BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS
109. Clément d’Alexandrie, Hypotyposes.
Ἀνεγνώσθη Κλήμεντος Ἀλεξανδρέως πρεσβυτέρου τεύχη βιβλίων τρία, ὧν τὸ μὲν ἐπιγραφὴν ἔλαχεν Ὑποτυπώσεις, τὸ δὲ Στρωματεύς, τὸ δὲ Παιδαγωγός. Αἱ μὲν οὖν Ὑποτυπώσεις διαλαμβάνουσι περὶ ῥητῶν τινῶν τῆς τε παλαιᾶς καὶ νέας γραφῆς, ὧν καὶ κεφαλαιωδῶς ὡς δῆθεν ἐξήγησίν τε καὶ ἑρμηνείαν ποιεῖται. Καὶ ἔν τισι μὲν αὐτῶν ὀρθῶς δοκεῖ λέγειν, ἔν τισι δὲ παντελῶς εἰς ἀσεβεῖς καὶ μυθώδεις λόγους ἐκφέρεται. Ὕλην τε γὰρ ἄχρονον καὶ ἰδέας ὡς ἀπό τινων ῥητῶν εἰσαγομένας δοξάζει, καὶ τὸν Υἱὸν εἰς κτίσμα κατάγει. Ἔτι δὲ μετεμψυχώσεις καὶ πολλοὺς πρὸ τοῦ Ἀδὰμ κόσμους τερατεύεται· καὶ ἐκ τοῦ Ἀδὰμ τὴν Εὔαν, οὐχ ὡς ὁ ἐκκλησιαστικὸς λόγος βούλεται, ἀλλ´ αἰσχρῶς τε καὶ ἀθέως ἀποφαίνεται· μίγνυσθαί τε τοὺς ἀγγέλους γυναιξὶ καὶ παιδοποιεῖν ἐξ αὐτῶν ὀνειροπολεῖ, καὶ μὴ σαρκωθῆναι τὸν λόγον ἀλλὰ δόξαι. Λόγους τε τοῦ πατρὸς δύο τερατολογῶν ἀπελέγχεται, ὧν τὸν ἥττονα τοῖς ἀνθρώποις ἐπιφανῆναι, μᾶλλον δὲ οὐδὲ ἐκεῖνον· φησὶ γάρ· «Λέγεται μὲν καὶ ὁ Υἱὸς λόγος, ὁμωνύμως τῷ πατρικῷ λόγῳ, ἀλλ´ οὔ νυν οὗτός ἐστιν ὁ σὰρξ γενόμενος· οὐδὲ μὴν ὁ πατρῷος λόγος, ἀλλὰ δύναμίς τις τοῦ Θεοῦ οἷον ἀπόρροια τοῦ λόγου αὐτοῦ, νοῦς γενόμενος τὰς τῶν ἀνθρώπων καρδίας διαπεφοίτηκε». Καὶ ταῦτα πάντα πειρᾶται ἀπὸ ῥητῶν τινῶν κατασκευάζειν τῆς γραφῆς, καὶ ἄλλα δὲ μυρία φλυαρεῖ καὶ βλασφημεῖ, εἴτε αὐτός, εἴτε τις ἕτερος τὸ αὐτοῦ πρόσωπον ὑποκριθείς. Ἐποιήθησαν δὲ αὐτῷ αἱ βλάσφημοι αὗται τερατολογίαι ἐν τόμοις ὀκτώ. Λέγει δὲ καὶ περὶ τῶν αὐτῶν πολλάκις, καὶ σποράδην καὶ συγκεχυμένως ὥσπερ ἔμπληκτος παράγει τὰ ῥητά. Ὁ δὲ ὅλος σκοπὸς ὡσανεὶ ἑρμηνεῖαι τυγχάνουσι τῆς Γενέσεως, τῆς Ἐξόδου, τῶν Ψαλμῶν, τοῦ θείου Παύλου τῶν ἐπιστολῶν, καὶ τῶν καθολικῶν, καὶ τοῦ Ἐκκλησιαστοῦ. Μαθητὴς δέ, ὡς καὶ αὐτός φησι, γέγονε Πανταίνου· ἀλλὰ ταῦτα μὲν αἱ Ὑποτυπώσεις. |
J’ai lu trois volumes des ouvrages de Clément,[1] prêtre d’Alexandrie, intitulés Hypotyposes, Les Stromates, Le Pédagogue. Les Hypotyposes traitent de quelques passages tant de l'ancien que du nouveau Testament, dont S. Clément donne en abrégé l'explication & le sens. Il y a des endroits où il paraît réussir à suivre la vérité; mais il y en a d'autres où il tombe dans des fables ridicules & impies. Car il tient une matière éternelle, & des idées prétendant tirer tout et cela de quelques paroles de l'Ecriture. Il met le Fils au rang des créatures. Il établit des métempsycoses, & divers mondes avant Adam. Il dit qu'Eve a été tirée d'Adam, non de la manière que nous l'apprend l'Eglise, mais d'une autre tout à fait infâme & impie. Il nous conte que les Anges se sont mariés avec les femmes, &: qu'ils en ont eu des enfants. Il veut que le Verbe se soit incarné non en effet, mais seulement en apparence. Et même il est aisé de faire voir qu'il donne deux Verbes au Père, dont il veut que le second se soit incarné, pourvu encore qu'il le dise. Car voici ses paroles : « Il est vrai que le Fils est appelé Verbe aussi bien que le verbe du Père: Ce n'est pas néanmoins le Fils qui s'est incarné: Ce n'est pas non plus le Verbe du Père ; mais c'est une certaine vertu de Dieu qui est comme un écoulement de son Verbe, & qui s'étant fait Intelligence, a fenêtre dans les cœurs des hommes. » Il tâche d'appuyer tout ceci sur quelques paroles de l'Ecriture. Il y a dans ces livres une infinité d'autres blasphèmes & d'autres contes ridicules, soit qu'ils viennent de l'auteur même ou de quelque autre qui ait emprunté son nom. Il répète souvent les mêmes choses, & rapporte les paroles de l'Ecriture sans ordre, & sans suite, comme un furieux, qui ne sait ce qu'il dit :
mais on voit que son but universel
est de faire quelque sorte d'explication sur la Genèse, sur
l'Exode, les Psaumes, sur les épîtres de S. Paul, sur les
épîtres Catholiques & sur l'Ecclésiastique. Clement était un
élève de Pantaenus, comme il le dit lui-même. Que cela suffise
pour les Hypotyposes.
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[1] Titus
Flavius Clemens (~150-213). Philosophe platonicien qui embrassa
la Chrétienté et succéda à Pantaenus à la tête de l’école
catéchétique d’Alexandrie. Origène et Alexandre, évêque de
Jérusalem, furent ses élèves. Ses œuvres principales sont celles
mentionnées ici par Photius. On peut leur ajouter son
Exhortation adressée aux Grecs, montant la supériorité de la
Chrétienté sur les païens et les autres religions. Il fut obligé
de fuir en Palestine pendant la persécution de Sévère, où il
mourut. |