BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     164 GALIEN,

      Sur les écoles de médecine.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

164. Galien, Sur les écoles de médecine.


 

 

 

Ἀνεγνώσθη Γαληνοῦ περὶ αἱρέσεων. Περὶ αἱρέσεων δὲ τῶν κατὰ τὴν ἰατρικὴν τὴν σύστασιν ἐσχηκυιῶν διαλαμβάνει, καί φησι τρεῖς κατ´ ἰατρικὴν καθολικὰς αἱρέσεις συστῆναι, τήν τε καλουμένην λογικήν, ἣν καὶ δογματικὴν ἐπονομάζει ἔτι δὲ καὶ ἀναλογιστικήν, δευτέραν δὲ τὴν καλουμένην ἐμπειρικήν, ἥτις καὶ τηρητικὴ καὶ μνημονευτικὴ ἐπικαλεῖται, τρίτην δὲ τὴν μεθοδικήν.

Διαφέρουσι δὲ ἀλλήλων αὗται ἄλλοις τε καὶ τῷ τρόπῳ τῆς εὑρέσεως. Ὁ μὲν γὰρ δογματικὸς λόγῳ κεχρημένος καὶ τὰς μεθόδους τῆς ἰατρείας εὑρίσκων τὴν τέχνην συνίστησιν, ὁ δ´ ἐμπειρικὸς οὐκέτι τῷ λόγῳ ἀλλὰ τῇ πείρᾳ καὶ τῇ τηρήσει· ὁ δὲ μεθοδικὸς ἐπαγγελλόμενος καὶ λόγῳ καὶ πείρᾳ κεχρῆσθαι, ἀκριβῶς δὲ μηδετέρῳ χρώμενος, εἰκότως ἀμφοῖν διοίσει.

Εἰς γʹ δὲ τμήματα διαιρεῖται τὸ παρὸν βιβλίον. Καὶ ἐν μὲν τῷ πρώτῳ τὴν σύστασιν τῆς ἐμπειρικῆς καὶ δογματικῆς ἀναγράφει, ἐν ᾧ καὶ ὁποία ἡ ἑκάστης οὐσία διδάσκει· ἐν δὲ τῷ δευτέρῳ εἰσάγει τὰς δύο διαφιλονεικούσας αἱρέσεις ἀλλήλαις καὶ τῶν πρωτείων ἀμφισβητούσας· ἐν δὲ τῷ γʹ τμήματι τὴν καλουμένην εἰσάγει μεθοδικὴν ταῖς προειρημέναις δυσὶ μαχομένην, κἀκείνας πρὸς ταύτην ἑκάστης τῶν τριῶν τὰ οἰκεῖα προβαλλομένης δίκαια καὶ σπευδούσης εἰς τὴν κατὰ τῶν ὑπολοίπων νίκην. Ἐν οἷς καὶ τὸ τρίτον ἀπαρτίζεται τμῆμα.

Δῆλον δ´ ὅτι τὸ βιβλίον τοῦτο τῶν κατὰ τὴν ἰατρικὴν ἀναγνωσμάτων πάντων προτάττεσθαι ὀφείλει, εἴπερ δεῖ μαθεῖν ποία πασῶν ἀρίστη αἵρεσις, εἶθ´ οὕτω ταύτῃ κεχρῆσθαι. Εἴη δ´ ἂν οὐδὲ κυρίως ἰατρικὸν τὸ βιβλίον ἀλλὰ προοιμίου τόπον ἐπέχον καὶ φιλοσοφίᾳ μᾶλλον ἀνακείμενον. Δῆλον δ´ ὅτι, ὅσα γε ἐπί τε λέξει καὶ συντάξει, καθαρόν ἐστι καὶ εὐκρινές. Τούτων γάρ ἐστιν ἐν πᾶσιν ὁ Γαληνὸς φροντιστής, εἰ καὶ ἐν πολλοῖς αὐτοῦ τῶν συγγραμμάτων ἀκαιρολογίαις καὶ παρεκτροπαῖς καὶ τῷ τῶν περιόδων σχοινοτενεῖ φορτίζων τὰ βιβλία συγχεῖ καὶ σκοτοῖ τῶν γεγραμμένων τὸν νοῦν, τήν τε σύμφρασιν οἱονεὶ διακόπτων, καὶ εἰς ἀκηδίαν ἄγων διὰ τοῦ μακροῦ λήρου τὸν ἀκροατήν· ὧν τέως τὸ παρὸν βιβλίον ἀπήλλακται.

J’ai lu l’ouvrage de Galien (1) Sur les écoles de médecine. L'auteur, qui discute des écoles qui ont été créées dans la profession médicale, déclare que les trois principales sont: « la logique », qu'il appelle aussi dogmatique et analogistique; « l’empirique », appelée aussi attentive ou mnémoneutique, « la méthodique ».

Elles diffèrent par la méthode de l'invention et à d'autres égards. Le médecin dogmatique fonde son art en recourant à des méthodes de raisonnement pour trouver des remèdes; l’empirique s'appuie sur l'expérience et l'observation ; le méthodique, tout en professant d'employer à la fois le raisonnement et l'expérimentation, n’en fait aucun usage prudent, et se distingue bien des deux autres.

Le présent travail est divisé en trois parties. La première contient une description des écoles empirique et dogmatique, et énonce la nature de chacune ; la seconde introduit ces deux écoles en discutant vivement de leurs revendications respectives de supériorité ; la troisième introduit l'école méthodique en querelle avec les deux autres, chacune d'elles mettant en avant ses propres revendications et s'efforçant de rejeter ses rivales. Le troisième livre se termine là-dessus.

Il est évident que cet ouvrage devrait être préféré à tous les autres écrits médicaux, si l'on veut savoir quelle est la meilleure école d'appartenance. Cependant on ne peut pas vraiment le considérer comme un ouvrage médical, mais plutôt comme une introduction philosophique à la médecine. La composition et la diction sont pures et claires; partout Galien paie une attention particulière à ces qualités, bien que, dans de nombreux ouvrages, il fasse confusion et obscurcisse le sens de ce qu'il a écrit en surchargeant ses traités par des discours hors de propos, des digressions, et des périodes qui n’en finissent pas. Elles semblent, comme c'est le cas, hacher le contexte, et leur ineptie fastidieuse rend le lecteur indifférent. Le présent traité, cependant, est exempt de ces défauts.



 

[1]  Claudius Galenus (Claude Galien), 129-199, le plus célèbre médecin de l'Antiquité. Né à Pergame, il étudia à Alexandrie, et fut appelé à Rome par Marc-Aurèle, qui avait la plus grande confiance en lui. Il écrivit de nombreux traités sur la médecine et d’autres disciplines scientifiques, la grammaire, et la critique littéraire.