BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     33 JUSTE DE TIBÉRIADE,

      Chronique des rois des Juifs.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

33. Juste de Tibériade

 

Chronique des rois des Juifs.


 

 

 

Ἀνεγνώσθη Ἰούστου Τιβεριέως χρονικόν, οὗ ἡ ἐπιγραφὴ Ἰούστου Τιβεριέως Ἰουδαίων βασιλέων ῶν ἐν τοῖς στέμμασιν.

Οὗτος ἀπὸ πόλεως τῆς ἐν Γαλιλαίᾳ Τιβεριάδος ὡρμᾶτο. Ἄρχεται δὲ τῆς ἱστορίας ἀπὸ Μωϋσέως, καταλήγει δὲ ἕως τελευτῆς Ἀγρίππα τοῦ ἑβδόμου μὲν τῶν ἀπὸ τῆς οἰκίας Ἡρῴδου, ὑστάτου δὲ ἐν τοῖς Ἰουδαίων βασιλεῦσιν, ὃς παρέλαβε μὲν τὴν ἀρχὴν ἐπὶ Κλαυδίου, ηὐξήθη δὲ ἐπὶ Νέρωνος καὶ ἔτι μᾶλλον ὑπὸ Οὐεσπασιανοῦ, τελευτᾷ δὲ ἔτει τρίτῳ Τραϊανοῦ, οὗ καὶ ἡ ἱστορία κατέληξεν.

Ἔστι δὲ τὴν φράσιν συντομώτατός τε καὶ τὰ πλεῖστα τῶν ἀναγκαιοτάτων παρατρέχων. Ὡς δὲ τὰ Ἰουδαίων νοσῶν, Ἰουδαῖος καὶ αὐτὸς ὑπάρχων γένος, τῆς Χριστοῦ παρουσίας καὶ τῶν περὶ αὐτὸν τελεσθέντων καὶ τῶν ὑπ´ αὐτοῦ τερατουργηθέντων οὐδὲν ὅλως μνήμην ἐποιήατο.

Οὗτος παῖς μὲν ἦν Ἰουδαίου τινὸς ὄνομα Πιστοῦ, ἀνθρώπων δέ, ὥς φησιν Ἰώσηπος, κακουργότατος, χρημάτων τε καὶ ἡδονῶν ἥττων. Ἀντεπολιτεύετο δὲ Ἰωσήπῳ, καὶ πολλὰς κατ´ ἐκείνου λέγεται ἐπιβουλὰς ῥάψαι· ἀλλὰ τόν γε Ἰώσηπον, καίτοι ὑπὸ χεῖρα πολλάκις λαβόντα τὸν ἐχθρόν, λόγοις μόνον ὀνειδίσαντα ἀπαθῆ κακῶν ἀφεῖναι. Καὶ τὴν ἱστορίαν δέ, ἣν ἐκεῖνος ἔγραψε, πεπλασμένην τὰ πλεῖστά φασι τυγχάνειν, καὶ μάλιστα οἷς τὸν Ῥωμαϊκὸν πρὸς Ἰουδαίους διέξεισι πόλεμον καὶ τὴν Ἱεροσολύμων ἅλωσιν.

J’ai lu la Chronique de Juste de Tibériade (1), intitulée Une chronique des rois des Juifs en forme de généalogie par Juste de Tibériade (2).

 Il était de Tibériade en Galilée, d’où il prit son nom. Cette chronique commence à Moïse et va jus-qu'à la mort d'Agrippa, septième et dernier roi de la famille des Hérodes (3). Son royaume qui lui fut accordé par Claudius, fut agrandi par Néron, et encore plus par Vespasien. Juste mourut la troisième année du règne de Trajan, quand l’histoire s’achève.

Son style est très concis, et néglige beaucoup de renseignements qui eussent mérité d'être rappelés. De même que tous les autres écrivains juifs, il n'a fait aucune mention de la venue du Christ, des choses qui lui sont arrivées, de ses miracles.

Son père était un juif du nom de Pistus; Juste lui-même, selon Josèphe, était un homme des plus insouciants, un esclave du vice et de la cupidité. Juste eut des démêlés politiques avec Josèphe pour la conduite de la république ; on rapporte qu'il lui dressa souvent des embûches, mais Josèphe, qui aurait pu se venger à de nombreuses reprises, ne le châtia que verbalement et le laissât libre. On prétend aussi que son histoire est en grande partie inexacte, surtout en ce qui concerne la guerre des Romains contre les Juifs, et la prise de Jérusalem.
 

[1]  Contemporain de Josèphe qui décrivit violemment son caractère et ses ouvrages. Il fut condamné à mort par Vespasien mais Agrippa l’épargna. Il écrivit aussi une Histoire de la guerre des Juifs.

[2] L’expression grecque : βασιλέων τῶν ἐν τοῖς στέμμασι est traduite d’habitude par « rois couronnés », mais stemma signifie sans doute ici un arbre généalogique

[3]  Agrippa II, devant qui saint Paul se défendit. Le témoignage selon lequel il mourut la 3e année du règne de Trajan (100) est su-jette à caution car l’Autobiographie de Josèphe, qui parle de Juste, fut publiée immédiatement après les Antiquités (sous le règne de Domitien).