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RUFUS D'ÉPHÈSE.

Sur LE SATYRIASIS ET SUR LA GONORRHÉE.

Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

RUFUS D'ÉPHÈSE.

Sur LE SATYRIASIS ET SUR LA GONORRHÉE.

 

Il y avait un homme dont le pénis était pris de palpitation ; …………. cela semblait être le même phénomène ………….. que celui qui arrive quelquefois aux lèvres, aux paupières, aux mains, aux pieds et aux doigts. Les médecins ont trouvé ……….. qu'on peut tirer beaucoup de signes pronostics de ce qui arrive dans ce phénomène. Il est probable ………… que la palpitation a une valeur séméiologique plus grande, quand elle survient dans l'état de plénitude, que lorsque le corps s'est refroidi; elle indique, en effet, un affaiblissement de la perspiration normale; il est donc naturel qu'elle précède la misanthropie, la paraplégie, la mélancolie. Dans les fièvres aiguës, la palpitation, soit de l'hypocondre, soit dès muscles, soit des nerfs, présage du délire ; ce n'est pas non plus un signe favorable que l'orifice de l'estomac ou l'utérus soient pris de palpitation; en effet, quand c'est l'orifice de l'estomac, les malades sont sujets à des défaillances, à des angoisses inexprimables; quand c'est l'utérus, les femmes sont tourmentées par des accès d'hystérie; il est également funeste que le cœur, en dehors de son mouvement naturel, soit pris de palpitation, sans qu'il y ait eu crainte, frayeur subite ou colère, et que la palpitation se mêle au pouls pour les artères; car ces phénomènes indiquent quelque chose de mauvais. Du reste, je décrirai ailleurs toutes les espèces de palpitations, leur origine et leur signification par rapport au pronostic; quant à mon homme, son pénis était pris d'un battement continuel et violent, qui était surtout prononcé à la couronne du gland, partie la plus musculeuse de tout le membre viril; la palpitation était accompagnée de souffrances ; il en résultait une excitation aux plaisirs vénériens et l'érection du pénis ; quand la maladie s'étendait, elle envahissait le pénis, comme si cet organe se gonflait; la douleur se répandait aussi jusqu'à la racine du pénis et au périnée. Il était également pénible à cet individu de se livrer au coït et de s'en abstenir : en effet, le coït le rendait très licencieux, et l'abstention excitait en lui des passions déshonnêtes, surtout si, de plus, [il gardait la continence?] pendant un long temps ..... — On constate que le sperme des personnes affectées de satyriasis et de gonorrhée est abondant. Comment donc le sperme arrive-t-il des testicules au pénis? car il me semble que c'est là aussi ce qui embarrassait Hétophile. Une petite veine (veine spermatique), partant de la veine creuse (veine cave), une artère (artère spermatique, voyez notes), partant de l'artère épaisse (aorte), s'implantent sur le testicule; ces vaisseaux, après leur origine, et s'étant un peu éloignés des lombes, descendent à travers le péritoine vers le testicule; un troisième vaisseau creux (canaux déférents), qui n'est ni une artère, ni une veine, car il ne bat pas et ne contient point de sang, commence à l'extrémité du testicule, lui est accolé dans toute sa longueur en se courbant, remonte jusqu'à un certain point à côté de l’artère et de la veine; puis, passant par-dessus, il se tourne vers le périnée, du côté de la racine du pénis, et s'implante sur le canal de l'urètre, là où s'attachent les parastates (prostates). Aussi ce vaisseau me paraît transporter le sperme qui vient des testicules, et être un vaisseau spermatique ; (mais il ne convient pas de l'appeler crémaster, car les testicules ne sont pas suspendus à lui plus qu'à la veine ou à l'artère) ; il se rattache donc, jusqu'à un certain point, au sujet qui nous occupe; en effet, on le coupe en même temps que le testicule, et il est très exposé au spasme; si donc, pendant une opération, le chirurgien, dans la crainte d'une hémorragie, lie ce vaisseau par défaut d'attention, il y a danger que le malade ne meure au milieu des convulsions; aussi n'est-il pas invraisemblable que ce vaisseau contribue à l'érection du pénis, et qu'il joue un grand rôle dans l'acte de la copulation, puisque, dans les sensations causées par les plaisirs de l'amour, il y a quelque chose, qui tient de la paralysie ou du spasme. On ne comprend pas du tout comment les parastates pourraient produire cet effet, car ces parties ne sont en aucune façon nerveuses; elles sont, au contraire, d'une substance épaisse, charnue, blanchâtre; il est bien plus convenable de faire dépendre d'une partie qui peut, du reste, entraîner le tétanos, ces phénomènes de paralysie ou de spasme. Je ne veux point priver les parastates de tout concours dans la copulation ; toutefois il me semble que le principe générateur du sperme se trouve dans les testicules, d'où il résulte que ce liquide est lancé dans le pénis; mais je suis d'avis qu'une certaine nourriture, qui suinte des parastates, et qui, vu son état parfait de coction, convient très bien au sperme, est mêlée à ce liquide; je pense, en conséquence, que ces parastates se terminent là où commence la racine du pénis. Si on trouve que la capacité du vaisseau appelé [faussement] crémaster est bien petite pour fournir tant de sperme, on se rappellera qu'il s'y mêle aussi un fluide séminal fourni par les parastates. C'est donc surtout quand les testicules et les vaisseaux spermatiques qui en partent sont affectés, que surviennent les maladies dont nous parlons, puisque ces parties servent plus qu'aucune autre à la copulation, et qu'elles sont en même temps plus qu'aucune autre disposées aux spasmes et à la paralysie; il peut arriver aussi que les orifices des autres vaisseaux (artères et veines spermat.) se relâchent, en sorte qu'ils laissent plus facilement couler les fluides. C'est surtout des vaisseaux qui sortent du testicule que provient le satyriasis ; mais il est plus difficile de guérir, s'il existe en même temps de la paralysie; en conséquence, tout satyriasis qui se change en gonorrhée est tout à fait difficile à guérir : cette gonorrhée fait, avec le temps, maigrir les lombes et les fesses; on pourrait, de plus, compter deux espèces de gonorrhée : ou bien le sperme coule par suite de paralysie, ou bien la consistance de ce liquide est diminuée par suite d'un régime qui est par nature trop acre ou trop froid; car rien ne rend plus aqueux que le froid.

J'ai donc écrit cela en vue de la suite de mon discours, afin qu'on connaisse ces maladies dans leur ensemble, et je reviens enfin à mon homme, dont j'ai dit que le pénis était pris de palpitation; j'exposerai d'abord la thérapeutique de cette affection [considérée en elle-même], puis celle des maladies, quelles qu'elles soient, en lesquelles elle peut se transformer, ce qui sera également utile, s'il s'agit de quelque autre partie prise de palpitation évidente. Il me semble d'abord qu'il convient d'ouvrir la veine et de prescrire ensuite une diète légère, avec abstinence de vin; il faut éviter les réplétions; veiller toujours à ce que les évacuations intestinales soient en rapport avec la quantité des aliments, n'employer jamais un purgatif violent, mais recourir journellement à des évacuants doux. Les meilleurs sont la bette, la patience, la mauve, auxquels on mélange un peu de mercuriale, afin que ces médicaments passent plus facilement; on donne du bouillon de poulet, de coquillages marins et de chou. Il n'est pas trop mauvais non plus d'administrer des lavements adoucissants ; mais on doit éviter les lavements acres plus encore que les médicaments purgatifs ; car les évacuations modérées, sans être d'un grand secours à l'ensemble de la maladie, soulagent cependant les lombes, et il faut avoir grand soin que ces parties ne soient ni surchargées d'humeurs, ni irritées ; car ces deux états produisent des mouvements [spasmodiques] et l'érection. On doit aussi éviter les diurétiques, car ils ne conviennent pas; ils poussent, au contraire, à la copulation; en effet, lorsque nous voulons exciter aux ardeurs vénériennes les parties engourdies, nous recourons aux médicaments diurétiques. On appliquera aussi des réfrigérants sur les lombes, par exemple, du suc de morelle, de pourpier, de jusquiame ou de ciguë ; ce dernier médicament, le suc de pavots et l’aconit, sont énergiques. La renouée femelle, les feuilles de capillaire broyées avec de l'eau, sont des médicaments doux; il en est de même des feuilles de nerprun, de la pariétaire de Judée, des feuilles de tribolus, du plantain, des fleurs qui viennent sur les mares, du lotus, de la violette; il convient de refroidir, en frottant les lombes avec ces substances; les cataplasmes faits avec les mêmes médicaments sont moins avantageux; car il faut les maintenir avec des bandages, et cela échauffe un peu, bien qu'on les ait appliqués très froids. Il est difficile de dire par quelle vertu la rue procure du soulagement, car c'est une chose fort embarrassante à expliquer; cependant il faut savoir que, dans le cas présent, cette plante, administrée en aliment ou en onction, est très efficace, car elle éteint les appétits vénériens plus que toute autre. Il est aussi nécessaire de pratiquer des onctions avec les réfrigérants doux sur le pénis et sur le périnée; car on soulage ainsi plus directement; il serait donc avantageux de se servir, dans une certaine proportion, de la litharge, de la terre de Cimole ou d'Erétrie et de la céruse, outre les substances énumérées, en les mêlant une à une, ou deux à deux; il faut délayer tous ces médicaments dans du vinaigre ou dans l'eau, ou dans du vin d'un goût sucré, ou dans du vin nouveau cuit. Ce qui échauffe ne convient, en aucune façon, ni au pénis, ni aux lombes; car on doit repousser ce qui remplit ces parties et ce qui se porte vers elles, que ce soit du sang, du pneuma, ou l'une et l'autre chose; c'est là, en effet, vraisemblablement ce qui constitue le principe des palpitations, le froid les repousse très bien. Il est évident, par la tuméfaction du pénis, qu'il faut recourir à ce genre de traitement ; et qu'en conséquence, eu égard à la manière de se tenir au lit, mieux vaut être couché sur le côté que sur le dos; car il ne convient pas de se coucher sur le dos : cette position produit des rêves érotiques par l'échauffement des parties génitales. On évitera les discours, les pensées, les convoitises vénériennes, et, par-dessus tout, on se défendra de ce que les yeux voient, sachant bien que toutes ces choses, même en songe, encore qu'elles ne soient pas alors très évidentes, excitent à la copulation, si on s'est abstenu du coït après avoir mangé des mets succulents et en abondance ; n'accomplissez pas non plus l'acte à contrecœur et sans en éprouver un vif désir ; car cela cause une vive excitation ; si, au contraire, on s'abstient du coït après avoir suivi le régime sévère que j'ai prescrit plus haut, la continence sera très facile et très aisément supportée. Il y a quelque utilité à boire de temps en temps outre mesure, et à évacuer le surplus par des vomissements ; on évitera, dans les repas, les aliments trop nutritifs, par exemple, une trop grande quantité de viande, les mets qui engendrent beaucoup de phlegme (or les substances qui sont douces sont particulièrement dans ce cas) et ceux qui procurent des vents, comme le font le lait et le fromage; parmi les légumes secs, les fèves, et parmi les objets de dessert, les châtaignes; il faut éviter absolument dans les repas les bulbes de vaccet, les poulpes et toute espèce de poissons cartilagineux; car cela paraît porter aux plaisirs vénériens. Comme médicaments internes, on prendra des semences de chèvrefeuille, de la racine de nénuphar; cela remédie aux rêves érotiques et éloigne de la véritable copulation. Soit donc que la palpitation provoque ces désirs vénériens, ou que les désirs vénériens augmentent la palpitation, on réussira en agissant contre l'un et l'autre, comme-il a été dit. Le point important, c'est la sobriété et la tempérance dans le régime, aussi bien pour ce qui regarde l'alimentation que pour les autres parties de l'hygiène. Si la palpitation cède à ces mesures, on obtiendra tout le résultat qu'on peut en attendre; mais, si l'on veut que.la maladie ne revienne plus, il faut insister longtemps sur ce traitement, et recourir fréquemment à la saignée, surtout pendant le printemps; car alors le sang est plus chargé de pneuma et plus abondant.

Si la maladie tourne à la gonorrhée on se hâtera de boire des infusions de chèvrefeuille, de nénuphar, de capillaire et d'iris, on fera promptement des onctions froides [sur les lombes]; quant au reste du régime, on évitera la réplétion; en conséquence on s'exposera fréquemment à la fatigue, car il convient surtout d'endurcir et de renforcer le corps par des exercices pénibles. Il faut donc à la fois exercer les lombes par des frictions avec des matières grasses et par des mouvements de flexion, et les parties supérieures par des gesticulations, par le jeu du corycos et par le pugilat; il est meilleur, si on peut le supporter, de faire prédominer [dans les mouvements] les parties supérieures, afin que la nourriture soit retirée des parties inférieures. D'un autre côté, il est bon encore de recourir aux bains froids chez certains individus avant qu'ils soient amaigris; ce qui convient dans toute autre espèce de paralysie convient aussi dans le cas présent : par exemple, placer sur les lombes et le bas-ventre des cataplasmes à la moutarde et boire du castoréum. Ces choses, dira-t-on, sont en opposition avec l'idée de refroidir. Cependant on pourrait répondre : si vous considérez l'opportunité eu égard à l'emploi de chacun de ces remèdes, vous reconnaîtrez qu'on a recommandé ajuste titre ces deux moyens thérapeutiques. Au commencement et à la première atteinte de la maladie, il est préférable de recourir aux réfrigérants, car le refroidissement augmente les forces ; mais, quand les membres engourdis et paralysés sont dans une impossibilité absolue de se diriger et se laissent complètement aller, alors il importe de réchauffer avec les substances prescrites, ou de quelque autre manière; combien il est à souhaiter que l'individu affecté de gonorrhée ait une érection et le désir d'une vraie copulation, qu'il puisse satisfaire ce désir et qu'il soit soulagé pour un temps ! cela donne en effet de légitimes espérances de guérison. Échauffer avec des substances tièdes produit une action affaiblissante; avec des substances plus chaudes, une action dessiccative; or il convient de dessécher : la moutarde et le castoréum remplissent très bien cet office.

Il faut traiter le satyriasis par la saignée, par un régime sévère, par l'usage de l'eau, par des médicaments refroidissants. Le vin d'un goût sucré ou l'huile aux roses sont, dans ce cas, une bonne embrocation ; si on veut la rendre plus forte, on ajoute des sucs réfrigérants ; j'en ai énuméré plusieurs un peu plus haut; le bon médecin pourra choisir celui qui est en harmonie avec la maladie. Pratiquez les embrocations en plaçant une compresse de laine en suint, cardée, sur le bas-ventre et sur les organes génitaux; il n'est pas mauvais non plus d'y faire des onctions avec de la laine trempée dans des médicaments froids, e t aussi de refroidir les lombes de la même manière; le pulicaire uni à de la farine fine est également bon; on fait cuire le pulicaire dans du vin d'un goût sucré ; on y trempe la laine qu'on met en cataplasme sur les parties ; de cette façon on refroidit davantage. Ayez soin de ne procurer d'évacuation par aucun remède incendiaire ou irritant, car ces remèdes excitent et augmentent les érections ; mais tâchez d'obtenir, pendant plusieurs jours, des selles modérées ; il suffit pour cela de manger des légumes verts ; si on croit devoir recourir à un remède plus énergique, aucun n'est préférable à l’aloès pour produire des évacuations douces ; les lavements adoucissants peuvent aussi produire l'effet désiré; on évitera surtout de fatiguer les lombes et la vessie, car rien n'est plus excitant, tandis que les évacuations affaiblissent les érections. Si, sous l'influence de ces moyens, il y a du relâchement, c'est bien ; mais, si la maladie persiste et s'aggrave encore, il faut placer les ventouses sur les lombes et sur le bas-ventre et tirer le plus de sang possible. Après cela on fomente avec une décoction de rue, ensuite on applique un cataplasme fait avec de la racine de guimauve cuite dans du mélicrat; on mêle à la guimauve soit de la farine de fenugrec, soit de la farine de lin ou du pain séché, broyé et tamisé, ou de la mie d'un pain cuit dans un grand four; la semence entière de fenugrec ou la graine de lin, cuites dans du mélicrat, sont également convenables. On peut aussi préparer des fomentations avec une décoction aqueuse de mauve, ou de giroflée, ou d'armoise, ou de rue, ou de fenugrec; on verse la décoction dans un cratère et on fait baigner le malade jusqu'au bas-ventre, car souvent on fait disparaître la tension. Dans le traitement de cette maladie, tous les moyens dirigés contre les spasmes sont également applicables : les fomentations générales, les onctions avec le concombre sauvage ou le castoréum et le traitement par le castoréum ; car une longue expérience a démontré que ces remèdes conviennent aux deux états en rendant le sentiment et la force dans la paralysie, en adoucissant et en relâchant les parties prises de spasme. En ce qui touche la nourriture, toute substance très nourrissante, de digestion difficile, flatulente, possédant une propriété laxative ou diurétique est mauvaise; on donnera d'abord des bouillies légères, et, parmi les légumes verts, de la mauve, de la patience, de la bette, de la courge, des tiges de laitue cuite, de la blette, de l'arrache; il ne faut rien manger d'acre, ni roquette, ni raifort, ni navet, ni tige de choux, ni poireau, car toutes ces plantes semblent exciter aux plaisirs vénériens. La rue pourrait convenir aux individus affectés de gonorrhée ou de satyriasis; en effet, n'étant pas du tout venteuse, elle émousse les désirs et diminue le sperme; la menthe, au contraire, est extrêmement nuisible dans la gonorrhée, car elle dissout et atténue le sperme; du moins elle procure aux personnes qui ne sont pas malades des digestions faciles ; elle est peut-être avantageuse dans le satyriasis, parce qu'elle apaise l'excès de tension en liquéfiant le sperme ; en tout cas, il faut en donner peu; on doit, en effet, éviter que le satyriasis ne se change en gonorrhée; cependant, si on ne pouvait pas prévenir cette brusque transformation, il faudrait en prendre son parti, pensant qu'il est, de toute façon, préférable de fuir un danger immédiat et d'avoir à traiter à son aise et avec sécurité une maladie substituée. C'est ce qui arrive aussi dans d'autres circonstances, lorsque, dans une maladie aiguë, un flux forme un dépôt, et qu'un autre symptôme succède ailleurs à cette maladie, par exemple une douleur aux articulations, la dysenterie ou la diarrhée; autrement, en effet, ces accidents ne sont pas désirables; mais, dans ce cas, ils surviennent heureusement pour combattre le danger. Quant à la menthe, considérez s'il est utile de l'employer ou non; du reste, en ce qui touche aux aliments et aux boissons, on doit en accorder au fur et à mesure que la maladie diminue; on mangera des poissons de roche, qui ont la chair tendre, et de la chair de poule. Lorsque les malades paraissent hors de danger, on leur permet d'autres viandes, et, parmi ces viandes, on choisira les pieds, les oreilles, le museau; pour réconforter on a recours aux frictions, aux promenades, aux bains. C'est quand la maladie vient d'arriver à maturité que les bains chauds sont nécessaires et résolvent l'affection ; avec le temps on peut hasarder les bains froids, car c'est un moyen énergique; il ne faut pas se hâter de permettre le coït; on doit, au contraire, éloigner les regards, les allusions licencieuses, toute pensée d'amour, tout libertinage, afin que, par la retenue, les malades arrivent eux-mêmes à se guérir complètement.