BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     88 GÉLASE DE CYZIQUE,

      Actes du Synode de Nicée.


   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

88. Gélase de Cyzique,

 

Actes du Synode de Nicée.


 

 

 

 Ἀνεγνώσθη βιβλίον, ὡς ἐν ἱστορίας τύπῳ, τὰ κατὰ τὴν ἐν Νικαίᾳ σύνοδον πραχθέντα· τόμοι δὲ τὸ βιβλίον τρεῖς.

Λέγει δὲ τὸν μὲν Ὅσιον τὸν Κουδρούβης καὶ Βίτωνα καὶ Βικέντιον, ῥωμαϊκοὺς ἱερέας, ἐκ προσώπου Σιλβέστρου τοῦ Ῥώμης παρεῖναι, Εὐστάθιον δὲ τὸν Ἀντιοχείας αὐτὸν ἐκεῖνον, Ἀλέξανδρον δέ, ὃς τότε πρεσβυτέρου ἀξίωμα εἶχεν, εἰς πρόσωπον τοῦ Κωνσταντινουπόλεως Μητροφάνους παρεῖναι. Ἐκεῖνος γὰρ ἐκωλύετο βαθυτάτῳ γήρᾳ, ἐπεὶ αὐτῷ ὁ χρόνος τοῦ βίου ὑπὲρ τὰ ἑκατὸν ἐξετείνετο ἔτη. Συμπαρεῖναι καὶ Ἀλέξανδρον τὸν Ἀλεξανδρείας ἅμα Ἀθανασίῳ, ὃς ὕστερον καὶ διάδοχος τοῦ θρόνου κατέστη. Ἔτι δὲ παρεῖναι καὶ τὸν Ἱεροσολύμων Μακάριον καὶ ἄλλο πλῆθος ἀρχιερέων καὶ ἱερέων. Συγκροτηθῆναι δέ φησι τὴν σύνοδον ἑξκαιδεκάτῳ ἔτει τῆς Κωνσταντίνου βασιλείας, παραταθῆναι δὲ ταύτης τὰς πράξεις μέχρι δευτέρου καὶ εἰκοστοῦ ἡμίσεος, ἓξ ἥμισυ δῆλον ὅτι ἔτεσι ταύτης συγκροτουμένης.

Φησὶ δὲ καθαιρεθῆναι μὲν Ἄρειον καὶ ἀναθέματι καθυποβληθῆναι, εἶτα πάλιν πειρᾶσθαι ὥστε παραδεχθῆναι· καὶ τοῦτο πολλάκις ἐπιτηδευθῆναι δι´ Εὐσεβίου, ὃς ἦρχε Νικομηδείας, καὶ δι´ Εὐτοκίου δὲ τοῦ Ἀρειανοῦ πρεσβυτέρου ἔχοντος χειροθεσίαν, ὃν ἡ τοῦ βασιλέως ἀδελφὴ Κωνσταντῖνα, τὴν τέλειον ἡμέραν ὑπερχομένη τοῦ βίου, παρέθετο τῷ ἀδελφῷ.

Ἀλλ´ οὗτοι μὲν ἔσπευδον τὸν Ἄρειον ἐπαγαγεῖν τῇ ἐκκλησίᾳ· ἡ δὲ θεία δίκη οὐκ εἴασε τὸν ἐχθρὸν κατορχήσασθαι αὐτῆς τοῦ νεὼ καὶ τῆς ἐν αὐτῷ παστάδος, ἀλλ´ ἐν ἀφεδρῶσι τὸν βίον ἐδίκασε καταστρέψαι, καθ´ ἣν αὐτὸς καὶ οἱ σπουδασταὶ αὐτοῦ ὥρισαν ἡμέραν διὰ τῆς εἰσόδου αὐτοῦ τὴν ἐκκλησίαν βεβηλῶσαι τοῦ Θεοῦ καὶ τὰ ἅγια. Καὶ ἡ καταστροφὴ δὲ δημόσιος γίνεται· πλησίον γὰρ οἱ ἀφεδρῶνες ἐχρημάτιζον τοῦ φόρου. Ἐφ´ ᾧ ἡσθῆναί τε τὸν μέγαν Κωνσταντῖνον γράφει, ὡς τοῦ ἀδεκάστου κριτοῦ οἷς ἔκρινε λύσαντος ἀμφισβήτησιν πᾶσαν, γράψαι τε αὐτὸν πολλοῖς ἐπιστολάς, τὴν ἔνδικον Ἀρείου καταστροφὴν στηλιτεύοντα. Καὶ ὁ μὲν οὕτω φησί, συμφωνῶν ἐν τούτῳ Ἀθανασίῳ τε τῷ μεγάλῳ καὶ Θεοδωρήτῳ καὶ ἄλλοις πλείοσιν· ἐνίοις δὲ γράφειν ἔδοξεν οὐχὶ κατὰ τοὺς Κωνσταντίνου τοῦ μεγάλου χρόνους, ἀλλὰ τοῦ παιδὸς Κωνσταντίου βασιλεύοντος οὕτως αἰσχρῶς τὸν Ἄρειον ἐξ ἀνθρώπων ἀφανισθῆναι.

Καὶ ταῦτα μὲν τόδε τὸ βιβλίον· οὐ γὰρ ἐπεγέγραπτο αὐτῷ ἡ κλῆσις τοῦ γράψαντος. Ἐν ἄλλῳ μέντοι ἔχοντι τὰ αὐτά, Γελασίου τοῦ ἐπισκόπου Καισαρείας τῆς Παλαιστίνης εὗρον τὸ βιβλίον ἐπιγραφόμενον.

Ἡ δὲ φράσις εἰς τὸ ταπεινὸν καὶ χυδαῖον τοῦ λόγου λίαν κατενηνεγμένη. Τίς ποτε δέ ἐστιν ὁ Γελάσιος οὗτος, οὐκ ἔχω σαφῶς ἐκμαθεῖν. Μέχρι γὰρ νῦν τριῶν, πρόσεστιν εἰκάσαι, Γελασίων καὶ ἐπισκόπων Καισαρείας τῆς κατὰ Παλαιστίνην βιβλίοις ἐνετύχομεν, ἢ πάντως γε δύο. Αἱ δὲ βίβλοι αἷς ἐνετύχομεν, ἡ μέν ἐστι κατὰ Ἀνομοίων συντεταγμένη, αἱ δὲ ἄλλαι δύο ἐκκλησιαστικὰς ἀναγράφουσι πράξεις, ὧν μία ἧς νῦν ὡς ἐν κεφαλαίῳ ἐπεμνήσθημεν.

Ἔχει δὲ αὕτη, ἐν οἷς αὐτὴν ἐπιγεγραμμένην εὕρομεν, ἐπιγραφήν, ὥσπερ εἴρηται· «Γελασίου ἐπισκόπου Καισαρείας τῆς κατὰ Παλαιστίνην ἱστορίας ἐκκλησιαστικῆς λόγοι γʹ» καὶ ἀπάρχεται δὲ οὕτω· «Τὰ κατὰ τὴν ἁγίαν καὶ μεγάλην καὶ οἰκουμενικὴν τῶν ἐπισκόπων συναθροισθεῖσαν σύνοδον ἐκ πασῶν ὡς ἔπος εἰπεῖν, τῶν τοῦ Ῥωμαίου κόσμου ἐπαρχιῶν καὶ Περσίδος» καὶ ἑξῆς. Καὶ τελευτᾷ δὲ εἰς τὴν τοῦ μεγάλου Κωνσταντίνου τελευτήν, ἐν ᾗ καὶ τὸ τῆς ἀφέσεως ἐδέξατο θεῖον λουτρόν, τὰς ἐν βίῳ κηλῖδας, οἷα εἰκὸς ἄνθρωπον ὄντα ταύτας ἐφέλκεσθαι ἀπολουσάμενος.

Τυχεῖν δέ φησι τοῦ βαπτίσματος ὀρθοδόξου μυσταγωγήσαντος καὶ τελέσαντος, ἀλλ´ οὐχ ὥς τισιν ἔδοξε, τῶν αἱρετικῶν τινος χειραπτήσαντος. Ἡ δέ γε ἀναβολὴ αὐτῷ τοῦ βαπτίσματος παρετείνετο, ὅτι δι´ ἐπιθυμίας πλείστης ἦν αὐτῷ τοῖς Ἰορδάνου βαπτίσασθαι.

Φησὶ δ´ ἑαυτὸν ὁ συγγραφεὺς οὗτος ἐπὶ Βασιλίσκου, ὃς ἐκβαλὼν Ζήνωνα ἐτυράννησεν, ἀκμάζειν καὶ ἀνεγνωκέναι τὰς τῆς συνόδου πράξεις ἐν παλαιαῖς μεμβράναις ἔτι κατὰ τὴν πατρῴαν οἰκίαν διατρίβοντα· ὧν τὴν μνήμην ἔχοντα, καὶ ἐξ ἑτέρων γραμμάτων ὅσα χρήσιμα συναγείροντα, τὴν ἱστορίαν συντάξαι. Μνημονεύει δ´ οὗτος καὶ ῥητῶν τινῶν Γελασίου τινός, Γελάσιον αὐτὸν καὶ Ῥουφῖνον ἅμα καλῶν.

Λέγει δὲ αὑτοῦ καὶ πατρίδα τὴν Κύζικον καὶ πατέρα τῶν κατ´ αὐτὴν πρεσβυτέρων ἕνα τινά. Καὶ οὗτος μὲν ὁ τοῦδε τοῦ βιβλίου πατήρ, καὶ ταῦτα αὕτη ἡ βίβλος.




 

J’ai lu un compte rendu des Actes du synode de Nicée,[1] sous forme d'une histoire, en trois volumes.

L'auteur affirme qu’Hosius,[2] évêque de Cordoue, Viton et Vincent, deux prêtres romains, étaient représentés par des légats de saint Sylvestre, pape de Rome,[3] avec Eustathe,[4] patriarche d'Antioche, tandis que le prêtre Alexandre représentait Métrophane de Constantinople ; saint Sylvestre, qui avait plus de cent ans, n'avait pu venir en raison de son grand âge. Alexandre, évêque d'Alexandrie,[5] y assista également, ainsi qu’Athanase, qui plus tard lui succéda à l'épiscopat, Macaire,[6] évêque de Jérusalem, et un certain nombre d'autres évêques et prêtres. Le Synode fut convoqué la seizième année du règne de Constantin, et ses travaux durèrent six ans, jusqu'au moment où il avait régné vingt et un ans et six mois.

L'auteur rapporte qu’Arius fut condamné et anathématisé, mais qu’il chercha encore une fois à obtenir son admission dans l'Eglise, demande dans laquelle il fut soutenu par Eusèbe,[7] évêque de Nicomédie, et Eutocius l’Arien, prêtre ordonné, que la sœur de l'empereur Constantia avait recommandé à son frère sur son lit de mort.

Malgré ces efforts pour ramener Arius dans l'Eglise, la justice divine ne permit pas à son ennemi d'insulter son temple et son sanctuaire. Il fut condamné à mourir dans les latrines le jour même où lui et ses disciples avaient décidé de profaner l'Eglise de Dieu et ses saints rites par son entrée. Sa mort eut lieu en public, les latrines étant proches du forum.[8] L'auteur affirme que Constantin le Grand se réjouit que le juge incorruptible Dieu eût résolu la question de sa sentence, et écrivit un certain nombre de lettres, faisant acte de son opinion de la justice finale qui s'abattirent sur Arius. En cela, l'auteur du compte rendu s'accorde avec ceux du Grand Athanase, de Théodoret, et de bien d'autres. Certains, toutefois, pensent qu’Arius arriva à sa fin honteuse, non pas sous le règne de Constantin, mais sous celui de son fils Constance.

Tel est le contenu de ce livre. Dans une autre copie, contenant le même compte rendu, le titre donne le nom de l'auteur comme étant Gélase, évêque de Césarée[9] en Palestine. Le style est moyen et commun. Qui était Gélase ? je n'ai pas été en mesure de le découvrir avec certitude, étant donné que jusqu'à présent j'ai trouvé trois évêques de Césarée nommés Gélase, et que j’ai lu les ouvrages d’au moins deux d’entre eux. Une de ces ouvrages est une polémique Contre les Anoméens,[10] les deux autres, dont nous venons d’en mentionner une, traite de problèmes ecclésiastiques. Le titre, que nous avons trouvé, est Trois livres d'histoire ecclésiastique par Gélase, évêque de Césarée en Palestine.

L’ouvrage commence comme suit: Les actes du saint, grand et universel synode des évêques, réunis, pour ainsi dire, de toutes les provinces de l'empire romain et de Perse, et ainsi de suite. Il se termine par la mort de Constantin le Grand, au moment où il reçut la rémission de ses péchés par le divin baptême, qui efface les taches de culpabilité pareilles à celles que tous les hommes contractent dans leur vie. L'auteur dit qu'il fut baptisé et initié aux saints mystères par un prêtre orthodoxe, et non pas, comme certains l'affirment, par un hérétique. Son baptême fut retardé, parce qu'il avait vivement souhaité être baptisé dans les eaux du Jourdain.

L'auteur indique qu'il vécut à l'époque de Basiliscus,[11] qui s'empara du trône après en avoir chassé Zénon, et qu'il trouva et lut le compte rendu des travaux du Conseil écrit sur un vieux parchemin, alors qu’il vivait dans la maison de son père. De ses souvenirs, et à l'aide d'autres écrits qui lui fournirent des informations utiles, il compila son histoire.

Il mentionne également, et cite quelques passages d'un certain Gélase, qu’il nomme également Rufinus.

Il dit que c’était un natif de Cyzique, et que son père était prêtre au même endroit. Voici donc ce que dit l'auteur de cet ouvrage, et tel est son contenu.


 


 

 

[1] Par Gélase de Cyzique, qui vécut probablement dans la deuxième moitié du cinquième siècle. L’ouvrage, qui nous est parvenu, est considéré comme sans valeur historique.

[2] Nommé environ en 300, mort ~ 358. Il fut envoyé par Constantin en 324 à Alexandrie, avec pour mission de réconcilier Arius et Alexandre, évêque d'Alexandrie. Il fut le conseiller de Constantine sur les questions théologiques, et on pense qu’il a pris une part importante dans l'élaboration du symbole de la foi au Synode.

[3] 314-335.

[4] Né à Side en Pamphylie et mort à Philippi en Macédoine (337), ancien évêque de Béroé. Il fut exilé suite à une fausse accusation portée contre lui par les Ariens, dont il était un ardent adversaire.

[5] Patriarche d'Alexandrie (312-326). Il excommunia les Ariens et fit que leur doctrine soit condamnée au Synode.

[6] Evêque d'environ 311 à entre 331 et 335. Hélène, la mère de Constantin le Grand, se rendit à Jérusalem au cours de son épiscopat (325).

[7] Successivement évêque de Berytus, de Nicomédie, et de Constantinople. Exilé par Constantin, il fut rappelé par le biais de l'influence des Ariens, et devint en l'amère un âpre ennemi d’Athanase, dont il obtint le bannissement ; il devint évêque de Constantinople en 341, grâce à l’appui de Constantia, sœur de l'empereur. Il installa la quasi-totalité des formules Ariennes.

[8] Il mourut subitement à 80 ans d'une violente colique en l'an 336, lors d'une dernière tentative de conciliation. Ses partisans prétendirent qu'il avait été empoisonné, et ses adversaires virent dans cette mort extraordinaire une punition de Dieu.

[9] La question des divers Gélases est très obscure (voir aussi Cod. 102).

[10] Ceux qui enseignaient que le Fils est "différent" et de différente substance que le Père. Les dirigeants de la secte furent Aetius et Eunomius.

[11] Empereur 475-477.