BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     195 MAXIME LE CONFESSEUR,

      Lettre et dialogue entre Pyrrhus et Maxime.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

195. Maxime le Confesseur,

 

Lettre et dialogue entre Pyrrhus et Maxime.


 

 

 

Ἀνεγνώσθη τοῦ αὐτοῦ ἁγίου ἀνδρὸς ἐπιστολή. Μαριανῷ πρεσβυτέρῳ προσπεφώνηται, ἐν ᾗ περί τε φυσικοῦ θελήματος ἤτοι θελήσεως διέξεισι καὶ βουλήσεως καὶ βουλῆς ἤτοι βουλεύσεως, περί τε προαιρέσεως, καὶ περὶ τίνων βουλευόμεθα, καὶ περὶ γνώμης καὶ ἐξουσίας καὶ δόξης, καὶ περὶ φρονήματος εἴτουν φρονήσεως· καὶ ὡς οὐ κατὰ πάντα τρόπον ἓν ἔσται μετὰ τὴν ἀνάστασιν τὸ θέλημα πρὸς ἀλλήλους τῶν ἁγίων καὶ τοῦ Θεοῦ, κἂν ἓν τὸ θεληθὲν ἅπασιν, ὥς τινες λέγουσι. Καὶ ἑνδέκατον ἐπὶ τούτοις κεφάλαιον, ὅτιπερ ἓν θέλημα οὐ δύναται ἐπὶ Χριστοῦ λέγεσθαι, εἴτε φυσικὸν εἴτε προαιρετικὸν λεχθῇ ὥς τισιν ἔδοξεν. Αὕτη μὲν ἡ ἐπιστολή· οὐ μόνον δ´ εἰς εὐσέβειαν πολὺ τὸ χρειῶδες παρέχεται, ἀλλὰ καὶ εἰς ἄλλας πολλὰς καὶ καλὰς θεωρίας.

Ἀνεγνώσθη δ´ ἐν τῷ αὐτῷ τεύχει διάλογος περὶ τῶν δύο θελημάτων καὶ τῶν δύο ἐπὶ Χριστοῦ ἐνεργειῶν.  Τὰ πρόσωπα δὲ τοῦ διαλόγου Πύρρος καὶ Μάξιμος, ὧν ὁ μὲν τῆς ὀρθοδοξούσης προΐσταται γνώμης, Πύρρος δὲ τοῦ αἱρετίζοντος ἀντεχόμενος φρονήματος ὅμως, ὥσπερ συνεχόμενός τε καὶ συνελαυνόμενος τοῖς ὀρθοδοξοῦσιν ἐνθυμήμασί τε καὶ δόγμασι τίθεται τῇ εὐσεβείᾳ, ἀνομολογῶν ἑαυτὸν οὐκ ὀρθῶς πεφρονηκέναι τὰ πρότερον. Ἐν δὲ τῇ Ῥώμῃ αὐτὸν ὁ λόγος δείκνυσιν ἀφικέσθαι πρὸς τὴν διάλεξιν, μεθ´ οὗ ἣν αὐτὸς ἑαυτῷ φυγὴν ἐπιβαλὼν τοῦ Κωνσταντινουπόλεως ἐξέπεσε θρόνου. Ὁ μέντοι διάλογος εἰς τὸ ταπεινότερόν ἐστι διεσκευασμένος, εἴτε τὸ αὐτοσχέδιον τῶν διειλεγμένων διασῴζειν ἀκέραιον βουλομένου τοῦ συγγεγραφότος, εἴτε καὶ ἕτερόν τι διοικονομοῦντος· δι´ ἅπερ οὐδ´ οἱ διαλεκτικῆς αὐτῷ νόμοι εὐμενῶς ἐθέλουσιν ἔχειν.

J’ai lu du même saint homme une lettre adressée à Marianus, un prêtre. Celui-ci y traite de la volonté naturelle  (θέλημα) ou du désir (θέλησις) et de la l'intention  (βούλησις) et de la volonté (βουλή) ou délibération (βούλευσις) et aussi de l'intention et des objets sur lesquels nous délibérons et de la pensée, de la liberté et de l’opinion Ensuite de l’intelligence (φρόνημα) ou de la pensée (φρόνησις). Et qu’après la résurrection, la volonté réciproque des saints et de Dieu ne sera plus partout, ni une seule chose que tous voudraient, comme certains l’affirment. A cela succède un onzième chapitre : on ne peut attribuer une volonté unique au Christ, qu’elle soit naturelle ou élective, comme certains le pensent. Telle est cette lettre ; elle offre beaucoup d’utilité non seulement pour la piété, mais encore pour beaucoup d’autres belles contemplations.

J’ai lu dans le même volume le Dialogue sur les deux volontés et les deux énergies dans le Christ. Les personnages du dialogue sont Pyrrhus et Maximus ; le premier montre l’opinion orthodoe et le second défend l’opinion des hérétiques ; mais comme s’il était d’accord avec les orthodoxes, les pensées et les dogmes qu’il fournit  vont dans le sens de la vraie foi. Il avoue franchement qu’au début il pensait mal. Le texte montre qu’il en est arrivé à cette discussion alors qu’il était à Rome, après qu’il s’était lui-même [Pyrrhus] condamné à l’exil et avait été chassé du siège épiscopal de Constantinople.[1] Le dialogue est écrit d’un style tout à fait ordinaire, soit que l’auteur s’applique à  conserver la sincérité improvisée de la discussion, soit  pour un autre motif ; c’est pourquoi il ne suit pas assez les règles de la dialectique. Mais, même ainsi, cette discussion est très utile aux hommes pieux.



 


 

 

[1] En fait Pyrrhus s’enfuit après la mort d’Héraclius et le couronnement du jeune Héraclius-Constantin alias Constant II, 11 ans, fils de Constantin. Paul lui succèdera jusqu’en 654. Le patriarche Pyrrhus tentera sans succès d'intervenir pour juguler les désordres