BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS
Ἀνεγνώσθη Θεοδώρου πρεσβυτέρου ὅτι γνησία ἡ τοῦ ἁγίου Διονυσίου βίβλος. Διελύοντο δὲ ἐν τῷ λόγῳ ἐνστάσεις δʹ, μία μὲν ὅτι εἰ ἦν γνησία, πῶς οὐκ ἐμνήσθησαν τῶν ἐν αὐτῇ ῥητῶν τε καὶ χρήσεών τινες τῶν μεταγενεστέρων πατέρων; δευτέρα δέ, ὅτι Εὐσέβιος ὁ Παμφίλου, ἀναγραφὴν ποιησάμενος τῶν συγγεγραμμένων τοῖς μακαρίοις πατράσιν ἡμῶν βιβλίων, οὐδεμίαν ταύτης μνήμην ἐποιήσατο· τρίτη δέ, ὅτι πῶς τῶν κατὰ προκοπὴν ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ καὶ διὰ μακροῦ τοῦ χρόνου αὐξηθέντων παραδόσεων ἡ βίβλος αὕτη λεπτομερῆ τὴν ἐξήγησιν ποιεῖται; ὁ μὲν γὰρ μέγας Διονύσιος σύγχρονος ἦν, ὡς δῆλον ἐκ τῶν Πράξεων, τοῖς ἀποστόλοις· ἃ δὲ ἡ βίβλος περιέχει, τὰ πλεῖστα τῶν κατὰ προκοπὴν καὶ ἐς ὕστερον ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ αὐξηθέντων παραδόσεών ἐστιν ἀναγραφή· ἀπίθανον οὖν, φασί, μᾶλλον δὲ κακόπλαστον, τὰ μετὰ πολὺν χρόνον τῆς τελευτῆς τοῦ μεγάλου Διονυσίου ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ αὐξηθέντα Διονύσιον ὑπολαμβάνειν ἀναγράψαι· τετάρτη δέ, πῶς μέμνηται τῆς τοῦ θεοφόρου Ἰγνατίου ἐπιστολῆς ἡ βίβλος; ὁ μὲν γὰρ Διονύσιος τοῖς τῶν ἀποστόλων ἐνήκμασε χρόνοις, Ἰγνάτιος δὲ ἐπὶ Τραϊανοῦ τὸν διὰ μαρτυρίου ἤθλησεν ἀγῶνα· ὃς καὶ πρὸ βραχὺ τῆς τελευτῆς ταύτην τὴν ἐπιστολήν, ἧς ἡ βίβλος μνημονεύει, γράφει. Ταύτας οὖν τὰς τέσσαρας ἀπορίας διαλῦσαι ἐπαγωνισάμενος, βεβαιοῖ τό γε ἐπ´ αὐτῷ γνησίαν εἶναι τοῦ μεγάλου Διονυσίου τὴν βίβλον. |
J’ai lu le traité de Théodore le prêtre [2], dans lequel il entreprend de prouver l'authenticité de l'œuvre de Saint Denys. Les arguments suivants contre ce traité sont réfutés: (1) S’ils sont authentiques, comment se fait-il qu'aucun des Pères ne les cite ou ne parle d’un quelconque passage? (2) Comment se fait-il qu’Eusèbe Pamphile [3], dans sa liste d’écrits des saints Pères, ne les mentionne pas? (3) Comment se fait-il que ces traités décrivent en détail les rites et les coutumes qui ne devinrent établis que progressivement dans l'Eglise et après une longue période? Le grand Denys, comme il ressort clairement des Actes [4], était contemporain des Apôtres [alors que la plupart des institutions visées ne devinrent établies que progressivement et plus tard], il est donc improbable, (selon l'opposant), ou plutôt c’est une fiction maladroite, d’affirmer que Denys pourrait avoir entrepris de décrire des institutions qui ne furent pas intégralement développées longtemps après sa mort. (4) Comment se fait-il qu’on fasse référence à une lettre d’Ignace [5], inspiré divinement? car Denys vivait à l’époque des Apôtres, tandis qu’Ignace souffrit le martyre durant le règne de Trajan, et écrivit la lettre visée peu avant sa mort.
Théodore s'efforce de résoudre ces
difficultés et fait de son mieux pour prouver l'authenticité des
traités [6].
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[1] Ces articles sont généralement évoqués en tant que codices (manuscrits). Codices étaient à l'origine tablettes de bois (caudex, Codex, un bloc ou bloc de bois) enduit de cire et divisé en "feuilles", qui, lorsque le bois était remplacé par un parchemin d'autres matériaux écrits, développé dans le livre, en contraste avec un rouleau (volumen) du mss. [2] Rien de plus n'est connu de sa vie ou de ses écrits. [3] Le célèbre historien ecclésiastique, l'évêque Eusèbe de Césarée (vers 260-340), qui prit comme surnom le nom de son ami intime, conseiller littéraire et de adjoint, Pamphile, prêtre de Césarée, et martyr (309). [4] XVII. [5] Evêque d'Antioche (~ 70-107).
[6] Ces
traités mystiques, attribués à "Denys l'Aréopagite," furent un
moment censés être l’ouvrage du Denys mentionné dans les Actes,
qui a été ensuite identifié par certains comme saint Denys,
premier évêque de Paris et saint patron de la France. Il est
maintenant généralement admis qu'ils ont été écrits vers la fin
du cinquième siècle, lorsque les écrits du néo-platonicien,
Proclus exercèrent une grande influence, et que le nom est un
nom supposé. |