BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS
215. Jean Philipon(us), Contre le traité sur les statues de Jamblique.
Ἀνεγνώσθη Ἰωάννου τοῦ Φιλοπόνου κατὰ τῆς σπουδῆς Ἰαμβλίχου, ἣν ἐπέγραψε περὶ ἀγαλμάτων. Ἔστι μὲν οὖν ὁ σκοπὸς Ἰαμβλίχῳ θεῖά τε δεῖξαι τὰ εἴδωλα (ταῦτα γὰρ ὑποβάλλει τῷ ὀνόματι τοῦ ἀγάλματος) καὶ θείας μετουσίας ἀνάπλεα, οὐ μόνον ὅσα χεῖρες ἀνθρώπων κρυφίᾳ πράξει τεχνησάμεναι διὰ τὸ ἄδηλον τοῦ τεχνίτου διοπετῆ ἐπωνόμασαν (ταῦτα γὰρ οὐρανίας τε φύσεως εἶναι κἀκεῖθεν ἐπὶ γῆς πεσεῖν, ἐξ οὗ καὶ τὴν ἐπωνυμίαν φέρειν συνεστήσαντο), ἀλλὰ καὶ ὅσα τέχνη χαλκευτική τε καὶ λαξευτικὴ καὶ ἡ τεκτόνων ἐπιδήλῳ μισθῷ καὶ ἐργασίᾳ διεμορφώσαντο. Τούτων οὖν ἁπάντων ἔργα τε ὑπερφυῆ καὶ δόξης ἀνθρωπίνης κρείττονα γράφει ὁ Ἰάμβλιχος, πολλὰ μὲν ἀπίθανα μυθολογῶν, πολλὰ δὲ εἰς ἀδήλους φέρων αἰτίας, πολλὰ δὲ καὶ τοῖς ὁρωμένοις ἐναντία γράφειν οὐκ αἰσχυνόμενος. Εἰς δύο δὲ τὴν ὅλην πραγματείαν τέμνει, τὴν μὲν μείζονα καλῶν, τὴν δὲ ἐλάττονα. Καθ´ ἑκατέρας δὲ τούτων καὶ ὁ Φιλόπονος ἵσταται, λέξει μὲν κεχρημένος ᾗπερ εἰώθει, καὶ τὴν συνθήκην δὲ εἰς τὸν ὅμοιον ἑαυτῷ τύπον ἁρμοζόμενος· τοῦ μὲν γὰρ καθαροῦ καὶ εὐκρινοῦς οὐκ ἀποκλίνει, οὐ μέντοι γε τῇ λογάδι καὶ ἀττικιζούσῃ φράσει καλλωπίζεται. Καὶ τοὺς ἐλέγχους δὲ τῶν Ἰαμβλίχου λόγων πολλαχοῦ μὲν γενναίους τε καὶ δι´ αὐτῶν ἐρχομένους τῶν πραγμάτων ἐπιδείκνυσιν, ἐνίοτε δὲ ἐπιπόλαιον τὴν ἀνασκευὴν φέροντας καὶ πρὸς ὄνομα γινομένους καὶ πόρρω τοῦ ἅπτεσθαι τῶν εὐθυνομένων φερομένους καίτοι ῥᾴδιον κἀκείνων πρὸς ἔλεγχον ἐκκειμένων, καὶ ἐξ ἑαυτῶν προβαλλομένων τὸ ἀνίσχυρον. |
J’ai lu de Jean Philiponus [1] un traité contre l’ouvrage de Jamblique [2] qu'il a intitulé Sur les Statues. Le but de Jamblique est de montrer que les idoles, (c’est cela qu’il entend par le nom de statues), sont divines et remplies de la présence de la divinité non seulement celles qui, fabriquées en cachette de la main des hommes , ont été appelées, à cause de l'incognito de l’artisan, des statues tombées de Zeus (tombées du ciel) (car elles seraient de nature céleste et de là tombées sur la terre, et c'est à cause de cela qu'elles ont mérité de recevoir ce nom), mais aussi celles que l’art du forgeron, du sculpteur et de l'artisan ont fabriquées contre un payement visible ou par un travail. Jamblique écrit : les œuvres de tous ceux-ci surpassent la nature et dépassent la façon de penser des hommes. Il ne rougit pas d'écrire tantôt en racontant beaucoup de choses incroyables tirées de fables, tantôt en les rapportant à des causes obscures, tantôt même en niant l'évidence. Il divise l’ensemble de son traité en deux : il appelle l’une majeure, l’autre mineure.
Philoponus s’élève contre l’une et
l’autre en usant du vocabulaire qui lui est habituel et bien
plus, en adaptant sa composition à sa forme habituelle; il ne
s'écarte pas, de la pureté et de la netteté : mais il n’a pas,
l'élégance de la phrase attique. Ses réfutations des arguments
de Jamblique sont certes vigoureuses et découlent des faits
mêmes ; tantôt ils ne les réfute que superficiellement et
littéralement en s'éloignant très loin de la controverse,
quoique les opinions de l’adversaire soient faciles à réfuter et
fournissent par elles-mêmes leur faiblesse. |
[1] Auteur des codices 21, 43, 55 et 75. Il reviendra au codex 240.
[2]Jamblique,
Iamblichus. Philosophe grec, né à Chalcis en Coelésyrie, vers
l'an 283 de notre ère. Il passa la plus grande partie de sa vie
à Alexandrie. Son premier maître fut Anatolius qui le mit en
rapport avec Porphyre lorsque celui-ci dirigeait l'école
néoplatoni-cienne fondée par Ammonius Saccas. A la mort de
Porphyre (305) dont il était le principal disciple, il lui
succéda et mourut vers 333. Le néoplatonisme d'alors tendait à
confondre le rôle du prêtre et du thaumaturge avec celui du
philosophe. Eunape (Vie des So-phistes) raconte que l'on
attribuait à Jamblique le don de lévitation, mais ajoute qu'il
était le premier à en rire. L’ouvrage, Sur les statues, comme de
nombreux autres de Jamblique, est perdu, tout comme celui de
Jean Philiponus. |