BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     203 THEODORET DE CYR,

      Commentaire sur Daniel.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

203. Théodoret de Cyr, Commentaire sur Daniel.


 

 

 

Ἀνεγνώσθη τοῦ μακαρίου Θεοδωρήτου ἐπισκόπου Κύρου, ἑρμηνεία εἰς τὸν Δανιήλ. Μακρῷ μὲν οὗτος ὁ σοφὸς ἀνὴρ οὐχ Ἱππολύτου μόνον ἀλλὰ καὶ πολλῶν ἄλλων τῇ τῶν προφητικῶν ῥημάτων ἀναπτύξει τε καὶ διακαθάρσει κρατεῖ·

ἔστι δὲ τὴν φράσιν, εἴ τις ἄλλος, ἑρμηνείαις πρέπων, τῷ τε καθαρῷ καὶ εὐσήμῳ τῶν ῥημάτων ἀνακαλύπτων τὰ συνεσκιασμένα, καὶ τῷ ἡδύνοντι, ἅτε δὴ διαγλυκαίνων, προθυμοτέρους 1πρὸς τὴν ἀνάγνωσιν παρασκευάζων, ναὶ δὴ καὶ τῷ πρὸς μηδεμίαν ἐκτροπὴν καὶ παρέκβασιν ἀποφέρεσθαι τοῦ προκειμένου κόρον τε ἀφαιρούμενος πάντα, καὶ τὴν μάθησιν τῶν ζητουμένων ἀσύγχυτόν τε καὶ ἀδιασκέδαστον καὶ εὐχερῆ τοῖς ἀναλεγομένοις αὐτοῦ τὸν πόνον ἐμποιῶν. Καὶ ἡ λέξις δὲ αὐτῷ καὶ ἡ συνθήκη τῆς ἀττικῆς εὐγενείας οὐ φεύγει τὰς γονάς, πλὴν εἴ τι περιεργότερον αὐτῆς ἐστι καὶ τῆς ὡς φάναι πολλῶν ἀκοῆς ἀνακεχωρηκός· τοῦτο δέ, ὅτι μηδὲ προσῆκον ἑρμηνείᾳ,
ἀποκλίνει. Καὶ ὅλως εἰς τὸ ἄριστόν ἐστι τῶν ἐξηγητῶν καὶ οὐκ ἔχων ῥᾳδίως τὸν ἄμεινον διασαφοῦντα ἀνηγμένος. Ἔστι μὲν γὰρ καὶ ἄλλοις τὸ καθαρῶς εἰπεῖν καὶ ἀνιχνεῦσαι τὸν νοῦν τῶν θεωρουμένων· τὸ δ´ ἅμα τε σαφῶς εἰπεῖν καὶ μηδὲν τῶν ἀναγκαίων ἐν τῷ συντόμῳ παραλιπεῖν, μηδὲ πρὸς ἐκδρομὰς ἢ ἐπιδεικτικὰς σοφίας, ἢ ἄλλως μὲν οὐκ ἀχρήστους παρασύρουσας δὲ τοῦ προκειμένου, μὴ ἀπιδεῖν, εἴ τινι ἄλλῳ, καὶ τῷ χρηστῷ Θεοδωρήτῳ ἔνεστι διεσπουδασμένον, οὐκ ἐν ταύτῃ μόνον τῇ πραγματείᾳ, ἀλλά γε μικροῦ δέω φάναι καὶ ἐν πάσαις (πολλαὶ δὲ αὗται) ἐν αἷς τῶν ἱερῶν γραμμάτων αὐτῷ ἡ διασάφησις φιλοπονεῖται.

Ἔστι μὲν οὖν ἐν τῇ περὶ τὸν θεσπέσιον Δανιὴλ ἀναπτύξει κατ´ ἔνια τῷ μάρτυρι συμφερόμενος Ἱππολύτῳ, πλείω δὲ πρὸς ἃ φέρεται τὴν ἑτέραν, ὧν τὰ ἐπιφανέστερα ταῦτα.

J’ai lu du bienheureux Théodoret,[1] évêque de Cyr, un Commentaire sur Daniel. Cet homme cultivé l’emporte de loin non seulement sur Hippolyte, mais sur beaucoup d'autres, dans l’interprétation et l’éclaircissement des écrits prophétiques.

Son style est plus que tout autre approprié pour le commentaire parce que, par ses mots exacts et clairs, il révèle ce qui était caché et obscur et par son agrément, comme par apaisement et par son charme, il invite à la lecture de son oeuvre et, comme il ne se laisse entraîner par aucun détour ni aucune digression, non seulement il n'amène pas la satiété  mais encore, sans aucune confusion ni dispersion, et par des raisonnements faciles, il enseigne ses lecteurs. Et le choix de ses mots et sa composition ne renient pas l'origine de l'élégance attique si ce n'est qu'il est un peut trop minutieuxet ce qui, dirait-on, est insolite pour les oreilles de bon nombre de gens ; ce défaut le fait dévier, car il n’est pas non plus approprié au commentaire. En somme, il est parmi les meilleurs exégètes et il n’est pas facile pour trouver quelqu’un qui explique mieux que lui. Il y en a d’autres pour parler un langage pur et de découvrir le sens des propositions. Mais en même temps parler clairement et ne laisser de côté rien d’essentiel et, tout en étant concis, ne pas s'éloigner vers des digressions ou vers un étalage de doctrine (ce n'est peut-être pas d'ailleurs inutile, mais cela éloigne du sujet), c’est ce dont ce bon Théodoret a pris soin plus que de toute autre chose, et ce non seulement dans cette oeuvre, mais, dirais-je,  dans tous ceux, et ils sont nombreux, où il son magnifique travail a illustré les Saintes Ecritures.

Il y a donc dans son explication de saint Daniel, accord sur quelques points avec Hippolyte le martyr, mais désaccord sur de nombreux autres. Les plus remarquables sont ceux que j’ai dits.



 


 

 

[1] Voir le codex 31.