BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     70 DIODORE DE SICILE

       
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

70. Diodore de Sicile.


 

 

 

 Ἀνεγνώσθη μοι Διοδώρου Σικελιώτου βιβλίον ἱστορικὸν ἐν λόγοις μʹ. Οἰκουμενικὴν περιέχουσιν ἱστορίαν. Ἔστι δὲ πολλῷ πλατύτερος τοῦ τε Κεφαλίωνος, ἐν οἷς τοὺς αὐτοὺς χρόνους συμβαίνει αὐτοῖς ἀναγράφειν, καὶ τοῦ Ἡσυχίου τοῦ Ἰλλουστρίου.

Κέχρηται δὲ φράσει σαφεῖ τε καὶ ἀκόμψῳ καὶ ἱστορίᾳ μάλιστα πρεπούσῃ, καὶ μήτε τὰς (ὡς ἂν εἴποι τις) λίαν ὑπερηττικισμένας ἢ ἀρχαιοτρόπους διώκων συντάξεις, μήτε πρὸς τὴν καθωμιλημένην νεύων παντελῶς, ἀλλὰ τῷ μέσῳ τῶν λόγων χαρακτῆρι χαίρων, φεύγων τε τροπὰς καὶ τἄλλα, πλὴν τῶν παρ´ Ἕλλησι μυθολογουμένων θεῶν τε καὶ ἡρώων, ὅσα τὸ ποιητικὸν ἔθνος νέμεται.

Ἄρχεται μὲν οὖν τῆς ἱστορίας ἀπὸ τῶν μυθολογουμένων παρ´ Ἕλλησι καὶ βαρβάροις, ἑξῆς διϊὼν μέχρι τῆς ἀρχῆς τοῦ συστάντος πολέμου Ῥωμαίοις τε καὶ Κελτοῖς, καθ´ ὃν χρόνον Γάϊος Ἰούλιος Καῖσαρ, ᾧ διὰ τὰς πράξεις θεὸν ἐπίκλην ἔθεντο Ῥωμαῖοι, κατεπολέμησε τὰ πλεῖστα καὶ μαχιμώτατα τῶν Κελτῶν ἔθνη· ἐν τριάκοντα δὲ ἔτεσιν, ὡς αὐτός φησι, περὶ ταύτην ἐπόνησε τὴν ἱστορίαν, τόπους τε πολλοὺς ἀμείβων χάριν πολυμαθίας, καὶ ταλαιπωρίαις οἷα εἰκὸς ἐντυγχάνων.

Σικελιώτης δὲ ὤν, ἐξ Ἀγυρίου τὸ γένος ἔσχε, καὶ διὰ τὴν ἐπιμιξίαν τῶν Ῥωμαίων πολλὴν ἐμπειρίαν τῆς Ῥωμαίων εἰληφὼς διαλέκτου, πάσας τὰς ἡγεμονικὰς αὐτῆς πράξεις καὶ πάθη ἀκριβῶς ἀνελάβετο.

Ἐν μʹ δὲ βιβλίοις τὴν ὅλην συμπεραινόμενος πραγματείαν, ἐν μὲν ἓξ ταῖς πρώταις τὰς πρὸ τῶν Τρωϊκῶν πράξεις τε καὶ μυθολογίας ἐκτίθεται, ἐν δὲ ταῖς ἐφεξῆς ιαʹ τὰς ἀπὸ τῶν Τρωϊκῶν κοινὰς πράξεις εὑρήσεις ἀναγεγραμμένας ἕως τῆς τελευτῆς Ἀλεξάνδρου τοῦ  Μακεδόνων βασιλέως. Ἐν δὲ ταῖς ὑπολοίποις κγʹ βίβλοις αἱ λοιπαὶ τυγχάνουσι πράξεις ἀναγεγραμμέναι, μέχρις ὅτου Ῥωμαίοις πρὸς Κελτοὺς ὁ πόλεμος συνερράγη, καθ´ ὃν ἡγούμενος Γάϊος Ἰούλιος Καῖσαρ ἐκράτησε μὲν τῶν πλείστων καὶ μαχίμων παρὰ Κελτοῖς ἐθνῶν τῷ πολέμῳ, προεβίβασε δὲ τὴν ἡγεμονίαν τῆς Ῥώμης μέχρι τῶν Βρεττανικῶν νήσων· ἐν οἷς καὶ ἡ ἱστορία τελευτᾷ.

J’ai lu les quarante livres Diodore de Sicile (1), contenant une sorte d’histoire du monde. L’auteur est plus complet que Céphalion et Hésychius Illustrius dans sa description des mêmes époques.

Sa phrase est claire, sans ornements superflus & merveilleusement adaptée à l'histoire. Il n’abuse pas des atticismes ou des modes d’expression surannés, et ne s’abaisse pas non plus au niveau du langage quotidien. Il a pris plaisir à un juste milieu entre les deux, l'affectation de quelques historiens & la négligence de quelques autres, évitant les figures de style et n’utilisant le langage de la fable, comme les poètes, où il raconte des légendes des dieux et des héros.

Il commence son histoire avec l’âge mythique des Grecs et des barbares, et s’arrête au début de la guerre entre les Romains et les Celtes, au moment où Caius Julius Caesar (appelé "divin" par les Romains en raison de ses faits majestueux) soumit les plus belliqueux des peuples Celtes. Il consacra trente ans à l'histoire, comme il nous le dit lui-même, visitant plusieurs contrées différentes afin d’obtenir des renseignements, et s'exposant ainsi à de nombreux dangers.

C’était un Sicilien d’Agyrium; par ses relations continues avec les Romains, il en était devenu un familier et un habitué de leur langue ; il rassembla consciencieusement des faits de tous leurs principaux succès et des échecs.

L'histoire entière est composée de quarante livres. Les six premiers décrivent les événements précédant la guerre de Troie et d’autres légendes; dans les onze suivants, les événements du monde à partir de la chute de Troie jusqu’à la mort d'Alexandre le Grand; dans les vingt-trois restants, les événements de la guerre entre les Celtes et les Romains, dirigés par Jules César. Ce dernier soumit les plus belliqueux et étendit l'empire romain aux îles britanniques, c’est là que l'histoire s’achève.
 

[1]   D’Agyrium en Sicile, il vécut à l'époque d'Auguste, et certainement après 21 avant J.-C. Sa Bibliothèque Historique en quarante livres a été une histoire du monde jusqu’aux Guerres des Gaules de César. Seuls les livres 1-5 et 11-20 existent encore de nos jours. La valeur principale de son ouvrage réside dans l'emploi de sources aujourd'hui perdues, dans la préservation des traditions anciennes, et particulièrement dans l’aspect chronologique.