Les flamines

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Création des flamines

TITE-LIVE : : Tite-Live écrivit une Histoire Romaine en 142 livres. Nous ne possédons plus que les livres I-X et XXI-XLV. Pour les autres, nous avons des résumés ou Periochae. Ces résumés sont très inégaux de développement et de précision
XVIII. (1) Dans ce temps-là vivait Numa Pompilius, célèbre par sa justice et par sa piété. Il demeurait à Cures, chez les Sabins. C'était un homme très versé, pour son siècle, dans la connaissance de la morale divine et humaine. (2) C'est à tort qu'à défaut d'autre on lui a donné pour maître Pythagore de Samos. Il est avéré que ce fut sous le règne de Servius Tullius, plus de cent ans après Numa, que Pythagore vint à l'extrémité de l'Italie, dans le voisinage de Métaponte, d'Héraclée et de Crotone, tenir une école de jeunes gens voués au culte de ses théories. (3) Et même en admettant qu'il eût été contemporain de Numa, de quels lieux eût-il attiré des hommes épris de l'amour de s'instruire ? par quelle voie le bruit de son nom était-il arrivé jusque chez les Sabins ? quelle langue l'aidait à communiquer? et comment enfin un homme seul aurait-il pu pénétrer à travers tant de nations, aussi différentes de moeurs que de langage ? (4) Je pense plutôt que Numa puisait en lui même les principes de vertu qui réglaient son âme, et que le complément de son éducation fut moins l'effet de ses études dans les écoles philosophiques étrangères, que de la discipline mâle et rigoureuse des Sabins, la nation la plus austère de l'antiquité.
(5) À ce nom de Numa, et bien que l'élection d'un roi parmi les Sabins dût sembler constituer la prépondérance de ce peuple, personne, parmi les sénateurs romains, n'osa préférer à un tel homme, ni soi, ni tout autre de son parti, sénateur ou citoyen, et tous, sans exception, décernèrent la couronne à Numa Pompilius. (6) Mandé à Rome, il voulut, à l'exemple de Romulus, qui n'avait jeté les fondements de la ville et pris possession de la royauté qu'après avoir consulté les augures, interroger les dieux sur son élection. Un augure, qui dut à cet honneur de conserver à perpétuité ce sacerdoce public, conduisit Numa sur le mont Capitolin. Là, il fit asseoir sur une pierre le nouveau roi, la face tournée au midi, (7) et lui-même, ayant la tête voilée, et dans la main un bâton recourbé, sans noeuds, appelé 'lituus', prit place à sa gauche. Alors, promenant ses regards sur la ville et la campagne, il adressa aux dieux ses prières; il traça en idée des limites imaginaires à l'espace compris centre l'Orient et l'Occident, plaçant la droite au midi et la gauche au nord; (8) puis, aussi loin que sa vue pouvait s'étendre, il désigna, en face de lui, un point imaginaire. Enfin, prenant le 'lituus' dans la main gauche, et étendant la droite sur la tête de Numa, il prononça cette prière : (9) "Grand Jupiter, si la volonté divine est que Numa, dont je touche la tête, règne sur les Romains, apprends-nous cette volonté par des signes non équivoques, dans l'espace que je viens de fixer." (10) Il définit ensuite la nature des auspices qu'il demandait, et lorsqu'ils se furent manifestés, Numa, déclaré roi, quitta le temple. 
XIX. (1) Désormais maître du trône, Numa voulut que la ville naissante, fondée par la violence et par les armes, le fût de nouveau par la justice, par les lois et la sainteté des moeurs : (2) et comme il lui semblait impossible, au milieu de guerres perpétuelles, de faire accepter ce nouvel ordre de choses à des esprits dont le métier des armes avait nourri la férocité, il crut devoir commencer par adoucir cet instinct farouche, en le privant par degrés de son aliment habituel. Dans ce but, il éleva le temple de Janus. Ce temple, construit au bas de l'Argilète, devint le symbole de la paix et de la guerre. Ouvert, il était le signal qui appelait les citoyens aux armes; fermé, il annonçait que la paix régnait entre toutes les nations voisines. (3) Deux fois il a été fermé depuis le règne de Numa, la première, sous le consulat de Titus Manlius, à la fin de la première guerre punique; la seconde, sous César Auguste, lorsque, par un effet de la bonté des dieux, nous vîmes, après la bataille d'Actium, la paix acquise au monde, et sur terre et sur mer.
(4) Quand donc Numa l'eut fermé, quand par des traités et par des alliances il eut consommé l'union entre Rome et les peuples circonvoisins, quand il eut dissipé les inquiétudes sur le retour probable de tout danger extérieur, il redouta l'influence pernicieuse de l'oisiveté sur des hommes que la crainte de l'ennemi et les habitudes de la guerre avaient contenus jusqu'alors. Il pensa d'abord qu'il parviendrait plus aisément à adoucir les moeurs grossières de cette multitude et à dissiper son ignorance, en versant dans les âmes le sentiment profond de la crainte des dieux. (5) Mais ce but ne pouvait être atteint sans une intervention miraculeuse. Numa feignit donc d'avoir des entretiens nocturnes avec la déesse Égérie. Il disait que, pour obéir à ses ordres, il instituait les cérémonies religieuses les plus agréables aux dieux, et un sacerdoce particulier pour chacun d'eux.
(6) Avant tout, il divisa l'année suivant les cours de la lune, en douze mois; mais comme chaque révolution lunaire n'est pas régulièrement de trente jours, et que par conséquent l'année solaire eût été incomplète, il suppléa cette lacune par l'interposition des mois intercalaires, et il les disposa de telle façon que tous les vingt-quatre ans, le soleil se retrouvant au même point d'où il était parti, chaque lacune annuelle était réparée. (7) Il établit aussi les jours fastes et les jours néfastes, car il pressentait déjà l'utilité de suspendre parfois la vie politique. 
TITE-LIVE
[20] Tum sacerdotibus creandis animum adiecit, quamquam ipse plurima sacra obibat, ea maxime quae nunc ad Dialem flaminem pertinent. Sed quia in civitate bellicosa plures Romuli quam Numae similes reges putabat fore iturosque ipsos ad bella, ne sacra regiae vicis desererentur flaminem Iovi adsiduum sacerdotem creavit insignique eum ueste et curuli regia sella adornavit. Huic duos flamines adiecit, Marti unum, alterum Quirino, virginesque Vestae legit, Alba oriundum sacerdotium et genti conditoris haud alienum. His ut adsiduae templi antistites essent stipendium de publico statuit; virginitate aliisque caerimoniis venerabiles ac sanctas fecit. Salios item duodecim Marti Gradiuo legit, tunicaeque pictae insigne dedit et super tunicam aeneum pectori tegumen; caelestiaque arma, quae ancilia appellantur, ferre ac per urbem ire canentes carmina cum tripudiis sollemnique saltatu iussit. Pontificem deinde Numam Marcium Marci filium ex patribus legit eique sacra omnia exscripta exsignataque attribuit, quibus hostiis, quibus diebus, ad quae templa sacra fierent, atque unde in eos sumptus pecunia erogaretur. Cetera quoque omnia publica priuataque sacra pontificis scitis subiecit, ut esset quo consultum plebes veniret, ne quid divini iuris neglegendo patrios ritus peregrinosque adsciscendo turbaretur; nec caelestes modo caerimonias, sed iusta quoque funebria placandosque manes ut idem pontifex edoceret, quaeque prodigia fulminibus alIove quo visu missa susciperentur atque curarentur. Ad ea elicienda ex mentibus divinis Iovi Elicio aram in Aventino dicavit deumque consuluit auguriis, quae suscipienda essent.

   vocabulaire

(1) Il songea ensuite à créer des prêtres, quoiqu'il remplît lui-même la plupart des fonctions qu'exerce aujourd'hui le flamine de Jupiter. (2) Mais il prévoyait que cette cité belliqueuse compterait plus de princes semblables à Romulus qu'à Numa, de princes faisant la guerre et y marchant en personne; et, de peur que les fonctions de roi ne gênassent les fonctions de prêtre, il créa un flamine, avec mission de ne jamais quitter les autels de Jupiter, le revêtit d'insignes augustes, et lui donna la chaise curule pareille à celle des rois. Il lui adjoignit deux autres flamines, l'un consacré à Mars, l'autre à Quirinus. (3) Il fonda ensuite le collège des Vestales, sacerdoce emprunté aux Albains, et qui n'était point étranger à la famille du fondateur de Rome. Il leur assigna un revenu sur l'état, afin de les enchaîner exclusivement et à toujours aux nécessités de leur ministère : le voeu de virginité et d'autres distinctions achevèrent de leur imprimer un caractère vénérable et sacré. (4) Il institua aussi en l'honneur de Mars Gradivus douze prêtres, sous le nom de saliens; il leur donna pour insignes la tunique brodée, recouverte, sur la poitrine, d'une cuirasse d'airain; leurs fonctions étaient de porter les boucliers sacrés qu'on nomme anciles, et de courir par la ville en chantant des vers et en exécutant des danses et des mouvements de corps particulièrement affectés à cette solennité. (5) Il nomma grand pontife Numa Marcius, fils de Marcus, sénateur; il lui confia la surveillance de tout ce qui tenait à la religion. Par des règlements consignés dans des registres spéciaux, il lui conféra la prérogative de diriger les cérémonies religieuses, de déterminer la nature des victimes, à quels jours et dans quels temples elles seraient immolées, quels fonds subviendraient à toutes ces dépenses, (6) et enfin, la juridiction sur tous les sacrifices célébrés soit publiquement, soit dans l'intérieur des familles. Ainsi, le peuple savait où venir puiser des lumières, et la religion ne courait pas le risque d'être offensée par l'oubli des rites nationaux et l'introduction des rites étrangers. (7) Le grand pontife ne réglait pas seulement les sacrifices aux dieux du ciel, mais encore les sacrifices aux dieux mânes, et les cérémonies funéraires, et il apprenait aussi à distinguer, parmi les prodiges annoncés par la foudre et d'autres phénomènes, ceux qui demandaient une expiation. Pour obtenir des dieux la connaissance de ces secrets, Numa dédia, sur le mont Aventin, un autel à Jupiter Elicius, et consulta le dieu par la voie des augures, sur les prodiges qui étaient dignes d'attention.

Tite-Live, I, 20

En second lieu, aux deux prêtres de Jupiter et de Mars, il en ajouta un troisième pour Romulus, et l’appela flamine Quirinal. Les anciens prêtres avaient déjà le nom de flamines, à cause des bonnets qu’ils portaient, et que les Grecs appellent pilamines ; les mots grecs étaient alors beaucoup plus communs dans la langue latine qu’ils ne le sont aujourd’hui. 
Plutarque, Vie de Numa
9. On attribue encore à Numa la fondation du principal collège des prêtres qu’on appelle pontifes ; il fut lui-même, dit-on, le premier de ces prêtres. Il leur donna le nom de pontifes, parce que, selon les uns, ils servent les dieux tout puissants, maîtres de toutes choses, et que le mot puissant s’exprime en latin par potens. D’autres veulent que ce nom soit pris de l’expression conditionnelle, s’il est possible ; en ce que le législateur ne prescrivait aux prêtres que les sacrifices qu’il leur était possible de faire, et ne les rendait pas responsables des obstacles légitimes qui les en empêchaient. La plupart des auteurs préfèrent une étymologie que je trouve ridicule. Le nom de pontifes, disent-ils, vient tout simplement des sacrifices que ces prêtres font sur les ponts, et qui sont les plus anciens comme les plus saints de tous. Ils le dérivent donc du mot pons, qui, en latin, signifie pont. Ils ajoutent que le soin d’entretenir et de réparer les ponts n’est pas moins du ministère de ces prêtres, que leurs cérémonies les plus immuables et leurs sacrifices les plus solennels. C’est même chez eux un point de religion de croire qu’on ne peut, sans se rendre coupable d’un sacrilège, rompre leur pont de bois, qui fut fait, à ce qu’on prétend, sans aucune ferrure, et lié seulement avec des coins de bois, comme un oracle l’avait ordonné. Le pont de pierre, qu’on voit aujourd’hui à la place, n’a été construit que longtemps après, sous la questure d’Émilius. On dit même que le pont de bois est postérieur à Numa, et qu’il ne fut bâti que sous Ancus Marcius, petit-fils de ce prince. Le souverain pontife remplit les fonctions d’interprète et de devin, ou plutôt d’hiérophante : non seulement il préside à tous les sacrifices publics, mais encore il veille à ceux qui se font en particulier ; il prend garde qu’on n’y transgresse les cérémonies prescrites, et il enseigne ce que chacun doit faire pour honorer ou apaiser les dieux.
Il a aussi l’inspection sur les vierges sacrées qu’on appelle vestales. C’est à Numa qu’on rapporte leur institution, ainsi que la consécration du feu sacré qu’elles entretiennent, 1’établissemeut du culte et de toutes les cérémonies qu’elles observent. Ce prince confia ces fonctions aux vestales, soit qu’il crût que la substance pure et incorruptible du feu ne devait être confiée qu’à des vierges chastes, exemptes de toutes souillures ; soit qu’il vît dans le feu, qui est infécond de sa nature, un rapport sensible avec la virginité. En effet, dans les divers lieux de la Grèce où l’on entretient ce feu perpétuel, la garde en est donnée non à des vierges, mais à des veuves qui ne sont plus en âge de se remarier. Ce feu vient-il à s’éteindre par quelque accident, comme la lampe sacrée s’éteignit à Athènes, sous la tyrannie d’Aristion ; à Delphes, lorsque le temple fut brûlé par les Mèdes ; à Rome, pendant la guerre de Mithridate, et dans la guerre civile, où le temple fut consumé avec l’autel ; alors il n’est pas permis de le rallumer avec un feu ordinaire. On s’en procure un tout nouveau, en tirant du soleil une flamme pure et sans aucun mélange. On emploie, à cet effet, des vases d’airain concaves, taillés en triangles rectangles, dont toutes les lignes, tirées de la circonférence, aboutissent à un même centre. Ces vases sont exposés au soleil, dont les rayons, réfléchis de tous les points vers ce centre commun, subtilisent l’air et le divisent : ils acquièrent par la réflexion la nature et l’activité du feu, et embrasent promptement les matières sèches et légères qu’on leur présente. Selon certains auteurs, l’emploi de ces vierges sacrées se borne à la garde du feu perpétuel ; mais quelques-uns assurent que d’autres objets saints, connus d’elles seules, sont encore confiés à leurs soins. Nous rapporterons, dans la vie de Camille, tout ce qu’il est permis d’en savoir et d’en dire.
10.
Numa, dit-on, ne consacra d’abord que les deux vestales Gégania et Vérania ; et ensuite deux autres, Canuléia et Tarpéia. Servius en ajouta encore deux, et elles sont fixées à ce nombre de six. Numa leur prescrivit de garder la chasteté pendant trente ans. Les dix premières années, elles apprennent ce qu’elles doivent faire ; les dix suivantes, elles pratiquent ce qu’elles ont appris ; elles dix dernières, elles instruisent les novices, Ce temps expiré, elles sont libres de se marier et d’embrasser un autre genre de vie, en quittant le sacerdoce. Mais il en est très peu, à ce qu’on assure, qui profitent de cette liberté ; et celles qui l’ont fait, loin d’avoir eu lieu de s’en applaudir, ont passé dans la tristesse et le repentir le reste de leur vie. Leur exemple a inspiré aux autres une crainte religieuse, et elles ont préféré au mariage une virginité perpétuelle. Il est vrai que Numa leur a accordé de grandes prérogatives ; elles peuvent tester du vivant même de leur père, et, comme les femmes qui ont trois enfants, disposer de tout leur bien sans l’intervention d’un curateur. Quand elles sortent en public, elles sont précédées de licteurs ; et si elles rencontrent dans les rues un criminel qu’on mène au supplice, il est mis en liberté ; mais il faut que la vestale jure que cette rencontre est fortuite, et n’a pas été ménagée à des-sein. Un homme qui passerait sous leur litière quand on les porte serait puni de mort. Mais lorsqu’elles ont fait quelque faute, le grand pontife les frappe avec des verges ; quelquefois, couvertes d’un simple voile, elles sont châtiées par lui dans un lieu obscur et retiré. Une vestale qui a violé son voeu de virginité est enterrée vivante près de la porte Colline. Il y a dans cet endroit, en dedans de la ville, un tertre d’une assez longue étendue, que les Latins appellent en leur langue une levée. On y prépare un petit caveau dans lequel on descend par une ouverture pratiquée à la surface du terrain, et où l’on dresse un lit ; on y met une lampe allumée, et une petite provision des choses les plus nécessaires à la vie ; du pain, de l’eau, un pot de lait et un peu d’huile ; car ils croiraient offenser la religion, que de forcer à mourir de faim une personne qu’ils ont consacrée par les cérémonies les plus augustes. Celle qui a été condamnée à ce supplice est mise dans une litière qu’on ferme exactement, et qu’on serre avec des courroies de manière qu’on ne puisse pas même entendre sa voix, et on la porte ainsi à travers la place publique. À l’approche de la litière, tout le monde se range, et la suit d’un air morne et dans un profond silence. Il n’est point de spectacle plus effrayant, ni de jour plus lugubre pour Rome. Lorsque la litière est arrivée au lieu du supplice, les licteurs délient les courroies. Avant de terminer cette fatale exécution, le grand pontife fait des prières secrètes, et lève les mains au ciel. Il tire ensuite de la litière la coupable, qui est couverte d’un voile, la met sur l’échelle par où l’on descend dans le caveau, et s’en retourne aussitôt avec les autres prêtres. Dès qu’elle est descendue, on retire l’échelle, et l’on referme l’ouverture en y jetant de la terre jusqu’à ce que le terrain soit parfaitement uni. C’est ainsi qu’on punit les vestales qui ont violé le voeu sacré de leur virginité.
11.
Numa fit, dit-on, construire le temple de Vesta pour y garder le feu perpétuel, et il lui donna la forme ronde, afin d’imiter, non la figure de la terre, comme si elle désignait Vesta, mais celle de l’univers, dont le milieu, suivant les pythagoriciens, est occupé par le feu, qu’ils appellent Vesta et l’Unité. Pour la terre, ils ne la croient pas immobile, ni placée au centre des révolutions du monde ; ils supposent qu’elle décrit un cercle autour du feu, et ne la comptent pas pour un des premiers et principaux éléments dont le monde est composé. Platon lui-même, dans sa vieillesse, adopta cette opinion ; il crut que la terre n’occupait pas le centre du monde, et qu’elle laissait cette place, comme la plus honorable, à un plus noble élément.
12.
Une autre fonction des pontifes consiste à prescrire tout ce qu’il faut observer dans les funérailles. Numa leur avait appris à ne pas se croire souillés par ces cérémonies ; il leur enseigna à honorer d’un culte particulier les dieux des enfers, comme étant ceux qui reçoivent les principales substances dont notre corps est composé ; et surtout la déesse Libitine, qui préside à tout ce qui regarde les morts, soit qu’on la confonde avec Proserpine, ou plutôt qu’elle soit la même que Vénus, comme le pensent les plus savants des Romains, qui rapportent, avec assez de raison, à une même divinité, la naissance et la mort des hommes. Il régla aussi la durée du deuil, suivant l’âge des personnes pour qui on le portait. Il le défendit pour un enfant au-dessous de trois ans ; depuis cet âge, jusqu’à celui de dix, il le fixa à autant de mois qu’on aurait vécu d’années. Mais le plus long deuil était de dix mois ; on ne le portait pour personne au delà de ce terme, à quelque âge que l’on fût mort : c’est le temps que les veuves le portent pour leurs maris ; il avait ordonné que la femme qui se remarierait avant ce terme sacrifierait une vache pleine.
Entre plusieurs autres collèges de prêtres établis par Numa, je n’en citerai que deux, celui des saliens et celui des féciaux, parce qu’ils prouvent le plus la piété de ce prince. Les féciaux me paraissent être les mêmes que les conservateurs de la paix chez les Grecs. Leur nom est tiré de leurs fonctions : elles consistent à terminer tous les différends, et à ne permettre de recourir aux armes que lorsqu’on a perdu tout espoir de conciliation ; car les Grecs ne donnent proprement le nom de paix qu’à l’accord que deux partis font entre eux par la voie de la raison, et non par celle de la force. Les féciaux des Romains allaient plusieurs fois eux-mêmes trouver les peuples qui avaient fait quelque offense à la république, et les invitaient à la réparer. S’ils n’en obtenaient pas la réparation, ils prenaient les dieux à témoin, et leur demandaient que, si leurs réclamations n’étaient pas justes, ils fissent retomber sur eux et sur leur patrie les imprécations qu’ils allaient prononcer ; après quoi ils faisaient leur déclaration de guerre. Quand les féciaux s’opposaient à une expédition que les Romains voulaient entreprendre, ou seulement s’ils n’y consentaient pas, il n’était permis ni aux soldats ni au roi même de prendre les armes ; il fallait d’abord, pour qu’une guerre fût juste, que ces prêtres eussent autorisé le prince à la faire ; il pouvait délibérer ensuite sur les moyens d’exécution. On prétend que la prise et l’incendie de Rome par les Gaulois n’eurent d’autre cause que le mépris qu’on avait fait de cette coutume si sainte et si respectable. Ces Barbares assiégeaient Clusium ; les Romains envoyèrent dans leur camp, en qualité d’ambassadeur, Fabius Ambustus, pour négocier la levée du siège. Fabius, ayant reçu une réponse peu favorable, crut son ambassade finie ; et, avec la témérité d’un jeune homme, prenant les armes pour les Clusiens, il provoqua à un combat singulier le plus vaillant des Barbares. Il le vainquit, le tua et le dépouilla de ses armes. Les Gaulois l’ayant reconnu, envoyèrent à Rome un héraut, pour accuser Fabius d’avoir, au mépris des traités et de la foi jurée, combattu contre eux sans leur avoir déclaré la guerre. Les féciaux furent d’avis que le sénat livrât Fabius aux Gaulois ; mais il eut recours au peuple, dont la décision lui fut favorable et l’arracha au supplice. Les Gaulois ne tardèrent pas à marcher contre Rome ; ils prirent la ville, la saccagèrent et la livrèrent aux flammes, excepté le Capitole. Mais je raconterai cet événement plus au long dans la vie de Camille.
13.
Voici à quelle occasion il institua les prêtres saliens. La huitième année de son règne, une maladie pestilentielle, après avoir ravagé l’Italie, vint fondre sur Rome. Tout le monde était dans la consternation, lorsque tout à coup il tomba du ciel, entre les mains de Numa, un bouclier d’airain : il s’empressa de débiter sur un tel prodige des choses merveilleuses, qu’il disait tenir de la nymphe Égérie et des Muses : elles lui avaient dit que ce bouclier était envoyé du ciel pour le salut de la ville ; qu’il fallait le garder avec soin, et en faire onze parfaitement semblables à celui-là, pour la forme et pour la grandeur, afin que ceux qui voudraient l’enlever ne pussent reconnaître le véritable. Il ajouta que le lieu où il était tombé, avec les prairies qui l’environnaient, devait être dédié aux Muses ; et la source qui arrosait cette campagne, consacrée aux vestales, qui chaque jour iraient y puiser de l’eau pour arroser et purifier leur temple. La cessation subite de la maladie fit ajouter foi à ses discours. Il manda sur-le-champ les plus habiles ouvriers, et leur proposa de travailler à l’envi, pour faire des boucliers entièrement semblables à celui qu’il leur montrait. Ils désespérèrent tous d’y réussir, excepté Mamurius Véturius, un des ouvriers les plus intelligents, qui imita si bien la forme et le contour du bouclier, et fit les onze si semblables, que Numa lui-même ne put les distinguer du premier. Il établit donc, pour les garder et pour en avoir soin, les prêtres saliens, dont le nom ne vient pas, comme quelques auteurs l’ont imaginé, d’un Salius de Samothrace ou de Mantinée, lequel inventa une danse armée ; mais plutôt de la danse même qu’ils font en sautant, lorsqu’au mois de mars ils portent en procession ces boucliers sacrés dans les rues de Rome, et que, vêtus d’une tunique de pourpre, la tête couverte d’un casque d’airain, ceints de larges baudriers du même métal, ils frappent sur leurs boucliers avec de courtes épées. Leur danse consiste surtout dans les mouvements et les pas qu’ils font avec beaucoup de grâce, dans les tours et les retours rapides et cadencés qu’ils exécutent avec autant de force que d’agilité. Ces boucliers sont appelés ancilia, à cause de leur forme. Ce n’est ni un rond parfait, ni un demi-rond, comme les boucliers ordinaires ; ils forment un contour tortueux, dont les extrémités recourbées, se rejoignant par le haut dans leur épaisseur, forment une de ces figures courbes et échancrées que les Grecs appellent ancylon. Peut-être aussi ce nom leur vient-il du coude, autour duquel on les porte. Ce sont les étymologies qu’en donne Juba, qui veut absolument dériver ce nom de la langue grecque. Il pourrait se faire aussi qu’on le leur eût donné, ou parce que le premier bouclier était descendu d’en haut, ou parce qu’il procura la guérison des maladies ; peut-être pour avoir fait cesser la sécheresse ; ou enfin pour avoir détourné les maux dont on était menacé. C’est pour cette dernière cause que les Dioscures ont été appelés anaces par les Athéniens. Voilà ce qu’on peut dire, si l’on veut absolument que ce mot vienne de la langue grecque. Mamurius eut, dit-on, pour récompense de son habileté, l’honneur d’être nommé dans le cantique que les saliens chantent pendant leur danse armée. D’autres prétendent que, dans cet hymne, Mamurius Véturius n’est pas le nom d’un ouvrier, et que ces deux mots signifient ancienne mémoire.
14.
Après avoir réglé tout ce qui regardait les collèges des prêtres, Numa bâtit près du temple de Vesta un palais appelé Regia, maison du roi. Il l’habitait ordinairement, et s’y occupait à faire des sacrifices, ou à instruire les prêtres, et à s’entretenir avec eux de tout ce qui avait rapport à la religion. Il avait sur le mont Quirinal une autre habitation dont on montre encore la place. Les cérémonies publiques et les processions des prêtres étaient toujours précédées de hérauts qui parcouraient les rues, et criaient au peuple de faire silence et de cesser tout travail. Les pythagoriciens ne veulent pas qu’on adore et qu’on prie les dieux avec légèreté ; ils prescrivent de sortir de sa maison dans ce dessein, et après s’y être bien préparé. Numa pensait de même que, dans ce qui regarde le culte des dieux, les citoyens ne devaient rien faire négligemment et par manière d’acquit ; que, laissant toute autre occupation, pour appliquer uniquement leur esprit à celle-là, comme à l’action la plus importante de la religion, ils devaient suspendre ces bruits, ces cris inséparables des travaux mercenaires, et laisser les rues libres pendant tout le temps de la cérémonie. Les Romains conservent encore les traces de cet usage : lorsque le consul prend les augures ou fait un sacrifice, on crie à haute voix, Hoc age ; c’est-à-dire, « Fais ceci » : on avertit par là les assistants de se recueillir et d’être attentifs à ce qui se fait aux préceptes des pythagoriciens. Ces philosophes défendent de s’asseoir sur le boisseau, d’attiser le feu avec un poignard, et de regarder derrière soi quand on part pour un voyage. Ils prescrivent de sacrifier aux dieux célestes en nombre pair, et aux dieux infernaux en nombre impair : symboles dont ils cachent au peuple le véritable sens. Les institutions de Numa contenaient aussi un sens caché. Il avait défendu, par exemple, d’offrir des libations aux dieux avec le vin d’une vigne qui n’aurait pas été taillée, et de faire aucun sacrifice sans farine ; il avait ordonné de tourner en rond en adorant les dieux, et de s’asseoir après les avoir adorés. Les deux premières défenses semblent avoir pour but d’inviter à l’agriculture, qui, selon eux, fait partie de la religion. Le précepte de tourner en adorant les dieux avait, dit-on, pour objet d’imiter le mouvement de l’univers : mais je croirais plutôt que, comme les temples regardaient l’orient, et que ceux qui y entraient avaient le dos tourné au soleil, ils étaient obligés de se tourner pour saluer cet astre ; et ils se remettaient ensuite en présence du dieu. Dans ces deux mouvements, ils faisaient un tour entier, pendant lequel ils achevaient leur prière. Ou bien ce changement de situation n’aurait-il pas quelque rapport aux roues égyptiennes ? ne signifierait-il pas qu’il n’y a rien de stable dans les choses sublunaires ; et que, de quelque manière que Dieu tourne et agite notre vie, nous devons nous y soumettre, et être contents de tout ? L’usage de s’asseoir après avoir adoré était, dit-on, un heureux présage que les prières avaient été exaucées, et que les biens qu’on espérait des dieux seraient durables. On dit encore que le repos distingue et sépare nos actions ; ainsi, après avoir terminé une première action, ils s’asseyaient devant les dieux pour en commencer une nouvelle. Cela peut se rapporter aussi au désir qu’avait le législateur d’accoutumer les citoyens, comme nous l’avons déjà dit, à ne pas prier les dieux lorsqu’ils étaient occupés d’autre chose, et comme en courant, mais quand ils en avaient tout le temps et qu’ils étaient libres de toute autre affaire. 

Plutarque, Vie de Numa

ac, conj. : et, et aussi
ad
, prép. : + Acc. : vers, à, près de adiicio, is, ere, ieci, iectum : 1. jeter vers 2. ajouter à
adorno, as, are : orner, embellir
adscisco, is, ere, iui, itum : s'associer
adsiduus, a, um : assidu
aeneus, a, um : d'airain, de bronze
albus, a, um : blanc
alienus, a, um : 1. d'autrui, étranger 2. éloigné, déplacé, désavantageux
alius, a, ud : autre, un autre
alter, era, erum : autre de deux
ancilia, ium, n. : le bouclier sacré (tombé du ciel sous le règne de Numa : il en fit faire onze semblables qui furent confiés à la garde des prêtres Saliens)
animus, i, m. : le coeur, la sympathie, le courage, l'esprit+
antistes, stitis, m. : le chef, le prêtre, la prêtresse, le maître
appello, as, are : 1 - aborder qqn, adresser la parole à, engager à. - 2 - invoquer comme appui, comme témoin; se pourvoir, faire appel (t. de droit). - 3 - sommer, réclamer, engager, solliciter; citer en justice, attaquer en justice. - 4 - nommer, déclarer, citer, proclamer. - 5 - prononcer.
ara, ae, f. : l'autel
arma, orum, n. : les armes
atque, conj. : et, et aussi
attribuo, is, ere, tribui, tributum : attribuer
Auentinum, i, n. : Aventin
augurium, i, n. : l'augure, la prédiction
bellicosus, a, um : guerrier, belliqueux
bellum, i, n. : la guerre
caelestis, e : céleste, du ciel
caerimonia, ae, f. : la vénération, le culte
cano, is, ere, cecini, cantum : 1. chanter, résonner, retentir 2. prédire, prophétiser 3. jouer d'un instrument de musique
carmen, minis, n. : - a - le chant (vocal ou instrumental). - b - le vers, le poème, la partie d'un poème, la poésie, la poésie lyrique, le chant. - c - la prédiction. - d - les paroles magiques, l'enchantement, le charme. - e - la formule (religieuse ou judiciaire), la sentence, la maxime, l'article (d'une loi).
ceteri, ae, a : pl. tous les autres
ciuitas, atis, f. : 1 - la qualité de citoyen, la condition de citoyen, l'état de citoyen, le droit de cité. - 2 - la réunion de citoyens, la ville, la cité, la nation, l'Etat.
conditor, oris, m. : le fondateur
consulo, is, ere, sului, sultum : 1. délibérer, prendre des mesures, avoir soin de, veiller à 2. consulter
consultum, i, n. : le décret ; senatus - : le sénatus-consulte
creo, as, are : 1. créer, engendrer, produire 2. nommer un magistrat
cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que
curo, as, are : se charger de, prendre soin de (curatus, a, um : bien soigné)
curulis, e : curule : curule (curulis, is : la chaise curule)
de, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de
deinde, adv. : ensuite
desero, is, ere, ui, desertum : tr. - a - abandonner, laisser à l'abandon, délaisser, se séparer de, déserter. - b - négliger, faire peu de cas de.
deus, i, m. : le dieu
dialis, e : d'un jour, de l'air, aérien - Dialis, e : de Jupiter
dico, as, are : dédier, consacrer, inaugurer
dies, ei, m. et f. : le jour
diuinus, a, um : 1 - divinus, a, um : - a - divin, de Dieu, des dieux; divin, auguste (en parl. des Césars). - b - plein de l'inspiration divine, qui devine, qui prédit, inspiré, prophétique. - c - divin, extraordinaire, merveilleux, excellent.
do, das, dare, dedi, datum : donner
duo, ae, o : deux
duodecim, inv. : douze
ea, 1. ablatif féminin singulier, nominatif ou accusatif neutres pluriels de is, ea, id (ce, cette, le, la...) 2. adv. : par cet endroit
edoceo, es, ere, cui, doctum : enseigner, former complètement
ei, datif singulier ou nominatif masculin pluriel de is, ea, id : lui, à celui-ci, ce,...
elicio, is, ere, cui, citum : - tr. - 1 - attirer dehors, faire sortir de, tirer de. - 2 - tirer exciter, provoquer, faire naître. - 3 - évoquer, faire apparaître (des esprits). - 4 - décider à sortir, amener (en faisant sortir) à, faire venir, engager à.
eo, is, ire, iui, itum : aller
eos, acc. m. pl. de is, ea, id : les, ceux-ci, ces
erogo, as, are : 1. payer, prélever de l'argent 2. fléchir
et, conj. : et. adv. aussi
eum, ACC M SING. de is, ea, id : il, lui, elle, celui-ci...
ex, prép. : + Abl. : hors de, de
exscribo, is, ere, scripsi, scriptum : transcrire
exsigno, as, are : prendre note, noter
facio, is, ere, feci, factum : faire
fero, fers, ferre, tuli, latum : porter, supporter, rapporter
filius, ii, m. : le fils
fio, is, fieri, factus sum : devenir
flamen, inis, m. : le flamine (prêtre d'un dieu particulier)
fore, infinitif futur de esse)
fulmen, inis, n. : - 1 - la foudre, le feu du ciel, le tonnerre. - 2 - l'éclair, la vive lueur. - 3 - la foudre (au fig.); la violence, l'impétuosité. - 4 - le coup de foudre, le malheur inattendu, la catastrophe.
funebris, e : funèbre, mortel, pernicieux
gens, gentis, f. : la tribu, la famille, le peuple
Gradiuus, i, m. : Gradivus
haud, inv. : vraiment pas, pas du tout
hic, adv. : ici
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
hostia, ae, f. : la victime (être vivant offert en sacrifice aux dieux)
idem, eadem, idem : le (la) même
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
insignis, e : remarquable, extraordinaire (insigne,is, n. : la marque, le signe, l'insigne, la décoration)
ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même
item, inv. : de même
iubeo, es, ere, iussi, iussum : 1. inviter à, engager à 2. ordonner
Iuppiter, Iouis, m. : Jupiter
ius, iuris, n. : le droit, la justice
iustus, a, um : juste, équitable, raisonnable
lego, is, ere, legi, lectum : cueillir, choisir, lire (lectus, a, um : choisi, d'élite)
manes, ium, m. : les mânes, les esprits des morts
Marcius, i, m. : Marcius
Marcus, i, m. : Marcus
Mars, Martis, m. : Mars
maxime, adv. : surtout
mens, mentis, f. : 1 - le principe immatériel, l'esprit, l'âme. - 2 - le principe pensant, l'esprit,l' intelligence, la raison, la sagesse, le goût. - 3 - les dispositions d'esprit, le caractère, les sentiments. - 4 - le courage. - 5 - la pensée, l'imagination, l'idée, la mémoire. - 6 - le courage. - 7 - l'idée, le projet, l'intention, la volonté, le dessein. - 8 - la Raison (déesse).
mitto, is, ere, misi, missum : I. 1. envoyer 2. dédier 3. émettre 4. jeter, lancer II. laisser aller, congédier
modo, adv. : seulement ; naguère, il y a peu (modo... modo... tantôt... tantôt...)
ne, 1. adv. : ... quidem : pas même, ne (défense) ; 2. conj. + subj. : que (verbes de crainte et d'empêchement), pour que ne pas, de ne pas (verbes de volonté) 3. adv. d'affirmation : assurément 4. interrogatif : est-ce que, si
nec, adv. : et...ne...pas
neglego, is, ere, lexi, lectum : 1 - ne pas faire attention à, ne pas s'occuper de, négliger, dédaigner, omettre. - 2 - ne pas s’inquiéter de, ne pas se soucier de, ne faire aucun cas de.
Numa, ae, m. : Numa
nunc, adv. : maintenant
obeo, is, ire, ii, itum :1 - aller au devant de, aller autour de, aller vers. - 2 - s'en aller, périr, mourir. - 3 - se coucher (astre). - 4 - s’approcher de, atteindre, parcourir, visiter. - 5 - se charger de, s'acquitter de, exécuter, accomplir, affronter (idée d'aller au devant d'une tâche).
omnis, e : tout
orior, iris, iri, ortus sum : naître, tirer son origine, se lever (soleil)
pater, tris, m. : le père, le magistrat
patrius, a, um : qui concerne le père, transmis de père en fils
pectus, oris, n. : la poitrine, le coeur, l'intelligence
pecunia, ae, f. : 1 - l'avoir en bétail. - 2 - la fortune, les richesses, les biens. - 3 - la monnaie, l'argent, la somme d'argent.
per, prép. : + Acc. : à travers, par
peregrinus, a, um, adj. et n. : étranger
pertineo, is, ere, tinui : - intr. - 1 - aller jusqu'à, s’étendre jusqu’à, arriver, aboutir à. - 2 - tendre à, avoir pour but. - 3 - concerner, avoir rapport à, être relatif à, s'appliquer à, regarder, toucher, intéresser. - 4 - tenir à (par des liens de famille). - 5 - appartenir à, être la propriété de. - ad aliquem pertinet + prop. inf. : il importe à qqn que
pingo, is, ere, pinxi, pictum : peindre
placo, as, are : 1 - chercher à être agréable, tâcher de rendre favorable. - 2 - apaiser, calmer, adoucir, fléchir, réconcilier, satisfaire.
plebes, ei, f. : la plèbe
plebs, plebis, f. : - 1 - la plèbe, la classe du peuple, les plébéiens. - 2 - le peuple, la populace, la foule, la multitude.
plures, plura : pl. plus de, plus nombreux
plurimi, ae, a : pl. superlatif de multi - très nombreux
pontifex, icis, m. : le pontife
priuo, as, are : priver de + abl. (priuatus, a, um : particulier) (priuatus, i, m. : le simple particulier)
prodigium, ii, n. : le prodige, le miracle, le fléau, le monstre
publicus, a, um : public
puto, as, are : 1. élaguer, émonder, apurer 2. supputer 3. estimer, penser, croire 4. supposer
quae, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae
quaeque
, NFS ou NFPL ou NNPL ou ACCNPL de quisque : chaque, chacun
quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien
quamquam, + indicatif : quoique, bien que; + subj. potentiel : quoiqu'ils puissent; + subj. de concession : à quelque degré que
quia, conj. : parce que
quibus, 1. datif ou ablatif pluriel du relatif 2. Idem de l'interrogatif 3. faux relatif = et eis 4. après si, nisi, ne, num = aliquibus
quid
, 1. Interrogatif neutre de quis : quelle chose?, que?, quoi?. 2. eh quoi! 3. pourquoi? 4. après si, nisi, ne num = aliquid
Quirinus, i
, m. : Quirinus (Romulus)
quo, 1. Abl. M. ou N. du pronom relatif. 2. Abl. M. ou N. du pronom ou de l'adjectif interrogatif. 3. Faux relatif = et eo. 4. Après si, nisi, ne, num = aliquo. 5. Adv. =où ? (avec changement de lieu) 6. suivi d'un comparatif = d'autant 7. conj. : pour que par là
quoque, adv. : aussi
regia, ae, f. : la résidence royale, le palais
regius, a, um : royal
rex, regis, m. : le roi (Rex, Regis : Rex)
ritus, us, m. : le rite, l'usage, la cérémonie
Romulus, i, m. : Romulus
sacerdos, dotis, m ou f. : - a - le prêtre, la prêtresse. - b - au fig. le ministre de.
sacerdotium, i, n. : sacerdoce
sacrum, i, n. : la cérémonie, le sacrifice, le temple
Salius, ii, m. : le prêtre de Mars, le Salien
saltatus, us, m. : la danse religieuse
sanctus, a, um : 1. sacré, inviolable 2. saint, vénérable, certueux
scitum, i, n. : le décret
sed, conj. : mais
sella, ae, f. : la chaise
similis, e : semblable
sollemnis, e : qui revient tous les ans, consacré, habituel
statuo, is, ere, statui, statutum : 1.. établir, poser, placer 2. être d'avis, juger 3. décider
stipendium, ii, n. : l'impôt, le tribut, la contribution, la solde, la campagne militaire (la solde se payait en bloc par campagne), le tribut, le service. - mereri stipendia : faire campagne, servir (dans l'armée). - stipendia facere (merere) : être soldat, servir. - stipendium numerare : payer la solde.
subiicio, is, ere, ieci, iectum : jeter, mettre sous, placer sous, soumettre, assujettir
sum, es, esse, fui : être
sumptus, us, m. : la dépense, les frais
super, prép. : + Abl. : au dessus de, au sujet de ; adv. : au-dessus, par dessus, du reste
suscipio, is, ere, cepi, ceptum : 1. prendre par-dessous, soutenir, soulever, engendrer, accueillir 2. prendre sur soi, assumer, subir
tegumen, inis, n. : - 1 - ce qui sert à couvrir, ce qui sert à protéger : l'enveloppe (naturelle ou artificielle), la pellicule, la peau (des fruits); la peau, le cuir, la dépouille (des animaux); la coquille (d'oeuf); le vêtement, l'habillement, l'habit, la coiffure; l'arme défensive, le bouclier, la cuirasse, l'armure, le casque; le toit, la maison, l'habitation, la demeure; l'enduit,le revêtement (d'un mur). - 2 - la protection, la défense. - 3 - la surface.
templum, i, n. : 1 - l'espace tracé par le bâton de l'augure (au ciel et sur terre). - 2 - le lieu d'observation, le cercle d'observation. - 3 - l'espace libre, le vaste espace, espace. - 4 - le terrain consacré (même sans édifice); le temple; le sanctuaire. - 5 - l'asile (d'une divinité, en parl. d'un bois sacré). - 6 - tout endroit consacré : la tribune aux harangues, la curie, le tribunal. - 7 - Vitr. la traverse (d'un toit), la solive.
tripudium, i, n. : 1 - la danse (religieuse ou guerrière), la danse (à trois temps). - 2 - le saut, le bond. - 3 - l'augure favorable.
tum, adv. : alors
tunica, ae, f. : la tunique
turbo, as, are : troubler
uenerabilis, e : vénérable, respectable
uenio, is, ire, ueni, uentum : venir
uestis, is, f. : le vêtement
uicis, gén, acc. uicem : le tour, le retour
uicus, i, m. : le quartier, le village
uirginitas, atis, f. : la virginité
uirgo, ginis, f. : la vierge, la jeune fille non mariée
uisus, us, m. : la vue
unde, adv. : d'où?
unus, a, um : un seul, un
urbs, urbis, f. : la ville
ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
Vesta, ae, f. : Vesta

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