BIBLIOTHÈQUE DE PHOTIUS

          

     172, 173, 174 JEAN CHRYSOSTOME,

      Homélies sur la Genèse.
   

       Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

172, 173, 174. Jean Chrysostome,

 

Homélies sur la Genèse.


 

 

 

 Ἀνεγνώσθη τοῦ Χρυσοστόμου ὁμιλίαι εἰς τὴν γένεσιν ξʹ καὶ μία, ἐν τεύχεσι τρισίν, ὧν τὸ μὲν πρῶτον ὁμιλίας περιεῖχεν κʹ, τὸ δεύτερον δὲ δεκαέξ, τὸ τρίτον κεʹ.

Ἐμφαίνεται δὲ ἐν τῷ πρώτῳ ὡς ἀπ´ ἀρχῆς τῆς τεσσαρακοστῆς ἀρξάμενος ὁμιλεῖν μήπω συναπαρτισθείσης αὐτῆς τούς τε κʹ λόγους τούτους καὶ ἄλλους τινὰς γʹ ἢ δʹ, μεταξὺ τῶν εἰς τὴν γένεσιν λόγων, χρείας, ὡς εἰκός, παρεμπεσούσης τῷ λαῷ προσωμίλησεν. Ἔνεστι δὲ συνιδεῖν ὡς εἰ καὶ λόγοι ἔχει τὴν ἐπιγραφὴν τὸ βιβλίον (οὕτω γὰρ εὗρον ἐν οἷς ἀνέγνων), ἀλλὰ μᾶλλον ἐοίκασιν ὁμιλίαις, τά τε ἄλλα καὶ ὅτι ἐν πολλοῖς πολλάκις ὡς παρόντας ὁρῶν τοὺς ἀκροατάς, οὕτω πρὸς αὐτοὺς ἀποτείνεται καὶ ἐρωτᾷ καὶ ἀποκρίνεται καὶ ὑπισχνεῖται, δυναμένου μὲν καὶ ἄλλως ἔχοντος τοῦ λόγου καὶ οὐ καθ´ ὁμιλίαν τὰ τοιαῦτα σχηματίζειν καὶ ἐνδείκνυσθαι, οὐ μὴν ἀλλὰ τὸ συνεχῶς καὶ ἐπιμόνως τοῦτο ποιεῖν, καὶ οὐχὶ σὺν οἰκονομίᾳ τινί, παρίστησιν ὁμιλίας αὐτοὺς εἶναι.

Ὡμίλει δὲ ταύτας τῷ πλήθει, ὡς ἔστι μαθεῖν ἐξ αὐτῶν τούτων, πολλάκις μὲν καθ´ ἑκάστην, ἐσθ´ ὅτε δὲ καὶ ὑπὲρ ἡμέραν. Οὕτω μὲν τὸ πρῶτον βιβλίον, ἐν ᾧ αἱ κʹ ὁμιλίαι.

Τὸ δ´ ἕτερον βιβλίον, ἔχον ιϚʹ λόγους, τοὺς μὲν πρώτους ζʹ ἔτι τῆς τεσσαρακοστῆς ἐνισταμένης ὑπεδήλου καθομιληθῆναι, ὡς εἶναι τοὺς δι´ ὅλης αὐτῷ τῆς τεσσαρακοστῆς μέχρι τῆς μεγάλης τετράδος τῶν εἰς τὴν γένεσιν λόγους κζʹ.

Οἱ δὲ ὑπόλοιποι λόγοι ἐννέα τοῦ ἑτέρου βιβλίου καὶ οἱ λοιποὶ κεʹ τοῦ τρίτου οὐκ εὐθὺς ὡμιλήθησαν οὐδὲ συνεχῶς μετὰ τὸ Πάσχα. Μετὰ γὰρ τὴν ἐν τῇ μεγάλῃ τετράδι ὁμιλίαν ἥτις ἦν τῶν εἰς τὴν γένεσιν κζʹ, ὡμίληται αὐτῷ τῇ ἐφεξῆς εἰς τὸν σταυρόν, εἶτα εἰς τὴν προδοσίαν, καὶ λοιπὸν ἐφεξῆς κατὰ τὰς ἀνακυπτούσας τῶν ἡμερῶν πανηγύρεις τε καὶ ὑποθέσεις ἀναλόγως αἱ ὁμιλίαι ἐγίνοντο· καὶ μετὰ τὰς περὶ ἀναστάσεως ὁμιλίας ὡμίλησεν εἰς τὰς πράξεις συνεχῶς, ὡς αὐτὸς ἐκεῖνος ἀρχόμενος τοῦ κηʹ λόγου τῶν εἰς τὴν γένεσιν ἐπισημαίνεται· ὅν, ὡς δῆλον, καὶ τοὺς σὺν αὐτῷ μετὰ πολὺν χρόνον προσωμίλησεν. Αἱ γὰρ εἰς τὰς πράξεις ὁμιλίαι νεʹ μέν εἰσι, σχεδὸν δὲ δι´ ὅλου αὐτῷ τοῦ ἐνιαυτοῦ ἐρρήθησαν· οὐ γὰρ καθ´ ἡμέραν ταύτας, ἀλλὰ καὶ ὑπὲρ εʹ καὶ ὑπὲρ ζʹ καὶ πλείω καθωμίλει. Ἃς δῆλον αὐτὸς ποιεῖ ὅτι ἀρχιερατεύων κατὰ τὸ τρίτον ἔτος ὡμίλησε. Τὰς δ´ εἰς τὴν γένεσιν οὐκ ἔσχομεν γνῶναι ὁπότε ὡμίλησε πλὴν εἰ ἐκείνων μέμνηται τῶν ὁμιλιῶν ἐν τῷ κηʹ λόγῳ ὁμιλῆσαι, ἃς διὰ τοῦ τρίτου ἔτους τῆς ἀρχιερωσύνης αὐτοῦ ἐξειργάσατο, ἀλλὰ μὴ ἑτέρων τινῶν παρὰ ταύτας (οὔπω γὰρ τοῦτο ἔγνων), δῆλον ὅτι καὶ ταύτας ἀρχιερατεύων κατεσκεύασε, τὰς μὲν κζʹ τῇ τεσσαρακοστῇ τοῦ δευτέρου ἔτους, τὰς δὲ λοιπὰς λδʹ ἐν τῷ τετάρτῳ ἔτει.

Ἡ δὲ φράσις αὐτῷ μετὰ τῆς συνήθους σαφηνείας καὶ καθαρότητος καὶ τὸ λαμπρὸν καὶ εὔρουν ἐνδείκνυται, τὸ πολύχουν τῶν νοημάτων καὶ τὴν τῶν παραδειγμάτων προσφυεστάτην εὐπορίαν συνυποφαίνουσα. Ἠλάττωται δὲ ὅμως τῆς ἐν ταῖς πράξεσι φράσεως ἐπὶ τὸ ταπεινότερον ἀπενηνεγμένη, ὅσον τῶν εἰς τὸν ἀπόστολον ἑρμηνειῶν καὶ ἔτι τῶν εἰς τὸν ψαλτῆρα ὑπομνημάτων ἡ ἐν ταῖς πράξεσιν ὑπολείπεται. Πανταχοῦ γὰρ τοῖς λόγοις αὐτοῦ τὸ καθαρὸν καὶ λαμπρὸν καὶ εὐκρινὲς μετὰ τοῦ ἡδέος τεχνουργῶν, τούτοις τε ἐνταῦθα μάλιστα διαπρέπει καὶ τῇ τῶν παραδειγμάτων εὐπορίᾳ καὶ τῇ τῶν ἐνθυμημάτων ἀφθονίᾳ καὶ (εἴ που δέοι) καὶ δεινότητι, καὶ ἁπλῶς ἔν τε λέξει καὶ συνθήκῃ καὶ μεθόδῳ καὶ νοήμασι καὶ τῇ ὅλῃ κατασκευῇ, ἄριστα τάσδε τὰς συγγραφὰς ὑπεστήσατο.
Ἀλλὰ τὰς μὲν εἰς τὸν ἀπόστολον ἔστιν ἐξ αὐτῶν ἐκείνων ἐπιγνῶναι, ποῖαί τε αὐτῶν ἐν Ἀντιοχείᾳ διατρίβοντι ἐξεπονήθησαν, αἳ καὶ μᾶλλον διηκρίβωνται, καὶ ποῖαι ἀρχιερατεύοντι ἐποιήθησαν. Τὰς δὲ εἰς τοὺς ψαλμοὺς οὔπω ἔσχομεν ὅσον καθ´ ἱστορίαν γνῶναι, πλὴν εἴ τις τὴν δύναμιν καὶ τὴν ἄλλην ἀρετὴν τοῦ λόγου θαυμάζων σχολάζοντα αὐτὸν μᾶλλον ἀλλ´ οὐ πράγμασι κοινοῖς ἐνστρεφόμενον ταύτας φαίη ἐξεργάσασθαι. Εἰ δέ τινα τῶν ῥητῶν ἢ ἑρμηνείας ἢ βαθυτέρας θεωρίας δεόμενα οὐκ ἐπιμελῶς ἐπεξῆλθεν, οὐ δεῖ θαυμάζειν· ὅσα γὰρ ἡ τῶν ἀκροατῶν ἐχώρει δύναμις καὶ εἰς τὴν ἐκείνων συνέτεινε σωτηρίαν καὶ ὠφέλειαν, οὐδὲν οὐδαμοῦ παρῆκε. Διό μοι καὶ ἀεὶ θαυμάζειν ἔπεισι τὸν τρισμακάριστον ἄνθρωπον ἐκεῖνον, ὅτι ἀεὶ καὶ ἐν πᾶσιν αὐτοῦ τοῖς λόγοις τοῦτο σκοπὸν ἐποιεῖτο, τὴν ὠφέλειαν τῶν ἀκροατῶν, τῶν δ´ ἄλλων ἢ οὐδ´ ὅλως ἐφρόντιζεν ἢ ὡς ἐλάχιστον, ἀλλὰ καὶ τοῦ δόξαι λαθεῖν αὐτὸν ἔνια τῶν νοημάτων καὶ τοῦ πρὸς τὰ βαθύτερα μὴ πειρᾶσθαι παρεισδύνειν, καὶ εἴ τι τοιοῦτον, ὑπὲρ τῆς τῶν ἀκροωμένων ὠφελείας παντάπασιν ὠλιγώρει.
 

172, 173, 174. Jean Chrysostome, Homélies sur la Genèse

J’ai lu 61 Homélies sur la Genèse de Jean Chrysostome[1] en trois volumes, le premier contenant 20 homélies, le deuxième 16, le troisième 25.

Il déclare dans le premier livre qu'il a commencé à prêcher au début du Carême[2] et a terminé avant la fin de la saison ayant adressé ces 20 discours au peuple[3] et, parmi les sermons sur la Genèse, trois ou quatre autres probablement de circonstances. On peut également faire observer qu’en dépit du titre de Discours que porte ce livre (qui est ce que j'ai trouvé dans les copies que j'ai lu), les discours ressemblent d’assez près à des homélies, comme on peut le voir entre autres dans ce qu’en de nombreux endroits, il s’adresse fréquemment aux auditeurs comme s'il pouvait les voir en sa présence, avec des questions, des réponses, des promesses. Les discours, avec un tour différent de l'homélie, peuvent offrir les mêmes figures de style, mais le fait qu'ils soient utilisés de façon continue et de manière constante et sans application d’aucune règle dans l'ordonnancement montre que nous avons affaire à des homélies.

Il les a adressées aux fidèles, comme on peut le voir d’après les textes eux-mêmes, souvent tous les jours, parfois tous les deux jours. Tel est le premier livre, qui contient 20 homélies.

Le deuxième livre contient seize discours, les sept premiers ont toujours été visiblement prononcés pendant le Carême, de sorte que pour l'ensemble du Carême jusqu’au quatrième jour de la Semaine Sainte, il a prononcé vingt-sept homélies sur la Genèse.

Les neuf autres discours du deuxième livre et les vingt-cinq dans le troisième ne n’ont pas été immédiatement prononcés, non plus que dans une série continue après Pâques. En fait, après l'homélie de la quatrième journée de la Semaine Sainte, qui fait partie des vingt-sept homélies sur la Genèse, il a prêché le jour suivant sur la croix,[4] puis sur la trahison,[5] et le reste du temps, les homélies ont été conçues comme une série pour chaque jour. Et après les homélies sur la résurrection,[6] il a prêché de façon continue sur les Actes des Apôtres, comme il l'indique lui-même au début du vingt-huitième sermon sur la Genèse qu’il avait évidemment, comme ceux qui ont suivi, prononcés longtemps après. En fait, les homélies sur les Actes sont au nombre de cinquante-cinq,[7] et ont été prononcées en l'espace d'environ un an, car il ne les a prononcés jour après jour, mais à des intervalles de cinq ou sept jours et plus. Il montre lui-même qu'il les a prononcé dans la troisième année de son ministère. Quant à ceux sur la Genèse, nous ne pouvons pas dire quand il les a prêché, si ce n’est que ce ne fut pas alors comme il nous le dit dans le vingt-huitième discours, et qu’il a composé la troisième année de son ministère, et non pas avec les autres (en fait, je n’en sais pas plus), il est évident que ces homélies furent également composées au cours de son ministère: le groupe de vingt-sept pendant le Carême de la deuxième année, les trente-quatre autres au cours de la quatrième année.

Son style, au-delà de son habituelle clarté et de pureté, offre également de la distinction et de la facilité et mêle une abondance de pensées avec une quantité d’heureux exemples. C’est malgré tout, dans le modèle inférieur aux homélies sur les lois parce qu'il travaille dans un genre légèrement plus ordinaire, tout comme le langage des homélies sur les Actes est moins bon que les commentaires sur l'Apôtre et la réflexion sur la Psalmiste. En fait, partout dans ses écrits, il met en œuvre la pureté, la distinction, la clarté non sans beauté artistique, et c'est grâce à ces qualités qu'il brille tout au long de ces dernières œuvres, comme par l'heureuse abondance d'exemples, la masse d'arguments et aussi, quand c’est nécessaire, par leur habileté, et en un mot, dans le vocabulaire, la construction, la méthode, la pensée et dans l'ensemble de la composition, ce sont les ouvrages qu’il a le mieux réussi.

Pour les homélies sur l'Apôtre,[8] il existe un moyen de reconnaître celles qui ont été composées alors qu'il vivait à Antioche - elles sont plus régulières - et celles, quand il était évêque. Quant à celles sur les Psaumes,[9] nous n'avons toujours pas trouvé l'information nécessaire pour connaître leur histoire, mais à examiner leur puissance et la valeur de leur style, on pourrait suggérer qu’il les a composées à un moment de loisirs plutôt que lorsqu’il se débattit dans les affaires publiques.

Et si saint Chrysostome a quelquefois laissé de côté des choses qui auraient exigé une explication ou un examen plus approfondi, il ne faut pas s'en étonner. Car jamais il n'a rien négligé de ce qui pouvait être à la portée de son auditoire, ni de ce qui pouvait être utile à leur salut. C'est pourquoi je ne pourrai jamais cesser d'admirer cet homme plusieurs fois bienheureux, qui toujours et dans tous ses sermons n'avait qu'un seul but, l'utilité spirituelle de son auditoire, sans grand souci de tout le reste, sans crainte de paraître ne pas comprendre certaines sentences et de n'y pas pénétrer plus profondément ; s'il rencontrait quelque chose de ce genre il le négligeait pour le profit spirituel de son auditoire.


 
 

[1] Saint Jean Chrysostome a déjà été mentionné dans le Codex 86, il réapparaît à nouveau aux codices, 270, 274 et 277. Les homélies sont dans Migne, PG., vol. 53, p. 26-386, vol. 54, p. 385-580.

[2] Cf. Homélie 1. Migne, PG., vol. 53, p. 22.

[3] Allusion, dans l’Homélie 21, à un temps de jeûne quand les exhortations sont plus fréquentes.

[4] Migne, PG., vol. 49, col. 393-418.

[5] De Judas, deux homélies, col. 373-392.

[6] Deux homélies de Pâques, vol. 50, col. 433-442, et vol. 52, col. 765-772.

[7] Un nombre qui correspond à nos textes. Migne, vol. 60.

[8] Saint-Paul. Vaste collection d'homélies. Migne, PG., vol 60-63.

[9] Migne, PG., vol. 50.