BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS
115. Anonyme, Contre les Quartodécimains.
Métrodore, De la date de Pâques
Ἀνεγνώσθη βιβλίον ἀνώνυμον οὗ ἡ ἐπιγραφή· «Λόγος πρὸς Ἰουδαίους καὶ τοὺς μετὰ τούτων αἱρετικοὺς καὶ τοὺς καλουμένους τεσσαρεσκαιδεκατίτας, μὴ τῷ πρώτῳ καθ´ Ἑβραίους μηνὶ ἐπιτελοῦντας τοῦ ἁγίου Πάσχα τὴν ἑορτήν».
Οὗτος μὲν ὁ λόγος σύντομος καὶ
ἀπέριττος καὶ κόμπου μετέχων. Λέγει μέντοι τῇ ἁγίᾳ πέμπτῃ μὴ τὸ
νομικὸν φαγεῖν Πάσχα τὸν Κύριον ἡμῶν Ἰησοῦν Χριστόν· μηδὲ γὰρ
εἶναι τότε τὸν καιρόν, ἀλλὰ τῇ ἐπιούσῃ. Καὶ ὅτι οὐδὲ νομικῶς
τελῶν ἔφαγεν ἅπερ ἔφαγεν εἰς τὴν ἐπιοῦσαν· οὔτε γὰρ ἄρνον οὔτε
ἄζυμα οὔτε ἄλλο τι πράττων, ὅσα οἱ τὸ νομικὸν τελοῦντες Πάσχα
ἔθος ἔχουσι παραφυλάττειν· ἀλλ´ ἴδιον μυστικόν φησι Ἐνεφέρετο δὲ λόγος ἕτερος Μητροδώρου τινός, ψῆφος ἐννεακαιδεκαετηρίδων κηʹ εἰς ἑαυτὴν ἀνακυκλουμένη περὶ τῆς τοῦ ἁγίου Πάσχα ἑορτῆς. Οὗτος ὁ Μητρόδωρος, ὅστις ποτέ ἐστιν (οὐ γὰρ ἄλλο τι ἔγνων εἰπεῖν περὶ αὐτοῦ), ἀπὸ Διοκλητιανοῦ ἀρξάμενος φλγʹ ἐτῶν συνήγαγε κατὰ τὴν λεγομένην ἀκριβῆ τῆς τεσσαρεσκαιδεκάτης ψηφοφορίαν ἡμέρας, ὅσα τῷ δοκεῖν, ἑορταστικάς· καὶ γὰρ οὔτε νῦν ἡ ἐκκλησία οὔτε ἡ παλαιὰ παράδοσις ταύταις φαίνεται κεχρημένη. |
J’ai lu un ouvrage anonyme intitulé Une controverse entre les Juifs et ceux qui professent les memes vues hérétiques, et ceux appelés Quartodécimains (1), qui ne célèbrent pas la sainte Pâque le premier mois comme le font les Hébreux. Le style est concis et sans redondances, mais quelque peu emphatique. L’auteur soutient que Jésus-Christ n'avait pas mangé la Pâque (2) le jeudi; qu'on ne devait la manger que le jour suivant, et qu'en ce jour il n'avait mangé ni l'agneau pascal, ni des azymes, et ne respectait aucune des pratiques de ceux qui gèrent Pâques selon la loi qu’ils observent habituellement. Il prétend qu’il aurait fait une cène particulière et purement mystique, de laquelle il aurait pris du pain et du vin pour en donner à ses disciples. Un autre traité d’un certain Métrodore est inclus et fournit, pour la célébration de la fête de Pâques, c'est-à-dire pour en trouver le jour, un comput de vingt-huit cycles, chacun de dix-neuf ans. Ce Métrodore, qui que ce fut (car je n’ai rien pu apprendre sur lui) commençant à Dioclétien, a continué pendant 533 ans (3) à marquer la fête de Pâques suivant le calcul du quatorzième de la lune. Ni l'Église, ni la tradition ancienne n’ont jamais pris ces jours en considération.
(Histoire générale des auteurs
sacrés et ecclésiastiques, Rémy Ceillier, t. XI, 1882) |
[1] Ils célébraient Pâques le jour de la Pâque juive (le 14e de Nisan, le premier mois de l’an juif, correspondant à Mars-Avril), quel que pût en être le jour dédié. [2] La Pâque juive.
[3]
i. e. Pour un cycle de 532 ans (28x19) et un an de plus, quand
un nouveau cycle doit commencer. Métrodore vivait peut-être au
VIe ou VIIe siècle. |