La vie est sacrée

 

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Les horreurs de la guerre

SAINT AUGUSTIN : Aurelius Augustinus est un des monuments de la littérature latine chrétienne. Né en Numidie ( Algérie) de famille berbère, en cette Afrique du Nord depuis longtemps latinisée, Augustin se convertit au christianisme, devient évêque. De son oeuvre littéraire extrêmement foisonnante, deux titres émergent : Les Confessions, introspection remarquable par sa profondeur et sa sincérité, et La Cité de Dieu, qui affirme la fragilité des civilisations et la vocation surnaturelle de l'humanité.
Si les peuples se persuadent toujours de mener des guerres "justes", peut-on accepter la barbarie qui y trouve libre cours ? Des représentations de vaincus aux mains et aux pieds mutilés sur les reliefs de Ninive, aux flots d'hémoglobine des films de guerre actuels, en passant par la décapitation de prisonniers sur la Colonne trajane, on retrouve toujours la même violence..

Quem morem etiam Caesar (sicut scribit Sallustius nobilitate veritatis historicus) sententia sua quam de coniuratis in Senatu habuit, commemorare non praetermittit : "rapi virgines, pueros, divelli liberos a parentum complexu, matres familiarum pati quae victoribus collibuisset, fana atque domos spoliari, caedem, incendia fieri, postremo armis, cadaveribus, cruore atque luctu omnia repleri." Hic, si fana tacuisset, deorum sedibus solere hostes parcere putaremus. Et haec non ab alienigenis hostibus, sed a Catilina et sociis eius, nobilissimis senatoribus et Romanis civibus, Romana templa metuebant. Sed hi videlicet perditi et patriae parricidae.

SAINT AUGUSTIN, La Cité de Dieu, I, 5

.   vocabulaire

Cette habitude, même César (selon le texte de Salluste, cet historien notoirement fiable) n'a pas omis de la rappeler quand il intervint au Sénat à propos des conjurés :" on enlève les jeunes filles et jeunes garçons, on arrache les enfants aux bras de leurs parents, les mères de famille sont soumises au bon plaisir des vainqueurs, on pille les sanctuaires et les maisons, pour finir, tout est plein d'armes, de cadavres, de sang et de deuil." S'il n'avait pas parlé de sanctuaires, nous aurions pensé que les ennemis épargnaient les demeures des dieux. Or ces avanies, ce n'est pas de la part d'ennemis étrangers, que les temples romains les craignaient, mais de Catilina et de ses comparses, sénateurs et citoyens romains de la plus haute noblesse. En réalité, pourtant, des gens sans foi ni loi, des assassins de leur patrie.

SAINT AUGUSTIN, La Cité de Dieu, I, 5.

Salluste (Sallustius,ii), historien latin contemporain de César. Parmi ses oeuvres on compte la Conjuration de Catilina (De coniuratione Catilinae). Il y expose, dans une perspective moralisatrice et avec un a priori conservateur, la conjuration ourdie par Catilina (Catilina,ae) entre 64 et 62 A.C.N.

Le passage cité de Salluste est le chap 51,9.

Pour un parallèle, on lira la fiche 4,1 du thème La Violence (SÉNÈQUE, Lettres à Luc.,95, 29-31). 

 

a, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
alienigena, ae, f. : venu de l'étranger
arma, orum, n. : les armes
atque, conj. : et, et aussi
cadaver, eris, n. : le cadavre
caedes, is, f. : le meurtre, le massacre
Caesar, aris, m. : César, empereur
Catilina, ae, m. : Catilina
civis, is, m. : le citoyen
collibeo, ere : impersonnel : collibet : il plaît
commemoro, as, are : remettre en mémoire, évoquer
complexus, us, m. : l'action d'embrasser, l'étreinte, le lien affectueux
coniuratus, i, m. : le conjuré
cruor, oris, m. : le sang
de, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de
deus, i, m. : le dieu
divello, is, ere, velli, vulsum : mettre en pièces, arracher
domus, us, f. : la maison
eius, Gén. Sing. de IS-EA-ID : ce, cette, son, sa, de lui, d'elle
et, conj. : et. adv. aussi
etiam, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus
facio, is, ere, feci, factum : faire
familia, ae, f. : la famille, la maisonnée
fanum, i, n. : le temple, le sanctuaire
fio, is, fieri, factus sum : devenir
habeo, es, ere, bui, bitum : avoir, considérer comme
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
hic, adv. : ici
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
historicus, i, m. : l'historien
hostis, is, m. : l'ennemi
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
incendium, ii, n. : l'incendie
liberi, orum, m. pl. : les enfants (fils et filles)
luctus, us, m. : le chagrin, la lamentation, le deuil
mater, tris, f. : la mère
metuo, is, ere, ui, utum : craindre
mos, moris, m. : sing. : la coutume ; pl. : les moeurs
nobilissimus, a, um : superlatif de nobilis, e : noble
nobilitas, atis, f. : la réputation, la noblesse
non, neg. : ne...pas
omnis, e : tout
parco, is, ere, peperci, parsum : épargner
parens, entis, m. : le père ou la mère, le parent, le grand-père
parricida, ae, m. : le parricide
patior, eris, i, passus sum : supporter, souffrir, être victime de, être agressé par
patria, ae, f. : la patrie
patrius, a, um : qui concerne le père, transmis de père en fils
perdo, is, ere, didi, ditum : 1. détruire, ruiner, anéantir 2. perdre (perditus, a, um : perdu, malheureux, excessif, dépravé)
postremo, adv. : enfin
praetermitto, is, ere, misi, missum : omettre, laisser passer
puer, pueri, m. l'enfant, le jeune esclave
puto, as, are : 1. élaguer, émonder, apurer 2. supputer 3. estimer, penser, croire 4. supposer
quae, 4 possibilités : 1. N.F.S. N.F.PL. N.N.PL., ACC. N. PL. du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae
quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien
quem, 4 possibilités : 1. acc. mas. sing. du pronom relatif = que 2. faux relatif = et eum 3. après si, nis, ne num = aliquem : quelque, quelqu'un 4. pronom ou adjectif interrogatif = qui?, que?, quel?
rapio, is, ere, rapui, raptum : 1. emporter 2. ravir, voler, piller 3. se saisir vivement de
repleo, es, ere, evi, etum : remplir
Romanus, a, um : Romain (Romanus, i, m. : le Romain)
Sallustius, ii, m. : Salluste
scribo, is, ere, scripsi, scriptum : 1. tracer, écrire 2. mettre par écrit 3. rédiger 4. inscrire, enrôler
sed, conj. : mais
sedes, is, f. : le siège, la place
senator, oris, m. : le sénateur
senatus, us, m. : le sénat
sententia, ae, f. : l'avis, l'opinion
si, conj. : si
sicut, inv. : comme
socius, a, um : associé, en commun, allié (socius, ii : l'associé, l'allié)
soleo, es, ere, solitus sum : avoir l'habitude de (solitus, a, um : habituel, ordinaire)
spolio, as, are : piller, dépouiller
suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur
taceo, es, ere, cui, citum : se taire
templum, i, n. : le temple
veritas, atis, f. : 1. la vérité, le vrai 2. la réalité
victor, oris, m. : le vainqueur
videlicet, adv. : bien sûr, sans doute (+ prop. inf. : que...)
virgo, ginis, f. : la vierge, la jeune fille non mariée

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