BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS
48. Josèphe (probablement Hippolyte), Sur l’Univers.
Ἀνεγνώσθη Ἰωσήπου περὶ τοῦ παντός, ὃ ἐν ἄλλοις ἀνέγνων ἐπιγραφόμενον περὶ τῆς τοῦ παντὸς αἰτίας, ἐν ἄλλοις δὲ περὶ τῆς τοῦ παντὸς οὐσίας. Ἔστι δὲ ἐν δυσὶ λογιδίοις. Δείκνυσι δὲ ἐν αὐτοῖς πρὸς ἑαυὸν στασιάζοντα Πλάτωνα, ἐλέγχει δὲ καὶ περὶ ψυχῆς καὶ ὕλης καὶ ἀναστάσεως Ἀλκίνουν ἀλόγως τε καὶ ψευδῶς εἰπόντα, ἀντεισάγει δὲ τὰς οἰκείας περὶ τούτων τῶν ὑποθέσεων δόξας, δείκνυσί τε πρεσβύτερον Ἑλλήνων πολλῷ τὸ Ἰουδαίων γένος. Δοξάζει δὲ συγκεῖσθαι τὸν ἄνθρωπον ἐκ πυρὸς καὶ γῆς καὶ ὕδατος, καὶ ἔτι ἐκ πνεύματος, ὃ καὶ ψυχὴν ὀνομάζει. Περὶ οὗ πνεύματος αὐταῖς λέξεσιν οὕτω φησίν· «Τούτου τὸ κυριώτερον ἀνελόμενος ἅμα τῷ σώματι ἔπλασε, καὶ διὰ παντὸς μέλους καὶ ἄρθρου πορείαν αὐτῷ παρεσκεύασεν· ὃ τῷ σώματι συμπλασθὲν καὶ διὰ παντὸς διικνούμενον τῷ αὐτῷ εἴδει τοῦ βλεπομένου σώματος τετύπωται, τὴν οὐσίαν δὲ ψυχρότερον ὑπάρχει πρὸς τὰ τρία, δι´ ὧν τὸ σῶμα συνήρμοσται». Οὕτω μὲν οὖν ἀναξίως τῆς τε τῶν Ἰουδαίων περὶ ἀνθρώπου φυσιολογίας ταῦτα εἰπὼν καὶ τῆς ἄλλης αὐτοῦ περὶ τοὺς λόγους ἀσκήσεως, διέξεισι καὶ περὶ τῆς κοσμογονίας κεφαλαιωδῶς. Περὶ μέντοι Χριστοῦ τοῦ ἀληθινοῦ θεοῦ ἡμῶν ὡς ἔγγιστα θεολογεῖ κλῆσίν τε αὐτὴν ἀναφθεγγόμενος Χριστοῦ, καὶ τὴν ἐκ πατρὸς ἄφραστον γέννησιν ἀμέμπτως ἀναγράφων. Ὅ τινας ἴσως καὶ ἀμφιδοξεῖν ὡς Ἰωσήπου εἴη τὸ συνταγμάτιον ἀναπείσειεν. Οὐδὲν δὲ τὸ τῆς φράσεως αὐτῷ πρὸς τὰ ὑπόλοιπα τοῦ ἀνδρὸς ἀποδεῖ. Εὗρον δὲ ἐν παραγραφαῖς ὅτι οὐκ ἔστιν ὁ λόγος Ἰωσήπου, ἀλλὰ Γαίου τινὸς πρεσβυτέρου ἐν Ῥώμῃ διατρίβοντος, ὅν φασι συντάξαι καὶ τὸν λαβύρινθον. οὗ καὶ διάλογος φέρεται πρὸς Πρόκλον τινὰ ὑπέρμαχον τῆς τῶν Μοντανιστῶν αἱρέσεως. Ἀνεπιγράφου δὲ καταλειφθέντος τοῦ λόγου φασὶ τοὺς μὲν Ἰωσήπου ἐπιγράψαι τοὺς δὲ Ἰουστίνου τοῦ μάρτυρος, ἄλλους δὲ Εἰρηναίου, ὥσπερ καὶ τὸν λαβύρινθόν τινες ἐπέγραψαν Ὠριγένους. Ἐπεὶ Γαΐου ἐστὶ πόνημα τῇ ἀληθείᾳ τοῦ συντεταχότος τὸν λαβύρινθον, ὡς καὶ αὐτὸς ἐν τῷ τέλει τοῦ λαβυρίνθου διεμαρτύρατο ἑαυτοῦ εἶναι τὸν περὶ τῆς τοῦ παντὸς οὐσίας λόγον. Εἰ δ´ ἕτερος καὶ οὐχ οὗτός ἐστιν, οὔπω μοι γέγονεν εὔδηλον. Τοῦτον τὸν Γάϊον πρεσβύτερόν φασι γεγενῆσθαι τῆς κατὰ Ῥώμην ἐκκλησίας ἐπὶ Οὐΐκτορος καὶ Ζεφυρίνου τῶν ἀρχιερέων, χειροτονηθῆναι δὲ αὐτὸν καὶ ἐθνῶν ἐπίσκοπον. Συντάξαι δὲ καὶ ἕτερον λόγον ἰδίως κατὰ τῆς Ἀρτέμωνος αἱρέσεως, καὶ κατὰ Πρόκλου δὲ σπουδαστοῦ Μοντανοῦ σπουδαίαν διάλεξιν συντεταχέναι, ἐν ᾗ τρισκαίδεκα μόνας ἐπιστολὰς ἀριθμεῖται Παύλου οὐκ ἐγκρίνων τὴν πρὸς Ἑβραίους. |
J'ai lu le traité de Josèphe,[1] Sur l’Univers, autrement appelé Sur la cause de l’Univers et Sur la nature de l’Univers. Cet ouvrage contient deux petits livres dans lesquels il montre que Platon se contredit ; il convainc le philosophe Alcinoüs[2] de plusieurs faussetés et de plusieurs absurdités touchant la résurrection ; il oppose ses sentiments à ceux de ce philosophe, et il montre que la nation des juifs est beaucoup plus ancienne que celle des Grecs; il croit que l'homme est composé de feu, de terre et d'eau, et d'un esprit qu'il appelle âme, de laquelle il parle en ces termes : Dieu a formé cet esprit avec le corps, en ayant pris la principale partie ; l'a fait pénétrer et remplir tous ses membres ; en sorte que s'étendant partout le corps, il en a pris la forme ; mais il est d'une nature plus froide que la matière dont le corps est composé. Ce sentiment, qui suppose que l'âme est corporelle (si toutefois il n'a point reconnu d'autre âme dans l'homme que cet esprit) ; ce sentiment, dis-je, est éloigné de la doctrine des Hébreux, et ne convient pas à la grandeur de ses autres sentiments. Il donne aussi un résumé de la création du monde. De Jésus-Christ il parle d'une manière très catholique; car il l'appelle Christ; et il parle de sa génération ineffable du Père d'une manière qu'on ne peut reprendre. C’est ce qui fait douter si cet ouvrage est de Josèphe, quoique le style ressemble assez à celui de cet historien. J’ai trouvé une note marginale et remarqué que ce livre était en fait d’un certain Caïus,[3] prêtre à Rome, auteur du Labyrinthe,[4] et d’un dialogue contre Proclus, le champion des Montanistes.[5] Mais ne portant point le nom de son auteur, les uns l'avaient attribué à saint Justin Martyr, d'autres à saint Irénée, quoiqu'il fût véritablement de Caïus. La preuve qu'il en rapporte est que l'auteur du Labyrinthe, qu'il croit être Caïus, dit vers la fin qu'il est auteur du livre de la Nature de l'Univers. Mais cette preuve n'est pas entièrement convaincante ; car il n'est pas certain que Caïus soit auteur du livre du Labyrinthe que d'autres attribuaient à Origène ; et il se peut faire qu'il y avait deux ouvrages de différents auteurs qui avaient à peu près le même titre.
Ce Caius a dû être prêtre à Rome,
pendant l’épiscopat de Victor[6] et
de Zéphirin,[7] et avoir été ordonné
par les gentils. Il a écrit un autre ouvrage spécial contre
l’hérésie d’Artémon,[8] et composa
également un grave traité contre Proclus, soutien de Montanus.
Dans tout cela il ne compte que treize épîtres de St Paul et
n’inclut pas l’épître aux Hébreux. |
[1] L’auteur de ce traité est sans doute Hippolyte de Rome, né au milieu du IIe siècle, et qui mourut peu de temps après 235. [2] Philosophe platonicien, Ier ou IIe siècle apr. J.-C. [3] Vivait au début du IIIe siècle apr. J.-C. [4] D’autres l’attribuent à Hippolyte. Est-ce le même que celui dont parle Théodoret, Le petit labyrinthe ? [5] Le fondateur de la secte était Montanus de Phrygie (seconde moitié du IIe siècle). C’était un prêtre de Cybèle, converti par la suite au Christianisme et professeur à Rome. Selon ses propagateurs, il était le Paraclet ou Saint-Esprit promis par le Christ. Entre autres choses, les Montanistes distinguaient deux classes de péchés, mortels ou non, refusaient les seconds mariages, ne baptisaient pas au nom de la Trinité mais en souvenir de la mort du Christ pour le genre humain, méprisaient les anciens prophètes comme possédés par des esprits mauvais et favorisaient une vie très ascétique. « Tous les éléments ascétiques, rigoureux et chiliastiques de l’Eglise se combinaient dans le Montanisme. » [6] 189-202. [7] 202-217.
[8] IIe
et IIIe siècle, Adoptianiste, Monarchien ou anti-Trinitaire. Ses
vues furent développées par la suite par Paul de Samosate
(260-272). Cet ouvrage est sans doute identique au Labyrinthe. |