Ἀνεγνώσθη βιβλίον, οὗ ἡ ἐπιγραφὴ Χριστιανοῦ βίβλος ἑρμηνεία εἰς τὴν ὀκτάτευχον. Παμφίλῳ δέ τινι προσφωνεῖ τὸ βιβλίον. Ἦν δὲ ταῖς Ἰουστίνου τοῦ Ῥωμαίων βασιλέως ἡμέραις ἐνακμάζων.

Ἀπάρχεται μὲν ἀπό τινων ἐκκλησιαστικῶν δογμάτων γραφικαῖς, ὡς ἐδόκει, μαρτυρίαις ἀγωνίζεσθαι.

 Ἔστι δὲ ταπεινὸς τὴν φράσιν καὶ συντάξεως οὐδὲ τῆς κοινῆς μετέχων. Ἀλλὰ καί τινα κατὰ τὴν ἱστορίαν ἀπίθανα συντίθησι· διὸ καὶ μυθικώτερον μᾶλλον ἢ ἀληθέστερον ἡγεῖσθαι τὸν ἄνθρωπον δίκαιον. Ὑπὲρ ὧν δὲ δογμάτων ἐνίσταται, ἔστι ταῦτα, ὅτι ὁ οὐρανὸς οὐκ ἔστι σφαιρικὸς οὐδὲ ἡ γῆ, ἀλλ´ ὁ μὲν ὡσεὶ καμάρα, ἡ δὲ ἑτερομήκης, καὶ κεκόλληται ὰ πέρατα τοῦ οὐρανοῦ πρὸς τὰ πέρατα τῆς γῆς, καὶ ὅτι πάντες οἱ ἀστέρες κινοῦνται ἀγγέλων αὐτοῖς τῇ κινήσει διακονούντων, καὶ ἕτερά τινα τοιαῦτα.

Ποιεῖται δὲ καὶ ὡς ἐν παρεκβάσει μνήμην τῆς γενέσεως καὶ  τῆς ἐξόδου, διατρίβει δὲ τῇ διηγήσει καὶ τῇ θεωρίᾳ ὡς ἐπίπαν τῆς σκηνῆς· ἐπιτρέχει δὲ καὶ τοὺς προφήτας, κἀκεῖθεν τοὺς ἀποστόλους. Λέγει δὲ ὅτι τὸ μέγεθος ἔχει ὁ ἥλιος δύο κλιμάτων, καὶ ὅτι οἱ ἄγγελοι οὐκ εἰσὶν ἐν τῷ οὐρανῷ ἀλλὰ μόνον ὑπὸ τὸ στερέωμα καὶ μεθ´ ἡμῶν, καὶ ὅτι ὁ Χριστὸς ἀνελθὼν ἀπὸ τῆς γῆς εἰς τὸ μεταξὺ τοῦ οὐρανοῦ καὶ τοῦ στερεώματος εἰσῆλθε, καὶ ὅτι τοῦτό ἐστι καὶ μόνον ἡ βασιλεία τῶν οὐρανῶν. Λέγει δὲ καὶ ἄλλα τινὰ ἀλλοκότα.

Προσφωνεῖ δὲ τοὺς μὲν ἓξ αὑτοῦ λόγους Παμφίλῳ τινί· τῶν δὲ λοιπῶν ἓξ (οἱ γὰρ πάντες αὐτοῦ δώδεκά εἰσι) τὸν μὲν ἕβδομον Ἀναστασίῳ, ἐν ᾧ ὅτι ἀκατάλυτοί εἰσιν οἱ οὐρανοί, τὸν ὄγδοον δέ, ὅς ἐστιν εἰς τὴν ᾠδὴν Ἐζεκίου καὶ εἰς τὸν ἀναποδισμὸν τοῦ ἡλίου, Πέτρῳ προσφωνεῖ, ἐν ᾧ ὅτι ὑπεμνημάτισε τὰ ᾄσματα τῶν ᾀσμάτων λέγει. Οἱ δὲ λοιποὶ τέσσαρες οὐ πρός τι πρόσωπον αὐτῷ συνετάγησαν.

J’ai lu l’ouvrage intitulé Livre des chrétiens ou explication de l'Octateuque. L’auteur (1), qui écrivait sous le règne de l'empereur Justin a dédié l’ouvrage à un certain Pamphile (2).

 Il commence par la défense de certains dogmes ecclésiastiques en tirant des preuves de l’Ecriture.

Le style en est bas, et la construction au-dessous du commun. En outre l'auteur avance quantité de paradoxes insoutenables et plusieurs inepties qui ne devraient pas se trouver dans un écrit aussi sérieux. Il dit entre autres : que le ciel et la terre ne sont pas sphériques; que le ciel est en forme de voûte ou d'arc, que la terre est plus longue d'un côté que de l'autre, et liée au ciel par ses extrémités; que tous les astres se meuvent par le ministère des anges, et plusieurs autres choses semblables

Il parle aussi de la Genèse et de l'Exode, mais seulement en passant, s'étendant beaucoup sur la description du Tabernacle. Il parcourt aussi les écrits des prophètes et même ceux des apôtres. Il avance que la grandeur du soleil est de deux Climats (3), que les anges ne sont point dans le ciel, mais au-dessus du firmament, et qu'ils ont leur demeure parmi nous; que Jésus-Christ montant de la terre au ciel, était resté entre le ciel et le firmament ; et que c'est ce que l'on appelle le royaume des cieux, et d’autres absurdités.

L’ouvrage est divisé en douze livres, dont les six premiers sont adressés à Pamphile, le septième à Anastase, le huitième à un certain Pierre ; il assure dans le septième, que les cieux ne souffriront point de dissolution. Dans le huitième il explique le cantique d'Ezéchias (4), et ce qui est dit de la rétrogradation du soleil. Il indique dans le même livre qu'il a expliqué le Cantique des cantiques. L'auteur n'a dédié ses quatre derniers livres à personne

 

[1] Cosmas Indicopleustes ("le navigateur des Indes"), un marchand d’Alexandrie, qui florissait au Vie siècle. Il visita l’Arabie et l’Afrique de l’Est, mais on doute qu’il mérite le surnom de " navigateur des Indes". Le titre sous lequel on connaît habituellement l’ouvrage est Topographie chrétienne, car son but était d’introduire un nouveau système dans la géographie physique en harmonie avec les enseignements du christianisme, une interprétation physico-astronomique des Ecritures. Photius lui donne le sous-titre d’Explication de l'Octateuque. Fabricius (Bib. Gr., IV. 230) l’appelle simplement "un traité en huit livres," considérant les quatre autres livres comme une addition tardive, ou une référence aux « huit livres » de la Géographie de Ptolémée. Photius dit qu’il vivait sous "Justin," mais comme il ne dit pas de quel Justin il s’agit, on doit peut-être lire "Justinien" (527-565). Il naquit certainement sous Justin Ier (518-527) et mourut sous Justin II (565-578).

[2] Inconnu.

[3] Avant que l’on considérât la Terre comme une sphère, on supposait que sa surface était « en pente » " (κλίνω) du Sud au Nord, et que cette pente s’appelait κλίμα. Plus tard, le mot fut utilise pour des couches ou des zones de sa surfaces, puis pour les températures de ces zones. Selon Cosmas, les deux "climats" étaient entre les latitudes d’Alexandrie et de Rhodes, de Rhodes et de Constantinople (environ 635 miles).

[4]  Isaïe, XXXVIII.