BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     269 HÉSYCHIUS DE JÉRUSALEM.

      Eulogie de Saint André.


   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

269. Hésychius de Jérusalem,  

 

Eulogie de Saint André.


 

 

 

    Ἀνεγνώσθησαν διαφόρων ἱερῶν ἀνδρῶν λόγοι καʹ, διαφόρους ὑποθέσεις μετερχόμενοι, ὧν ἡ παροῦσα ἐκλογὴ τῆς τῶν ῥημάτων καλλονῆς καὶ ὡραιότητος ἔρωτα λαβοῦσα, πρὸς ἐκείνας ὡς ἐπίπαν καὶ τὸν πλεῖστον σκοπὸν τῆς ἐκδόσεως ἀναφερόμενον ἔχει, εἰ καὶ ἕτερα τινα ταύταις συνεισάγεται.

Ἀνεγνώσθη Ἡσυχίου πρεσβυτέρου Ἱεροσολύμων ἐκ τοῦ εἰς τὸν ἅγιον Ἀνδρέαν ἐγκωμίου. Σάλπιγξ ἡμᾶς ἱερατικὴ πρὸς πανήγυριν ἤθροισεν Ἀνδρέας ὁ τοῦ χοροῦ τῶν ἀποστόλων πρωτότοκος, ὁ πρωτοπαγὴς τῆς ἐκκλησίας στύλος, ὁ πρὸ Πέτρου Πέτρος, ὁ τοῦ θεμελίου θεμέλιος, ἡ τῆς ἀρχῆς ἀρχή, ὁ πρὶν κληθῆναι καλῶν, ὁ πρὶν προσαχθῆναι προσάγων. Εὐαγγέλιον κηρύττει ὃ μήπω πεπίστευται· πρὶν μαθεῖν τῷ ἀδελφῷ ἀποκαλύπτει τὴν ζωήν· τοσοῦτον αὐτῷ πλοῦτον ἡ τοῦ «Ποῦ μένεις;» ἐρώτησις ἐχαρίσατο. Καίτοι τί μέγα εἶχεν ἡ ἀπόκρισις, οἷον Ἀνδρέας ἐμβαθύνων τὸν νοῦν ἐθεώρησεν· «Ἔρχου, γάρ, φησι, καὶ ἰδέ». Πῶς γέγονας προφήτης; Πόθεν θεοφόρος ἀθρόον; Τί θορυβεῖς τοῦ Πέτρου τὰς ἀκοάς; Τί φθάσαι σπεύδεις, ὃν οὐ δύνῃ φθάσαι; Ὁ πανταχοῦ παρὼν πῶς εὑρεθῆναι δύναται;

Ἀλλὰ γὰρ οἶδεν ὁ Ἀνδρέας ὃ λέγει. Εὑρήκαμεν ὃν ἀπώλεσεν ὁ Ἀδάμ, ὃν ἐζημιώθη ἡ Εὖα, ὃν ἡ νεφέλη τῆς ἁμαρτίας ἀπὸ τῶν ὀφθαλμῶν τῶν ἡμετέρων ἔκρυψεν, ὃν ἐχώρισεν ἡμῶν ἡ παρακοή, ὃν ἐζήτει Δαβίδ· «Ἐν ἡμέρᾳ θλίψεώς μου τὸν Θεὸν ἐξεζήτησα». Καί· «Ζητήσατε τὸν Κύριον, Σοφονίας βοᾷ, πάντες ταπεινοὶ γῆς».

Πέπαικεν ἡμᾶς ὁ Θεός, ἡνίκα τοῦ Ἀδὰμ κατεδίκασε θάνατον καὶ βίον ἐπίπονον· ἰάσατο δὲ καὶ πατάξας ἐμότωσεν, ὅτε σταυρωθεὶς ὑπὲρ τοῦ γένους τῷ μώλωπι αὑτοῦ κατὰ τὸν Ἠσαΐαν καὶ τῇ ἀναστάσει πάντας ἰάσατο.

Γυμνὸς ἐπὶ τοῦ σταυροῦ ὁ Χριστὸς ἀνήγετο· ἁμαρτίαν γὰρ οὐκ ἔχων ἱματίων οὐκ ἔχρῃζεν. Ἄμωμος ἦν καὶ λανθάνειν οὐκ ὤφιρλεν. Οὐδὲν ἦν ἄσχημον αὐτῷ· αὐτὸς γὰρ ἡμῶν τὰ ἀσχήμονα εὐσχήμονα δείκνυσιν.

Εὗρον αἱ μυροφόροι, ὅπερ διὰ τῆς Εὔας ἀπώλεσαν· εὗρε τὸ κέρδος ἡ παρασχοῦσα τῆς ζημίας τὴν ὑπόθεσιν.

«Ἥξει ἡμῖν ὡς ὑετὸς πρώϊμος καὶ ὄψιμος τῇ γῇ». Ὅρα τοίνυν τὸν Κύριον μετὰ τὴν ἀνάστασιν πρώϊμον ταῖς γυναιξίν, ὄψιμον τοῖς ἀποστόλοις φαινόμενον. Πρωῒ μὲν γὰρ ταῖς γυναιξὶ χαίρετε, ὀψὲ δὲ ἐν τῇ Σιὼν εἰρήνην τοῖς μαθηταῖς προσεφώνησε, ταῖς μὲν ἵνα λύσῃ τὴν ἀπόφασιν τῆς λύπης, τοῖς δέ, ἵνα καταλύσῃ τὴν ἔχθραν, ἣν ὁ δράκων ἐκακούργησε.

«Σὺ κληθήσῃ Κηφᾶς». Πρὸ τῆς ὁμολογίας ὁ μισθός· πρὶν ἐργάσῃ τὸν ἀμπελῶνα, τὸ δηνάριον ἔλαβες· πρὶν ἀνάψῃς τὸν βωμόν, τὴν θυσίαν προσδέδεξαι· πρὶν κηρύξεις, ἐστεφανώθης.

Πτωχοὺς καὶ ἀγραμμάτους ὁ Χριστὸς ἐξελέξατο. Ἡ σοφία γὰρ οὐ χρῄζει συνηγόρων ἀλλ´ ὑπηρετῶν· οὐδεὶς γὰρ οὐδὲν αὐτῇ παρέχει, παρ´ αὐτῆς δὲ πάντες καὶ πάντα λαμβάνομεν.
 

J’ai lu de divers saints auteurs vingt et un livres qui traitent de différents sujets ; le présent choix, qui tire tout son plaisir de la beauté et du charme des mots, n’a en général que ces qualités et c'est le but principal de la publication, bien qu’il s’y mêle certaines autres choses.

J’ai lu d’Hésychius,[1] prêtre de Jérusalem, l’Eulogie de saint André.

Une trompette sacrée nous a rassemblés pour la fête ; c’est André, le premier né des apôtres, la colonne premièrement établie, Pierre devant Pierre, fondement du fondement même, qui a appelé avant qu'on l'appelât, qui amène des disciples à Jésus avant que d'y avoir été amené lui-même. Il prédit un Evangile auquel on ne croit pas encore et, avant d’avoir appris, il révèle la vie à son frère : tant de richesses dans la question « Où demeures-tu[2] ? ». Pourtant qu’avait de grand la réponse comme celle qu’André enfonça profondément dans son esprit : « Venez, dit-il, en effet, et vous verrez[3] ». Comment es-tu devenu prophète ? d’où es-tu devenu ainsi divin ? Pourquoi fais-tu du bruit aux oreilles de Pierre ? Pourquoi cherches-tu à devancer celui que tu ne peux devancer ? Celui qui est partout, comment peut-on le trouver ?

Mais André sait ce qu’il veut dire. Nous avons trouvé celui qu’Adam a perdu, celui qu’Eve avait fait condamner, celui que le nuage du péché a caché à nos yeux, celui que la désobéissance a séparé de nous, celui que cherchait David : « Au jour de ma tribulation, j’ai cherché Dieu.[4] » Et « Recherchez le Seigneur, vous tous, les humbles de la terre[5] », s’écrie Sophonie.

Dieu nous a frappés quand il a condamné Adam à mort et à une vie pénible ; il nous a guéris, il nous a frappé, il nous a soignés quand il a été crucifié pour le peuple et que, par son agonie, selon Isaïe, et par sa résurrection, il nous a tous guéris.[6]

Le Christ pendait nu sur la croix, car, comme il était sans péché, il n’avait pas besoin de vêtement. Il était innocent et n’avait pas besoin de se cacher. Il n’y avait rien de laid en lui : car lui-même  a changé notre laideur en beauté.

Les porteuses de parfum trouvèrent ce qu’elles avaient perdu par Eve.  Elle a trouvé le gain, celle qui était la cause du châtiment.

« Il nous viendra comme une ondée précoce et tardive qui arrose la terre.[7] » Voyez donc le Seigneur apparaissant après sa résurrection le matin aux femmes et le soir aux apôtres. Le matin, en effet, dit aux femmes "Réjouissez)vous" et le soir dans Sion il annonça la paix à ses disciples.  Aux femmes il voulait enlever leur chagrin ; aux apôtres, il voulait détruire les innimitiés, que le sepent avait amenées.

« Toi, tu seras appelé Céphas[8] » : récompense avant la profession de foi ; avant d’avoir travaillé à la vigne, tu as pris le denier. Avant que tu aies touché l’autel, Dieu a accepté ton sacrifice. Avant d’avoir prêché, tu as reçu la couronne.

Ce sont des mendiants et des ignorants que le Christ a choisis. La sagesse elle-même ne cherche pas des patrons mais des serviteurs : personne ne lui donne rien, mais nous tous, nous recevons tout d’elle-même


 

 
 

[1] Hésychius fut moine avant de devenir prêtre et d'exercer, à Jérusalem, la charge de didascale. Sa carrière oratoire commença probablement une bonne vingtaine d'années avant le concile d'Éphèse (431). Il a joué un rôle important comme exégète et comme prédicateur, pendant la première moitié du Ve siècle. Il a pu rencontrer, dans la Ville sainte, Jérôme, Cyrille d'Alexandrie, Mélanie la Jeune, Pierre l'Ibère. Sa carrière se déroulasous le règne de l'empereur Théodose II (408-450).

Voir aussi le codex 275.

[2] Jean, 1, 38.

[3] Jean, 1, 39.

[4] Psaumes, 77, 2.

[5] Sophonie, 2, 3.

[6] Isaïe, 53, 6. Allusion.

[7] Osée, 6, 3. Allusion.

[8] Jean, 1, 42.