BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     105 PHILON DE JUDÉE,

      Blâme de Caius et Blâme de Flaccus.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

105. Philon de Judée

 

Blâme de Caius et Blâme de Flaccus.


 

 

 

Ἀνεγνώσθη δὲ αὐτοῦ καὶ λόγος οὗ ἡ ἐπιγραφή «Γάϊος ψεγόμενος» καὶ «Φλάκκος ἢ Φλάκκων ψεγόμενος» ἐν οἷς λόγοις μᾶλλον τῶν ἄλλων ἥ τε κατὰ τὴν ῥητορείαν ῥώμη καὶ τὸ κάλλος ἐπιφαίνεται αὐτοῦ τῶν λόγων.

Ἁμαρτάνει δὲ ἐν πολλοῖς, ἰδέας τε ὑποτιθέμενος, καὶ ἄλλα ἄττα τῆς Ἰουδαϊκῆς φιλοσοφίας ἀλλότρια συγγραφόμενος.

Ἐν δὲ τοῖς χρόνοις ἤκμασε Γαΐου τοῦ Καίσαρος, πρὸς ὃν καὶ ὑπὲρ τοῦ ἰδίου ἔθνους γράφει πρεσβεῦσαι Ἀγρίππα τῆς Ἰουδαίας βασιλεύοντος. Φέρεται δὲ αὐτοῦ πολλὰ καὶ ποικίλα συντάγματα, ἠθικοὺς λόγους περιέχοντα καὶ τῆς παλαιᾶς ὑπομνήματα, τὰ πλεῖστα πρὸς ἀλληγορίαν τοῦ γράμματος ἐκβιαζόμενα· ἐξ οὗ, οἶμαι, καὶ πᾶς ἀλληγορικὸς τῆς γραφῆς ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ λόγος ἀρχὴν ἔσχεν εἰσρυῆναι.

Λέγεται δὲ αὐτὸν καὶ τὰ Χριστιανῶν μυηθέντα ὕστερον τούτων διά τινα λύπην καὶ ὀργὴν ἐκπεσεῖν. Ἀλλὰ πρότερόν γε αὐτόν φασιν, ἐπὶ Κλαυδίου τὴν Ῥώμην καταλαβόντα, Πέρῳ τῷ κορυφαίῳ τῶν ἀποστόλων ἐντυχεῖν καὶ φιλίως διατεθῆναι, ἐξ οὗ καὶ τοὺς μαθητὰς Μάρκου τοῦ εὐαγγελιστοῦ (ἀκροατὴς δ´ ὁ Μάρκος Πέτρου) μνήμης καὶ εὐφημίας ἀξιῶσαι· ἐκείνους γὰρ λέγειν αὐτόν φασι παρὰ Ἰουδαίοις πεφιλοσοφηκέναι. Ὧν καὶ τὰς διατριβὰς μοναστήριά τε καλεῖ, καὶ τὸν ἀσκητικὸν διανύειν αὐτοὺς ἀνακηρύττει βίον, νηστείᾳ καὶ προσευχῇ καὶ ἀκτησίᾳ προσανέχοντας.

 Ἔστι δὲ τὸ γένος ἐξ ἱερέων καταγόμενος, Ἀλεξανδρεὺς δὲ τὴν πατρίδα. Τοσοῦτον δ´ αὐτὸν τοῖς Ἑλληνισταῖς παρασχεῖν θαῦμα τῆς ἐν τοῖς λόγοις δυνάμεως, ὡς καὶ λέγειν αὐτούς· «Ἢ Πλάτων φιλωνίζει ἢ Φίλων πλατωνίζει».

J’ai lu aussi ses deux pamphlets, Blâme de Caius (1) et Blâme de Flaccus (2) dans lesquels on trouve plus de beauté et de force d'éloquence que dans les autres écrits du même auteur.

Mais il commet de nombreuses erreurs, change d’idée et en décrivant d’autres choses d’une manière propre à la philosophie juive.

Il florissait à l’époque de l’empereur Caius, à qui il précise qu’il envoya une légation pour son propre peuple, quand Agrippa était roi de Judée. Il fut l’auteur de nombreux traités sur divers sujets, de discussions éthiques et de commentaires sur l’Ancien Testament, consistant surtout à trouver des explications allégoriques. C'est de lui qu'est venu, je crois, dans l'Eglise, l'usage de donner aux Livres Saints un sens allégorique et figuré.

On dit qu’il emrassa la religion chrétienne mais ne tarda pas à l'abjurer, par suite de quelques déceptions. Avant cela étant allé à Rome sous l'Empereur Claude, il eut des conversations avec le Prince des Apôtres, & il vécut en amitié avec lui. Ce fut pour cette raison qu'il fit l'Eloge des disciples de saint Marc (disciple de saint Pierre). Il dit qu'entre les Juifs ceux-ci menaient une vie philosophique. Il appelle leurs demeures des Monastères, & les représente comme des gens qui menaient une vie ascétique, qui s'exerçaient par le jeûne, par la Prière & par la pauvreté.

Philon venait d’une famille religieuse d’Alexandrie. Il s’était fait une si grande réputation par son éloquence qu’on a dit: « ou Platon imite Philon, ou Philon imite Platon » , pour montrer la grande ressemblance qu'il y a entre le style de ces deux auteurs
 

[1]  Empereur romain 37-41, communément appelé Caligula.

[2]  Avillius F., gouverneur de l’Egypte, et persécuteur des Juifs.