne droite sur le littoral des Hénétes. C'est entre ces limites que se renferme la Celtique en deçà des Alpes (01), et la longueur de la côte, y compris les montagnes, est de six mille trois cents stades, la largeur d'un peu moins de deux mille... Tel est, dans une simple esquisse, l'ensemble de l'Italie actuelle ; nous allons essayer d'entrer dans les détails en reprenant chaque partie à son tour, et en commençant par la région subalpine.

4. Cette plaine est d'une extrême richesse, et son aspect, grâce à de fertiles collines, est assez varié. Le Pô la partage à peu près par le milieu, et elle s'appelle pour cela d'une part région en deçà, de l'autre, région au delà du Pô ; en deçà, tout le pays jusqu'aux monts Apennins et à la Ligurie, au-delà, le reste. La première région est habitée par les populations ligures et celtiques, habitant les unes dans les montagnes, les autres dans les plaines ; la dernière, par des Celtes et des Hénétes (Vénètes). Ces Celtes sont de la même race que les Transalpins ; relativement aux Hénétes, il y a deux versions : selon les uns, ce sont des colons des Celtes qui portent le même nom et qui occupent les bords de l'Océan; selon d'autres, après la guerre de Troie, quelques Hénétes de la Paphlagonie seraient venus avec Anténor chercher jusque là un asile. Comme preuve de cette origine, on cite l'attention qu'apportent les Hénétes au nourrissage des chevaux. Aujourd'hui, à la vérité, cette industrie a cessé complètement chez eux, mais jadis elle y était en honneur, comme une suite de ce soin jaloux de leurs ancêtres pour les juments destinées à donner des mulets. Homère en fait mention :
(Pyléménes venait) de chez les Hénétes (Vénètes), d'où sort la race des mulets qu'on emploie aux champs.
Denys, le tyran de la Sicile, avait composé son haras de chevaux de course qu'il avait fait venir de ce pays, et ainsi le dressage pratiqué chez les Hénétés fut en renom dans l'Hellade, où cette race demeura longtemps estimée.

5. Toute cette contrée abonde en rivières et en marais ; il y en a surtout chez les Hénétes : là se produisent en outre les divers phénomènes par où passe la mer. Ce sont, en effet, à peu près les seuls parages de notre mer qui passent par des états semblables à ceux de l'Océan, et qui ont presque comme lui des reflux et des marées hautes, grâce auxquelles la plus grande partie de cette plaine se couvre de lacs marins. Aussi a-t-elle été, comme la contrée appelée Basse-Égypte, coupée de canaux et de digues ; ce qui fait que certaines parties en ont été desséchées et sont cultivées; que. d'autres offrent des voies navigables, et que, parmi les villes, les unes sont comme des îles et les autres en partie baignées par la mer. Toutes celles qui sont situées au-dessus des marais, dans l'intérieur des terres, trouvent ainsi pour remonter le cours des fleuves, des facilités merveilleuses, le Pô surtout, car ce fleuve est le plus grand et il est fréquemment grossi par les pluies et les neiges : seulement, comme il se partage en plusieurs bras au moment de se jeter dans la mer, il se crée une embouchure peu visible et d'un difficile accès; mais l'expérience surmonte les plus grandes difficultés.

6. Primitivement,.comme je l'ai dit, c'était le long de ce fleuve qu'habitaient en majeure partie les Celtes. Les plus grands de ces peuples Celtes étaient les Boïens, les lnsubres, et ceux qui jadis prirent la ville des Romains dès leur arrivée sous ses murs; les Sénons avec les Gœsatés. Aussi. ces deux peuples furent-ils plus tard entièrement détruits par les Romains. Quant aux Boïens, ils furent chassés de leurs demeures, et ayant passé. dans les régions de l'Ister, ils habitèrent là avec les Taurisques, guerroyant contre les Daces, jusqu'à ce que, par suite de la ruine totale de leur nation, ce territoire, partie de l'Illyrie, propre à la nourriture des moutons, fut abandonné à leurs voisins. Les Insubres existent encore : ils ont pour métropole Médiolanium (02) autrefois simple bourgade, toutes ces populations se groupaient par bourgades, - maintenant ville considérable, située en deçà du Pô, et touchant en quelque sorte aux Alpes. Dans son voisinage se trouvé Vérone qui est aussi une grande ville; et d'autres de moindre importance Brixia, Mantoue, Règium et Côme. Cette dernière n'était d'abord qu'une médiocre agglomération d'habitations ; Pompée Strabon, le père de Pompée le Grand, la rebâtit après qu'elle eut été ravagée par les Rhætes des montagnes voisines ; puis. G. Scipion ajouta trois mille hommes à sa population ; ensuite le dieu César l'accrut encore de cinq mille habitants, et entre autres de cinq cents Hellènes qui en furent les notables : il leur donna, à eux aussi, le droit de cité et les inscrivit, parmi les colons. Ces Hellènes, non seulement firent de ce lieu leur demeure, mais encore ils donnèrent à l'établissement le nom qui lui devait rester : tous les habitants s'appelèrent Néocomites, mot qui traduit en latin donne Novum-Comum. Tout près de cette ville est le lac Larie, formé par l'Aduas qui ensuite se jette dans le Pô et qui a sa source au mont Adulas, où est aussi celle du Rhin.

7. Toutes ces villes sont situées au-dessus des marais; mais ils ont dans leur voisinage Patavium (Padoue), la principale de toutes les villes de cette contrée, qui naguère eut, dit-on, jusqu'à cinq cents de ses habitants recensés comme chevaliers et qui anciennement mettait en campagne douze myriades de soldats. La quantité d'objets fabriqués, vêtements de toute espèce ou autres produits expédiés par elle sur le marché de Rome atteste, et l'importance de sa population et son activité industrielle. De la mer à cette ville on peut remonter un fleuve qui traverse les marais sur un espace de deux cent cinquante stades, en partant d'un grand port dont le nom, Médoac, est le même que celui du fleuve. Dans les marais mêmes il y a une très grande ville, Ravenne, toute bâtie en bois et coupée de canaux, où la circulation se fait par des ponts et des bacs : elle reçoit à la marée haute, et non pas en petite quantité, les eaux de la mer. Ces eaux et celles des rivières, lavant et enlevant toutes ses boues, la préservent de l'infection de l'air. La salubrité de ce lieu a même été si bien reconnue , que les empereurs y ont établi une école où sont nourris et exercés des gladiateurs. Oui, c'est une des choses q'u'on admire en ce pays; qu'au milieu de marais, l'air n'y soit pas malsain : c'est comme à Alexandrie d'Égypte où en été le lac perd toute influence nuisible grâce au débordement du fleuve qui fait disparaître tous les amas de vase. Mais il y a encore à Ravenne une autre chose à admirer, c'est la vigne que nourrissent ces marais; elle y vient vite et donne beaucoup de fruit, mais elle périt au bout de quatre ou cinq ans. Il y a encore dans ce marais Altinum, dont la position ressemble à celle de Ravenne, et, dans l'intervalle de ces deux villes, Butrium, bâtie par Ravenne et lui appartenant, et Spina, aujourd'hui petite bourgade, autrefois célèbre ville hellénique. On montre en. effet à Delphes un trésor de Spinites, et d’ailleurs l'histoire parle de ce peuple et de sa puissance maritime. On dit même que la ville était située sur la mer, tandis qu'aujourd'hui elle est dans l'intérieur des terres et éloignée de la mer d'environ quatre-vingt-dix stades. On affirme que Ravenne fut fondée par des Thessaliens; mais ces Thessaliens, ne pouvant supporter les insultes des Tyrrhéniens, reçurent de bon gré dans leurs murs des Ombriques, lesquels occupent encore aujourd'hui la ville; quant à eux, ils se retirèrent dans leur pays. Ainsi ces villes sont en grande-partie entourées de marais, au point d'en être inondées.

8. Opitergium, Concordia, Atria, Vicetia et autres petites places du même genre sont moins incommodées par les marais, et de petits cours d'eau faciles à remonter les rattachent à la mer. Atria fut, dit-on, une ville illustre, et c'est d'elle que serait venu, avec un léger changement, le nom du golfe Adrie. Akylèia (Aquilea), la plus proche du golfe a été bâtie par les Romains, comme un rempart contre les barbares qui habitent au-dessus. Les vaisseaux de charge remontent jusqu'à cette ville par le Natison (03), l'espace de soixante stades au plus ; c'est un marché ouvert aux Hénétes et aux peuples Illyriques, riverains de l'Ister. Ces derniers, en exportent des marchandises qui y viennent par mer, du vin renfermé dans des tonneaux de bois, qu’ils chargent sur des chariots, et de l'huile; les autres, des esclaves, du bétail et des peaux. Akylèia est en dehors des limites des Hénétes :ces limites sont marquées par un fleuve qui descend des Alpes et qu'on peut remonter l'espace de douze cents stades jusqu'à Norèia, ville dans les environs de laquelle Gn. Carbon attaqua les Cimbres sans aucun succès. Ce lieu possède des ateliers, commodes pour le lavage de l'or, et des mines de fer. Au fond même de l'Adrie s'élève un temple de Diomède, le Timavum, qui mérite une mention: il s'y trouve avec un port et un beau bois sacré sept sources d'eaux douces, qui se jettent directement dans la mer après s'être réunies dans un lit large et profond. Polybe affirme que ce sont, à l'exception d'une seule, des sources d'eau salée, et même que dans le pays on appelle ce lieu la source et la mère de la mer. Selon Posidonius, le Timavé, descendant des montagnes, tombe dans un gouffre, court sous terre l’espace d'environ cent- trente stades; et se décharge enfin dans la mer (04).

9 . Que Diomède ait régné dans les environs de cette mer, les îles Diomèdées en sont un témoignage, ainsi que les histoires qu'on fait sur les Daunies et Argos Hippium : nous n'en dirons rien que ce qui peut servir à l'histoire. Mais la plupart des récits qui ne sont que des mythes ou des mensonges d'une autre espèce, il faut les laisser de côté, - ce qu'on raconte, par exemple, de Phaéton et des Héliades changées en aunes sur les bords de l'Éridan ; de ce fleuve qui n'existe nulle part sur la terre, et qu'on dit voisins du Pô, des îles Électrides, situées en avant du Pô et des méléagrides qu'on y trouve. Rien de tout cela n'existe en ces, pays, mais ce qui est bien historique, ce sont certains honneurs décernés à Diomède chez les Hénétés, car on y sacrifie encore à ce héros un cheval blanc, et l'on y montre deux bois consacrés, l'un à Héra Argie, l'autre à Artémis Ætolide. Ces bocages naturellement ont aussi leurs fables : les bêtes farouches s'y apprivoisent d'elles-mêmes; cerfs et loups s'y confondent dans les mêmes troupeaux, ils se laissent approcher, toucher par l'homme; poursuivis par les chiens, dès qu'ils se sont réfugiés dans ce bois, ils ne sont plus poursuivis. On dit même qu'un homme de ce pays, bien connu pour son empressement à se porter caution, et souvent raillé à ce sujet, rencontra des chasseurs qui tenaient un loup dans leurs filets : ces chasseurs lui ayant dit en manière de plaisanterie que, s'il voulait se rendre caution pour le loup et s''engager à payer les dommages causés par l'animal ils le lâcheraient, notre homme y consentit. Aussitôt lâché, le loup donna la chassé à un assez grand troupeau de cavales non marquées, qu'il poussa jusqu'aux étables de l'homme empressé à se porter caution. Celui-ci accepta la récompense [qui lui était offerte] , marqua à l’effigie d'un loup ces cavales qui furent appelées lycophores et qui se distinguent plus par leur vitesse quel par leur beauté. Ceux qui en héritèrent après, lui conservèrent à cette race de chevaux sa marque et son nom, et l'usage s'établit chez eux de n'en jamais aliéner de femelles, afin de maintenir dans toute sa pureté et pour eux seuls une race, qui avait fait la gloire de leurs écuries. Aujourd'hui, comme nous l'avons dit, toute industrie de ce genre a disparu de ce pays. - Après le Timave, c'est jusqu'à Pola la côte de l'l'strie, laquelle est une dépendance de l'Italie. Dans l'intervalle se trouve Tergesté, place forte, distante d'Akylèia de cent quatre-vingts stades. Pola est située dans un golfe qui a la forme d'un port, et qui contient des flots avec de bons mouillages et des terrains fertiles. C'est un ancien établissement de ces Colches envoyés à la poursuite de Médée, et qui, pour n'être pas venus à bout de leur tâche, se condamnèrent eux­mêmes à l'exil.
Un Grec, a dit Callimaque, l'appellerait la ville des exilés, mais leur langue, l'a nommée Polæ.
Ainsi les contrées au-delà du Pô sont habitées par les Henétes et les Istriens jusqu'à Pola. Au-dessus des Hénétes. sont les Carnes, les Cénomans, les Médoaces et les Insubres. Tous furent les ennemis des Romains à l'exception des Cénomans et des Hénetes qui furent leurs alliés, même avant l'expédition d'Hannibal, quand ils firent la guerre aux Boïens et aux Insubres, et encore dans la suite.

10. Les populations en deçà du Pô occupent toute la contrée qu'enferment les Apennins dans la courbe qu'ils décrivent vers les Alpes jusqu'à Génua et à Sabates. Les Boïens, les Ligures, les Sénons et les Gæsates en occupèrent la plus grande partie. Mais les Boïens ayant été expulsés, les Gaesates et les Sénons anéantis il n'y reste plus que les tribus ligures et les colonies des Romains. Aux Romains mêmes se sont mêlées la race ombrique et, en quelques endroits, celle des Tyrrhéniens. Car ces deux peuples, avant les agrandissements qui donnèrent aux Romains l'avantage, soutenaient une sorte de lutte pour la suprématie. N'ayant entre elles que le Tibre; les invasions de l'une chez l'autre leur étaient faciles. Si l’une faisait quelque part une expédition, c'était pour l'autre un point d'honneur de ne pas rester en arrière et d'envahir le même pays. Ainsi les Tyrrhéniens ayant envoyé contre les Barbares des bords du Pô une expédition qui réussit, puis, pour s'être amollis, ayant été bientôt chassés de leur conquête, les autres marchèrent contre ceux qui les avaient chassés. Par la suite, ces luttes successives donnèrent lieu à la fondation, dans ces mêmes contrées, de plusieurs colonies tyrrhéniennes ou ombriennes, ombriennes surtout, à cause du voisinage. Les Romains, ayant pris à leur tour le pays, y envoyèrent des colons sur beaucoup de points, mais ils y gardèrent avec eux les premiers occupants d'une autre origine; et aujourd'hui qu'il n'y a plus que des Romains partout, on n'en donne pas moins à quelques-uns de ces peuples les noms d'Ombres, de Tyrrhenes, comme aussi ceux d'Hénétes, de Ligyes et d'Insubres.

11. En deçà du Pô et sur les bords mêmes de ce fleuve, il y à des villes, Placentia, Crémone qui en sont très voisines, presque au centre du pays ; entre ces deux villes et Ariminum, Parme, Mutine et Bononia, déjà voisine de Ravenne ; puis, au milieu de ces villes, d'autres plus petites, que traverse la route de Rome, Ancare, Rhégium-Lépidum, Macri-Campi, où se tient chaque année une grande assemblée; Claterne, Forum-Cornélium, Faventia et Caesene, sur le Sapis et le Rubicon, et touchant déjà à Ariminum. Ariminum est une colonie des Ombres tout comme Ravenne : mais l'une et l'autre ont reçu des colons romains. Ariminum a un port et un fleuve du même nom. De Placentia à Ariminum il y à trois cents stades. Au-dessus de Placentia, et à trente-six milles de cette ville, vers les frontières de la terre de Cottius, se trouve Ticinum que baigne un fleuve du même nom, lequel se jette dans le Pô, puis Clastidium, Derthon et Aquae-Statiellæ, un peu à côté de la route. La route directe jusqu'à Ocellum, le long du Pô et du Durias, est souvent coupée de ravins; on y rencontre plusieurs autres rivières, le Druentias par exemple, et sa longueur est d'environ cent soixante milles. À partir de là commencent les Alpes et la Celtique. Proche de ces montagnes qui sont au-dessus. de Luna, se trouve une ville, Luca : mais une partie de la population habite des bourgades. La contrée est pourtant bien peuplée, et c'est de là que viennent les plus forts contingents militaires et les recrues de cavalerie, dont le sénat forme même un corps spécial. - Derthon est une ville considérable, située au milieu de la route de Gênes à Plaisance, à quatre cents stades de distance de l'une et de l'autre. Sur cette route , se trouve aussi Aquæ-Statiellae. Quant à celle de Placentia à Ariminum, il en a été question. On peut descendre à Ravenne par le Pô; mais ce trajet demande deux jours et deux nuits. Une grande partie de la Cispadane était couverte par des marais qu'Hannibal eut grand'peine à traverser dans sa marche sur la Tyrrhènie. Mais ces plaines furent desséchées par Scaurus au moyen de canaux navigables creusés depuis le Pô jusqu'à Parme. En effet, c'est près de Placentia que le Trébias, rencontrant le Pô qui a déjà reçu plusieurs autres rivières, le grossit outre mesure. Le Scaurus en question est celui qui construisit la voie Æmilie, laquelle, par Pise et Lima conduit jusqu'à Sabates, et de là passe par Derthon. Mais il y a une autre voie Aemilie qui fait suite à la Faminie. M. Lépidus, en effet, et G.. Flaminius furent ensemble consuls, et après avoir défait les Ligures, l'un construisit la voie Flaminie qui va de Rome aux environs d'Ariminum par la Tyrrhénie et l'Ombrie; l'autre, celle qui fait suite, jusqu'à Bononia et de là à Akylèia, en suivant le pied des Alpes et en contournant les marais. - Les bornes de la contrée que nous appelons la Celtique citérieure avaient été marquées relativement au reste de l'Italie, par la partie du mont Apennin qui est au-dessus de la Tyrrhènie et par le fleuve Aesis; elles le furent plus tard par le Rubicon : ces deux rivières se rendent l'une et l'autre dans l'Adriatique

12. L'excellence de cette contrée est prouvée par sa nombreuse population, par la grandeur de ses villes, par sa richesse, tous avantages par lesquels les Romains qui l'habitent surpassent ceux du reste de l'Italie. Et en effet, les terres cultivées y produisent des fruits abondants et variés, et les forêts y donnent une telle quantité de glands qu'on y élève assez de porcs pour nourrir en grande partie la ville de Rome. Puis comme le sol est bien arrosé, on y fait de superbes récoltes de millet, et c'est là le meilleur remède contre la famine ; car cette plante résiste à toutes les températures et ne peut jamais manquer, même quand il y a disette des autres céréales. Il y a aussi des usines admirables pour la préparation de la poix, et la richesse des vignobles est attestée par la capacité des tonneaux, qui sont en bois et plus grands que des maisons. L'abondance de la poix contribue beaucoup aussi à en abaisser les prix. - La laine la plus douce provient des environs de Mutinè et de la rivière Scultanne ; c'est de beaucoup la plus belle de toutes ; celle qui est rude se tire de la Ligurie et du pays des Insubres; on en habille la plupart des esclaves en Italie. Ce sont les environs de Patavium qui fournissent cette laine de moyenne qualité dont on fait les tapis de prix, les gausapes et tous les tissus du même genre peluchés des deux côtés ou d'un côté seulement. - Le mines de ce pays ne sont plus exploitées avec la même activité, peut-être parce qu'on retire plus de bénéfices de celles qui sont chez les Celtes transalpins ou dans l'Ibérie ; autrefois on les exploitait avec soin ; il y avait même une mine d'or à Vercelles, bourgade voisine d'Ictumules qui est également une bourgade, et toutes les deux sont dans les environs de Placentia. - Pour cette première partie de l'Italie, bornons ici notre parcours.

II, 1 . Parlons de la seconde partie qui' est la Ligurie, placée dans les Apennins mêmes, entre la Celtique dont nous avons parlé tout à l'heure, et la Tyrrhènee. Cette contrée n'offre rien qui mérite une description détaillée, si ce n'est que les habitants y vivent dans des bourgades isolées, labourant, fouissant une terre âpre et dure, ou plutôt, une carrière, comme dit Posidonius....

3. Cela se rapporte à l'illustration des Tyrrhènes ; on y peut ajouter ce que firent les Caerétans : ils défirent les Galates qui avaient pris Rome. Tandis que ces Barbares. s'en allaient par le pays sabin, ils les attaquèrent, et les dépouilles que les Romains les avaient laissés prendre, ils les enlevèrent de force aux vainqueurs...

6... De la ville (de Poploniurn) on voit dans le lointain et avec peine Sardo (la Sardaigne); et plus près Cyrnos (la Corse), distante de Sardo d'environ soixante stades; mais on voit beaucoup mieux Athalie qui .est plus voisine du continent, à trois cents stades à peu près, ce qui est aussi la distance qui la sépare de Cyrnos. Ce pays (de Poplonium) offre le port d’embarquement le plus commode pour se rendre dans les trois îles susdites. Ayant monté à Poplonium, nous les avons bien vues nous-même..., Eratosthène, s'est donc trompé en disant que du continent on n'aperçoit ni Cyrnos , ni Sardo , Artémidore également quand il affirme que ces deux îles sont à mille deux cents stades en pleine mer. Car si à cette distance elles ont été visibles pour d'autres, elles ne l'auraient certes pas été pour nous aussi clairement qu'elles l'ont été, surtout Cyrnos. Cyrnos est appelée par les Romains Corsica ; elle est peu habitable, à cause de la nature âpre de son sol et parce qu'elle est absolument dépourvue dans presque toutes ses parties de routes praticables. Aussi les indigènes habitant les montagnes et vivant de brigandages sont-ils plus farouches que des bêtes sauvages. Quand les généraux romains font des descentes dans leur île et, attaquant leurs repaires, y enlèvent une fouie d'esclaves, on peut voir à Rome même, non sans étonnement, à quel point en eux le naturel rappelle les animaux farouches et les bestiaux car, ou bien ils ne supportent pas la vie, ou bien, s'ils vivent, par leur apathie et leur stupidité ils fatiguent ceux qui. les ont achetés, au point que, si peu qu'on ait dépensé pour eux, on le regretté. Il y a pourtant certains cantons qui sont habitables ; il y a même quelques petites villes, Blèsinon, Charax, Eniconiæ et Vapanes. La longueur de l’île, selon le Chorographe, est de cent soixante milles et la largueur de soixante-dix. Sardo (la Sardaigne) en a deux cent vingt de long sur quatre-vingt-dix-huit de large. Suivant d'autres, Cyrnos (la Corse) a environ trois mille deux cents stades de tour et Sardo quatre mille.

9.....C'est près de ce lac (le lac Trasumenne) que sont les défilés par où des armées partant de la Celtique peuvent se jeter dans la Tyrrhènie; Hannibal entra par là ; il y a deux chemins, celui-ci et celui d'Ariminum, qui traverse l'Ombrie. La route d'Ariminum est la meilleure, parce qu'à cet endroit les montagnes s'abaissent suffisamment. Mais ces passages étant gardés avec soin, Hannibal, fut forcé de prendre le plus difficile : il s'en rendit maître pourtant, après avoir gagné sur Flaminius de grandes batailles.

10. Le long de la Tyrrhènie, du côté de l'est, s'étend l'Ombrie qui commence aux Apennins, et même au delà, et va jusqu'à l'Adriatique. Car à partir de Ravenne les Ombriens occupent le voisinage (de cette mer) et à la suite, Sarsine, Ariminum, Sèna et Marinum. À ce pays appartient encore le fleuve Aesis, le mont Cingule et Sentinum et le fleuve Métaure et le temple de la Fortune. C'est dans ces lieux, en .effet que sont les bornes de l'ancienne Italie et de la Celtique, du côté qui se rapproche de cette mer (05) : [on peut l'affirmer], bien qu'elles soient souvent déplacées au gré des gouvernants. En premier lieu, c'était l'Aesis qu'ils prenaient pour limite, puis ce fut le Rubicon. Or l'Aesis coule entre Ancone et Sèna, le Rubicon entre Ariminum et Ravenne; et tous deux se jettent dans l'Adriatique. À présent tout le pays jusqu'aux Alpes étant compris sous la dénomination d'Italie, il faut laisser là ces limites. L'Ombrie, par elle-même, ne s'en étend pas moins jusqu'à Ravenne, tout le monde le reconnaît ; cette ville, en effet, est habitée par des Ombriens. De là à Ariminum il y a, dit-on, environ trois cents stades ; d'Ariminum à , Rome par la voie Flaminie qui traverse l'Ombrie, la route entière jusqu'à Ocriclés et au Tibre donne trois cent cinquante stades en plus de mille ; voilà bien la longueur de l'Ombrie. Quant à sa largeur, elle est inégale. - En deçà des Apennins et le long de la voie Flaminie, il y a des villes considérables : Ocricles sur le Tibre, Larolum et Narnie que baigne le Nar. Cette rivière, qui se jette dans le Tibre, un peu au-dessus d'Ocricles, est navigable, mais non pour les grands bateaux. Puis, il y a Carsules et Mévanie, que baigne le Ténéas, rivière qui, elle aussi, amène dans le Tibre, sur de petites barques, les marchandises de la plaine. -.l y a encore d'autres groupes d'habitations qui se peuplent plutôt à cause de leur situation sur cette voie, qu'en raison de leur rôle politique : tels sont Forum-Flaminium, Nucérie qui fabrique des vases de bois, et Forum-Sempronium. En suivant la même voie, d'Ocricles à Ariminum, on trouve à droite 'Interamme, Spolètium, Æsium et Camertès dans les montagnes mêmes qui forment la limite de la Picentine ; de l'autre côté, Amérie et Tuder qui a de bons remparts, Ispellum et Igvium,- cette dernière« déjà dans le voisinage des cols de la montagne. - Toute cette contrée est riche, un peu trop montagneuse, et nourrissant sa population plutôt d'épeautre que de blé. Montagneuse est aussi la Sabine qui fait suite à l'Ombrie et s'étend à côté de la même façon que l'Ombrie à côté de la Tyrrhénie. De la (région) latine toutes les parties voisines de la Sabine et des monts Apennins sont encore plus âpres. Ces deux derniers peuples (06) commencent à partir du Tibre et de la Tyrrhènie et ils s'étendent jusqu'aux Apennins, à l'endroit où, par une ligne oblique, ces montagnes se portent vers l'Adriatique ; mais l'Ombrie, comme il a été dit, passe outre et va jusqu'à la mer. - Ce qui à été dit sur les contrées Ombriques est suffisant.

LIVRE VI. CH. I, IV.

I. 1... Quand on quitte (le golfe de Posidonie), on trouve tout de suite un autre golfe où est située la ville que les Phocéens, ses fondateurs, ont nommée Hyélè, que d'autres appellent Elè, du nom d'une source, et qu'aujourd'hui on nomme Élée... Antiochus raconte qu'après la prise de Phocée par Harpage, général de Cyrus, ceux des habitants qui en avaient les moyens, montèrent sur des barques avec toute leur famille et firent voile d'abord vers Cyrnos (07) et Massalie, avec Créontiadès, puis qu'en ayant été repoussés, ils allèrent fonder Élée.

2. ... Ils (les Romains) s'agrandissaient ainsi petit à petit, quand il leur arriva de perdre tout à coup leur ville. Cet événement, à ce que dit Polybe, se place dix-neuf ans après la bataille navale d'Ægos potami, à la date de la paix d'Antalcidas. Après avoir écarté ces ennemis (08), les Romains mirent d'abord tous les Latins sous leur obéissance, puis ils ôtèrent aux Tyrrhéniens et aux Celtes des bords du Pô leur liberté si grande, abusive... puis,... puis... ayant enlevé la Sicile aux Carthaginois, ils revinrent attaquer les riverains du Pô.... La Celtique tout entière en deçà et au delà (des. Alpes), ainsi que la Ligurie, ne fut d'abord attaquée par les Romains que partiellement, plus tard, César le dieu et après lui Auguste, dans une guerre générale et non interrompue, en achevèrent la conquête. Aujourd'hui, prenant ces lieux comme le point de départ le plus propice, les Romains portent la guerre chez les Germains, et déjà ils ont décoré leur patrie des dépouilles de quelques triomphes remportés sur ces peuples.

LIVRE VII. CH. I, II, III, V.

I,1 (Cas., p. 289.) ... Au nord par rapport à l'Ister se trouvent donc les pays situés au delà du Rhin et de la Celtique, c'est-à-dire les populations galates et germaniques jusqu'aux Bastarnes, aux Tyrégétes et au fleuve Borysthène, et toutes les populations qui, entre ce fleuve et le Tanaïs et l'embouchure de la Mæotide, s'étendent dans l'intérieur des terres jusqu'à l'Océan et sont baignées par la mer Pontique : au sud de l'Ister sont les populations illyriques et Thraces; et toutes celles d'origine celtique ou autres, qui s'y sont mêlées et vont jusqu'à l'Hellade...

2. (Cas., p. 290.) Au delà du Rhin, après les Celtes, on rencontre tout de suite les Germains habitant les contrées situées à l'est : ils diffèrent un peu de la race celtique par une nature plus sauvage, une taille plus grande, une chevelure plus blonde ; ils s'en rapprochent pour tout le reste, pour la figure, les moeurs, la manière de vivre, que nous avons dites être celles des Celtes. C'est même pour cela, je crois, que les Romains leur ont donné le nom de Germains, voulant exprimer que les Galates sont leurs frères; car, dans la langue des Romains Germani a le sens du grec gn®sioi (frères de père et de mère).

3. La première partie de cette contrée comprend les bords du Rhin depuis sa source jusqu'à son embouchure, et toute cette région du fleuve en forme à peu près le côté occidental. Mais de ses peuples les uns ont été transportés dans la Celtique par les Romains ; les autres ont pris les devants et ont émigré dans le fond du pays; c'est ce qu'ont fait les Marses : il n'en reste plus guère et il y a avec eux une partie des Sugambres...

II, 1 Il y a erreur et chez celui qui dit... et chez celui qui affirme que les Celtes, pour s'exercer à ne rien craindre, restent dans leurs maisons battues des flots, quittes à les rebâtir après, et que parmi eux il périt plus de gens par les eaux que par la guerre : c'est ce que dit Éphore. Mais les marées sont régulières, on sait jusqu'où va la mer. Il n'y avait donc pas place pour ces absurdités; car ce phénomène se produit deux fois par jour. Et ils n'ont jamais remarqué que ce va-et-vient des eaux est une chose toute naturelle, sans danger, qui n'arrive pas seulement chez eux, mais chez tous les riverains de l'Océan ! Cela n'est-il pas incroyable ? Clitarque n'est pas plus exempt d'erreur : il nous parle de cavaliers qui, voyant la mer arriver, se sauvèrent à cheval et, dans leur fuite, furent près d'être atteints et entourés par les flots : les flots n'avancent pas, que nous sachions, d'un mouvement si rapide ; la mer monte d'une façon insensible. Et puis un phénomène qui se produit chaque jour, dont on a le bruit dans les oreilles, dès qu'on en approche, avant même de le voir, ne devait pas inspirer assez de frayeur pour mettre en fuite, comme un accident imprévu.

2. C'est donc avec raison que Posidonius blâme chez les historiens de telles erreurs, et il n'est pas mal fondé à croire que, pillards et vagabonds comme ils l'étaient, les Cimbres ont fait quelque expédition jusqu'aux environs de la Méotide, et que c'est d'eux que le bosphore Cimmerien a pris son nom, comme qui dirait bosphore Cimbrique, les Grecs ayant appelé ces peuples Cimmériens, au lieu de Cimbres. Il dit encore que les Boïens, qui habitaient autrefois la forêt Hercynienne, y furent assaillis par les Cimbres, qu'ils les repoussèrent, et que les agresseurs descendirent vers l'Ister et le pays des Galates Scordisques, puis dans celui des Teuristes ou Taurisques, qui étaient aussi des Galates, enfin chez les Helvètes ; que ces Helvètes qui étaient riches et pacifiques, voyant les trésors des Cimbres, fruits du brigandage, surpasser les leurs, en furent transportés, surtout les Tigyrénes et les Toygénes, au point de partir avec eux. Ils n'en furent pas moins défaits par les Romains, tous, les Cimbres comme leurs alliés, les uns après avoir franchi les Alpes et pénétré en Italie, les autres en dehors même des Alpes.

III, 1. ... Pythéas le Massaliote a débité ces mensonges sur les contrées qui bordent l'Océan, employant pour les couvrir le masque des sciences astronomique et mathématique.

2. À ces populations (d'en deçà l'Ister) se sont mêlés des éléments celtiques, des Boïens, des Scordisques et des Taurisquies. Les Scordisques sont quelquefois appelés Scordistes, comme on dit aussi pour Taurisques Ligyrisques (09), Tauristes.

8. ... Ptolémée, fils de Lagus, raconte que Alexandre, durant son expédition en Thrace, eut une entrevue avec des Celtes des environs de l'Adrias, qui vinrent lui demander le titre d'hôtes et d'amis ; le roi leur fit un cordial accueil, et leur demanda pendant le repas ce qu'ils craignaient le plus, croyant bien qu'ils diraient que c'était lui. Mais ils répondirent que leur seule crainte était de voir le ciel tomber sur eux, que du reste ils faisaient le plus grand cas de l'amitié d'un homme comme lui. Et voilà bien une marque de la simplicité des Barbares,... dire qu'ils ne craignent personne, et qu'ils attachent le plus haut prix à l'amitié des grands hommes (10) ! ...

11. Laissons là l'histoire ancienne es Gétes : voici ce qui, s'est passé de notre temps. Boerébistas, un Géte, étant devenu le chef de son peuple, le trouva réduit à un état misérable par des guerres continuelles : il le releva tant et si bien par le travail, la sobriété et l'obéissance, qu'en peu d'années il eut fondé un grand état, et rangé la plupart des peuples voisins sous les lois des Gétes : il inquiétait déjà même les Romains, en passant audacieusement l’Iister, en portant ses ravages dans la Thrace, jusque dans la Macédoine et l'Illyrie ; il ruina les Celtes qui sont mêlés aux Thraces, et aux Illyriens et anéantit les Boïens de Critasire et les Taurisques.

V. I... Les Thraces et les populations scythiques et celtiques qui peuvent s'y être mêlées.

2. Une partie de cette contrée est devenue déserte par suite de la guerre d'extermination que les Daces firent aux Boïens et aux Taurisques, peuples celtiques soumis à Critasire, alléguant que cette contrée leur appartenait : ils en étaient pourtant séparés par le Pansus (lis. Parthisus ou Parthiscus), qui vient des montagnes et se jette dans l'Ister, chez les Galates appelés Scordisques : et en effet, les Scordisques se sont aussi fixés parmi les populations illyriennes et thraces ; mais les Daces ont détruit les autres, et ont au contraire trouvé souvent dans ceux-ci des alliés. Quant au reste, il appartient aux Pannoniens qui vont jusqu'à Ségestique et à l'Ister vers le nord et l'est, mais s'étendent davantage dans les autres directions. Ségestique est une ville des Pannoniens, au confluent de plusieurs rivières, toutes navigables; elle peut offrir un bon centre d'opérations dans une guerre contre les Daces. Car elle est située au pied des Alpes, lesquelles s'étendent jusqu'au pays des Iapodes, peuple tout à la fois celtique et illyrien, et d'où descendent des rivières qui portent chez elle en abondance les marchandises de diverses contrées et en particulier celles de l'Italie...D'Akylèia à Nauport en franchissant l'Ocra, on compte trois cent cinquante stades, et les grosses voitures peuvent arriver jusqu'à cette dernière ville, qui fut un établissement des Taurisques. Selon d'autres, la distance entre les deux villes est de cinq cents stades. L'Ocra est la partie la plus basse des Alpes, dans la région qui s'étend de la Rhétique au pays des Iapodes. À partir de là les montagnes se relèvent chez les Iapodes et s'appellent monts Albies... Dans le voisinage de Nauport est le Corcoras, rivière qui reçoit des marchandises : elle se jette dans le Save, affluent du Drave, qui tombe lui-même dans le Noare (11) à Ségestique. À partir de là le Noare coule à pleins bords, ayant reçu le Calapis (12) qui, descendant du mont Albius, passe à travers. le pays des Iapodes, et il se jette dans le Danube, chez les Scordisques....

3. Puis vient (après l'Istrie) la côte Iapodique, longue de mille stades. Les Iapodes sont établis près de l'Albius, montagne très haute à l'extrémité des Alpes ; ils atteignent d'un côté la Pannonie et l'Ister, de l'autre l'Adriatique ; c'est un peuple passionné pour la guerre, qui n'en a pas moins été complètement dompté par Auguste. Les villes des Iapodes sont Métulum, Arupini, Monètium, Vendon. Leurs campagnes sont misérables ; on n'a le plus souvent pour s'y nourrir que de l'épeautre et du millet. Leurs armes sont celles des Celtes ; ils sont tatoués à la façon des autres Illyriens et Thraces. Après la côte des lapodes on trouve celle des Liburnes...

6. ... C'est ce qui est arrivé (une ruine complète) aux autres peuples de cette contrée (la Pannonie, l'Illyrie) très-puissants auparavant, ils sont aujourd'hui tout-à-fait abaissés, éclipsés : tels sont, parmi les Galates , les Boïens et les Scordistes, parmi les Illyriens, les Autariates, etc.  Les Autariates, qui étaient le peuple le plus nombreux et le plus vaillant de l'Illyrie furent subjugués par les Scordisques d'abord, et plus tard par les Romains, sous les attaques desquels les Scordisques, longtemps puissants, tombèrent à leur tour.

12. Ce peuple habitait le long de l'Ister, et était partagé en deux; ceux qu'on appelait les grands Scordisques, et les petits ; les premiers entre les deux rivières qui se jettent dans l'Ister, le Noare, qui coule près de Ségestique, et le Margue, que quelques-uns nomment le Barque ; les autres au delà de cette dernière rivière et sur les confins des Triballes et des Myses. Les Scordisques occupaient aussi quelques-unes des îles : ils s'étaient agrandis au point de s'avancer jusqu'aux montagnes de l'Illyrie, de la Pœonie et de la Thrace : ils occupèrent donc la plupart des îles de l'Ister, et ils avaient pour villes Héorta et Capédunum... Entre eux (les Dardaniens) et les Ardiéens se trouvent les Dasarètiens ét les Hybrianes, et d'autres peuples peu connus, dont le pays fut ravagé par les Scordisques au point d'en faire un désert, couvert de bois inaccessibles sur une étendue de plusieurs jours de marche.

LIVRE VIII, CH. VII.

VII, 3. C'était le temps où les Romains, ayant chassé les Carchèdoniens (Carthaginois). de la Sicile, firent la guerre aux Galates des environs du Pô (13).

LIVRE XI. CH. VI.

VI, 2 Tous les peuples du Nord, les anciens historiens Hellènes les ont compris sous les dénominations communes de Scythes et de Celtoscythes...

LIVRE. XII. CHAPITRES I, II, III, V, VIII.

SOMMAIRE. - Le  Douzième livre comprend la Galatie...

I, 1... Au couchant (la Cappadoce est bornée) par le peuple des Paphiagons et par ceux des Galates qui habitent la Phrygie, jusqu'aux Lycaons et aux Cilices de la Cilicie Trachée.

II, 8. ... Le roi Ariarathe, ayant bouché certains passages étroits par où le Mélas continue sa marche vers l'Halys, avait fait de la plaine voisine un lac grand comme une mer : il s'y était ménagé de petites îles, des espèces de Cyclades, et se donnait le puéril plaisir de demeurer dans l'une ou dans l'autre. Mais la digue s'étant rompue tout d'un coup, l'eau fit une nouvelle irruption, et l'Halys, rempli à l'excès, entraîna sur une vaste étendue les terres des Cappadociens, détruisit en beaucoup d'endroits les habitations et les plantations, et ne fut pas sans endommager une partie considérable de la Phrygie appartenant aux Galates. En raison de leurs pertes, les Galates exigèrent d'Ariarathe une somme de trois cents talents; ils avaient pris les Romains pour arbitres.

10. On dit aussi que des plaques de cristal et de pierre onychite (semblable à l'onyx) furent trouvées par les mineurs d'Archélaos, près du pays des Galates.

III, 1. ... De certaines parties de l'intérieur de la Paphlagonie il (Pompée) fit un royaume pour les descendants de Pylæménès, de même qu'il laissa les Galates à leurs tétrarques héréditaires. Mais plus tard les maîtres des Romains firent dans ces contrées d'autres partages.

6. La ville d'Héraclée (dans le Pont) a un bon port; elle est considérable encore à d'autres titres... Après avoir été indépendante, .... elle reçut un roi des Romains qui l'avaient soumise : une colonie romaine s'établit même dans une partie de cette ville et de son territoire. Adiatorix, fils de Domnéclios, tétrarque des Galates, ayant obtenu d'Antoine la partie de la ville occupée par les Héracléens assaillit de nuit les Romains, un peu avant les événements d'Actium, et les égorgea, avec l'autorisation, disait-il, d'Antoine. Après Actium, il servit au triomphe du vainqueur et fut égorgé avec son fils. La ville, à présent, fait partie de la province du Pont qui a été annexée à la Bithynie. 8. ... On trouve ensuite (au delà du Parthénios) la Paphlagonie et les Hénétes. On se demande de quels Hénétes parle le poète quand il dit :
À la tête des Paphlagoniens marchait Pyloeménès au coeur mâle, venu de chez les Hénétes d'où sort la race des mulets qu'on emploie aux champs.
Car il n'y a plus, dit-on, d'Hénétes dans la Paphlagonie : d'autres disent qu'il s'agit d'une bourgade de l'Aegiâle (la Côte) à dix schènes de distance d'Amastris. Zènodote écrit ¤j ƒEnet°w (d'Énétè) et dit que ce nom désigne la ville actuelle d'Amisos. Selon d'autres, ce serait une tribu voisine des Cappadociens, qui aurait guerroyé de concert avec les Cimmériens ; et aurait été rejetée dans l’Adriatique. Mais l'opinion généralement reçue est que les Hénétes étaient la tribu la plus considérable des Paphlagoniens, celle dont était Pylæménès : la plus grande partir d'entre eux avaient fait la guerre avec lui et, ayant perdu leur chef, avaient passé dans la Thrace, après la prise de Troie : leurs courses errantes les avaient conduits dans le pays qui est aujourd'hui l'Hénétique. Quelques-uns disent même qu'Anténor et ses fils s'étaient associés à cette expédition et s'étaient ainsi établis au fond de l’Adriatique comme nous l'avons rappelé dans les Italiques. Il est vraisemblable qu'ainsi s'éclipsèrent les Hénétes et qu'il n'y 'en a plus montre en Paphlagonie.

9.... À l'est donc l'Halys forme la limité des Paphlagoniens, lesquels ont au sud les Phrygien et les Galates qui sont venus habiter chez eux...

13. ... De cette contrée (la Gazélonitide) une moitié est occupée par les Amisènes, l'autre a été donnée à Dejotarus par Pompée, ainsi que la Pharnacie et la Trapézusie jusqu'à la Colchide et à la petite Arménie. Dejotarus reçut en outre le titre de roi ; il avait déjà comme héritage de son père une tétrarchie des Galates, celle des Tolistobôgies. À sa mort, ses possessions furent partagées entre plusieurs successeurs.

25. ... Mæandrios dit que les Hénétes, partis de chez les Leucosyres, combattirent avec les Trôes (les Troyens); que de là ils firent voile avec les Thraces et vinrent habiter le fond de l'Adriatique; que ceux des Hénétes qui n'avaient pas pris part à l'expédition, devinrent des Cappadociens... Apollodore lui-même cite le vers d'Homère d'après le texte de Zènodote :
D'Énètè, d'où sort la race des mulets qu'on emploie aux champs.
Et il dit qu'Hécatée de Milet prend cette ville pour Amisos. Or Amisos, - on l'a remarqué, - appartient aux Leucosyres et est en deçà de l'Halys.

35. ... Depuis la chute de Lycomède, prêtre de Comanes, c'est Dyteute, fils d'Adiatorix, qui est investi de cette dignité qu'il a reçue, à ce qu'il semble, de César Auguste, à cause de sa vertu. César, en effet, après avoir mené dans son triomphe Adiatorix avec la femme et les enfants de ce prince, résolut de le mettre à mort, lui et l’aîné des enfants. Or, l’aîné était justement Dyteute. Mais le second ayant dit aux soldats qui les emmenaient que c'était lui qui était l'aîné, une dispute s'engagea entre les deux frères, et dura jusqu'à ce que les parents eussent persuadé à Dyteute de céder la victoire à son frère cadet ; en raison de son âge plus avancé, il serait mieux à même de servir de protecteur à sa mère et à son autre frère. Ainsi le second fils mourut avec son père, Dyteute fut sauvé et obtint la dignité sacerdotale. César, vraisemblablement instruit de ces circonstances quand l'arrêt de mort était déjà exécuté, en eut regret : il lui parut que les survivants méritaient ses bienfaits et sa protection, et il leur conféra cette dignité.

37. ... Pompée réunit à cette contrée (la Zèlitide) plusieurs des préfectures (de la Cappadoce), et il donna le titre de villes à Zèles et à Mégalopolis : à cette dernière il avait réuni la Culupène et la Camisène, préfectures limitrophes de la petite Arménie et de la Laviansène, et possédant des mines de sel fossile, avec l'antique forteresse de Camises, aujourd'hui en ruines. Mais, dans la suite, les généraux romains partagèrent ces deux états et en attribuèrent des portions aux prêtres de Comanes, d'autres aux prêtres de Zèles, d'autres enfin à Atéporix, dynaste de la race des tétrarques de Galatie : encore,à la mort de ce prince, cette part peu considérable revint-elle aux Romains, avec le titre de province.- Toutefois la ville fait un état à part avec Caranes qu'on y a annexé et d'où la contrée a pris le nom de Caranitide. - Les portions restantes appartiennent à Pythodoris et à Dyteute.

39. ... La largeur (du territoire d'Amasée) se prend du nord au sud suivant une ligne tirée vers la Zèlitide et la grande Cappadoce, jusqu'au pays des Trocmes (14).

41. ... La partie (de la Paphlagonie) qui confine à la Bithynie s'appelle Timonitide et royaume de Gézatorix....

IV, 10. Au midi des Paphlagoniens sont les Galates : ces deux contrées (la Phrygie Hellespontique et la Galatie) ont pour bornes au midi la grande Phrygie et la Lycaonie, lesquelles s'étendent jusqu'au Taurus Cilicien et Pisidique.

V, I . Donc les Galates sont au sud de. la Paphlagonie : de leurs trois peuples deux, les Trocmes et les Tolistobogiens, doivent leurs noms à d'anciens chefs ; le troisième, les Tectosages, a gardé celui d'un peuple celtique. Les Galates occupèrent cette contrée après avoir longtemps erré et fait des incursions dans les pays soumis aux rois Attaliques et Bithyniens, lesquels enfin leur cédèrent de bon gré la région dite depuis Galatie et Gallogrèce. Leur principal chef au moment de leur passage en Asie paraît avoir été Léonnorios. Les trois peuples parlaient la même langue, et sur tous les autres points, il n'y avait entre eux aucune différence. Chacun de ces peuples se divisa cependant en quatre parties qui s'appelèrent tétrarchies, ayant chacune son tétrarque, un juge unique, un seul chef militaire, sous l'autorité du tétrarque, et deux sous-chefs militaires. Les douze tétrarques avaient un conseil de trois cents membres, qui se réunissaient dans un lieu appelé Drynémétum. Le conseil connaissait des affaires de meurtre, les autres étaient du ressort des tétrarques et des juges. Telle était autrefois la constitution de la Galatie. De nos jours, le pouvoir passa aux mains de trois chefs, puis de deux; et enfin d'un seul, qui fut Déjotarus, lequel eut pour successeur Amyntas. Maintenant les Romains possèdent avec la Galatie tout le pays qui fut soumis à Amyntas, et ils en ont fait une seule province.

2. Les Trocmes occupent les terres voisines du Pont et de la Cappadoce, et ce sont les meilleures de la Galatie. Ils ont trois places fortes ceintes de murs, Tavium, qui est le marché du pays, où se trouve une statue de Jupiter, colosse d'airain,et une enceinte consacrée à ce dieu, laquelle est un lieu d'asile; Mithridatium que Pompée donna à Bogodiatare, après l'avoir ôté au royaume du Pont ; la troisième de ces places est, si l'on veut, Danala, où eut, lieu l'entrevue de Pompée et de Lucullus, le premier venant pour prendre la suite de la guerre, l'autre lui remettant le commandement et partant pour son triomphe. Voilà donc la partie du pays occupée par les Trocmes. Quant aux Tectosages, ils habitent dans le voisinage de la grande Phrygie, les cantons de Pessinonte et d'Orcaorces. Leur place forte était Ancyre, dont le nom est aussi celui, d'une petite ville phrygienne, près de la Lydie, aux environs de Blaude. Les Tolistobogiens sont limitrophes des Bithyniens et de la Phrygie dite Épictète. Leurs places fortes sont Blucium et Pèium ; l'une fut la résidence royale de Dejotarus, dans l'autre était gardé son trésor.

3. Pessinonte est le principal marché de ces contrées, ce qui tient à ce que cette ville possède un sanctuaire de la Mère des dieux, objet d'une grande vénération : la déesse y est appelée Agdistis. Anciennement les prêtres étaient des espèces de dynastes, qui avaient les profits de la grande prêtrise; aujourd'hui leurs honneurs sont bien amoindris, mais le marché subsiste. La pieuse magnificence des rois Attaliques avait embelli l'enceinte sacrée en y élevant un naos (chapelle) et des portiques en marbre blanc. Les Romains eux-mêmes avaient contribué à l'illustration de ce sanctuaire, en faisant transporter chez eux la statué de la déesse, conformément aux oracles sibyllins, comme ils avaient fait déjà l'Asclèpios (Esculape) d'Épidaure. Il y a aussi une montagne qui domine la ville, c'est le Dindyme, d'où est venu à la déesse le surnom de Dindymène, comme des monts Cybéles lui est venu celui de Cybélè. Tout près de Pessinonte coule le fleuve Sangarios, sur lequel sont les anciennes habitations des [rois] Phrygiens Midas, Gordios qui est antérieur, et de quelques autres; elles ne conservent pas de traces de ce qu'elles furent des villes, mais ce sont des bourgades un peu plus grandes que les autres. Tels sont Gordium et Gorbéûnte, résidence du roi Castor Saocondarios, gendre de Dejotarus qui l'y égorgea avec sa propre fille, ruina la forteresse, et dévasta la plus grande partie des habitations.

VIII, 7. Après les événements de Troie, les migrations des Hellènes, celles des Trères, les invasions des Cimmériens, des Lydiens, dans la suite celles des Perses et des Macédoniens, et enfin celles des Galates ont tout brouillé et confondu dans ces contrées (l'Asie-Mineure et les îles).

LIVRE XIII, CH. I, IV.

I, 27. Hègèsianax (dit) que les Galates, après avoir passé d'Europe (en Asie), montèrent à Ilion, parce qu'ils avaient besoin d'une place forte, mais qu'ils abandonnèrent aussitôt cette ville qui était dépourvue de murailles.

41. Parmi les anciennes statues d'Athéna, on en voit plusieurs où la déesse est représentée assise; il en est ainsi à Phocée, à Massalie, à Rome, à Chios et dans beaucoup d'autres lieux.

IV, 2... (À Eumène) succéda Attale, fils d'Attale et d'Antiochis, fille d'Achæos, lequel fut le premier proclamé roi, après avoir vaincu les Galates dans une grande bataille (15).

3. De nos jours, Pergame a eu des hommes remarquables, Mithridate, fils de Mènodote, et dont la mère était fille d'Adobogion (16) qui était de la race des tétrarques des Galates. Elle avait été, dit-on, la maîtresse du roi Mithridate, et ses parents avaient donné à son fils le nom de ce prince, pour faire croire que le roi du Pont était son père.

LIVRE XIV, CH. I, II, V.

1, 38. Après Leûces (17) se trouve Phocée, dans un golfe : nous en avons parlé dans le chapitre consacré à Massalie.

II, 5 Là (chez les Rhodiens), comme à Massalie et à Cyzique, on s'occupait spécialement et plus que partout ailleurs d'architecture, de construction de machines, de magasins d'armes et autres instruments.

10. On raconte ceci des Rhodiens : ce n'est pas seulement du jour où ils ont fondé la ville actuelle, que date leur prospérité maritime ; mais de longues années avant l'établissement des jeux olympiques, ils cherchaient déjà loin de leur patrie des moyens d'existence. Dès lors, ils allèrent jusqu'en Ibérie, où ils fondèrent Rhodos (Rhodè) que possédèrent plus tard les Massaliotes...

V, 23. Éphore avait dit que la presqu'île (18) est habitée par seize nations... Apollodore, critiquant cette assertion, dit qu'il y en a une dix-septième, celle des Galates, qui est postérieure à Éphore.

LIVRE. XVI, CH. II.

II, 46 Cependant ses fils (d'Hérode) ne furent pas heureux : ils furent mis en accusation ; l'un passa. sa vie dans l'exil, chez les Galates Allobroges, où on lui avait assigné une résidence; les autres, à force de servilité, obtinrent, mais non sans peine, de rentrer dans leur pays, avec attribution à chacun d'une tétrarchie.

LIVRE XVII, CH. III.

III, 6... Métagonium est situé dans la direction de Carthage la neuve (19), sur le rive opposée : Timosthène a donc tort de dire qu'il est en face de Massalie. De Carthage la neuve à Métagonium le trajet est de trois mille stades, et la navigation côtière jusqu'à Massalie de plus de six mille stades.

25. ... Dans le principe, César Auguste avait fait deux provinces consulaires, la Libye et l'Asie en deçà de l'Halys et du Tauros, moins les Galates et les peuples qui passèrent sous la domination d'Amyntas, etc. ; dix provinces prétoriennes : en Europe et dans les îles voisines l'Ibérie dite extérieure, jusqu'au fleuve Bétis, dans la Celtique, la Narbonnaise, troisièmement la Sardaigne avec la Corse, etc.

(01)  Comp. Pline, liv. III, XX, 15, 16, XXI, 17.

(02 Vulg. Mediolanum. Milan. Cf. Plin. III, XXI, 17.

(03Aujourd'hui le Nadisone. Cf.. Méla II, 4,- Pline, III, XXII, 18.

(04  Toute cette contrée forme chez Pline, III, XXII, 18, la dixième région de l'Italie, située le long de l'Adriatique et comprenant la Vénétie. Pline mentionne plusieurs rivières que ne nomme pas Strabon, le Romatin, le grand et le petit Tiliavente, l'Anaxe, l’Alsa et enfin le Natison et le Turre qui baignent Aquilée, colonie à 15 milles de la mer. On est alors, dit-il, au pays des Carnes, voisins des lapodes, et près de là on a le Timave, etc. Cf. Virg. Bucol. VIII, 6; Enéid. I, 244 et s. 

(05  L'Adriatique.

(06)   Les Latins et les Sabins

(07Cf. Hérodote, liv. I, 165-167. V. notre t. II, Historiens.

(08) Les Gaulois : Strabon ne les nomme pas.

(09)  Au lieu de Ligyrisques, lisez Noriques, d'après Strabon lui-même, IV, 9 TÇn NvrikÇn eÞsi kaÜ oß TaurÛskoi, et ibid. 12 : ¤n toÝw TaurÛskoiw toÝw NvrikoÝw . Cf. Plin.III, XXIII, 19. Tauriscis Noreia, et XXIV, 20 : Quondam Taurisci appellati, nunc Norici. D'autre part, comme les Taurins étaient un peuple ligure (Strabon, IV, VI, 6, - supr., 2. p. 161), le géographe peut bien, avoir écrit :kaÜ toçw Taurinoçw d¢ Ligustikoçw kaÜ TaurÛstaw fasÛ.

(10Comp. Arrien, Anab. liv. I, ch. 4.V. notre t. II, Historiens.

(11Le Muhr

(12Le même, selon Müller, que le Carpis d'Hérodote (IV, 49). V. tome II, Extr. d'Hérodote. - C'est le Colapis de Pline, Ill, XXVIII, 25 : Praeterea amnes memorandi, Colapis in Savum (in Noarum?) influens juxta Sisciam, gemino alveo insulam ibi efficit quæ Segestica appellatur. - Le Save étant un affluent du Noare, la divergence des deux opinions est plus apparente que réelle. Quelques géographes ont même pensé que le Noare n'est que la partie inférieure du cours du Save.

(13An de Rome 531, av. J.-C. 223.

(14Sur la Galatie et toutes les contrées voisines, comp. Plin. V, XLI et suiv. et surtout G. Perrot, Exploration archeol. de la Galatie.   

(15)   An.de Rome 512, av. J.-C. 241.

(16 Meineke : fils-de Mènodote et d'Adobogiônis de la race, etc

(17)  Petite ville au nord de Smyrne; Phocée est au nord de Leuces.

(18) « Dont nous avons dit que l'isthme va de la mer Pontique au golfe d'Issus. » Strab. XIV, 1, 1.

(19) Carthago nova, Carthagène.