BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS
35.
Philippe de Side, Histoire
Chrétienne
(trad. de Louis Ellies Dupin, Œuvres, 1702
Ἀνεγνώσθη βιβλίον Φιλίππου Σιδήτου, οὗ ἡ ἐπιγραφὴ Χριστιανικὴ ἱστορία. Ἀπάρχεται δὲ ἀπὸ τοῦ ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ θεὸς [τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν], καὶ διέξεισι τὰ μὲν συντέμνων τὰ δὲ πλατύνων τὴν Μωσαϊκὴν ἱστορίαν, ὅμως οὖν πολλοὺς ἐν πᾶσι λόγους ἀναλίσκων. Ἡ πρώτη οὖν αὐτοῦ βίβλος λόγους περιέχει κδʹ· ὡσαύτως δὲ καὶ αἱ ἄλλαι αὐτοῦ κγʹ βίβλοι ἀνὰ όγων κδʹ, ἃς τέως ἡμεῖς εἴδομεν. Ἔστι δὲ πολύχους ταῖς λέξεσιν, οὐκ ἀστεῖος δὲ οὐδὲ ἐπίχαρις, ἀλλὰ καὶ προσκορής, μᾶλλον δὲ καὶ ἀηδής, καὶ ἐπιδεικτικὸς μᾶλλον ἢ ὠφέλιμος, καὶ παρεντιθεὶς ὡς πλεῖστα μηδὲν πρὸς τὴν ἱστορίαν συντείνοντα, ὡς οὐδὲν μᾶλλον ἱστορίαν εἶναι ἢ πραγμάτων ἑτέρων τὴν πραγματείαν διάληψιν· οὕτως ἀπειροκάλως ἐκκέχυται. Σύγχρονος δὲ Σισιννίου καὶ Πρόκλου οἳ Κωνσταντινουπόλεως ἐπεσκόπησαν. Ἐν δὲ τῇ αὑτοῦ τῆς ἱστορίας συγγραφῇ πολλὴν καταδρομὴν Σισιννίου ποιεῖται, ὅτι τὸν αὐτὸν κλῆρον ἄμφω πληρούντων, κἀν λόγοις πρωτεύειν Φιλίππου δοκοῦντος, Σισίννιος, φασίν, εἰς τὸν ἀρχιερατικὸν θρόνον ἐξείλεκται. |
J'ai lu l'ouvrage de Philippe de Side, [1] qu'il a intitulé Histoire Chrétienne qui commence par les mots « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. » Il continue l'Histoire de Moïse. Tantôt il traite les choses en abrégé, quelquefois d'une manière plus étendue, mais toujours avec beaucoup de verbiage. Le premier livre contient vingt-quatre sections & les vingt-trois autres un nombre identique. C'est tout ce que nous en avons vu.[2] C’est un grand parleur, mais il n'a ni agrément, ni politesse ; au contraire il est languissant, & on s'ennuie facilement en le lisant. On y trouve plus d'ostentation, d'érudition, que d'utilité. Il a fait entrer dans son Histoire plusieurs choses qui n'y ont rien à voir : de sorte que cet ouvrage pourrait plutôt s’appeler un Traité sur plusieurs matières qu’une Histoire, tant il fait de digressions inutiles.
Il a été contemporain de Sisinnius
& de Proclus, patriarches de Constantinople. Il parle souvent
dans son histoire contre le premier, chagrin de ce qu'étant avec
lui dans la même dignité & dans la même Eglise, on lui avait
préféré Sisinnius pour le Patriarcat, quoi qu’il crût être plus
éloquent que lui. |
[1] Philippe de Side en Pamphylie (Ve siècle). Il était prêtre à Constantinople, et ami de St Jean Chrysostome. [2] A l’origine il existait trente-six livres et presque 1.000 volumes. |