BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     46 THÉODORET,

      Contre les Hérésies.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

46. Théodoret, SContre les Hérésies.


 

 

 

 Ἀνεγνώσθη Θεοδωρήτου ἐπισκόπου Κύρου λόγοι κζʹ πρὸς διαφόρους θέσεις· ὧν ὁ μὲν πρῶτος λόγος πρὸς τοὺς λέγοντας μίαν φύσιν γεγενῆσθαι τὸν θεὸν λόγον καὶ τὴν ἐκ σπέρματος Δαβὶδ ληφθεῖσαν ἀπαρχὴν καὶ προσάπτοντας τὰ πάθη τῇ θεότητι, ὁ δὲ δεύτερος πρὸς τοὺς αὐτοὺς γραφικώτερον συμπλεκόμενος, καὶ ὁ τρίτος περὶ τῆς αὐτῆς ὑποθέσεως. Ὁ δὲ τέταρτος διδασκαλίας τῶν ἁγίων πατέρων περιέχει περὶ τῆς ἐνδόξου οἰκονομίας τοῦ δεσπότου ἡμῶν Χριστοῦ, τοῦ υἱοῦ τοῦ Θεοῦ. Ὁ μέντοι πέμπτος αἱρετικῶν δόξας ἀθροίζει, καὶ παρατίθησιν αὐτὰς τῇ δόξῃ τῶν μὴ ὁμολογούντων ἐπὶ Χριστοῦ δύο φύσεις, καὶ δείκνυσι πολλὴν πρὸς ἀλλήλους διασῴζοντας τὴν συγγένειαν.  Ὁ δὲ ἑκτὸς διαλαμβάνει ὅτι εἷς ἐστιν υἱὸς ὁ κύριος ἡμῶν Ἰησοῦς ὁ Χριστός. Ὁ ἕβδομος ἐπιστολῆς ἐπέχει τόπον· ἐν οἷς τὸ πρῶτον συνεπληροῦτο βιβλίον. Ὁ δὲ ὄγδοος πρὸς τοὺς πλήθει μόνῳ κρίνοντας τὴν ἀλήθειαν. Ὁ ἔνατος πρὸς τοὺς λέγοντας μὴ δεῖν ἀπὸ τῶν γραφῶν ζητεῖν ἢ λαλεῖν, ἀλλ´ ἀρκεῖσθαι τῇ παρ´ ἑαυτοῖς πίστει. Ὁ ιʹ πρὸς τοὺς προβάλλοντας κακοήθως τὸ «ὁ λόγος σὰρξ ἐγένετο». Ὁ ιαʹ πρὸς τοὺς κωλύοντας δύο φύσεις ἐπὶ τῆς ἐνανθρωπήσεως ἐκλαμβάνειν. Ὁ ιβʹ πρὸς τοὺς λέγοντας ὅτι ὁ λέγων ἄλλο μὲν τὸν λόγον ἄλλο δὲ τὴν σάρκα δύο υἱοὺς λέγει. Ὁ ιγʹ πρὸς τοὺς λέγοντας ὅτι τὸ καὶ ἄνθρωπον γινώσκειν τὸν Χριστὸν ταὐτόν ἐστι τῷ καὶ εἰς ἄνθρωπον ἔχειν τὰς ἐλπίδας. Ὁ ιδʹ πρὸς τοὺς λέγοντας «ἔπαθεν ἀπαθῶς». Ὁ ιεʹ πρὸς τοὺς λέγοντας «ἔπαθεν ὡς ἠθέλησεν». Ὁ ιϚʹ πρὸς τοὺς λέγοντας ὅτι χρὴ δέχεσθαι τὰς φωνὰς καὶ μὴ σκοπεῖν τὰ δι´ αὐτῶν σημαινόμενα, ὡς πάντας ὑπερβαίνοντα. Ὁ ιζʹ πρὸς τοὺς λέγοντας «ἔπαθεν ὁ λόγος σαρκί». Ὁ ιηʹ πρὸς τοὺς λέγοντας «ποίαν δώσουσιν οἱ Ἰουδαῖοι δίκην, εἰ μὴ θεὸν ἐσταύρωσαν;» ὁ ιθʹ πρὸς τοὺς λέγοντας «Ἰουδαῖός ἐστιν ὁ μὴ θεὸν ἐσταυρῶσθαι λέγων». Ὁ κʹ πρὸς τοὺς λέγοντας ὅτι καὶ ἄγγελοι ἐπὶ τοῦ Ἀβραὰμ ἐσθίοντες οὐ πάντως σαρκὸς φύσιν ἐπεφέροντο. Ὁ καʹ πρὸς τοὺς σμικρύνοντας ἕκαστον θαῦμα τῷ ἀρνεῖσθαι τὴν σάρκα. Ὁ κβʹ πρὸς τοὺς ζημιοῦντας ἡμῶν τὸ γένος τῷ μὴ λέγειν ἐκ τῆς φύσεως ἡμῶν εἰλῆφθαι τὴν ἀπαρχήν. Ὁ κγʹ πρὸς τοὺς λέγοντας πιστεύειν ἁπλῶς οἷς λέγουσι καὶ μὴ κατανοεῖν τί πρέπον ἢ ἀπρεπές. Ὁ κδʹ πρὸς τοὺς ἀναιροῦντας τὴν τῶν φύσεων διαφορὰν μετὰ τὸ πάθος καὶ τὴν ἀνάληψιν. Ὁ κεʹ ἀνακεφαλαίωσις τῶν κατὰ μέρος ῥηθέντων. Ὁ κϚʹ περὶ τῆς ὕστερον μηνυθείσης συνθέσεως ἤτοι συνουσιώσεως. Ὁ κζʹ περὶ τοῦ κατὰ τὸν κοινὸν ἄνθρωπον ὑποδείγματος.

Δῆλον δὲ καὶ ἐκ μόνης αὐτῶν τῆς ὑποθέσεως, ποῖοι τῶν εἰρημένων λόγων τὸ ὀρθόδοξον κρατύνουσι φρόνημα, καὶ τίνες ἐκκλίνουσιν.

Ἔτι ἐν τῷ αὐτῷ τεύχει ἀνεγνώσθη τοῦ αὐτοῦ λόγοι τρεῖς μείζους τῶν προειρημένων· ἐρανιστὴς ἢ πολύμορφος ἔφερον ἐπιγραφήν. Ὧν ὁ μὲν πρῶτος, ὅτι ἄτρεπτος ὁ θεὸς λόγος· ὁ δεύτερος, ὅτι ἀσύγχυτος ἡ ἕνωσις· ὁ τρίτος, ὅτι ἀπαθὴς ὁ θεὸς λόγος. Ἔτι καὶ τέταρτος, ἐν ᾧ συλλογισμοῖς τῆς αὐτῆς ὑποθέσεως ὑπεραγωνίζεται.

Οὗτοι δὲ οἱ τρεῖς λόγοι ἐν διαλόγῳ εἰσὶν αὐτῷ διεσκευασμένοι, οἱ δὲ ἄλλοι καταλογάδην.

Σαφὴς δέ ἐστιν ἐν ἅπασι τὴν φράσιν, ὡς εὐκρινὴς καὶ καθαρός, καὶ οὐκ ἀμοιρῶν τοῦ ἡδέος, καταλλήλως τε τοῖς νοήμασιν ἐνευθηνούμενος.

J’ai lu les vingt sept livres de Théodoret, évêque de Cyrrhus, Contre les diverses affirmations hérétiques (1). Le premier livre est dirigé contre ceux qui affirment que la Parole de Dieu a été d'une nature et qu'elle a eu son ori-gine dans la semence de David, et aussi contre ceux qui attribuent les passions à la Divinité. Le second atta-que plus durement ces mêmes erreurs sur des témoignages de l'Ecriture. Le troisième traite du même sujet. Le quatrième contient les sentiments des Saints Pères sur l'Incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ. Le cin-quième recueille les opinions des hérétiques & fait voir qu'elles ont rapport avec l'erreur de ceux qui ne veu-lent pas reconnaître deux natures en Jésus-Christ et qu’elles sont presque apparentées. Le sixième montre qu'il n'y a qu'un seul Fils, notre Seigneur Jésus-Christ. Le septième tient lieu de lettre achevant le premier livre. Le huitième est écrit contre ceux qui ne jugent la vérité que sur l'avis de la multitude. Le neuvième est contre ceux qui affirment que nous ne devrions ni chercher d’arguments, ni citer les Écritures, mais que nous devons être satisfaits de notre foi. Le dixième va à l'encontre de ceux qui, de façon malveillante, avancent l'argument que « le Verbe s'est fait chair ». Le onzième est contre ceux qui nous interdisent d’assumer deux natures dans l'Incarnation. Le douzième est contre ceux qui affirment que celui qui dit la Parole est une chose et la Chair une autre, assume deux fils. Le treizième est contre ceux qui disent que, considérer le Christ comme un homme, c’est mettre ses espoirs dans l'homme. Le quatorzième est contre ceux qui disent: « Il a souffert sans souffrance. » Le quinzième est contre ceux qui disent: « Il a souffert comme il a voulu. » Le seizième est contre ceux qui disent que nous devrions accepter les paroles, sans égard pour ce qu’elles veulent dire, qui est au-delà de la compréhension humaine. Le dix-septième est contre ceux qui disent: « La Parole a souffert dans la chair. » Le dix-huitième va à l'encontre de ceux qui se demandent ce que les châtiments les Juifs auraient souffert, s'ils n’avaient pas crucifié Dieu. Le dix-neuvième va à l'encontre de ceux qui déclarent que celui qui ne croit pas que Dieu a été crucifié est un Juif. Le vingtième va à l'encontre de ceux qui affirment que les anges qui ont mangé avec Abraham n'étaient pas entièrement de chair. Le vingt et unième va à l'encontre de ceux qui déprécient chacun des miracles, en niant la chair. Le vingt-deuxième est contre ceux qui blessent notre race, en niant que le Sauveur a commencé avec notre nature. Le vingt-troisième est contre ceux qui nous offre simplement de croire ce qui est dit, sans prendre en considération ce qui est convenable ou ce qui est inconvenant. Le vingt-quatrième va à l'encontre de ceux qui en finissent avec la différence entre les deux natures, après la Passion et l'Ascension. Le vingt-cinquième est un résumé de tout ce qui a déjà été exposé en détail. Le vingt-sixième traite de la composition manifestée ultérieurement ou de la consubstantiation; le vingt-septième traite de l'exemple de l'homme ordinaire (appliqué au Christ).

Le sujet seul, dans chaque cas, suffit à indiquer lequel des précédents ci-dessus confirme la foi orthodoxe, et lesquels sont en contradiction avec elle.

J’ai lu dans le même volume trois plus gros ouvrages que ceux mentionnés, intitulé Eranistes (le Mendiant) ou Polymorphos (multiforme) (2). Le premier enseigne que la Parole est immuable ; le deuxième que l’union est sans mélange ; le troisième que la Parole de Dieu est impassible. Dans un quatrième livre, ces déclarations sont soutenues par argument.

Les trois livres ont été présentés en forme de dialogue, mais le reste est en prose continue.

Le style en est clair, distinct et pur; ne manquant pas de charme, et les ouvrages abondent en réflexions adéquates.
 


 

[1] Diversement attribué à Théodoret, Athanase, et Eutherius, évêque de Tyane.

[2]  Il se présente sous la forme d'un dialogue entre un représentant de l'orthodoxie (Théodoret), et un représentant du Monophysisme, comparé à un mendiant rassemblant des morceaux de toutes sortes d'écrits hérétiques plus récents.