BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     106 THÉOGNOTE D'ALEXANDRIE,

      Hypotyposes.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

106. Théognote d'Alexandrie, Hypotyposes.


 

 

 

Ἀνεγνώσθη Θεογνώστου Ἀλεξανδρέως λόγοι ἑπτά, οὗ ἡ ἐπιγραφή «Τοῦ μακαρίου Θεογνώστου Ἀλεξανδρέως καὶ ἐξηγητοῦ ὑποτυπώσεις».

Ἐν μὲν οὖν τῷ πρώτῳ λόγῳ διαλαμβάνει περὶ τοῦ πατρὸς καὶ ὅτι ἐστὶ δημιουργὸς ἐπιχειρῶν δεικνύναι, καὶ κατὰ τῶν ὑποτιθέντων συναΐδιον ὕλην τῷ Θεῷ.

Ἐν δὲ τῷ δευτέρῳ τίθησι μὲν ἐπιχειρήματα δι´ ὧν δεῖν φησι τὸν πατέρα ἔχειν υἱόν, υἱὸν δὲ λέγων κτίσμα αὐτὸν ἀποφαίνει, καὶ τῶν λογικῶν μόνον ἐπιστατεῖν, καὶ ἄλλα ἄττα ὥσπερ Ὠριγένης, ἐπιφορεῖ τῷ υἱῷ, εἴτε ὁμοίως ἐκείνῳ δυσσεβείᾳ ἑαλωκώς, εἴτε (ὡς ἄν τις εἴποι) ἐκβιασάμενος τὴν ὑπὲρ αὐτοῦ ἀπολογίαν, ἐν γυμνασίας λόγῳ καὶ οὐ δόξης ταῦτα προτιθείς, ἢ καὶ πρὸς τὴν τοῦ ἀκροατοῦ ἕξιν καὶ ἀσθένειαν, ἀμυήτου παντελῶς, εἰ τύχοι, ὄντος τοῦ τῶν Χριστιανῶν θειασμοῦ καὶ μὴ δυναμένου δέξασθαι τὴν τῆς θρησκείας ἀκρίβειαν, ὑποκατασπώμενος τῆς ἀληθείας καὶ τὴν ὁπωσδήποτε γνῶσιν υἱοῦ τῆς παντελοῦς ἀνηκοΐας καὶ ἀγνωσίας λυσιτελεστέραν νομίζων εἶναι τῷ ἀκροατῇ.

Ἀλλὰ διαλέξει μὲν ἡ τοιαύτη καταφυγὴ τοῦ μὴ λέγειν ὀρθῶς καὶ ἀναχώρησις οὐκ ἂν ἀπίθανος οὐδὲ ψόγου ἐχομένη δόξῃ· τὰ πολλὰ γὰρ τῇ τοῦ προσδιαλεγομένου γνώμῃ καὶ δόξῃ καὶ ἰσχύϊ διαπράττεται· ἐγγράφου δὲ λόγου καὶ κοινοῦ προκεῖσθαι μέλλοντος ἅπασι νόμου, εἴ τις τῆς ἐν αὐτῷ βλασφημίας τὴν προειρημένην εἰς ἀθώωσιν ἐπιφέρει ἀπολογίαν, εἰς ἀσθενῆ κατέδραμε συνηγορίαν.

Ὥσπερ δὲ ἐν τῷ δευτέρῳ, οὕτω καὶ ἐν τῷ τρίτῳ λόγῳ περὶ τοῦ ἁγίου πνεύματος διαλαμβάνων τίθησι μὲν ἐπιχειρήματα τὴν τοῦ παναγίου πνεύματος ὕπαρξιν δεικνύειν ἀποπειρώμενος, τὰ δ´ ἄλλα, ὥσπερ Ὠριγένης ἐν τῷ περὶ ἀρχῶν, οὕτω καὶ αὐτὸς ἐνταῦθα παραληρεῖ.

Ἔν τε τῷ τετάρτῳ περὶ ἀγγέλων καὶ δαιμόνων ὁμοίως ἐκείνῳ κενολογεῖ, καὶ σώματα αὐτοῖς λεπτὰ ἀμφιέννυσιν.

Ἐν δὲ τῷ πέμπτῳ καὶ ἕκτῳ περὶ τῆς ἐνανθρωπήσεως τοῦ σωτῆρος διαλαμβάνων ἐπιχειρεῖ μέν, ὡς ἔθος αὐτῷ, δυνατὴν εἶναι δεικνύναι τὴν ἐνανθρώπησιν τοῦ Υἱοῦ, πολλὰ δὲ ἐν αὐτοῖς κενοφωνεῖ, καὶ μάλιστα ὅταν ἀποτολμᾷ λέγειν ὅτι τὸν υἱὸν φανταζόμεθα ἄλλοτε ἐν ἄλλοις τόποις περιγραφόμενον, μόνῃ δὲ τῇ ἐνεργείᾳ μὴ περιγραφόμενον.

Ἐν δὲ τῷ ἑβδόμῳ, ὃν καὶ περὶ Θεοῦ δημιουργίας ἐπιγράφει, εὐσεβέστερόν πως περί τε τῶν ἄλλων διαλαμβάνει, καὶ μάλιστα πρὸς τῷ τέλει τοῦ λόγου περὶ τοῦ υἱοῦ.

Ἔστι δὲ τὴν φράσιν ἀπέριττος καὶ βαθύς, καλλιλεξίᾳ τε ὡς ἐν ἀττικῷ καὶ συνήθει χρώμενος λόγῳ, καὶ τοῦ συνήθους οὐδ´ ἐν ταῖς συντάξεσιν ἀνακεχωρηκώς. Τοῦ μέντοι μεγέθους δι´ ἐνάργειαν καὶ ἀκρίβειαν τῶν ῥημάτων οὐ καταφέρεται.
 

J’ai lu l’ouvrage de Théognoste d’Alexandrie (1), intitulé Les Hypotyposes du bienheureux Théognoste d’Alexandrie, interprète des Ecritures, en sept livres.

Dans le premier livre il parle du Père, et s’efforce de démontrer qu’Il est le créateur de l’univers, par opposition à ceux qui rendent la matière coéternelle avec Dieu;

dans le second, il emploie des arguments pour prouver qu’il est nécessaire que le Père doive avoir un Fils; et quand il dit Fils, il démontre qu’Il a reçu l'être pour présider au monde rationnel. Comme Origène, il dit d'autres choses sembla-bles du Fils, ou dérouté par la même impiété, ou (l'on pourrait dire) désireux d'exercer sa défense, avançant ces arguments par l'exercice rhétorique, et non pas comme expression de son opinion réelle ; ou, pour finir, il peut se permettre de s'écarter de la vérité en raison de l'état faible de son auditeur, qui est peut-être entièrement ignorant des mystères de la foi chrétienne et incapable de recevoir la doctrine véritable, et parce qu'il pense que n'importe quelle connaissance du Fils serait plus profitable à l'auditeur que ne jamais avoir entendu parler de Lui et être dans une ignorance absolue de Lui.

Dans la discussion orale il ne semblerait pas absurde ou blâmable d’employer la langue vulgaire, parce que de telles discussions sont généralement faites selon le jugement, l'opinion et l'énergie du contestataire ; mais dans le discours écrit, qui doit être avancé comme loi pour tous, si n'importe qui propose la défense ci-dessus du blasphème pour se disculper, sa justification est faible.

Comme dans le deuxième livre, et aussi dans le troisième, dans le traitement du Saint-Esprit, l'auteur introduit les arguments par lesquels il essaye de montrer l'existence du Saint-Esprit, mais à d'autres égards dit autant de bêtises qu'Origène dans ses Principes.

Dans le quatrième livre, il dit des idioties semblables sur les anges et les démons, leur attribuant des corps raffinés.

Dans le cinquième et le sixième, il rapporte comment le sauveur est devenu incarné, et tente, à sa façon, de prouver que l'incarnation du Fils était possible. Ici, aussi, il parle vraiment dans le vide, surtout quand il essaye de dire que nous imaginons le Fils limité tantôt dans un endroit, tantôt dans un autre, et non à sa seule énergie.

Dans le septième livre, intitulé Sur la création de Dieu, il discute d'autres points dans un plus grand esprit de piété — particulièrement à la fin de l’ouvrage au sujet du Fils.

Son style est énergique et libre de superflu. Il utilise un très beau langage, comme dans l’attique ordinaire, de telle manière qu'il ne s’en écarte pas dans sa composition et n’en sacrifie pas sa dignité au bénéfice de la clarté et de la précision. Il vécut ...

 

[1]  Il vivait vers le milieu du IIIe siècle ap. J.-C.