BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     75 JEAN PHILOPON(US),

      Sur la Trinité contre Jean le Scholastique.


   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

75. Jean Philopon(us),

 

Sur la Trinité contre Jean le Scholastique.


 

 

 

Ἀνεγνώσθη Ἰωάννου τοῦ Φιλοπόνου βιβλιδάριον κατὰ τῶν ἐνθέως δογματισθέντων περὶ τῆς ἁγίας καὶ ὁμοουσίου τριάδος ὑπὸ τοῦ ἐν ἁγίοις Ἰωάννου ἀρχιεπισκόπου Κωνσταντινουπόλεως, τοῦ ἀπὸ σχολαστικῶν, ἐν τῷ κατηχητικῷ λόγῳ, ὃν εἶπεν ἐπὶ τῆς πρώτης ἐπινεμήσεως βασιλεύοντος Ἰουστίνου.

Ἔστι δὲ τὴν φράσιν ὅμοιος ἑαυτῷ· σαφής τε γὰρ καὶ οὐδὲν μετέχων τόνου ἢ σεμνότητος. Τοῖς ἐπιχειρήμασι δὲ οὐ μόνον ἀσεβής, ἀλλὰ καὶ λίαν σαθρὸς καὶ ἀνίσχυρος καὶ μηδ´ ἐπιπολαίῳ φαντασίᾳ τῆς ἀληθείας τὰ οἰκεῖα δυνηθεὶς ἐπιχρῶσαι κατὰ τῆς εὐσεβείας σοφίσματα· φύσεις γὰρ καὶ οὐσίας καὶ θεότητας καὶ θεοὺς πλασάμενος, ἐντεῦθεν ἀθυροστόμως πᾶσαν βλασφημίαν τῆς Χριστιανῶν καταχέει πίστεως, τὸ ἓν πόσα σημαίνει σμικρολογῶν· κἀκ τῆς τεχνικῆς αὑτοῦ, ὡς οἴεται, ματαιολογίας, μᾶλλον δὲ παιδαριώδους ἀπειροκαλίας, τὴν θεολογικὴν ἡμῶν ἐξουθενεῖν ἐφρυάξατο μυσταγωγίαν.

Οὐ μόνον δ´ ἐν τούτοις ἐστὶ τοῖς ἐπιχειρήμασιν ἀσθενὴς καὶ ἀνόητος, ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις ἅπασιν αὐτοῦ συντάγμασιν, ὧν ἐστιν αὐτὸς πατήρ, ἀλλὰ μὴ ἀλλαχόθεν ἐκκλέψας τὰς εὑρέσεις ὑπεβάλετο, λίαν ἐστὶν ἀπῳκισμένος τῶν συνιδεῖν ἐχόντων τὸ ψεῦδος ἢ τἀληθὲς καὶ τῶν εἰς δριμύτητα τεινόντων νοημάτων ἐφάψασθαι.

Ἃ δ´ ἐστὶν αὐτῷ ὑποβολιμαῖα, σῴζει μὲν τῶν φύντων τὸν χαρακτῆρα, πλὴν ἔστι καὶ ἃ τῇ μοχθηρᾷ παρ´ αὐτοῦ διαίτῃ καὶ διασκευῇ τοῦ λόγου τὸ γενναῖον καὶ ἀρρενωπὸν τῶν γεννησαμένων ἀπεβάλετο, καὶ ἔστιν ὥσπερ σύνθετα, φυὴν μὲν ἄριστα, τροφῇ δὲ καὶ διαίτῃ τὸ νόθον καὶ μοχθηρὸν ὑποφαίνοντα.

Πλὴν ἀλλ´ ἔν γε τούτῳ τῷ λόγῳ καὶ πατέρων ῥήσεις παραφέρει, τοῦ τε θεολόγου Γρηγορίου καὶ τοῦ μεγάλου Βασιλείου, Ἀθανασίου τε τοῦ πολυάθλου καὶ τοῦ ἐν ἁγίοις Κυρίλλου· ἀλλ´ οὐδὲν αὐτῷ συντελοῦσιν οὐδ´ αὗται εἰς τὸν προκείμενον καὶ ἠσεβημένον σκοπόν.




 

J’ai lu le petit traité de Jean Philopon[1] Contre la doctrine divinement inspirée de la sainte et consubstantielle Trinité, énoncé par Jean le Scholastique, archevêque de Constantinople, dans son discours de catéchèse, prononcé lors de la première indiction[2] pendant le règne de Justin.

Le style est ce que l'on pourrait attendre de l'auteur, clair, mais en même temps manquant d’énergie et de dignité. Ses arguments ne sont pas seulement blasphématoires, mais tout à fait mal fondés et faibles, et il se montre incapable de donner même une coloration superficielle de vérité à ses fallacieux arguments à l'encontre de la vraie foi. Inventant des natures, des substances et des dieux, comme l'insolent bafouilleur qu'il est, il déverse de suite un flot de blasphèmes contre la foi chrétienne, en passant minutieusement sur des points tels que « Combien de significations a l'Unl? » Ainsi, dans son ingénieuse futilité, comme il la considère, ou plutôt ses puériles fautes de goût, il se vante insolemment de mépriser les rites mystiques de notre Eglise. Ce n'est pas seulement dans ces arguments particuliers, qu’il apparaît faible et stupide, mais dans tous les autres ouvrages qu'il a écrit, sauf ceux qu’il a plagié, tout en prétendant faussement à l'originalité. Il est bien loin de ces écrivains qui savent distinguer le vrai du faux, et peuvent parvenir à la subtilité de la pensée.

Quant aux écrits qu’il revendique abusivement comme siens, ils ont généralement conservé la personnalité de leurs auteurs, même si, dans certains cas, son style vicieux et recherché ont détruit la noble franchise des écrivains originaux. Ils ressemblent à ceux composés qui, bien sûr excellents, en raison de la manière dont ils sont élevés et nourris, montrent des signes de dégénérescence et de spéciosité.

Dans cet ouvrage, il a introduit des citations de saints Pères, comme Grégoire le Théologien, Basile le Grand, Athanase le Chamion et saint Cyrille, mais en aucun cas ils ne peuvent aider à sa conception impie.

 


 

 


 

 

[1] Voir le Codex 21.

[2] Voir la note 6 du codex 69.