BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     120 IRENEE,

      Contre les hérésies.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

120. Irénée, Contre les hérésies.


 

 

 

Ἀνεγνώσθη βιβλίον Εἰρηναίου ἐπισκόπου Λουγδούνων (ἐν Κελτοῖς δὲ τὰ Λούγδουνα), λόγοι εʹ· οὗ ἡ ἐπιγραφή «Ἐλέγχου καὶ ἀνατροπῆς τῆς ψευδωνύμου γνώσεως», τοῦτο δέ ἐστι κατὰ αἱρέσεων.

Ὧν ὁ πρῶτος, διαλαμβάνων περὶ Οὐαλεντίνου καὶ τῆς κατ´ αὐτὸν ἀθέου πλάνης, ἀπάρχεται ὥσπερ ἀναποδίζων καὶ ἄνωθεν διεξιὼν ἀπὸ Σίμωνος τοῦ μάγου μέχρι Τατιανοῦ, ὃς τὰ πρῶτα μαθητὴς Ἰουστίνου τοῦ μάρτυρος χρηματίσας, ὕστερον εἰς πλάνην ἐξεκυλίσθη αἱρέσεως. Ἔτι δὲ διαλαμβάνει περὶ τῶν ἰδίως Γνωστικῶν καλουμένων καὶ τῶν Καϊνῶν, τὰ βδελυρὰ αὐτῶν ἐκτιθεὶς δόγματα· ἐν οἷς καὶ ὁ πρῶτος λόγος.

Ὁ δὲ δεύτερος ἀνατροπὴν περιέχει τῶν τοῖς αἱρεσιώταις ἀσεβῶς  δογματιζομένων. Ὁ δὲ τρίτος καὶ γραφικὰς κατ´ αὐτῶν προκομίζει παντοδαπὰς μαρτυρίας. Ὁ δὲ τέταρτος τὰς παρὰ τῶν αἱρετικῶν προτεινομένας ἀπορίας διαλύει.

Καὶ ὁ πέμπτος δέ, ὅσα διὰ παραβολῶν ἐλέχθη τε καὶ ἐπράχθη ὑπὸ τοῦ Κυρίου, ἐκ τῶν ὑπολοίπων τῆς σωτηριώδους αὐτοῦ διδασκαλίας καὶ ἐκ τῶν ἀποστολικῶν ἐπιστολῶν ταῖς αἱρετικαῖς τερθρείαις εἰς ἔλεγχον ἁρμόζειν παρίστησι.

Πολλὰ δὲ τοῦ θεσπεσίου Εἰρηναίου καὶ παντοδαπὰ καὶ ἕτερα συγγράμματα καὶ ἐπιστολαὶ φέρονται, εἰ καὶ ἔν τισιν αὐτῶν ἡ τῆς κατὰ τὰ ἐκκλησιαστικὰ δόγματα ἀληθείας ἀκρίβεια νόθοις λογισμοῖς κιβδηλεύεται, ἃ χρὴ παρασημαίνεσθαι.

Τοῦτόν φασι γενέσθαι Πολυκάρπου μὲν τοῦ ἱερομάρτυρος Σμύρνης ἐπισκόπου μαθητήν, πρεσβύτερον δὲ Ποθεινοῦ, οὗ καὶ τῆς ἐπισκοπῆς τῶν Λουγδούνων διάδοχος κατέστη. Βίκτωρ δὲ ἄρα κατ´ ἐκεῖνο καιροῦ Ῥώμης ἐπεσκόπει, πρὸς ὃν καὶ πολλάκις γράφει, παραινῶν 8μὴ ἕνεκα τῆς περὶ τοῦ Πάσχα διαφωνίας τινὰς τῆς ἐκ8κλησίας ἀποκηρύττειν.

J’ai lu l’ouvrage d’Irénée, évêque de Lyon (1), intitulé Réfutation de la prétendue gnose au nom menteur ou encore Contre les hérésies, en cinq livres.

Le premier traite de Valentin et commence par l'exposition des erreurs de cet impie. Retournant ensuite en arrière et reprenant les choses dès leur origine, saint Irénée va depuis Simon le magicien (2) jusqu'à Tatien (3), qui, d'abord disciple de saint Justin le martyr (4), tomba plus tard dans l'hérésie. Il disserte aussi sur les erreurs des Gnostiques et des Caïnites (5) et expose leur abominable doctrine. Tel est le sujet du premier livre.

Le second livre réfute les assertions impies de ces hérétiques. Le troisième renferme les témoignages de la Sainte Ecriture qui les condamnent. Le quatrième résout leurs objections.

Le cinquième montre que les paroles, les discours et les actes du Sauveur et tous les enseignements si salutaires de sa doctrine, ainsi que les épîtres des Apôtres, servent admirablement à réfuter les impostures de ces hérétiques

Saint Irénée est supposé être l’auteur de nombreux autres ouvrages de toutes sortes comportant des lettres ; dans certaines d’entre elles on doit observer que les doctrines de la vraie foi sont faussées par des argu-ments spécieux.

On dit qu’il fut l’élève du saint martyr Polycarpe, évêque de Smyrne, fut prêtre avec Pothinus (6), à qui il succéda comme évêque de Lyon. A cette époque Victor était pape, et Irénée l’exhorta fréquemment par lettre à n’excommunier aucun membre de l’Eglise en cas de désaccord sur la Pâque.

 

[1]  ~ 120-140 à 202, évêque de Lyon en 177. Il naquit en Asie Mineure, près de Smyrne, et partit à Rome aux environs de 155. On dit qu’il fut martyrisé sous Sévère, mais ce n’est pas sûr. Il était un ardent opposant aux gnostiques Valentiniens, et s’efforça sincèrement d’empêcher une querelle entre les Eglises d’Orient et d’Occident, sur la question de la date de la Pâque. Son grand ouvrage n’existe qu’en latin décadent, bien que certaines parties de l’original puissent être reconstruites à partir de citations d’auteurs plus récents que lui.

[2] Simon le Magicien, vivait aux environs de l’année 37, quand il eut une grande influence en Samarie par sa sorcellerie (voir Ac-tes VIII. 9-24).

[3] Un Assyrien, étudiant de philosophie grecque, qui se convertit au christianisme à Rome en ~150 en lisant la Bible. Apologiste chrétien, il adopta par la suite des idées gnostiques. Il se retira en Mésopotamie et on croit qu’il mourut à Edesse en ~ 180. En plus de son Apologie du christianisme, il fut l’auteur d’un Diatessaron, une sorte d’harmonie des Evangiles.

[4] ~ 103-164. Né en Palestine, philosophe grec converti au christianisme. On dit qu’il fut flagellé et décapité pour avoir refusé d’offrir un sacrifice aux divinités païennes.

[5] La secte des Gnostiques du IIe siècle, dirigée par Carpocrate d’Alexandrie.

[6]  Martyr (~ 155) sous Marc Aurèle.